jeudi 10 septembre 2009

Bingo pour Bongo


Bingo pour Bongo
source/Agoravox
Tel père, tel fils dit le proverbe.
On est donc dans la continuité, et malgré les promesses sarkosyste, la France-Afrique à encore de beaux jours devant elle.
En effet, on a appris le 8 septembre que si Jean Marie Bockel avait été démissionné de son poste de ministre des affaires étrangères, c’est à la demande du président Gabonais.

Le socialisme mène à tout.

Après avoir déserté son camp, il se voit aujourd’hui relégué sous la modeste casquette de secrétaire d’état auprès de la ministre de la justice.

Mais qu’à t-il donc fait pour mériter pareil désaveu de la part de Sarkozy ?

Il s’était mis en tête de tourner la page de la France Afrique, respectant ainsi les promesses de campagne de son président.

Rien de plus normal.

Hélas pour lui, Omar Bongo n’a pas aimé.

Jacques Foccart, le Monsieur Afrique gaulliste a un successeur.
Cet homme de l’ombre qui agit en Afrique s’appelle Robert Bourgi.
Il est avocat, et il est le conseiller très spécial de Nicolas Sarkozy. lien
Au micro de Jean Michel Apathie, sur une chaîne généraliste, Robert Bourgi, proche d’Omar Bongo, comme on s’en doute, a été approché par ce dernier.
Omar a menacé de se fâcher tout rouge si Bockel restait en place.
(et un homard tout rouge est un homard mort)
Message transmis à Sarkozy, lequel n’a fait ni une ni deux, et a démissionné l’impétrant. lien
Ah, elles sont bien loin les promesses présidentielles.
Qui se souvient de cette phrase de campagne prononcée par le candidat Sarkozy le 31 mars 2007 :
« Il faut se débarrasser des réseaux d’un autre temps, des émissaires officieux qui n’ont d’autres mandats que celui qu’ils s’inventent. Le fonctionnement normal des institutions politiques et diplomatiques doit prévaloir sur les circuits officieux qui ont fait tant de mal par le passé. Il faut définitivement tourner la page des complaisances, des secrets et des ambiguïtés, notamment avec nos partenaires africains et arabes » ? lien
Déclaration courageuse qui doit être mise en parallèle avec la dure réalité.
Il y en a un qui doit être en train d’avaler sa cravate, après avoir avalé des couleuvres, c’est Jean Marie Bockel.

Il ne fait pas bon quitter son camp, pour aller glaner des postes ministériels, par les temps qui courent.

Mais qu’est-ce qui intéresse donc tant Sarkozy au Gabon au point qu’il en vienne a féliciter le fils (Ali) de sa « triomphale victoire électorale », alors que chacun sait que cette élection est entachée de fraudes scandaleuses ?

La réponse est en 7 lettres : le pétrole.

Le Gabon fournit par l’entremise de Total une grande partie du pétrole que nous consommons.

C’est peut-être le moment d’évoquer de ce que l’on appelle « le pacte de corruption ».

De quoi s’agit-il ?

En 1987, Omar Bongo fixe pour ELF Gabon le montant de l’abonnement : « nous vous autorisons à verser à votre société de commercialisation ELF Trading SA la somme de 1 dollar US par baril produit au Gabon. Cet argent est reversé ensuite sur le compte personnel d’Omar Bongo à la FIBA (banque française intercontinentale) via une société au Lichtenstein »
Claude Gosselin, chargé à l’époque de la comptabilité occulte d’ELF répondait aux juges qui enquêtaient sur le groupe pétrolier « parce qu’il s’agit d’une tradition initiée de longue date, qui a donnée entière satisfaction aux bénéficiaires » lien

Voilà qui a le mérite d’être clair, et qui devrait intéresser notre ministre du budget, toujours à l’affût de capitaux fiscaux échappant à l’impôt.

Et s’il n’y avait que le Gabon, mais au Niger, c’est l’uranium qui intéresse la France.

Pourtant on nous assurait en haut lieu que nous étions, grâce au nucléaire, indépendants énergétiquement.

Affirmation gratuite, et démentie.

Près des ¾ de notre combustible nucléaire vient du Niger.

Tant pis pour les Touaregs qui n’acceptent pas cette spoliation, quitte, comme c’est le cas, d’entrer en guerre ouverte avec le caporal dictateur nigérien, et la France. lien

Et puis il y a le coton, les diamants (qui ont coûté cher à un certain d’Estaing), et le reste.

Décidément, la France Afrique n’est pas morte.

La preuve : elle bouge encore.

Jusqu’à quand ?

Personne ne peut le dire, mais comme disait un vieil ami africain :

« le cri de détresse d’un seul gouverné ne vient pas à bout du tambour »

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