mercredi 17 mars 2010

Les clefs d’une analyse géopolitique du Sahel africain


Mehdi Taje - http://geopolitique.ch/01-06-2009
Les clefs d’une analyse géopolitique du Sahel africain
mercredi 17 mars 2010

Avec 8,5 millions de kilomètres carrés, le Sahara est le plus grand désert au monde. Le désert s’étend sur 6 000 km de l’Atlantique à la mer Rouge et sur 2 000 km des côtes méditerranéennes aux steppes arides du Sahel africain.

Vu d’Europe, le Sahara fut longtemps considéré comme une frontière ultime, un espace vide, isolé et générateur de mythes : au Moyen Âge, « on le croit peuplé d’animaux fantastiques », de créatures mi- humaines, mi- animales. Aujourd’hui, dans l’imaginaire collectif, nous le croyons vide, sec, simplement parcouru par des nomades touaregs, les hommes bleus du désert.

La réalité est bien plus complexe ! Le Sahara, espace vivant et en profonde mutation sur les plans économique, politique, démographique, etc. est parcouru par de nombreuses routes commerciales et par des oasis, espaces de vie et véritables carrefours permettant le commerce et les échanges.

En effet, ce théâtre, vecteur d’opportunités et de risques, est en profonde restructuration à la faveur de la conjugaison de facteurs internes et externes. La multiplication des enlèvements d’Occidentaux depuis décembre 2008, l’accroissement des trafics illégaux, notamment de cocaïne, l’activisme de diverses rébellions fragilisant les États, la montée des tensions au Darfour après le lancement d’un mandat d’arrêt le 4 mars 2009 par la Cour pénale internationale (CPI) contre le chef de l’État soudanais, Omar Al- Bachir, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, le jeu des acteurs régionaux et internationaux se répercutant sur les fragiles équilibres internes sont autant de facteurs devant focaliser la vigilance des pays maghrébins et européens.

À titre illustratif, ce mandat d’arrêt transcende des considérations purement juridiques et humanitaires et s’inscrit dans des dynamiques de rivalités de puissance et d’ingérences diverses visant, à terme, à favoriser une implosion du Soudan : l’enjeu du Darfour est stratégique. En effet, le Soudan, plus grand pays d’Afrique, profondeur stratégique de l’Égypte, à la jonction du monde africain et du monde arabe, situé sur la voie principale de transit du Nil (réunissant la totalité du bassin du Nil), riverain de la mer Rouge et détenteur de richesses considérables, occupe une position stratégique essentielle.

L’ensemble de ces éléments, notamment les multiples richesses, attisent les convoitises et nourrissent les stratégies de puissances étrangères aux visées concurrentes.
Le pays aux teintes fauves
Le Sahara, « pays aux teintes fauves » (1), est souvent appréhendé en tant que zone de séparation, espace « tampon », entre deux champs géopolitiques distincts, l’Afrique du Nord ou Afrique « Blanche » et l’Afrique Noire. Dans les textes arabes médiévaux, le Sahel désigne l’espace compris entre le Maghreb et le « bilad as sudan », pays des Noirs. Espace de jonction entre deux plaques tectoniques aux particularités affi rmées et ancrées dans le temps long, ce théâtre se situe à la croisée de multiples facteurs antagonistes. Barrière entre Méditerranée et Afrique subsaharienne, le Sahel est une voie de commerce traditionnel, mais aussi une zone grise qui échappe au contrôle régulier des États riverains et une voie de passage des fl ux migratoires entre l’Afrique et l’Europe. Pourquoi s’intéresser, en tant que géopoliticien maghrébin, à cet espace qui nous semble si lointain et, dans une certaine mesure, si étranger ?

À l’image de l’océan, le Sahel, miroir de la Méditerranée, est un espace vivant, entouré d’États riverains, sillonné de routes empruntées par des peuples distincts et zone d’échange de civilisations très anciennes.

Dans ce cadre, en premier lieu, est- il aujourd’hui concevable d’aborder les enjeux stratégiques méditerranéens en faisant l’impasse sur la géopolitique du théâtre sahélien ? Cela relèverait d’un aveuglement stratégique ! En effet, les enjeux euroméditerranéens, qu’ils soient stratégiques, énergétiques, agricoles, environnementaux, migratoires, etc. ne s’arrêtent pas à la frontière algérienne mais trouvent leur prolongement naturel et historique au Mali, au Niger, c’est- à-dire le long de l’arc sahélien. Une profonde interaction unit le théâtre sahélien à l’espace euroméditerranéen et pose d’ores et déjà la problématique géopolitique de la place du Maghreb. À l’avenir, un rapprochement euromaghrébin tourné vers l’Afrique pourrait- il s’opérer afi n de matérialiser cette continuité géopolitique ? Le Maghreb ne risque- t-il pas d’être, à terme, dissous dans son essence géopolitique, « tiraillé entre trois zones d’infl uence africaine, européenne et moyen- orientale » ?

En second lieu, cet espace, flanc sud des pays du Maghreb, concentre une large part d’opportunités, mais également de menaces susceptibles d’affecter les pays de l’Union européenne. Nul doute qu’il pèsera significativement sur l’avenir de notre région !

Les dangers potentiels peuvent se matérialiser sous plusieurs formes, isolées ou combinées :

* Explosion conflictuelle engendrant une réaction en chaîne déstabilisant l’ensemble de l’arc sahélien, notre « heartland » (ceinture de sécurité du sud) ;

* Constituer un terreau et un sanctuaire pour le terrorisme international : une pépinière où un groupe terroriste pourrait trouver refuge ou des facilités d’entraînement et de recrutement (attentats, enlèvements, piraterie, camps d’entraînement, etc.) ;

* Constituer une zone grise propice à la multiplication des trafi cs illégaux : armes, stupéfi ants, véhicules, matières premières, enfouissement de déchets nucléaires, etc. ;
* Constitution d’un réseau de diffusion et d’infiltration d’un islamisme radical ;

* La source d’une émigration de masse utilisant l’Afrique du Nord comme tremplin (lieu de transit) vers les rivages européens : l’écart économique grandissant et la poussée démographique risquent de provoquer un courant de migration diffi cilement maîtrisable ;

* Le blanchiment d’argent ;

* Détournement des ressources stratégiques
(pétrole, gaz, uranium, etc.), objets d’une vive concurrence internationale. USA, France, Chine, etc. convoitent les ressources pétrolières de la zone : la récente tentative de déstabilisation du régime tchadien, via le Soudan, transcende de toute évidence les capacités soudanaises et rejoint la stratégie plus imposante à dominante asiatique et vraisemblablement chinoise (jeu de bascule autour de l’enjeu pétrolier).

Les pays de l’Union européenne et du Maghreb ne peuvent sous-estimer ces dangers qui se sont déjà matérialisés de façon disparate dans diverses situations. Ne pas sous- estimer, c’est analyser, c’est anticiper les mutations pouvant affecter et recomposer la géopolitique de ce théâtre aux particularismes si prononcés. Ne pas sous-estimer dicte de clarifi er et d’identifi er les variables motrices endogènes et exogènes, les dynamiques politiques, économiques, ethniques, culturelles et historiques qui caractérisent cet espace et conditionnent son évolution. Il s’agit, en appliquant la méthode géopolitique, de mettre en relief la personnalité stratégique de cet espace peu exploré afi n d’accroître sa lisibilité, de dégager ses modalités et sa logique de fonctionnement et d’évolution. Dans ce contexte, je vous livre quelques pistes de réfl exion identifi ant deux catégories d’éléments qui me semblent indispensables à l’analyse géopolitique de cet espace : les facteurs constitutifs du champ sahélien, c’est- à-dire les facteurs participant à sa défi nition et les grandes lignes de fracture qui nourrissent la conflictualité sahélienne.


Les lignes de fracture

* La ligne de contact entre « Blancs et Noirs » d’une part et Nord et Sud d’autre part

Le 24 novembre 2008 à Doha (Qatar), le président du Soudan, Omar Al- Bachir prend la parole dans le cadre de la Conférence internationale de suivi sur le fi nancement du développement chargée d’examiner la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey. (© UN Photo/ Doha Photo)Depuis longtemps, une partie du Sahara et des marges sahéliennes le bordant ont constitué une ligne de contact et d’opposition entre « Blancs et Noirs ».

S’agit- il, à l’instar des « Indiens » d’Amérique, de deux entités distinctes ou d’une même communauté aux apparences simplement différentes ? Les implications philosophiques de la question sont lourdes de conséquences. De fait, les Blancs ont longuement exercé une domination matérialisée d’abord par les « razzias » de biens et la « traite des Noirs ».

Ce facteur, souvent négligé dans l’analyse de conflits ravageant le Sahel, est pourtant d’une importance majeure. En effet, l’esclavagisme, par son atrocité, par ses modes d’organisation, ses réseaux de soutien, etc. constitue un facteur déstructurant à forte charge émotionnelle, inscrit dans la mémoire collective des peuples et transmis de génération en génération. Ainsi, de nombreux conflits sahéliens trouvent leur origine dans cette fracture Afrique Blanche/Afrique Noire matérialisée par la traite d’abord islamo- arabe puis européo- coloniale, souvent renforcée par l’instrumentalisation, voire la complicité, de populations noires (ethnies différentes et rivales).

Lors de la décolonisation, de nombreux États regroupant administrativement des populations caractérisées par de lourds contentieux historiques, notamment les ethnies victimes de la traite, doivent assurer la cohabitation de tribus ayant participé activement au sein de l’ancien appareil négrier.

Il convient de garder à l’esprit que l’esclavage a été aboli tardivement en Mauritanie (5 juillet 1980) (4). Entre les peuples victimes de la traite et ceux qui la pratiquaient ou en étaient complices, se sont dressés de véritables murs d’incompréhension, voire de haine, paralysant toute initiative de construction d’un véritable sentiment national, indispensable à l’émergence d’un État- nation.

Second aspect de cette ligne de contact, la plupart des États situés entre les latitudes 10° nord et 20° nord sont caractérisés, dans leur architecture interne, par une fracture Nord/Sud qui traduit in fi ne, une opposition avant tout ethnique entre populations blanches, souvent arabisées, et populations noires. Ainsi, au Mali, l’opposition fondamentale est celle des Blancs, Maures et Touaregs et des ethnies africaines noires. La rébellion est nordiste et touareg. En Mauritanie, les populations blanches arabo- berbères, en partie métissées de Noirs, sont confrontées aux populations négro- africaines, ethnies Toucouleurs, Sarakolés, Wolofs et Peuls. Cette fracture raciale Nord/ Sud, ancrée dans l’histoire, est à la base d’une profonde conscience ethnico- tribale structurant les sociétés du Sahel africain et brouillant la pertinence du concept occidental d’État- nation.

* L’opposition sédentaires/nomades
À l’opposition populations blanches/populations noires s’ajoute l’opposition sédentaires/nomades, les pasteurs nomades ( Toubous, Touaregs ou Maures) se considérant comme des Blancs, en dépit de la couleur de leur peau moins foncée, par opposition aux Noirs, habitants des oasis, descendants d’anciens esclaves et paysans des régions méridionales. L’opposition sédentaires/nomades est une constante dans l’ensemble de l’arc sahélien : elle est à la base de nombreux antagonismes, sources d’une conflictualité croissante. Du Sénégal au Soudan, des altercations surviennent régulièrement entre pasteurs nomades en quête d’eau et de pâturage pour leurs troupeaux, et cultivateurs sédentaires cherchant à protéger leurs cultures et leurs champs. La prolifération des armes, l’explosion démographique, la désertifi cation (poussant les nomades à rechercher des terres plus au sud) et les sécheresses de plus en plus fréquentes rendent la compétition pour l’eau et les terres de plus en plus vive. Cette dynamique risque d’être amplifi ée à l’avenir par les conséquences de plus en plus prévisibles du réchauffement climatique.

La fracture religieuse La prépondérance du facteur ethnique ayant été soulignée, il convient, à ce stade, de mentionner la part de la fracture religieuse qui sacralise les antagonismes ethniques. En effet, la religion à son tour fut instrumentalisée à des fi ns identitaires, intervenant souvent en tant que facteur de division aggravant les oppositions ethniques. Dans de nombreux États du Sahel africain, la polarisation Nord/Sud est amplifi ée lorsque la fracture religieuse épouse la fracture raciale. Le Tchad et le Soudan sont des exemples signifi catifs d’États confrontés à cette double fracture à la base d’une conflictualité chronique hypothéquant la stabilité de ces sociétés. En effet, le Soudan est confronté, depuis son indépendance, à une incessante guerre civile opposant le Nord arabo- musulman au Sud peuplé d’ethnies bantoues, chrétiennes et animistes.

* L’impact du colonialisme
L’Homme blanc a soumis par la force l’Homme noir, lui imposant, au nom d’une action à vocation civilisatrice, ses modèles, ses catégories politiques, ses institutions et ses propres concepts. Se superposant à l’opposition raciale Blancs/Noirs, le colonialisme est entré en confrontation directe avec la dynamique esclavagiste en désorganisant les systèmes négriers après l’abolition de l’esclavage décidée lors de la Conférence de Bruxelles (18 novembre 1889 - 2 juillet 1890).

En effet, confronté à un véritable choc des races et à une puissante poussée de l’islam (venant essentiellement du Nord), le colonialisme sut jouer habilement des rivalités des différents acteurs en s’opposant à cette poussée musulmane dominatrice et esclavagiste par un soutien tactique aux populations noires les plus vulnérables.

En réaction, une seconde pénétration religieuse, de nature évangéliste, s’avéra une arme effi cace de colonisation, permit de contrer la poussée musulmane et déboucha sur l’émergence d’une ligne de contact qui deviendra, par la suite, une véritable fracture d’ordre religieux. Par une présence militaire combinée à une habile diplomatie, le colonialisme, en se posant en arbitre, a contribué à stabiliser les tensions raciales et ethniques.

En ce sens, la colonisation fut en quelque sorte une ère de glaciation des rivalités. En défi nitive, la colonisation n’a fait qu’instrumentaliser les rivalités entre les différentes ethnies et les peurs des plus vulnérables qui cherchaient à échapper à la pratique de la traite musulmane, afi n d’ancrer et de consolider son emprise. C’est ainsi que lors de la décolonisation, les antagonismes, les rivalités et les haines « en sommeil » émergèrent à nouveau plongeant le théâtre sahélien dans le chaos des guerres civiles ou des conflits dits internes.

La fracture raciale et ethnique Nord/Sud réapparaissait, déstructurant, déstabilisant et fragilisant la géopolitique interne des nouveaux États de l’arc sahélien en redonnant toute leur virulence à des antagonismes passés diffi cilement maîtrisables.

* La projection des stratégies extérieures

Le Sahara, zone de transit et zone refuge, est au croisement de multiples initiatives mises en place par les grandes puissances. Au lendemain du 11 septembre 2001, il s’inscrit dans la démarche globale de lutte contre le terrorisme dans la logique de responsabilisation des États, en les dotant au besoin des moyens technologiques et de l’encadrement militaire susceptibles d’amplifi er leur contrôle sur leur territoire. Il s’agit en défi nitive de lutter contre la formation de zones grises offrant des angles de pénétration au terrorisme islamiste.

En outre, ce théâtre abritant de nombreuses richesses pétrolières et minières, attise les convoitises et risque de se retrouver confronté à une puissante lutte d’influence entre les anciennes puissances coloniales et de nouveaux acteurs mus par des ambitions et des dispositifs géopolitiques concurrents dont les USA, la Chine, la Russie et dans une moindre mesure l’Inde, Israël, l’Iran, etc.

Dans ce cadre, les lignes de fracture évoquées précédemment sont instrumentalisées, voire amplifi ées, par les tensions et les rivalités inhérentes à la lutte opposant les puissances extérieures quant à la sécurisation de leurs sources d’approvisionnement en pétrole et en matières premières (bauxite et uranium). À titre illustratif, par leurs réserves, dévoilées et potentielles (1,5 milliard de barils et possibilité pour 3 à 4 milliards), le Soudan et la région du Darfour (partie méridionale au sud de Nyala), constituent un point névralgique matérialisant la lutte entre les USA et la Chine pour le contrôle du pétrole africain.

En effet, un véritable « grand jeu » se profile en opposant les USA à la fulgurante poussée chinoise sur le continent africain. Avec la Chine progressant d’est en ouest et les USA très implantés dans le golfe de Guinée, la lutte d’influence des deux géants se joue d’ores et déjà dans les pays centraux, à l’image du Tchad.

À long terme, l’objectif des stratèges chinois semble viser à établir une connexion par oléoducs entre les champs pétroliers du Tchad, du Niger, du Nigeria et du Soudan afi n d’évacuer le pétrole par Port-Soudan sur la mer Rouge. Ce projet géopolitique s’oppose frontalement aux intérêts stratégiques américains.

ConclusionDans ce contexte global, le Sahel, inscrit dans la dynamique complexe et incertaine d’un monde non stabilisé, tendu par la recherche de nouveaux paradigmes, cristallise un faisceau de facteurs potentiellement crisogènes pouvant, par combinaison, déboucher sur des conflits fortement déstabilisateurs, à l’image du conflit du Darfour au Soudan.

Parallèlement, le risque de contagion ou d’effet tache d’huile est amplifi é par la porosité des frontières, inhérente aux caractéristiques propres à cet espace. Cet arc développe une conflictualité singulière s’enracinant dans le temps long de l’Histoire. En effet, espace tampon, mais surtout espace de jonction et d’échanges, difficilement contrôlable, l’arc sahélien développe une conflictualité endémique sur laquelle les différents acteurs ont peu de prise.

Le champ sahélien n’obéit pas à un système de forces homogène. Il reste incapable de s’autoréguler, de parvenir à une certaine stabilité autour d’un point d’équilibre : l’exacerbation des antagonismes menace la carte politique régionale.

Compte tenu du fort degré d’imbrication, il est possible d’évoquer une conflictualité en réseau ou « en chaîne », car toute action s’exerçant sur un maillon de la chaîne se traduit par des répercussions sur l’ensemble. La trêve entre le Nord et le Sud du Soudan, soutenue par les puissances extérieures, s’est répercutée sur le Darfour débouchant sur un conflit meurtrier menaçant directement les équilibres précaires du champ soudano- tchadien.

Par ailleurs, cette conflictualité, rebelle à toute forme de régulation, rend aléatoire toute tentative d’ingérence qui, en éteignant un foyer, risque d’en allumer un autre. Dans ce cadre, l’ordre international présent ne peut demeurer indifférent face à ce champ, véritable polygone de crises, générateur de conflits « ulcéreux » pouvant se déclarer à tout instant. En effet, dans un monde en interconnexion et à la recherche d’un nouvel équilibre, aucune zone ne peut plus être ignorée ni marginalisée. Le Sahel ne devrait pas demain devenir un deuxième Afghanistan.

Mehdi Taje

Biographie

Mehdi Taje, diplômé de Paris V et du Collège de défense de l’OTAN à Rome poursuit un doctorat à l’Université de Paris la Sorbonne sur « la géographie politique de l’espace sahélien : d’une analyse de la conflictualité à une recherche prospective ». Expert en géopolitique et en méthodologies de la prospective et de l’anticipation, il enseigne ces disciplines à l’Université de Tunis, à l’Institut de Défense Nationale (IDN, Tunis), à l’Institut des hauts commis de l’Etat à l’ENA (Tunis) et à l’Ecole Supérieure des Forces de Sécurité Intérieure. Parallèlement, M. Taje est expert auprès de l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES). Depuis début 2010, M. Mehdi Taje est spécialiste des questions africaines à l’Irsem (Institut de recherche stratégique de l’Ecole Militaire de Paris), membre du think thank la « République des idées » (Rassemblement Constitutionnel Démocratique, Tunisie) et membre du comité scientifique du Forum Internationale de Réalités. Il a également apporté son expertise auprès de grands groupes industriels français et tunisiens. Enfin, M. Taje est l’auteur d’une monographie sur la géopolitique du théâtre sahélien (NDC Occasional Paper, n°19, décembre 2006) et de nombreux articles balayant de larges champs géographiques (espace sahélien, Afrique, théâtre méditerranéen, Asie, terrorisme, etc.) au sein de revues françaises et tunisiennes.

A travers ses travaux sur le Sahel et l’Afrique, M. Taje aspire à développer une nouvelle analyse de la conflictualité de ces espaces en s’appuyant sur l’approche systémique et géopolitique.

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