jeudi 24 janvier 2013

Fondation Matoub-Lounès :Le Prix de la résistance au groupe Tinariwen


Jeudi, 24 Janvier 2013 09:50 Fondation Matoub-Lounès Le Prix de la résistance au groupe Tinariwen
Par : Rubrique Radar La Fondation Matoub-Lounès décernera aujourd’hui le Prix de la résistance au groupe musical targui, Tinariwen. La cérémonie de remise du prix sera organisée à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou à 13h. La remise du prix sera suivie par un gala artistique qui sera animé par Yasmina et Kheloui Lounès. http://www.liberte-algerie.com/radar/le-prix-de-la-resistance-au-groupe-tinariwen-fondation-matoub-lounes-193136

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Marc Trévidic sur RFI: «Plus on combat un ennemi, plus l’ennemi a envie de répliquer et nous combattre»


MALI / FRANCE - Article publié le : jeudi 24 janvier 2013 - Dernière modification le : jeudi 24 janvier 2013
Marc Trévidic, juge au pôle antiterrorisme du Tribunal de grande instance de Paris. RFI Par Frédéric Rivière L’intervention française au Mali entrera demain vendredi 25 janvier 2013 dans sa troisième semaine. Le président de la République et les ministres concernés ne parlent jamais de guerre contre des groupes islamistes ou jihadistes, mais contre des terroristes. Réalité ou simple précaution d’usage ? Eléments de réponse avec Marc Trévidic, juge antiterroriste français et auteur de «Terroristes, les 7 piliers de la déraison», aux éditions Jean-Claude Lattès. Propos recueillis par Frédéric Rivière. Marc Trévidic : Parler de guerre contre des groupes islamistes ou jihadistes et pas contre des terroristes, reflète la difficulté qu’en France nous avons tous, et encore plus si c’est politique, d’aborder la question de l’islam radical. Parce que c’est une religion, bien entendu, et on a peur d’aller dans les sables mouvants, sur ce terrain-là. Donc on préfère la formule générique de terroriste plutôt que quelque chose un peu plus marqué, un peu plus difficile à expliquer que l’islamisme. RFI : La France a-t-elle engagé une guerre contre le terrorisme ? La guerre aussi est un terme qui fait un peu peur. Evidemment, quand c’est dans un pays étranger, avec une armée, on peut parler de guerre. On peut parler de lutte d’une manière générale, lutte judiciaire dans notre pays. C’est plutôt une lutte armée, une guerre dans les autres pays. En tous les cas au Mali ça ressemble fort à une guerre. Suite à l’intervention militaire au Mali, quel est le danger pour la France d’être victime d’un attentat ? Ces dernières années, ces groupes nous menaçaient déjà. Pas tous, mais il ne faut pas oublier que le chef d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) Abdelmalek Droukdel, disait après l’intervention pour tenter de libérer l’otage français Michel Germaneau que l’on avait « ouvert les portes de l’enfer ». Désormais on a encore un peu plus d’ennemis, parce que les autres groupes ; Ansar Dine, Mujao, nous pointent du doigt. Il n’y a pas qu’Aqmi. Nécessairement le risque est plus élevé. Plus on combat un ennemi, plus l’ennemi a envie de répliquer et nous combattre. Donc ça, il ne faut pas se leurrer. Maintenant, je n’ai pas vu poindre de groupe très constitué et très fort en France. C’est plutôt des microgroupes, des individus plus ou moins isolés. Donc, ce n’est pas tellement nouveau. Je pense que l’appel au jihad individuel, qui a été lancé récemment du côté du Mali, est la démonstration que ces gens-là ne peuvent pas organiser quelque chose de grande ampleur. Ils font appel aux vocations individuelles sur le territoire. La menace contre la France vient de l’extérieur ou de l’intérieur du pays ? Elle vient de l’intérieur. A partir du moment où les groupes font appel au jihad individuel, ça montre bien qu’ils ne peuvent pas s’exporter. Ils n’en ont pas les moyens. Le jihad individuel, c’est par exemple Mohammed Merah ? Oui, c’est faire appel à des vocations individuelles, en dehors de tout le réseau. C'est-à-dire « vous en France, là où vous êtes, soutenez-nous en leur faisant mal ». Alors évidemment, ça ne donne pas des attentats de grande ampleur mais c’est plus difficilement maîtrisable pour nous, parce que c’est plus dilué. Donc c’est à la fois plus difficile pour nous de détecter, mais d’un autre côté, si on est pris à défaut, les conséquences sont moins importantes que si le groupe est très fort. C’est une des transformations du monde terroriste ou du monde jihadiste que vous expliquez dans votre livre. Il y a quelques années, les groupes étaient très structurés, constitués notamment autour d’al-Qaïda alors qu’aujourd’hui il y a un éclatement des groupes qui se font de la concurrence ? Il n’y a plus de leadership, il n’y a plus al-Qaïda, il faut être clair. Avant il y avait quelque chose de très structuré, tout le monde allait au même endroit, était pris en charge par les mêmes personnes en zone pakistano-afghane. Il y avait un émir incontesté, c’était Oussama ben Laden, car il a fédéré des Asiatiques, des Européens, des Maghrébins, de gens du Moyen-Orient. Maintenant, ce n’est plus du tout comme ça. Du coup on a plus de mal, à faire notre travail de détection, de prévention. D’un autre côté, on a quand même beaucoup moins de risques de tomber sur un 11-Septembre bis, sur quelque chose de cette envergure. Il faut voir les deux côtés. Il y a du positif et du négatif. La prise d’otages en Algérie, par exemple, c’est une volonté de la part de Mokhtar Belmokhtar, de prouver qu’il est fort, qu’il est indispensable et qu’il faut le rejoindre ? Clairement, sinon, je ne vois pas trop l’intérêt. Je ne voyais même pas l’intérêt pour Ansar Dine et le Mujao, les groupes maliens plus locaux, de se mettre à dos toute la communauté internationale, alors qu’ils ont déjà la France contre eux. Par contre, pour Belmokhtar c’est dire : « Moi je suis Aqmi, historiquement c’est nous qui faisons le jihad dans la région. Ce n’est pas Mujao ou Ansar Dine. Et nous c’est jihad international, c’est tout l’Occident que l’on combat. On veut la charia, pas simplement au Mali, on la veut sur la terre entière ». C’est un message assez fort. « Et regardez. Nous sommes capables de mourir. On nous dit qu’on est des trafiquants, eh bien vous allez voir, on est capables de mourir pour notre cause. Venez nous rejoindre parce qu’on est les vrais moudjahidines ». Je pense qu’il y a un problème de leadership dans la région. Vous parlez d’une forme d’incohérence politique : au gré du vent, le même barbu est un héros contre Kadhafi puis un terroriste au Mali, dans un flou artistique assez considérable. Pour vous cela sème le trouble ? C’est un constat historique. Depuis que Ronald Reagan a appelés les combattants afghans les moudjahidines, « les combattants de la liberté ». Il les a comparés aux résistants français, il les a accueillis à la Maison Blanche en 1984. Donc ce problème-là, il a été récurrent en Bosnie contre les Serbes, aujourd’hui en Syrie, on sait très bien qu’à côté des combattants laïques du régime de Bachar, il y a des islamistes, des vrais groupes islamistes. Mais pour l’instant, ils sont du bon côté, le notre, donc, on ne va pas utiliser le mot « terroriste ». Mais moi, je suis sûr, que dans un an ou deux ans, si les choses pourrissent, on commencera à utiliser le mot « terroriste ». Il y a une certaine hypocrisie de notre part. Elle est claire, il y a des idées qu’il faut combattre mais on n’a jamais combattu l’extrémisme en Europe. On combat les terroristes, et à un moment donné c’est eux qui nous menacent. Mais si on combattait l’extrémisme on parlerait aussi de l’Arabie Saoudite, de certains pays, qui le propagent. Vous expliquez aussi, dans votre livre, que « jusqu’à maintenant le jihad était arabe, et les candidats noirs traités avec un peu de mépris par les islamistes ». Avec le Mali, dites-vous, l’émergence d’un black jihad est à redouter. C’est un phénomène qui est en train de monter ? J’ai commencé à travailler à l’anti-terrorisme en 2000. Depuis, tous les jihads ont été dirigés par des Saoudiens, des Jordaniens, des Maghrébins, enfin des Blancs concrètement. Il ne faut pas oublier que quand l’islam s’est propagé, les gens de couleur noire étaient enchaînés, étaient mis en esclavage par les Arabes. Tout ça c’est resté. C’est quelque chose d’important. Et il y a ce racisme qui existe. Maintenant, ils ont leur jihad à eux, avec des groupes qui sont blacks. A Mujao ou Ansar Dine, c’est le cas, contrairement à Aqmi ou les chefs sont des Algériens. Donc, il y a une certaine fierté pour les jeunes blacks islamisés de pouvoir montrer qu’ils n’ont plus besoin de ce leadership arabe pour faire le jihad. Est-ce que vous enquêtez vous, actuellement, sur des filières maliennes ? Oui, sur plusieurs filières mais je ne peux pas en parler dans le détail. Est-ce que, aujourd’hui vous pensez que l’attitude de l’Algérie, notamment après la prise d’otages, est dénuée de toute ambiguïté ? Je la trouve effectivement sans ambiguïté. Enfin, si on occulte la question des installations pétrolières et gazières sur lequel il y aura beaucoup à dire : comment ça se fait que c’est la première fois qu’Aqmi s’en prend à une installation de gaz dans la région, alors qu’à des kilomètres pipelines ? Sinon, le message est clair : « ça ne sert à rien de prendre les otages chez nous, parce que nous, de toutes façons, on n’est pas là à discuter, à essayer de sauver à tout prix la vie des otages ».

Mali : Raids aériens français au sud de Gao, des islamistes pour la paix


Par AFP - Date: il ya 12 minutes Taille de la police: BAMAKO - L'aviation française a mené des raids aériens au sud de Gao dans le nord-est du Mali, près de la frontière nigérienne, au moment où des islamistes touareg issus du groupe armé Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) créaient un nouveau mouvement prônant une solution "pacifique" au conflit. Les avions français ont frappé dans la nuit de mercredi à jeudi des positions des groupes islamistes armés à Ansongo, localité située à 80 km au sud de Gao et à une distance équivalente de la frontière nigérienne, selon des sources de sécurité du Mali et du Niger. Plus de 2.000 soldats tchadiens et 500 nigériens sont en cours de déploiement à Ouallam au Niger, non loin de la frontière malienne. Ils seraient chargés d'ouvrir une nouvelle voie pour aller chasser les groupes islamistes armés au Mali, dans le cadre de la force d'intervention africaine, sous mandat de l'ONU, chargée de relayer à terme l'armée française au Mali, selon des sources militaires. Au Niger, un important convoi de soldats tchadiens est arrivé jeudi matin à Niamey. Soldats nigériens et tchadiens doivent se diriger, à une date non précisée, vers Gao, une des principales villes du Nord du Mali qui se trouve à trois heures de route de Niamey. Ces nouveaux raids français ont lieu alors que l'un des trois groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali, Ansar Dine, s'est scindé en deux, une partie de ses membres appelant jeudi à une "solution pacifique", au quatorzième jour de l'intervention militaire française au Mali. Le nouveau groupe s'intitule Mouvement islamique de l'Azawad (MIA), l'Azawad étant le nom que les Touareg donnent au Nord du Mali, en proie à des tensions indépendantistes depuis des années. Rejet de "toute forme d'extrémisme" "Le MIA affirme de la manière la plus solennelle qu'il se démarque totalement de tout groupe terroriste, condamne et rejette toute forme d'extrémisme et de terrorisme et s'engage à les combattre", affirme-t-il dans un communiqué reçu par l'AFP. "Composé exclusivement de nationaux (maliens) le MIA réaffirme son indépendance et sa volonté d'aller vers une solution pacifique" à la crise au Mali, ajoute-t-il. Le nouveau groupe dit "occuper" la région de Kidal, à plus de 1.500 km au nord-est de Bamako, près la frontière nigérienne. Le MIA demande à Bamako et à Paris un "arrêt des hostilités" pour entamer un "dialogue politique inclusif", après le début le 11 janvier de l'intervention militaire française au Mali pour aider l'armée malienne à reconquérir le nord du pays, devenu en 2012 un sanctuaire pour les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda et où ils ont commis de nombreuses exactions au nom de la charia (loi islamique). Ce nouveau mouvement, dont le secrétaire général Alghabasse Ag Intalla est issu d'une des grandes familles touareg de la région de Kidal, dit être issu de "l'aile modérée" d'Ansar Dine, groupe dirigé par un ex-rebelle touareg malien, Iyad Ag Ghaly. Depuis des mois, des médiateurs ouest-africains et algériens tentaient de dissocier Ansar Dine des deux autres groupes islamistes armés présents dans le nord du Mali, en grande partie composés d'étrangers: Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Des organisations de défense des droits de l'homme ont de leur côté demandé l'ouverture d'une enquête sur des accusations d'exactions commises par les troupes maliennes, particulièrement à l'encontre des communautés arabe et touareg, majoritaires au sein des groupes islamistes armés. Selon la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), qui accuse des soldats maliens d'avoir perpétré "une série d'exécutions sommaires", au moins 11 personnes ont été tuées à Sévaré (650 km au nord-est de Bamako). L'ONG Human Rights Watch, qui a réclamé l'envoi d'observateurs de l'ONU, a dit enquêter sur des "allégations d'exactions graves impliquant des membres de l'armée malienne". "L'armée doit être irréprochable et il ne saurait être question pour nous de cautionner des actes que nous reprochons aux terroristes", a réagi le gouvernement malien mercredi soir. Plus de 2.300 soldats français de l'opération Serval, qui sera commandée par le général Grégoire de Saint-Quentin, sont déjà au Mali. Des soldats de la force africaine, dont le déploiement a été approuvé par l'ONU, ont commencé mercredi à se diriger vers le centre du pays, dont quelque 160 soldats français du Burkina Faso arrivés arrivés à Markala (270 km au nord de Bamako), pour prendre la relève des Français qui tenaient un pont stratégique sur le Niger. Sur le plan international, l'Afrique du Sud - très critique contre l'intervention militaire française en Côte d'Ivoire en 2011 - a affirmé jeudi soutenir toujours l'idée d'une intervention armée africaine au Mali et comprendre la volonté française de contrer "une menace terroriste". Source: AFP

Guerre au Mali : exécution de Musulmans par Coalisés

Les Touaregs et le Mali


Samedi 19 janvier 2013 http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com/article-les-touaregs-et-le-mali-114522129.html On l’oublie, mais les peuples d’Afrique se sont opposés farouchement à l’occupation coloniale française, notamment les Touaregs au Sud du Sahara. Ils furent même les derniers à avoir été vaincus par l’armée française. Et lors du tracé arbitraire des frontières par l’administration française entre l’Algérie, le Soudan français (aujourd’hui Mali), le Niger et le Burkina-fasso, et la Lybie d'autre part, ce peuple, traditionnellement nomade, ne peut plus se déplacer sans contrainte comme auparavant. Et ce partage de son ancien territoire, comme son occupation par l’armée française, apparaît comme un asservissement. D’où des révoltes, qui échouent, au Niger et au Mali (pays où la population touareg est la plus importante : 700 000 au Niger et 550 000 au Mali en 1994) et un état de guerre larvé entre deux. En 1957, le gouvernement français, dirigé par la SFIO (le PS de cette époque), fait la guerre en Algérie depuis 1954. Pour ne pas subir d’autres velléités d’indépendance dans ses colonies d’Afrique de l’Ouest, par la loi Deferre de juin 1956, ces territoires accèdent à un régime semi-autonome. C'est-à-dire, dirigés par des Africains mais toujours sous le joug de la puissance coloniale. Mais les Touaregs refusent cet état de fait. Finalement, par la loi du 10 janvier 1957, le gouvernement français décide de créer l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS). Cet espace correspond aux territoires des Touaregs (sauf la Lybie). Cette disposition doit « améliorer le niveau de vie des populations, assurer leur promotion économique et sociale », tout en tenant « compte de leur tradition. » En fait, l’administration coloniale française regroupe des zones riches en ressources minières et naturelles au bénéfice de sa seule puissance. Le Soudan français, qui voit toute sa partie nord lui échapper, refuse catégoriquement ; d’autre part, les Touaregs ne sont pas enclins, dans leur grande majorité, à accepter l’administration française qu’ils combattent depuis les débuts de la colonisation de l’Afrique. L’OCRS est abandonnée. Mais dès 1959, un peu avant l’indépendance du Mali en 1960, une rébellion intervient. Elle va être jugulée militairement en 1964 avec l’appui du Maroc et de l’Algérie qui lui livrent les chefs sécessionnistes qui s’y étaient réfugiés. Depuis, la zone touarègue va être fortement militarisée par le gouvernement « noir » de Bamako. Il va s’ensuivre une série de conflits et d’accords de paix. En effet, lors de l’indépendance, la France a confié le pouvoir aux sudistes au détriment des populations du Nord qui se voient peu éduquées et marginalisés, en particulier les Touaregs. Placée sous une chape de plomb sécuritaire, la région du Nord Mali est victime de sécheresses dans les années 1970 et 1980. Beaucoup de jeunes Touaregs trouvent refuge en Libye, dans l'armée du colonel Kadhafi. Au Mali, malgré les arrestations massives, une caserne est attaquée et prise, le 28 juin 1986, par les Touaregs du Mouvement populaire de l’Azawad, de Iyad Ag Ghali, aujourd’hui chef d’Ansar Dine (Touaregs islamistes). En 1992, un nouveau pacte national est signé. L'accord prévoit au Nord un statut administratif et politique particulier, avec une très large autonomie. Les combattants sont invités à rejoindre l'armée, la police et les douanes. Mais, le pacte ne sera pas appliqué en totalité. Le Nord n'obtient pas le statut particulier. A cette frustration, s'ajoutent des investissements de tous ordres toujours faibles et la déception des jeunes de ne pas n’intégrer l'armée ou la police. En mai 2006, des Touaregs s'emparent de Kidal et Ménaka, pour dénoncer la non- application du pacte. De nouveaux accords sont signés à Alger, sous l'égide autoritaire de ce pays. Mais les antagonismes subsistent. La région est à nouveau déstabilisée en 2007 avec l'arrivée d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et toutes sortes de trafic à son profit. Avec l'arrivée d'autres bandes fascistes islamistes, l'insécurité est à son comble, ce qui provoque le départ des ONG. A Bamako, les autorités maliennes, dont certains membres sont soupçonnés de tremper dans ces trafics, ne réagissent pas. Mais le gouvernement construit de nouvelles casernes dans le Nord, ce qui accentue les frustrations des Touaregs. Le retour, avec armes et bagages, des Touareg de Libye, après la chute de Kadhafi en octobre 2011, et l'arsenal à ciel ouvert que ce pays est devenu, vont achever de mettre le feu aux poudres. L’armée gouvernementale malienne est balayée du Nord. Pour la première fois, les Touaregs ont pris l’ascendant militaire sur le pouvoir de Bamako. Mais ils restent cantonnés dans le Nord et le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) y proclame l’indépendance le 6 avril 2012, que la France et les pays africains de l’Ouest ne reconnaissent pas. Mais la rébellion Touareg est composée du MNLA et des islamistes d'Ansar Dine. Si les premiers décident la fin des opérations militaires, les seconds s’allient aux bandes fascisantes islamistes telle Aqmi. Ils vont combattre le MNLA et le chasser des villes et des villages. La charia imposée, va être projeté d’attaquer Bamako, la capitale du Mali, le 11 janvier 2013. La France entre en guerre ce même jour et, il y a quelques jours, le MNLA s'est dit prêt à aider l'armée française "contre les forces djihadistes."

Les milices noires anti-touaregs reprennent du service et preparent leur génocide..


mardi 22 janvier 2013 par Masin http://www.tamazgha.fr/Les-milices-noires-anti-touaregs.html Comme à leur habitude, les Maliens ne se contentent pas des exactions que fait subir leur armée aux Touaregs et habitants "blancs" de l’Azawad, mais ils mettent à contribution des milices noires qui ne cachent pas leur racisme et qui ont pour mission de s’attaquer aux Touaregs. Une de ces milices, Ganda Koy (Les maîtres de la terre), s’est illustrée déjà lors des années 1990 par ses actes d’épuration des "peaux rouges", surnom donné aux Touaregs par les Noirs.
Des éléments de Ganda Koy Dans un article du Monde.fr, paru le 21 janvier 2013, Jean-Philippe Rémy évoque cette milice : Djibril Diallo, chef d’état-major du Ganda Koy, le plus important de ces groupes, attend de se voir donner l’ordre, avec ses 2 642 hommes enregistrés, "d’intervenir sur le front". Il précise que l’objectif de son groupe à forte composante songhaï "est d’arriver à temps dans [leurs] régions, Gao et Tombouctou, mais aussi dans les cercles [en campagne] pour empêcher certaines choses [exactions] avec les militaires". Mais il dit aussi : "Partout où il y a eu massacre, c’est qu’il y avait eu infiltrations", selon une équation simple, assimilant une ethnie en bloc à un camp dans la guerre : "Nous considérons tous les tamashek [Touareg] comme des MNLA [rebelles touareg]. Il n’y a personne qui ne soit pas complice." Lire l’article du Monde.fr : "A Sévaré, le repli des islamistes sonne l’heure de la vengeance" Des miliciens de Ganda Koy en entraînement
Mali : La milice d'autodéfense Ganda Koy à l... par franceculture Mali : La milice d'autodéfense Ganda Koy à l... par franceculture

Les Touaregs : Victimes expiatoires de la guerre au Mali et la France complice ?


MEDIAPART 24 janvier 2013 Par habitus Les Touaregs ont été longtemps les victimes de politiques discriminatoires dans les pays africains et au Mali en particulier. Ils représentent environ 500 000 hommes et femmes au Mali (sur 14 millions d'habitants). Les Touaregs se situent dans la partie septentrionale du Mali : l'Adrar des Ifôhgas et l'erg de l'Azaouâd. Le pouvoir politique de Bamako, capitale du Mali, a depuis longtemps le désir d'assimiler la population Touareg contre son grée quitte à les acculturer et à modifier profondément leurs modes de vie. Cette politique d'assimilation a provoqué dans la société touarègue une profonde révolte. Les touaregs sont organisés en huit entités politiques que l'administration coloniale appela "confédération". Chaque confédération se distingue par un nom de territoire où les touaregs ont l'habitude de nomadiser depuis des temps ancestraux. Cet ensemble de confédération entretient généralement des relations de rivalité assez complexes. Nous trouvons aussi une distinction ethnique avec des touaregs à la peau blanche aux statuts sociaux élevés et d'autres à la peau noire descendants d'esclave. Tout d'abord soutenus et protégés par Kadhafi - celui-ci avait alors défendu l'idée d'un territoire souverain pour les Touaregs - celui-ci a voulu se débarrasser de leurs services - il les a formés et utilisés dans sa légion islamiste - et les a largement incités à rentrer dans leurs pays d'origine (Mali et Niger). En disloquant la légion islamiste, Kadhafi voulait faire preuve de bonne volonté et modération et améliorer son image internationale. Kadhafi a par la suite aidé le Niger à combattre les insurrections Touaregs au Niger. La dernière insurrection Touarègue semble avoir été mise à mal par des islamistes arabophones (les Touarègues sont d'une tradition berbérophone). Ces islamistes proviendraient de Lybie et de différents autres pays et auraient récupérés et pervertis la rébellion touarègue, ces derniers devenant encore une fois, pour la plus grande part d'entre eux, les victimes d'enjeux dont ils ne sont plus que les spectateurs et victimes impuissantes. Ils ont alors rendu leurs armes. Et lorsque la France a annoncé son intervention, quelques représentants des Touaregs - anciens rebelles ayant déposés les armes au profit de groupes plus mafieux qu'islamistes - ont demandé l'aide de la France. La France n'a pas pris position pour l'instant sans doute pour ne pas se mettre le gouvernement fantoche de Bamako à dos. Les Touaregs sont donc les "dindons" de l'histoire à la recherche permanente d'une issue pour avoir le droit d'exister. Aujourd'hui encore, les dernières nouvelles sont alarmantes : l'armée malienne semble exécuter sommairement et sans respecter le droit international, les touaregs sans distinctions. Si l'armée malienne profite de l'offensive au Nord pour pratiquer une politique de répression, voire d'extermination - certains en rêvent surement à Bamako - contre les Touaregs, non seulement la guerre risque de prendre une ampleur inattendue, mais encore une fois les Touaregs seront à nouveau victime d'une violente politique d'ostracisme. Si la France ne se positionne pas contre ces exactions menées par l'armée Malienne, alors elle se rend complice de ces crimes ! Il serait temps de trouver une juste place au peuple Touareg en Afrique en respectant leur désir d'autodétermination. http://blogs.mediapart.fr/blog/habitus/240113/les-touaregs-victimes-expiatoires-de-la-guerre-au-mali-et-la-france-complice

Mali : « Les Touaregs sont presque aussi détestés que les islamistes » - Afrik.com : l'actualité de l'Afrique noire et du Maghreb - Le quotidien panafricain

Mali : « Les Touaregs sont presque aussi détestés que les islamistes » - Afrik.com : l'actualité de l'Afrique noire et du Maghreb - Le quotidien panafricain

Mali: des membres d'Ansar Dine font sécession et créent leur propre mouvement


MALI - Article publié le : jeudi 24 janvier 2013 - Dernière modification le : jeudi 24 janvier 2013
Des miliciens d'Ansar Dine à Kidal, en juin 2012. REUTERS/Adama Diarra Par RFI Des membres du mouvement islamiste Ansar Dine, qui combat actuellement au nord du Mali, viennent d’entrer en dissidence. Ils ont créé leur propre mouvement, baptisé le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA). Dirigé par Algabas Ag Intalla, qui a participé aux pourparlers de Ouagadougou, le MIA dit vouloir une solution négociée à la crise. Il se dit également prêt à combattre Ansar Dine. Les dissidents se présentent désormais sous la dénomination du MIA, le Mouvement islamique de l’Azawad. Leur secrétaire général s’appelle Algabas Ag Intalla. C’est un homme qui a du poids dans la région de Kidal. Il est le futur chef traditionnel désigné de Kidal lorsque le siège sera vacant. Mais c’est surtout lui qui est allé, au nom d’Ansar Dine, aux négociations de Ouagadougou, au Burkina Faso. Parmi les dissidents figure également Mohamed Ag Arib, l’ancien porte-parole d’Ansar Dine. Dans un communiqué qu’ils ont rendu public, les dissidents affirment non seulement se démarquer d’Ansar Dine et du terrorisme, mais ils s’engagent également à les combattre. C’est une première. Les fondateurs du Mouvement islamique de l’Azawad jouent l’apaisement. Ils veulent une solution négociée à la crise et lancent un appel au Mali ainsi qu’à la France pour un arrêt des hostilités dans les régions de Kidal et de Ménaka. Les régions de Tombouctou et de Gao, contrôlées par Aqmi et le Mujao, ne sont pas citées dans le même communiqué. Les dissidents prennent leurs distances vis-à-vis de ces jihadistes. A KIDAL, LES COMBATTANTS D'ANSAR DINE JOUENT LA DISCRÉTION Terminées, les patrouilles de pick-up de combats, avec à leur bord des combattants fiers et armés, et drapeaux noirs au vent. « Les jihadistes de la police islamique ne circulent quasiment plus. Les véhicules ont été désarmés et recouverts de banco, de terre rouge, pour être plus discrets », raconte un ancien vendeur. « Mais chez nous, recouvrir son 4x4 de terre, cela veut aussi dire que l'on est en guerre », ajoute un autre commerçant. « On sait qu'ils sont là, autour de la ville, dans les collines, ce sont essentiellement des gens d'ici. Il n'y a pas d'étrangers », raconte un éleveur. Dimanche soir, un convoi d'une vingtaine de véhicules est entré. « C'est le seul groupe important qui est revenu, explique un étudiant. Ici tout le monde s'interroge : est-ce que le chef est rentré ? ». Le chef, c'est le leader islamique Iyad Ag Ghali. Au téléphone, aucun de nos contacts n'osent prononcer ce nom qui désormais fait peur, raconte un doyen, qui ajoute : « Il y a du remous, Ag Ghali a choisi son camp, celui de la guerre. Et par peur, certains de ces alliés sont en train de tout faire pour prendre leur distance. Ils sont en train de le lâcher ». Où se cache Ag Ghali, l'un des hommes les plus recherchés au Mali ? Un diplomate estime qu'il n'a pas d'autre choix que de se replier dans son fief. « Dans sa région, entre Kidal, Anafis et Aghéloc, Iyad Ag Ghali peut se protéger pendant un certain temps » déclare un habitant. Et de conclure : « Les guerres, les rébellions ont souvent débuté à Kidal et se sont toujours terminées à Kidal ».

Mali: le groupe islamiste Ansar Dine se scinde en vue d'une "solution pacifique"


DÉPÊCHES le 24.01.13 | 09h39 | mis à jour le 24.01.13 | 11h37
L'un des trois groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali, Ansar... Imprimer Envoyer à un ami Partager L'un des trois groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali, Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) s'est scindé en deux, une partie de ses membres appelant jeudi à une "solution pacifique", au quatorzième jour de l'intervention militaire française au Mali. Cette annonce intervient alors que des organisations de défense des droits de l'homme ont demandé l'ouverture d'une enquête sur des accusations d'exactions commises par les troupes maliennes dans le centre du pays, tout particulièrement à l'encontre des communautés arabe et touareg, majoritaires au sein des groupes islamistes armés. Ces groupes, qui contrôlent depuis plus de neuf mois le nord du Mali, pilonnés depuis près de deux semaines par des frappes aériennes de l'armée française, ont affiché pour la première fois jeudi leurs divisions depuis le début de l'intervention de Paris. Le nouveau groupe se présente comme le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA), l'Azawad étant le nom que les Touareg donnent au Nord du Mali, en proie à des tensions indépendantistes depuis des années. "Le MIA affirme de la manière la plus solennelle qu'il se démarque totalement de tout groupe terroriste, condamne et rejette toute forme d'extrémisme et de terrorisme et s'engage à les combattre", affirme-t-il dans un communiqué reçu par l'AFP. "Composé exclusivement de nationaux (maliens) le MIA réaffirme son indépendance et sa volonté à aller vers une solution pacifique" à la crise au Mali, ajoute-t-il. Le nouveau groupe dit "occuper" la région de Kidal, à plus de 1.500 km au nord-est de Bamako, près la frontière nigérienne. Le MIA demande à Bamako et à Paris un "arrêt des hostilités" pour entamer un "dialogue politique inclusif", après le début le 11 janvier de l'intervention militaire française au Mali pour aider l'armée malienne à reconquérir le nord du pays, devenu en 2012 un sanctuaire pour les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda et où ils ont commis de nombreuses exactions au nom de la charia (loi islamique). "Aile modérée" d'Ansar Dine Ce nouveau mouvement, dont le secrétaire général Alghabasse Ag Intalla est issu d'une des grandes familles touareg de la région de Kidal, ancien négociateur pour Ansar Dine lors de la médiation burkinabé fin 2012, dit être issu de "l'aile modérée" d'Ansar Dine, groupe dirigé par un ex-rebelle touareg malien, Iyad Ag Ghaly. Depuis des mois, des médiateurs ouest-africains et algériens tentaient de dissocier Ansar Dine des deux autres groupes islamistes armés présents dans le nord du Mali, en grande partie composés d'étrangers: Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Sur le terrain, ces trois groupes sont pilonnés depuis 14 jours par les frappes aériennes françaises, visant en particulier leurs bastions de Gao et Tombouctou. Soldats français et maliens ont repris ces derniers jours les villes de Diabali (ouest), Konna et Douentza (centre) des mains des groupes islamistes armés. Mais les informations faisant état d'exactions commises par l'armée malienne se multiplient. Selon la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), qui accuse des soldats maliens d'avoir perpétré "une série d'exécutions sommaires", au moins 11 personnes ont été tuées à Sévaré (650 km au nord-est de Bamako). L'ONG Human Rights Watch (HRW), qui a réclamé l'envoi d'observateurs de l'ONU, a dit enquêter sur des "allégations d'exactions graves impliquant des membres de l'armée malienne". Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a appelé l'encadrement de l'armée malienne à être "extrêmement vigilant" envers les risques d'exactions. "L'armée doit être irréprochable et il ne saurait être question pour nous de cautionner des actes que nous reprochons aux terroristes", a déclaré le gouvernement malien dans un communiqué mercredi soir. Alors que plus de 2.300 soldats français sont déjà déployés au Mali, des soldats de la force africaine, dont le déploiement a été approuvé par l'ONU, ont commencé mercredi à se diriger vers le centre du Mali. Jusqu'à présent, l'armée française était la seule armée étrangère à être engagée dans la lutte contre les groupes armés. A Washington, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a d'ailleurs plaidé mercredi pour renforcer le soutien de Washington à la lutte contre les groupes islamistes armés au Mali, comparant la menace d'Aqmi à celle de Ben Laden et des attentats du 11 septembre 2001. "Les gens me disent tout le temps, Aqmi n'a pas attaqué les Etats-Unis. Oui mais avant le 11 septembre 2001, nous n'avions pas été attaqués sur notre territoire depuis, je crois la guerre de 1812 et Pearl Harbor", a-t-elle expliqué lors d'une audition très médiatisée au Sénat. AFP http://www.elwatan.com/depeches/mali-le-groupe-ansar-dine-se-scinde-un-nouveau-groupe-pret-a-negocier-24-01-2013-200743_167.php

"Les exactions de l'armée malienne entachent la reconquête du nord du pays"


France 24 DERNIÈRE MODIFICATION : 24/01/2013 - ANSAR DINE - ARMÉE FRANÇAISE - MALI - MNLA
© AFP Alors que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a appelé, mercredi, à la "vigilance" au Mali suite au récit d’exécutions sommaires par des soldats maliens, la FIDH réclame des "actions" sur le terrain pour éviter un bain de sang. Entretien. Par Assiya HAMZA (texte) Exécutions par balles ou à la machette, cadavres jetés dans des puits… Douze jours à peine après le début de l’opération Serval destinée à stopper la progression des islamistes en route vers le sud du Mali, les témoignages sur les exactions commises par les soldats de l’armée malienne se multiplient. Alertée par un ensemble de sources sur le terrain, la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) a évoqué, mercredi, "une série d’exécutions sommaires" dans l’ouest et le centre du Mali et réclamé la création "immédiate" d’une commission d’enquête indépendante. Invité de l’émission Politiques sur FRANCE 24, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a de son côté appelé à la "vigilance" tout en rappelant que François Hollande comptait sur "le sens des responsabilités des cadres de l’armée malienne pour éviter toute exaction". Interview avec Florent Geel, responsable Afrique de la FIDH, actuellement à Bamako. FRANCE 24 : Comment avez-vous pu établir l’existence des exactions évoquées au Mali ? Florent Geel : Nous avons un ensemble de sources, notamment journalistiques, que nous avons croisées et vérifiées sur le terrain depuis une dizaine de jours. Il s’agit de cas d’exécutions sommaires, notamment dans l’Ouest. La seule chose que nous n’avons pas encore faite, c’est prendre les pelles pour déterrer les corps. Il y a aussi le cas de l’enlèvement de l’imam Cheik Hama Alourou par des militaires maliens, le 21 janvier au soir, à Gnimi Gnama, un village entre Boré et Douentza. Pour l’instant, nous n’avons aucune nouvelle. REPORTAGE : À LA RENCONTRE DE DÉPLACÉS MALIENS Par Tatiana MOSSOT, correspondante France 24 Sur la trentaine de cas cités par la presse et par les témoins, nous avons pu déterminer l’identité de onze victimes. Une vingtaine d’autres cas est en cours de vérification. Quel est le profil des victimes ? F. G. : Les profils sont très divers mais ils se recoupent à travers les accusations de collaboration supposée avec les islamistes. À l’approche des djihadistes, notamment à Sévaré, certaines personnes n'ont pas caché une certaine forme d'enthousiasme. D’autres ont été accusées d’être des "infiltrés" parce qu’ils ont été arrêtés en possession d’armes. Il y a notamment des chauffeurs de bus qui ont été payés pour faire passer des armes. Lors des contrôles de l’armée, certains ont choisi de collaborer en montrant leur cargaison cachée sur le toit, mais pas tous. Ces derniers ont été exécutés. Les débordements ne sont-ils pas le fait de toute guerre ? Ne devait-on pas s’y attendre ? F. G. : On s’y attendait, compte tenu de l’évolution de la situation. On avait milité auprès du Conseil de sécurité de l’ONU pour que soient intégrés au sein de la résolution 2085 un certain nombre de mécanismes comme la formation des forces armées en droit international humanitaire et l'envoi d'observateurs. Malheureusement, avec l’urgence de l’intervention, les observateurs n’ont pas pu se déployer sur le terrain. On demande donc l’accélération de leur mise en place et une commission d’enquête internationale indépendante pour valider toutes les informations que nous avons recueillies. La CPI [Cour pénale internationale, NDLR] a, certes, été saisie mais il ne s’agit pas forcément de crimes contre l’humanité ou de crimes de guerre. Nous attendons également que les autorités maliennes et françaises communiquent davantage sur ces exactions, même si elles les ont condamnées. Il faut désormais des actes plus concrets comme des enquêtes, des sanctions contre leurs auteurs. C’est totalement contre-productif par rapport aux objectifs recherchés. Ces exactions entachent la reconquête du Nord et stigmatisent les populations alors qu’il s’agit de reconstruire l’État malien, son intégrité territoriale mais aussi le pays en tant que nation. REPORTAGE : L'AVANCÉE DES TROUPES FRANÇAISES ET MALIENNES VERS LE NORD Par Matthieu MABIN, envoyé spécial FRANCE 24 au Mali Quelle est la position des autorités maliennes et françaises sur la question ? F. G. : On alerte les autorités françaises depuis plusieurs semaines pour qu’elles tentent de mettre fin à ces exactions ou fassent pression sur les autorités maliennes. Tout le monde a l’air très concerné au niveau gouvernemental, mais maintenant il faut que ça se traduise sur le terrain. Certaines exactions qui ont été constatées se sont déroulées dans le camp militaire de Sévaré, selon nos informations. Soit il y a de la complicité, soit il y a une forme de couverture de ce qui s’est passé. Il est temps d’agir.

Les forces spéciales françaises protégeront les mines d'uranium d'Areva au Niger


ctuNiger Mercredi, 23 Janvier 2013 23:21
Le commandement français des opérations spéciales va envoyer des commandos et du matériel pour protéger les sites miniers d'Areva au Niger. Du jamais-vu. De manière très inattendue, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a donné son accord en début de semaine à une innovation majeure : dans un délai très rapide, la sécurité des principaux sites d'exploitation d'uranium de l'entreprise française Areva au Niger, à Imouraren, ainsi qu'à 80 kilomètres de là à Arlit, où cinq des actuels otages français du Sahel avaient été capturés par la katiba du chef radical islamiste Abou Zeid en septembre 2010. Jusqu'à présent, les forces spéciales françaises ne participaient pas directement à la sécurité d'intérêts privés. Des fusiliers marins n'appartenant pas aux unités de commandos marine intégrées au commandement des opérations spéciales participent néanmoins à la sécurité de navires - notamment des thoniers - naviguant dans les zones infestées de pirates, dans l'océan Indien et dans le golfe de Guinée. Facteurs de risque accrus La décision d'accorder la protection des forces spéciales à Areva a été prise à la suite de la tentative de sauvetage ratée de l'otage de la DGSE Denis Allex en Somalie, mais aussi après la prise d'otages d'In Amenas en Algérie. Les autorités françaises sont persuadées que ces deux événements s'ajoutant au lancement de l'opération Serval au Mali ont considérablement accru les facteurs de risque sur les installations françaises, y compris industrielles et minières, dans la région. L'extraction d'uranium au Niger est absolument stratégique pour Areva, aussi bien pour l'alimentation des centrales nucléaires françaises que pour la vente de cette précieuse matière à ses clients étrangers. Facteur aggravant, selon le gouvernement français et l'entreprise : elle doit accroître son personnel de façon considérable pour exploiter une nouvelle mine, ce qui fera passer ses effectifs de 25 personnes à plus de 300. La victoire d'EPEE Voici plusieurs mois que les principales entreprises françaises de sécurité privées, qui emploient essentiellement d'anciens militaires, lorgnaient sur le juteux contrat qu'Areva se préparait à passer. Il s'agissait, selon nos informations, de remplacer la société actuellement chargée de ce contrat de protection, EPEE, que dirige Jacques Hogard. L'appel d'offres aurait été lancé par la direction générale du groupe, sans passer par la direction de la protection du général Jean-Michel Chéreau. Selon nos sources, Areva estimait que EPEE ne faisait plus l'affaire depuis l'enlèvement de ses employés à Arlit. Toutes les entreprises de la place attendaient l'ouverture des enveloppes de l'appel d'offres, auquel les sociétés Amarante, Eris, Géos, Opos, Risk & Co, Scutum Security First, entre autres, avaient répondu. Le marché visait à fournir, pour 4 millions d'euros par an, seize personnels de sécurité français expatriés, destinés à encadrer des équipes locales. Mais Jacques Hogard, le patron d'EPEE, faisait valoir d'autres arguments... Confirmation de la Défense Selon lui, la sécurité d'Areva sur place devait dépendre de son entreprise de sécurité EPEE, renforcée par des forces militaires nigériennes et des forces spéciales françaises. C'est la solution que le gouvernement de François Fillon avait refusée et que celui de Jean-Marc Ayrault vient d'accepter. Les forces spéciales françaises n'interviendront pas gratuitement, et Areva se verra présenter une facture, sans doute assez salée. Contactée le 23 janvier, EPEE n'a pas rappelé Le Point. Mais verra sans aucun doute son contrat renouvelé. Areva nous a dit "ne pas répondre aux questions relatives à sa sécurité". Une source au ministère de la Défense a confirmé l'envoi de forces spéciales au Niger pour sécuriser les sites d'Areva, mais s'est refusée à toute autre précision. Le Point http://www.actuniger.com/societe/310-societe/5271-les-forces-speciales-francaises-protegeront-les-mines-duranium-dareva-au-niger.html

Mali : des soldats maliens accusés «d’exécutions sommaires» par la FIDH/RFI


MALI / DROITS DE L’HOMME - Article publié le : mercredi 23 janvier 2013 - Dernière modification le : mercredi 23 janvier 2013
Les ONG craignent que les civils soient les premières victimes de la crise au Mali. REUTERS/Joe Penney Par Ursula Soares Les accusations d’exactions à l'encontre des soldats de l’armée malienne dans l’ouest et le centre du Mali se multiplient. La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a accusé, ce mercredi 23 janvier, des soldats maliens d’avoir perpétré « une série d’exécutions sommaires » et réclamé la création « immédiate » d’une commission d’enquête indépendante. La France appelle l’armée malienne à la « vigilance ». La FIDH se dit fortement préoccupée par la multiplication des exécutions sommaires et autres violations des droits humains commises par des soldats de l’armée malienne, en guerre avec la France contre des groupes islamistes armés au Mali depuis treize jours. Après avoir enquêté sur ces cas, l’organisation de défense des droits de l’homme indique que ces exactions ont été commises à partir du jeudi 10 janvier 2013, particulièrement à Sévaré, Mopti, Nioro et d’autres localités situées dans les zones d’affrontements. La FIDH réclame la mise en place « immédiate » d’une commission d’enquête indépendante afin d’établir l’ampleur des faits et sanctionner les auteurs. A Sévaré, à 650 km au nord-est de Bamako, au moins 11 personnes ont été exécutées dans le camp militaire, à proximité de la gare routière et près de l’hôpital, précise la FIDH qui ajoute que des informations crédibles font état d’une vingtaine d’autres cas d’exécutions dans la même localité où « les corps auraient été enterrés en toute hâte ». Dans la région de Nioro (ouest), des Maliens d’origine touarègue ont été exécutés par des soldats maliens, affirme l’ONG qui fait aussi état de l’enlèvement de l’imam Cheik Hama Alourou par des militaires maliens, le 21 janvier, à Gnimi Gnama, un village entre Bore et Douentza (à l’est de Sévaré). A Bamako, la FIDH dénonce par ailleurs des « actes de pillages et d’intimidations » commis par l’armée malienne lors de perquisitions, dans la semaine du 14 janvier. Selon Florent Geel, responsable Afrique de la FIDH, actuellement au Mali, interviewé par RFI, ces exactions visent tout particulièrement les communautés arabe et touarègue, très largement majoritaires au sein des groupes islamistes armés. Florent Geel Responsable Afrique de la FIDH Il y a, très clairement, un ciblage de certaines populations, en l’occurrence les Touaregs ou assimilés. Écouter (01:01) 23/01/2013 par Marie-Pierre Olphand La France appelle à une extrême « vigilance » La France prend très au sérieux les risques d’exactions qui pourraient être perpétrées pendant les opérations militaires en cours au Mali. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a appelé, ce mercredi 23 janvier, l’encadrement de l’armée malienne à être « extrêmement vigilant » envers ces risques car leur « honneur est en cause ». Jean-Yves Le Drian Ministre français de la Défense Les Touaregs sont nos amis, sauf ceux qui se sont laissés embrigader par des groupes terroristes que nous condamnons totalement. Écouter (00:45) 23/01/2013 par RFI

mercredi 23 janvier 2013

Conte Touareg _Algerie,Libye,Niger,Mali_Toumast





Mise en ligne le 18 oct. 2010
« Hier au soir, mon fils, en voyant ces dunes ou nous avons installé notre camp pour la nuit j'ai peut être oublié que tu étais encore très jeune et je pense que tu me demanderas un jour de te répéter ce que je disais dans la douceur du soir. Pour te permettre de penser à autre chose et tout en étant encore ce matin ensemble au milieu de ces belles étendues de sable je vais te raconter une histoire sur l'amitié que tu comprendras bien facilement car c'est l'histoire de la vie. »

Alakhbar | Guerre Mali: Tawassoul pour un cessez-le-feu immédiat

Alakhbar | Guerre Mali: Tawassoul pour un cessez-le-feu immédiat

Exactions au Mali: vers un « nettoyage ethnique » du nord?


Ambroise Védrines-Slate Afrique «Je n’ai aucune nouvelle, je m’inquiète vraiment» lâche Abdallah à l’autre bout du téléphone, la voix fébrile. «Depuis 3 ou 4 jours, le réseau ne passe plus avec le nord. Je ne sais pas comment va ma famille, ce qu’ils vivent» explique le jeune touareg, exilé depuis maintenant dix mois à Bamako, la capitale du Mali. Il a fui, comme tant d’autres, les épisodes douloureux de la prise du Nord-Mali par les mouvements islamistes et les indépendantistes touaregs du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) au printemps 2012. Après avoir pu maintenir le contact pendant de longues, trop longues semaines avec sa famille restée au nord, les nouvelles se sont faites de plus en plus rares. Et désormais, plus rien. Il faut dire que sa crainte s’est accentuée depuis l’intervention militaire franco-malienne, et les témoignages dont il a eu vent ces derniers jours. Même s’il soutient pour sa part l’initiative de la guerre, il redoute aujourd’hui les exactions commises par l’armée malienne.
Des images de corps à peine enterrés et des témoignages de véritable chasse à l’homme, où des puits servent désormais à entasser les cadavres de supposés djihadistes, arrivent peu à peu du front, notamment de Sévaré au centre du pays. Autant de nouvelles inquiétantes pour les populations, qui craignent désormais de possibles exactions contre les communautés touaregs, maures et arabes présentes au Nord-Mali. L’un des puits de Sévaré où sont entassés les corps des djihadistes présumés. Capture écran JT France 2 22/01 «Cela fait cinquante ans que l’armée malienne commet des exactions dans le nord» Pour l’historien Pierre Boilley, directeur du Centre d’Etudes des Mondes Africains (Cémaf) et spécialiste des Touaregs du Mali, les exactions commises par l’armée malienne à Sévaré ne sont pas une surprise. «En tant qu’historien, j’observe les actions de l’armée malienne depuis les années 1960, et de fait cela fait 50 ans que l’armée malienne commet des exactions dans le nord. Celles qui ont eu lieu pendant la révolte touareg de 1963-64, puis celles de 1990, et aujourd’hui aussi». Une situation qui est due selon lui à plusieurs raisons, comme par exemple le manque de formation de l’armée malienne, «qui n’est pas très portée sur la question des droits de l’Homme». «Le second problème est qu’elle (l’armée malienne ndlr) est composée très majoritairement de gens du sud. Et je crois que chez certains éléments, un racisme existe au sein de cette armée contre les gens du nord, et surtout un amalgame entre les rebelles, les salafistes et ceux qui ont la peau blanche pour faire court.» Au-delà de la seule armée malienne, le problème du rejet entre nord et sud touche aussi la société malienne dans son ensemble. Début février 2012 déjà, une marche de protestation contre la prise d’Aguelhok par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) avait dégénéré à Bamako. «Des débordements ont eu lieu, on a échappé de peu au pogrom contre les Touaregs, heureusement qu’il n’y a pas eu de morts. Mais la réaction des «peaux blanches», Arabes et Touaregs, a été significative de la peur qui règne : en quelques jours, toute cette population est partie de Bamako pour se réfugier dans les pays voisins» rappelle Pierre Boilley. Le MNLA craint un véritable «nettoyage ethnique» au Nord-Mali Le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), qui avait déclaré l’indépendance du nord du Mali au mois d’avril 2012, craint qu’aujourd’hui l’armée malienne ne se venge de sa défaite de l’année dernière, en multipliant les exactions et dérapages à l’encontre les populations présentes au Nord-Mali. Une occasion de laisser exploser son désir de revanche, face à des Touaregs qu’elle accuse d’avoir mis le pays en péril. «Le Mali et son armée ont déjà interprété la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU (résolution 2085 qui a donné son feu vert à l’opération Serval ndlr) comme un blanc-seing pour opérer un nettoyage ethnique dans l’Azawad (Nord-Mali)» affirme de cette manière Hamma Ag Mahmoud, responsable des relations internationales au MNLA. Selon lui, tout a été mis en œuvre depuis le début de la crise pour faire l’amalgame entre les islamistes et les Touaregs qui vivent au nord du pays. «On a observé depuis la débâcle de l’armée malienne, que les pouvoirs publics à Bamako ont transformé la Radio Mali, la télévision nationale (ORTM) et les journaux en instruments de haine et de propagandes raciales et ethniques.» Bien qu’il juge «l’intervention contre le terrorisme nécessaire», Hamma Ag Mahmoud accuse la France de porter une part de responsabilité dans les exactions commises aujourd’hui par l’armée malienne. «L’intervention française a eu pour conséquences des meurtres et exactions en série (…) Il est certain que la note à payer aujourd’hui sera infiniment plus lourde, et la France, quoi qu’on en dise, portera la coresponsabilité des crimes commis pendant l’intervention.» poursuit le responsable du MNLA. Nord et sud du Mali, une mésentente insurmontable? Comment le Mali peut-il sortir de l’impasse? Pour beaucoup, il ne suffira pas de reconquérir le nord pour que les problèmes disparaissent du jour au lendemain. Car la césure entre nord et sud provoque régulièrement des tensions politiques et militaires, et ce depuis l’indépendance de 1960. Face à l’échec relatif des différents pactes et accords qui ont été signés suite aux révoltes Touaregs des années 1960 et celles des années 1990 et 2000, l’historien Pierre Boilley explique que la seule solution durable se fera avec l’ensemble de la communauté internationale. «Il faudra bien qu’un jour où l’autre, tout le monde se mette autour de la table et discute des problèmes relatifs au nord du Mali. Tout le monde, c’est à dire l’ensemble des communautés du nord, les populations du sud, l’Etat (sans militaires putschistes…) et qu’on trouve un arrangement institutionnel durable sous l’égide et la garantie de la communauté internationale. Il n’y a pas d’autres possibilités pour que le problème ne ressurgisse un moment ou un autre.» Reste à savoir quel pourrait être le rôle de la France dans ce processus, qui se borne pour l’instant à vouloir aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale. Un premier pas qui, à lui seul, ne suffira pas. «Pour sortir de l’impasse, et que le Mali recouvre son intégrité, il faut effectivement commencer par évincer les salafistes du jeu (…) Outre la France, il faut que toute la communauté internationale s’implique, que les pays africains aussi, notamment les voisins du Mali, décident de se mettre ensemble autour de la table des négociations. Une large conférence sur le nord du Mali est nécessaire. » Ambroise Védrines,http://blog.slateafrique.com/maligraphe/2013/01/23/exactions-au-mali-vers-un-nettoyage-ethnique-du-nord/ ———————————— A lire aussi Intervention au Mali: le retour en grâce de la Françafrique Une CAN 2013 pleine de symbole pour le Mali Nord-Mali: le Nigeria ne sortira pas indemne de l’opération Serval 23 janvier 2013

Exactions au Mali : « C’est exactement ce que l’on craignait »


Sarah Halifa-Legrand-Nouvel Observateur 23-01-2013 Mis à jour à 18h27 L’armée malienne se serait rendue coupable d’exactions dans les villes reconquises. Le risque était prévisible. On ne pourra pas dire qu’on n’a pas été prévenu. Des soldats maliens se seraient rendus coupables d’exactions, notamment d’exécutions sommaires, dans les villes reprises aux djihadistes, d’après plusieurs témoignages dont la presse et des ONG (HRW, FIDH) se sont fait l’écho. Représailles, chasse à l’homme, conflit ethnique… « C’est exactement ce que l’on craignait : on n’a pas cessé d’avertir sur les risques humanitaires d’un afflux de réfugiés et les dangers d’un nettoyage ethnique. La situation va être difficile à gérer maintenant », s’agace un diplomate occidental à Bamako. « La France a bousculé le calendrier, du coup de nombreux aspects ne sont toujours pas au point : le concept opérationnel, la formation de l’armée malienne, la préparation des troupes africaines de la MISMA et la protection des civils. Tout cela reste d’actualité alors qu’on est désormais dans l’urgence », conclut-il.
Un soldat malien à un check-point à l’entrée du bourg de Diabaly (Jerome Delay/AP/SIPA) Les avertissements de l’Onu Le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon, le premier, l’a martelé à chaque rendez-vous sur le Mali depuis juillet dernier. Dans un rapport adressé au Conseil de sécurité de l’Onu fin novembre, il avait fait part de ses préoccupations en des termes alarmistes : « Si une intervention militaire dans le Nord n’est pas bien conçue et exécutée, elle pourrait aggraver une situation humanitaire déjà extrêmement fragile et entraîner également de graves violations des droits de l’homme ». Elle pourrait aussi, s’inquiétait-il, « ruiner toute chance d’une solution politique négociée à la crise ». Rencontrée en septembre dernier, une élue du Nord avertissait déjà, pleine de hargne : « Les Noirs se vengeront des Blancs, de ces Touaregs et de ces Arabes par qui le mal est arrivé. Ils se vengeront des Touaregs indépendantistes du MNLA qui nous ont causé tous ces problèmes en amenant les djihadistes avec eux et de tous ceux qui se sont alliés aux islamistes étrangers ». Le risque de représailles est d’autant plus fort que les ressentiments liés à ce conflit viennent s’ajouter à ceux du passé, jamais digérés. Car le Nord a déjà été le théâtre de violences intercommunautaires et raciales. Dans les années 90, des milices pro-gouvernementales avaient massacré des dizaines de civils à la « peau claire », touaregs et arabes. A Paris, on est depuis longtemps conscient du danger. « Il est indispensable de ne pas avoir une vision uniquement sécuritaire, il y a un travail politique substantiel à faire avant une intervention », jugeait en octobre un connaisseur du dossier. « Il ne faut pas que l’armée malienne aille au Nord pour bouffer du Touareg », avait-il crûment ajouté. Une nécessaire « police » Et pourtant. « Les Français y sont allés franco, sans se retourner, avec pour seul discours apparent ‘la guerre contre les terroristes’ », remarque Yvan Guichaoua, enseignant-chercheur à l’université d’East Anglia. « Mais, poursuit-il, au Sud et surtout au Nord, les lignes de fractures exacerbées par la guerre sont telles qu’en dehors du combat strictement militaire contre ceux qui ont voulu prendre Sevare, il faudrait idéalement pouvoir compter sur un travail de police susceptible de prévenir des règlements de comptes d’ordre parfois privé. Or, pour être efficace, ce travail de police requiert la confiance des populations locales et exige de ne pas les ériger en ennemies ayant nécessairement collaboré avec ‘l’occupant’. » La dernière résolution des Nations unies, la 2085 du 20 décembre qui autorisait, sous conditions, le déploiement d’une force internationale au Mali, prévoyait justement que l’Onu envoie sur place des observateurs « pour surveiller le respect du droit international humanitaire et du droit des droits de l’homme dans le cadre des opérations militaires menées dans le nord du Mali ». Bamako pointé du doigt La France sait que de telles exactions entacheraient nécessairement son intervention et pourraient dangereusement éroder le soutien dont elle bénéficie depuis qu’elle a lancé son opération le 11 janvier. Mais « on n’a pas de confirmation d’exaction », rétorque un diplomate français, sur la défensive. Le ministre de La Défense Jean-Yves Le Drian, reconnaît cependant qu’ »il y a des risques ». Mais il renvoie, non sans raison, la responsabilité à Bamako : « Il faut être extrêmement vigilant et le président de la République (François Hollande) compte sur le sens des responsabilités des cadres de l’armée malienne pour éviter toute exaction ». A Paris, on convient néanmoins que « notre intervention militaire nous responsabilise sur l’ensemble du dossier malien, sur les questions de sécurité mais aussi sur les questions politico-développement ». http://tempsreel.nouvelobs.com/guerre-au-mali/20130123.OBS6349/exactions-au-mali-c-est-exactement-ce-que-l-on-craignait.html —————————– Sur le même sujet » MALI. « Il y a des risques » d’exactions, reconnaît Le Drian » MALI. Soldat à la tête de mort : la photo qui fait polémique » Le salafisme, qu’est-ce que c’est ? Uncle Obs vous explique » Qu’est ce que… la Françafrique ? Uncle Obs vous explique

Assan Midal Alousseini Ada Maiga URGENT: 3 informations à vérifier!!! 1) Le MNLA entre en jeu et contrôle militairement Ménaka et Andarboukane, Tessi et Talatay depuis hier. ( Source: personnes réfugiées au Niger depuis ce matin); 2) Viole collectif par des soldats de femmes touareg (forgerons) et enlèvement de leurs maris et fils par l'armée dans un village situé à moins de 10 km de sévaré. (Source: des jeunes servants dans la milice Gandokoye basée à sévaré); 3)Des femmes de teints clair séquestrées depuis 3 jours par des soldats tenant un Tcheck-point sur le tronçon Sevaré- Bandiagara. Elles seraient descendue d'un bus alors qu'elles tentaient de se réfugier au Burkina Fasso voisin.


Le MNLA tente de revenir dans le jeu malien


Par Tanguy Berthemet, Thierry Oberlé Mis à jour le 23/01/2013 à 14:59 | publié le 22/01/2013 à 19:16 Réactions (6)
Des rebelles touaregs du MNLA, lourdement armés, se déplacent dans le nord du Mali en octobre 2011. Crédits photo : STR/EPA/MAXPPP Ce mouvement touareg a joué un rôle décisif dans la conquête du Nord avant d'être supplanté par des islamistes. À Sévaré À mesure que l'armée malienne, appuyée par des forces spéciales et l'aviation françaises, progresse vers le nord du pays, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) rêve de revenir dans le jeu. Composé pour l'essentiel de Touaregs, le MNLA a conduit en mars dernier l'offensive qui a permis la conquête du Nord malien par la rébellion. Puis, au fil des semaines, ce mouvement laïque et indépendantiste a été peu à peu écarté au profit de groupes islamistes. La perte de Gao, sa ville QG, en mai, après un affrontement avec le Mujao, a achevé de le marginaliser. «Ils n'ont plus les moyens financiers de retenir leurs combattants. D'un point de vue militaire, le MNLA n'existe plus», soulignait alors un diplomate. Restait la puissance politique. La ­ France et certains pays africains, séduits par la laïcité affichée du mouvement, ne négligent pas le soutien que pourrait représenter le MNLA dans le contrôle du grand Nord malien après la fin des opérations militaires. «Nous sommes prêts à nous engager dans le combat et dans l'après. De toute façon, rien ne peut se faire sans nous», souligne Moussa ag Acharatoumane, le bras doigt du chef du MNLA, ­Bilal Ag Cherif. Soutien à peine caché d'Alger La remise sur pied du MNLA, silencieux depuis des mois, a été symbolisée par un congrès qui s'est tenu la semaine dernière à Tin Zaouten, dans le Sud algérien. Le mouvement assure avoir massé des troupes dans la zone des trois fron­tières, aux confins de l'Algérie, de la Mauritanie et du Mali. «Nous n'attendons plus que du matériel et de l'es­sence pour prendre à revers les islamistes», souligne le bras droit. Dans cette perspective, le MNLA dispose du soutien à peine caché d'Alger. La puissance régionale, après avoir longtemps misé sur Ansar Dine et son leader, Iyag ag Ghaly, semble jouer la carte MNLA pour conserver son influence dans le nord du Mali. D'un point de vue diplomatique, le MNLA s'active. Il affirme que Bilal Ag Cherif pourrait se rendre prochainement à N'Djamena pour y rencontrer le président Idriss Déby. Le Tchad a promis d'envoyer 2000 soldats. Ces derniers ne devraient officiellement pas entrer au Mali mais rester au Niger pour surveiller l'immense frontière entre les deux pays. Mais le MNLA dit disposer d'hommes dans cette région. Une coopération entre le Tchad et les rebelles touaregs est-elle envisageable dans cette zone, notamment autour de Gao? L'initiative, si elle se réalise, serait bien vue par Paris. Revendications d'indépendance Dans un même temps, le MNLA assure avoir ouvert des discussions à Ouagadougou avec le médiateur de la crise malienne, Djibrill Bassolé, pour négocier avec le gouvernement de Bamako. Le retour du MNLA est encore loin d'être une réalité. Car le mouvement n'a en rien changé ses revendications d'indépendance. «Nous sommes contre l'intervention telle qu'elle se déroule. L'armée malienne ne doit pas mener les choses dans notre territoire», dit Acharatoumane. Le rapprochement avec l'Algérie a également provoqué de profondes scissions dans le mouvement. «Nous n'approuvons pas l'idée de se mettre sous le parrainage de l'Algérie qui nous a envoyé Ansar Dine et Aqmi», dit Hama ag Mahmoud, réfugié, lui, en Mauritanie. La dernière difficulté se trouve à Bamako. Une collaboration avec les Touaregs sera délicate tant le MNLA apparaît comme le grand responsable de la crise, aux yeux des autorités maliennes. «L'Offre d'aide du MNLA qui a été formulée, je la reçois avec beaucoup de circonspection», a expliqué Tieman Coulibaly, le ministre des Affaires étrangères malien. La France frappe Aqmi à Tombouctou La France s'est attaquée directement à Aqmi, le plus important des trois groupes islamistes qui occupent le nord du Mali, en visant mardi «un centre de commandement des terroristes» près de Tombouctou, au nord-ouest. La France a dans le même temps bénéficié d'un soutien concret des États-Unis: «Nous avons commencé à affréter par les airs de l'équipement et du personnel de la France vers le Mali», a indiqué un porte-parole de l'armée américaine. Washington fournit déjà une aide en matière de renseignements, mais a exclu l'envoi de troupes. Onze jours après le début de l'intervention française, le chef d'état-major de l'armée malienne a estimé que la «libération» de Gao et Tombouctou, deux des principales villes du nord du Mali, pourrait «ne pas prendre plus d'un mois». À Diabali et Douentza, villes reprises lundi aux islamistes, l'armée française s'est retirée après les combats pour en laisser le contrôle à l'armée malienne. De nouveaux pays ont répondu aux demandes d'aide de la Cédéao pour le déploiement d'une force au Mali qui, à terme, sera composée de quelque 6000 soldats africains. L'Union européenne a proposé d'organiser une réunion sur le Mali le 5 février à Bruxelles, avec la participation de l'Union africaine, de la Cédéao et de l'ONU. LIRE AUSSI: » La lutte sans fin d'Alger contre les «terros» » La France encore bien seule dans la bataille malienne » Mali: les islamistes lancent une contre-offensive Par Tanguy Berthemet http://www.lefigaro.fr/international/2013/01/22/01003-20130122ARTFIG00602-le-mnla-tente-de-revenir-dans-le-jeu-malien.php