mercredi 4 novembre 2009

Algérie-France : silence, on boude




Nicolas Sarkozy et Abdelaziz Bouteflika, le 4 décembre 2007, à Alger

06/10/2009 16:00:25 | Jeune Afrique |
Par : Cherif Ouazani
© REA
Devoir de mémoire, relations commerciales, visas...Plusieurs dossiers empoisonnent les relations entre Alger et Paris. Et l’activisme des lobbies de part et d’autre n’est pas pour arranger les choses.


Les dénégations des responsables des deux pays n’y feront rien : les relations entre Alger et Paris sont au plus mal. Annoncée en mai dernier par Xavier Driencourt, ambassadeur de France en Algérie, la rencontre entre le chef de la diplomatie algérienne et son homologue français a bien eu lieu, le 23 septembre, à New York. Mais, contrairement à ses habitudes, la télévision publique algérienne n’en a diffusé aucune image, alors que l’audience accordée, le même jour, à un sous-secrétaire d’État américain a fait le second titre du JT. Un signe qui ne trompe pas.

Mourad Medelci et son homologue français, Bernard Kouchner, ont abordé deux dossiers : la visite d’État d’Abdelaziz Bouteflika à Paris, d’abord prévue pour juin 2009, reportée une première fois à septembre, puis différée sine die, et la réunion des ministres des Affaires étrangères de la fantomatique Union pour la Méditerranée (UPM), prévue elle aussi pour cet automne, mais sans calendrier précis. La discrétion des Algériens autour de cette rencontre confirme, s’il en était besoin, que la communication autour des relations avec l’ancienne puissance coloniale est pour le moins délicate. « Pourquoi ça coince ? » se demande le citoyen algérien. Des deux côtés, les lobbies font régulièrement un travail de sape, ruinant les efforts déployés de part et d’autre pour normaliser les relations, voire en faire « un partenariat stratégique », selon la formule de l’ancien président français Jacques Chirac, ou un partenariat d’exception, comme l’a souhaité le président Nicolas Sarkozy à Constantine, lors de sa visite d’État en Algérie, en décembre 2007.

Repentance, le mot qui fâche

Emmenée par la Fondation du 8 mai 1945, la « Famille révolutionnaire », terme générique désignant l’ensemble des formations politiques et associations se réclamant du nationalisme « intransigeant », constitue le noyau dur du lobby exigeant une repentance de la France pour « l’ensemble des crimes de la période coloniale » avant toute normalisation. Composée d’historiens, d’universitaires et d’hommes politiques de premier plan, la Fondation du 8 mai 1945 est un groupe de pression influent au sein de l’exécutif ainsi que dans les deux Chambres. En face, les nostalgiques de l’Algérie française, les associations de pieds-noirs et les organisations de harkis, qui agissent pour bloquer tout réchauffement entre Alger et Paris. Comment ? En exhumant de douteux dossiers impliquant l’armée algérienne dans l’assassinat des moines de Tibéhirine ; en maintenant un diplomate algérien, Mohamed Ziane Hasseni, sous contrôle judiciaire en France sur la base du seul témoignage d’un déserteur de l’armée algérienne, malgré toutes les garanties données par le gouvernement d’Ahmed Ouyahia, un ami personnel du prévenu. Les Algériens n’ont pas oublié que ces groupes de pression avaient traité Abdelaziz Bouteflika de « terroriste » pour son passé d’officier de l’Armée de libération nationale (ALN, branche militaire du FLN entre 1954 et 1962), lors de sa visite d’État, en juin 2003, à Paris.

La question du « devoir de mémoire » empoisonne les relations entre les deux pays. À la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans les crimes coloniaux, qualifiés par Abdelaziz Bouteflika lui-même de « génocide », Nicolas Sarkozy a opposé une fin de non-recevoir. « L’avenir est plus important que le passé », avait-il lancé aux étudiants de l’université de Constantine. Du pain bénit pour la Famille révolutionnaire, qui voit là une justification à son intransigeance. À l’occasion de la programmation, le 21 septembre 2009, par l’Assemblée nationale française d’un débat sur le statut des harkis, elle est montée au créneau pour dénoncer l’attitude « négationniste » des élus français. « Un coup de poignard dans le dos, affirme le député Belkacem Belabbas, vice-président du groupe d’amitié parlementaire algéro-français, car ce type de débat n’est pas perçu chez nous comme une affaire franco-française, mais comme une provocation à l’égard des millions de victimes algériennes. Cela pollue forcément nos rapports avec les parlementaires français. » Dans une déclaration au quotidien arabophone El-Khabar, le parlementaire algérien va plus loin, évoquant « la mauvaise foi » de ses interlocuteurs français. « On nous reproche de ne pas faire assez pour la promotion de la langue française, mais, de l’autre côté de la Méditerranée, on semble oublier qu’en 1962 on ne comptait que 600 000 locuteurs francophones, contre plus de 18 millions aujourd’hui, sans que la France ne débourse un centime. »

Cela dit, le contentieux algéro-français ne se limite pas aux seuls problèmes de mémoire ou de recul de la francophonie. Il a également des aspects économiques. La passion qui entoure les relations entre l’Algérie et l’ancienne puissance coloniale avait rarement rejailli sur les relations commerciales : avec près de 17 % des importations, la France est le premier fournisseur de l’économie algérienne, un marché où elle écoule produits pharmaceutiques et céréales, véhicules de tourisme et engins industriels. Avec quelque 5 milliards de dollars d’exportations vers l’Algérie, la France enregistre un excédent commercial de près de 1 milliard de dollars. Une performance dont le renouvellement est menacé par les nouvelles dispositions en matière de commerce extérieur adoptées en juillet dernier par le gouvernement algérien dans le cadre d’une meilleure maîtrise des importations. Conséquence de ces mesures : une baisse significative des activités du port de Marseille (on évoque une réduction de près de 30 %) et une sérieuse menace contre les PME françaises spécialisées dans les échanges commerciaux avec l’Algérie. Les élus locaux marseillais ont officiellement saisi le gouvernement français et envisagent d’entrer en contact direct avec les autorités algériennes pour tenter de trouver une issue à cette nouvelle crise économique. Autre secteur touché par le refroidissement des relations entre les deux pays : l’industrie de l’armement. La marine algérienne envisage de renouveler sa flotte. Un juteux marché de quelque 4 milliards de dollars pour l’acquisition de six frégates qui pourrait échapper aux entreprises françaises au profit du groupe italien Ficantieri.

Besson et Hortefeux ignorés
Le volet diplomatique n’est pas en reste dans le contentieux algéro-français. À l’alignement de Paris sur les positions marocaines dans le dossier du Sahara occidental s’ajoutent le dossier de la libre circulation des personnes ainsi que la volonté française de renégocier la partie des accords d’Évian sur les conditions de séjour des Algériens en France. Alger ne montre aucun empressement à aborder le sujet. Ni Éric Besson, ministre français chargé de ce dossier, ni Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, ne sont parvenus à décrocher un rendez-vous avec le gouvernement algérien. Mémoire, business, visas… Décidément, le courant ne passe plus entre Alger et Paris.

Libye : « Guide » de père en fils ?





13/10/2009 14:36:50 | Jeune Afrique | Par : Abdelaziz Barrouhi Libye : « Guide » de père en fils ?
Libye : « Guide » de père en fils ?
© DR
Le 6 octobre, pour la première fois, Mouammar Kaddafi a évoqué publiquement l’avenir politique de son fils Seif el-Islam, que la rumeur présente comme son possible successeur. Le « Guide » a réuni les dirigeants des comités révolutionnaires, le gouvernement et les membres du Congrès général du peuple (le Parlement) à Sebha, dans le sud du pays, pour leur demander de nommer Seif à une fonction permanente au sein de l’exécutif, après consultation des comités populaires de base.

Selon nos sources, Kaddafi, âgé d’au moins 68 ans, a précisé qu’il comptait désormais se consacrer aux questions de politique internationale, laissant entendre que son fils pourrait assurer l’intérim à l’intérieur du pays lors de ses déplacements à l’étranger.

La future position de Seif ne sera pas celle d’un Premier ministre ou d’un membre du gouvernement, dont le mandat n’excède pas quatre ans, mais plutôt celle d’un conseiller pour les affaires intérieures, sans limitation dans le temps, chargé de mener à bien le programme de réformes « Pour la Libye de demain ».

Seif, 37 ans, effectue depuis quelques années des missions diplomatiques en qualité de président de la fondation Kaddafi pour l’action humanitaire et le développement, mais il n’occupe pour le moment aucune fonction officielle. La réunion de Sebha et la (re)mise sur orbite de Seif est-elle un premier pas destiné à préparer la succession du « Guide » ? Il faudra attendre que le rôle que Kaddafi veut lui voir attribuer soit clarifié pour juger de l’étendue de ses pouvoirs et pour avoir confirmation que le compte à rebours de la succession a commencé. Le principal concurrent de Seif reste son frère, l’influent colonel Mootassem, qui détient le poste clé de conseiller pour la sécurité nationale.

Climat : l'Afrique menace de se retirer des négociations




04/11/2009 07:42:59 | AFP

L'afrique compte parmi les régions du monde les plus vulnérables au changement climatique
© AFP
L'Afrique a accepté mardi, après 24 heures de tractations, de reprendre les négociations sur l'avenir du Protocole de Kyoto, mais reste inquiète du manque d'avancées à un mois de la conférence de Copenhague et menace toujours de claquer la porte.


Les délégués africains aux négociations de Barcelone, les dernières avant le rendez-vous de décembre (7-18), avaient suspendu lundi soir leur participation aux discussions, tant que les pays industrialisés n'annonceraient pas des engagements chiffrés de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, "d'au moins 40%" en 2020 par rapport à 1990.

L'Afrique a accepté de revenir à la table de négociation, tout en prévenant "qu'un échec demain à considérer les résultats souhaités nous conduirait à suspendre les discussions" à nouveau, a souligné Ousman Jarju, délégué de la Gambie, au nom du Groupe Afrique.

"Le niveau d'ambition des pays développés est inacceptable (. . . ) Nous devons envisager des objectifs et des chiffres ambitieux qui, du point de vue africain, devraient représenter une réduction de 40% au moins", a-t-il également insisté.

L'Afrique très vulnérable

Le continent, responsable de 4% à peine des émissions mondiales de gaz à effet de serre, compte parmi les régions du monde les plus vulnérables au changement climatique qui se traduira pour lui par une extension de la désertification, des sécheresses et de graves pénuries d'eau et de récoltes.

Après l'intervention mardi de la présidence suédoise de l'Union européenne et du pilote des négociations sur le Protocole de Kyoto, John Ashe, un compromis a pu être trouvé sur la suite des discussions qui s'achèvent vendredi à Barcelone.

Ainsi, "60% au moins du temps de négociations restant sera consacré aux discussions sur les chiffres" d'engagements des pays industrialisés au titre de Kyoto, a assuré M. Ashe à la reprise de la conférence plénière.

A un mois de la conférence de Copenhague et de la conclusion d'un nouvel accord climatique, Barcelone offrait cinq derniers jours de négociation, dont deux viennent déjà de s'écouler.

"On tourne en rond"
Les négociations se déroulent parallèlement sur deux rails: l'un pour les pays qui ont ratifié le protocole de Kyoto et sont appelés à renouveler leurs engagements au-delà de 2012. L'autre est ouvert aux 192 pays signataires de la Convention et intègre notamment les Etats-Unis, seul pays industrialisé à ne pas appliquer Kyoto.

"Nous n'avons jamais voulu bloquer les négociations", confiait à l'AFP Ibila Djibril, délégué du Bénin. "Mais on tourne en rond: il reste trois jours de négociations d'ici Copenhague et on ne connait toujours pas les intentions des pays industrialisés. Seule l'UE tient un langage cohérent".

L'Europe vise une réduction de ses émissions polluantes de 20% en 2020, voire 30% dans le cadre d'un accord international contraignant. Elle est la seule à avoir publiquement annoncé ses intentions dans le cadre d'un accord multilatéral.

Pour de nombreux observateurs à Barcelone, "l'Afrique a voulu montrer ses muscles à l'approche de Copenhague".

"C'était un coup de poing sur la table pour que les pays industrialisés mettent leurs engagements sur la table. C'est venu de l'Afrique mais ça aurait pu venir d'ailleurs: il fallait un peu de dramatisation", estime l'un d'eux.

mardi 3 novembre 2009

Rencontre intercommunautaire à Kidal : Vers une alliance pour contrer l’insécurité et promouvoir le développement au Nord-Mali


Soumaïla Guindo L’Indépendant
mardi 3 novembre 2009

A l’initiative de personnalités de premier plan originaires du septentrion malien tels Mohamed El Moctar, ministre de la Culture, Ahmadou Abdoulaye Diallo, ministre de l’Industrie, des investissements et du commerce, Mohamed Ag Erlaf, Directeur général de l’Agence nationale d’investissements des collectivités territoriales (ANICT) une rencontre regroupant les communautés arabe, touareg, sonraï, peulh...s’est tenue le week-end dernier à Kidal. Son objet : mettre en place une alliance pour faire front à l’insécurité sous toutes ses formes, préserver la paix et promouvoir le développement dans le nord Mali. Dans la déclaration adoptée au cours de la rencontre, on relève que celle-ci vise « avant tout, à détendre l’atmosphère entre les communautés elles-mêmes et entre certaines communautés et l’Etat. Elle doit créer un environnement favorable à des débats francs et libres, dans lesquels la force de l’argument prend le dessus sur l’argument de la force, car personne n’est le dépositaire de la pensée juste et de l’action positive ». La déclaration stipule également que « l’alliance participera, aux côtés de l’Etat et sous sa responsabilité, à toute action de développement et de maintien de la sécurité. Pour combattre l’insécurité, d’où qu’elle vienne et sous toutes ses formes, notamment le trafic des armes, de la drogue et le banditisme à main armée que nous condamnons sans réserve, nous déclarons haut et fort que nous joignons toutes nos forces à celles de nos chefs de fractions, de nos élus, de nos représentants de l’Etat, des forces armées et de sécurité. Nous prenons le même engagement à promouvoir un développement local harmonieux et durable ». L’alliance déclare enfin exprimer sa reconnaissance à ATT pour avoir facilité cette rencontre et prouvé, une fois de plus, que du dialogue naissent la paix, la sécurité et le développement.

Initiée par les communautés Ifoghas, Kounta et alliés, la rencontre a enregistré la participation de toutes les communautés des trois régions du Nord. Elle était présidée par les Ministres de l’économie, de l’industrie et des investissements et de la Culture. Plusieurs autres personnalités ont également pris part aux travaux. Sous forme de tribune, les animateurs de la rencontre ont exposé, commenté et analysé les différents thèmes et sous thèmes proposés. A savoir, les facteurs majeurs d’insécurité et d’instabilité, leurs origines et les sources qui les alimentent, les rebellions, le trafic de drogue, le terrorisme salafiste.

A l’occasion de la rencontre, l’alliance des communautés Imghad, Idnane, Arabes, Taghat Mallet et sympathisants a fait une déclaration. Les sujets inscrits au programme sont nos préoccupations essentielles, auxquelles des réponses intéressantes pourraient être trouvées, si l’on débattait correctement et objectivement des problèmes soulevés. Ils sont si vastes, si complexes, si importants et les attentes des populations sont si immenses, les acteurs et les intérêts sont si divers, qu’il ne nous semble pas réaliste de vouloir aboutir à des recommandations ou résolutions pertinentes au cours d’une seule rencontre intercommunautaire de trois jours ", indique la déclaration, qui ajoute que cette rencontre a été une occasion de détendre l’atmosphère entre les communautés elles mêmes et l’Etat malien et a créée un environnement favorable à des débats francs et libres où la force de l’argument a pris le dessus sur l’argument de la force.

" Nous sommes des communautés libres, respectueuses de la liberté des autres, et librement associées au sein d’une alliance qui tire ses fondements de notre volonté commune de résoudre tous nos problèmes sociétaux par un dialogue démocratique et une action citoyenne profondément républicaine. Cette alliance est un cadre ouvert à toute communauté partageant les mêmes objectifs et valeurs. C’est pourquoi nous sommes très réceptifs à tous les débats qui se rapportent à la paix, au développement et à la gouvernance. La paix, nous l’avons toujours recherchée et avons toujours contribué à sa restauration, en synergie avec les autres communautés, car la paix est l’affaire de tous : aucune communauté ne peut à elle seule s’en prévaloir, aucun individu ne peut, à lui seul, en être le garant. Le développement est notre credo. C’est notre aspiration de tous les jours. Pourvu que la sérénité accompagne la réalisation des actions de développement ", ajoute le document. L’alliance est consciente qu’il y a pas de développement sans sécurité et que le développement peut contribuer à la sécurité." Notre alliance participera, aux cotés de l’Etat et sous sa responsabilité, à la mise en œuvre de toute action de développement et de maintien de la sécurité ", promet l’alliance. Elle se félicite de l’élaboration du plan décennal de développement des régions du nord, dont elle demande l’accélération de la mise en œuvre.

Quand à la bonne gouvernance dans la région de Kidal, il est indéniable que des efforts ont été consentis par l’Etat. Mais, l’alliance demande une implication constructive de tous les acteurs locaux pour un changement en gouvernance partagée, de comportement et de pratiques. " C’est ainsi que nous apporterons notre contribution à la construction de la nation malienne, qui, comme une maison, se bâtît du bas vers le haut. Pour combattre l’insécurité, d’où qu’elle vienne et sous toutes ses formes, notamment le trafic des armes, de la drogue et le banditisme à main armée, que nous condamnons sans réserve. Nous déclarons haut et fort que nous joignons toutes nos forces à celles de nos chefs de fractions, de nos élus, des représentants de l’Etat, des forces armées et de sécurité. Nous prenons le même engagement à promouvoir un développement local harmonieux et durable ".

Au terme de la rencontre, les communautés du nord ont mieux compris leurs responsabilités dans la gestion de la paix, la sécurité et le renforcement de la cohésion intercommunautaire. Les communautés et l’administration de l’Etat sont convenues de mieux coopérer pour renforcer la cohésion nationale et défendre l’intégrité territoriale. Les conclusions et recommandations de la rencontre seront partagées avec les autorités concernées et feront l’objet d’un suivi rigoureux afin que l’amorce d’une ère nouvelle soit engagée et ressentie par les populations.

Par Soumaïla GUINDO

lundi 2 novembre 2009

"Touareg, Massacre A L’Uranium", Jean Pierre Duclos Aprico



lundi 2 novembre 2009

Editeur : Dualpha

"Touareg, Massacre A L’Uranium"

Peuple libre et fier,

Peuple miroir de notre nostalgie pour une vie de liberté,

Peuple porteur d’une part capitale de la mémoire de l’humanité,

Les Touareg, un million et demi d’hommes et de femmes repartis dans l’immensité d’un désert morcelé par des frontières arbitraires, luttent pour leur survie et la sauvegarde de leur identité.

Les lois du désert, pour y vivre, nécessitent une liberté et une maîtrise absolue de l’espace.

Pour l’avoir ignoré, la colonisation et les indépendances ont condamné les Touareg à disparaître ou se révolter.

C’est à la fois leur histoire et leurs révoltes qui vous sont rapportées.

Jean Pierre Duclos Aprico a vécu de 1988 à 1992 à Niamey au Niger où il était conseiller du Ministre du Commerce et de l’Industrie. Ami de Mano Dayak (mort en 1995), il reste passionné par le monde Touareg et fait régulièrement des séjours dans l’Aïr.

Auteur : Duclos Aprico ( + de détails )

Editeur : Dualpha ( + de détails )

Date de parution : 23/10/2009

EAN13 : 9782353741427

Genre : HISTOIRE

La 6ème République de Tandja : faut-il conclure à un subtil retour de l’armée sur la scène politique nigérienne





Depuis 1990-1991, le constitutionnalisme a fait « irruption » dans les débats politiques africains, « Le souvenir des turpitudes des trois décennies d’exercice autoritaire du pouvoir a conduit…les forces du changement, à prêter une attention plus soutenue à l’élaboration des nouvelles règles constitutionnelles. Un peu partout sur le Continent, et quel que soit le mode de transition utilisé, l’objectif était le même : créer les conditions d’une suprématie de la Constitution, garante d’un nouvel équilibre des pouvoirs et de l’instauration de l’Etat de droit »[1]. Depuis les élections véritablement démocratiques de 1993, consécutives à la transition démocratique organisées par la Conférence Nationale Souveraine de 1991, le processus de démocratisation nigérien a connu des parenthèses, du fait des incessantes « irruptions » de l’armée sur la scène politique. La problématique de la consolidation du processus démocratique, révéla l’insuffisance des Constitutions successives, à faire face aux difficultés soulevées par le dur apprentissage de la démocratie. A partir 1999, Le Niger se retrouve sous l’égide la 5ème République, en si peu d’histoire en matière de démocratisation ! C’est aussi cette 5ème République, qui détient le record de longévité depuis l’amorce de la démocratisation. Cette longévité semblait s’expliquer par la révolution qu’elle consacre, elle est en effet la seule Constitution qui prévoit pour la première fois une Cour Constitutionnelle au Niger. Cette défunte Cour constitutionnelle, a fortement contribué à dépassionner le climat politique nigérien, en tant qu’arbitre institutionnel du fonctionnement régulier de l’Etat. Elle laisse une jurisprudence audacieuse, qui certainement fera école. Les Constitutions successives, ont-elles été victimes du vide juridique matérialisé par l’absence d’une Cour Constitutionnelle indépendante de tout pouvoir ? Avec les récents évènements, la réponse n’est pas aisée. Nous avons cru à tort, que la noble institution pourrait survivre de ce deuxième bras de fer qui l’a opposé à l’exécutif. Le premier heurt avec l’exécutif, remonte en effet en septembre 2002, avec la première tentative d’utilisation frauduleuse par le Président Tandja de l’article 53 relatif aux pouvoirs exceptionnels du Chef de l’Etat. Si, à l’époque le Président Tandja obtempéra aux arrêts de la Cour, cette fois-ci, le choc a été fatal pour la Haute juridiction. Ainsi, après une brillante leçon de démocratie infligée à la face du monde, le Niger vient d’être rattrapé par son sombre passé : la tradition du régime militaire.

Il apparaît que désormais, la tranquillité de poursuite du processus de démocratisation passe par une démilitarisation de la chose politique au Niger. La stabilité véritablement démocratique ne peut s’obtenir au Niger, si les Constitutions nigériennes résultent d’un marchandage, voire d’une « compromission » entre le politique et l’institution militaire. L’une des tares de la très démocratique 5ème République, est sans conteste l’empreinte laissée par la transition militaire de Wanké, en l’espèce l’amnistie constitutionnelle qui a survécu au référendum controversé. Ce qui de facto, signifie que le destin constitutionnel nigérien reste sous influence de l’Armée. La démocratisation au Niger est aujourd’hui face à un épineux problème, celui de la problématique du confinement de l’armée dans sa mission traditionnelle de défense de la patrie (en cas d’agression intérieur ou extérieur), l’objectif étant de tenir l’institution militaire hors du champ politique. A la base des instabilités constitutionnelles post-Conférence Nationale, se trouve le refus de l’armée de rester dans les casernes (I). La naissance de la 6ème République, confirme si besoin est, que la première force politique au Niger n’est pas un parti politique mais la grande muette (II).


I.- La démocratisation victime des incessantes « irruptions » de l’armée sur la scène politique : 1991-1999
Avec les assises de la Conférence Nationale souveraine de 1991, le Niger pensait avoir tourné le dos à son passé marqué par la dictature militaire. Si l’époque et les circonstances (chute du mûr de berlin, balkanisation de l’ex URSS, activisme des organisations civile et politique naissantes etc.), militaient en faveur de l’avènement de la démocratisation, l’armée nigérienne qui jusqu’à là s’est toujours arrogé le rôle politique, ne semblait pas être préparée à cette brusque mutation. L’humiliation écopée par l’armée lors des assises de la Conférence Nationale, témoigne non seulement de son impopularité, mais amplifie aussi le grand fossé qui existait déjà entre elle et le peuple. Contrairement au Bénin, qui a réussi « une transition à la démocratie pluraliste négociée avec les tenants de la dictature »[2], le consensus a fait défaut au Niger, et cela se ressentira lors de la poursuite du processus de démocratisation. En effet, l’armée ne se généra pas tantôt pour perturber la démocratisation engagée (mutinerie), tantôt pour la court-circuité purement et simplement (coup d’Etat).

L’armée nigérienne n’était pas du tout préparée à l’avènement de la démocratisation. C’est pourquoi, Le bras de fer entre civils et militaire commencé à la Conférence Nationale se poursuivra tout le long des étapes du processus de démocratisation. La brutalité d’émergence du processus de démocratisation, n’était pas de nature à conscientiser l’institution militaire sur la nécessité de s’écarter de l’espace politique, devenu propriété légitime des forces politiques nouvelles. L’armée va très tôt afficher son refus de la démocratisation, par le rejet hautement symbolique d’une décision de la Conférence Nationale concernant l’affaire dite de Tchintabaraden (où plusieurs rebelles touaregs ont été tués par l’armée), trois mois seulement après l’amorce de la transition démocratique. En effet, la libération forcée de leur camarade, le capitaine Maliki impliqué dans l’affaire suscitée au moyen d’une mutinerie[3], est le signe patent de leur non adhésion au processus de démocratisation. Durant quatre jours (le 25, 26, 27 et 28 février 1992), les soldats insurgés ont semé un désordre de déstabilisation politique, au mépris des règles contenues dans la Constitution transitoire (Acte Fondamental 21). Le retour des soldats dans les casernes s’obtiendra au moyen d’une négociation, qui a bénéficié du concours des forces démocratiques (syndicats et partis politiques). Mais, cet accord trouvé avait pour base un préalable contraire au droit : la levée de toute poursuite contre le capitaine Maliki. Cette impunité résultante d’un rapport de force (militaires-autorités transitoires), témoigne de l’effacement du juridique au profit du politique dans une société pourtant désireuse de bâtir un Etat de droit. Pour sa survie, le processus de démocratisation en cours devra désormais s’accommoder de la culture de l’impunité établie au bénéfice de l’armée. Le remaniement inattendu du gouvernement transitoire, dirigé par le Premier Ministre Cheiffou Amadou le 27 mars 1992, est l’autre conséquence politique de la révolte des soldats. Entre le 27 août et la fin de septembre 1992, les militaires affichaient un désaveu total aux autorités de la transition, en imposant leur diktat dans le traitement du dossier relatif à la rébellion touarègue. C’est ainsi, que les autorités de la transition assistèrent de manière impuissante à l’arrestation massive et arbitraire, des personnes en majorité touarègues, soupçonnées de complicité avec la rébellion touarègue. Ce procédé des militaires est d’autant plus choquant, qu’il viole de manière flagrante les valeurs prônées par la transition démocratique, faisant voler en éclat les espoirs de tout un peuple, qui aspire au changement. Les protestations populaires, nées de la troisième mutinerie intervenue sous la 3ème République, confortent d’ailleurs la rupture existante entre le peuple et l’armée. Ce qui n’empêche pas la « rébellion des soldats » de continuer à jalonner le processus de démocratisation engagée.

Sans vouloir déprécier les revendications économiques (difficiles conditions de vie et de travail) souvent exhibées par les soldats révoltés, il faut admettre que le véritable mobile est ailleurs, dès lors que ces doléances pouvaient trouver une issue par simples pourparlers. A l’aube de la 5ème République (en septembre 1999 sous Wanké), le Niger enregistrait la cinquième mutinerie ! Même la transition militaire de Wanké n’échappera pas à ce phénomène (la quatrième mutinerie). Phénomène d’apparition post-Conférence Nationale, la mutinerie est la conséquence du brutal écartement (sans inventaire) de l’arène politique, des dépositaires civils et militaires des régimes d’exception (de KOUNTCHE et de Ali CHAIBOU). Les mutineries, peuvent être interprétées comme l’expression affichée du refus de la démocratisation, qui tire son fondement dans le dangereux flirt entre le politique et l’armée. Les revendications corporatistes des soldats, sont en substance impulsées par des officiers militaires qui entretiennent des liens étroits avec des hommes politiques. Dans le contexte nigérien, le pacte entre civils et militaires se base sur des considérations diverses (ethniques, régionales, familiales, amicales etc.). La politique au Niger, c’est avant tout l’histoire d’une instrumentalisation réciproque entre l’armée et l’élite politique. En d’autres termes, derrière les soldats insurgés se cachent toujours les hommes politiques, par conséquent la mutinerie, est toujours une manœuvre de déstabilisation politique. La sixième mutinerie intervenue sous la 5ème République n’échappe pas à la règle, mais sera analysée un peu plus loin, sous un autre angle vu les circonstances et le cadre de sa survenance.

Le processus de démocratisation au Niger n’a pas seulement connu que des perturbations (mutineries), il a aussi été à deux reprises victimes de putsch ou retour de l’armée sur la scène politique en 1996 et 1999. La Constitution de la 3ème République adoptée par référendum en 1992 sous la transition démocratique, qui constitue en réalité la première Constitution véritablement démocratique au Niger, va connaître un sombre destin. Cette Constitution perçue comme un remède contre le « monocéphalisme » de l’exécutif, consacre un régime semi-présidentiel, qui en février 1995 va plonger le Niger dans une cohabitation politique difficile. L’immaturité politique des autorités représentatives n’était pas de nature à gérer cette cohabitation politique, qui de ce fait va se transformer en une crise politique de grande envergure. L’armée nigérienne qui n’a jamais digéré d’être privée de son rôle politique (souvent entériné par les Constitutions de pure forme), saisie l’occasion pour revenir au pouvoir, par le coup d’Etat militaire de Ibrahim Baré Maïnassara du 27 janvier 1996. Le Colonel Baré ne manque pas de justification à son putsch, il invoque entre autres[4], « la crise irraisonnée et personnalisée » de deux chefs de l’exécutif et le « péril majeur » qui a poussé l’armée à prendre ses « responsabilités ». Ces responsabilités n’étant prévues par aucun texte, c’est l’armée seule qui juge de l’opportunité de revenir sur la scène politique, ce qui soulève la problématique de la pérennité du processus de démocratisation, qui vient du subir un grand recul avec la fin d’un régime voulu par la Conférence Nationale. Mais, Le Colonel Baré, qui a pris le pouvoir dans le but d’éviter au Niger une guerre civile ‘‘annoncée’’ par une cohabitation dangereuse, va se succéder à lui-même (4ème République) dans une atmosphère politique indigeste (irrégularités électorales, contexte économique difficile, embrasement du front social, crise interne au régime etc.). La politique n’échappe pas aussi à la règle qui stipule que ‘‘les mêmes causes produisent les même effets’’. Ainsi, le Colonel Baré (devenu entre temps Général) reproduit exactement le schéma de blocage institutionnel qui prévalait au moment de la cohabitation, à la différence près qu’il va se dénouer dramatiquement. Car, le 9 avril 1999 le Général Baré est tué par les éléments de sa propre garde présidentielle, à la tête de laquelle se trouve le Chef d’escadron le Commandant Daouda Mallam Wanké. Cette tragédie politique trouva une qualification par la voix du Premier ministre Hassane Mayaki qui l’a présenté comme un « accident malheureux » ! L’armée enterre donc pour la deuxième fois une Constitution post –Conférence Nationale, en vertu du rôle politique qu’elle s’est illégalement assignée. Avec l’arrivée au pouvoir du Commandant Wanké, c’est une autre transition militaire, la deuxième de ce genre qui s’instaure au Niger. La défunte 5ème République résulte de cette transition militaire. Le dénominateur commun entre la 4ème et la 5ème République, c’est qu’elles sont toutes deux issues des transitions militaires. Il y a eu donc depuis la Conférence Nationale une alternance des transitions, dont une démocratique et deux militaires. Mais, ces deux transitions militaires se distinguent sur un point fondamental. Dans la première transition militaire, l’armée a succédé à elle-même, tandis que dans la seconde transition militaire, les militaires ont assuré le retour à une vie constitutionnelle normale « sous contrôle ». En effet, l’intervention politique de l’armée va prendre une forme beaucoup plus pernicieuse pour la démocratisation en cours, de par sa subtilité (II).

II.- La démocratisation « otage » de l’institution militaire : 1999 – 2009La reprise du processus démocratique, va s’opérer cette fois-ci sur la base d’une « compromission » préjudiciable à la paix sociale. La Constitution adoptée sous le CRN (Conseil de Réconciliation Nationale) de Wanké le 18 juillet 1999 et promulguée par décret[5] le 9 août 1999, dispose à son article 141 qu’ «Une amnistie est accordée aux auteurs des coups d’Etat des 27 janvier 1996 et 9 avril 1999 ». A l’alinéa 2 du même article, on peut y lire : « Une loi sera votée à cet effet lors de la première session de l’Assemblée nationale ». Même si il est admis, que le moment constituant soit souvent un moment de violation des droits, les dispositions de cet article 141 pêchent tout de même par leur caractère flagrant. La pression exercée par les acteurs de la transition militaires sur les autorité de la 5ème République à peine installée, entraîna effectivement le vote de loi 2000.01 du 24 janvier 2000, dès la première session de l’Assemblée nationale. Cette amnistie, consacrée par l’article 41 de la Constitution de la 5ème République, se trouve en sus verrouillée par les dispositions de l’alinéa 2 de l’article 136 de la même Constitution qui dispose que « La forme républicaine de l’Etat, le multipartisme, le principe de la séparation de l’Etat et de la religion et les dispositions des articles 36 et 141 de la présente Constitution ne peuvent faire l’objet d’aucune révision ». Lors de l’élaboration des textes fondamentaux, l’insertion de cette amnistie dans le corpus de la loi fondamentale est presque passée sous silence, exceptée la timide protestation du parti de Baré, le RDP. Les forces politiques nigériennes, se sont volontairement abstenues de prendre position par rapport à cette amnistie pour deux raisons : la promesse d’un retour à une vie constitutionnelle normale faite par les militaires, et la crainte d’être exclu pour les échéances électorales à venir. Par ailleurs, la population nigérienne en majorité analphabète n’a pas véritablement été sensibilisée sur le contenu de cette Constitution lors du referendum constitutionnel. L’absence d’une véritable popularisation expliquant la portée des dispositions constitutionnelles à adopter, traduit la volonté de dissimuler la vérité au peuple. Ce qui explique l’adoption de la Constitution sans difficultés, malgré des dispositions contraires à la philosophie d’un Etat de droit.

Le silence de la classe politique face à un texte fondamental entaché par l’empreinte de l’armée, laisse supposé que l’amnistie ne profite pas qu’à l’armée. Il suffit simplement de se rappeler qu’à l’arrivée de Wanké au pouvoir, « L’enthousiasme des leaders du front pour la restauration et la défense de la démocratie a été tel qu’ils ont même été soupçonnés de complicité dans le coup d’Etat »[6]. Le coup d’Etat de Wanké a engendré trois autres victimes[7] en plus du Président Baré. En constitutionnalisant l’amnistie qui interdit toute poursuite aux auteurs et co-auteurs des coups d’Etat de 1996 et de 1999, les autorités de la transition militaire se sont d’office mises en situation de coupables idéales, mais protégées par la loi fondamentale ! Logiquement, une amnistie intervient après l’identification des coupables, ce qui suppose préalablement l’établissement de la vérité sur les faits incriminés. En imposant que soient amnistiés les assassinats intervenus lors du coup d’Etat de 1999, le CRN ne cache pas sa culpabilité, mais refuse par contre à ce que la lumière soit faite, en utilisant la Constitution comme bouclier. La Constitution nigérienne, consacre donc aussi bien le droit que l’impunité. Concrètement, la loi fondamentale de la 5ème République qui à son article 11 protège le droit à la vie, inclut aussi la protection des assassins aux articles 136 et 141. La 6ème République de Tandja reconduit la même logique pour des raisons évidentes (articles 11 et 159). Ce paradoxe explique que le titre du rapport d’Amnesty International du 8/09/1999 soit intitulé, « Niger : le sacre de l’impunité »[8].

Il découle de l’amnistie le principe d’interdiction de toute recherche sur le fait amnistié, ce qui fait obstacle à toute action en justice. Cette situation contrevient naturellement au droit fondamental à un recours effectif devant une juridiction impartiale, garantie par les textes internationaux de protection des droits de l’Homme. La plainte contre X pour assassinat déposée (avant le vote de la loi d’amnistie) par la famille Maïnassara Baré le 24 mai 1999, au tribunal régionale de Niamey a été classée sans suite le 7 septembre 1999 pour « inopportunité de la poursuite en raison de l’amnistie des droits et faits intervenus suite au décret n°99-320 du 9-08-1999 qui a promulgué la Constitution du 18 juillet 1999 ». Par le biais de la question préjudicielle, la famille Maïnassara Baré, tenta même un recours en inconstitutionnalité de la loi d’amnistie en 2002. La Cour Constitutionnelle saisie d’une requête en date du 24 janvier 2002, par le Président de la Cour d’Appel de Niamey a déclaré dans son arrêt[9] n° 2002-03/CC du 7 août 2002, la conformité de la loi d’amnistie à la Constitution, mettant fin définitivement à toute possibilité de poursuite concernant l’assassinat de Baré. En effet, aussi parfaite soit t-elle de par son organisation et ses attributions, l’audacieuse et regrettée Cour Constitutionnelle de la 5ème République (qui demeure un modèle unique en son genre), ne peut se prononcer sur « la conformité d’une disposition constitutionnelle par rapport à une autre disposition constitutionnelle ». Dans un pays à majorité musulman, où prédomine la culture du pardon dans le règlement des différends, était-il opportun d’instituer cette amnistie ?

A une époque où le devoir de mémoire est fondamental, l’amnistie accordée aux autorités de la transition militaire de Wanké, est la traduction du développement d’une forme virulente de culture d’impunité, qui attise le désir de vengeance. Nul doute, que les militaires avec la complicité de la classe politique, ont posé là un précédent dangereux préjudiciable à la paix sociale et à la bonne marche de la démocratisation. Désormais, les militaires peuvent toujours se permettre d’interrompre le processus de démocratisation, puisqu’ils peuvent utiliser le droit pour se protéger. Paradoxalement, la justification du refus de toute enquête indépendante sur l’assassinat de Baré par les autorités de la 5ème République, par leur serment coranique de respecter et faire respecter la Constitution, ne les a pourtant pas empêché l’organisation illégale du référendum accouchant la 6ème République. Inaugurée sous la 5ème République, la pratique de l’amnistie constitutionnelle est aujourd’hui entérinée par la 6ème République à l’article 159. La survivance de l’amnistie constitutionnelle au référendum inconstitutionnel du 4 août 2009 n’est pas un fait de hasard. Il suffit simplement de constater, que les présumés auteurs du coup d’Etat sanglant du 9 avril 1999, occupent toujours des responsabilité stratégiques au sein de l’armée. Les conflits et le développement du clanisme (affaire pelé[10]) qui gangrènent l’institution militaire, ne sont que la conséquence sa politisation à outrance. L’amnistie constitutionnelle imposée par les militaires, place de facto le constitutionnalisme nigérien sous surveillance d’une armée divisée (entre partisans et non partisans du système en place). Si la 5ème République, marque le début d’une prise d’otage par l’armée du processus de démocratisation, la 6ème République n’est que la consécration de cette prise d’otage. Les artifices fallacieux qui ont entraîné la fin de la 5ème République, prouvent que l’effectivité de cette prise d’otage, se fonde sur une coïncidence de l’histoire qui s’est avérée malheureuse : le Président de la République démocratiquement élu, est un militaire de carrière ! Partant de cette considération l’intérêt de certains militaires (particulièrement ceux qui sont actuellement aux commandes) qui a ses racines dans la loi fondamentale (amnistie), se trouve à jamais garanti par un frère d’arme (Président de la République). Dans le même sens, le Président Tandja peut tout se permettre, dès lors qu’il s’appuie sur une armée qui lui est fidèle. A une date encore récente, la situation de blocage qu’il a crée allait déboucher sur un inévitable Coup d’Etat – qu’elle fut la surprise de la population nigérienne- lorsque l’armée annonce ne pas interférer dans le champ politique, en vertu du « devoir de neutralité et de réserve » !

En fait, avec l’élection du Président Tandja en 1999, l’armée n’a pas eu besoin d’utiliser la force pour revenir au pouvoir. Mais, les réflexes de l’Etat d’exception vont faire très tôt faire leur apparition, dans de cette ère qui se veut démocratique. Le précédent qui devrait alerter sur l’orientation dictatoriale du régime Tandja, remonte avec le premier choc de l’illustre Cour Constitutionnelle de la 5ème République avec l’exécutif en septembre 2002. L’origine de cette crise date du fin juillet - début août 2002, où des soldats se révoltèrent dans certaines casernes militaires du Niger : N’gourti, N’guimi, Diffa et Niamey. Pour juguler ces mutineries[11], le Président de la République, n’a eu d’autres alternatives que la signature deux décrets[12], le premier proclamant la mise en garde dans la région de Diffa et le second régissant les mesures particulières dans le cadre de la mise en garde. Sur saisine des députés de l’opposition, la Cour déclara non conforme à la Constitution les deux décrets dans son arrêt n°2002-016/CC du 6 septembre 2002, en ce qu’ils violent les dispositions de l’article 53 de la Constitution relatif aux pouvoirs exceptionnels du Chef de l’Etat. La Cour précise que conformément à la procédure décrite à cet article, « le Président de la République avant de prendre « les mesures exceptionnelles », consulte le Premier Ministre, le Président de l’Assemblée Nationale, le Président de la Cour Constitutionnelle, le Président de la Cour Suprême[13] puis informe la Nation par un message ». Or constate la Cour, la délivrance du message à la Nation qui est « une exigence constitutionnelle » et non « une simple faculté » n’a pas eu lieu. Dans le fond, le raisonnement de la Cour est conforme à sa mission en ce qu’il vise à contrecarrer ce dérapage de l’exécutif qui est inadmissible dans un Etat de droit. Mais, l’arrêt en question n’a été signé que par quatre Conseillers[14] le cinquième Conseiller, en l’occurrence le feu Abdou Hassane était absent aux moment des faits pour cause de maladie. En rendant un arrêt sans quorum[15], la Cour s’est exposée aux assauts de l’éxécutif, qui dénonce la violation par la Cour de ses propres compétences. La pression politique subie par les Conseillers à cette occasion, entraîna la démission du Président et du Vice-président. Autrement dit, l’affaire a eu d’énormes répercussions politiques qui ont porté un coup dur à la solidarité des Conseillers. Néanmoins, ce choc a aussi eu des effets positifs, car Le Président de la République prit finalement un décret[16] le 23 septembre 2002, mettant fin à la mise en garde dans la région de Diffa. Poursuivant son bras de fer qui l’oppose à la haute juridiction, le Président de la République saisi la Cour le 22 décembre 2003, aux fins de contrôle des arrêts sans quorum, au rang desquels figure l’arrêt du 6 septembre 2002, la Cour recomposée déclare « l’inexistence juridique des dits arrêts » dans sa décision n° 2003-12/CC du 29 décembre 2003[17]. Il apparaît que dès ses premiers pas bien que quelque peu erronés, la Cour Constitutionnelle a dérangé le Président Tandja dans sa tentative hégémoniste. Elle a constitué un frein dans cette première mise en œuvre illégale des pouvoirs exceptionnels du Chef de l’Etat. Cette situation constitue déjà une alerte sur l’avenir de la démocratisation, avec un Président très porté sur la personnalisation du pouvoir, parce que formé à l’école de la dictature.

En substance, la démocratie constitutionnelle prônée par la 5ème République, ne cadre pas avec les ambitions personnelles d’un Président adepte des pouvoirs exceptionnels. La démocratisation nigérienne est aujourd’hui l’otage d’un Président Colonel, sur lequel veille une sorte ‘‘d’intelligentsia militaire’’ gardienne occulte de l’amnistie constitutionnelle. Sous cet angle, la 6ème République s’apparente à un subtil retour de l’Armée sur la scène politique nigérienne. Conforme aux ambitions du Président Tandja, la 6ème République instaure un pouvoir exécutif hypertrophié, sans aucun mécanisme fiable de contrôle. Le modèle de l’ancienne Cour Constitutionnelle, parce qu’il permet le développement du constitutionnalisme démocratique, qui proscrit toute possibilité de dérive autoritaire, a été abandonné. La Cour Constitutionnelle de la 6ème République, est une institution hautement politisée du fait du rôle exclusif des autorités politiques dans la désignation des juges constitutionnels. La désignation par les groupes socioprofessionnels, gage d’indépendance et d’impartialité de la Cour a été abandonnée, en souvenir du refus opposé par la défunte Cour à l’organisation du référendum illégal du 4 août 2009. L’actuelle Cour Constitutionnelle est donc une simple institution au service du Président de la République. Sur les 9 membres que composent la Cour (article 105), le Président de la République dispose à lui seul de 5 représentants. Au fond, La 6ème République, est un véritable régime présidentialiste de par son fonctionnement. Les arrestations arbitraires, les tentatives de muselage de la liberté de presse, les répressions des manifestations populaires etc., sont là pour rappeler que le Niger vient de passer de la « démocratie constitutionnelle » à la « dictature constitutionnelle ». C’est l’occasion de féliciter les rédacteurs de la Constitution de la 5ème République, car ils ne se sont pas contentés de faire plaisir aux militaires (amnistie constitutionnelle), ils ont surtout doté le Niger d’une loi fondamentale qui était favorable au développement du constitutionnalisme démocratique. L’adoption de la 6ème République à la suite du référendum constitutionnel illégal du 4 août 2009, plonge le Niger dans l’ère de l’autoritarisme, avec la bénédiction de la grande muette. Conséquemment, l’exercice du pouvoir autoritaire né du ‘‘Tazartché’’ se fait désormais en concertation avec l’Etat-major des armées, qui constitue le soutien principal du régime actuel. La récente nomination au poste de Premier ministre de monsieur Ali Badio Gamatié Vice gouverneur de la BCEAO, technocrate réputé apolitique, atteste en effet que le Président Tandja n’a plus besoin de son parti le MNSD pour diriger le Niger.

Après des perturbations (rébellion des soldats) et interruptions (putsch), le processus de démocratisation est aujourd’hui victime d’une autre forme de régression avec l’avènement de la 6ème République (coup d’Etat constitutionnel). En effet, cette dernière n’est que la consécration du retour de l’armée sur la scène politique, au moyen d’une démocratie de façade. La présupposée neutralité de l’armée face à ce chaos que vit le Niger, est indissociable de la survivance de l’amnistie constitutionnelle au référendum forcé du 4 août 2009. La reprise du processus de démocratisation au Niger passe nécessairement par une dépolitisation de l’armée. Il s’agit d’inculquer les valeurs démocratiques à l’armée, pour qu’elle fasse de l’apolitisme son mode de vie, afin de s’abstenir de toute intrusion (subtile ou affichée) dans le destin constitutionnel du Niger. En substance, la démocratisation de l’armée est un préalable incontournable pour la reprise sereine de la démocratisation tout court.
Faut-il commencer par initier une réflexion sur la nécessité d’encadrer la reconversion des anciens militaires dans la carrière politique ?

IMERANE MAIGA Amadou doctorant en droit public
FDSP – Université Lumière Lyon2

imerane@gmx.fr Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Notes
[1] Albert BOURGI, « La réalité du nouveau constitutionnalisme africain » in lecture et relecture de la Vème République, colloque du 40ème anniversaire, 7-8-9 octobre 1998, http://helios.univ-reims.fr/Labos/CERI/la realite du nouveau constitutionnalisme africain.htm.
[2] Stéphane BOLLE, « Le nouveau régime constitutionnel du Bénin. Essai sur la construction d’une démocratie africaine par la Constitution », Thèse, Université Montpellier I, 13 décembre 1997, p.89.
[3] Trois (3) mois seulement après la mise en place des autorités transitoires, les éléments de la garnison de Niamey prenaient d’assaut la prison civile de Kollo, qui se trouve à quelques kilomètres de Niamey, pour libérer le capitaine Maliki Boureïma qui a été déféré à la justice militaire sur décision de la Conférence Nationale, concernant l’affaire dite de Tchintabaraden, où l’agissement de l’armée entraîna la mort de plusieurs rebelles touaregs.
[4] Voir le journal le démocrate n°145 du lundi 6 mars 1995.
[5] Il s’agit du décret n° 99-320/CRN du 9 août 1999.
[6] Mamoudou Gazibo, « Niger : l’usure progressive d’un régime militaire » in Afrique contemporaine, la documentation Française, n°191, juillet-septembre 1999, p.39.
[7] Ce sont : Ali Sahad Consul du Niger en Libye, le Sergent Malam Souley chauffeur de Baré, et le Lieutenant Idé Abdou de l’Escadrille nationale.
[8] Voir http://www.amnesty.org/fr/library/asset/AFR43/006/1999.
[9] Cour Constitutionnelle du Niger, Recueil des décisions (contrôle de conformité à la Constitution), 2001-2005, pp.64- 68.
[10] Il s’agit de l’affaire de l’enlèvement de Djibrilla Hima Hamidou dit pelé, commandant d’escadron blindé de Niamey et ancien porte-parole du CRN de WANKE. Il avait été enlevé et séquestré dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 juin 2002. Suite à cet acte, plusieurs officiers et sous officiers furent interpellés dans un climat de violence et arrêtés par la suite. Cette situation a été analysée comme une guerre de clans, entre les militaires fidèles à la mémoire de BARE et ceux qui ont participé à son assassinat.
[11] Cette mutinerie est complexe, en ce qu’elle revêt plusieurs dimensions. Profitant de cette mutinerie, le gouvernement via les forces loyalistes, procéda à des arrestations des officiers militaires et des civils opposés à son action. On se souvient que, lors de la tenue de la trente troisième (33) assemblée de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples à Niamey du 15 au 25 mai 2003, les membres des familles des militaires et civils détenus arbitrairement après cette mutinerie ont fait des sit-in devant le palais des congrès où se déroulait la dite session.
[12] Décrets n° 2002-208/PRN/MDN du 31 juillet 2002 proclamant la mise en garde dans la région de Diffa et n°2002-210/PRN/MDN du 5 août 2002 portant mesures particulières dans le cadre de la mise en garde.
[13] Devenue Cour de Cassation depuis la révision opérée par la loi n°2004-15 du 13 mai 2004, Journal Officiel de la République du Niger, spécial n°7 du 14 mai 2004.
[14] Elhadji Sani Koutoubi Président, Lawan Oumara Grema Ari Vice-président, Abdou Inazel et Badroum Mouddour.
[15] Aux termes de l’article 15 de la loi n° 2000-11 du 14 août 2000 déterminant l’organisation, le fonctionnement et la procédure à suivre devant la Cour Constitutionnelle modifiée, « Les délibérations et avis de la dite juridiction sont rendus par cinq (5) membres au moins ».
[16] Décret n°2002-237/PRN/MDN du 23 septembre 2002 mettant fin à la mise en garde proclamée dans la région de Diffa, journal officiel de la République du Niger, 15 octobre 2002.
[17] Cour Constitutionnelle, Recueil des décisions 2001-2005 op.cit., pp. 121-124.

dimanche 1 novembre 2009

Les travaux de la Conférence internationale sur "les priorités de l'Union Africaine

Politique africaine
- Les travaux de la Conférence internationale sur "les priorités de l'Union Africaine (UA)" ont démarré, samedi soir à Sebha (800 km au sud de Tripoli), avec la participation de plusieurs professeurs, chercheurs et académiciens des universités de Libye, du Soudan, d'Egypte, du Ghana, du Nigeria, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis.

Organisée par l'université de Sebha en collaboration avec le centre mondial des études et recherches sur le "Livre vert", sous le thème "Pour l'édification des Etats-Unis d'Afrique", cette rencontre se penchera deux jours durant sur des thématiques s'articulant autour de l'édification des Etats-Unis d'Afrique.

Cette conférence vise, selon les initiateurs, à promouvoir les efforts intellectuels des fils du continent en vue d'accélérer l'édification des Etats Unis d'Afrique pour en faire un havre de sécurité au profit des populations du continent, à mettre en exergue le rôle pionnier de la Libye dans la construction d'un espace africain capable d'accompagner les exigences de notre époque.

La réunion mettra aussi en évidence l'importance politique et économique des Etats-Unis d'Afrique et son rôle dans la garantie de la stabilité et du développement du continent.

Sebha - 01/11/2009

L’Association nigérienne de défense des droits de l’Homme (ANDDH) demande de nouvelles législatives

NIAMEY (AFP) - 01.11.2009
dimanche 1er novembre 2009

L’Association nigérienne de défense des droits de l’Homme (ANDDH) a appelé dimanche à la tenue de nouvelles élections législatives, estimant que celles du 20 octobre perpétuaient le "déficit démocratique" du Niger.

"Après la tenue illégale du référendum constitutionnel, l’organisation de ces législatives n’a pas dissipé le déficit démocratique que connaît le Niger", a estimé la plus importante ONG du pays dans une déclaration transmise à l’AFP.

L’ANDDH demande "la reprise" de cette élection "dans des conditions de pluralisme politique et démocratique".

Remportées sans surprise par le parti au pouvoir, les législatives du 20 octobre avaient été boycottées par l’opposition et dénoncées par la communauté internationale.

Après avoir demandé leur report, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest a suspendu le Niger et affirmé qu’elle ne reconnaîtrait pas les résultats des élections.

L’ANDDH demande aussi "la suspension" de la Constitution adoptée le 4 août par un référendum très contesté.

Cette nouvelle loi fondamentale permet au président Mamadou Tandja, 71 ans, de rester au pouvoir au moins jusqu’en 2012 plutôt que de se retirer en décembre comme initialement prévu.

Le référendum est "anticonstitutionnel" et "à la base de la crise institutionnelle, politique et sociale actuelle au Niger", estime l’ANDDH.

L’ONG appelle la Cédéao, l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE) "à maintenir toute leur attention sur le Niger pour contraindre ses autorités au respect des principes démocratiques".

Pour arriver à ses fins, M. Tandja avait dissous en mai et en juin le Parlement et la Cour constitutionnelle pour arriver à ses fins.

La Cédéao et l’UE, gros bailleur de fonds du Niger, ont demandé à M. Tandja de renouer le dialogue avec ses opposants. L’Union interpalementaire (UIP) a également suspendu le Niger.

Mali : Ag Bahanga retourne dans le processus de paix

Tripoli - 31/10/2009 Pana
dimanche 1er novembre 2009
S’exprimant lors d’une conférence de presse à Tripoli en présence de certains membres de l’ATNM représentés par la faction de Tessalit, Daity Ag Sidimou, parlementaire malien et Abdallah Ag Bekaye, maire de la ville de Tessilit, M. Ag Bahanga a affirmé dans un communiqué, "s’adresser au peule malien, à travers le président Amadou Toumani Touré, pour souligner mon engagement à l’égard du dialogue pacifique et démocratique".

Le président de l’ATNM, qui a salué le processus de réconciliation en cours dans le pays, a affirmé apporter sa caution au forum général de réconciliation qui a regroupé toutes les franges de la société du Nord du Mali et qui se tient dans la ville de Kidal, exprimant son espoir que ce forum débouche sur la consolidation du ciment de l’unité nationale du peuple malien.

M. Ag Bahanga a indiqué que cette annonce intervient en réponse à l’appel lancé par le guide Mouammar Kadhafi le 7 août 2008 et dans lequel il a exhorté les touaregs à la paix et à l’intégration et à l’action démocratique au Mali et au Niger et en confirmation de la déclaration du 2 mars 2008 dans la ville de Syrte et du 6 octobre à Sebha 2009 (Centre et Sud de Libye). Il a salué le guide Kadhafi, président de l’Union africaine (UA) pour ses efforts en vue de l’instauration de la paix et de la stabilité, ainsi que toutes les parties ayant contribué au processus historique, notamment la Libye et l’Algérie.

Les commandants des fronts, mouvements et factions de rébellion au Nord du Niger et au Nord du Mali ont, rappelle-t-on, lors d’une cérémonie organisée par les tribus touaregs du Niger, du Mali et de Libye le 6 octobre 2009 à Sebha (Sud de Libye), proclamé en présence du guide Mouammar Kadhafi la paix totale dans ces deux régions en réponse à l’appel qu’il leur avait lancé le 17 août 2008 à Oubari (sud libyen) pendant la grande cérémonie des tribus touaregs du grand Sahara pour abandonner la violence, déposer les armes, s’intégrer dans les sociétés de leurs pays respectifs pour servir la paix, se consacrer à la construction du développement et contribuer dans la bataille livrée par l’Afrique pour parachever son unité.

Niger:La republique des (z)'amadous!!

Niger:La republique des (z)'amadous!!

m'amadou tanja le président ;m'amadou issoufou l'opposant;h'ama amadou l'ex primo -déchu;m'ahaman ousmane l'ex président de l'assemblée pour ne citer que ceux ci ..
La republiques des z'amadous est la dernière au monde en terme d'indice de developpement humain :est ce l'effet d'un hasard?
mahamadou;hama;amadou dérive de mohamed .

Wourdougou Abba

vendredi 30 octobre 2009

INTRONISATION DU CHEF DE GROUPEMENT IFORAS WAÏSSANE ALMOUSTAPHA A TAZIGART TIDENE





D'après des sources locales c'est aujourd'hui 30 Octobre 09 que débute la ceremonie de l'intronisation du chef de groupement Iforas de Tidene au Niger.La ceremonie a debutée très tôt ce matin à Tazigart situer à 45 Km environ de Tchirozerine.

Des nombreuses personnalités du gouvernement ,chefs de goupements ,de tribus et des nombreux artistes de toutes les regions de l' Aïr etaient attendus dans la journée.

CV du nouveau chef de goupement Iforas:Waïssane Almoustapha fut ses études sécondaires à Agadez avant de s'engager dans l'armée ou il fut sous officier de gendarmerie .
Il quitta l'armée pour la Sonichar puis la Cominak.
Dans les années 90 il fut le chef d'état major du FLT sous Mano Dayak
Il reïntegra l'armée en 1998 avec le grade de Capitaine des FNIS
Il quitta l'armée en 2001 pour retourner a la SONICHAR a Tchirozerine ou il fut president de la section MNSD Nassara du departement de Tchirozerine.
En 2004 il fut proposer chef de groupement par les cinq chefs de tribus Iforas de Tidene

Bambino/Guitars From Agadez Vol. 2



Blog Critics - 29/10/09
Guitars From Agadez Vol. 2
Friday 30 October 2009
It was while watching the DVD documentary Palace Of The Winds that I first really started to see the similarities between the situation facing the Tuareg of the Sahara, indigenous peoples in North and South America, and Australia. While all of them are dealing with poverty, institutionalized racism, and the gradual erosion of traditional territories in the face of encroaching civilization and the exploitation of natural resources, the biggest cause of friction between them and the rest of the world is their desire to be left alone to live their lives as they have for longer than many of our so-called societies have even existed.

Unfortunately there’s always some reason why it’s vitally important to interfere with a people’s lives and the Tuareg of North Africa, especially in Niger, have been learning about that the hard way in recent years. When uranium was discovered in the Agadez region of the country the usual promises were made guaranteeing them economic benefits from the mining operations and the protection of their traditional way of life. As detailed in the film Ishumar, les Rockers Oublies du Desert (Ishumar, The Forgotten Rockers Of The Desert) by French director Francois Bergeron, all the people of the region have seen so far is an increase in cancer and birth defects among those living close to the mining operation. None of the economic benefits promised have been fulfilled, and even jobs in the mines are being filled by outsiders.

In 2007 the situation came to a head again with uprisings in both Mali and Niger, with Agadez and uranium being the hot spot in Niger. Peace talks brokered by Libya in May of 2009 appear to have brought a level of calm to the area again, but the government is also going ahead with the construction of what is being billed as the largest uranium mine in the world and there is no word on whether or not the conditions that gave rise to the rebellion in the first place have been addressed.

What, you might be wondering, does all of this have to do with a review of a CD? Well since the uprisings of the 1980s, music has played a major role in the Tuareg rebellions through the messages of hope and resistance it spread throughout the region. A sign of how effective they were is that the first cassettes issued by the now internationally renowned band Tinariwen were banned by the Niger and Malian governments and owning them was a criminal offence. In 2007 when the next wave of rebellion started up, new voices were singing out for justice for their people, and at the forefront were Group Bombino and their recording Guitars From Agadez Vol.2.

Originally released as an LP, its now been re-issued as a CD on the Sublime Frequencies label. The music on this release was recorded in 2007 just as the rebellion was taking hold. A year later the leader of the group, Omara Mochtar (Bombino), was in exile in places unknown, Agadez was cut off from the rest of Niger by land mines, and the only way in and out of the town was by military escort. Like many of Sublime Frequencies recordings, Guitars From Agadez Vol. 2 was not recorded in a studio, but on location with the performers in various locales. In this case the first four tracks of the CD are from the band’s archives, while the last five were recorded live in the desert in 2007 by field recorder Hisham Mayet.

Mochtar (who was born in 1981), like other Tuareg musicians of his generation, makes no secret of the influence bands like Tinariwen and the others from the first musical uprising have had on him. Listening to the songs on this disc you’ll hear the familiar hypnotic guitar work that has come to be emblematic of the Tuareg sound. However, it’s how Mochtar and Group Bombino use that as a foundation for their own creations that makes them so riveting. The first four tracks are much what we’ve come to expect from the music of the desert, with the voices and the guitars creating an almost trance like state while the rhythm seductively sways like solitary trees caught in a desert wind.

It’s when we hit the live recordings though that Mochtar starts to show his distinctive style as he seems to feed off the energy of the desert. His guitar seems to take on a life of its own, unloading bursts of energy that sear the night air and shoot up like sparks from an exploding log in a fire. While there aren’t any accompanying lyric sheets for this disc, let alone translations into English, there’s an unmistakable message being delivered by the music. There’s a raw, almost primal energy being unleashed during these five tracks that speaks of freedom and independence in a way that doesn’t need to be translated. This isn’t music that’s going to make you feel particularly safe, but than again there’s nothing safe about true freedom. Nevertheless the chills this music sends up your spine aren’t from fright; they’re caused by the excitement of knowing there are still those out there pushing to live on their own terms, not what’s dictated to them by others.

If there’s anything that scares oppressive regimes it’s people who dare to defy them by advocating truth and freedom. In 2007 when the Tuareg were taking up arms against the Niger government, newspapers reporting on the rebels were being shut down by the police and the military. While a peace accord signed in May of this year ended open hostilities and a journalist imprisoned for over a year on charges of sedition for reporting on the Tuareg rebellion has been released, the Niger government has been cracking down on civil protest against corruption through arrests and intimidation.

The environment in Niger doesn’t look like it’s going to be getting any healthier for the Tuareg anytime soon, and bands like Group Bombino face real danger as long they continue to speak out on behalf of their people. As the liner notes for the CD say, this is the music of rebellion, and you can hear that in every note they play and every word they sing.

Processus de paix dans le nord Niger : Amnistie aux différents protagonistes du conflit armé


Laoual Sallaou Ismaël (Roue de l’Histoire n° 479 du 28 Octobre 2009)
vendredi 30 octobre 2009

Après une cérémonie symbolique de dépôt d’armes par les trois fronts qui opéraient depuis 2007 dans le nord de notre pays, il y a quelques semaines, à Sebha en Libye, une autre à Agadez, théâtre d’opérations des hostilités et une audience avec le Président de la République Mamadou Tandja, le Chef de l’Etat a décidé de passer à la phase du pardon. « Malgré les ressentiments qui pourraient encore habiter les esprits, il paraît primordial de privilégier le pardon », avait déclaré Tandja Mamadou à l’occasion de la rencontre avec les ex-combattants.

Dans une ordonnance signée le vendredi 23 octobre, joignant l’acte à la parole, le Chef de l’Etat a amnistié les différents protagonistes du conflit qui a ensanglanté le nord du pays. Cette décision intervient quelques jours après un désarmement en Libye des trois fronts rebelles, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) et le Front patriotique nigérien (FPN) et le Front des Forces du Redressement (FFR) de Rhissa Ag Boula. Cette amnistie concerne les ‘’faits et actes susceptibles de recevoir une qualification pénale commis dans le cadre de l’insurrection armée durant la période de l’année 2005 à la date de signature de la présente ordonnance’’.

Sont amnistiés non seulement tous les fronts et mouvements rebelles, mais aussi les ‘’auteurs, les co-auteurs et complices des crimes et délit commis pendant la dite période’’, les militaires et toute personne leur ayant prêté main forte. Reste à savoir ce qu’il en est du cas de rebelle Rhissa Ag Boula, chef du Front des forces du redressement (FFR), dont le front a participé à la rencontre avec le Président de la République. Rhissa Ag Boula a été condamné à mort par contumace par la justice nigérienne, en juillet 2008. Ses amis ex-combattants avaient demandé une mesure de grâce pour Rhissa Ag Boula, resté en Libye, au Chef de l’Etat à la rencontre du 10 au palais de la présidence.

Les faits qui sont reprochés à cet ancien chef rebelle, ancien ministre du tourisme durant 7 ans au Niger, l’assassinat, en 2004, de Adam Amangué, un homme politique rival à lui. L’amnistie accordée remonte jusqu’en 2005 pour l’instant et ne semble pas concerner le cas de Rhissa Ag Boula. Toutefois, le FFR indique que sa délégation, conduite par Rhissa Ag Boula séjourne à Tripoli, dans le cadre du processus de paix et qu’il n’est pas exclu dans les prochains jours qu’il rentre au bercail. Un pas vient d’être franchi dans le processus de paix avec le dépôt des armes et l’amnistie accordée aux belligérants, mais le plus dure reste à faire, car les ex-combattants ont encore en poche des revendications qui semblent irriter bon nombre de nos concitoyens.

Mandat d’arrêt international contre deux opposants nigériens

RFI- 30/10/2009 à 04:40 TU


La justice nigérienne vient de lancer un mandat d’arrêt international contre deux leaders de l’opposition, Mahamadou Issoufou et Hama Amadou. L’information a été confirmée jeudi en fin d’après-midi par le gouvernement à Niamey. Mahamadou Issoufou, le président du PNDS et Hama Amadou, le président du Moden sont tous deux à l’étranger.

A Niamey, l’information circulait depuis quelques jours : deux des trois leaders de l’opposition seraient sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour soupçon de blanchiment d’argent. Jeudi, la confirmation est venue de la chancellerie. « Il y a des présomptions de circulation de sommes très importantes de divers comptes tant en Afrique qu’en Europe d’origine douteuse. Je ne voudrais pas rentrer dans le secret de l’instruction parce que vous savez un mandant d’arrêt international vaut inculpation. Les services d’Interpol sont saisis. », déclare Lompo Garba, le garde des Sceaux.

Pour l’avocat de Mahamadou Issoufou, cette procédure est fantaisiste car pour lancer un tel mandat international il faut « qu’il y ait fuite ». Or en l’occurrence le président du PNDS a bien l’intention de rentrer au Niger. « Je rentrerai au Niger dès que j’aurai fini ce que j’ai à faire ici. Je me mettrai à la disposition de la justice de mon pays. Que le président Tandja se rassure je ne m’exilerai jamais, je n’ai pas d’autre pays que le Niger. Tandja s’en est jamais caché : son objectif est de liquider la classe politique et pour pouvoir liquider la classe politique et les partis politiques il faut salir les leaders des partis politiques. Mais cela ne va pas nous intimider », prévient Mahamadou Issoufou.

Hama Amadou, l’autre leader concerné par ce mandat d’arrêt, a déjà fait l’objet d’une telle procédure fin juillet. L’ancien Premier ministre du président Tandja, n’a pas l’intention, lui, de rentrer au Niger car dit-il « j’ai déjà connu les faux dossiers judiciaires et dix mois d’incarcération à la prison de haute sureté de Koutoukalé ». Pour Hama Amadou, cette affaire démontre que le président Tandja n’a aucune intention d’ouvrir le dialogue avec l’opposition.

Un forum sur le Niger doit normalement réunir la semaine prochaine, à Abuja, pouvoir et opposition nigériennes autour du médiateur nommé par la Cedeao.

Crise politique au Niger :Tandja cherche des appuis

Ibrahim Elhadj dit Hima (Roue de l’Histoire )
vendredi 30 octobre 2009


Haro sur la CEDEAO, la diplomatie et les ‘’canons’’, controverses sur les accords avec la CEDEAO, mouvements populaires et discussions institutionnelles, tout est mis sur la balance, pêle-mêle et sans discernement, par le pouvoir de Niamey pour renverser la tendance et infléchir la position de la CEDEAO qui a sorti la semaine dernière des mesures de sanctions contre le régime politique de Tandja. Le branle-bas des offensives diplomatiques notamment avec la mission d’explication envoyée à travers les pays de l’UEMOA conduite par le Premier Ministre Ali Badjo Gamatié couplée avec les différentes déclarations à l’intérieur du pays traduisent toute la difficulté et le flottement du régime de Tandja Mamadou à trouver une ligne de conduite et une démarche parfaitement structurée pour faire face à la situation sur le plan des relations avec l’extérieur. Pour l’instant, une seule certitude se dégage dans toute la démarche stratégique de Tandja Mamadou : le principe du fait accompli. Comme dans un coup d’Etat ordinaire, on ne se préoccupe pas de ce que diront les partenaires ou la communauté internationale. On consomme l’acte, puis après on engage la mission d’explication. Le pouvoir de Tandja est resté inflexible jusqu’au bout. Contre toutes les condamnations, il a réalisé le référendum du 04 août, il est aussi resté indifférent aux recommandations de la CEDEAO en organisant les législatives du 20 octobre dernier. Tandja Mamadou n’a rien voulu lâcher, il n’a voulu faire aucune concession. Quand le 17 octobre dernier, il pouvait se présenter devant ses pairs de la CEDEAO pour expliquer et défendre son dossier, il a préféré la politique de la chaise vide.

Le référendum et les législatives en poche, Tandja Mamadou sait désormais qu’il a accompli ce que son entourage appelle la révolution ou la refondation de la République. L’UEMOA, la CEDEAO, la communauté internationale, tout cela existe à présent pour Tandja Mamadou et il faut aller vers. Mais comment ? Là encore, il y a un sérieux conflit dans le choix de la démarche. Il y a comme une sorte de pression qui brouille toute visibilité nette dans le choix de la stratégie de réponse à donner à l’extérieur. La diplomatie de bons offices Depuis lundi 26 octobre dernier, une importante délégation conduite par le premier Ministre du Niger Ali Badjo Gamatié est envoyée pour porter, aux partenaires de la sous-région, le message du Président Tandja Mamadou sur la situation de la crise politique au Niger.

Outre Ali Badjo Gamatié, la délégation est composée de Cheiffou Amadou, président du CESOC, Hamid Algabid, président du HCCT, Mamane Oumarou Médiateur de la République, Seïni Oumarou, président de l’Alliance AFD/R mouvance politique au pouvoir, du Ministre de la Communication Moctar Kassoum, de l’ancien Ministre de la communication Mohamed Ben Omar et Sanoussi Tambari Jackou, parlementaire, et ancien ministre. Première étape, Bamako, la capitale malienne où la mission a été reçue par le président en exercice de l’UEMOA Amadou Toumani Touré avant de rencontrer tous les autres chefs d’Etat des pays membres de l’UEMOA. Absence remarquable, toutefois, dans cette mission de la Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Aïchatou Mindaoudou, qui devra probablement préparer le dossier de discussions avec Abuja et aussi Bruxelles sur l’article 96 des accords de Cotonou.

Même si le gouvernement ne le dit pas officiellement, il faut dire que le régime de Tandja Mamadou semble vouloir opérer une sorte de craquage de la CEDEAO, isoler les pays anglophones et mettre en place un train d’explication avec les pays de l’UEMOA. Si elle ne sera pas totalement fonctionnelle, cette option aura au moins l’avantage de permettre à Tandja Mamadou de contourner le courroux du président de la CEDEAO Umaru Musa Yar’Adua particulièrement irrité par les positions des autorités nigériennes à l’égard de la CEDEAO, où la présidente du Liberia Ellen Jonshon-Sirleaf qui a pratiquement été poussée à la porte lors de son dernier séjour à Niamey le dimanche 19 octobre dernier. Tandja semble en tout cas privilégier ses relations avec la maison francophone de la sous-région ouest africaine où il estime tabler sur certains rapports amicaux avec certains pays comme le Bénin de Yayi Boni.

Haro sur la CEDEAO Si sur le plan extérieur la mission gouvernementale donne l’impression de négocier la levée des sanctions imposées par la CEDEAO, au niveau national les propos diplomatiques cèdent plutôt la place à la belligérance. ‘’La CEDEAO n’a pas de leçons de démocratie à nous donner’’, ‘’la CEDEAO ne peut pas aller contre la volonté du peuple nigérien’’, ou encore ‘’la CEDEAO doit reconsidérer sa position’’, annoncent régulièrement les communiqués du mouvement populaire au niveau des régions, mouvements qui vont être relayés par les préfectures et les mairies. Comme dans la période pré référendaire, ce sont pour l’instant des déclarations des populations initiées par les gouverneurs de régions que le régime de Tandja veut aussi mettre sur la balance dans ce qui s’apparente à un bras de fer avec la CEDEAO pour obtenir le recul de l’organisation communautaire.

Tentative d’explication, mais surtout tir de canons sur l’organisation communautaire, les déclarations populaires conduites par les gouverneurs régionaux appellent les populations à se constituer comme des soldats de la 6ème République. L’ambiance politique nationale ressemble à une sorte de mobilisation ou d’appel à la résistance. Dimanche 25 octobre dernier, dans une conférence organisée par les acteurs politiques de l’entourage de Tandja Mamadou, les contours des interventions étaient dans une logique de conflit avec la CEDEAO. Si la CEDEAO impose des sanctions au Niger, le Niger peut riposter en appliquant une fiscalité sur l’ensemble des produits des pays de la CEDEAO, a déclaré Ibro Ayouba. Pris par la gorge par les menaces pressantes de sanctions, le régime de Tandja Mamadou ne parvient pas à déterminer une ligne de conduite bien définie.

Mission diplomatique de Ali Badjo Gamatié, réarmement du régime fiscal, le sauvetage du processus politique conduit par Tandja Mamadou marque pour l’instant de sérieuses difficultés alors que la réunion du 30 octobre à Abuja s’annonce comme une rencontre de dernière chance. Ce qui est sûr, c’est que après la tenue du référendum et des élections législatives du 20 octobre dernier, les autorités nigériennes feront le déplacement à Abuja avec un dossier au complet sur le référendum et sur la tenue des élections législatives, deux processus politiques fermement rejetés par l’ensemble de la communauté internationale. Parviendront-ils à convaincre ? La marge de manoeuvre du gouvernement nigérien restera en tout cas très mince.

Pour l’instant, les choses continuent de se compliquer avec notamment la condamnation récente du Bureau de l’Union Interparlementaire qui a, mercredi 21 octobre dernier, prononcé la suspension de ses instances du parlement nigérien et la position du bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest qui a diffusé une demande de sanction individuelle avec gel de leurs comptes en banque des autorités politiques du Niger. Vendredi 23 octobre dernier déjà, l’Organisation Internationale de la Francophonie a indiqué qu’elle ne reconnaît point l’Assemblée Nationale issue des législatives du 20 octobre dernier. Cette position est exprimée à quelques jours de la session du parlement de l’Union Africaine qui se penchera ce jeudi 29 octobre sur la crise politique au Niger. Le processus politique initié par Tandja Mamadou pour se maintenir au pouvoir au-delà de son mandat constitutionnel se trouve dans un sérieux engrenage.

jeudi 29 octobre 2009

Du bon son /Santa Cruz DH Custom 5575 Acoustic Guitar Demo (HD) at Sound Pure



Ryan Cavanaugh plays a Santa Cruz DH Custom Acoustic Guitar, expertly recorded in the Sound Pure Studios live room. Mahogany body and Sitka Spruce top with Brazillian rosewood overlay.

Tidawt, Tuareg Band from Niger with Tim Ries

Clip from Performance at the Highline Ballroom in New York City on September 22nd 2008


Groupe Tidawt d' Agadez composé de Haso,Alassane,Bambino

Bulletin d'information de l'association Targuinca n°13 - Octobre 2009 – Nouvelles du Niger



Par Targuinca, mercredi 28 octobre 2009 :: Bulletins d'information :: #247 :: rss

La paix revient dans le Nord du Niger


Le dimanche 4 octobre, le FPN (Front Patriotique Nigérien), mouvement dissident du MNJ a officiellement déposé les armes à Agadez. Le mardi 6 octobre, les rebelles du MNJ en ont fait autant à Sebha, en Lybie, en présence de leur chef Aghali Ag Alambo, du chef rebelle touareg malien Ibrahim Ag Bahanga et du colonel Khadafi. Selon des sources de l’Agence de presse africaine (Apa), « les rebelles qui ont accepté de déposer les armes recevront des aides variant entre 300 et 400 euros, ainsi qu’une réinsertion sociale et professionnelle ». Cet accord de paix, qui ne prend pas en compte les revendications posée initialement par les mouvemente rebelles comme conditons du retour à la paix (décentralisation, développement économique, respect de la diversité culturelle, représentation accrue des populations du Nord dans les instances de l’Etat, l’administration et l’armée, retombées locales d’une partie des bénéfices provenant de l’extraction de l’uranium, meilleures conditions de travail pour les ouvriers des mines, protection de l’environnement...), est controversé. Certains ex-combattants ressentent une grande amertume… Tant que le gouvernement nigérien continuera d’ignorer ces revendications politiques, la menace d’une contestation armée demeurera. La paix semble donc encore bien fragile.

Quelles que soient les menaces qui pèsent sur l’avenir, les populations du Nord du Niger profitent du calme retrouvé pour tenter la relance d’activités économiques et reprennent espoir.

Le directeur du Point Afrique, Maurice Freund, a réussi à négocier avec la ministre du tourisme nigérienne la possibilité d’une série de sept vols allers-retours Marseille-Agadez, sous surveillance accrue pour assurer la sécurité des voyageurs. Le premier vol aura lieu le 27 décembre, les autres sont prévus pour janvier et février 2010. Cette initiative est très importante : le retour des touristes sera une étape décisive pour la reprise économique de la région ; ce sera aussi, pour les populations locales, un signe de paix effective et la fin de leur isolement forcé depuis presque trois ans.

Pour plus d'informations au sujet de ces possibilités de voyage, consultez le site www.croqnature.com. Les habitants de la région vous attendent avec impatience !

Mardi 20 octobre ont eu lieu les élections législatives destinées à renouveler les 113 députés du Parlement, dissous en mai 2009 par le président Tandja pour avoir refusé la modification de la Constitution qui permettrait de prolonger le mandat présidentiel.

La participation a été faible et l’opposition a boycotté les élections. Le vote a contribué à donner une façade de démocratie au gouvernement du colonel Tandja qui peut maintenant rester président à vie, soutenu par l’armée. Au Niger, l’armée et les élites politiques s’utilisent réciproquement. Les militaires soutiennent le pouvoir en place qui, lui, les protège par une loi d’amnistie constitutionnelle « accordée aux auteurs des coups d’Etat des 27 janvier 1996 et 9 avril 1999 » (coup d’Etat du colonel Baré en 1996 ; assassinat, en 1999, du même Baré, alors président de la République du Niger, et de trois personnes l’accompagnant). Mamadou Tandja a récemment nommé au poste de premier ministre Ali Badio Gamatié, vice gouverneur de la BCEAO, réputé apolitique, montrant ainsi qu’il peut se passer de son parti, le MNSD, pour diriger le pays.

Six mois après avoir promis à Nicolas Sarkozy de quitter le pouvoir à la fin de son mandat, en décembre 2009, Tandja est devenu un président tout puissant. Les pressions internationales, modérées, sont restées inefficaces.

Pourtant, en mai 2009, le président Tandja, lors de la pose de la première pierre de l’énorme gisement d’uranium d’Imouraren, avait annoncé son referendum constitutionnel du mois d’août devant le secrétaire d’Etat français à la coopération, Alain Joyandet, et la présidente d’Areva, Anne Lauvergeon. Le gouvernement français assure que ses intérêts miniers n’influent pas sur sa ligne politique en Afrique. Pourtant, Marou Amadou (cf. bulletin de septembre), président du FUSAD (Front Uni pour la Sauvegarde des Acquis Démocratiques) et militant nigérien des Droits de l’homme, actuellement en France, déclare au journal Le Monde : « Nous n’acceptons pas que la France ferme les yeux sur le vol de notre démocratie, contre le droit d’exploiter l’uranium. Comment Paris peut-il croire qu’un dictateur est capable d’assurer une stabilité à long terme ? ». Et aussi à Billets d’Afrique : « L’uranium ne doit pas obscurcir les visions démocratiques de Paris ! » et « L’Afrique ne doit pas être un continent de tyrannie, de dictature, de despotisme et de misère. Il n’y a aucune autre réponse valable pour les Européens et les Africains qu’un développement responsable et dans la liberté pour tous ».

Pour sa part, la CEDEAO (Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest) a tenu son sommet extraordinaire le 17 octobre à Abuja où les chefs d’Etats présents ont examiné la situation en Guinée et au Niger. Ils ont estimé que, au Niger, le referendum du 4 août et les circonstances de son organisation étaient contraires à la Constitution du pays et violaient le Protocole Additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance. Ils ont donc exigé la suspension immédiate du Niger de la CEDEAO, jusqu’à la mise en place de structures démocratiques et la restauration de l’Etat de droit.

La présidente de la République du Liberia, l’ancien chef d’Etat de la République du Nigeria et le président de la Commission de la CEDEAO devaient rencontrer le président Tandja le 18 octobre pour lui délivrer le message du sommet et tenter de restaurer un dialogue politique au Niger. La décision prise par la CEDEAO a été transmise au président de la Commission de l’Union Africaine (UA) et au Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA pour qu’ils prennent des mesures appropriées. A l’issue de la réunion, un communiqué de la CEDEAO a appelé à la libération des journalistes et des prisonniers politiques détenus par le gouvernement nigérien.

Notons que le Niger vient à nouveau d'être classé dernier (le 182ème pays sur les 182 pays observés) selon l'indice de développement humain, classement annuel publié par le PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement).

La majorité du peuple nigérien vit dans une misère qui induit des comportements aux conséquences parfois désastreuses. Les dirigeants du Bénin, du Burkina Faso, du Niger, de la République centrafricaine, du Congo et du Sénégal se sont joints à Jacques Chirac pour lancer « l’appel de Cotonou » contre le commerce des faux médicaments, vendus à bas prix sur les marchés africains. Selon l’OMS, les antipaludéens de contrefaçon tuent à eux seuls 100 000 Africains chaque année et le commerce des médicaments illégaux représente environ 10% de l’industrie pharmaceutique, soit 45 milliards d’euros. Les chefs d’Etats qui ont participé à l’appel « s’engagent à combattre la fabrication et la vente de faux produits pharmaceutiques » sur leur territoire. La Fondation Chirac préconise une action de soutien des Nations Unies. Il faudrait certainement sensibiliser les populations ignorantes des risques encourus, mais ont-elles la possibilité financière d’acheter des médicaments à un prix « normal » ?

Pour l’éducation des populations, Areva a décidé de s’impliquer : la multinationale qui pompe les nappes phréatiques fossiles du Niger (l’extraction de l’uranium nécessite beaucoup d’eau), et qui, en 40 ans, a déjà épuisé à 70% celle d’Arlit, enseigne aux Touareg, peuple du désert pour qui « L’eau c’est la vie » (« Aman iman »), à ne pas gaspiller la précieuse ressource ! En effet, la société COMINAK, filiale d’Areva, a mis en place un système de management environnemental pour réduire de 16% la consommation d’eau potable dans l’Aïr. « Ces actions ont conduit à une réelle motivation chez les salariés et leurs familles pour protéger la nappe phréatique et gérer durablement cette ressource », se félicite Areva…

A Agadez, d’après le rapport OCHA, l’aménagement des sites d’accueil et de relogement des sinistrés suite aux inondations de septembre se poursuit. Au 6 octobre, 651 ménages avaient été relogés et les écoles ont pu être libérées avant la rentrée scolaire. Mais de nombreuses personnes vivent encore sous des tentes ou dans des familles d’accueil. Des interventions dans le domaine de la santé (eau, hygiène et assainissement) ont lieu dans tous les sites de relogement. Dans les zones sinistrées a été mis en place un dépistage actif des cas de malnutrition des enfants, de la naissance à 59 mois.

Les dons réunis par Croq’Nature, Tchinaghen et Targuinca et gérés par l’ADDS (Alliance pour le Développement Durable et la Solidarité) ont permis de distribuer 21 040 000 FCFA (nos anciens francs) aux sinistrés. 150 familles d’Agadez, parmi les plus nécessiteuses, ont reçu chacune, suivant le nombre de leurs membres, entre 50 000 et 100 000 FCFA. En brousse, où les aides de l’Etat et des organismes internationaux ne parviennent guère, une partie des dons a été distribuée à des jardiniers dont les crues des koris avaient détruit les jardins et à des éleveurs qui avaient perdu la totalité ou la majeure partie de leurs troupeaux.

Deux étudiants originaires de Tin-Telloust ont sollicité Targuinca pour les aider à financer leurs études, de géographie pour l’un, de droit pour l’autre, à l’université de Niamey. Depuis 15 ans, aucun habitant de Tin-Telloust n’a poursuivi d’études supérieures ! Or il nous semble essentiel que les Touareg qui en ont les possibilités puissent y parvenir. L’ignorance fait le lit des dictatures ; il est facile de manipuler une population analphabète… Pour que les Touareg accèdent à une représentation politique réelle, seule susceptible d’éviter des violences, il leur faut une élite intellectuelle suffisamment nombreuse. Les membres du bureau ont donc décidé d’accorder aux deux jeunes gens une aide d’urgence pour leur permettre d’étudier dès le début de l’année universitaire. 180 euros couvriront l’inscription des deux étudiants à l’université, l’achat des documents nécessaires à leurs études et un mois de frais de déplacements pour assister, trois jours par semaine, à des travaux dirigés obligatoires dispensés à l'extérieur de l'Université. Actuellement, ces jeunes sont hébergés, à 8 par chambre, dans un foyer de 25 étudiants de Timia, qui les acceptent contre une participation à la nourriture, l’électricité et l’eau courante. Mais ils manquent cruellement de ressources. Nous leur cherchons des parrains ou marraines. Avec 50 à 100 euros par mois, nous pouvons soutenir un jeune dans la poursuite de ses études supérieures. Eventuellement, plusieurs personnes pourraient se grouper pour assurer un parrainage (66% des dons sont déductibles d’impôt).

Si vous souhaitez participer à ces parrainages, vous pouvez demander des informations supplémentaires et faire connaître le montant de votre contribution éventuelle à la présidente de Targuinca, Sonia (targuinca@free.fr). Merci d'avance.