TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne.
Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
mardi 13 mars 2012
MALI / MAURITANIE -
Article publié le : mardi 13 mars 2012 - Dernière modification le : mardi 13 mars 2012
Raid de l’aviation mauritanienne au Mali contre des membres d’Aqmi
Le raid de l'aviation mauritanienne a eu lieu dimanche 1 mars 2012 à Toual, à 65 kilomètres environ de Tombouctou.
L’aviation mauritanienne a mené en fin d’après-midi, dimanche 11 mars 2011, un raid au Mali contre une colonne de combattants d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), à Toual, à 65 kilomètres environ de Tombouctou. Le raid a visé le groupe qui avait relâché la veille un gendarme mauritanien en échange de la libération d'un Malien, membre présumé d'Aqmi. Le bilan de l’opération est encore flou.
Selon des sources mauritaniennes et maliennes, le raid a été mené par deux avions de combat, dimanche 11 mars 2012, aux environs de 17h00. Le bombardement a été effectué près de la localité de Toual, à environ 65 kilomètres de Tombouctou. L'aviation mauritanienne, qui serait partie de sa base de Nema, près de la frontière malienne, avait pour cible une colonne de combattants d'Aqmi, plus précicément des membres de l'unité Serya de al-Fourqane. Son chef, Yahya Abou al-Hammam, a échappé au raid.
Le bilan de cette opération est encore très flou. Une source militaire mauritanienne, citée par l'AFP, affirme que deux membres d'Aqmi ont été blessés et quatre véhicules détruits. Une source diplomatique jointe par RFI parle de deux morts dans les rangs des jihadistes. Par ailleurs, selon nos informations, un homme est actuellement soigné à l'hôpital de Tombouctou après avoir été légèrement blessé. Une enquête serait en cours pour savoir s'il appartient à Aqmi ou bien s'il s'agit d'une victime collatérale.
Cette opération a été lancée en vertu du droit de poursuite de l'armée mauritanienne sur le territoire malien et Bamako n'aurait pas été prévenu en amont. Le raid a visé le groupe qui avait relâché samedi 10 mars dernier un gendarme mauritanien en échange de la libération d'un Malien, membre présumé d'Aqmi. Selon un spécialiste de ce dossier, Nouakchott a voulu, par cette attaque aérienne, envoyer un message de fermeté alors que la veille, la Mauritanie transigeait avec les jihadistes.
Ce n'est pas la première fois que l'armée mauritanienne intervient sur le territoire du voisin malien. Sa dernière opération remonte à la fin octobre 2011 lorsqu'elle avait attaqué des positions d'Aqmi dans la forêt du Wagadou, située dans l'ouest du Mali.
De plus, l'un des chefs d'al-Qaïda au Maghreb islamique séjournerait en Libye depuis quelques semaines. L’information a été confirmée à l'Agence France-Presse par deux sources sécuritaires. L'Algérien Mokhtar Belmokhtar serait sur le territoire libyen pour se procurer des armes.
- Pouvons-nous connaître les circonstances dans lesquelles a eu lieu la prise de Tessalit ?
Nous avons positionné à Tessalit, une ville très proche de la frontière algérienne, en début de la journée du 11 mars. Vers 17h, nous avons donné l’assaut au camp militaire d’Amachach qui comptait plusieurs centaines de soldats, officiers ainsi que des civils, notamment des familles de militaires. Ces derniers ont préféré prendre la fuite au lieu de riposter. Ils ont abandonné le camp. Nous nous sommes accrochés avec eux, lors de la course-poursuite. Nous avons capturé douze militaires, parmi lesquels trois officiers. Beaucoup de soldats se sont égarés dans le désert parce qu’ils ne connaissent pas la région. D’autres ont pris la fuite en direction de la frontière algérienne. En tout, nous avons trente militaires en otages dont trois officiers.
- Les autorités maliennes ont affirmé hier que la prise de Tessalit par le MNLA était le fait d’un retrait tactique des militaires. Qu’en est-il au juste ?
De quelle tactique parlent-ils ? Dès qu’ils ont vu nos troupes arriver, ils ont fui dans le désert et vers la frontière algérienne. Pour nous, il s’agit d’une désertion. L’armée malienne était incapable de prendre une initiative.
- Bamako accuse le mouvement d’avoir bénéficié de l’aide d’Al Qaîda dans les attaques de ses forces armées au nord. Qu’en est-il au juste ?
Le gouvernement tente de masquer ses échecs en nous accusant d’être aidés par Al Qaîda. Il veut justifier son incapacité à faire face à nos combattants.
- Pourtant votre mouvement agit sur un terrain où évolue également Al Qaîda…
Pour l’instant, nous n’avons pas encore rencontré de terroristes. Dans nos différents communiqués, nous avons beaucoup insisté sur ce point précis. Nous ne voulons ni militaires ni terroristes sur notre territoire.
- Deux mois après le déclenchement de la rébellion, où en êtes-vous sur le terrain ?
Nous sommes sur le point de récupérer tout le territoire de l’Azawad. Il nous reste la partie frontalière avec le Burkina Faso que nous espérons prendre très prochainement. L’autodétermination de notre région est très proche. Le bilan est à ce titre significatif. Nous avons récupéré une grande quantité d’armements et capturé une trentaine de militaires.
- Mais vous avez enregistré des pertes…
Malheureusement oui. Nous comptons vingt martyrs en deux mois et des blessés légers. L’armée malienne est en train de fuir ses positions. Elle a subi de lourdes pertes dans ses rangs.
-Pensez-vous que cette revendication est acceptée par les pays limitrophes dont la majorité a refusé la partition du Mali ?
Nous ne pouvons pas revenir sur notre revendication qui émane de toute la base du mouvement et de la population de l’Azawad, constituée non pas de Touareg uniquement, mais de deux autres communautés dont les Arabes. Pour l’instant, les avis sont partagés, mais nous espérons que les pays de la région comprennent nos aspirations. Nous comptons beaucoup sur le soutien de l’Algérie, d’autant que la région de l’Azawad l’a beaucoup aidée durant sa guerre de Libération. Nous ne voulons rien d’autre que de disposer de notre territoire et de notre destinée. Il suffit de faire la route du nord à Bamako pour comprendre que nous ne partageons rien avec Bamako, ni la géographie ni le climat et encore moins les communautés ethniques. Nous voulons récupérer nos terres, rien de plus.
- Ne craignez-vous pas que cette autodétermination fasse tache d’huile et ouvre la voie à la partition de certains pays, comme c’est le cas pour la Libye, où des tribus de l’Est ont annoncé leur autonomie par rapport à Tripoli ?
Nous, nous parlons de l’Azawad et nous refusons la comparaison de notre mouvement avec ce qui se passe en Libye. Nous respectons les positions politiques des uns et des autres. Notre but est l’autodétermination de l’Azawad, qui s’étend sur 850 000 km2.
- Pourtant, c’est de ce pays que vous avez renforcé vos moyens militaires, notamment avec le retour d’anciens loyalistes d’El Gueddafi ?
Ce n’est pas vrai. Ceux qui sont revenus de Libye n’ont pas ramené des armes. Ce que nous possédons, nous l’avons pris à l’armée malienne à l’issue de nombreuses attaques. Le MNLA a été créé par les membres de la communauté de l’Azawad, et ses moyens militaires ont été acquis grâce à nos combattants qui étaient sur le terrain.
- Est-il vrai que l’organisation de Ayad d’Ag Aghaly agit sur le même terrain d’Al Qaîda ?
Ayad est en train de récupérer les jeunes Maliens enrôlés dans les rangs d’Al Qaîda. Il n’a rien à avoir avec l’extrémisme religieux. C’est un homme qui veut redonner à l’islam sunnite sa place dans la région. Les idées qu’il défend sont celles que partage une bonne partie de la population locale.
Nous vous informons que deux Jeunes membre du MNLA ont été arrêté il y a de cela 05 jours à Tinzawaten a bord d'un véhicule après une pénétration de l'armée algérienne à Tinzawaten (Achbrach). Il s'agit de:
-AKHMAD AG ALFAKI .Ingénieur statisticien et Prof de Mathématique.
Tous deux, professeurs au lycée Attaher Ag Illy de Kidal. Les deux jeunes ont été arrêtés sans aucun motif depuis 05 jours et on a plus de leurs nouvelles.
last week a young Tuareg, Mohamed Ahmed (Med Tinariwen) had been arrested by the algerian authorities under suspicious circumstances in the city of Tamanrasset in southern Algeria.
it is still not clear where he is or for what reason he had been arrested. for solidarity may please join the facebook group *la liberté pour Mohamed Tinariwen*.
*merci*thank you*tanemert*
image: Med Tinariwen
Tuareg Connections
West Africa, a growing powder-keg
A. Niger
Inhabited in the west (Niamey-Tillabery-Dosso-Téra) by Djermans and Sonraïs and in the east (Diffa-Bilma-Dirkou) by Kanuris and Toubous and in the north (Agadez-Tahoua-Arlit) by Tuaregs and Arabs, all of whom practice a moderate Islam, one called weak by extremists and preachers (du 25ème heure?). The center of Niger (Maradi-Zinder-Illéla-Dogon Doutchi) is the fief of ethnic Hausa, many of whom practice Salafi Islam that has grown more radical since the 1990’s, and has given birth to several sects, the best-known of which is Boko Haram which operates near the border Nigeria shares with Niger, Cameroon, and Chad, where merchant Hausa have been operating for centuries.
B. Three scenarios, one possibility
1. A relationship between AQIM and Boko Haram was first established in 2010 according to regional intelligence experts and recently by a senior officer in the Nigerian Air Force during the ECOWAS conference and during a Maghreb-Sahelian meeting in Nuakchott last month.
For natives of the two countries or people who know well the Niger-Nigerian social landscape it is nothing new, knowing that the same ethnic group lives on both sides of the border and knowing the ramifications that the Nigeriens long ignored, an attitude that shocked the Nigerians who reproached Niger for serving as a rear-base for Boko Haram along the lines of the “deal” between the Malians and AQIM. This deal consists of closing their eyes to the actions of terrorist groups who pledged allegiance in return for sparing a “friendly” territory.
2. As in Mali with AQIM, for the last 10 years this “deal” has lasted with Boko Haram, who organized, trained, and reinforced their presence in the great urban centers of Maradi, Zinder, Sarnaoua, Téssaoua, Dan-Barto, Mayayi, Dakoro, Guidan Roumji, Illéla, Keïta, Dakoro, where the sect financed tens of thousands of mosques between 1996 and 2012. This phenomenom has grown so much that the Islamists began early in the 2000’s to “invest” and to preach more and more in the northern, majority Tuareg regions, and more to the west in the majority-Djerma regions in order to “bring back” the “wayward sheep of Niger to the straight path”.
These often aggressive preaching campaigns, including in Niamey, began to attract hundreds of thousands of out of work and hopeless people who began to style themselves as “Satz,” “Moallem,” or “Malam”, meaning professor or teacher or missionary of the Izala sect, which descended from the salafi/Wahhabi current imported from the Gulf countries during the 1980’s. The all-attentive eye of the West African politicians, happy to pass off responsibility for the idle youth, to whom they could propose no other alternative following the “structural adjustments” put forth by the IMF after the 90’s.
The consequences are visible on the ground – in 15 years, Nigerien, Senegalese, Guinean women, like Malians, found themselves with a new way of dressing and styling, with the Hijab, long scarves, and more and more the Burqa, notably in Niamey, Bamako, Conakry, Dakar, Nuakchott, and the areas that had until then been spared like Agadez, Tahoua, Gao, Nouadhibou, Maiduguri, Jos, Abuja, Lagos, Casamance and including certain cities in Burkina recently contaminated by the Salafist frenzy that has spread with stunning rapidity throughout the community of West African states.
3. The passiveness with which the governments of the region observe this phenomenon and feign ignorance of the communicating vessels or the “tolerance” of the 1990’s is in complete contradiction with the arsenal that they begged for from the Western countries to fight salafist terrorists and their AQIM leaders whose leaders are Algerian, including El Para (the paratrooper: former officer and son in law of one of the most influential generals in Algiers, Laghouar (the one-eyed who lost an eye while working with explosives and who is also a former member of the Algerian army nicknamed “Mr. Marlboro” in the Sahel because of his involvement with cigarette trafficking) who know the zone well even before the creation of AQIM, Al-Qaida in the Islamic Maghreb.
It is not a secret that most of the presidential advisors close to those in power have direct acquaintances and are known by all from Bamako to Ouagadougou to Niamey, where the President Issoufou has “his intermediary.” But those in power were trapped by their own schemes and corruption and have become hostage to AQIM and Boko Haram because of the different traffics that pass through Guinea-Bissau and Conakry and transit towards Bamako, Ouaga, and Niamey, where the “toll” for passage is taken out each time.
C. Perspectives of terrorist groups based on the evolution of the organizations in West Africa.
Mali is rotting from the inside with corruption linked to drug trafficking and the different “commissions” taken from ransoms paid by the West to AQIM in order to free hostages. They are redistributed by the intermediaries of Koulouba (the Malian presidency) and AQIM. This has sparked strong tensions between Malian, Mauritanian, Burkinese, Nigerien and Algerian intermediaries. A veritable “hive” of double agents who each rely on “their Tuareg” or “their Moor” or “their Toubou” to see more clearly in the games played by their neighbors and traffics throughout their part of the Sahara. These alliances of convenience are made and unmade based on the tastes of the Algerians or their groups that detain or plan to kidnap Western hostages. The kidnapping of UN employees in Niger, the death of two French hostages kidnapped a few meters from the Nigerien presidency, are signs of an all-powerful and omnipresent organization in West African capitals where the waiters in luxury hotels serve as spies or informants for AQIM or its sub-contractors.
The terrorists have reinforced their presence today with the complicity of those in power but also with the complicity of the military and paramilitary commands that do not hesitate to “escort” merchandize into Algeria or Libya, and do not hesitate to sell information about “which patrol will be watching this entrance or that route…”
The commissions are collected upon the return of the Islamist-traffickers, who send a simple SMS message with the coordinates of the “nest egg” which can be as much as 1 million euro for escorting 40 vehicles, according to a military source.
This dangerous game sows doubt among the citizens of these countries, but also among their African and European allies who discover, to their shock, the degree of complicity and just deep the rot goes…
The West feels set adrift since the beginning by the Algerians and their AQIM lackeys, what they discover and refuse to recognize is the bitter reality that this “montage” is shared and desired by their supposed protects governements in the ex-colonies of the French Sudan!
D-Conclusions
It is urgent that the Europeans and their intelligence services, including the Americans, to become involved with these matters in order to decipher what is going on.
The actual schema will lead ineluctably to more connections between AQIM, Boko Haram, and al-Shabaab and other extremists, including Christians like the “Lord’s Resistance Army” in Uganda, all in the logic of instrumentalizing religion in order to fusion among them and put their hands on the various traffics in order to gain more and whitewash everything, by conquest or complicity of the powers that be.
For such poor countries to ally themselves with the devil and cede territory so that they can exercise illicit traffics, all in naming as scapegoats the indigenous people – this is a dangerous strategy that will prompt a destructive and dramatic “boomerang” effect, because as their survival goes, so does the fate of the country or nation.
Mali is advancing inexorably towards partition by force as a result of its 20-year old alliances.
Niger risks finding itself pulled in two directions by Boko Haram and AQIM, its president has known this for 15 years. For the moment the country is fighting against AQIM but hesitates to find solutions for its youth and the 4,500 former fighters that have been left to themselves in the north.
Burkina is not threatened but the contamination will take hold if it continues to believe the reports of its neighbors. Senegal contains many “sleeper cells” and could sooner or later become like Mauritania.
Mauritania is the only country that fights against terrorism, unlike Algiers and Bamako which caution it to hold back.
The Solution
The Tuareg constitute the only rampart against extremism but Algerian, Nigerien, and Malian animosity against this minority make it so that they will always be marginalized, and these states will always prefer an unnatural alliance with AQIM or Boko Haram against the people scattered half in the Sahel and half in the Maghreb, who sooner or later may demand their liberty and their lands, even if they are a certain ally against extremism. A tacit accord has been concluded between Algiers and Bamako and Niamey to once and for all extinguish and reshape the noble struggle of the Tuareg for their rights. The key and the solution remains the Tuareg.
More to follow… Tuareg connections
Temoust
Les rebelles touaregs contrôlent un tiers du Mali
LIBÉRATION
mardi 13 mars 2012
Par THOMAS HOFNUNG
L’armée gouvernementale du Mali enchaîne les revers face aux rebelles touaregs, qui contrôlent désormais un bon tiers du pays. Dernier échec en date, elle a perdu le contrôle d’une garnison stratégique, aux confins de l’Algérie : Tessalit. Cette localité dispose du seul aéroport de la région. Depuis des semaines, ses soldats y étaient assiégés dans un camp militaire par les insurgés, qui ont pris les armes à la mi-janvier et réclament officiellement l’indépendance d’une vaste région, l’Azawad.
A l’issue de combats très violents entamés samedi dernier, et malgré plusieurs ravitaillements par voie aérienne de la garnison, ils ont réussi à en déloger les soldats gouvernementaux. D’après des sources du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, touareg), plusieurs officiers supérieurs et pas moins d’une quarantaine de soldats auraient été faits prisonniers. Le mouvement rebelle - composé en partie d’anciens soldats à la solde du défunt colonel Kadhafi - affirme avoir capturé les familles des militaires qui vivaient sur place, et qui seront remises au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Le MNLA assure enfin avoir saisi du matériel, notamment plusieurs véhicules de l’armée, et des munitions. En revanche, il ne dit mot du bilan humain de cette opération, qui pourrait être lourd.
Largages de vivres
Cette insurrection, dont les objectifs restent flous, a déjà fait beaucoup de dégâts humanitaires. Des dizaines de milliers de personnes ont fui les zones de combats à l’intérieur du pays. Près de 80 000 d’entre eux se seraient réfugiées à l’extérieur, en Algérie, au Niger, en Mauritanie et au Burkina Faso. Ces mouvements de population ont lieu alors qu’une nouvelle et sévère crise alimentaire se profile dans la bande sahélo-saharienne.
L’impact de ces combats, qui menace la stabilité de toute la région, inquiète aussi les pays engagés dans la lutte contre le terrorisme. Le Nord-Mali est en effet devenu, au fil des ans, le refuge des katibas (brigades) d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), qui détient plusieurs otages occidentaux, dont six Français. D’après des sources bien informées, les Américains tentent de venir en aide à une armée malienne en très grande difficulté. Ce sont eux qui ont procédé, il y a quelques jours, à des largages de vivres et de matériel de communication aux soldats gouvernementaux assiégés à Tessalit. Mais le MNLA assure avoir récupéré l’essentiel de ces largages. Paris, qui dispose de coopérants militaires sur place, se montre beaucoup plus discret. Peut-être parce que la France n’a qu’une confiance très limitée dans le président malien, Amadou Toumani Touré (dit « ATT »), accusé de mollesse dans la lutte antiterroriste, pour ne pas dire de collusion.
Hélicoptère en panne
Théoriquement, ce dernier doit quitter le pouvoir à l’issue de l’élection présidentielle prévue le 29 avril. Il semble aujourd’hui incapable de renverser le rapport de forces face à des rebelles touaregs très déterminés et bien organisés. Début mars, des colonnes dirigées par trois officiers expérimentés de son armée avaient ainsi été mises en déroute par le MNLA sur la route de Tessalit. Les insurgés ont récupéré plusieurs véhicules blindés, des canons d’artillerie et des munitions. Lors de cette opération, l’un des trois hélicoptères de l’armée malienne pilotés par des mercenaires ukrainiens et bulgares, des MI-25, est tombé en panne. Les deux autres sont ménagés par Bamako, qui craint une possible contre-offensive des insurgés touaregs vers le Sud.
« Le MNLA ne pourra pas tenir des mois et des mois, il devra faire face à un problème de ravitaillement, notamment en essence, assure toutefois un observateur. Lui aussi a donc intérêt à ce que les élections se tiennent à la date prévue pour entamer des négociations avec un nouveau pouvoir. » C’est peut-être la seule bonne nouvelle dans ce conflit de basse intensité, largement passé sous silence.
On s'y attendait depuis qu'il a quitté Kidal fin Novembre 2011 pour rejoindre les montagnes. Face à son silence, on craignait les pires des scenarii en se demandant quelle sorte de machiavélisme il pouvait bien être entrain de mijoter. Et ce week-end on l'a finalement vu. Oui, vous l'aurez compris, c'est d'Iyad Ag Ghaly, l'envoyé spécial du Mali dont il s'agit. Une journée après la prise d'Amashash, le Mali ne pouvait plus le garder sous sa manche. Après la prise d'Aguelhoc c'était les exactions inexistantes, après Amashash c'est l'organisation fantomatique Ansar Adine, c'est le même film, c'est juste l'histoire qui change un peu.
Rappelez-vous du film des évènements d'Aguelhoc entre le 18 et le 29 Janvier 2012? Le Mali toujours dans sa logique machiavélique a usé du même procédé, c'est-à-dire maquiller sa défaite cuisante sur le terrain pour faire porter le chapeau au MNLA dont l'Etat-Major militaire ne lui laisse aucun répit. Pour nos lecteurs qui nous ont rejoints il n'y a pas si longtemps, nous ferons une comparaison entre Aguelhoc et Amashash.
Le 18 Janvier 2012, le MNLA dans guerre éclair de contrôle de toutes les frontières de l'Azawad a attaqué cinq villes parmi lesquelles Aguelhoc. Dans un souci de protection des populations civiles, la présence du camp militaire à l'intérieur de la ville a fait que l'assaut final à trainé jusqu'à ce que l'armée Malienne y envoya un renfort dirigé par le Colonel-Major Abderrahmane Ould Meydou et comportant de nombreux miliciens Tarmouz. Une embuscade terrible lui sera tendue le 20 Janvier et RFI (Radio France Internationale) nous apprendra que seuls deux véhicules sont parvenu à s'échapper l'une transportant un Ould Meydou qui semble être depuis lors traumatisé.
N'ayant pas reçu de renfort, les soldats Maliens regroupés à l'intérieur du camp éviteront le combat et feront des tirs pour se protéger jusqu'au 24 Janvier. A cette date, n'ayant plus d'eau en leur disposition, les soldats Maliens se rendront pour certains, et d'autres engageront des combats qu'ils perdront contre les troupes du MNLA.
La destruction quasi-totale de son renfort ajoutée à la prise de son camp qui a été encerclé pendant 6 jours conduira le Mali à changer de fusil d'épaule le 29 Janvier en déclarant "A la suite des atrocités commises par les éléments du MNLA, de AQMI et de divers groupes à Aguel'hoc le 24 janvier dernier, le Gouvernement a décidé de constituer une commission d'enquête en vue de faire toute la lumière sur les évènements survenus et de saisir, le cas échéant, les juridictions nationales et les instances internationales compétentes." Faites bien attention au contenu de cette déclaration, on y reviendra plus bas.
La suite de cette déclaration dans laquelle le Mali se fait passer pour la brebis innocente, nous la connaissons. Nous pouvons dire sans risque de nous tromper que le Mali a commis un faux et usage de faux en utilisant des photos de prétendues soldats exécutés. Ce faux et usage de faux qui a conduit aux casses de Kati et Bamako et toute la propagande mensongère contre le MNLA fait que le Mali est condamnable selon la régulation internationale. D'ailleurs, Toumast Press lance un appel solennel à toutes les parties compétentes pour que le Mali réponde de ses actes devant la justice internationale.
Rappelons que parmi ces photos, une a été formellement identifiée comme datant du 2 Mars 2010 lors de la guerre ethnique au Nigeria. Les autres images n'ont pas encore pu être identifiée, et absolument rien sur les images ne montrent un quelconque lien avec le Mali. En effet, rien ne prouvent que les soldats exhibés sur les images sont des maliens ou étaient dans l'armée Malienne, et rien ne prouve non plus que le terrain sur lequel les personnes apparaissent est Aguelhoc. Nous avons présenté les images à plusieurs personnes originaires d'Aguelhoc qui ont déclarées ne pas reconnaitre le paysage comme étant celui d'Aguelhoc.
Un mois et demi après, le Mali recours au même procédé. Maintenant les soldats qui selon sa propagande aurait fait un repli stratégique ne sont pas tué, mais le Mali fait recourt à son plus grand pion dans l'Azawad depuis 1990: Iyad Ag Ghali. Rappelez-vous que la déclaration Malienne du 29 Janvier parlait «des éléments du MNLA, d'AQMI, et d'autres groupes». Dès que nous avions pris connaissance de cette déclaration, nous avions su que les autres groupes ne pouvaient que se référer qu'au plus grand serviteur du Mali et son groupe fantomatique qui sera nommé "Ansar Adine" dont le leadership est composé d'hors la loi et de grands criminels.
Faisons un petit résumer des actions d'Iyad Ag Ghaly quelques mois avant qu'il ne rejoigne le maquis. En Août 2011, l'état-major militaire du MNLA dont Mohamed Ag Najim, Assalat Ag Habi, et Baye Ag Diknane était présent depuis plusieurs mois à Zakak et a rejeté toutes les tentatives de négociations du Mali. Iyad Ag Ghaly s'y essayait une première fois lors de laquelle il recevait une fin de non-recevoir du MNLA. En Novembre 2011, le Mali le renvoi encore une fois à la charge pour essayer de convaincre l'Etat-Major du MNLA de se désarmer. Mais cette fois-ci, il ne sera pas le seul mais sera accompagné par Mohamed Ag Erlaf et le Colonel-Major AlHaji Ag Gamou. Cette fois-ci encore, les membres du MNLA à Zakak leur diront tout simplement qu'ils n'ont rien à leur dire parce qu'ils sont des Azawadiens qui ne peuvent en aucun cas représenter le Mali, et que si le Mali souhaite discuter avec leur organisation, alors qu'il envoie une délégation composée de Maliens et non d'Azawadiens.
Une semaine plus tard, Iyad Ag Ghaly sortira de Kidal et annoncera officiellement qu'il prendra part à la lutte armée. Il se rendra à Zakak avec l'espérance de rejoindre le MNLA. Après qu'il a fait part de son désir de rejoindre le mouvement révolutionnaire, son statut et ses règlements lui ont été présenté et il lui fut noté que le MNLA est une organisation démocratique dont le combat ne se base pas sur une quelconque religion. Après son insistance pour un combat Islamique, il lui fut notifié qu'il a deux choix: soit il accepte de signer son contrat d'adhésion au mouvement en s'engageant à respecter ses statut et règlements, ou soit il quitte immédiatement Zakak et il n'aura plus aucun lien avec le MNLA.
L'homme choisira la deuxième option et considèrera ce rejet du MNLA comme un affront. Il appellera ainsi ses anciens lieutenants comme l'assassin en série Cheikh Ag Haoussa, et bien d'autres encore. Le Mali leur donnera comme instruction de créer un mouvement fantomatique islamique appelé Ansar Adine qui sera mis en scène au moment opportun.
Le moment opportun fut lors de la prise du camp hautement stratégique d'Amashash par le MNLA. Moins de vingt-quatre heures après cette victoire déterminante, une vidéo apparaissait sur YouTube mettant en scène la prière d'un groupe d'homme dirigé par celui qu'ils appellent Le Sheikh Iyad Ag Ghaly. Un ami originaire de Kidal, outré par cette vidéo nous dira "comment est-ce que ces gens peuvent prier derrière un criminel?" Nous nous posons toujours la même question.
Après cette prière, on voit des scènes de combats comme dans un jeu vidéo dans lequel il n'y a aucun tir ennemi à part un seul qui curieusement passe à côté de ceux qui étaient filmées dans cette mise en scène. Après cela, un autre criminel de grands chemin, officiellement toujours recherché par le Mali apparait et affirme que son mouvement s'appelle Ansar Adine et est sous les ordres de celui qu'il appel Sheikh Iyad Ag Ghaly. Pour ceux qui ne l'auront pas reconnu, il s'agit de Cheikh Ag Haoussa qui s'exprime dans la vidéo.
Comme pour nous apprendre ce qu'on connaissait déjà, il affirme que son organisation est un mouvement Islamique du Mali (aucune mention faite de l'Azawad ou du mot indépendance) qui se bat pour l'application de la loi Islamique. Il continuera la comédie en affirmant avoir combattu l'armée Malienne à Aguelhoc et à Tessalit. Contacté, le MNLA nous dira: faux. Dans un entretien à la Voice of America, Abdoul Karim Ag Matafa, Président du Conseil Révolutionnaire du MNLA disait clairement qu'Iyad Ag Ghaly et son groupe n'ont pris part à aucun affrontement contre l'armée Malienne. Hier, Baye Ag Diknane l'un des leaders des forces du MNLA affirmera encore qu'Iyad Ag Ghaly et son mouvement n'ont pas participé aux combats aux côtés du MNLA.
Tout le monde aura donc remarqué ce que le Mali souhaite faire ici. Toujours dans la lignée de sa propagande mensongère, il veut faire croire que le mouvement fantomatique d'Iyad Ag Ghaly qui ne maitrise rien sur le terrain, est en fait le véritable vainqueur. Une fois que ce mouvement fantomatique aura obtenu un peu de visibilité, Iyad Ag Ghaly fera ce qu'il sait faire le plus: trahir absolument tous ses compagnons en signant avec le Mali un accord qui ne sera jamais appliqué d'ailleurs (voir les exemples de l'Accord de Tamanrasset de 1991, le Pacte National de 1992, et l'Accord d'Alger de 2006).
Dans notre prochaine édition, nous reviendrons sur toutes les preuves qui montrent que cette vidéo n'est qu'un montage machiavélique et qu'il fut réalisé sous les ordres du Mali. Mais nous conclurons cet écrit en demandant à nos lecteurs de se rappeler de la propagande mensongère du Mali à Aguelhoc et de rester calme parce que le Mali avec son pion Iyad Ag Ghaly font exactement la même chose. Il n'est pas nécessaire de s'inquiéter parce qu'avec son organisation fantomatique Ansar Adine, il ne represente presque plus rien, la quasi-totalité de ceux qui avaient combattu sous ses ordres en 1990 et 2006 ayant tous rejoint les troupes du MNLA et ont pris leur distances avec lui. Aujourd'hui, un seul mouvement armé existe dans l'Azawad: c'est le MNLA. Aussi, un seul objectif existe: c'est l'indépendance de la République Démocratique et Laïque de l'Azawad.
Mali: un mouvement islamiste proche des Touareg appelle à appliquer la charia
BAMAKO - Un mouvement islamiste armé dénommé Ançar Dine, créé par une figure des rébellions touareg des années 1990 au Mali, Iyad Ag Ghaly qui combat aujourd'hui auprès d'une nouvelle rébellion touareg dans le nord du Mali, a appelé à l'application de la charia (loi islamique) dans ce pays.
C'est une obligation pour nous de nous battre pour l'application de la charia au Mali, dit un responsable du mouvement identifié comme étant Cheikh Ag Aoussa, bras droit de Iyad Ag Ghaly, dans une vidéo d'un peu moins de treize minutes adressée mardi à l'AFP.
Dans ce film, Iyad Ag Ghaly, chef du mouvement, apparaît de blanc vêtu passant en revue des combattants et dirigeant une prière, mais ne s'exprime pas.
Ag Ghaly, une des grandes figures des rebellions touareg des années 90, est soupçonné d'avoir des liens avec une aile d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dirigée par un de ses cousins touareg, Hamada Ag Hama, plus connu sous le nom d'Abdelkrim Taleb.
Nous sommes le groupe Ançar Dine (Défenseur de l'islam, en arabe), nous combattons sous le commandement du Cheikh Iyad Ag Ghaly, nous nous considérons comme une partie de la société malienne musulmane, y déclare en tamashek (langue des Touareg) son bras droit Ag Aoussa, dont les propos ont été traduits en français pour l'AFP.
Le gouvernement malien a renforcé militairement nos zones, et nous avons décidé de nous défendre, ajoute-t-il dans cette vidéo non datée.
Il y revendique la prise du camp militaire de la ville d'Aguelhok (nord-est), dont on voit des images dans la vidéo, attaquée à plusieurs reprises en janvier, laissant supposer que la vidéo a été tournée à cette période.
La prise de ce camp avait été revendiquée par les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA).
Plusieurs sources ont affirmé que des islamistes armés avaient combattu aux côtés du MNLA contre l'armée malienne, dont plusieurs dizaines de soldats avaient été sommairement exécutés selon des méthodes généralement utilisées par Aqmi.
Sur la même vidéo, on aperçoit plusieurs militaires, très probablement de l'armée malienne, tués au combat, ainsi que quelques dizaines d'autres faits prisonniers par les islamistes armés.
L'un d'eux affirme être le caporal Hassan de l'armée malienne, numéro matricule 16402 de la 7e compagnie de Gao, ville du Nord-Est. Nous sommes trente prisonniers: deux Touareg, quatre Arabes, les autres du sud (du Mali). Nous sommes aux mains d'Ançar Dine après des combats à Aguelhok, dit-il.
Les images montrent également des combattants de ce mouvement islamiste tirer à l'arme lourde sur un camp militaire malien dont ils ont pris le contrôle. Ce camp ressemble à celui de la localité de Aguelhok, visité en 2011 par un journaliste de l'AFP.
A l'intérieur du camp, la caméra filme un petit magasin rempli de munitions, ainsi qu'un camion et un char en flammes.
Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques de membres du MNLA et d'autres rebelles, dont des hommes lourdement armés rentrés de Libye où ils avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi. Plusieurs localités et positions de l'armée dans sa partie Nord ont été visées.
Après l'assaut final sur le Camp d'Amachach, le Bilan est le suivant:
03 Officieux supérieurs maliens (commandants);
40 soldats maliens;
20 Familles de militaires maliens;
Un important Arsenal militaire saisi.
Un soldat malien malade est remis aux Autorités Algériennes pour recevoir des soins. Nous rappelons que ces civiles ont été récupéré pour les sauver. Les prisonniers sont traités conformément à la convention de 1949 de Genève et les familles des militaires maliens seront remisent au Comité International de la Croix Rouge afin qu’elles rentrent chez-elles-saines et sauves.
Le Mouvement National de Libération de l'Azawad rappel une fois de plus; qu’après sa défaite à Aguelhok le Gouvernement malien a mené une campagne médiatique et diplomatique, à travers sa presse nationale et la presse Internationale favorable à sa politique, pour confondre les Azawadis aux groupes mafieux qu’il a lui-même installer dans l’Azawad. Avec la désillusion de son armée et administration à Tessalit, le Gouvernement malien reprend sa propagande mensongère pour essayer de discréditer les Azawadis.
Le Mouvement National de Libération de l’Azawad rappel qu'il est fédérateur de l’ensemble des communautés de l’Azawad (Songhaïs, Arabes, Peuhls, Kel-Tamasheqs) et ne saura être une rébellion Touarègue, mais un Mouvement révolutionnaire.
Le Mouvement Nationale de Libération de l'Azawad, n’est lié à aucune organisation mafieuse et que désormais toutes les trois frontières sont sous son contrôle. Il rappel que désormais les opérations seront axé vers l'intérieur du territoire de l'Azawad et la frontière malienne, pour y déloger l'armée d'occupation malienne et son administration.
Bakaye Ag Hamed Ahamed
Chargé de Communication, Informations et relais avec les Médias
Pierre BOILLEY, professeur à l’université de Paris I rappelle "qu’il n’y a pas de frontières naturelles dans le monde, toute frontière est un choix humain. Toutes les frontières sont absurdes mais elles peuvent être légitimes ou illégitimes suivant si elles sont acceptées ou non par les peuples. Ceux ci sont rarement consultés (seules 2% des frontières dans le monde sont issues d’un référendum)".