TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
mercredi 19 décembre 2012
les mouvements rebelles de l’Azawad appellent à l’union sacrée/El Wtan
Ils veulent se présenter en rangs serrés face à Bamako
les mouvements rebelles de l’Azawad appellent à l’union sacrée
| © D. R.
En dépit du fossé qui les sépare, les leaders du MNLA et d’Ançar Eddine font preuve d’une grande retenue et refusent d’insulter l’avenir.
Depuis près d’un mois, l’infatigable colonel Hassan Ag Mehdi, l’une des figures emblématiques des révoltes touareg des années 1990 et aujourd’hui chef du Front populaire de l’Azawad (FPA), ne compte plus le nombre de fois où il a rencontré les leaders du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et ceux de Ançar Eddine pour les persuader de cesser de s’entredéchirer et d’unir leurs forces.
Ouagadougou (Burkina Faso)
De notre envoyé spécial
Cet ancien haut fonctionnaire du ministère malien de la Défense ne s’en cache pas : son rêve est de voir le MNLA, Ançar Eddine et, bien entendu, son «Front» constituer un seul et même mouvement et se présenter ainsi en «rangs serrés» face à Bamako le jour où il faudra négocier l’avenir de l’Azawad. Bien que la tâche se soit révélée, à chaque tentative de conciliation, d’une incroyable âpreté, Hassan Ag Mehdi refuse de désarmer. Pour lui, cette «union sacrée» doit avoir lieu «car il s’agit là, avant tout, de l’une des plus grandes attentes des Azawadiens» qui, aujourd’hui, sont plus que las d’être écartelés entre les différentes factions qui composent la rébellion du nord du Mali.
S’il est assez facile d’imaginer une fusion entre le FPA et le MNLA (les deux mouvements sont laïcs et ont des revendications qui se rejoignent), le colonel Hassan Ag Mehdi aura, en revanche, bien du mal à rapprocher le MNLA et Ançar Eddine, «un groupe constitué aussi de fils de la région». Et le point de discorde qui les oppose n’est, en effet, pas des moindres. Il est inhérent précisément à la charia (loi islamique) que les dirigeants du mouvement islamiste touareg veulent imposer aux populations de l’Azawad dans sa version la plus rigoriste.
Attablé autour d’un café avec deux de ses compagnons de lutte à la cafétéria de l’hôtel Laïco, situé dans le quartier huppé de Ouaga 2000, Moussa Ag Assarid, membre du Conseil transitoire de l’Etat de l’Azawad (CTEA, ex- MNLA) chargé de l’information et de la communication, scrute nerveusement son téléphone qui n’arrête pas de sonner. C’est là, dans ce bel établissement auréolé de 5 étoiles construit par les Libyens du temps où Mouammar El Gueddafi était «roi d’Afrique», que sont logées, depuis le début mois de décembre, les délégations touareg ayant pris part au tout premier contact avec le gouvernement malien. Vu l’importance de l’événement, tout le monde veut avoir bien évidemment une idée sur la teneur de leurs échanges.
Les deux frères ennemis
Bien qu’éprouvé par de longues journées de travail, Moussa Ag Assarid ne «zappe» aucun appel et répond systématiquement à toutes les sollicitations. «La lutte pour la liberté vaut bien tous les sacrifices», lâche sur un ton amical et amusé Mouaouia, un marabout polyglotte de l’Azawad, venu faire bénéficier la direction du MNLA de ses lumières et, surtout, de sa sagesse. Mais il faut quand même prendre garde, car il y a un sujet que M. Ag Assarid n’aime pas aborder et c’est particulièrement celui se rapportant à Ançar Eddine. Dès qu’il en entend parler, il éprouve toutes les peines du monde à contenir sa colère. «Posez-moi toutes les questions que vous voulez sur ce que vous voulez, mais je n’en veux pas sur Ançar Eddine. Si vous voulez savoir quelque chose sur eux, ils sont là. Vous n’avez qu’à aller les voir. Moi je ne parle que du MNLA», répond-il sèchement.
Inutile d’en savoir davantage pour comprendre qu’il faudra au colonel Hassan Ag Mehdi et au médiateur de la Cédéao (le Burkina Faso) - qui s’est lancé aussi le pari de «fédérer» les groupes rebelles du Nord-Mali sous une même casquette - déployer des trésors de diplomatie pour parvenir à réconcilier les deux frères ennemis, que sont le MNLA et Ançar Eddine et de les convaincre de la nécessité de s’entendre sur une plateforme commune de revendications. Entre les deux mouvements rebelles, il y a une profonde crise de confiance «que seul un pays comme l’Algérie peut parvenir à dissiper».
C’est du moins ce que pensent des dirigeants du MNLA présents dans la capitale burkinabè. Leur conviction repose sur le fait, que «les autorités algériennes bénéficient de toute l’attention de ce groupe rebelle et qu’elles ont les moyens d’infléchir sa position sur la question de la charia». Nombre d’entre eux soutiennent, en tout cas, qu’Ançar Eddine, un mouvement «aux revendications floues et étrangères à l’Azawad», n’aurait pas eu l’importance qu’il a aujourd’hui, si Alger ne lui avait pas conféré le statut d’interlocuteur. Bref, au MNLA on croit dur comme fer que «la clé du problème se trouve chez nos grands frères algériens et chez personne d’autre».
Bref, si à Bamako on soupçonne (voire même on accuse) Alger d’avoir fermé les yeux sur la rébellion du nord du Mali, des militants indépendantistes de l’Azawad n’hésitent pas, quant à eux, à reprocher «au pouvoir d’Alger» de chercher «à freiner» leur «printemps». En attendant, il n’est pas nécessaire non plus d’être dans le secret des tractations en cours sur le destin de l’Azawad ou au cœur de la querelle qui les oppose pour comprendre que le MNLA et Ançar Eddine se détestent cordialement. Parmi les griefs que retient le mouvement que dirige aujourd’hui Bilal Ag Cherif à l’encontre d’Ançar Eddine est celui d’avoir essayé de «dynamiter» la rébellion.
Les responsables du MNLA se disent néanmoins confiants car, précisent-ils, «le mouvement conserve ses capacités opérationnelles, bénéficie du soutien de la population et, contrairement à ce qui se raconte, est représentatif de toutes les ethnies». En parlant de capacités opérationnelles, l’avertissement est adressé surtout à tous ceux qui parlent de récupérer le Nord-Mali par la force. Sur ce point, tous les groupes rebelles sont d’accord pour résister face aux éventuels agresseurs.
Tractations secrètes
Ançar Eddine, dont la délégation à Ouagadougou a été conduite par Al Gabass Ag Intalla, reste pour le moment imperturbable face aux critiques du MNLA. En dehors des déclarations aussi alambiquées que contradictoires faites par ses nombreux porte-parole, les vrais chefs de ce groupe islamiste touareg sont connus pour être peu loquaces. Sauf d’avoir exprimé clairement leur souhait d’instaurer la charia dans la région, avant d’avoir été récemment amenés à nuancer leur position, ils restent vagues concernant leurs objectifs. Bien que beaucoup sollicités par la presse, ils se sont tous cantonnés dans un prudent et méfiant silence. Un cadre du mouvement, qui a souhaité requérir l’anonymat, tiendra quand même à signaler qu’«au plan du principe personne ne peut interdire à quiconque de vouloir défendre de manière pacifique un projet politique inspiré ou fondé sur la charia». En dehors donc du débat inhérent à la question de la place de l’islam dans l’Etat malien, Ançar Eddine ne paraît avoir aucun autre problème avec Bamako.
En dépit du fossé qui les sépare et, disons-le aussi, de la guerre de position qui les oppose sur le terrain, les leaders du MNLA et d’Ançar Eddine font preuve d’une grande retenue. Tout le monde prend soin d’éviter de sombrer dans le dénigrement. Le constat est d’autant plus valable devant une personne étrangère à l’Azawad. «Pas question de provoquer de nouvelles fractures ou d’insulter l’avenir. N’oublions pas que nous avons tous l’Azawad en commun», prévient un membre du MNLA.
A ce propos, il révèlera qu’il y a actuellement des «touches» et des contacts discrets destinés à recoller les morceaux entre les différents groupes rebelles. Mais aussi bien pour le Mouvement national pour la libération de l’Azawad ou pour le Front populaire de l’Azawad, c’est à Ançar Eddine qu’il revient désormais de faire des concessions et de dissiper les soupçons qui pèsent sur lui. Devant la perspective prometteuse d’une fusion des groupes rebelles nord-maliens, les Azawadiens sont presque heureux que les négociations, proprement dites, n’aient pas encore débuté avec Bamako.
Des sources à Ouagadougou ont confié à El Watan qu’il n’a pas été en effet question de négociations lors du premier face-à-face entre les représentants du MNLA et ceux du pouvoir malien, qui a eu lieu le 4 décembre. Les deux camps ont plutôt préféré saisir l’opportunité pour vider leurs sacs et se dire les vérités en face, durant deux bonnes heures. Concrètement, rien n’a été signé et aucun engagement n’a été pris. En attendant que les décideurs maliens apprennent à parler d’une seule voix et se décident, ensuite, à revenir à la table des discussions, des dirigeants du MNLA ont préféré quitter la banlieue chic de Ouagadougou pour rejoindre Nouakchott, afin de peaufiner la stratégie du «Mouvement» et de «coucher» sur le papier leurs revendications.
Pour cela, ils bénéficient des conseils d’experts burkinabés et suisses. Al Gabass Ag Intalla et ses hommes ont, quant à eux, regagné, dit-on, l’Azawad via le Niger. Lui aussi aura probablement à faire un long point de situation avec le fondateur du mouvement Ançar Eddine, le mystérieux Iyad Ag Ghali.
Diango Sissoko forme son gouvernement
Le nouveau Premier ministre malien, Diango Cissoko, a formé son gouvernement, dont la composition a été rendue publique, samedi, dans un communiqué lu à la Télévision nationale. Le ministre de l’Economie, Tiénan Coulibaly, le ministre de la Défense, le colonel Yamoussa Camara, et le ministre des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, ont été maintenus à leurs postes. L’ex-junte militaire, dirigée par le capitaine Amadou Haya Sanogo, reste bien représentée dans ce gouvernement. Elle garde des portefeuilles-clés, dont ceux de la défense et de la sécurité intérieure.
Les principaux regroupements politiques sont également représentés dans ce gouvernement, qui se fixe comme objectif principal la «reconquête du Nord», sous le contrôle de différents groupes armés depuis huit mois. Django Cissoko a été nommé, mardi dernier, par le président Traoré, après la démission forcée de Cheick Modibo Diarra qui n’était plus en bons termes avec le capitaine Sanogo. Ce dernier est le véritable détenteur du pouvoir à Bamako.
Les régions du Nord, qui se plaignaient de n’avoir pas été suffisamment représentées dans le précédent gouvernement, se voient attribuer trois ministères supplémentaires. La tâche de la nouvelle équipe gouvernementale s’annonce toutefois difficile, puisqu’elle devra convaincre les plus sceptiques qu’une intervention militaire pour récupérer le Nord est toujours possible malgré les ingérences des hommes de Kati dans le processus politique à Bamako.
Elle devra aussi rapidement édifier l’opinion nationale et internationale sur un calendrier qui permettrait l’organisation d’élections que beaucoup considèrent même comme un préalable à une éventuelle offensive militaire contre les groupes armés qui refuseraient le dialogue avec Bamako.
Zine Cherfaoui
« Nous, Touaregs, nous sommes nous-mêmes auteurs de ce que nous vivons. Nous n’avons plus d’avenir… Attendre sans savoir quoi attendre, voilà ce que nous vivons »
19 déc, 2012 Non classé
Voici un témoignage recueilli par téléphone d’un ex-combattant d’AnsarDine, aujourd’hui exilé au Burkina Faso.
http://assaleck.mondoblog.org/2012/12/19/nous-touaregs-nous-sommes-nous-memes-auteurs-de-ce-que-nous-vivons-nous-navons-plus-davenir-attendre-sans-savoir-quoi-attendre-voila-ce-que-nous-vivons/
Deux jeunes hommes qui se saluent style R&B dans la rue principale de Kidal au Nord du Mali
Qu’est-ce qui t’a découragé à quitter le mouvement Ansar Dine?
C’est leur système. Il ne me plaît pas. Parfois, ils sont pour le Jihad et disent qu’ils ne veulent pas d’un territoire, et, en même temps, ils ne veulent pas céder le territoire. Moi, je ne crois pas à un Jihad en ce moment et je me rends compte qu’ils ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent.
Leur organisation ne motive pas du tout, et c’est pourquoi les jeunes gens qui sont habitués à travailler correctement les abandonnent de plus en plus.
Il faut que l’on sache ce qu’ils veulent et pour qui ils travaillent : soit avoir le contrôle du territoire, soit faire le Jihad !
Nous, les combattants, nous avons besoin de bien comprendre de quoi il s’agit.
S’ils avaient abandonné ce Jihad, ils auraient fait adhérer la majorité de la population.
Ils ne s’entendent pas, même entre eux. Mauvaise organisation.
Comme dit un proverbe touareg : « On ne fait pas des tresses sur la teigne ! »
Pour le moment, j’observe et j’attends, comme beaucoup de jeunes combattants.
Comment ton abandon est-il perçu par ton entourage ?
Nous sommes tous dans la même situation. Personne ne sait où aller. Soit fuir ou les (les islamistes, ndlr) rejoindre. Au sud (Bamako), c’est hors de question. Tous les combattants comme moi n’ont donc aucune perspective.
Au sujet de la motivation du leader d’Ansar Dine Iyad ag Aghaly au Jihad, rien n’est encore clair. Tantôt il est favorable, tantôt il est contre, puis il annonce dans la même foulée qu’il va remettre le contrôle du territoire aux propriétaires, la chefferie traditionnelle, en l’occurrence. Des déclarations contradictoires.
Tout récemment, il a déclaré qu’il est désormais« l’Emir des Al-Mouminines» (commandeur des croyants, représentant le chef suprême des musulmans, selon les règles de la charia).
Nous sommes musulmans depuis longtemps, comme l’Arabie Saoudite, mais notre pratique de l’islam n’est pas celle que ces gens nous imposent.
Les habitants qui intègrent ces islamistes deviennent plus radicaux que ceux qui les ont initiés, ils sont presque comme envoûtés. En plus, ils sont en première ligne et sont contraints de faire appliquer cette loi aux populations.
Qu’est-ce qui retient encore certains combattants sous leur commandement ?
Certains sont obligés de rester avec eux. Ils n’ont pas le choix.
Ils ne peuvent pas retourner du côté du Mali ; c’est pratiquement impossible. Nous, qui rejetons cet islamisme radical, ne pouvons ni retourner chez nous ni réintégrer du côté malien.
On nous stigmatise toujours, même si tu n’es coupable de rien.
Voici un exemple :
Un ami déserteur d’Ansar Dine qui voulait réintégrer son poste à la Garde nationale du Mali à Sikasso a été emprisonné par un colonel (touareg) de sa hiérarchie, lui refusant son salaire et sa réintégration.
Au final, après plusieurs tractations, mon ami s’est rendu compte que le problème était du racisme inter-tribu et que, dans son cas, il était du mauvais côté. Si tu ne viens pas de la tribu qui commande, tu n’as plus ta place. Tu risques d’être suspecté et traité d’agent de renseignement d’Ansare Dine ou d’un groupe islamiste. Il n’y a plus de confiance entre nous.
Moi-même, c’est ce qui m’a empêché de réintégrer mon poste à la Garde nationale. Donc, nous, Touaregs, nous sommes nous-mêmes auteurs de ce que nous vivons. Nous allons observer le résultat du match parce que c’est un match qui se joue là-bas en ce moment.
C’est qui ou quoi la solution ?
C’est Iyad ag aghaly la solution, il est incontournable.
Il a fait adhérer à son mouvement de plus en plus de gens et demeure le maître du jeu. C’est le pion incontournable pour la résolution de ce conflit.
Propos recueillis et traduits du tamasheq en français par
AG TITA Assaleck
Mali : Préparer l`action militaire et négocier parallèlement, insiste Prodi
Par AFP - Date: il ya 2 heures 15 minutes 2 réactions
NIAMEY - L'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahel, Romano Prodi, a jugé mercredi à Niamey indispensable de préparer l'envoi d'une force militaire africaine au Mali, dont le Nord est occupé par des islamistes armés, tout en poursuivant parallèlement les
négociations.
Face aux "dangers du terrorisme", "la préparation de l'action (militaire)
doit être crédible. Une fois que l'action militaire est crédible, il faut
avancer avec des négociations parallèles", a-t-il déclaré après un entretien
avec le président nigérien Mahamadou Issoufou.
"Aucune solution pacifique ne sera possible sans une préparation militaire
crédible", a poursuivi M. Prodi.
Sur le plan militaire, l'émissaire onusien, en visite dans la région depuis
lundi, a appelé au "sérieux". "Il faut être très sérieux, bien préparer
l'action parce que c'est nécessaire d'harmoniser, de coordonner les forces des
différents pays", a-t-il dit.
Après la décision du Conseil de sécurité de l'ONU, censée autoriser
prochainement l'envoi d'une force militaire au Mali, "il faut commencer la
préparation. Du côté de l'Union européenne, de la France, des Etats-Unis, il y
a la disposition (à) aider la préparation. Mais il ne faut pas être des
amateurs", a-t-il averti.
L'Union africaine et la Communauté économique des Etats d'Afrique de
l'Ouest (Cédéao), le Niger notamment, plaident pour le déploiement rapide
d'une force africaine de 3.300 hommes pour chasser les islamistes armés
occupant seuls le nord du Mali depuis juin.
Mais M. Prodi a appelé à plusieurs reprises à faire avancer les
négociations en cours avec certains groupes armés et a déclaré que, selon les
experts, une intervention ne serait possible qu'en septembre 2013.
Les Etats-Unis, qui ont exprimé des doutes sur la capacité des Africains à
mener à bien cette opération, ont indiqué lundi espérer trouver un accord
cette semaine avec la France à l'ONU sur une résolution du Conseil de sécurité.
Source: AFP
L’ONU évoque les risques d’un dérapage militaire au nord du Mali
Par RFI - Date: il ya 6 heures 28 minutes 2 réactions
Taille de la police:
Le Conseil de sécurité doit donner cette semaine son feu vert à une intervention militaire au Mali. L’ONU, de son côté, s’inquiète des possibles conséquences humanitaires. Une note confidentielle met en garde contre un afflux de réfugiés en cas de tentative d’expulsion des groupes armés par la force.
Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Cette note rédigée par l’OCHA vient s’ajouter aux doutes de l’ONU sur une intervention militaire au Mali. L’agence humanitaire des Nations unies y détaille les conséquences possibles d’un recours à la force contre les islamistes du nord du Mali. L’ONU envisage une confrontation durable avec les groupes armés.
Les auteurs évoquent des possibles divisions au sein de l’armée malienne ou l’activation de cellules islamistes à Bamako et de graves troubles dans tout le pays. Il faut se préparer, dit l’ONU, à des centaines de milliers de réfugiés supplémentaires, probablement jusqu’à 400 000.
Les services de l’ONU insistent sur le fait qu’il ne s’agit pas de prédictions, mais uniquement d’envisager le pire. Mais ses craintes d’un dérapage d’une action militaire au Mali ne sont pas éloignées des doutes déjà exprimés par le secrétaire général Ban Ki-moon le mois dernier.
Au sein du Conseil de sécurité, certains diplomates occidentaux se disent agacés par les réticences de l’ONU, et mettent en garde contre des conséquences encore plus graves si le nord du Mali reste aux mains des islamistes.
Source: RFI
Afrique-subsaharienne/Niamey-a-les-moyens-de-ses-ambitions
Jeudi, 13 Décembre 2012 17:47 Par Michael Pauron
Jeune Afrique économie
Le Niger a recueilli 3,8 milliards d'euros de promesses de ses partenaires pour financer son plan 2012-2015. La priorité est de diversifier son économie, notamment dans l'agriculture.
Le gazoduc qui reliera le Nigeria à l'Algérie et à l'Espagne, long de 4 400 km et d'un coût estimé entre 7,5 et 10,5 milliards d'euros, verra-t-il le jour ? Porté par l'espoir d'entrer bientôt dans le club des pays producteurs de gaz, le Niger pourrait bien avoir accéléré le projet. Fin novembre, Niamey a en effet signé un accord avec Alger cadrant les conditions du passage du gazoduc sur le territoire de ce pays enclavé, qui entend en profiter pour exporter sa future production de gaz.
Le pays semble décidé à se donner les moyens de son décollage économique. Et les 13 et 14 novembre, c'est à Paris que les autorités, conduites par le président, Mahamadou Issoufou, étaient venues rencontrer les bailleurs de fonds afin de boucler le financement de leur Plan de développement économique et social (PDES) 2012-2015. À la clé, 4,8 milliards de dollars (3,8 milliards d'euros) de promesses de prêts et de dons.
Le Niger est sur tous les fronts. Car le défi n'est pas mince. Ainsi que le souligne Amadou Boubacar Cissé, ministre du Plan, de l'Aménagement du territoire et du Développement communautaire, « le plan \[basé sur une prévision de croissance moyenne de 8 % d'ici à 2015, NDLR] est ambitieux. Il est notamment conçu pour réaliser des infrastructures de soutien à l'économie afin de réduire le coût des transports et de l'énergie ».
[B]Recettes minières[/B]
D'un total de 12,4 milliards de dollars, le PDES 2012-2015 vise aussi et surtout à diversifier une économie très dépendante de ses revenus miniers, notamment de l'uranium. Si le document table sur une augmentation de 20 % de ces recettes - avec notamment l'ouverture de la mine d'uranium d'Imouraren par le français Areva -, le développement du secteur pétrolier et l'initiative 3N (Les Nigériens nourrissent les Nigériens) restent les promesses centrales.
« Plus de 2 milliards de dollars seront consacrés à l'initiative 3N, rappelle ainsi le ministre, rencontré à Paris dans les salons feutrés de l'hôtel Intercontinental. Il nous faut d'abord maîtriser l'eau, puis augmenter la production. »
Le futur barrage de Kandadji devrait permettre d'irriguer quelque 10 000 ha d'ici à 2018. D'un coût global d'un demi-milliard d'euros (financé notamment par la Banque mondiale, la Banque islamique de développement ou encore l'Agence française de développement), l'ouvrage construit par le russe Zaroubegevodstroï permettra aussi d'alimenter une centrale électrique de 130 MW, accroissant ainsi la puissance électrique installée du pays de 55 %.
Dans le domaine agricole, « nous souhaitons privilégier la modernisation des exploitations et encourager un partenariat direct étranger pour des unités de transformations industrielles agricoles », détaille Amadou Boubacar Cissé.
[B]Exportateur de pétrole[/B]
Autre chantier de taille, celui du pipeline devant relier les champs de pétrole d'Agadem (est du pays) au Tchad, où un oléoduc déjà existant acheminerait le pétrole nigérien jusqu'à la côte camerounaise. Ce projet doit permettre au nouveau pays producteur d'or noir de devenir exportateur de brut. Les négociations avec N'Djamena « sont bien avancées », estime Amadou Boubacar Cissé, qui espère voir la première pierre posée en 2014.
Autant de projets vitaux pour l'économie nigérienne. La priorité du ministre est donc de convertir les promesses des partenaires internationaux en monnaie sonnante et trébuchante. Pour accélérer les décaissements des fonds déjà disponibles, « une réforme de l'administration est indispensable pour la rendre plus performante et atteindre en particulier notre objectif d'au moins 75 % de taux de décaissement des projets », souligne-t-il. Le premier chantier est lancé.
mardi 18 décembre 2012
Mali : une délégation du MNLA a rencontré Goodluck Jonathan
Par Jeune Afrique - Date: 17 Décembre 2012 30 réactions
Le président nigérian Goodluck Jonathan
Une délégation du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) a été reçue à Abuja, vendredi 14 décembre, par le président nigérian Goodluck Jonathan, a appris Jeune Afrique auprès de représentants de l'organisation touarègue.
Il s'agit d'une victoire diplomatique pour le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) : le 14 décembre à Abuja, le secrétaire général du mouvement, Bilal Ag Achérif, accompagné d'une petite délégation, a rencontré le président nigérian Goodluck Jonathan, deux jours après avoir échangé, dans la plus grande discrétion, avec de « hauts fonctionnaires des ministères de la Défense et des Affaires étrangères » du Nigeria.
« Le président Jonathan est médiateur conjoint de la Cedeao [Communauté économique des états d'Afrique de l'ouest, ndlr] dans la crise qui nous oppose au Mali. Il était donc important de le rencontrer afin de lui exposer notre point de vue sur la situation», explique le porte-parole des indépendantistes touaregs, Moussa Ag Assarid.
Les échanges avec le chef de l'État nigérian ont donc porté sur les discussions amorcées à Ouagadougou avec les islamistes touaregs d'Ansar Dine d'une part et les autorités maliennes de l'autre. Mais la visite visait aussi et surtout à demander le soutien - « logistique ou autre » - que pourrait apporter le Nigeria aux indépendantistes touaregs. Ceux-ci tentent, depuis le mois de mars, de se poser en rempart contre les jihadistes dans le nord du Mali et soutiennent avoir intercepté dans la région des membres de Boko Haram qui tentaient de rejoindre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
L'inquiétude nigériane d'un lien entre Boko Haram et Aqmi
La secte islamique Boko Haram qui sévit au nord du Nigéria, est l'une des principales préoccupations des autorités. Et selon des sources sécuritaires ouest-africaines et occidentales, certains de ses éléments auraient déjà fait jonction avec Aqmi, qui a pris ses quartiers à Tombouctou.
Le 14 décembre au soir, Bilal Ag Achérif et sa délégation se sont ensuite rendus au Tchad, où ils ont rencontré le secrétaire général de la présidence, ainsi que le ministre des Affaires étrangères. Prochain arrêt : Alger, où le leader des indépendantistes espère pouvoir rencontrer, là aussi, décideurs politiques et responsables sécuritaires.
17/12/2012 à 18h:40 Par Malika Groga-Bada
Source: Jeune Afrique
Gao : Les islamistes gèrent la ville avec cinq ministères
Par algerie1 - Date: il ya 1 heure 6 réactions
Les groupes islamistes armés installés dans les villes du Nord du Mali se sont dotés de “ministères”. Selon des sources médiatiques maliennes dans la ville de Gao, un conseil exécutif composé de cinq ministères aurait été désigné par les populations locales.
Les membres du conseil en question sont issus des deux groupes jihadistes qui occupent la ville à savoir le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et la phalange des enturbannés (Katibat El Moulathamoune).
La mission principale du conseil est de gouverner la ville selon les traditions locales qui ne s’opposent pas à l’Islam. Le président du conseil assure la défense des justiciables lors de leurs procès.
“Ministère de la justice”
Le “ministère de la justice” est revenu à Hamadi Ould Mohamed Kheiry qui est chargé d’organiser les procès tous les lundi et mardi de la semaine
Parmi les décisions que cette instance doit rendre figurent l’amputation de la main des voleurs, l’amputation d’une main et d’une jambe aux coupeurs de route ou encore exiler certains auteurs de crimes loin de Gao.
“Ministère de la Promotion de la vertu”
Un jihadiste saoudien répondant au nom de Abou Doudianata al Ghassimi est chargé du “ministère de la Promotion de la vertu et la prévention du vice” avec pour mission d’orienter les gens vers le bien sans faire recours à la violence et en cas de flagrant délit, par exemple de consommation ou vente de drogue ou d’alcool, la police islamique est avertie pour procéder à l’interpellation des mis en cause et leur traduction en justice.
Dans la ville de Gao, ses habitants sont soumis à des règles de conduite notamment “pas de mélange homme-femme, pas de promenade des femmes sans tenue descente ou jusqu’aux heures tardives dans le nuit, pas de commerce ou de consommation de cigarettes, de drogue ou d’alcool ou encore pas de film interdit, pas de portrait de saint, pas de charlatanisme et pas de la musique”. Et l’adultère est formellement interdit.
Depuis l’instauration de la charia dans cette ville, les filles n’ont plus le droit de se baigner dans le fleuve loin de leurs maisons et des regards des étrangers après une tentative de leur interdire carrément la baignade comme elles ont l’habitude de le faire avant l’arrivée des islamistes à Gao.
Le ministère de la Promotion de la vertu et la prévention du vice a par ailleurs ouvert un centre équipé d’ordinateurs permettant de télécharger le Coran et des conférences islamiques sur les téléphones portables.
“Ministère de l’Intérieur”
A la tête du ministère de l’Intérieur, l’égyptien, Abou Houreirata El Masri a été désigné qui contrôle la police islamique comme d’ailleurs les 11 zones de la ville de Gao
“Ministère de la santé”
Le ministère de la santé est géré par un jihadiste de la région. Il est aux commandes d’un hôpital et ses annexes où se rencontrent les humanitaires des organisations non gouvernementales.
Abou Sahi Al Tounissi est aussi chargé du ministère de la communication à Gao. Il veille à ce que la radio locale diffuse les annonces du Conseil, organise des débats et communique aux populations les nouvelles dispositions ou recommandation du conseil. Comme il s’occupe aussi de l’archivage des vidéos des opérations armées qu’ont menées les jihadistes.
Par Abbès Zineb | 18/12/2012 | 17:51
Source: algerie1
Sharia4belgium - reportage RTBF
Publiée le 9 nov. 2012 par Sofian Parisi
Une journaliste a pu suivre le groupe a Bruxelles et Anvers et dans leur réunion de priere et dans les rues. Tous les membres de Sharia4belgium ont l'air sympathique dans le documentaire de la RTBF, parfois ont rigolerais tellement ils sont drôle et pas sérieux du tout.
Libye: des populations inquiètes face à la fermeture des frontières
mardi 18 décembre 2012
publié le 17/12/2012 Par RFI
A la frontière entre la Libye et l'Algérie.
AFP PHOTO FAROUK BATICHE
Par Ursula Soares
Le sud libyen devrait bientôt être bouclé. La Libye a annoncé, ce lundi 17 décembre, la fermeture de ses frontières avec quatre de ses voisins : l’Algérie, le Niger, le Tchad et le Soudan. Tripoli évoque, pour justifier sa décision, la détérioration de la sécurité dans la région. Pour le Niger, il s’agit d’une décision « salutaire » mais pour les populations des régions frontalières, c’est l’inquiétude.
C’est l’Assemblée nationale, la plus haute autorité politique du pays, qui a décidé la fermeture temporaire des frontières et de la circulation des biens et des personnes avec les pays voisins. La région du sud libyen est désormais considérée comme « zone militaire fermée ». La Libye ne veut plus être une passoire pour toutes sortes de trafics, tels que le trafic de drogue et le trafic d’armes ou encore pour la présence de groupuscules armés qui agissent en toute impunité. Le pays craint également une hausse de flux d’immigrés clandestins, si une action militaire étrangère au nord du Mali venait à se produire.
Selon les députés libyens, « les gouvernements voisins comprendront » la décision. Mais dans la région, c’est plutôt le mécontentement qui s’est installé.
Joint par RFI, Barka Wardougou, chef Toubou et commandant militaire de la région de Morzouk, en Libye, affirme que le gouvernement libyen « s’est précipité en prenant cette décision ». Selon lui, la fermeture des frontières « n’est vraiment pas une solution et ce n’est dans l’intérêt de personne ». Barka Wardougou assure, par ailleurs, être en mesure de gérer la situation.
Barka Wardougou
Chef Toubou et commandant militaire de la région de Morzouk, en Libye.
Nous sommes capables de gérer tout cela (trafic d’armes et de drogue) ; nous avons juste demandé qu’on nous donne des moyens supplémentaires.
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17/12/2012 par Sami Boukhelifa
Inquiétude au sujet de l’impact économique
Mano Ag Ali, président de l'ONG Homme Environnement Développement Tamat, basée à Agadez
C'est une très mauvaise nouvelle pour la région d'Agadez. La première source de revenus est l'élevage et l'essentiel des ventes se fait en direction de la Libye.
Écouter (00:42)
18/12/2012 par Laurent Correau
Les autorités nigériennes ont jugé « salutaire » cette décision de la Libye de fermer ses frontières avec ses voisins du sud mais elles ont aussi reconnu que cette décision affecterait les échanges commerciaux, notamment avec le nord du Niger, frontalier de la Libye. « C’est sûr que ça aura des effets négatifs, notamment dans le flux du commerce et le déplacement des personnes. Nous avons beaucoup de nos compatriotes qui ont des intérêts en Libye », a déclaré le chef de la diplomatie nigérienne, Mohamed Bazoum.
Même perception dans le nord du Niger où certains s’inquiètent déjà de l’impact économique qu’aura cette fermeture des frontières. C’est le cas notamment des populations du nord du Tchad. De nombreux produits disponibles sur les marchés viennent de Sebha et de Koufra, dans le sud de la Libye. Les habitants craignent une pénurie de produits sur le marché et une forte augmentation du prix de certains produits comme la farine, le riz, l’huile et le carburant.
Joint par RFI, Abdallah Djemil, directeur de Radio Palmeraie - radio communautaire de Faya Largeau, chef lieu de la région du Borkou dans le nord du Tchad – considère d’ores et déjà que la situation sera très difficile.
Abdallah Djemil
Directeur de la radio Palmeraie, à Faya Largeau, au Tchad.
Les prix seront en hausse et il y aura un manque total de produits. C’est sûr.
Écouter (00:37)
17/12/2012 par Laurent Correau
Le risque d’infiltration de groupes pro-Kadhafi
Si les questions d'immigration illégale et de trafic de tous genres sont récurrentes, l'élément nouveau, pour le régime de Tripoli, c'est le risque d'infiltration de groupes kadhafistes qui tenteraient de déstabiliser le nouveau pouvoir libyen. Des membres et proches de la famille de feu le colonel Kadhafi, ainsi que bon nombre de ses officiers et sous-officiers, ont trouvé refuge dans les pays voisins. Au Niger, la présence de Saadi Kadhafi empoisonne d'ailleurs gravement les relations entre Tripoli et Niamey. A l'occasion de sa récente tournée régionale, le Premier ministre libyen a réitéré la demande d'extradition du fils Kadhafi. Sans succès. Au Niger, mais aussi au Tchad et au Soudan, Ali Zeidan a souhaité que des actions communes puissent être mises en œuvre pour mieux contrôler les frontières. Le Premier ministre libyen a même évoqué, à Khartoum, sa volonté d'organiser un sommet régional pour sécuriser les frontières contre les terroristes. Il est vrai que cette bande sahélo-saharienne est devenue le terrain de jeu d'une multitude de groupes armés. La conquête du nord du Mali par des rebelles touaregs, alliés aux salafistes d'Aqmi, a renforcé l'inquiétude. Les nostalgiques de Mouammar Kadhafi pourraient profiter de cette situation pour se constituer une base arrière. Tripoli veut donc lutter contre la porosité de ses frontières.
TAGS: ALGÉRIE - LIBYE - NIGER - SOUDAN - TCHAD
FICHE PAYS :
Mali: Washington espère une résolution cette semaine du Conseil de sécurité
Par AFP -
Victoria Nuland porte-parole de la diplomatie américaine
WASHINGTON - Washington espère trouver un accord cette semaine avec Paris à l`ONU sur une résolution du Conseil de sécurité permettant d`engager une action militaire internationale dans le nord du Mali, région aux mains d`islamistes armés, a indiqué lundi la diplomatie américaine.
"Nous avons travaillé très dur avec la France pour régler des problèmes techniques et des questions relatives au déroulé (d`une intervention au Mali).
Nous continuons de travailler là-dessus avec la France et avec nos autres partenaires et espérons boucler cela cette semaine, parce que le dossier est urgent", a déclaré la porte-parole du département d`Etat, Victoria Nuland.
La diplomate américaine réagissait aux déclarations dimanche du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, affirmant que les deux pays allaient trouver un accord au Conseil de sécurité à propos d`une résolution sur le Mali.
"Il y a une résolution internationale qui doit être proposée d`ici quelques jours aux Nations unies" pour donner un cadrage à cette action militaire internationale, avait dit M. Fabius, sur RFI-TV5-Le Monde, en minimisant tout différend à ce sujet entre Paris et Washington.
La volonté de la France et des Africains d`obtenir rapidement le feu vert de l`ONU à l`intervention d`une force internationale dans le nord du Mali aux mains d`insurgés islamistes se heurte au scepticisme de Washington, qui doute de la capacité de Bamako et de ses voisins à mener à bien l`opération.
Bamako et la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) ont soumis à l`ONU des plans pour une force internationale de 3.300 hommes et demandent au Conseil de sécurité d`autoriser rapidement son déploiement.
Mais le secrétaire d`Etat américain adjoint aux Affaires africaines, Johnnie Carson, a récemment estimé que les plans de la Cédéao "ne répondaient pas à plusieurs questions essentielles", dont les "capacités des forces maliennes et internationales de réaliser les objectifs de la mission" et son financement, estimé à au moins 200 millions d`euros.
AFP
Source: AFP
lundi 17 décembre 2012
Algérie-UE : pour "des solutions pacifiques" aux questions en suspens dans le Maghreb et le Sahel
Algérie-UE : pour "des solutions pacifiques" aux questions en suspens dans le Maghreb et le Sahel
EnnaharPublié dans Ennahar le 17 - 12 - 2012
La nécessité de trouver "des solutions pacifiques aux questions en suspens dans la région du Maghreb et au Sahel a été relevée par le président du Conseil de la Nation Abdelkader Bensalah et le président de la délégation du parlement européen pour les relations avec les pays du Maghreb, Pier Antonio Panzeri, lors de leur rencontre lundi à Alger.La solution de ces questions passe "par le respect des décisions et résolutions des organisations et instances internationales en privilégiant le dialogue à l'effet d'établir la paix, la sécurité et le développement dans cette région", a indiqué un communiqué du Conseil de la Nation.Les deux parties "ont exprimé leur satisfaction pour les pas considérables franchis par l'Algérie dans ses relations avec différentes instances de l'UE", a ajouté le communiqué, soulignant que ces réalisations ont été imputées au "dialogue permanent et à la concertation pour la promotion de ces relations".L'accent a également été mis sur "le rôle que doivent jouer les parlementaires dans ces relations en dynamisant le rôle des commission parlementaires mixtes", selon la même source.
Mali : Rencontre tripartite entre le MUJAO, AQMI et Ançar Dine à Ansongo
Par Xinhua - Date: il ya 11 heures 51 minutes 4 réactions
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BAMAKO – Les groupes islamistes et terroristes occupant les régions du nord du Mali à savoir le MUJAO, AQMI et Ançar Dine, en compagnie de deux ressortissants français et trois américains, se rencontrent à Ansongo, une localité de la région de Gao située au nord-est vers la frontière nigérienne, ont rapporté samedi à un correspondant de Xinhua des habitants d’ Ansongo.
« Les trois groupes AQMI (Al Quaïda au Maghreb islamique) Ançar Dine et le MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest) sont tous ensemble chez nous (ville d’Ansongo) aujourd’ hui (samedi) », ont précisé des habitants de la ville.
Ceux-ci ont ajouté que « tous les grands cadres de ces trois mouvements sont ici (ville d’Ansongo). Il y a notamment Abou Dardar et Kaka du MUJAO, Oumar le barbu d’Ançar Dine et le chef d’ AQMI. C’est aujourd’hui que nous les avons vus ».
Deux témoins ont affirmé avoir « vu deux ressortissants français et trois américains avec les jihadistes. Les cinq hommes sont tous contents parmi les occupants. Autrement dit, ils ne sont pas kidnappés, ils ne sont pas forcés. En tout cas, en les voyant ils donnent pas l’impression d’être des hommes privés de leur liberté ».
Les mêmes témoins ont affirmé que « les combattants de ces trois mouvements, qui parlent couramment en arabe, sont tous armés jusqu’aux dents ».
Cependant, nos sources affirment »ignorer les raisons de la rencontre » tripartite dans cette zone stratégique du Nord du Mali, précisant que « les responsables et combattants de ces trois mouvements, y compris les 5 occidentaux, sont basés à 5 kilomètres de la ville vers le Lycée ».
Par ailleurs, il est à noter que le MUJAO vient d’être mis récemment sur la liste des terroristes par l’ONU, s’ajoutant ainsi à AQMI.
Source: Xinhua
dimanche 16 décembre 2012
La Libye ferme ses frontières du Sud
LIBYE - Article publié le : dimanche 16 décembre 2012 - Dernière modification le : dimanche 16 décembre 2012
La Libye ferme ses frontières du Sud
Un soldat de l'armée libyenne à Bani Walid.
REUTERS/Ismail Zitouny
Par RFI
La décision de fermer les frontières du sud du pays a été prise par le Congrès général libyen en réaction à la détérioration de la sécurité dans la région, une région décrétée zone militaire fermée ce dimanche 16 décembre.
Avec notre correspondante à Tripoli
La décision, prise à la majorité, concerne les frontières avec le Soudan, le Tchad, le Niger et l’Algérie. Une fermeture temporaire jusqu’à ce que soit maîtrisée la circulation des biens et des personnes, selon le texte.
Le but affiché est de lutter contre l’immigration illégale, éternel problème pour la Libye, mais qui a connu un reflux récemment dans la perspective de l’intervention militaire africaine au Nord du Mali. Intervention qui est l’autre motivation de ce texte car, désormais, la crainte est grande de voir les combattants islamistes du Mali se retirer vers la Libye.
Le sud libyen est déjà une zone instable, le théâtre depuis l’année dernière de conflits ouverts ou latents entre Toubous et Arabes, notamment à Koufra et Sebha. C’est aussi le lieu de trafics en tous genres, notamment de drogue et d’armes.
Pour appliquer cette nouvelle mesure, l’assemblée évoque la nomination d’un gouverneur militaire dans toute la zone du Sud. Mais se pose la question des moyens. Ce texte est clairement inspiré de la décision, en octobre dernier, d’intervenir à Bani Walid pour rétablir l’ordre. Mais ici, les choses diffèrent. Car dans l’état actuel de ses moyens, l’armée libyenne ne peut tout simplement pas sécuriser les 5 000 km de frontière avec ses voisins.
Colonel-major Garba Maikido, gouverneur de la région d'Agadez : «Il faut cultiver la passion de la paix et agir pour enrayer toute menace d'où qu'elle vienne...»
Vendredi, 14 Décembre 2012 10:24
Ancien Chef d'Etat-Major adjoint de l'Armée de Terre, le Colonel Major Garba Maikido, qui préside aujourd'hui aux destinées de la région d'Agadez en tant que Gouverneur, n'est plus à présenter. Homme de terrain efficace et opérationnel, cet officier s'est fait découvrir par les Nigériens, en 1983, lorsque, avec Ibrahim Maïnassara Baré, il déjoua la tentative de putsch visant à renverser le Général Seyni Kountché. A l'époque, tout jeune officier, il avait choisi le métier des armes par vocation, alors même qu'il était détenteur d'un Baccalauréat scientifique. Après l'Escadron Blindé de Niamey et les Compagnies sahariennes motorisées de N'Guigmi et de N'Gourti, il devient Commandant de l'Escadron Blindé de Madawéla à Arlit.
Premier Officier de l'armée nigérienne à affronter les rebelles du FLAA à la création, en 1991, de ce mouvement de résistance armée à Mamanet, un kori de la région d'Arlit, le Colonel Major Garba Maikido, qui a pratiquement fait le tour de la quasi-totalité des garnisons militaires du Niger, a dû gérer la situation qui a conduit au siège de T'in Galène, obligeant ainsi les rebelles à demander une trêve. Il fait partie des officiers qui se sont faits distinguer jusqu'à la reddition des fronts rebelles.
En 2007, Chef d'Etat-Major adjoint de l'Armée de Terre des FAN, c'est en qualité de Chef d'Etat Major tactique en charge de toutes les opérations dans le nord, chargé de régler cette affaire du MNJ, qu'il séjourna encore à Agadez. L'un des militaires les plus médaillés du Niger, il a cette particularité d'avoir développé ses propres tactiques de combats que l'on peut de nos jours enseigner dans les grandes écoles de guerre. C'est sans doute au regard de ses états de service très édifiants que l'intéressé occupe le poste de Gouverneur de la région d'Agadez où il s'efforce de créer les conditions d'un réel maintien d'un climat de paix et de stabilité dans la région.
Tout d'abord, pouvez-vous nous dresser le tableau de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans la région d'Agadez ?
Pour répondre à votre question, je voudrais tout simplement dire que, pour la question touarègue, il faut la prendre en compte dans sa globalité : c'est-à-dire ses aspects historique, géographique, culturel et politique .C'est pour vous dire que c'est un phénomène qui ne date pas d'aujourd'hui. Il date de plusieurs siècles et s'étend dans le temps et l'espace au Mali, au Niger, en Algérie et en Libye. En ce qui concerne ce climat de défiance je voudrais simplement dire que, de mon point de vue, c'est un phénomène culturel, et il faut faire avec. Vous voyez, quand un problème arrive, moi j'ai l'habitude de dire qu'il n'est jamais petit. Il faut le considérer comme tel et essayer de lui trouver la solution appropriée. Et la réponse à ce climat de défiance est dans ce que nous faisons en ce moment, c'est-à-dire sensibiliser les communautés, les jeunes, pour les amener justement à prendre en compte cette culture de la paix chère à l'ensemble du peuple nigérien. La réponse se trouve aussi dans ce que nous faisons dans la protection des personnes et de leurs biens au niveau de la région d'Agadez. C'est le lieu aussi d'anticiper un peu à travers des analyses, des réponses à rechercher, à travers des hypothèses par rapport à la situation qui nous entoure chez nos voisins et aussi à travers des actions de développement, pour tenter d'amoindrir un tant soit peu la pauvreté, parce que, comme vous le savez, la misère est à la base de tous les problèmes. Et la misère peut entraîner l'insécurité. Si vous voulez, c'est la réponse que je peux donner à votre première question, qui vraiment se trouve dans ce que nous sommes en entrain de faire pour sécuriser les populations et leurs biens au niveau de la région.
Mais quel que soit l'angle sous lequel on regarde les choses, est-ce qu'une rébellion peut se justifier sous le fallacieux prétexte de chômage, sachant qu'au Niger ce sont des milliers de jeunes diplômés qui sont en situation de chômage depuis plus de 15 ans sans avoir jamais menacé de prendre des armes contre leur pays ?
Disons qu'à l'heure actuelle, et à l'état actuel des choses, rien, absolument rien, ne peut justifier une rébellion. Les problèmes des Nigériens sont multiples et multiformes. Aujourd'hui, d'Ayorou à Bilma, de Gaya à N'Gourti en passant par N'Guigmi, on rencontre les mêmes problèmes à des degrés variables, tous liés à la pauvreté et à l'incapacité de l'Etat seul à faire face et à trouver des solutions à ces problèmes. C'est pourquoi d'ailleurs, depuis la première rébellion, l'Etat s'est engagé résolument à apporter des réponses à ces différentes crises d'abord au plan politique, à travers une décentralisation pour que les communautés se prennent en charge elles-mêmes, tout en se faisant accompagner par l'Etat et ses structures décentralisées ainsi que les partenaires au développement ; à combattre le chômage à travers l'intégration de plusieurs jeunes diplômés, quand ont sait qu'aujourd'hui qu'il y a des centaines de milliers de jeunes diplômés qui sont en chômage au Niger. Il faut saluer ici les efforts faits récemment par l'Etat à travers le recrutement au sein de la fonction publique d'un nombre considérable de médecins, d'infirmiers et d'enseignants. L'Etat s'efforce également de créer des emplois aux jeunes désœuvrés à travers des initiatives privées. Ici à Agadez, par exemple ces initiatives sont prises à travers le programme d'urgence où des milliers d'emplois ont été créés pour atténuer les effets de la crise alimentaire dans la récupération des terres (Cash For Work), appuis en intrants agricoles et pastoraux.
Sur l'ensemble du territoire d'ailleurs, l'Etat a élaboré des Projets et Programmes d'Appui aux jeunes avec l'appui des partenaires. L'Initiative ''3N'', un programme étalé sur cinq (5) ans qui va bientôt démarrer et qui fait partie d'une des principales priorités du Président de la République durant toute sa campagne électorale, permettra de faire face aux vrais défis de développement, parce que je pense que le programme de l'initiative ''3N'' va permettre aux Nigériens de se nourrir effectivement par eux-mêmes. Les partenaires eux-mêmes ne sont pas restés les bras croisés. C'est ainsi qu'au niveau de la région d'Agadez, à travers le projet ''Paix et Développement'' que l'Union Européenne est entrain de financer à travers le PNUD, d'importantes sommes seront investies pour la sécurité et le développement. Et je pense que nous avons démarré avec un premier volet qui est celui de l'instrument de stabilité à court terme et c'est un programme de dix huit (18) mois. Et nous venons récemment de procéder au recrutement de 250 jeunes pour la police municipale des quinze (15) communes.
D'un autre côté, les Américains, à travers l'USAID, sont aussi entrain de financer le Projet Paix à travers le Développement, dans lequel des jeunes auront des appuis en équipement et en formation pour certains, afin de mieux travailler au sein de leurs communautés et au profit de celles -là. Vous savez aussi que le Président de la République a prévu également de consacrer 25% du budget national à l'école, sans compter de multiples problèmes à résoudre qui sont dans son programme. Ceci pour vous dire qu'aucune catégorie de la société ne doit se particulariser. Parce que les réponses données à l'ensemble du peuple nigérien, par les autorités de la 7ème République, sont des réponses globales, bien sûr en tenant compte de certaines spécificités, par des appuis aux jeunes et aux ex-combattants comme vous le dites, dans le cadre de leur réinsertion sociale. Maintenant, par rapport aux menaces globales, nous sommes entrain de chercher des solutions globales au niveau de notre pays.
Lors de votre première rencontre avec les différents corps des Forces de Défense et de Sécurité, en juin 2011, vous avez demandé de redoubler d'efforts pour contrecarrer toute action déstabilisatrice. Avec le risque d'une contagion de la situation malienne, quelles assurances vous donnez aux Nigériens ?
Je vais dire qu'en matière de sécurité, il n'y a pas d'assurance à 100%. Pour moi, il s'agit d'anticiper et de se préparer à toute éventualité, surtout quand on sait que nous sommes entourés, sur le plan géopolitique, par des Etats plongé dans un climat d'insécurité et d'instabilité, à savoir la Libye dont l'instabilité a engendré celle du Mali qui est devenue maintenant plus compliquée et plus complexe.
Face à cette situation, nous nous devons de nous préparer en conséquence en essayant d'obtenir le moindre mal, à défaut de la meilleure des situations. Aussi, le gouvernement qui a pris conscience de l'enjeu est entrain d'essayer de trouver des réponses à travers le collectif budgétaire et de doter les FDS de moyens substantiels pour faire face à la situation. Et vous savez très bien qu'il y a un adage qui dit que ''qui veut la paix prépare la guerre''. Et je pense que nous sommes dans cette logique. Il ne faut pas attendre jusqu'à ce que cela nous arrive. Il faut en tout cas se préparer pour faire face à toute éventualité.
Mon Colonel, vous avez pris part, en Algérie, à une importante rencontre sur la menace terroriste dans les pays sahéliens. Quelle appréciation faites-vous du rôle de l'Algérie quant à la recherche de solutions aux menaces terroristes ?
Vous savez, l'Algérie a l'expérience des mouvements armés et de groupes terroristes. Et comme l'a dit le Président de la République lors d'une récente interview accordée à d'un média international, l'Algérie est partie prenante dans cette crise au Mali, et je pense qu'il faut lui faire confiance dans un cadre de partenariat, comme dans un cadre d'acteur, car dans tous les cas, nos destins sont liés. Nous avons, non seulement un devoir de solidarité entre les peuples et les Etats, mais aussi nous devons prendre ensemble des mesures idoines de protection de notre environnement commun.
Face à la déliquescence de la crise au Nord Mali, beaucoup d'observateurs craignent que cette situation ne se répercute sur notre pays. Quel est l'avis de l'officier de notre armée sur la question ?
Si un tel scénario se présente, la réponse sera d'abord nigérienne. Et je suis persuadé qu'à la demande du Niger, les partenaires au développement, sûrement tous les amis régionaux, voire internationaux épris de paix, de stabilité et de démocratie, vont nous appuyer pour que nos peuples se développent, sans contraintes et en toute liberté. Il faut se réjouir du faut que depuis la mise en place du dispositif de vigilance, tout groupe armé ayant tenté de pénétrer sur le territoire a été systématiquement désarmé ou détruit.
Il est vrai que notre pays est très vaste, mais je puis vous garantir l'efficacité du dispositif militaire dénommé ''Dispositif Mali Béro '', et qui a pour mission, non seulement de défendre l'intégrité territoriale et d'assurer la protection des personnes et de leurs biens dans la partie nord du territoire, mais aussi de contrôler également les trafics en tous genres dans cette zone. La situation est très sécurisée et je suis très satisfait du travail que font nuit et jour nos FDS dans le cadre de la défense de notre intégrité territoriale et de la protection des populations et de leurs biens, en tout cas dans la région d'Agadez.
Le dispositif mis en place donne entière satisfaction et nous ne pouvons que remercier les autorités de la 7ème République au premier rang desquelles le Chef de l'Etat pour leur engagement politique en matière de sécurité. Maintenant, l'objectif est de l'améliorer et d'octroyer beaucoup plus de moyens à nos FDS pour garantir au mieux la sécurité de notre pays. Déjà, avec les moyens dont elles disposent, elles ont fait beaucoup de travail et je pense qu'avec les moyens à venir, elles feront encore beaucoup mieux.
Vos perspectives pour cette région ?
Au niveau de la région d'Agadez, c'est d'abord de continuer à sensibiliser toutes les couches sociales pour une stabilité et une paix retrouvée qu'il faudra consolider à travers des actions de développement, que l'Etat et ses partenaires se doivent de mettre en œuvre dans un délai raisonnable. Il va falloir aussi continuer à sensibiliser les populations afin de cultiver une bonne culture de la paix et comme je l'avais bien dit au forum d'Arlit, il faut surtout cultiver la passion de la paix et agir pour enrayer toute menace d'où qu'elle vienne, à nos frontières comme à l'intérieur du territoire. Vous savez, comme on le dit, la paix, le développement et la sécurité vont ensemble, mais leurs contraires aussi, c'est à dire la misère, la pauvreté et l'insécurité vont ensemble.
Abdoulaye Harouna
Le Sahel
Mali: La guerre n’aura pas lieu…
Moustapha DAHI
Posté le 16/12/2012 à 13H37
Mali: La guerre n’aura pas lieu…
L’ONU devrait, ces jours prochains, donner son feu vert à l’envoi d’une force internationale de 3.300 hommes dans le nord du Mali, occupé depuis huit mois par des groupes d’islamistes armés. Pour autant, personne ne souhaite la guerre.
De notre correspondant au Mali.
«Sur le plan militaire, il ne se passera rien, parce que c’est extrêmement difficile et que personne n’en veut. Mais surtout parce qu’on ne traite pas le terrorisme, la faillite politique des États de la zone et le développement du trafic de drogue, des armes et des êtres humains par une intervention militaire», dit clairement un officier général français en ajoutant: «On a laissé cette situation se détériorer, tout en sachant qu’on risquait de le payer très cher et très longtemps». Comment en est-on arrivé là? Octobre2011, la guerre de l’Otan en Libye et la chute du régime de Kadhafi entraînent le retour au nord du Mali de nombreux Touaregs ayant combattu dans les rangs de l’armée libyenne. Avec un afflux d’armes dans la région, ce repli alimente aussi la reprise de la guerre d’indépendance des rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) contre l’État central. Le président Amadou Toumani Touré est renversé par un coup d’État militaire. L’unité du pays éclate lorsqu’après avoir pris Kidal, le MNLA s’empare aussi de Tombouctou, de Gao et contrôle tout le nord du Mali.
L’alliance des rebelles et des mouvements islamistes
La proclamation de l’indépendance de l’Azawad consolide une alliance tacite entre le MNLA et plusieurs mouvements islamistes, dont Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) qui détient des otages français. Sept personnes ont été enlevées au Niger (cinq Français, un Togolais et un Malgache), toutes salariées d’Areva et d’une filiale de Vinci. Le coup a été revendiqué le 21septembre 2010 par AQMI dans un communiqué diffusé par la chaîne de télévision du Qatar, Al Jazeera. Depuis l’automne 2011, le Mali et la zone sahélienne se sont transformés en «Afghanistan de proximité», déplore un ancien patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), ajoutant que «l’ensemble de la zone sahélienne constitue désormais une menace qui cible non seulement l’Europe, mais tout particulièrement la France». Focalisées sur l’Irak, l’Afghanistan, les autres crises proches orientales et celle de l’euro, les chancelleries occidentales et capitales africaines ont mis du temps à réagir. Le 11novembre à Abuja – capitale du Nigeria – 15 pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) approuvent l’envoi d’une force africaine. Cette mobilisation de façade constitue la suite logique de la résolution 2.071 de l’Onu présentée par la France et adoptée à l’unanimité un mois plus tôt. Mais le «plan stratégique» de la Cédéao, prévoyant une force de 3.000 hommes, doit être encore approuvé par l’Union africaine qui, à son tour, renverra le texte au Conseil de sécurité pour qu’il vote une nouvelle résolution autorisant l’intervention. Celle-ci devrait être adoptée avant Noël et finalisera une indéniable réussite technique de la diplomatie française, et notamment de son ambassadeur chargé du Sahel. Mais il n’est pas sûr que ce savoir-faire multilatéral suffise à changer la donne…
Les jihadistes grossissent les rangs
Car, pendant ce temps, sur le terrain, les groupes islamistes – qui ont supplanté les Touaregs – appliquent la Charia, consolident leurs pouvoirs et leurs capacités militaires. Des jihadistes de la Corne, du Soudan et du Maghreb – 2.000 selon la Direction du renseignement militaire – débarquent dans le nord du Mali. Plus inquiétant : s’opère une jonction opérationnelle avec les fanatiques de la secte nigériane Boko Haram.
Les militaires mouillés dans tous les trafics
Le 20novembre dernier, à l’issue d’un entretien avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Saad Eddine El-Othmani, l’envoyé spécial de l’Onu au Sahel, Romano Prodi, estime que «les experts s’accordent pour dire qu’une action militaire dans le nord du Mali ne sera possible qu’en… septembre2013». Pour sa part, le ministre marocain affirme que son pays n’est pas enthousiaste quant à l’éventualité d’une action militaire, indiquant que la stratégie du royaume vis-à-vis du Mali privilégie d’abord un règlement politique. Il ajoute que le Maroc souhaite épuiser toutes les solutions pacifiques avec le soutien des pays de la Cédéao. Quelques jours plus tard, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, déclare que son pays n’est «
pas prêt» à s’engager dans une «guerre» au Mali, tout en se montrant méfiant envers d’éventuelles discussions avec Ansar Dine, l’un des groupes islamistes qui occupent le nord du Mali. Enfin, selon nos informations, les principaux opposants au déploiement d’une force de la Cédéao sont les responsables militaires eux-mêmes du Mali, de Mauritanie et du Niger. «Impliqués dans le trafic de drogues, d’armes et d’êtres humains, explique l’un des responsables du service Action de la DGSE, la plupart d’entre eux ne souhaitent pas qu’on vienne perturber les bonnes affaires qu’ils continuent à faire avec certains groupes islamistes et les contrebandiers qui dominent désormais le Sahel». Autant dire que la guerre du Mali n’aura pas lieu…
Etienne Pellot / letelegramme.com/
SOURCE: Autre Presse du 16 décembre 2012
Ansar al-Sharia s’installe au Mali
Ansar al-Sharia s’installe au Mali
Raby Ould Idoumou pour Magharebia à Nouakchott – 14/12/12
Des extrémistes libyens seraient en train de s’associer aux djihadistes présents au Mali, en y créant une nouvelle branche d’Ansar al-Sharia.
[AFP/Issouf Sanogo] Les islamistes de Gao viennent de fonder une nouvelle branche d’Ansar al-Sharia.
Les islamistes maliens ont annoncé dimanche dernier, le 9 décembre, la création de leur propre groupe « Ansar al-Sharia » à Gao, la plus grande ville du nord du Mali.
La plupart des leaders de ce nouveau groupe sont originaires de la tribu Barabiche de Tombouctou et sont proches du porte-parole officiel d’Ansar al-Din, Sanad Ould Bouamama.
Selon le quotidien mauritanien al-Akhbar, cette création fait passer le nombre de groupes armés présents dans la région de l’Azaouad à cinq : l’émirat saharien d’al-Qaida au Maghreb islamique, le Mouvement pour l’unité et le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), la brigade El Moulethemine d’al-Qaida, Ansar al-Din et maintenant, Ansar al-Sharia.
La création de ce groupe aujourd’hui n’a rien de surprenant, dans la mesure où les groupes terroristes et leurs mouvements alliés estiment qu’Ansar al-Sharia, dont l’influence ne cesse de croître au Maghreb, représente une solution réelle à la crise dans le nord du Mali.
Selon Djazair News, de nouveaux rapports des services de renseignement ont confirmé que les leaders d’al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) dans le nord du Mali exercent des efforts concertés pour établir des liens avec Ansar al-Sharia en Libye, afin de pouvoir y créer une base destinée à frapper les intérêts occidentaux dans la région, en réponse aux appels à la guerre contre les groupes terroristes au Mali.
Le Daily Telegraph a indiqué le 4 décembre que les leaders d’AQMI « se rendent régulièrement à Ghat, une ville dans le désert située dans le sud-ouest de la Libye, non loin de la frontière avec le Niger ».
« Leur but est de s’implanter en Libye, pour pouvoir, à partir de là, lancer des attaques contre des cibles occidentales, ainsi que pour avoir accès aux vastes arsenaux d’armes, notamment des missiles anti-aériens de fabrication russe, pris par les rebelles libyens durant la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi à la fin de l’année dernière », indique le journal.
« En retour, AQMI propose d’assurer aux groupes islamistes libyens un entraînement et un financement », a ajouté le Telegraph.
Un certain nombre d’armes provenant de l’arsenal de Kadhafi sont tombées entre les mains des islamistes en Algérie et en Tunisie, a récemment déclaré le Président tunisien Moncef Marzouki au magazine World Today.
Dans le même temps, le leader d’Ansar al-Sharia en Tunisie a appelé à mener le djihad contre ceux qu’il a qualifiés d’ennemis de la religion en Tunisie.
Ansar al-Sharia est apparu pour la première fois au Yémen en avril 2011, lorsque le groupe avait été mis en place par al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA). Ce groupe aurait été créé en réponse à la demande d’Oussama ben Laden qui souhaitait rebaptiser al-Qaida.
« Les groupes islamistes armés ont désormais des appellations de promotion, au travers desquelles ils cherchent à s’attirer la sympathie des populations musulmanes en général », a expliqué Abdallah Ould El Nah, chercheur spécialisé dans les questions de sécurité et de défense.
« Ces groupes armés se présentent comme des partisans de l’Islam, que ce soit la religion ou la sharia, bien qu’ils soient très éloignés de ses enseignements tolérants et de ses appels à la paix », a-t-il ajouté.
Ansar al-Sharia dans le nord du Mali n’est que l’une des composantes d’une organisation qui se propage de manière virale. En plus des branches en Tunisie et au Yémen, des groupes similaires ont fait leur apparition au Maroc et en Libye, où Ansar al-Sharia a été jugé responsable de l’attaque terroriste menée contre le consulat américain à Benghazi.
Tous ces groupes partagent une idéologie djihadiste commune, selon un document rédigé par un prédicateur salafiste mauritanien et publié sur des forums en ligne.
Abu Mondhar al-Chinguetti avait écrit en mai dernier que ces nouveaux groupes étaient fondés sur certains principes comme « l’opposition à la démocratie, l’idéologie salafiste djihadiste, le rêve de fonder des émirats islamiques répondant à leur propre vision des choses, et les tentatives d’imposer des restrictions aux libertés ».
Le journaliste mauritanien al-Neji Ould Mohammedu estime qu’Ansar al-Sharia « se développera au fil du temps, essentiellement dans des pays et des sociétés où la stabilité politique est absente ».
Pour sa part, Hamadi Ould Dah, analyste du terrorisme au Sahel, explique que les groupes extrémistes au Mali pourraient adopter une stratégie consistant à fournir des services sociaux aux populations, de manière à gagner des soutiens locaux, à l’instar de ce qui a été fait au Yémen.
« Ils ont adopté la même approche dans un certain nombre de villes en Tunisie, en apportant une aide aux populations, mais dans le même temps, en fomentant le chaos et en propageant la violence dans les rues d’une manière sans précédent », explique-t-il.
« En Tunisie, par exemple, le nombre d’éléments d’Ansar al-Sharia est passé de quelques centaines d’extrémistes à des dizaines de milliers en 2011. Nous sommes confrontés à un phénomène qui risque de devenir incontrôlable et qui doit, de ce fait, être traité très rapidement », a-t-il ajouté.
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samedi 15 décembre 2012
Toumast Press a suivi Nina Wallet Intalou, pilier du MNLA, au camp de réfugiés de Mbéra
Toumast Press a suivi Nina Wallet Intalou, pilier du MNLA, au camp de réfugiés de Mbéra
Samedi, 15 Décembre 2012 Écrit Par Mohamed Ag Abidine
Très occupés par l'actualité géostratégique de l'Azawad, nous oublions souvent le terrible sort que vivent les populations refugiés de l'Azawad. Pour remédier à cela, pendant une dizaine de jours, une équipe de Toumast Press a suivi Nina Wallet Intalou, le pilier du MNLA, dans un voyage aussi fascinant que rempli d'émotions dans le camp de réfugiés de Mbéra en Mauritanie.
Une équipe de Toumast Press a rencontré Nina Wallet Intalou à Nouakchott, Mauritanie le 14 Novembre 2012. L'objectif était de s'entretenir avec elle de la situation de la femme dans la femme dans l'Azawad en partie occupé par les organisations islamistes et terroristes. Etant chargée du département de la promotion de la Femme et de l'Enfance au sein du CTEA, Nina Wallet Intalou est la personne la plus approprié pour aborder ce sujet.
Une dizaine de minutes après le début de l'échange, son téléphone sonne. A l'autre bout du fil, un partenaire humanitaire à qui Nina Wallet Intalou présente la difficulté de la vie des réfugiés, et l'importance d'une plus grande présence a leur côté.
Après sa conversation téléphonique, l'équipe de Toumast Press ne peut s'empêcher de glisser sur le terrain de la prise en charge des réfugiés azawadiens présent en Mauritanie, en Algérie, au Niger, et au Burkina Faso. Là encore, Nina Wallet Intalou est la personne la mieux placée au sein du MNLA et du CTEA. En effet, elle n'a jamais manqué une occasion pour être présente ou participer à l'amélioration de la vie des réfugiés.
D'emblée, elle nous fait état de l'obligation pour le MNLA et ses officiels d'être constamment présent auprès des réfugiés azawadiens ou qu'ils se trouvent. Elle nous dira, "ces azawadiens qui ont cherchés refuge dans les pays voisins sont la raison primaire pour laquelle nous avons entamés la révolution actuelle." Par conséquent, "il est primordial de se rendre dans les différents camps de réfugiés pour y voir les conditions de vies, prendre les dispositions pour les améliorer, et enfin rencontrer tout le monde et échanger sur notre devenir commun."
Cette mise au point ayant été faite, elle nous indique que du 16 au 26 Novembre 2012, elle se rendra au camp de réfugiés de Mbéra, toujours en Mauritanie. Rendez-vous est alors pris avec son cabinet pour que l'équipe de Toumast Press puisse l'accompagner.
Arrivé au camp, après un bain de foule de la part des populations azawadiennes, Nina Wallet Intalou entamera des séances de travail avec les autorités sanitaires et humanitaires du camp afin de faire d'abord un état du niveau de vie dans le camp, et ensuite prendre les mesures possibles pouvant améliorer la vie dans le camp qui il faut le rappeler compte au moins 100.000 personnes.
Après les séances de travail avec les autorités du camp, Nina Wallet Intalou, Chargée de la Promotion de la Femme et de l'Enfance du CTEA, a mené plusieurs tours dans le camp pour voir d'elle-même le niveau de vie des réfugiés.
Plus tard, ce fut le tour pour un ensemble de rencontres avec l'ensemble des groupes sociaux présents dans le camp. Avec chacun des groupes, Nina Wallet a fait un résumer de la politique du MNLA, et a recueilli leurs attentes et craintes.
La première des rencontres fut celle avec les représentants élus des réfugiés du camp. A la fin de la rencontre, Mohamed Ag Malha dit Momo nous dira:
"L'arrivée de Nina dans le camp de réfugiés est une chose salutaire pour nous, un acte courageux et d'abnégations de la part d'un responsable du MNLA. L'acte de venir rendre visite aux réfugiés et apporter le message de la cellule du MNLA de la Mauritanie en particulier et en général celui du Bureau politique national, nous remonte le moral Nous ne pouvons qu'en être heureux. Une fois de plus, nous encourageons plus de membres du MNLA à suivre cet exemple." Le message est clair.
Ce fut ensuite la rencontre avec les notables et les chefs traditionnels azawadiens présent dans le camp. La vidéo ci-dessous est celle de l'ouverture de la rencontre.
En marge de la rencontre, plusieurs participants nous diront qu'ils ont toujours entendu parler de Nina Wallet Intalou et du combat qu'elle a toujours mené pour venir en aide aux pauvres et aux vieilles personnes. Tous ceux que nous avons interrogés nous diront qu'ils se souviennent encore de son père, feu Intalou qui avait exécuté le 16 Mai 1992 à Gossi, dans l'un des nombreux massacres de populations civiles par l'armée malienne.
Le notable Himba Ag Mohamed Ahmad continuera en affirmant haut et fort: "Nous sommes tous avec le MNLA, qui est pour nous le seul mouvement qui aspire à nos attentes, nous sommes vraiment content et nous ne faisons que les encouragez et faire des bénédictions, pour qu'un jour nos fils et petits-fils vivent dignement sur leur territoire."
La rencontre avec les femmes fut la plus animé car après tout, Nina Wallet Intalou est la chargée de la Promotion de la Femme et de l'Enfant et de la Famille du CTEA. Les femmes sont venues très nombreuses pour accueillir Nina Wallet Intalou et sa délégation. Très satisfaite, la présidente de la coordination des femmes de Mbéra nous dira :
"On ne s'est jamais sentie mêlée aux actions menées par le MNLA, mais grâce à l'arrivée de Nina, qui est l'une des représentantes des femmes au sein du MNLA et de l'Azawad, on s'est sentie rassurée. La femme azawadienne a un droit, ce droit doit être respecté comme c'est le cas dans tous les pays de droit de l'Homme. Nous, les femmes réfugiées au camp de Mbéra, réclamons une implication dans tout ce qui concerne l'avenir de l'Azawad. Nous lançons un appel à toutes les femmes du monde libre, de s'associer à Nina Wallet Intalou, pour nous venir en aide, nous nous voyons délaissées par le monde, particulièrement les ONG de droits des femmes". Le message est clair et mérite de recevoir rapidement une réponse.
Le jour suivant, le tour fut aux jeunes d'échanger avec Nina Wallet Intalou. Elle nous dira que cette rencontre est importante car la jeunesse est l'avenir de toutes les nations et ces jeunes seront appelés plus tard à diriger l'Azawad. La rencontre était également l'occasion pour les jeunes de faire entendre leur message à un pilier du MNLA, et aussi d'apporter leur pierre à l'édifice. Après de longues heures d'échanges, Abdoul Aziz Ag Mohamed, Président de la Coordination des Jeunes du Camp de Mbéra, dira:
"Nous honorons l'arrivée de Nina. En tant que jeunes azawadiens, on ne peut pas dire qu'on ne connait pas les efforts de cette brave dame, elle nous a toujours soutenus dans nos activités, nous la remercions infiniment et lui souhaitons un bon courage. Nous sommes pour tout ce qui concerne l'Azawad et nous restons toujours engagés pour la cause de notre territoire".
En marge de la même rencontre, une jeune fille azawadienne du nom de Deija Walet Marzough nous dira que ‟l'Azawad ne peut pas se construire sans l'union de ses filles et fils car Afous iyan waritakiss" en référence à un proverbe Touareg qui dit qu'une seule main ne peut pas applaudir.
Enfin, Tanto Ag Mohamed, un jeune réfugié soulignera le combat permanent de Nina Wallet Intalou en ces termes: "On a toujours entendu parler de cette dame, depuis notre enfance, pour son combat qu'elle ne cesse de mener pour une vie digne pour son peuple. Et aujourd'hui on voit de nos propres yeux que ce n'est que la vérité qu'on nous a dit à son sujet."
Après toutes ces rencontres, notre équipe quitta Mbéra en direction de Nouakchott, la capitale Mauritanienne. En cours de route, Nina Wallet Intalou nous dira :
"Ma présence aux cotés des réfugiés m'a rassurée même si leurs conditions de vie doit être amélioré. Ces visites sont des devoir pour nous tous, malgré nos agendas déjà chargé, nous devons être aux côtés des réfugiés. J'en profite pour demander aux ONG, associations, personnes de bonnes volontés de venir en aide aux réfugiés azawadiens dont les conditions de vies sont difficiles".
Là encore, le message est clair.
Par Mohamed Ag Abidine
URANIUM AU NIGER À ARLIT ET MAFIA DE LA FRANCE AFRIQUE ...
Interview clandestin de moi par Canal3 Niger
Harold Maximilien Blum
URANIUM AU NIGER À ARLIT ET MAFIA DE LA FRANCE AFRIQUE ...
En avant goût d'un documentaire que je prépare et destine au plus grand nombre !
J’étais à Arlit au Niger, une petite ville tranquillement oubliée du reste du monde.
Idéale pour se purifier l'âme et les bronches à coup de particules d'uranium.
J’ai été arrêté à Arlit au nord du Niger avec mon frère Malien, Alassane, avec lequel depuis Ouagadougou je voyageais. Nous avons été en garde à vue sous 50 degrés de chaleur sans pouvoir boire, manger, se laver et dormir durant 24 heures. Nous avons ensuite été expulsés de cette ville, manu militari, sur ordre officiel du préfet de cette même ville et sur ordres officieux de la société AREVA présente depuis 47 ans sur cette partie du Niger.
Nous avons donc quitté cette ville, sous escorte militaire, pour être livrés à la police d'Agadez. Le gouverneur d'Agadez avait déjà également prononcé notre expulsion de cette ville et ce n'est que grâce à l'humanité du commissaire d'Agadez et surtout à celle d'un inspecteur du commissariat d'Agadez, conjuguée à ma ténacité pugnace, que nous avons obtenu de pouvoir nous reposer une nuit avant de repartir le lendemain matin dans les mêmes conditions, à savoir ; comme deux truands que l'on reconduit hors des frontières sous escortes d'hommes armés prêts à tirer au moindre faux pas.
C'est dans ces conditions que nous sommes arrivés à Niamey. Les autorités Françaises via le consul de France en place à l'ambassade de France présente dans cette ville qui, depuis Arlit, se tenait informé de mon sort et de celui de mon compagnon. Non pas pour autre chose que pour faire aboutir les « ordres » donnés depuis Paris. A Niamey, ce consul m'a prié de me présenter à l'ambassade. Je m'y suis rendu. Je suis un homme bien élevé (c'est de l'humour). Qu’ai-je entendu dans ce lieu entouré de barbelés tels les contours de Guantanamo ?
La propagande Sarkozienne que j'avais déjà entendu à Arlit à travers les hommes engagés par AREVA pour assurer la sécurité du site minier, à savoir : « Al-Qaïda du Maghreb est présent dans la région et, qui plus est, depuis la mort de son « leader » ces terroristes rendent la région extrêmement dangereuse ».
Certes, les concernant, il y a potentiellement des risques pour les ressortissants Français qui s'aventurent dans cette zone, mais également des risques car AREVA est un Etat dans l'Etat Nigérien et que cette société d’exploitation d’uranium ne souhaite surtout pas que des personnes viennent à la rencontre de la population d’Arlit.
Pourquoi ?
La réponse tient en, ne serait-ce, qu’un rapport de la CRIIRARD. Selon ce rapport, consultable et téléchargeable sur le site de la CRIIRAD : www.criirard.org, la population de la ville d'Arlit au Niger, constituée de 80 000 personnes est exposée à un danger de mort, ainsi que l'environnement écologique de cette zone. Note CRIIRAD 8-02 du 30 janvier 2008
Nous nous sommes cachés dans Niamey sans savoir si nous pourrions quitter cette ville en vie. Eh oui, on ne plaisante pas avec le « leader mondial » du nucléaire comme aime le clamer, haut et fort, les dirigeants d’AREVA. En effet, les barbouzes d’AREVA à Arlit rodaient, ici à Niamey, nous les avions vu non loin de là où nous logions.
La ligue des droits de l'homme au Niger, à Bamako et à Paris est désormais prévenue et a ouvert un dossier pour convoquer les personnes et entités commerciales qui ont agit en pensant qu’elle possédaient tous les droits, y compris celui de disposer de la vie de deux hommes en parfaite légalité.
Alassane et moi avons été balancés aux autorités officielles et officieuses nigériennes et françaises, par un homme supposé représenter la société civile et, par ailleurs, employé au sein de la société AREVA.
Cet homme avec lequel j’étais en contact depuis Paris m'avait dit vouloir témoigner de la catastrophe humaine de la ville d’Arlit contaminée par, entre autre, l’uranium contenu dans la nappe phréatique qui alimente cette ville, laquelle comptent 140 000 personnes. Il en est de même pour l’environnement de cette région où 45 000 tonnes de déchets radioactifs trônent à ciel ouvert, chargeant l’air de particules radioactives transportées facilement dans cette région soumise à des vents.
Cet homme sera convoqué devant un tribunal pour rendre des comptes sur ses actes qui n'ont pas uniquement mis en danger la vie d'Alassane et de moi, mais, ce qui est beaucoup plus grave, ses actes mettent en danger les 140 000 personnes de la ville d'Arlit, les Touaregs vivants dans cette partie géographique du Niger et l'environnement pollué par la société AREVA.
Il est désormais signalé auprès de La Ligue des Droits de l'Homme du Niger à Niamey auprès desquels j'ai déjà porté plainte, ainsi que contre les autorités nigérienne d'Arlit, d’Agadez et de Niamey. La société AREVA et le ministère des affaires étrangères français répondront, également, de leurs actes devant un tribunal international.
Le prétendu représentant de la société civile de la ville d’Arlit est signalé auprès de l'association nigérienne que préside Madame Bagna, laquelle Lutte contre la Corruption au Niger, vaste programme… Un dossier est également ouvert au sein de cette structure.
De même pour ce qui est du « ROTAB-PWYP-NIGER » et de son coordinateur national, Monsieur Ali Idrissa qui, du reste, connaissait le double jeu que jouait le prétendu représentant de la société civile de la ville d’Arlit.
« Rotab-Pwyp-Niger » Réseau des organisations
pour la transparence et l'analyse budgétaire au Niger. – à Niamey Niger.
vendredi 14 décembre 2012
Les nouvelles du Pays/Interview: Mohamed Anako, président du conseil régional de la région d’Agadez, Président de l'Association des Régions du Niger (ARENI)
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Interview : Mohamed Anako, président du conseil régional de la région d’Agadez, Président de l'Association des Régions du Niger (ARENI)
14 Déc 2012 Publié dans INTERVIEW.
M. Mohamed Anako -
Mohamed Anako est le président du Conseil régional d'Agadez. Il est également le président de l'Association des régions du Niger, qui est une jeune organisation, créée au lendemain de la mise en place des régions du Niger. Elle regroupe les 7 conseils régionaux du pays. Mohamed Anako a occupé pendant plusieurs années les fonctions de haut Commissaire à la Restauration de la paix (HCRP), un organe qui a vu le jour après les accords de paix d'avril 1996 entre l'Etat du Niger est les différents responsables des ex-fronts armés.
"Nous espérons que l'Etat va résister dans sa position, pour réviser les accords qui le lient à Areva"
Transparence l'a rencontré pour recueillir son point de vue sur les sujets brûlants de l'heure, en l'occurrence le partenariat entre le Niger et Areva, la plateforme élaborée par Areva, mais aussi la crise qui secoue le Mali.
Quelle est l'effectivité de la décentralisation au niveau de la région d'Agadez? C'est à dire en termes de d'accompagnement politique, financier, mais aussi de contrôle?
Mohamed Anako : Il faut dire que la décentralisation est tout un processus. Il y a eu d'abord la première étape, qui est celle de la communalisation. Aujourd'hui, nous sommes au stade de la régionalisation, avec notamment la création des régions. Au niveau des régions, nous avons estimé, dans la cadre de la mise en oeuvre de la décentralisation, qu'il faut aller directement au transfert des compétences. C'est à dire qu'il faut permettre aux collectivités territoriales d'avoir leur autonomie. Autonomie d'un point de vue des compétences, mais aussi d'un point de vue financier. Parce que pour nous, le transfert des compétences implique un accompagnement en termes de ressources humaines et financières. A ce titre, nous avons eu des échanges avec les autorités compétentes comme avec certains partenaires. Et aujourd'hui, tout le monde est d'accord qu'il faut aller vers le transfert des compétences, même si c'est de façon progressive.
Si l'on regarde le projet de loi du budget 2013, l'on constate qu'à 95%, le budget est retenu au niveau central. Ce qui revient aux régions ne représente absolument rien du tout. Il en a toujours été ainsi. Pensez-vous qu'il y aura une amélioration dans les années à venir ?
Ecoutez, nous, on ne peut même pas parler de budget dans les régions au stade actuel. Parce que pour parler de budget, il faut d'abord avoir au moins une nomenclature budgétaire, ce dont nous ne disposons pas à la date d'aujourd'hui. Parce que, comme vous le savez, un budget c'est toujours des recettes et des dépenses. Or au stade actuel, nous ne connaissons même pas nos recettes. Donc, en lieu et place de budget, nous ne pouvons que parler de dotation de l'Etat pour permettre le petit fonctionnement des conseils.
L'exploitation de la mine d'uranium d'Imouraren qui devrait démarrer en 2014 a été reportée à 2016, voire 2017. Quel est l'impact de ce report sur la région d'Agadez ? Par ailleurs, le gouvernement du Niger vient de dénoncer officiellement le partenariat très déséquilibré et en défaveur du Niger, dans le cadre du contrat avec Areva. Quelle lecture faites- vous de cette décision du gouvernement nigérien ?
Nous sommes ravis que l'Etat du Niger arrive à comprendre cela aujourd'hui. Je vous rappelle qu'au niveau de la société civile d'Agadez, au niveau des partis politiques, nous avons toujours dénoncé ce partenariat déséquilibre. Donc, nous espérons que l'Etat va résister dans sa position, pour réviser les accords qui le lient à Areva.
Parce que le véritable problème réside dans le fait que les accords sont mal faits. Les accords n'ont pas tenu compte des réalités du Niger en général et des réalités régionales en particulier. Je pense que le gouvernement nigérien a du pain sur la planche, ça ne sera pas facile. Mais la position du gouvernement nigérien est légitime. Il faut vraiment réparer cette injustice.
Est-ce qu'il y a des actions ou des initiatives auxquelles vous pensez pour accompagner le gouvernement nigérien dans ce sens ?
Si le gouvernement est de bonne foi, on va l'accompagner. Mais il ne faut pas que le gouvernement s'arrête chemin faisant. En renégociant ces accords, le gouvernement doit tenir compte de notre avis. Parce qu'il ne sert à rien d'aller négocier des choses à Paris sans que nous soyons au courant. Avant tout, Imouraren se trouve à Agadez, et il faut que nous soyons associés aux renégociations.
Il ne sert à rien d'envoyer des techniciens qui vont aller mal négocier. Le problème qui se pose au niveau de la région, comme vous le savez, c'est qu'Areva est partenaire, le Niger est partenaire, et il y a certainement d'autres pays qui sont partenaires. Mais quand il est question des bénéfices, Areva peut dire : "Ecoutez, cette année, on a 2 milliards de bénéfices", et ce sont ces 2 milliards qu'on va répartir en fonction des pourcentages affectés à chaque partenaire. Donc, il faut que les Nigériens soient impliqués dans la gestion administrative, financière et humaine d'Areva. Même pour l'attribution des marchés, c'est Areva qui décide tout seul. Donc que gagne le Niger ? Rien du tout ! Même pour acheter des cuillères, on donne le marché à des sociétés françaises. Je pense que le gouvernement va tenir compte de tout ça. Mais pour ce qui nous concerne, c'est-à-dire sur le plan social, nous constatons qu'après 40 ans d'exploitation de l'uranium, il n'y a même pas d'eau. Les gens meurent de soif dans l'Air. Il y a la pollution, et Dieu seul sait combien de personnes sont mortes d'irradiation nucléaire de l'uranium. Aujourd'hui, la plupart des ouvriers qui sont à la Somair et à Cominak sont malades. Au niveau du recrutement également, nous sommes exclus au niveau de la région. C'est peut être maintenant que les gens sont en train d'être recrutés. Mais comment ? Ces sociétés doivent appuyer le développement de la région d'Agadez, comme ça se fait dans toutes les zones d'exploitation dans le monde. Mais on ne sent rien de tout cela à Agadez.
Regardez l'état de la route entre Agadez et Tahoua. C'est une route complètement délabrée qui ne permet pas un bon trafic. Cette route est pourtant un joyau pour les Nigériens, et c'est pour cela qu'il faut la reconstruire. Il faut chercher des sociétés qui ont l'expertise et les qualifications pour la reprendre. Parce que, aujourd'hui, rien qu'à l'idée qu'on va emprunter cette route pour se rendre à Tahoua ou à Niamey, on est stressé. Au niveau de la région, on est très pénalisé par l'état de cette route.
A cela, il faut ajouter le problème de la sous-traitance, c'est-à-dire que non seulement ces compagnies viennent piller nos ressources, mais elles sous-traitent avec d'autres compagnies françaises qui viendront pour piller nos ressources aussi, comme vous venez de l'expliquer. Aujourd'hui, le gouvernement vient de sommer Areva de procéder au démantèlement de sa plate-forme. C'est la deuxième fois d'ailleurs que le gouvernement demande à Areva de démanteler cette plate-forme. Mais elle fait la sourde oreille. Quelle lecture faites-vous de cette situation ?
Je dis que nous encourageons le gouvernement à procéder au démantèlement de cette plate forme, dans l'intérêt des Nigériens. Il ne sert à rien que vous soyez élu à la tête de ce pays et qu'à la fin, l'histoire retienne que vous avez joué le jeu de ceux qui viennent pour piller votre pays. Je pense que l'histoire ne va pas pardonner ça à Mahamadou Issoufou et son régime, la jeunesse ne va pas lui pardonner ça non plus. Je pense qu'il doit garder la tête très haute, parce que le peuple nigérien est derrière lui. Il ne faut pas que les gens se disent que c'est un domaine auquel il ne faut pas toucher, sinon il y aura un coup d'Etat. Il n y aura rien du tout ! Aujourd'hui le peuple nigérien est conscient, il veut le changement. Qui fait les coups d'Etat d'habitude ? C'est bien sûr des Nigériens. Mais aujourd'hui, il n'y a aucun Nigérien qui va accepter de jouer le jeu néocolonial. On doit tourner la page. D'ailleurs, vous avez écouté le président François Hollande lorsqu'il est arrivé au pouvoir. Il a clairement dit que c'en est fini de la Françafrique. Je pense qu'il dit vrai. Donc on va mettre la France à l'épreuve aujourd'hui pour savoir si la Françafrique est réellement finie. Nous espérons que le Niger et la France vont renégocier les contrats d'exploitation de l'uranium dans l'intérêt des deux pays.
Un autre problème, c'est celui qui est relatif à la rétrocession des 15% des revenus générés des industries extractives dans les communes des régions où ces ressources sont exploitées. La loi sur cette rétrocession existe depuis 2006. Mais non seulement cette loi contient des lacunes, mais son application pose problème. A la date d'aujourd'hui, Agadez a reçu seulement les 15% au titre de l'année 2009. Il reste donc des arriérés au titre des années, 2010, 2011 et 2012. Qu'est-ce que vous faites au niveau de la région d'Agadez pour que cette loi soit effectivement corrigée et appliquée ?
Ce que vous dites est très pertinent. L'une des principales revendications sociales au niveau de la région d'Agadez, c'est une meilleure répartition des ressources naturelles. C'est pourquoi je pense qu'il faut rehausser le taux de 15%. C'est insignifiant. Je pense aussi que les communes des régions où ces ressources sont exploitées ne doivent pas être alignées sur le même registre que les autres communes. Par exemple, Agadez a un quota de cinq députés à l'Assemblée nationale, soit 2/3 du territoire national. Il faut être juste sur cette question de rétrocession des 15%. Quand je prends l'exemple du pétrole, il est extrait à Diffa, mais il est raffiné à Zinder. Comment va se faire la répartition des 15% sur le pétrole entre Diffa et Zinder ? Qui va avoir quoi ? Je pense qu'il faut rapidement réfléchir sur ces questions pour éviter des situations de déséquilibre et d'injustice. Il en est de même des régions de Tahoua ou de Tillabéri, dont les sous sols regorgent aussi de ressources importantes. Donc, ce serait une bonne chose pour les communes si on augmentait le taux des 15%. Cela leur permettra d'avoir un minimum d'autonomie financière.
Que préconiseriez-vous si le gouvernement demandait votre avis sur toutes ces questions que nous venons d'évoquer ?
En ce qui nous concerne à Agadez, on a dit au gouvernement ce qu'on veut. L'uranium est exploité chez nous, mais nos enfants n'ont pas d'écoles. Nous n'avons pas de routes, nous n'avons pas d'eau. Même nos pistes rurales ne sont pas bien faites, et nos écoles rurales manquent de cantines. Les enfants abandonnent les écoles au bout de deux mois. Les éleveurs n'ont même pas de forage, parce que les sociétés d'exploration ont occupé l'espace pastoral. Qu'est ce qu'on a prévu pour cette frange communautaire ? Donc, de la même façon que l'Etat veut réviser la plate forme d'Areva, il doit aussi revoir le code rural et le code minier et pétrolier nigériens aux bénéfices des populations rurales.
Une autre question d'actualité, si vous le permettez, le Mali est aujourd'hui confronté à une crise sociopolitique, avec notamment l'occupation du Nord par des groupes armés. A ce sujet, le président Issoufou Mahamadou fait partie de ceux qui préconisent la voie de la guerre pour ramener la paix au Mali. Quelle est votre position sur ce sujet ?
J'ai suivi le président Issoufou lors de la table ronde des bailleurs de fonds à Paris. Il a dit clairement qu'il n'y a pas de sécurité sans développement. Mais d'un autre côté, il dit qu'il faut intervenir militairement au Mali. C'est un paradoxe. Moi je pense que si on aime l'Afrique, on ne doit pas encourager des interventions étrangères. En tant que patriotes, on ne doit pas encourager ce genre d'interventions. Ca va rappeler la colonisation, où à chaque fois il faut faire appel aux occidentaux pour intervenir en Afrique quand un problème se pose. Il faut divorcer d'avec ces habitudes. On a vu le cas de l'Irak où l'intervention étrangère n'a apporté aucune solution. Je pense que si on aime le Mali, si on aime l'Afrique, on ne doit pas encourager une intervention étrangère. Au contraire, il faut amener les Maliens à revenir à la raison. Si à un certain moment, certains de ces Maliens ont dit qu'ils veulent l'indépendance et que l'opinion africaine pense que ces gens là se sont égarés, eh bien, il faut simplement les ramener à la raison. Si on arrive à les convaincre, c'est tant mieux, on aura évité une guerre inutile. Si à un autre moment, d'autres groupes ont revendiqué la charia et qu'on pense qu'ils se sont aussi égarés, il faut encore les ramener à la raison à travers le dialogue. Donc, il faut un dialogue entre les Maliens. Mais s'il y a des groupes d'extrémistes et des terroristes qui ne veulent pas dialoguer, alors il faut donner les moyens au Mali et à son armée pour les combattre sans réserve. Dans ce cas, on sait qu'il n'y aura pas de bavure.
Interview réalisée par Naomi Binta Stansly
13 décembre 2012
publié le 30 novembre 2012
source : Rotab
Coup de gueule:La communauté internationale soutiens les rebelles syriens,libyens,tunisiens, égyptiens,soudanais, yéménites(qui sont tous islamistes..)et refuse de soutenir les révolutionnaires Laïques du MNLA en gueurre contre les terroristes d'Aqmi.N'y a t il pas là une contradiction flagrante entre cette communauté internationale qui utilise l'argent des contribuables européens et américains pour soutenir les terroristes aux detriment des mouvements Laïques de part le monde??? @touaregconnection
Col Hassan Ag Fagaga /résistant Touareg
Coup de gueule:La communauté internationale soutiens les rebelles syriens,libyens,tunisiens, égyptiens,soudanais, yéménites(qui sont tous islamistes..)et refuse de soutenir les révolutionnaires Laïques du MNLA en gueurre contre les terroristes d'Aqmi.N'y a t il pas là une contradiction flagrante entre cette communauté internationale qui utilise l'argent des contribuables européens et américains pour soutenir les terroristes aux detriment des mouvements Laïques de part le monde??? @touaregconnection
Reddition d'un terroriste mauritanien en Algérie
Reddition d'un terroriste mauritanien en Algérie
2012-12-13
Les divisions internes qui déchirent la branche nord-africaine d'al-Qaida poussent certains de ses membres à se rendre aux autorités.
Par Jemal Oumar pour Magharebia à Nouakchott – 13/12/12
[AFP/Romaric Ollo Hein] Les brigades d'al-Qaida au Sahel connaissent une vague de défections à l'approche d'une possible intervention militaire sous commandement africain au Mali.
Un terroriste mauritanien membre de la brigade El Moulethemine d'al-Qaida s'est rendu aux forces de sécurité algériennes la semaine dernière, a fait savoir le quotidien algérien Ennahar dans son édition du samedi 8 décembre.
Ce terroriste, dont l'identité n'a pas été révélée, figurerait sur les liste des "personnes recherchées" par Interpol et des agences de sécurité dans la région.
Cet homme s'est volontairement rendu à l'armée algérienne à l'aéroport de Timimoune, le 5 décembre. Lui-même et sept autres terroristes membres de la brigade El Moulethemine étaient arrivés à l'aéroport à bord d'un SUV chargé d'armes, notamment des Kalashnikovs, des mitrailleuses lourdes, des mortiers et des munitions.
Ces terroristes envisageaient de lancer des opérations lors des cérémonies du Nouvel An.
Ce leader terroriste mauritanien est issu de l'unité d'al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) qui a récemment vu la défection de Mokhtar Belmokhtar, plus connu sous le pseudonyme de Laaouar. Il se serait rendu par suite de divergences avec le groupe de ce dernier.
"Nous n'avons à ce jour pas suffisamment d'informations sur l'identité de la personne qui est détenue en Algérie", a indiqué Ould Cheikh, responsable d'Interpol, à Magharebia.
"Mais dans la mesure où il appartient à la brigade terroriste de Laaouar, il sera certainement un élément que nous recherchions, car la plupart des membres de cette brigade ont pris part à de nombreuses attaques terroristes contre des cibles mauritaniennes et au Sahel."
L'analyste Amar Ould Dahmed a expliqué à Magharebia que d'autres défections étaient envisageables au vu de la situation que connaît actuellement al-Qaida.
Ould Dahmed attribue ces défections à plusieurs facteurs, notamment l'annonce par Laaouar qu'il quittait AQMI pour créer un nouvel émirat. Cette décision ne plaît pas à certains de ses éléments extrémistes qui la considèrent comme une opposition sans fondement à la ligne d'action d'al-Qaida, a-t-il précisé.
Les terroristes estiment par conséquent qu'une nouvelle brigade fondée par Laaouar serait illégitime et pourrait même mettre leurs propres vies en danger, poursuit-il. Mais les éléments favorables à cette position n'ont pas encore eu la chance de quitter directement Laaouar et attendent maintenant une occasion.
Les divisions au sein d'AQMI pourraient également être dues à la crainte exprimée par certains membres d'une guerre dans la région dirigée contre le réseau terroriste, selon Ould Dahmed.
Un autre sujet qui pourrait également pousser les jeunes à s'enfuir est leur sentiment qu'Ansar al-Din, qui a toujours joué le rôle d'hôte et de protecteur dans la région, serait sur le point de les abandonner, a-t-il ajouté.
Le groupe islamiste malien est actuellement en pourparlers avec les médiateurs dans la région, a ajouté cet analyste, poussant certains terroristes à redouter que le mouvement ne renonce à ses revendications en faveur de la sharia.
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Terrorisme : l'algorithme qui tue
DERNIÈRE MODIFICATION : 07/12/2012 - AL-QAÏDA - ARMÉE AMÉRICAINE - TERRORISME
Terrorisme : l'algorithme qui tue
France 24
© Tonio Vega/Flickr
Des chercheurs américains ont élaboré un algorithme pour identifier les cibles prioritaires dans la lutte contre les réseaux terroristes. Indice : ce ne sont pas toujours les chefs qu'il faut viser.
Par Sébastian SEIBT (texte)
Et si la lutte contre le terrorisme se résumait à... une équation ? Plusieurs enseignants-chercheurs de l’académie militaire de West Point ont, en effet, décidé d’adopter une approche purement mathématique de la question.
Dans un article scientifique mis en ligne le 5 novembre, ils suggèrent qu’appliquer un nouvel algorithme pourrait permettre d’être plus efficace pour éradiquer les réseaux terroristes tels Al-Qaïda. Leurs formules mathématiques permettraient de comprendre quelles sont les cibles à éliminer pour faire le plus de mal à une organisation “ennemie”.
Et ce ne sont pas, d’après eux, forcément les chefs. “Je me souviens des gars des forces spéciales se vantant d’être très efficaces pour s’attaquer aux leaders de groupes terroristes et je me disais que s’en prendre aux têtes d’organisations très décentralisées [comme Al-Qaïda, NDLR] n’est pas forcément le plus utile”, a raconté jeudi 6 décembre au site américain spécialisé dans les nouvelles technologies Wired, Paulo Shakarian, l’un des auteurs de cette étude.
Le problème, selon lui, est que dans les groupes terroristes très décentralisés qui sévissent actuellement il y aura toujours quelqu’un pour prendre la place d’un chef. “La cellule d’Abou Moussab al-Zarqaoui est devenue encore plus dangereuse après sa mort”, affirme Paulo Shakarian.
De la toile à l’étoile
D’où leur idée : trouver un moyen de rendre ces organisations plus centralisées afin qu’un coup porté à leur tête devienne plus efficace. C’est là que l’algorithme rentre en jeu : “il permet d’identifier les cellules du réseau les mieux connectées pour en faire des cibles prioritaires”, décrypte pour FRANCE 24 un mathématicien aixois qui a préféré garder l’anonymat.
L'EFFICACITÉ THÉORIQUE DE L'ALGORITHME
Comment l'algorithme est censé rendre plus centralisé - donc fragile - un réseau très décentralisé.
Une stratégie qui s’apparente à celle qui consiste, en temps de guerre, à isoler la ligne de front en coupant les lignes de ravitaillement. Sauf qu’en lieu et place des vivres et fournitures, cette approche à base de mathématiques vise à éliminer les viviers des chefs remplaçants. “Nous cherchons à transformer une organisation en forme de toile avec des multiples centres de même importance en un groupe en forme d’étoile où il y a un milieu très important et une périphérie beaucoup plus petite”, écrivent ces chercheurs américains dans l’article.
Comment l’algorithme s’y prend-t-il pour résoudre cette équation ? “La formule retenue attribue à chaque cellule une valeur en fonction du nombre de connexions avec d’autres cellules et plus la valeur est haute plus la cible est importante à éliminer”, explique le mathématicien aixois.
De la théorie à la pratique
Une approche qui pousse donc le vice mathématique à ignorer totalement des facteurs qu’on pourrait par ailleurs croire importants dans la lutte contre le terrorisme. Le charisme du leader ? Rien à faire. L’activité meurtrière de la cellule ? Hors contexte. “L'évaluation numérique d'une cellule se fait ici seulement par des données géométriques telles le nombre de cellules voisines et leur interconnexion”, confirme le mathématicien.
Mais, pour lui, cette vision toute mathématique de la guerre contre le terrorisme a des limites. “L’équation présentée ici ne marche que si l’organisation est horizontale et ne prend pas en compte d’éventuels groupes dans les groupes”, analyse-t-il. En clair, une cellule terroriste peut apparaître comme étant très isolée mais s’il y a en son sein une petite unité de militants très active pour établir des contacts avec d’autres groupes, l’algorithme la jugera peu importante malgré tout.
Surtout, “pour connaître l’efficacité de toute théorie mathématique, il faut la tester”, rappelle ce mathématicien. Or, dans le cas de cet algorithme cela reviendrait à éliminer ou capturer des dizaines de personnes. “Juste pour tester la validité d’une équation ? C’est un peu violent”, conclut cet expert. De la théorie à la réalité, dans ce cas-là, il n’y a pas un pas mais un potentiel bain de sang.
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