vendredi 19 mars 2010

La LCR appelle à participer au rassemblement de protestation, à l'initiative de l'UPJB, contre la présence de Avigdor Liberman à Bruxelles


La LCR appelle à participer au rassemblement de protestation, à l'initiative de l'UPJB, contre la présence de Avigdor Liberman à Bruxelles
DE 18 à 20 HEURES face à l’hôtel Conrad, avenue Louise à 1050 Bruxelles

Le dimanche 21 mars prochain, l’hôtel Conrad accueillera un dîner de gala organisé par les «Israel Bonds International–Europe» avec, comme invité d’honneur, le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman.

L’Union des Progressistes Juifs de Belgique a tenu à rappeler "que l’argent investi par les souscripteurs dans les Israel Bonds - des obligations d’État - sert en grande partie à pérenniser l’occupation et la colonisation des territoires palestiniens occupés, en violation flagrante du droit international".

L'UPJB "tient également à rappeler que Avigdor Lieberman, outre ses fonctions ministérielles, est le leader de Israel Beteinou (Israël notre maison), un parti ouvertement raciste et arabophobe. Avigdor Lieberman se prétend démocrate, mais ses déclarations populistes et ses propositions en ce qui concerne le sort des citoyens arabes d’Israël suggèrent une conception de la démocratie qui est loin d’être universelle mais sélective et à géométrie variable. Ainsi déclarait-il en septembre 2006 (interview au journal HaZofeh) : «Je suis tout à fait favorable à la démocratie mais lorsqu’il y a contradiction entre les valeurs démocratiques et les valeurs juives, les valeurs juives et sionistes sont prépondérantes».

Dès 2001, il proposait de constituer 4 cantons en Cisjordanie occupée, hermétiquement fermés, dans lequel seraient regroupés les Palestiniens. Plus récemment il a agrémenté ce projet d’une solution pour les citoyens palestiniens d’Israël, qui sont plus d’un million, proposant d’en déplacer la grande majorité pour les regrouper eux aussi dans des zones hermétiquement fermées, auto-administrées. Ainsi verrait le jour un État ethniquement homogène de la Mer Méditerranée jusqu’au Jourdain, abritant en son sein des « bantoustans » palestiniens."

L’Union des Progressistes Juifs de Belgique considère à juste titre "qu’un tel personnage est indésirable sur le territoire belge. Aussi appelle-t-elle la société civile de notre pays ainsi que les mandataires politiques à la rejoindre le 21 mars prochain de 18 à 20h, face à l’hôtel Conrad, avenue Louise à 1050 Bruxelles, pour un rassemblement citoyen de protestation contre la présence d’Avigdor Lieberman en ses salons".

L'UPJB appelle tous ceux qui répondront à son appel à faire en sorte que ce rassemblement "se déroule dans la dignité, sans dérive de quelque sorte que ce soit", comme elle en a pris l'engagement vis-à-vis des autorités.

Les slogans proposés par l'UPJB :

Non à Avigdor Lieberman, arme d’épuration massive

Stop au blocus de la bande de Gaza

Stop à la colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est

Stop à la construction du mur de l’annexion

Respect du droit international

L'appel a été lancé, au nom de l’Union des Progressistes Juifs de Belgique, par Anne Grauwels et Henri Wajnblum co-présidents



--
Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR)
Socialistische ArbeidersPartij (SAP)
Section belge de la IVe Internationale
Rue Plantin, 20
1070 - Bruxelles
info@lcr-lagauche.be
02/523.40.23

Tribunal Russell : Tel-Aviv sur le banc des accusés

Tribunal Russell : Tel-Aviv sur le banc des accusés
19/03/2010 à 10h:04 Par Claire Gallien



Le tribunal « d’opinion publique » créé par le philosophe britannique en 1966 dénonce les manquements d’Israël au droit international et la complicité passive de l’Europe.

Alors qu’Israël refuse toujours, comme le lui demande le rapport Goldstone, de constituer une commission d’enquête sur les crimes commis par Tsahal à Gaza lors de l’opération « Plomb durci » (décembre 2008-janvier 2009), s’est tenue à Barcelone, du 1er au 3 mars, la première session du tribunal Russell sur la Palestine. Le comité de parrainage du tribunal, composé de 119 personnalités internationales*, s’était fixé un agenda précis : évaluer la part de responsabilité des États membres de l’Union européenne (UE) dans l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Six questions ont été posées au tribunal composé de neuf experts et témoins. Leurs conclusions, qui figurent dans un communiqué de presse publié le 3 mars, sont accablantes : l’UE et ses États membres ont rompu leurs obligations vis-à-vis du droit international et du droit humanitaire, notamment dans le cas du blocus de la bande de Gaza. Le tribunal a démontré que la colonisation israélienne, l’annexion de Jérusalem-Est, le détournement des ressources naturelles au profit d’Israël, la construction du mur en Cisjordanie et la signature d’accords commerciaux privilégiés entre l’UE et l’État hébreu contreviennent aux principes du droit international.

Ce tribunal dit « d’opinion publique », créé par le philosophe et écrivain britannique Bertrand Russell en 1966 pour juger selon le droit international les crimes de guerre commis par les Américains au Vietnam, n’a aucun pouvoir judiciaire effectif. Son objectif consiste à pointer les manquements au droit international pour provoquer, selon les termes de Jean Ziegler, membre du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, « une insurrection des consciences ». Cette première session ne sera pas sans suite. Une deuxième est déjà prévue à Londres dans le courant de l’année et aura pour thème les ventes d’armes à Israël, le droit international proscrivant toute vente d’armes à un pays en guerre. Pourtant, la France est aujourd’hui le premier fournisseur de l’État hébreu. « Nous demandons à y voir plus clair sur la chaîne de commandement : Qui vend les armes ? Qui les fournit ? » précise le cinéaste britannique Ken Loach.

La militante israélienne Nurit Peled, lauréate du prix Sakharov pour la liberté de l’esprit 2001, reste lucide quant à l’impact du tribunal : « On ne sait pas ce qui peut se passer. On plante des graines et on verra ce qui poussera. »



* Parmi elles, citons Henri Alleg, Mohammed Bedjaoui, Ahmed Ben Bella, Djamel Bourras, Boutros Boutros-Ghali, Eric Cantona, Noam Chomsky, Georges Corm, Costa-Gavras, Norman Finkelstein, Gisèle Halimi, Mohammed Harbi, Stéphane Hessel, Albert Jacquard, Mike Leigh, Ken Loach, Radhia Nasraoui, Eric Rouleau, Michel Warschawski...

Découvrez le Clip du groupe Atri N'Assouf. Titre Tamiditine. Album AKAL.



Réalisatrice : Solveig Anspach. Chef Op : Isabelle Razavet. Montage : Matilde Grosjean. Tournage au LULL. MERCI à Fadimata (Disco) et Maassa du groupe feminin touareg TARTIT;et à tous les participants

Tinariwen chantera lors de l’ouverture de la Coupe du monde de soccer



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Tinariwen chantera lors de l’ouverture de la Coupe du monde de soccer
jeudi 18 mars 2010

La Fédération Internationale de Football (FIFA) a annoncé mercredi la liste d’artistes qui participeront au concert d’ouverture de la Coupe du monde, qui aura lieu à Johannesburg en juin prochain, en Afrique du Sud.

Alicia Keys, Shakira, les Black Eyed Peas et John Legend prendront part au concert qui inaugura l’importante compétition de soccer, en territoire africain pour la première fois depuis sa création, en 1930.

Une forte présence africaine sera aussi sur scène : le chanteur folk Vusi Mahlasela, les groupes rock BLK JKS et The Parlotones représenteront l’Afrique du Sud, tandis que, du Mali, on entendra le duo Amadou et Mariam et le groupe Tinariwen.

La FIFA a recruté le metteur en scène américain Kevin Wall pour orchestrer cet événement musical de trois heures, qui se déroulera dans le stade Orlando du quartier Soweto de la métropole, nouvellement rénové.

M. Wall, 58 ans, gagnant d’un prix Emmy, a participé à l’organisation de plusieurs concerts, dont ceux pour contribuer à la libération de Nelson Mandela lors de son emprisonnement. M. Wall a également produit le concert Live 8 en 2005 et Live Earth.

Les organisateurs promettent que d’autres artistes seront annoncés sous peu.

L’Afrique du Sud lancera la compétition en recevant sur le terrain le Mexique, le 11 juin prochain

Areva voudrait transporter l’uranium du Niger par l’Algérie


Merouane Mokdad-http://www.tsa-algerie.com-18-03-10
Areva voudrait transporter l’uranium du Niger par l’Algérie
vendredi 19 mars 2010

Areva, qui exploite les gisements d’uranium du Niger depuis quarante ans, envisage de revoir sa stratégie de transport. “L’achèvement de la route entre Tamanrasset et In Guezzam a encouragé Areva à étudier la possibilité d’évacuer le minerai à travers l’Algérie au lieu de le faire par le Sud”, a annoncé Mohamed Ayadi, secrétaire général du Comité de liaison de la route transsaharienne, invité jeudi de la chaîne 3 de la radio nationale. “C’est important. Cela veut dire que ce groupe va solliciter des moyens de transport ou des équipements pour les mines. C’est un résultat de l’aménagement de la route”, a-t-il soutenu.

Areva, qui a dépassé le seuil des 100 000 tonnes d’uranium extrait au Niger, soit la moitié de la production du pays, évacue habituellement le minerai par les ports du Sénégal. Le Niger est le troisième producteur mondial d’uranium après le Canada et l’Australie. Selon Mohamed Ayadi, la route Tamanrasset- In Guezzam, sur 400 km, a été revêtue. "Il ne reste que 400 km qui sont à aménager entre Tamanrasset et la frontière du Mali. Il faut aussi noter que la route entre In Salah et Tamanrasset a été reprise”, a-t-il dit. L’Algérie et la France sont liées par un accord nucléaire. Areva souhaite exploiter les gisements d’uranium du grand sud algérien.

Niger: L'insécurité alimentaire a triplé


Niger: L'insécurité alimentaire a triplé

Action contre la faim (ACF) a souligné jeudi que l'insécurité alimentaire sévère avait triplé en un an au Niger. Plus de 7,8 millions de personnes souffriraient de la faim en 2010 au Niger, soit 58,2% de la population. ACF a estimé dans un communiqué que "dans les circonstances actuelles, une mise à disposition rapide de fonds d'urgence au Niger [était] essentielle."

jeudi 18 mars 2010

Le Nigeria rappelle son ambassadeur en Libye après les déclarations de Kadhafi


RFI

Dernière info publiée le jeudi 18 mars 2010
Le Nigeria rappelle son ambassadeur en Libye après les déclarations de Kadhafi



Abuja a rappelé officiellement pour consultation, jeudi 18 mars, son ambassadeur à Tripoli et qualifié d’«irresponsables» les propos du dirigeant libyen. Mouammar Kadhafi a suggéré lundi, devant des étudiants africains, une partition du Nigeria entre deux Etats, un chrétien et un musulman, pour mettre fin aux violences communautaires. Selon plusieurs médias nigérians, le président du Sénat nigerian David Mark a qualifié Kadhafi de «fou» devant la Haute assemblée du pays.

Niger: valse des multinationales


Niger: valse des multinationales
18-03-2010
Par Ismael Aidara


Les patrons des firmes Areva, China National Petroleum Corporation et Zain Niger vont passer à la table des discussions.

La junte militaire nigérienne, au pouvoir depuis le 18 février dernier, est sur le point d'examiner les prochains jours les contrats et avenants miniers, pétroliers et de télécommunications attribués à des concessionnaires privés par l'ancien régime Tandja. Selon des sources bien informées proches de la junte, les patrons des firmes Areva, de China National Petroleum Corporation et de Zain Niger vont passer à la table des discussions. Sur demande des autorités du Conseil supérieur pour la restauration de la démocratie. Face à la forte pression de la société civile nigérienne, soutenue par des mouvements associatifs et Ong du pays, la junte, qui jouit encore de la légitimité populaire, compte franchir le Rubicond. C'est le premier ministre, Mahamadou Dandah, qui doit mettre en musique la nouvelle feuille de route de l'exécutif par l'intermédiaire du tout nouveau ministre des Mines et de l'Energie, Abba Mahamadou. Ce dernier, qui est juriste de formation, est l'une des éminences grises de l'appareil gouvernemental, réputé, dit-on, intransigeant et homme de mesure. A Niamey, on estime que les autorités ont les moyens de leurs ambitions. Et que l'audition de ces firmes ne sera pas seulement un coup de bluff de trop ?



Annoncée dans la capitale nigérienne début mars, la patronne du groupe nucléaire français, Anne Lauvergeon a décidé de surseoir à son voyage à Niamey. Selon nos informations, l'Elysée l’aurait dissuadée au dernier moment, pour y voir clair. En attendant d'opérer un recadrage diplomatique nouvelle version entre Paris-Niamey. La firme chinoise, China National Petroleum Corporation, concessionnaire de permis sous le régime précédent sur le bloc d'Agadem, à l'Est du Niger est aussi dans le collimateur. Le consortium chinois s'était engagé à investir plus de 5 millions de dollars dans les activités pétrolières au Niger et à construire une raffinerie moderne sur un pipe-line au nord du pays. Sans allié à Niamey aujourd'hui, la CNPC qui manoeuvre en coulisse entend rester dans le jeu. Le secteur des télécommunications n'est pas épargné. On apprend dans la même veine, que l'opérateur privé de téléphonie mobile Celtel, devenu Zain-Niger, que l'ex régime avait sanctionné pour manquements au cahier de charge et réduit la licence de 5 ans sur un bail conventionnel de 15 ans, sera de la partie.

Semaine touarègue,23 au 26 mars,Paris


Semaine touarègue,23 au 26 mars,Paris
Une semaine touarègue est organisée du 23 au 26 mars au Saraaba (19 rue de la Goutte d’Or, Paris 18ème).

Au programme :

Mardi 23
- 19h : exposition du peintre Ahmed Boudane
- 21h : théâtre & musique avec le spectacle "Tamat" de la Cie La Calma

Mercredi 24
- 21h : concert de Amar Sundy

Jeudi 25
- 21h : contes touaregs avec Cathia Belalimat ou Moussa Ag Assarid (à confirmer)

Vendredi 26
- 19h : Conférence "La culture touarègue : une culture plurielle" avec Sidi Ag Issa, Karim Kaboré et Nadia Belalimat
- 21h : concert de Tiwitine

- Réservations : 01 42 62 65 83

Otages espagnols: Aqmi pose ses conditions


Le JDD.fr
International | Afrique | 12/03/2010 - 10:17

Otages espagnols: Aqmi pose ses conditions


Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) exige le versement d'une rançon d'environ cinq millions dollars en échange de la libération de deux otages espagnols, rapporte vendredi le quotidien El Pais. Le journal madrilène, qui cite des sources proches de la négociation, publie une déclaration exclusive du mouvement islamiste demandant au gouvernement espagnol d'accéder à ses "revendications légitimes", à la suite de la libération en début de semaine d'une autre otage espagnole, Alicia Gamez, en compagnie d'une Italienne d'origine burkinabé. Alicia Gamez et les deux autres otages espagnols ont été enlevés en novembre dans le nord de la Mauritanie à bord d'un convoi humanitaire destiné au Sénégal.

decouvrez Sidi et son groupe TIWITINE sur http://www.myspace.com/forsidi

groupe Tiwitine- Soundcheck/Paris







lacliqueproduction
January 05, 2010
Tiwitine, les balances, en vue du concert du 28 novembre 2009 à Marly-la-ville.







Tchad-Soudan : les dessous d'une réconciliation


Tchad-Soudan : les dessous d'une réconciliation
25/02/2010 à 12h:04 Par Cheikh Yérim Seck, envoyé spécial à N'Djamena
jeune Afrique


Béchir (à dr.) accueille son homologue Déby Itno à Khartoum, le 8 février

© AFP Les deux chefs d’État ont signé un accord qui doit mettre fin à cinq ans de conflit entre leurs pays. Conseillers et diplomates négociaient depuis septembre 2009.

Annoncée à la surprise générale, après cinq ans de guerre larvée entre le Tchad et le Soudan par rebelles interposés, la visite du président Idriss Déby Itno à Khartoum, les 8 et 9 février, est le fruit d’un intense et discret travail diploma­tique mené entre les deux pays.

Tout commence en septembre 2009, quand Ghazi Salaheddine, conseiller spécial d’Omar el-Béchir chargé du dossier du Darfour, parvient à ­convaincre ce dernier de la nécessité d’éteindre « le front ouest » en faisant la paix avec le Tchad. À l’appui de sa thèse, le conseiller argumente : la guerre coûte cher, envenime la situation au Darfour, pour financer une rébellion qui a peu de chances d’arriver de nouveau jusqu’à N’Djamena.

Le 9 octobre suivant, Ghazi Salaheddine arrive à N’Djamena, rencontre le président Idriss Déby Itno et lui fait part de la volonté de son homologue soudanais d’aller vers un processus de normalisation de leurs rapports. Le chef de l’État tchadien pose un préa­lable aux discussions. Il veut que « les mercenaires tchadiens » massés à la frontière du côté soudanais soient éloignés d’au moins 300 km. En témoignage de sa bonne volonté, Béchir s’exécute : les ­rebelles, qui se trouvaient à El-Geneina, à quelque 30 km de la ligne de démarcation, sont délocalisés à 400 km de là.

Vers une force mixte
Après ce geste, Déby Itno envoie à Khartoum, le 24 décembre, son ­ministre des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, accompagné de l’ambassadeur du Tchad aux États-Unis, Mahamoud Adam Béchir (qui connaît beaucoup de membres du régime soudanais pour avoir fait ses études universitaires à Khartoum) et d’officiers de l’armée. La délégation rencontre Béchir et lui remet un message personnel de son homologue. Le numéro un soudanais exige alors à son tour l’éloignement du territoire tchadien du Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM, la rébellion qui sévit au Darfour) et de son chef, Khalil Ibrahim.

N’Djamena s’exécute illico presto. Khalil Ibrahim est convoqué, sommé de négocier avec le pouvoir soudanais ou de quitter le Tchad. Après avoir accepté le principe du dialogue, il est mis en contact téléphonique le 29 décembre avec Ghazi Salaheddine. Les deux hommes conviennent de se rencontrer le 15 janvier 2010 à N’Djamena. Ils se verront à la date convenue, auront un entretien de plus de trois heures, avant qu’Ibrahim ne remette à son interlocuteur un long mémorandum contenant ses doléances et sa vision de la fin de la guerre.

Avant de quitter Khartoum, la délégation tchadienne a commencé à travailler avec un groupe soudanais composé de Salaheddine, bien sûr, mais aussi de Mohamed Attar, directeur des renseignements, et de hauts officiers. Les deux parties se reverront à N’Djamena et à Khartoum avant d’aboutir, le 5 février, à un accord.

Dans ce texte, il est prévu la mise en place d’une force mixte de surveillance de la frontière commune composée de 1 500 Tchadiens et de 1 500 Soudanais. Ces hommes se répartiraient sur dix points de contrôle, cinq au Soudan et cinq au Tchad. Pendant les six premiers mois, le commandement serait basé à El-Geneina, avec un commandant soudanais assisté d’un adjoint tchadien. Les six mois suivants, il serait basé à Abéché­, au Tchad, avec un commandant tchadien et un adjoint soudanais.

« Un énorme travail »
Sur la question des combattants, l’accord prévoit, d’ici au 21 mars, « délai de rigueur », que les rebelles tchadiens se trouvant au Soudan soient, pour ceux qui le désirent, rapatriés dans leur pays d’origine. Et vice versa. Pour ceux qui ne le souhaitent pas, ils bénéficieront du statut de réfugié politique là où ils se trouvent. À condition cependant que leur pays d’origine l’accepte. En clair, si, par exemple, le chef rebelle Timane Erdimi ne veut pas retourner à N’Djamena, il devra trouver une autre terre d’accueil dans le cas où Déby Itno ne voudrait plus de sa présence au Soudan.

Sur la question du Darfour, le Tchad, qui a tenu à signaler qu’il ne croyait pas à une solution militaire, s’engage à ne plus servir de base arrière aux rebelles du JEM, mais également à contribuer à leur désarmement et à leur rapatriement, conformément au processus de Doha.

Voilà pour le texte. Reste sa mise en œuvre. Elle a déjà commencé en ce qui concerne la formation de la force de surveillance de la frontière, et la confection de la liste de rebelles évoluant sur le territoire a elle aussi été lancée (chaque pays a l’obligation de transmettre à l’autre, afin de lui permettre de faire le tri entre ceux qu’il accueille, ceux qu’il laisse chez le voisin et ceux dont il demande l’éloignement).

Le processus ira-t-il jusqu’au bout ? Une seule certitude : jamais conjoncture politique n’a été aussi favorable à la paix. Omar el-Béchir, affaibli par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) et des menaces de nouveaux soulèvements au Sud-Soudan, veut aller aux élections générales d’avril prochain le boulet tchadien en moins.

De son côté, Idriss Déby Itno, qui est en année préélectorale et entend accélérer le rythme pour terminer des réalisations à exhiber à ses compatriotes, a besoin d’affecter à ces défis l’énergie et l’argent qu’il consacrait à la guerre.

Il veut y croire et lançait à son hôte avant son départ : « Après tout ce qui s’est passé, ce serait dommage si vous laissiez les mercenaires m’attaquer à nouveau. Et un véritable gâchis après l’énorme travail que nous avons dernièrement abattu. »

Alger:Ali Tounsi : enquête sur un assassinat


Algerie/17/03/2010 à 16h:28 Par Cherif Ouazani
Le chef de la police algérienne Ali Tounsi a été assassiné dans son bureau le 25 février 2010
© Mohamed/Xinhua/Gamma/Eyedea


Le 25 février, Ali Tounsi, chef de la Direction générale de la Sûreté nationale, est abattu dans son bureau par un proche collaborateur, le colonel Chouïeb Oultache. Portrait de deux hommes liés par une communauté de destin et dont la longue amitié a brutalement tourné court.

Alger, vendredi 26 février. L’ambiance n’est pas à la fête en ce jour de Mouloud, anniversaire de la naissance du Prophète. Nous sommes au cimetière d’El-Alia, panthéon de la guerre de libération où reposent l’émir Abdelkader, père de la nation, Houari Boumédiène, artisan du système qui gouverne l’Algérie indépendante, ou encore Mohamed Boudiaf, figure de la lutte armée contre le colonialisme. La foule qui enterre ce jour-là Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale (police), assassiné la veille, est dense et hétéroclite. « Du zawali [citoyen lambda] à l’homme d’État », titre le quotidien arabophone Djazaïr News.

Personnalités politiques, militaires ou économiques, toutes sont venues rendre un dernier hommage à Ali Tounsi. Ahmed Ouyahia et la quasi-totalité de son gouvernement sont là, ainsi que le chef d’état-major et la haute hiérarchie de l’armée. Les mines sont défaites. Yazid Zerhouni, ministre d’État, est effondré. Il a perdu un fidèle collaborateur, qu’il avait recruté en 1962 pour le compte de la Sécurité militaire (SM). Autre présence remarquée, celle de Saïd Bouteflika, frère du président, qui n’était pas apparu en public depuis plusieurs mois. Remplacé au cabinet de la présidence par son cadet, Nacer, Saïd avait été chargé de veiller sur un autre membre de la fratrie, Mustapha, médecin du président, qui était hospitalisé dans une clinique suisse.



De Meknès aux maquis
Le coup est rude. En quelques semaines, le système algérien a perdu deux hommes clés : Larbi Belkheir, l’homme de la diplomatie parallèle et des réseaux internes et extérieurs, et Ali Tounsi, superflic de la première heure, artisan de la modernisation de la police nationale, adversaire redouté des islamistes radicaux, bête noire des barons de la grande délinquance. Mais si le premier a été emporté par une maladie maligne, le second a été assassiné dans son bureau par un ami de longue date : Chouïeb Oultache, alias Moustache, pour les bacchantes qui barrent son visage. Tout cela fait désordre, surtout qu’il s’agit du patron de la police, une institution clé dans le système, au-delà des rivalités traditionnelles entre services de sécurité, et qui a joué un rôle déterminant dans la lutte antiterroriste et dans le sauvetage de la République face à la menace salafiste. Cette disparition intervient par ailleurs dans un climat lourd, marqué par des révélations sur des scandales financiers au sein du groupe pétrolier public Sonatrach, mamelle de la nation, et autour de grands projets d’infrastructures lancés par le président Abdelaziz Bouteflika.

L’impact de cet assassinat sur le système est à la mesure de la place et du statut de la victime dans le sérail. Né en 1937 à Metz, en France, dans une famille originaire de Bône (Annaba), Ali Tounsi grandit dans la médina de Meknès, au Maroc, où son père, militaire dans l’armée française, a décidé de passer sa retraite. C’est dans cette ville impériale qu’il effectue toute sa scolarité jusqu’à l’année du baccalauréat, qu’il sèche au début de 1957 pour répondre à l’appel du Front de libération nationale (FLN) et rejoindre les maquis de la wilaya V, celle de l’Oranie.

Deux ans plus tard, Ghouti, nom de guerre qu’il s’est choisi, devient sous-lieutenant de l’Armée de libération nationale (ALN). Arrêté, les armes à la main, lors d’une embuscade tendue par l’armée coloniale, il passe par plusieurs maisons d’arrêt de l’ouest du pays. En 1962, à la veille de l’indépendance, les accords d’Évian prévoient la mise en place d’une force locale chargée du maintien de l’ordre durant le redéploiement de l’armée française. Tounsi est choisi pour en diriger une unité à Sidi Bel-Abbès. Le fait d’avoir été pris vivant sans être exécuté et sa présence au sein de la force locale, composée également d’éléments de l’armée française et de maquisards du FLN, jetteront un trouble sur son passé révolutionnaire et alimenteront bien des légendes à son propos.

L’Algérie indépendante manque cruellement de cadres pour la mise en place de ses institutions. Le capitaine Kasdi Merbah est chargé de structurer la Sécurité militaire (SM, services de renseignements de l’armée). Son bras droit est un certain capitaine Yazid, de son vrai nom Noureddine Zerhouni. C’est lui qui recrute Tounsi, ainsi qu’une autre future célébrité, Mohamed Médiène, alias Toufik, actuel patron du DRS (Département du renseignement et de la sécurité, héritier de la SM). Tounsi fait ainsi partie des premiers officiers à mettre en place l’Opérationnelle, cette cellule chargée des dossiers sensibles, des investigations délicates et des opérations coup de poing. C’est lui qui gère le dossier du Congolais Moïse Tshombé, l’homme qui fit assassiner l’allié Patrice Lumumba. Tounsi fait montre de réelles aptitudes au métier de barbouze. « Il nous a donné l’impression d’avoir fait cela toute sa vie », se souvient l’un de ses compagnons de route. Il infiltre les milieux de la pègre, les salons où dissertent les opposants au régime. Il sait manier le langage des truands, est à l’aise aussi bien en présence d’intellectuels que d’hommes de religion. Élégant, bon vivant, il est également l’interlocuteur des attachés de défense, arabes ou occidentaux, de l’Otan ou du Pacte de Varsovie.

Bref, l’étoile de Tounsi brille de mille feux. Et forcément, cela crée des jalousies et des inimitiés. La mort de Houari Boumédiène et l’arrivée au pouvoir de Chadli Bendjedid bouleversent la donne. Premières mesures de « déboumédiénisation » : la mise à l’écart d’Abdelaziz Bouteflika, dauphin naturel du président défunt, et le démantèlement de la SM. Yazid Zerhouni, qui avait succédé à Kasdi Merbah, est nommé ambassadeur à Mexico. Il est remplacé par le colonel Mejdoub Lakehal Ayat. Ce dernier fait le ménage dans la « maison ». Le colonel Toufik est attaché de défense à Tripoli. Quant à Tounsi, il hérite du commandement de la 4e région militaire, celle de Ouargla, où se situent les plus grands gisements d’hydrocarbures. Au bout de quelques mois, il est rappelé à Alger pour prendre en charge la direction du Sport militaire. Ce qui n’est pas pour déplaire à ce passionné de tennis. Mais c’est tout de même une voie de garage. Tounsi finit par être mis à la retraite en 1988. Il n’a alors que 51 ans et quitte l’armée avec le grade de colonel. Il investit alors le milieu sportif. Sa gouaille, son savoir-faire et ses multiples réseaux l’aident à prendre le contrôle de la Fédération algérienne de tennis (FAT), dont il devient le président, un marchepied qui l’aidera à se faire élire vice-président du Comité olympique algérien (COA).

Rappelé par Zéroual
Nous sommes au début des années 1990. L’Algérie, confrontée à une insurrection islamiste particulièrement barbare, traverse sa pire crise politique. La police est en première ligne du front républicain face à la menace intégriste. Le général Liamine Zéroual est aux commandes du pays. Il fait appel au colonel à la retraite pour organiser ce corps victime d’une véritable hémorragie (plusieurs centaines d’agents et d’officiers sont tués chaque année, et des centaines d’autres désertent et partent en exil). « Ghouti était réellement l’homme de la situation, analyse un commissaire divisionnaire à la retraite. Pour une meilleure efficacité de la lutte antiterroriste, il fallait que le patron de la police ait la même envergure que le général qui dirige la gendarmerie ou le chef des services de renseignements. Et, assurément, Ali Tounsi était la perle rare, car il ne pouvait être impressionné par les généraux Abbas Ghezaïel (alors patron de la gendarmerie) et Mohamed Médiène (chef du DRS). » En quelques années, Tounsi fait un travail considérable, modernisant la police, améliorant son efficacité en matière de renseignements, la dotant d’équipements et de matériel d’écoute sophistiqués. Le retour de Bouteflika aux affaires conforte sa position, car il signifie la reconstitution du trio sécuritaire des années 1970 : Yazid, Toufik et Ghouti.

Avec lui à sa tête, la police est plus que réhabilitée. Tounsi est un républicain accompli. Moderniste, il féminise l’institution (9 000 femmes, de l’agent de circulation à la divisionnaire, font aujourd’hui partie de la police). Et si dans les commissariats algériens, comme ailleurs, on continue de distribuer quelques baffes, les accusations de torture ne sont plus qu’un vieux souvenir. Dans un pays qui se caractérise par la multiplication de jacqueries et d’émeutes, les morts et les blessés sont plus nombreux parmi les forces de l’ordre que parmi les manifestants. Malgré un bilan flatteur, Tounsi est régulièrement la cible de campagnes de déstabilisation : pétitions d’officiers de police marginalisés, lettres ouvertes dénonçant son passé de collaborateur de l’armée française… Mais tel un roc Tounsi fait face. Et reste droit dans ses bottes.

Jeudi 25 février 2010. Chouïeb Oultache, chef de l’unité aérienne de la police, est convié à une réunion à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Sur le chemin, il parcourt la presse du jour et constate qu’un article du quotidien arabophone En-Nahar lui est consacré. Il y apprend qu’il va être suspendu de ses fonctions pour une affaire de malversations autour d’un marché d’équipement informatique destiné à la police et négocié, pots-de-vin à la clé, par un de ses fils. Qui est Chouïeb Oultache ?

Marché fatal
Né en 1946, Chouïeb Oultache a fait carrière dans l’aviation militaire. Pilote d’hélicoptère, il fait la connaissance d’Ali Tounsi dans les années 1980. Même passion pour le sport, même penchant pour les plaisirs de la vie, les deux hommes se lient d’amitié malgré leur différence d’âge. Comme Tounsi, Oultache est mis prématurément à la retraite. Tounsi n’est pas homme à laisser choir ses amis. Cela tombe bien : à son retour, il envisage de doter la police d’une unité de surveillance aérienne. En 2003, il recrute le colonel pour lui confier ce projet. Oultache accomplit un travail admirable. Très vite, l’unité hélico devient opérationnelle. À telle enseigne que des unités similaires sont envisagées pour les grandes agglomérations de l’intérieur du pays. Oultache participe également à l’introduction des technologies de pointe dans les services de police et à la mise en place d’un système intranet. Et c’est ce marché qui provoquera l’irrémédiable.


Trois balles dans la têteLe colonel Oultache arrive donc au siège de la DGSN, situé au cœur du quartier populaire de Bab el-Oued. On ne pénètre dans le bureau de Tounsi qu’après avoir été annoncé, et c’est ce dernier qui, de l’intérieur, actionne l’ouverture de la porte d’entrée. Oultache se présente au secrétariat du directeur général, au quatrième étage, sans éveiller les soupçons des deux gardes du corps de Tounsi, qui ne le fouillent pas. C’est certes un subalterne, mais c’est un « ami du patron ». Le patron de la police n’a aucune raison de se méfier de son ami et voisin (ils habitent le même quartier de Djenane el-Malik, sur les hauteurs d’Alger). À l’issue d’une discussion houleuse entre les deux hommes, Oultache dégaine son pistolet et fait feu à trois reprises sur la tête de son ami et bienfaiteur, ne lui laissant aucune chance. La pièce étant insonorisée, les détonations ne sont pas perceptibles de l’extérieur. Oultache sort du bureau et demande à la secrétaire de convoquer deux directeurs centraux. Ce n’est que lorsqu’il tire sur l’un d’eux que les gardes réalisent le drame et ripostent, atteignant Oultache de deux balles. Il sera sauvé par une opération en urgence.

Après la stupeur des premiers instants et le deuil, Zerhouni a annoncé le nom d’un directeur général par intérim (il faut que l’institution survive à ses dirigeants, credo de Boumédiène). Il s’agit d’Abdelaziz Afani, patron de la police judiciaire. Maigre consolation pour le policier de base : c’est un fils de la maison qui succède à Tounsi, et celui qui l’a assassiné n’en est pas un.

Nigeria:Goodluck Jonathan dissout le gouvernement


Goodluck Jonathan dissout le gouvernement
17/03/2010 à 19h:11 Par La rédaction web de Jeune Afrique
Le président par intérim du Nigeria, Goodluck Jonathan, le 23 avril 2007 à Abuja


© AFP Un peu plus d'un mois après sa prise de fonction officielle, le président nigérian par intérim a dissous le gouvernement. Une décision à double tranchant pour la stabilité du pays.

Goodluck Jonathan s’affirme. Le président par intérim, que l’on décrivait comme fidèle et patient, vient de prendre une décision de taille. "Aujourd'hui le président par interim de la république fédérale du Nigeria, Goodluck Jonathan, a dissous le gouvernement fédéral", a annoncé la ministre de l'Information Dora Akunyili ce jeudi à l’issue d’une réunion d'une réunion ministérielle.

Goodluck Jonathan seul aux manettesCette décision, qui ne devrait pas provoquer de nouvelles élections, pourrait permettre au président par intérim de choisir les membres d'un cabinet qui, jusque là, ne représentait qu'une sorte d'héritage de Umaru Yar’Adua. Ce dernier, toujours officiellement président malgré sa maladie cardiaque qui l'empêche d’exercer ses fonctions, n’a toujours pas fait d’apparition publique depuis son retour au pays, dans la nuit du 23 au 24 février dernier.

Les différentes régions nigérianes ainsi que les principaux partis sont invités à proposer des noms pour le prochain gouvernement dont la composition devra ensuite être approuvée par le Sénat. L’annonce du nouveau cabinet ne devrait pas intervenir avant plusieurs semaines.

En l’absence de vice-président (Goodluck Jonathan étant déjà celui de Umaru Yar’Adua) et de gouvernement, Goodluck Jonathan devrait donc gouverner seul pendant cette période. Cette configuration du pouvoir, dans un pays instable, risque d'exacerber les tensions ethniques et religieuses, particulièrement fortes ces dernières semaines. Si elle s'avérait définitive, la succession du Nordiste Umaru Yar’Adua par le Sudiste Goodluck Jonathan entraînerait le retour du pouvoir à un chrétien plus tôt que prévu. Il existe au sein du parti majoritaire, le People democratic party (PDP), un accord tacite d'alternance au pouvoir entre les confessions religieuses.

Ces nouveaux milliardaires venus du Sud









Ces nouveaux milliardaires venus du Sud
18/03/2010 à 10h:38 Par Samir Gharbi
jeune Afrique
Les nouveaux nababs.

© Glez Le magazine américain Forbes publie son classement annuel des milliardaires. En 2010, les Latino-Américains, les Asiatiques et les Africains entrent en force dans ce club aussi sélect que convoité.

Ils sont plus de 1 000 milliardaires en dollars, 1 011 exactement, selon le magazine américain Forbes, qui a publié, le 10 mars, son nouveau classement annuel. Pour évaluer la fortune de ces élus de la chance, les enquêteurs calculent le montant de leur patrimoine privé net, qui comprend portefeuilles d’actions (valorisés au 12 février 2010), biens immobiliers et autres valeurs (tableaux, jets, yachts, bijoux…), le tout évidemment après déduction des dettes.

Le champion de l’année 2010 est Carlos Slim Helú, le magnat mexicain des télécoms, des médias, de la finance, du bâtiment (entre autres). À 70 ans, il se retrouve à la tête de 53,5 milliards de dollars. Un sacré parcours, lorsque l’on songe que son père a fui le Liban en 1902 pour ne pas être enrôlé dans l’armée ottomane, ouvrant une modeste épicerie au Mexique. Et ce n’est pas la crise économique mondiale qui a entamé ce joli capital, bien au contraire, puisqu’il a crû de 18,5 milliards en 2009. Soit un gain net de 2 millions de dollars par heure (plus de 1 milliard de F CFA) !

Slim coiffe au poteau l’Américain Bill Gates, dont la fortune atteint quand même 53 milliards de dollars, mais qui n’a amassé « que » 13 milliards de plus en 2009. Le célébrissime cofondateur de Microsoft est talonné par son compatriote Warren Buffett (47 milliards), lui-même suivi par l’Indien Mukesh Ambani (29 milliards), l’homme le plus riche issu d’un pays émergent.

Jardin d’éden
Originaire de Bombay, Ambani, 52 ans, a su faire fructifier son héritage et se diversifier dans la pétrochimie. Il est surtout le symbole de ces nouveaux venus du Sud dans le jardin d’Éden des nababs. Son compatriote Lakshmi Mittal, magnat de l’acier (5e avec 28,7 milliards), lui emboîte le pas. L’Européen le plus riche, le Français Bernard Arnault, patron du groupe de luxe LVMH se situe au 7e rang, avec 27,5 milliards ; l’Arabe le plus célèbre, le prince saoudien Al-Walid Bin Talal, au 19e, avec 19,4 milliards.

La grande nouveauté de ce palmarès 2010 est sans conteste l’irruption sur le devant de la scène mondiale de milliardaires venus des pays émergents : ils sont pas moins de 62, sur les 97 nouveaux membres que compte ce club aussi sélect que convoité. Les États-Unis, qui restent la première puissance économique mondiale, voient leur part s’effriter : ils ne comptent plus que 40 % des Crésus de la planète (contre 45 % en 2009), soit 38 % de la fortune globale (contre 44 % il y a un an). Les pays émergents d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine pèsent désormais plus lourd que l’Europe occidentale (284 milliardaires, contre 171).

Si l’on raisonne par pays, la Chine (Hong Kong compris) abrite 89 milliardaires, suivie par la Russie (62). L’Inde fait mieux que le Royaume-Uni (49 contre 29), la Turquie que le Canada (28 contre 24) et le Brésil que l’Italie (18 contre 13).

Sur le continent africain, on compte 8 heureux élus, soit un de moins que dans la petite Malaisie. À eux huit, ils possèdent une fortune estimée à 25 milliards de dollars, dont 50 % reviennent aux quatre membres de la famille égyptienne Sawiris, 40 % à trois Sud-Africains (Nicky Oppenheimer, Johann Rupert et Patrice Motsepe) et 10 % au Nigérian Aliko Dangote. Son compatriote Femi Otedola est sorti du classement après avoir perdu une grande partie de son patrimoine. Il fait partie des trente magnats déchus en 2009, avec Raj Rajaratnam, un Américain d’origine sri-lankaise, patron du fonds d’investissement Galleon, arrêté en octobre dernier pour escroquerie.

Bombay dépasse Dallas
Un parcours bien éloigné de celui des self-made-men, qui ont bâti leur empire à partir de zéro. Comme Li Shufu, 47 ans. Fils d’un paysan chinois, il reçoit un appareil photo en guise de cadeau de fin d’études, ouvre un labo photo, se lance dans le commerce des réfrigérateurs, rachète une entreprise publique en faillite, qui assemble des cyclomoteurs. Puis crée, en 1997, une usine automobile, Geely (« chance » en chinois). Dix ans plus tard, il est devenu le premier constructeur automobile privé en Chine et s’implante à l’étranger. Sa fortune devrait dépasser les 2 milliards de dollars en 2010.

Son itinéraire ressemble à celui de Shahid Balwa, un Indien de 36 ans qui, à partir de son restaurant de Bombay, s’est constitué un empire hôtelier et immobilier évalué à 1 milliard de dollars. Connu pour sa misère et ses bidonvilles, Bombay compte aujourd’hui 20 milliardaires résidents, et dépasse la texane Dallas (17) ou Tokyo (14). Les nouveaux nababs sont désormais plus nombreux à Istanbul (28) qu’à Los Angeles (27), et à Moscou (50) qu’à Londres (32). Dans ces villes émergentes, qui connaissent une croissance économique exponentielle, le nombre des milliardaires croît deux fois plus vite qu’ailleurs. Et il est quasi certain que New York (60), siège du magazine Forbes, perdra bientôt sa place de premier « fabricant » de grosses fortunes mondiales.

Réunion d’Alger : ATT évite l’affrontement avec Bouteflika


Chahana Takiou-22 Septembre, 18/03/2010
Réunion d’Alger : ATT évite l’affrontement avec Bouteflika
jeudi 18 mars 2010

Les ministres des Affaires étrangères de l’Algérie, du Mali, du Niger, de la Libye, de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Tchad se sont réunis à Alger, le 16 mars 2010, pour examiner la situation sécuritaire dans la bande sahélo-saharienne. En répondant à l’invitation d’Alger, trois semaines après que Boutéflika eût rappelé son ambassadeur au Mali, suite à l’élargissement de quatre terroristes se réclamant d’Aqmi en échange de la libération du français Pierre Camatte, enlevé à Ménaka en novembre 2009, Bamako a fait preuve de pragmatisme.

D’abord, le Mali accepte ainsi de renouer le dialogue politique et diplomatique avec l’Algérie, qui avait rompu les ponts avant de revenir en arrière, pour trouver une porte de sortie honorable à cette brouille entre nos deux Etats. Ensuite, Bamako, qui n’a jamais souhaité un conflit avec un voisin, prouve, si besoin en était, son engagement à lutter contre le terrorisme dans le cadre de la coopération multilatérale. Ce qui est une constante chez ATT, qui a présidé le vendredi 5 mars une réunion du Comité de Défense de la Défense nationale, lequel a adopté un plan d’urgence pour la lutte contre la drogue et le terrorisme dans le Nord-Mali.

En envoyant son ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Moctar Ouane, à Alger pour la rencontre du 16 mars, ATT fait preuve de réalisme politique et évite au Mali un isolement certain dans le cadre de ce combat. Car il a toujours clamé "aucun pays ne peut à lui seul lutter contre le terrorisme". C’est pourquoi il a proposé une conférence des chefs d’Etat de la bande sahélo-saharienne sur la paix, la sécurité et le développement de cette région. La rencontre d’Alger s’inscrit, semble t-il, dans la droite ligne de la réunion ministérielle tenue à Bamako le 11 novembre 2008, et destinée à préparer le forum qu’ATT ne cesse de demander. De l’avis même des Algériens, la réunion préparatoire de Bamako a constitué une étape charnière dans la dynamique sous régionale de concertation.

La rencontre d’Alger se veut, selon les autorités algériennes, une réunion de concertation entre les ministres en charge des Affaires Etrangères. L’objectif est d’actualiser l’analyse situationnelle de la sécurité régionale et d’envisager les voies et moyens de renforcer la coordination et la coopération inter-Etats, dans la perspective de la tenue de la Conférence des Chefs d’Etat de la région. Qui dit mieux ! ATT a donc été bien inspiré de ne pas rater la belle opportunité qu’Alger a offerte au Mali pour s’expliquer encore une fois et convaincre éventuellement ses voisins de la pertinence de ses suggestions. En clair, Alger peut être considérée comme une étape complémentaire vers la tenue prochaine, à Bamako, de la Conférence des Chefs d’Etat de la bande sahélo-saharienne sur la paix et le développement.

Par ce geste, Bamako évite d’affronter Boutéflika, dont le piège était que le Mali boude cette rencontre, occasion de régler pour du bon ses comptes avec son homologue malien. Mais ATT a fait parler la raison au lieu du cœur. Sinon, le Mali aurait été le grand absent de la rencontre et les conséquences auraient été encore plus lourdes à supporter. Comme on le dit très souvent, tout est bien qui finit bien. Ce n’est pas le ministre délégué algérien aux Affaires Africaines et Maghrébines, Abdelkader Messahel, qui dira le contraire, lui qui a déclaré à l’issue des travaux : "Nous sommes parvenus à un plein consensus pour nous attaquer au terrorisme dans la région…"

Chahana Takiou

Les prévisions économiques de la France laissent Bruxelles dubitatif


Les prévisions économiques de la France laissent Bruxelles dubitatif
De Isabelle TOURNE (AFP)

PARIS — Le gouvernement a dû subir mercredi les remontrances de Bruxelles sur ses prévisions de croissance et de déficits jugées trop optimistes, des reproches d'autant plus fâcheux pour lui qu'ils tombent en pleine période électorale.

Dans les prévisions qu'ils ont transmises à Bruxelles en début d'année, les Etats européens parient souvent sur un trop prompt rétablissement économique, a estimé la Commission européenne.

La France s'est ainsi engagée à réduire son déficit public de 8,2% du produit intérieur brut (PIB) cette année à 3% en 2013, à condition que la croissance atteigne 2,5% par an à partir de l'an prochain. Une prévision jugée "très optimiste" par Bruxelles.

En outre, "la stratégie définie ne laisse aucune marge de sécurité si la situation économique évolue moins bien que prévu", a pointé la Commission dont le rappel à l'ordre tombe mal pour le gouvernement, alors que la majorité est en mauvaise posture aux élections régionales.

"Ce sont des prévisions volontaristes, les prévisions de croissance sont par nature volontaristes", a rétorqué le ministre du Budget, Eric Woerth.

"Ce n'est pas en professant le pessimisme qu'on sort de la crise", a-t-il fait valoir. "2,5%, c'est la traduction d'une véritable sortie de crise et aussi le fait qu'on pourra bénéficier pendant cette sortie de crise d'un surcroît de croissance".

Le seul autre scénario avancé par la France dans son programme s'appuie sur une croissance à peine moins importante, 2,25% par an. Une hypothèse qui la ferait déjà dérailler de sa trajectoire, repoussant à 2014 le retour du déficit dans les clous européens.

Mais la plupart des économistes et des institutions internationales ne sont pas aussi optimistes. Le Fonds monétaire international (FMI) s'attend à une croissance de 1,7% en France l'an prochain. La Commission européenne tablait en novembre sur 1,5%.

"Vu les informations dont on dispose aujourd'hui, les prévisions françaises paraissent difficilement réalisables", avance Olivier Bizimana, économiste au Crédit agricole, qui voit se dessiner "une reprise molle".

"La France n'a pas engrangé une croissance de 2,5% depuis dix ans", fait de son côté remarquer Olivier Gasnier, économiste à la Société Générale.

Or, "puisque tous les pays européens ont annoncé des politiques budgétaires plus restrictives, cela va forcément brider leur potentiel de croissance", estime-t-il.

Selon lui, les objectifs affichés par les pays européens dans leurs programmes de stabilité visaient essentiellement "à rassurer les marchés", particulièrement échaudés par la crise grecque.

"La Commission demande cette année plus de détails sur les plans des pays en raison d'un retour du risque sur la dette des Etats", plombés par des déficits abyssaux en raison de la crise, renchérit Olivier Bizimana.

Bruxelles a ainsi reproché à la France que "certaines mesures annoncées du côté des dépenses" ne soient "pas précisées".

En réponse à cette critique, Eric Woerth a indiqué à l'AFP qu'il présenterait "d'ici l'été" un programme "extrêmement précis" sur la maîtrise de la dépense publique.

"En France, une véritable réforme des retraites serait sans doute perçue comme un signal fort", estime Laurence Boone, économiste chez Barclays Capital.

Mais "est-ce que l'opinion est préparée à une période d'ajustement des finances publiques assez sévère ?", souligne-t-elle.

Si la croissance s'avère moins forte que prévu, les mesures de restriction budgétaires seront beaucoup plus difficiles à prendre, avertit aussi Olivier Bizimana.

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mercredi 17 mars 2010

Tamikrest, un vent de liberté touarègue


Tamikrest, un vent de liberté touarèguepar
JA08, le 15 Mars 2010 à 18:05


Avec son premier album, Tamikrest rend hommage à l’Adagh des Ifoghas, l’une des plus belles régions du Sahara. Dans Adagh(Glitterhouse/Ant Distribution, 2010), le groupe touarègue du Mali chante sa révolte face à la perte d’identité culturelle, l’exploitation éhontée des terres de leur peuple par les compagnies minières nationales et internationales, et les conditions de vie déplorables des populations touarègues.



Les Touaregs, dispersés sur l’immense territoire saharien qui s’étend aujourd’hui sur une dizaine de pays, dont l’Algérie, le Mali, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, ou la Libye, vivent à peu près ce qu’ont vécu les Indiens d’Amérique à l’arrivée des Européens, qui voulurent exploiter leurs terres pour y planter du blé ou y chercher de l’or. En effet, tout comme ces derniers, les Touaregs sont un peuple nomade, qui ne connaissent pas la propriété de la terre, car ils la considèrent comme la leur, collectivement. Or, la découverte au XX° siècle au Sahara de gisements de pétrole et de gaz (comme en Algérie), ou d’uranium (au Mali et au Niger), et autres ressources minières et sous-terraines, rend ces immenses terres désertiques soudain très convoitables... La compétition pour les ressources économiques du sous-sol : voilà qui explique sans doute pour une bonne part, depuis quelques décennies, la rébellion touareg, peuple nomade qui se considérait, depuis la nuit des temps, comme le “maître” de ces immensités désertiques, qu’il était seul à pouvoir maîtriser et traverser de part en part. Mais “on ne vend pas et on n’achète pas nos terres”, crient les Touaregs, comme le chante dans “Alhorya” (La liberté), Ousmane Ag Mossa, leader de ce nouveau groupe né à Kidal, dans le nord-est du Mali.




En outre, les sécheresses des années 70 puis 80, en détruisant une bonne partie des troupeaux, base de l’économie touareg, ont détruit aussi le mode de vie ancestral de ce peuple nomade, en l’obligeant à se sédentariser. Sentiment de la perte d’une identité culturelle, sentiment de la perte de la maîtrise de terres dont des compagnies, nationales ou étrangères, veulent désormais exploiter le sous-sol, rivalités politiques entre les divers pays qui abritent ces populations nomades et qui ont pu avoir intérêt à fomenter des révoltes dans un pays voisin - Algérie, Maroc, Libye, Mali, Niger, etc... : tous ces facteurs combinés expliquent le malaise touareg, et leur révolte, pour la première fois mise en musique par le groupe Tinariwen, né dans les années 80 dans des camps de réfugiés en Libye.




"Exprimer la douleur ressentie"
“Les Tinariwen ont créé le chemin et c’est à nous maintenant de le descendre et de créer le futur”, explique Ousmane Ag Mossa. “Bien avant de jouer de la guitare et de commencer à enregistrer, j’avais comme ambition de devenir un homme de loi ou plutôt un “avocat” comme vous dites. Je voulais être capable d’exprimer la douleur ressentie dans mon coeur, de m’exprimer à haute voix, même devant les Nations Unies. Parce que nous sommes des gens du peuple, d’un peuple sans journalistes, ni avocats. Mais c’est plus tard que j’ai réalisé qu’un musicien pouvait jouer ce rôle”.




Les nouvelles musiques touaregs séduisent énormément le public anglo-saxon (Tamikrest fait une tournée en Grande-Bretagne au printemps), sans doute par le rôle prédominant qu’y jouent les guitares électriques, emblème des musiques anglo-saxonnes depuis un demi-siècle. C’est d’ailleurs en rencontrant, lors du Festival du désert à Tombouctou en 2007, le groupe Dirtmusic, composé de musiciens américains et australien, que Tamikrest (qui signifie le lien, la jonction) s’est vu inviter à participer à l’enregistrement de l’album de ce groupe anglo-saxon, qui devait se dérouler à Bamako, et a pu ensuite enregistrer, dans la même ville, l’album que voici. Des chansons engagées donc, mais ici il s’agit moins de crier sa révolte que de dénoncer, en paroles (traduites dans le livret) les conditions de vie concrètes des populations touraegs, pour alerter le monde. C’est-à-dire nous.

Commander l’album Adagh, de Tamikrest, Glitterhouse/Ant Distribution, 2010.
Le Myspace de Tamikrest

ABDALAH HASSAN DE TINARIWEN 2008

Les clefs d’une analyse géopolitique du Sahel africain


Mehdi Taje - http://geopolitique.ch/01-06-2009
Les clefs d’une analyse géopolitique du Sahel africain
mercredi 17 mars 2010

Avec 8,5 millions de kilomètres carrés, le Sahara est le plus grand désert au monde. Le désert s’étend sur 6 000 km de l’Atlantique à la mer Rouge et sur 2 000 km des côtes méditerranéennes aux steppes arides du Sahel africain.

Vu d’Europe, le Sahara fut longtemps considéré comme une frontière ultime, un espace vide, isolé et générateur de mythes : au Moyen Âge, « on le croit peuplé d’animaux fantastiques », de créatures mi- humaines, mi- animales. Aujourd’hui, dans l’imaginaire collectif, nous le croyons vide, sec, simplement parcouru par des nomades touaregs, les hommes bleus du désert.

La réalité est bien plus complexe ! Le Sahara, espace vivant et en profonde mutation sur les plans économique, politique, démographique, etc. est parcouru par de nombreuses routes commerciales et par des oasis, espaces de vie et véritables carrefours permettant le commerce et les échanges.

En effet, ce théâtre, vecteur d’opportunités et de risques, est en profonde restructuration à la faveur de la conjugaison de facteurs internes et externes. La multiplication des enlèvements d’Occidentaux depuis décembre 2008, l’accroissement des trafics illégaux, notamment de cocaïne, l’activisme de diverses rébellions fragilisant les États, la montée des tensions au Darfour après le lancement d’un mandat d’arrêt le 4 mars 2009 par la Cour pénale internationale (CPI) contre le chef de l’État soudanais, Omar Al- Bachir, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, le jeu des acteurs régionaux et internationaux se répercutant sur les fragiles équilibres internes sont autant de facteurs devant focaliser la vigilance des pays maghrébins et européens.

À titre illustratif, ce mandat d’arrêt transcende des considérations purement juridiques et humanitaires et s’inscrit dans des dynamiques de rivalités de puissance et d’ingérences diverses visant, à terme, à favoriser une implosion du Soudan : l’enjeu du Darfour est stratégique. En effet, le Soudan, plus grand pays d’Afrique, profondeur stratégique de l’Égypte, à la jonction du monde africain et du monde arabe, situé sur la voie principale de transit du Nil (réunissant la totalité du bassin du Nil), riverain de la mer Rouge et détenteur de richesses considérables, occupe une position stratégique essentielle.

L’ensemble de ces éléments, notamment les multiples richesses, attisent les convoitises et nourrissent les stratégies de puissances étrangères aux visées concurrentes.
Le pays aux teintes fauves
Le Sahara, « pays aux teintes fauves » (1), est souvent appréhendé en tant que zone de séparation, espace « tampon », entre deux champs géopolitiques distincts, l’Afrique du Nord ou Afrique « Blanche » et l’Afrique Noire. Dans les textes arabes médiévaux, le Sahel désigne l’espace compris entre le Maghreb et le « bilad as sudan », pays des Noirs. Espace de jonction entre deux plaques tectoniques aux particularités affi rmées et ancrées dans le temps long, ce théâtre se situe à la croisée de multiples facteurs antagonistes. Barrière entre Méditerranée et Afrique subsaharienne, le Sahel est une voie de commerce traditionnel, mais aussi une zone grise qui échappe au contrôle régulier des États riverains et une voie de passage des fl ux migratoires entre l’Afrique et l’Europe. Pourquoi s’intéresser, en tant que géopoliticien maghrébin, à cet espace qui nous semble si lointain et, dans une certaine mesure, si étranger ?

À l’image de l’océan, le Sahel, miroir de la Méditerranée, est un espace vivant, entouré d’États riverains, sillonné de routes empruntées par des peuples distincts et zone d’échange de civilisations très anciennes.

Dans ce cadre, en premier lieu, est- il aujourd’hui concevable d’aborder les enjeux stratégiques méditerranéens en faisant l’impasse sur la géopolitique du théâtre sahélien ? Cela relèverait d’un aveuglement stratégique ! En effet, les enjeux euroméditerranéens, qu’ils soient stratégiques, énergétiques, agricoles, environnementaux, migratoires, etc. ne s’arrêtent pas à la frontière algérienne mais trouvent leur prolongement naturel et historique au Mali, au Niger, c’est- à-dire le long de l’arc sahélien. Une profonde interaction unit le théâtre sahélien à l’espace euroméditerranéen et pose d’ores et déjà la problématique géopolitique de la place du Maghreb. À l’avenir, un rapprochement euromaghrébin tourné vers l’Afrique pourrait- il s’opérer afi n de matérialiser cette continuité géopolitique ? Le Maghreb ne risque- t-il pas d’être, à terme, dissous dans son essence géopolitique, « tiraillé entre trois zones d’infl uence africaine, européenne et moyen- orientale » ?

En second lieu, cet espace, flanc sud des pays du Maghreb, concentre une large part d’opportunités, mais également de menaces susceptibles d’affecter les pays de l’Union européenne. Nul doute qu’il pèsera significativement sur l’avenir de notre région !

Les dangers potentiels peuvent se matérialiser sous plusieurs formes, isolées ou combinées :

* Explosion conflictuelle engendrant une réaction en chaîne déstabilisant l’ensemble de l’arc sahélien, notre « heartland » (ceinture de sécurité du sud) ;

* Constituer un terreau et un sanctuaire pour le terrorisme international : une pépinière où un groupe terroriste pourrait trouver refuge ou des facilités d’entraînement et de recrutement (attentats, enlèvements, piraterie, camps d’entraînement, etc.) ;

* Constituer une zone grise propice à la multiplication des trafi cs illégaux : armes, stupéfi ants, véhicules, matières premières, enfouissement de déchets nucléaires, etc. ;
* Constitution d’un réseau de diffusion et d’infiltration d’un islamisme radical ;

* La source d’une émigration de masse utilisant l’Afrique du Nord comme tremplin (lieu de transit) vers les rivages européens : l’écart économique grandissant et la poussée démographique risquent de provoquer un courant de migration diffi cilement maîtrisable ;

* Le blanchiment d’argent ;

* Détournement des ressources stratégiques
(pétrole, gaz, uranium, etc.), objets d’une vive concurrence internationale. USA, France, Chine, etc. convoitent les ressources pétrolières de la zone : la récente tentative de déstabilisation du régime tchadien, via le Soudan, transcende de toute évidence les capacités soudanaises et rejoint la stratégie plus imposante à dominante asiatique et vraisemblablement chinoise (jeu de bascule autour de l’enjeu pétrolier).

Les pays de l’Union européenne et du Maghreb ne peuvent sous-estimer ces dangers qui se sont déjà matérialisés de façon disparate dans diverses situations. Ne pas sous- estimer, c’est analyser, c’est anticiper les mutations pouvant affecter et recomposer la géopolitique de ce théâtre aux particularismes si prononcés. Ne pas sous-estimer dicte de clarifi er et d’identifi er les variables motrices endogènes et exogènes, les dynamiques politiques, économiques, ethniques, culturelles et historiques qui caractérisent cet espace et conditionnent son évolution. Il s’agit, en appliquant la méthode géopolitique, de mettre en relief la personnalité stratégique de cet espace peu exploré afi n d’accroître sa lisibilité, de dégager ses modalités et sa logique de fonctionnement et d’évolution. Dans ce contexte, je vous livre quelques pistes de réfl exion identifi ant deux catégories d’éléments qui me semblent indispensables à l’analyse géopolitique de cet espace : les facteurs constitutifs du champ sahélien, c’est- à-dire les facteurs participant à sa défi nition et les grandes lignes de fracture qui nourrissent la conflictualité sahélienne.


Les lignes de fracture

* La ligne de contact entre « Blancs et Noirs » d’une part et Nord et Sud d’autre part

Le 24 novembre 2008 à Doha (Qatar), le président du Soudan, Omar Al- Bachir prend la parole dans le cadre de la Conférence internationale de suivi sur le fi nancement du développement chargée d’examiner la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey. (© UN Photo/ Doha Photo)Depuis longtemps, une partie du Sahara et des marges sahéliennes le bordant ont constitué une ligne de contact et d’opposition entre « Blancs et Noirs ».

S’agit- il, à l’instar des « Indiens » d’Amérique, de deux entités distinctes ou d’une même communauté aux apparences simplement différentes ? Les implications philosophiques de la question sont lourdes de conséquences. De fait, les Blancs ont longuement exercé une domination matérialisée d’abord par les « razzias » de biens et la « traite des Noirs ».

Ce facteur, souvent négligé dans l’analyse de conflits ravageant le Sahel, est pourtant d’une importance majeure. En effet, l’esclavagisme, par son atrocité, par ses modes d’organisation, ses réseaux de soutien, etc. constitue un facteur déstructurant à forte charge émotionnelle, inscrit dans la mémoire collective des peuples et transmis de génération en génération. Ainsi, de nombreux conflits sahéliens trouvent leur origine dans cette fracture Afrique Blanche/Afrique Noire matérialisée par la traite d’abord islamo- arabe puis européo- coloniale, souvent renforcée par l’instrumentalisation, voire la complicité, de populations noires (ethnies différentes et rivales).

Lors de la décolonisation, de nombreux États regroupant administrativement des populations caractérisées par de lourds contentieux historiques, notamment les ethnies victimes de la traite, doivent assurer la cohabitation de tribus ayant participé activement au sein de l’ancien appareil négrier.

Il convient de garder à l’esprit que l’esclavage a été aboli tardivement en Mauritanie (5 juillet 1980) (4). Entre les peuples victimes de la traite et ceux qui la pratiquaient ou en étaient complices, se sont dressés de véritables murs d’incompréhension, voire de haine, paralysant toute initiative de construction d’un véritable sentiment national, indispensable à l’émergence d’un État- nation.

Second aspect de cette ligne de contact, la plupart des États situés entre les latitudes 10° nord et 20° nord sont caractérisés, dans leur architecture interne, par une fracture Nord/Sud qui traduit in fi ne, une opposition avant tout ethnique entre populations blanches, souvent arabisées, et populations noires. Ainsi, au Mali, l’opposition fondamentale est celle des Blancs, Maures et Touaregs et des ethnies africaines noires. La rébellion est nordiste et touareg. En Mauritanie, les populations blanches arabo- berbères, en partie métissées de Noirs, sont confrontées aux populations négro- africaines, ethnies Toucouleurs, Sarakolés, Wolofs et Peuls. Cette fracture raciale Nord/ Sud, ancrée dans l’histoire, est à la base d’une profonde conscience ethnico- tribale structurant les sociétés du Sahel africain et brouillant la pertinence du concept occidental d’État- nation.

* L’opposition sédentaires/nomades
À l’opposition populations blanches/populations noires s’ajoute l’opposition sédentaires/nomades, les pasteurs nomades ( Toubous, Touaregs ou Maures) se considérant comme des Blancs, en dépit de la couleur de leur peau moins foncée, par opposition aux Noirs, habitants des oasis, descendants d’anciens esclaves et paysans des régions méridionales. L’opposition sédentaires/nomades est une constante dans l’ensemble de l’arc sahélien : elle est à la base de nombreux antagonismes, sources d’une conflictualité croissante. Du Sénégal au Soudan, des altercations surviennent régulièrement entre pasteurs nomades en quête d’eau et de pâturage pour leurs troupeaux, et cultivateurs sédentaires cherchant à protéger leurs cultures et leurs champs. La prolifération des armes, l’explosion démographique, la désertifi cation (poussant les nomades à rechercher des terres plus au sud) et les sécheresses de plus en plus fréquentes rendent la compétition pour l’eau et les terres de plus en plus vive. Cette dynamique risque d’être amplifi ée à l’avenir par les conséquences de plus en plus prévisibles du réchauffement climatique.

La fracture religieuse La prépondérance du facteur ethnique ayant été soulignée, il convient, à ce stade, de mentionner la part de la fracture religieuse qui sacralise les antagonismes ethniques. En effet, la religion à son tour fut instrumentalisée à des fi ns identitaires, intervenant souvent en tant que facteur de division aggravant les oppositions ethniques. Dans de nombreux États du Sahel africain, la polarisation Nord/Sud est amplifi ée lorsque la fracture religieuse épouse la fracture raciale. Le Tchad et le Soudan sont des exemples signifi catifs d’États confrontés à cette double fracture à la base d’une conflictualité chronique hypothéquant la stabilité de ces sociétés. En effet, le Soudan est confronté, depuis son indépendance, à une incessante guerre civile opposant le Nord arabo- musulman au Sud peuplé d’ethnies bantoues, chrétiennes et animistes.

* L’impact du colonialisme
L’Homme blanc a soumis par la force l’Homme noir, lui imposant, au nom d’une action à vocation civilisatrice, ses modèles, ses catégories politiques, ses institutions et ses propres concepts. Se superposant à l’opposition raciale Blancs/Noirs, le colonialisme est entré en confrontation directe avec la dynamique esclavagiste en désorganisant les systèmes négriers après l’abolition de l’esclavage décidée lors de la Conférence de Bruxelles (18 novembre 1889 - 2 juillet 1890).

En effet, confronté à un véritable choc des races et à une puissante poussée de l’islam (venant essentiellement du Nord), le colonialisme sut jouer habilement des rivalités des différents acteurs en s’opposant à cette poussée musulmane dominatrice et esclavagiste par un soutien tactique aux populations noires les plus vulnérables.

En réaction, une seconde pénétration religieuse, de nature évangéliste, s’avéra une arme effi cace de colonisation, permit de contrer la poussée musulmane et déboucha sur l’émergence d’une ligne de contact qui deviendra, par la suite, une véritable fracture d’ordre religieux. Par une présence militaire combinée à une habile diplomatie, le colonialisme, en se posant en arbitre, a contribué à stabiliser les tensions raciales et ethniques.

En ce sens, la colonisation fut en quelque sorte une ère de glaciation des rivalités. En défi nitive, la colonisation n’a fait qu’instrumentaliser les rivalités entre les différentes ethnies et les peurs des plus vulnérables qui cherchaient à échapper à la pratique de la traite musulmane, afi n d’ancrer et de consolider son emprise. C’est ainsi que lors de la décolonisation, les antagonismes, les rivalités et les haines « en sommeil » émergèrent à nouveau plongeant le théâtre sahélien dans le chaos des guerres civiles ou des conflits dits internes.

La fracture raciale et ethnique Nord/Sud réapparaissait, déstructurant, déstabilisant et fragilisant la géopolitique interne des nouveaux États de l’arc sahélien en redonnant toute leur virulence à des antagonismes passés diffi cilement maîtrisables.

* La projection des stratégies extérieures

Le Sahara, zone de transit et zone refuge, est au croisement de multiples initiatives mises en place par les grandes puissances. Au lendemain du 11 septembre 2001, il s’inscrit dans la démarche globale de lutte contre le terrorisme dans la logique de responsabilisation des États, en les dotant au besoin des moyens technologiques et de l’encadrement militaire susceptibles d’amplifi er leur contrôle sur leur territoire. Il s’agit en défi nitive de lutter contre la formation de zones grises offrant des angles de pénétration au terrorisme islamiste.

En outre, ce théâtre abritant de nombreuses richesses pétrolières et minières, attise les convoitises et risque de se retrouver confronté à une puissante lutte d’influence entre les anciennes puissances coloniales et de nouveaux acteurs mus par des ambitions et des dispositifs géopolitiques concurrents dont les USA, la Chine, la Russie et dans une moindre mesure l’Inde, Israël, l’Iran, etc.

Dans ce cadre, les lignes de fracture évoquées précédemment sont instrumentalisées, voire amplifi ées, par les tensions et les rivalités inhérentes à la lutte opposant les puissances extérieures quant à la sécurisation de leurs sources d’approvisionnement en pétrole et en matières premières (bauxite et uranium). À titre illustratif, par leurs réserves, dévoilées et potentielles (1,5 milliard de barils et possibilité pour 3 à 4 milliards), le Soudan et la région du Darfour (partie méridionale au sud de Nyala), constituent un point névralgique matérialisant la lutte entre les USA et la Chine pour le contrôle du pétrole africain.

En effet, un véritable « grand jeu » se profile en opposant les USA à la fulgurante poussée chinoise sur le continent africain. Avec la Chine progressant d’est en ouest et les USA très implantés dans le golfe de Guinée, la lutte d’influence des deux géants se joue d’ores et déjà dans les pays centraux, à l’image du Tchad.

À long terme, l’objectif des stratèges chinois semble viser à établir une connexion par oléoducs entre les champs pétroliers du Tchad, du Niger, du Nigeria et du Soudan afi n d’évacuer le pétrole par Port-Soudan sur la mer Rouge. Ce projet géopolitique s’oppose frontalement aux intérêts stratégiques américains.

ConclusionDans ce contexte global, le Sahel, inscrit dans la dynamique complexe et incertaine d’un monde non stabilisé, tendu par la recherche de nouveaux paradigmes, cristallise un faisceau de facteurs potentiellement crisogènes pouvant, par combinaison, déboucher sur des conflits fortement déstabilisateurs, à l’image du conflit du Darfour au Soudan.

Parallèlement, le risque de contagion ou d’effet tache d’huile est amplifi é par la porosité des frontières, inhérente aux caractéristiques propres à cet espace. Cet arc développe une conflictualité singulière s’enracinant dans le temps long de l’Histoire. En effet, espace tampon, mais surtout espace de jonction et d’échanges, difficilement contrôlable, l’arc sahélien développe une conflictualité endémique sur laquelle les différents acteurs ont peu de prise.

Le champ sahélien n’obéit pas à un système de forces homogène. Il reste incapable de s’autoréguler, de parvenir à une certaine stabilité autour d’un point d’équilibre : l’exacerbation des antagonismes menace la carte politique régionale.

Compte tenu du fort degré d’imbrication, il est possible d’évoquer une conflictualité en réseau ou « en chaîne », car toute action s’exerçant sur un maillon de la chaîne se traduit par des répercussions sur l’ensemble. La trêve entre le Nord et le Sud du Soudan, soutenue par les puissances extérieures, s’est répercutée sur le Darfour débouchant sur un conflit meurtrier menaçant directement les équilibres précaires du champ soudano- tchadien.

Par ailleurs, cette conflictualité, rebelle à toute forme de régulation, rend aléatoire toute tentative d’ingérence qui, en éteignant un foyer, risque d’en allumer un autre. Dans ce cadre, l’ordre international présent ne peut demeurer indifférent face à ce champ, véritable polygone de crises, générateur de conflits « ulcéreux » pouvant se déclarer à tout instant. En effet, dans un monde en interconnexion et à la recherche d’un nouvel équilibre, aucune zone ne peut plus être ignorée ni marginalisée. Le Sahel ne devrait pas demain devenir un deuxième Afghanistan.

Mehdi Taje

Biographie

Mehdi Taje, diplômé de Paris V et du Collège de défense de l’OTAN à Rome poursuit un doctorat à l’Université de Paris la Sorbonne sur « la géographie politique de l’espace sahélien : d’une analyse de la conflictualité à une recherche prospective ». Expert en géopolitique et en méthodologies de la prospective et de l’anticipation, il enseigne ces disciplines à l’Université de Tunis, à l’Institut de Défense Nationale (IDN, Tunis), à l’Institut des hauts commis de l’Etat à l’ENA (Tunis) et à l’Ecole Supérieure des Forces de Sécurité Intérieure. Parallèlement, M. Taje est expert auprès de l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES). Depuis début 2010, M. Mehdi Taje est spécialiste des questions africaines à l’Irsem (Institut de recherche stratégique de l’Ecole Militaire de Paris), membre du think thank la « République des idées » (Rassemblement Constitutionnel Démocratique, Tunisie) et membre du comité scientifique du Forum Internationale de Réalités. Il a également apporté son expertise auprès de grands groupes industriels français et tunisiens. Enfin, M. Taje est l’auteur d’une monographie sur la géopolitique du théâtre sahélien (NDC Occasional Paper, n°19, décembre 2006) et de nombreux articles balayant de larges champs géographiques (espace sahélien, Afrique, théâtre méditerranéen, Asie, terrorisme, etc.) au sein de revues françaises et tunisiennes.

A travers ses travaux sur le Sahel et l’Afrique, M. Taje aspire à développer une nouvelle analyse de la conflictualité de ces espaces en s’appuyant sur l’approche systémique et géopolitique.

Le Sahel dans le collimateur occidental


International -monde.
L'Humanité
Le Sahel dans le collimateur occidental

Le risque d’intervention de Bruxelles et (ou) Washington, sous couvert de lutte contre le terrorisme, suscite un sommet des ministres des Affaires étrangères des pays du Sahel à Alger.
La rencontre des chefs de la diplomatie des sept pays du Sahel – Algérie, Mali, Mauritanie, Tchad, Libye, Niger, Burkina Faso – hier à Alger devrait déboucher sur des « mesures, au plan bilatéral et régional, pour éradiquer » le terrorisme. « Les voies et moyens de la relance du développement économique au profit des populations de cette région » sont également au menu de cette réunion. La recrudescence des actes terroristes perpétrés par al- Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) – enlèvement de ressortissants européens dont trois espagnols, attaque contre un poste militaire dans l’ouest du Niger le 8 mars (25 morts) – fait courir le risque de voir le Sahel devenir une zone d’instabilité et un sanctuaire djihadiste pouvant conduire à une intervention occidentale.

L’ODEUR DE L’URANIUM
Or cette région renferme un immense potentiel pétrolier, gazier et minier (or, uranium) suffisant pour susciter l’intérêt croissant de Bruxelles quant à sa stabilité. Elle avait donné lieu à un débat lors d’une rencontre informelle des ministres de l’Intérieur de l’UE le 17 janvier à Tolède.

Antonio Camacho, secrétaire d’État espagnol à la Sécurité, a plaidé pour « la nécessité d’une politique européenne de sécurité au Sahel », indiquant que « l’Espagne ne prône pas uniquement une stratégie de lutte contre le terrorisme, mais aussi la mise en place d’une politique d’investissement qui permet de contrôler des régions qui ne sont parfois même pas contrôlées par leur propre gouvernement ». L’Espagne, qui préside l’UE, invite ainsi ses alliés à aller faire le ménage dans une zone que l’Aqmi chercherait à transformer en un nouvel Afghanistan. Qui plus est, la France, la Grande-Bretagne, mais aussi l’Espagne et l’Italie auraient mis au point un plan d’intervention à partir du Mali et du Tchad, où Paris est déjà présent militairement. En outre, selon le journal algérien Liberté de mardi, les services de renseignements de six pays de l’UE se seraient réunis à Niamey (Niger) pour coordonner leur stratégie sécuritaire. Les États- Unis (voir article ci-contre) ne sont pas en reste : ils n’ont pas renoncé à impliquer l’Algérie dans leur stratégie de « guerre contre le terrorisme ». D’où les craintes d’Alger – le pays a une frontière de 3 700 km avec quatre pays sahéliens – qui, par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avertissait que « le Sahel ne doit pas être surmédiatisé comme on tente de le faire un peu trop. Nous devons faire en sorte que les pays de la région gèrent eux-mêmes ce problème ». Ces craintes apparaissent d’autant plus justifiées que Washington, vite suivi par Paris, a inscrit l’Algérie sur la liste noire des 14 pays dont les ressortissants présenteraient un risque pour la sécurité des pays occidentaux. Plus inquiétant est le double discours des Européens. D’un côté, ils menacent d’intervenir dans cette zone mais, de l’autre, ils font pression sur des pays comme le Mali, le Niger, le Burkina Faso, fragilisés par leur extrême pauvreté, afin qu’ils libèrent des prisonniers islamistes en contrepartie de la libération des otages européens détenus par l’Aqmi. C’est ce qui s’est passé pour le Français Pierre Camatte, libéré le 23 février après la remise en liberté par Bamako de quatre terroristes présumés dont deux algériens.

HASSANE ZERROUKY

Music stars line up to set South Africa 2010 off on right note





















Music stars line up to set South Africa 2010 off on right note
(FIFA.com) Wednesday 17 March 2010


FIFA and Control Room, a leading producer of global music events, today announced the first performing artists for the inaugural FIFA World Cup™ Kick-Off Celebration Concert. Alicia Keys, Amadou & Mariam, Angélique Kidjo, Black Eyed Peas, BLK JKS, John Legend, Juanes, Shakira, The Parlotones, Tinariwen, Vieux Farka Touré and Vusi Mahlasela will take to the stage at Orlando Stadium in Soweto/Johannesburg on the eve of the opening match of the first FIFA World Cup™ on African soil. Further talent announcements will follow.Billed as the greatest entertainment show to date in Africa, it will feature performances from major international musicians and African artists, as well as appearances by football legends past and present and celebrities from other fields. This historic music event will take place in front of a capacity stadium audience of 30,000 will be broadcast to hundreds of millions more worldwide. It is scheduled to begin at 20.00 local time (GMT+2) on 10 June.

“We are thrilled to have a concert of such magnitude and performing talent raise the curtain on the first FIFA World Cup in Africa. It is testament to the universal and unifying power of football and music, and will start the competition off on the right note – of celebration,” said FIFA Secretary General Jerome Valcke.

FIFA has selected Emmy Award-winning producer Kevin Wall and his company Control Room to organise and produce the concert. Control Room has masterminded some of the world’s biggest and most complex events, such as Live Earth 2007, which featured 150 artists performing on seven continents over the course of 24 hours to raise awareness of climate change.

“We believe sports and music transcend cultural, language and geographic barriers, and through the official FIFA World Cup Kick-Off Celebration Concert, we will present the sights and sounds of unity and celebration for an unforgettable, must-see experience,” said Wall.

All net proceeds from the concert will be donated to 20 Centres for 2010, the Official Campaign of the 2010 FIFA World Cup South Africa™, whose aim is to achieve positive social change through football by building 20 centres across Africa offering education and healthcare services as well as football training to disadvantaged communities.

Ticket informationTickets for this once-in-a-lifetime concert can be purchased as of today, either online at www.computicket.com or by telephone on (27) 083 915 8000. Tickets are priced at ZAR 450 (Outer Circle standing), ZAR 650 (Inner Circle standing), ZAR 850 and 950 (Upper Level seated), and ZAR 1,150 (Lower Level seated). Ticket prices include VAT, Computicket charges and Park & Ride for all ticketholders.

Découvrez la révélation de l'année Hindi Zahra




Visionnez le clip de son premier single "Beautiful tango" !



Entre ballades folk, soul urbain et blues du désert, Hindi Zahra, jeune chanteuse amazighe de France, explore, avec succès et nostalgie, la part de l’universel dans notre langue. Née à Khouribgha (Maroc), d’origine Berbère et Touaregs, Hindi Zahra fait vibrer une voix sans frontières et pleine d’émotions.

Sa musique est un blues ancestral, un jazz originel, une vibration orientale, où elle parle d’amour, de l’affirmation de soi, du monde et ce que ses rencontres lui inspirent. Ses chansons respirent la nostalgie de son pays, son envie d’être à la fois ici et ailleurs... Issue d’une famille d’artistes berbères qui compte parmi les plus célèbres d’entre eux le groupe Oudaden, sa mère et ses oncles l’initient à la musique traditionnelle du gnawa, à la folk de Dylan, au reggae de Marley, car oui autour d’elle toutes les musiques du monde résonnaient alors elle apprend et pratique avec les siens les rythmes ancestraux et les plus belles mélodies du répertoire Égyptiens.


Autodidacte, musicienne, auteur/compositeur, Hindi se retrouve dans la pluralité c’est ainsi que le magazine américain The Wire va jusqu’à la décrire comme la fille spirituelle de Django Rheinhardt et Billie Holiday... Autant dire qu’elle est sur le chemin d’une belle histoire musicale. Ce qui est important pour elle c’est la scène et toutes les rencontres musicales qui en découlent.

Elle a dernièrement fait fureur au festival Eurosonic (Pays - Bas) et bien qu’elle n’est pas encore d’opus à son actif, les scènes françaises et internationales la réclament : elle participera prochainement en France au festival GénériQ (3 dates) et au festival Chorus des Hauts-de-Seine ; à l’étranger : concert le 12 mars en tête d’affiche à ICA (Londres), festival Womad (Royaume Uni), Essaouira…. Hindi Zahra s’annonce être la révélation de 2010.

Après une Cigale de Paris complète le 15 février dernier, voici que la jeune chanteuse vient de programmer deux nouveaux concerts dans la capitale : elle sera les 31 mai et 01 juin au Bataclan de Paris et toujours en tournée dans toute la France.

Pour en savoir plus sur Hindi Zahra, visitez son MySpace officiel !