lundi 4 novembre 2013

Daniel Larribe, ex-otage au Mali, raconte son calvaire pour la première fois

Daniel larribe
Il est le premier à prendre la parole et ses mots sont apaisés. L'un des quatre ex-otages au Mali libérés le 29 octobre, Daniel Larribe, a choisi le journal de 20 heures de France 2 pour rompre le silence sur ses conditions de détention, ses peurs quotidiennes et la joie de son retour à une vie normale. 
Ingénieur géologue chez Areva, Daniel Larribe a déclaré à David Pujadas qu'il allait «bien» même si il avait «perdu l'habitude de porter des chaussures». Il a tenu à expliquer en préambule que sa «joie de revenir avait été affectée par l'assassinat des deux journalistes». Puis il est entré dans le détail de ses conditions de détention. L'ex-otage n'était pas attaché par ses ravisseurs et arrivait parfois à faire abstraction de sa privation de liberté : « J'ai réussi à m'isoler. J'ai résisté car j'aime le désert, cela m'a aidé. Je rejetais les idées négatives en faisant des descriptions de plantes».

Il n'exclut pas de retourner un jour en Afrique
Quant à ses conditions matérielles de vie, l'ex-otage a précisé qu'elles étaient «spartiates» dans des cabanes qu'ils construisaient eux-mêmes mais «qu'ils mangeaient correctement des pâtes, du riz parfois de la viande de chameau. Mais finalement c'était ce que mangeaient nos gêoliers». Et la peur au quotidien ? Petit rire gêné et réponse amusée : « J'ai eu peur pour ma vie à cause de l'aviation française lors de l'opération Serval. J'ai entendu les bombes tomber à 1,5 km. Nous avons été déplacés et quand nous sommes revenus la colline où était notre grotte avait été rasée».

Le refus des ex-otages de s'exprimer à Villacoublay (Yvelines) à la sortie de l'avion avait créé un début de malaise. Mais le quinquagénaire a tenu à rétablir la vérité. Ils n'ont pas souhaité prendre la parole car «nous étions tous fatigués et la joie de retrouver nos familles passait avant». Enfin, Daniel Larribe, dont la femme avait été retenue avec lui avant d'être libérée, n'a pas fermé la porte à un retour dans la région sahélienne : «Peut-être mais pas de sitôt» a-t-il toutefois tempéré.
Le Parisien

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