lundi 22 septembre 2008

Déplacés d’Iférouane : Près d’un milliard FCFA pour leur réinstallation


Oumarou Keïta Le Républicain-Niger 19-09-2008

dimanche 21 septembre 2008

On se sent mieux chez soi qu’ailleurs. Les populations de la commune rurale d’Iférouane qui ont fui le conflit armé, en cours dans la région d’Agadez, depuis février 2007, souhaitent retourner sur les terres de leurs ancêtres. Elles le font non pas parce que toute la zone est définitivement sécurisée, mais pour recouvrer leur dignité. Elles n’en peuvent pas de vivre en as-sistés, sans domicile, sans activités génératrices de revenus, et loin de leurs terres. Ils sont au total 4.579 personnes sur une population qui avoisine les 11.000 habitants, à vivre aujourd’hui, soit à Arlit, soit à Agadez ou ailleurs, dans des localités plus sécurisantes. Les déplacés ont émis le souhait de retourner vivre à Iférouane, quelle que soit la situation qui prévaut actuellement. Ils ont fait part de cette doléance à leurs autorités municipales, qui ont délocalisé la Mairie hors de son cadre légal, à Arlit précisément, depuis quelques temps. En effet, malgré la délocalisation momentanée, la Mairie continue à fonctionner comme en temps normal, en tenant régulière-ment les sessions du conseil municipal. Contacté par nos soins, le député-maire d’Iférouane, Brigi Rafini, a confirmé la sollicitation de ses administrés. Il a annoncé que les autori-tés municipales s’activent pour que d’ici la fin de l’année, la commune redevienne fonctionnelle dans son territoire légal. Celles-ci ont décidé d’accompagner le retour des populations déplacées, à travers notamment la réouverture des différents services publics comme la Mairie, les éco-les, les dispensaires… D’ores et déjà, a annoncé le président du conseil municipal d’Iférouane, il a saisi l’Etat pour accompagner ce processus.

Ce dernier est favorable à appuyer l’initiative de réinstallation de ces populations. Cet appui pourrait concerner la réhabilitation des jardins qui permettent aux populations d’assurer leur sécurité alimentaire, la reconstruction de leurs habitations qui sont hors d’usage, la reconstitution de leur cheptel et le soutien alimentaire de redémarrage. L’encouragement des travaux à haute intensité de main d’œuvre leur permettrait à la fois de récupérer les terres de cultures pour reconstituer leurs capacités productives et de bénéficier des ressources pour vivre dignement, a souhaité Rafini.

Ce sont ces besoins que les autorités municipales d’Iférouane ont exprimés à l’Etat nigérien. Le plus important, c’est la satisfaction de ces doléances, et non leur coût, a dit le député-maire. Certaines sources indiquent que c’est un peu moins d’un milliard FCFA qui a été requis pour mener l’opération de retour des dépla-cés à bon port. L’information a été confirmée par le député-maire Rafini. Ayant fui le conflit armé, les déplacés ont été accueillis à Arlit et Agadez par les organismes caritatifs et les services de l’Etat, qui leur ont assuré le soutien alimentaire dont ils ont besoin.

Oumarou Keïta

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