Fin de partie pour l'homme le plus recherché de la planète. Le président des États-Unis Barack Obama a annoncé dimanche soir que le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden avait été tué au Pakistan par les services américains. Une nouvelle qui intervient près de dix ans après les attentats du 11 septembre 2001.
C'est une opération qui rentrera dans l'histoire des États-Unis. En route pour un deuxième mandat, le président américain Barack Obama n'a pas précisé si le commando qui a tué Oussama Ben Laden dimanche au petit matin (heure américaine), était composé de membres de la CIA ou de militaires des forces spéciales. « Ce soir, je suis en mesure d'annoncer aux Américains et au monde que les États-Unis ont mené une opération qui a tué Oussama Ben Laden, le dirigeant d'Al-Qaïda, un terroriste responsable du meurtre de milliers d'innocents », a déclaré Obama dimanche lors d'une allocution solennelle à la Maison Blanche.
Le président américain, qui a félicité le Pakistan pour sa collaboration, a déclaré que le chef d'Al-Qaïda avait été tué « aujourd'hui » (dimanche) lors d'un échange de tirs dans une résidence construite il y a cinq ans à Abbottabad, ville située à une cinquantaine de km au nord d'Islamabad, où la piste de Ben Laden avait été signalée en août ou septembre 2010. Aucun Américain n'a été blessé dans l'opération, a précisé le président américain, qui a ajouté que les États-Unis étaient en possession du corps de leur ennemi.
Un responsable des services de renseignement pakistanais a confirmé lundi la mort d'Oussama Ben Laden. « Oui, je peux vous confirmer qu'il a été tué. [...] C'était une opération de nature très sensible en matière de renseignement », a-t-il simplement déclaré.
Un fils de Ben Laden tué
Outre Oussama Ben Laden, quatre autres personnes ont été tuées dans le raid qui a duré quarante minutes, selon des responsables américains. Il s'agit d'un fils du chef d'Al-Qaïda, de deux autres hommes - vraisemblablement des messagers d'Oussama Ben Laden - et d'une femme, derrière laquelle un homme s'était abrité. Plusieurs femmes, dont deux ont été blessées dans l'opération, et des enfants se trouvaient dans l'enceinte de la résidence.
Obama, qui s'est félicité que « justice soit faite », a cependant prévenu que la nébuleuse terroriste (qui s'étend jusqu'en Afrique) continuerait à essayer de s'en prendre aux États-Unis malgré la mort de son chef, qui avait échappé pendant dix ans à la capture et même aux tentatives de localisation. Lors de son intervention, le président américain a également donné quelques détails sur la traque de Ben Laden. Son équipe de renseignement lui a d'abord signalé en août dernier la possibilité d'une piste menant à Ben Laden.
« Il a fallu plusieurs mois pour remonter ce fil. J'ai rencontré mon équipe de sécurité nationale à de nombreuses reprises pour développer davantage de renseignements relatifs à une localisation de Ben Laden dans un complexe de bâtiments en plein cœur du Pakistan », a-t-il ajouté. « Et finalement, la semaine dernière, j'ai déterminé que nous avions suffisamment de renseignements pour agir, et ai autorisé une opération destinée à capturer Oussama Ben Laden et à le présenter devant la justice. »
Liesse devant la Maison Blanche
Le complexe résidentiel dans lequel Ben Laden vivait depuis un temps inconnu était entouré de hauts murs et de barbelés. « C'était une opération particulièrement dangereuse », a confié un responsable américain. La malchance s'est d'ailleurs invitée dans l'opération : un hélicoptère a été perdu en raison d'une panne mécanique forçant tous les membres du commando à prendre place dans l'autre appareil utilisé.
Avant même l'annonce présidentielle, l'information de la mort de Ben Laden avait été confirmée à l'AFP par des responsables américains et s'était répandue comme une traînée de poudre. Des centaines, puis des milliers de personnes se sont rassemblées devant la Maison Blanche dans une ambiance de fête.
Dans une déclaration écrite adressée aux médias, l'ancien président américain George W. Bush a salué l'annonce de la mort de Ben Laden, qualifiée de « victoire pour l'Amérique ». Presque dix ans après les attentats du 11 septembre 2001, « le combat contre la terreur continue, a-t-il estimé, mais ce soir l'Amérique a envoyé un message sans équivoque : justice sera rendue quelque soit le temps que cela doit prendre ». (avec AFP
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