Yaya SIDIBE- L’Indépendant, 25/09/2009
Recherche pétrolière dans le bassin de Taoudénit : Le premier forage attendu fin 2009-début 2010
dimanche 27 septembre 2009
De sources très autorisées, le dépouillement des offres pour les travaux de forage du bloc n°4 du bassin Taoudénit aura lieu avant la fin du mois de septembre. La société adjudicataire parmi les cinq soumissionnaires procédera alors aux travaux de génie civil - construction des routes d’accès, du camp des travailleurs, de la piste d’atterrissage - et du forage proprement dit. Ce forage tant attendu, qui coûtera 10 millions de dollars - soit près de 5 milliards de FCFA - interviendra fin 2009-début 2010. Il s’annonce très prometteur compte tenu du fort potentiel en pétrole et en gaz que recèlerait le site, à en croire les mêmes sources.
Ouf, il était temps, serait-on tenté de dire devant le coup d’accélérateur que viennent de prendre les travaux d’exploration pétrolière au Mali avec la fin des travaux sismiques et la perspective de la réalisation d’un forage profond sur l’un des cinq blocs attribués au consortium ENI-SIPEX, en l’occurrence le bloc n°4. Toute chose de nature à situer les Maliens sur l’avenir pétrolier de leur pays. En effet, de sources crédibles, l’adjudication du marché des travaux de génie civil et de la réalisation d’un forage profond sur le bloc n°4 du bassin de Taoudénit sera effective avant la fin de ce mois de septembre. La société adjudicataire, qui sera sélectionnée parmi les cinq sociétés soumissionnaires, s’attellera à l’exécution des travaux de génie civil, à savoir la construction des voies d’accès au site du forage- qui est situé au centre du bassin de Taoudénit - du camp des travailleurs et l’aménagement d’une piste d’atterrissage. Et, enfin, la réalisation du forage proprement dit qui interviendra, selon une source crédible, fin 2009 début 2010. Elle coûtera 10 millions de dollars, soit environ 5 milliards de FCFA.
Ce forage aura été précédé d’un gigantesque travail de sismique. Les 700 km prévus initialement par Baraka SA ont été largement dépassés par le tandem ENI-SIPEX qui a réalisé environ 6 500 km. La première, ENI, une société pétrolière italienne, se classe au 5e rang mondial.
La deuxième, SIPEX, la branche internationale de la SONATRACH, est classée 11e mondiale et première en Afrique. Le bloc, en cas de découverte de pétrole, sera exploité par les deux dans le cadre d’une société de joint venture dont le capital est détenu à 66,67% par ENI et 33,33% par SIPEX.
Rappelons que, initialement, c’est la société Baraka, une société junior australienne, qui était initialement détentrice d’un permis d’exploration sur le bassin de Taoudénit ayant abouti à l’octroi des blocs 1, 2, 3, 4 et 9. Baraka, à cause de la crise financière internationale, a fini par les céder aux deux sociétés seniors. Il fut découvert sur le bassin de Taoudénit, le plus grand des cinq bassins sédimentaires du Mali une dizaine de structures susceptibles de renfermer du pétrole et/ou du gaz naturel. Parmi ces structures, c’est celle située sur le bloc n°4, la plus importante et la plus intéressante sur le plan géologique, qui a été choisie pour abriter le premier forage profond.
Les études économiques ont montré qu’en cas de découverte - et en la matière l’optimisme est de mise - le bloc n°4 sera une affaire très rentable. Les deux sociétés ont investi, de 2008 à 2009, 45 millions de dollars dans les travaux sismiques. Le montant cumulé des investissements depuis l’ère Baraka, c’est-à-dire depuis 2005, à ce jour, s’élève à 69 millions de dollars.
ENI-SIPEX est liée à l’Etat malien par une convention de partage de production. Dans le cadre de cette convention, la société de joint venture supporte les coûts de la recherche à ses risques et péril. En cas de découverte, la société récupère une certaine quantité de la production journalière pour rentrer dans ses fonds, autrement dit, se faire rembourser.
Un processus échelonné sur plusieurs années ; le reste de la production journalière est partagé entre l’Etat et la société selon une clé de répartition négociée dans la convention. Ce qui est important à retenir, c’est que, dès le début de la production, qui pourrait intervenir deux ou trois ans après la découverte, le Mali commencera à récolter les dividendes de l’or noir à travers les taxes et les impôts - ici, il n’y a pas d’exonération pendant la production, contrairement au cas de l’or - et les quotes-parts.
Signalons, enfin, que sur les 29 blocs des cinq sédimentaires, 18 ont été attribués, 11 restent libres, y compris les blocs des bassins de Tamesna et Iullemeden situés dans la région de Kidal.
Yaya SIDIBE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire