vendredi 8 juin 2012


Congres Mondial Amazigh : Pour un Etat démocratique dans l’Azawad

Le Congrès Mondial Amazigh (CMA), Organisation internationale de défense des droits du peuple Amazigh (Berbère), a toujours été du côté du peuple Touareg, marginalisé, chassé de ses territoires traditionnels, spolié de ses ressources naturelles, violemment réprimé et abandonné de tous.

C’est pourquoi lorsque le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) a été créé et a porté la revendication de l’autodétermination de l’Azawad en vue de fonder un Etat indépendant démocratique et laïque, le Congrès Mondial Amazigh l’a immédiatement reconnu et soutenu. Dans un communiqué daté du 7/04/2012, le CMA déclarait qu’il «assure l’Etat indépendant de l’Azawad de son total soutien (…) tant qu’il adoptera la démocratie, la laïcité, le respect des droits humains et des libertés fondamentales».

Depuis, le CMA a entrepris plusieurs initiatives dans le but de faire connaitre le projet politique du MNLA et de lui trouver des soutiens notamment au niveau international. La position du CMA s’explique tout simplement par le fait que le projet du MNLA est justifié, légitime et légal eu égard au droit international et respectueux des principes démocratiques et des droits humains tels qu’ils sont universellement admis.

Le 26 mai 2012, les dépêches de la presse internationale nous apprennent que le MNLA aurait signé un protocole d’accord avec le groupe islamiste Ansar-Eddine en vue de l’instauration d’un «Etat islamique» dans l’Azawad. S’il était confirmé, cet accord constituerait un reniement total du projet initial porté par le MNLA et créerait une nouvelle perspective que nous pensons désastreuse pour l’Azawad. Le projet islamiste qui comporte l’application de la Chari’a islamique, est en effet à la fois rétrograde et incompatible avec la démocratie et le nécessaire respect des libertés fondamentales. Il constitue également une grave menace à la diversité culturelle et particulièrement à la culture plurimillénaire des Kel-Tamacheq (Touaregs). Musulmans depuis des siècles, les Touaregs ont toujours pratiqué leur religion librement et à leur manière. Qu’est-ce qu’un Etat «islamique» leur apporterait de plus sur ce plan ? De toutes façons, une question aussi fondamentale ne peut être tranchée sans la consultation du peuple, le moment venu.

Cela étant, le CMA n’ignore pas que cette concession faite à la mouvance islamiste n’est pas le résultat d’un libre choix mais s’inscrit dans un contexte exceptionnellement contraint pour le MNLA qui se trouve cerné de toutes parts par des forces hostiles et terriblement menaçantes : Al-Qaeda, l’Algérie, les Etats islamistes (Arabie-Saoudite, Qatar…) pourvoyeurs de l’islamisme international, l’Etat Malien et la Cedeao soutenus par la France et l’Union Européenne.



Au lieu d’ouvrir un dialogue serein et sincère avec le MNLA, les Etats de la région opposés à toute forme d’émancipation de l’Azawad, ont adopté la logique machiavélique consistant à favoriser l’introduction et le renforcement des Djihadistes internationaux (Al Qaeda, Mujao, Boko Haram…) afin de semer la discorde, voire la guerre entre les combattants Touaregs et de torpiller le projet indépendantiste du MNLA.

Parallèlement, suite aux révoltes populaires de l’année 2011, tout le nord de l’Afrique s’est soumis à la vague islamiste qui a porté des gouvernements religieux au pouvoir au grand désespoir des forces démocratiques et progressistes. Et le monde occidental dit libre et démocratique, s’est très bien accommodé de cette situation et porte même un grand respect à des Etats islamistes fondamentalistes uniquement parce que ces Etats sont riches en pétrodollars. La démocratie, les droits humains et les libertés fondamentales ne pèsent décidément rien devant les appétits économiques et les visées géostratégiques.

Face à autant d’hypocrisie et de fronts puissamment dotés, le MNLA résiste courageusement et cherche avant tout à épargner des vies humaines en évitant le piège de l’affrontement fratricide dans lequel on veut le faire tomber.

Tout en rejetant fermement toute idée de création d’un Etat «islamique» dans l’Azawad comme dans tous les pays de Tamazgha (nord de l’Afrique), le Congrès Mondial Amazigh réitère son soutien indéfectible au peuple Kel-Tamacheq (Touareg) et invite ses représentants à ne pas céder aux chantages et à rester fidèles à leurs valeurs et à leur culture ancestrales qui rejettent toute forme de terrorisme et d’extrémisme.

Le Congrès Mondial Amazigh renouvelle instamment son appel au monde libre, y compris ce qu’il compte de peuples et de sociétés civiles, à prêter main forte au Mouvement National de Libération de l’Azawad afin d’éliminer définitivement les organisations terroristes et ensuite à réunir dès que possible, les conditions du dialogue direct entre l’Etat Malien et les représentants du MNLA, comme l’a préconisé le Parlement Européen dans sa résolution du 19 avril dernier dans laquelle il appelait à «une solution par la voie des négociations». Le temps et l’isolement politique du MNLA jouent en faveur du chaos et de la mouvance terroriste islamiste. Il est urgent d’agir dans l’intérêt de la paix et des peuples de cette région.

Paris, 18/05/2962 - 30/05/2012

Le Bureau du CMA

  • Kidal: Situation confuse de conflit ouvert entre un groupe de trahi par Iyad et AQMI et une frange qui suit Iyad et ses terroristes d'AQMI qui suivent les pakistanais. Divorce au sein de Ansar edine en cours entre les "récupérables" et les "irrécupérables". A suivre....

Lettre ouverte à son Excellence Monsieur le Président du Niger
par Sidi Mossa Ag Souleymane, vendredi 8 juin 2012, 17:58 ·



Son Excellence Monsieur le Président de la République du Niger,

Permettez-moi Monsieur le Président, de vous faire part de ma juste analyse à-propos de votre entretien de France24 du 07/06/2012 sur la question du Mali et de l’Azawad.

Même si certainement vous ne verrez pas mes mots, je tiens à préciser à tous ceux qui auront la chance de lire cette dépêche quelques points très importants que vous avez ignorés ou du moins mal expliqués lors de cet entretien.



Mon étonnement est que, si on en croit vos propos la révolte de l’Azawad est étrangère, il s’agirait des étrangers venu de Libye et de l’Algérie. Et si de ce fait vous voulez dire Touaregs, vous omettez votre pays le Niger et le Burkina-Faso dans lesquels ceux-ci sont présents. Et cette perception est loin d’être la réalité du terrain. Cette révolte que vous léguez aux islamistes d’Aqmi et de Bokouharam s’inscrit dans la longue marche des hommes bleus à la quête de liberté initiée avant l’indépendance de votre Nation, depuis l’ère coloniale. Chose que vous saviez bien.



Vos propos nous reflètent très bien votre partie-prie, mais cella n’aurait pas du vous attirer au point d’oublier qui s’est révolté et pourquoi dans l’Azawad. Les téléspectateurs de la chaine dont j’en fais partie espéraient voir un entretien qui aborde la réalité en toute franchise ce qui ne fut pas le cas.



Monsieur,

Force est de constater qu’a chaque fois durant cet interview vous dites « le nord du Mali est contrôlé par les islamistes étrangers venus de Libye et d’Algérie, d’Aqmi, de Mujahoo et de Boukouharam » ce qui n’est pas aussi vrai. Le MNLA, biais par lequel les azawadiens réclament leur droit à s’autodéterminer qui a déclenché la lutte de libération de l’Azawad depuis le 17 janvier apparemment vous est allergique. Un mouvement dont vous n’avez pas prononcé le nom. Le monde entier sait qui s’est révolté dans l’Azawad et sait bien que le MNLA est le seul mouvement légitime sur ce territoire, le fait que vous évoquez l’inverse ne change en rien les faits, mais nous prouve de plus votre indignation à l’égard de l’Azawad.



Quant à votre attachement à la dite intégrité du Mali, j’avoue que je comprends. Votre pays a toujours sollicité une intervention musclée dans l’Azawad, mais pourquoi, le Niger a-t-il peur que l’émancipation des azawadiens suscitera une révolte des Touaregs du Niger. Mais ce que vous ignorez Monsieur, les Touaregs d’où qu’ils soient ne pourront restés indifférent face à une intervention étrangère sur le sol azawadiens. L’intervention de votre armée pour massacrer les azawadiens risque de réveiller une eau dormante et qui pourra changer la donne !!



Monsieur,

Faudrait-il vous rappelez que le mouvement populaire de l’Azawad(MNLA) est un mouvement politico-militaire qui a en son sein les intellectuels, les notables, les cadres, les chefs religieux et chefs militaire de la région qui œuvrent pour reconquérir leurs droits bafoués par ce que vous appelez Mali. Faudrait-il vous rappelez que l’article 35 de la Déclaration de Droits de l’Homme et du Citoyen du 24 juin 1793 stipule que : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple est pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable de devoir »

Contre les terroristes dans l'Azawad:Les femmes Touaregues se mobilisent et luttent pendant que l'union africaine et la communauté internationale papotent...


Les paroles de ma grande sœur Nina me touchent et je veux dire aussi que je suis scandalisée et révoltée par ce qu’on fait les islamistes aux femmes de Kidal. Chez nous la tradition a toujours mis la femme au cœur de la société. C’est la femme qui éduque les enfants et qui est la gardienne de nos tradition et donc de notre identité. Les gens qui sont venu d’ailleurs pour chercher à nous imposer un islam que nous ne connaissons pas, doivent être combattus. Nous, nous sommes musulmans depuis la nuit des temps mais nous avons gardé nos traditions. La femme joue un rôle très important dans notre société et même dans la politique. Il ne faut pas que le MNLA accepte ces gens sur notre territoire sinon ils vont détruire notre culture. J’encourage nos femmes politiques à prendre leur place et à refuser la politique des extrémistes et à faire respecter nos valeurs de tolérance et de liberté ! Chichenen n’Anzad medan ! Gardez votre achak !
Une fille de l’Azawagh pour l’Azawad !

Femmes de l’ombre : Tin-Hinan, reine des Touaregs


08 juin 2012


Femmes de l’ombre : Tin-Hinan, reine des Touaregs


En 1925, à Abalessa, ancienne capitale du Hoggar, des archéologues ont découvert un caveau où se trouvait un squelette de femme bien conservé, ainsi qu’un mobilier funéraire, des bijoux en or et en argent et des pièces de monnaie à l’effigie de l’empereur romain Constantin. Ils définirent cette tombe, datée du IVe ou du Ve siècle, comme étant celle de Tin-Hinan, l’ancêtre des Touaregs. La découverte a fait rêver bien des chercheurs et des écrivains. Nous essayerons, sur leurs traces, d’évoquer cette figure de femme que les Touaregs nomment « Notre mère à tous ».


Tin-Hinan, cette femme énigmatique, dont l’existence nous a été révélée par la tradition orale et dont le nom voudrait dire « celle qui vient de loin » ou « celle qui se déplace », aurait été la mère fondatrice du peuple touareg. A travers les récits et les chants véhiculés par ses descendants, les hommes du désert, on peut retrouver son image : « Une femme irrésistiblement belle, grande, au visage sans défaut, au teint clair, aux yeux immenses et ardents, au nez fin, l’ensemble évoquant à la fois la beauté et l’autorité ».
Lorsqu’elle est arrivée dans le Hoggar, « elle venait de loin », indique son nom. Les chercheurs ont localisé cette origine chez les Bérâbers (Berbères) du Tafilalet, une contrée présaharienne du sud marocain qui devait être plus verdoyante qu’aujourd’hui.


Pourquoi quitta-t-elle ces lieux ? Personne ne peut le dire. Alors rêvons un peu et regardons la situation de la région au cours de ces années lointaines. Au IVe siècle, le nord de l’Afrique, et en particulier la Numidie, est dominé par la puissance romaine qui a adopté la religion chrétienne à laquelle s’est converti l’empereur Constantin. Cette Numidie, dont le nom pourrait venir de nomade, est alors le théâtre de révoltes contre le pouvoir romain. Diverses tribus circulent entre la côte méditerranéenne et les régions plus au sud, colportant non seulement des produits divers mais aussi des informations. Quelques membres de la tribu marocaine des Bérâbers, avec Tin-Hinan, ont-ils quitté la région pour des raisons de conviction ou de politique ? Première hypothèse.
Autre hypothèse : un conflit personnel au sein de la famille ou de la tribu qui aurait incité Tin-Hinan à fuir loin de son milieu d’origine. Une femme intelligente, une femme d’autorité qui prend la décision de partir... pourquoi pas ?






Deux femmes dans le désert



Ce que l’on sait, grâce à la tradition orale rapportée par le Père de Foucault qui l’a recueillie dans le Hoggar, c’est qu’elle ne fut pas seule à faire le trajet mais qu’elle se rendit dans ce haut massif du Sahara algérien en compagnie d’une servante nommée Takamat. Ces deux femmes étaient-elle accompagnées d’hommes pour ce voyage aventureux ? Rien ne le dit mais c’est vraisemblable. Traverser le Sahara était une aventure périlleuse, même si ce désert brûlant, dont le nom en arabe signifie le Fauve, connaissait un climat moins aride qu’aujourd’hui. Les vallées, les plaines, les squelettes de rivières, témoignent qu’une réelle végétation existait autrefois, tandis que les peintures rupestres indiquent que des chevaux y circulaient et que les chasseurs y trouvaient du gibier.


Imaginons ces deux femmes effectuant leur trajet à travers le désert. Sans doute ont-elles une monture : dromadaire, cheval, âne ( ?) qui leur permet d’éviter de trop grandes fatigues et quelques bêtes comme des moutons et des chèvres qui leur offrent le lait et la nourriture dont elles ont besoin. Comment auraient-elles pu survivre sinon ? On sait que le chameau a fait son apparition en Afrique au IIe siècle, venant de Libye, et que sa résistance permettant de longues marches a transformé la vie des nomades. Dans le Tafilalet et notamment à Sijilmasa, grand lieu de rencontres commerciales, les caravanes chamelières faisaient halte. Bien que les Touaregs disent n’avoir connu le chameau qu’après leur arrivée dans le Hoggar, il est possible que pour ce voyage, Tin-Hinan ait utilisé un de ces vaisseaux du désert dont le pas lent et sûr inspire confiance et qui reste encore de nos jours pour les Touaregs, leur moyen de transport favori, leur monnaie d’échange, l’insigne de leur richesse.
« J’ai pris ma longe et ma cravache au cuir tanné

et, voulant fuir ce lieu avant la fin du jour, j’ai saisi mon chameau.
Jusqu'à ce que s’apaise le vent d’après l’orage, il avait pâturé en un lieu agréable
où l’herbe d’emshéken était entremêlée de pousses d’ämämmän.
J’ai attaché ma selle ornée d’embouts de cuivre, qu’a fabriqué pour moi un artisan habile, douce pour la monture et pour le méhariste... » (poème touareg).


Tin-Hinan consulte le ciel


On trouve, dans les peintures rupestres du Sahara, la trace d’une « route des chars » très ancienne, dont le trajet permet de trouver des mares, des puisards ou des oueds. La petite cohorte de Tin-Hinan a dû l’emprunter pour se procurer cette denrée rare, l’eau, dont un proverbe dit : aman iman, « l’eau, c’est l’âme ». Les voilà donc suivant ce tracé. Les jours passent, lentement. Parfois, la petite troupe aperçoit quelques nomades, pillards possibles, qu’elle évite soigneusement. Les heures de la journée sont chaudes et les voyageurs du désert qui subissent la brûlure du ciel accueillent la nuit avec soulagement. La pause du soir est bienvenue, surtout si elle se situe près d’un point d’eau et d’un pâturage. Les outres se remplissent et les bêtes se régalent. Il faut faire vite car l’obscurité tombe d’un seul coup. Tin-Hinan connaît les principales étoiles, elle consulte le ciel pour trouver sa future direction. On dresse une tente faite de peaux de chèvres tendues sur des arceaux. Le repas est frugal : une bouillie de farine mélangée au lait que l’on vient de traire.



Un jour, enfin, le sable s’estompe et la roche granitique, surmontée de crêtes et de pitons, apparaît. Il faut contourner les montagnes, se faufiler dans les vallées, trouver les trous qui ont conservé l’eau de pluie, et surtout faire manger les animaux. Région magnifique, mais aride et difficile. Pourtant, c’est là que Tin-Hinan s’installe. L’oasis d’Abessala, près de Tamanrasset, lui offre l’hospitalité de ses eaux et de ses pâturages. Y rencontra-t-elle d’autres habitants ? D’après Henri Lhote, qui a écrit de nombreux ouvrages sur l’Ahaggar (Hoggar), le pays aurait connu une population nombreuse, attestée par les palmeraies de Silet et d’Ennedid et des puits creusés avant l’arrivée de Tin-Hinan. Cette population noire, les Isebeten, ayant presqu’entièrement disparu, Tin-Hinan n’aurait pas eu besoin de se battre pour conquérir ces lieux devenus inhabités.


Que se passa-t-il dans les années qui suivirent cette installation dans le Hoggar ? Qui fut le père des enfants de Tin-Hinan ? Un compagnon venu avec elle du Tafilalet ? Un noble voyageur originaire de Libye ou d’Egypte ? Ou simplement un survivant de ces habitants qui occupaient les lieux précédemment ? Le nom de ce « père » n’est pas resté dans les récits véhiculés par la tradition. Mais, chez les Touaregs, la femme jouit d’un statut privilégié et le matriarcat est de règle, ainsi donc, n’est retenue que la descendance féminine.


« L’antimoine enténèbre ses paupières sombres »


D’après la légende, Tin-Hinan aurait eu trois filles : Tinert, l’antilope, ancêtre des Inemba ; Tahenkot, la gazelle, ancêtre des Kel Rela ; Tamérouelt, la hase, ancêtre des Iboglân.
De son côté Takama, la servante, aurait eu deux filles qui reçurent en cadeau de Tin-Hinan les palmeraies de la région que possèdent toujours leurs descendants.
Les voilà donc installés dans l’oasis d’Abalessa. Les tentes blanches se dressent dans ce paysage dominé par le haut massif de l’Atakor. La beauté des paysages, le silence de la nuit, le vent dans les montagnes n’a pu qu’inspirer ces nouveaux venus dans la région. Le tobol (tambour) et l’amzad (violon monocorde) étaient-ils déjà présents à l’époque de Tin-Hinan ? On peut imaginer que cette femme de caractère avait aussi le goût de la musique et de la poésie, tout comme ses descendants et, qu’autour du feu, les habitants du campement montraient leurs dons en ces matières.
Chantez, choristes, chantez pour les jeunes gens !
l’antimoine enténèbre ses paupières déjà si sombres, elle a rehaussé ses sourcils, elle a orné ses joues de taches claires, pareilles aux Pleïades Gaïsha, la chanteuse, que se passe-t-il ?
Frappe des mains plus ardemment, frappe le tambourin ! (poésie touarègue)
Tin-Hinan est l’amenokal (possesseur du pays), la reine de ce petit peuple en voie de création. Est-elle, comme le raconte une légende, à l’origine d’une ancienne écriture touarègue, le tifinagh, que l’on a trouvée ici et là gravée sur des pierres ? Ces signes, composés de bâtons (des jambes d’animaux ?) et d’ idéogrammes ronds (visages, soleil, astres ?) servirent-ils de repères pour marquer les routes du désert ? Le mystère n’est pas élucidé.


Si l’on en juge par les découvertes faites au début du XXe siècle, les nouveaux arrivants auraient trouvé à Abelassa un fortin témoignant d’une occupation militaire romaine avec un certain nombre de pièces ayant servi de chambres et de magasins. C’est dans une de ces cavités que Tin-Hinan sera plus tard enterrée et que la mission conduite par M. Reygasse, directeur du musée du Bardo à Alger, la découvrira en 1925.


De Tin-Hinan à la troublante Antinéa


D’après sa description, elle reposait sur un lit sculpté et portait des bracelets d’or et d’argent. A proximité des chevilles, du cou et de la ceinture, s’éparpillaient des perles en cornaline, agate et amazonite. Une écuelle de bois portait la trace d’une pièce à l’effigie de l’empereur Constantin. Ces objets ainsi que le mobilier témoignent des relations qui ont pu se nouer entre les habitants de l’oasis et les voyageurs venus de l’Orient. Tin-Hinan a donc été capable, non seulement de faire ce voyage à travers le Sahara mais aussi de créer les conditions de vie dans les lieux et de nouer des relations commerciales nécessaires à l’enrichissement du peuple né de sa descendance.



Les Touaregs de l’Ahaggar ont donc naturellement conservé le souvenir de cette femme remarquable, et leurs récits, recueillis par le père de Foucault qui vécut en ermite à Tamanrasset au début du XXe siècle, inspira le romancier français Pierre Benoît qui, dans L’Atlantide publié en 1920, met en scène un jeune militaire rencontrant Antinea, une femme énigmatique qui règne sur le Hoggar. « Antinéa ! Chaque fois que je l’ai revue, je me suis demandé si je l’avais bien regardée alors, troublé comme je l’étais, tellement, chaque fois, je la trouvais plus belle.... Le klaft égyptien descendait sur ses abondantes boucles bleues à force d’être noires. Les deux pointes de la lourde étoffe dorée atteignaient les frêles hanches. Autour du petit front bombé et têtu, l’uraeus d’or s’enroulait, aux yeux d’émeraude, dardant au-dessus de la tête de la jeune femme sa double langue de rubis. Elle avait une tunique de voile noir glacé d’or, très légère, très ample, resserrée à peine par une écharpe de mousseline blanche, brodée d’iris en perles noires. Tel était le costume d’Antinéa... »


L’imaginaire de Pierre Benoît nous conduit loin de la réalité et, pour retrouver l’ancêtre des Touaregs, il est préférable de lire des ouvrages scientifiques modernes, mais dans ceux-ci la trace de Tin-Hinan est bien mince. Tin-Hinan reste donc une reine de légende qui préfigure la femme moderne, capable de créer la vie et de gérer le bien public. C’est ainsi que les Touaregs nous ont transmis son image. C’est ainsi que nous avons tenté de la faire revivre.


Source : www.rfi.fr - Jacqueline Sorel (avec la collaboration de Simonne Pierron)


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Publié par VSTV

La marche des femmes Azawadis contre les islamistes.avi

ou est la communauté internationale ?


08/06/2012 à 11h:51 Par Jeune Afrique


Des rebelles islamistes d'Ansar Eddine, le 24 avril 2012 près de Tombouctou. © AFP

Des combats armés ont opposé des combattants du MNLA aux islamistes d'Ansar Eddine jeudi 7 juin dans la soirée, près de Kidal, dans le Nord du Mali.

D'après plusieurs sources concordantes, des combattants de la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et membres du groupe islamiste Ansar Eddine se sont affrontés jeudi soir près de la ville de Kidal, dans le Nord du Mali.

« Les combattants du MNLA et ceux d'Ansar Eddine se sont affrontés dans la nuit de jeudi à vendredi dans la périphérie de Kidal », a déclaré un fonctionnaire de la ville, joint par téléphone depuis Bamako. « Le calme est revenu à l'aube », a-t-il ajouté, tout en précisant avoir «constaté que les quelques drapeaux du MNLA qui flottaient dans la ville ont été enlevés ». « Ça a vraiment tiré. Ansar Eddine était au nord de Kidal, un groupe du MNLA au sud », a déclaré un autre civil. Les deux témoins ont dit ne pas avoir d'informations sur d'éventuelles victimes.

Interrogé par téléphone satellitaire dans la nuit, Mohamed Ag Mamoud, combattant d'Ansar Eddine, a expliqué cet affrontement par le fait que « toute cette semaine, le MNLA a manipulé à Kidal des civils qui ont manifesté » contre le mouvement islamiste. « Ils ont encouragé les femmes et les enfants à manifester contre nous. Maintenant, on va leur montrer notre force » , a-t-il lancé.

« Nous sommes attaqués, on va répondre », a de son côté indiqué Moussa Salam, un élément du MNLA, assurant que les rebelles touaregs avaient « même attaqué la maison de Iyad Ag Ghaly », chef d'Ansar Eddine et Touareg natif de Kidal.

"La crise devient tribale"

Mardi et mercredi, des habitants de cette ville, surtout des femmes et des jeunes, avaient manifesté contre la présence des islamistes et apporté leur soutien au MNLA. La manifestation de mardi avait été violemment dispersée.

Les affrontements de la nuit de jeudi à vendredi auraient opposé essentiellement les Touaregs des tribus tagamalète et idnane aux combattants ifora d'Ansar Eddine.

«La division s'installe au sein des groupes armés touaregs. La crise devient tribale. Après avoir combattu ensemble l'armée malienne, surtout dans le nord-est du Mali et en particulier à Gao (autre grande ville régionale, NDLR), les deux groupes s'affrontent désormais sur des bases tribales. C'est très dangereux », a commenté le journaliste malien Tiegoum Boubeye Maïga.

Des discussions sur un projet de fusion entre le MNLA, au départ sécessionniste et laïc, et Ansar Eddine, qui prône la charia dans tout le Mali, ont échoué ces derniers jours sur la question de l'application de la loi islamique.

Jeudi, à Abidjan, des responsables des Nations unies, de l'Union africaine et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) ont annoncé que l'Union africaine allait saisir l'ONU pour obtenir son "appui" à une éventuelle intervention militaire dans le nord du Mali.

(Avec AFP)

Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Mali : affrontements entre des islamistes et des touaregs dans le Nord | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
Azawad Flash/Violents accrochages entre le MNLA et Ansar Eddine suite aux violences commises par les islamistes à l'encontre des femmes Touarègues qui manifestent depuis plusieurs jours pour la démocratie.Elle est ou la com internationale ?l'union africaine?la CEDEAO?l'Algérie?la Mauritanie?On passe à l'action ou on reste dans le domaine de fanfaronnades?

jeudi 7 juin 2012


COTE D'IVOIRE / MALI - 
Article publié le : jeudi 07 juin 2012 - Dernière modification le : jeudi 07 juin 2012

A Abidjan, l'UA, l'ONU et la Cédéao réfléchissent à une intervention militaire au Mali

L'envoyé spécial de l'ONU Said Djinnit, le ministre ivoirien des Affaires étrangères Daniel Kablan Duncan, le président de la Commission de l'UA Jean Ping et le Commissaire pour la paix et la sécurité de l'UA Ramtane Lamamra, le 7 juin à Abidjan.
L'envoyé spécial de l'ONU Said Djinnit, le ministre ivoirien des Affaires étrangères Daniel Kablan Duncan, le président de la Commission de l'UA Jean Ping et le Commissaire pour la paix et la sécurité de l'UA Ramtane Lamamra, le 7 juin à Abidjan.
AFP PHOTO / SIA KAMBOU

Par RFI
Une rencontre entre des responsables des Nations unies (ONU), de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) s'est ouverte ce jeudi 7 juin à Abidjan en Côte d’Ivoire pour évoquer la crise malienne. Cette réunion est la suite du sommet de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) qui a eu lieu mercredi au Togo, et lors duquel le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a entériné le principe d’une saisine du Conseil de sécurité de l’ONU. Saisine qui pourrait intervenir le 13 juin et qui ouvrirait la voie à l'envoi d’une force internationale dans le nord du Mali.

La réunion s’est ouverte en milieu de matinée. Côté Nations unies, on relève la présence d’un représentant pour chaque pays membre du Conseil de sécurité. Cette rencontre est une étape importante : jusqu'ici, la Cédéao avait été quasiment seule dans la recherche d’une solution à la double crise malienne. Avec plus ou moins de bonheur, elle a réussi par exemple à faire échec au coup d’Etat du 22 mars. En revanche, l’organisation régionale semble être en panne face à la partition du Mali dont le nord est aux mains de différents mouvements rebelles. La rencontre de ce jeudi 7 juin à Abidjan est destinée à mettre en place une action internationale bien coordonnée, chapeautée par les Nations unies, mais où l’Union africaine et la Cédéao joueraient chacune leur rôle.
Cette réunion vise donc à mobiliser la communauté internationale afin qu'elle apporte un soutien constant aux institutions de la transition malienne où les velléités de la junte du 22-Mars de contrôler le fonctionnement de la transition restent d’actualité. Le « groupe de soutien et de suivi de la situation au Mali » - c’est ainsi que s’intitule la réunion - veut arriver à terme à au moins deux choses : faire respecter l’intégrité territoriale du Mali et mener une lutte efficace contre les réseaux terroristes dans le nord du pays.
Dès lors, une intervention militaire est-elle incontournable ? Selon Kadré Désiré Ouédraogo, président de la Commission de la Cédéao, « les chefs d'Etat vont demander au Conseil de sécurité de l'ONU l'adoption d'une résolution permettant l'usage de la force en cas de besoin. »

Kadré Désiré Ouédraogo
Président de la Commission de la Cédéao
La Cédéao n'exclut aucun moyen pour arriver à ses fins...
 
07/06/2012 par Stanislas Ndayishimiye

Mais peut-on imaginer un calendrier vite mis sur pied pour préparer une possible intervention militaire dans le nord du Mali ? Peut-être pas aujourd’hui, mais tous les participants à la réunion sont conscients de l’urgence. Le temps presse et chaque jour qui passe représente une menace d’enlisement, selon Kadré Désiré Ouédraogo.
Le représentant du président en exercice de l’Union africaine a de son côté dit par exemple que « la voie militaire paraît de plus en plus incontournable, mais que nul ne peut prendre cette décision de manière unilatérale ».
Seulement une intervention nécessite des ressources significatives. La Cédéao est prête à fournir les hommes et va donc incessamment, par le biais de l’Union africaine, introduire une demande au Conseil de sécurité de l’ONU pour le vote d’une résolution autorisant cette intervention militaire au Mali. Mais étant donné le poids de cette décision, il faudra attendre plusieurs semaines avant le déploiement du moindre contingent.
Depuis quelques jours, l'actualité dans le nord du Mali est dominée par la prise de distance des rebelles du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) avec Ansar Dine. Le mouvement indépendantiste touareg, après avoir signé un accord avec le groupe islamiste, l'a suspendu.
Ce recul du MNLA face au groupe Ansar Dine est-il susceptible de modifier le processus de médiation dans la crise au nord du Mali ? Djibril Bassolé est le ministre burkinabé des Affaires étrangères, pays chargé par la Cédéao d’une médiation au Mali. Il participait hier au sommet de Lomé au Togo. Pour lui, les « revendications radicales » que sont l'indépendance du nord du Mali ou l'imposition de la charia, doivent être de toute façon  abandonnées.

Djibril Bassolé
Ministre burkinabé des Affaires étrangères
Ce que nous souhaitons, c'est que le MNLA et Ansar Dine, ensemble, se détachent du terrorisme...
 
07/06/2012 par Muriel Pomponne
TAGS: CÉDÉAO - CÔTE D'IVOIRE - MALI - ONU - TOGO - UNION AFRICAINE
FICHE PAYS :

Déclaration des Femmes Touarègues Réfugiées à Ouagadougou :



Déclaration des Femmes Touarègues Réfugiées à Ouagadougou :


- Considérant la situation qui prévaut dans l’Azawad
- Considérant le rôle prépondérant de la femme dans la société touarègue (rôle de mère d’éducatrice, de socle de la société, gardienne de la culture)
- Considérant que la société touarègue est a 100% musulmane depuis l’avènement de l’Islam en Afrique
- Considérant que l’islam est une religion de tolérance, de paix et d’amour
- Considérant la participation effective de la femme Touarègue dans la vie sociale : tâches quotidiennes du foyer, conduite des animaux aux pâturages, recherche de l’eau et du bois, commerce et autres
- Considérant le nombre élevé de femmes, chefs de famille
- Considérant notre amour particulier pour la patrie, notre culture et notre histoire
Nous, femmes de l’Azawad, réfugiées au Burkina Faso,
- Rejetons toutes fusions, association du MNLA avec ançar dine et les autres groupes intégristes
- Rejetons la menace intégriste sur notre vie de tous les jours, une menace pour notre culture de tolérance et d’ouverture
- Rejetons toutes interventions militaires étrangères (CEDEAO, UA) de quelque nature qu’elle soit dans l’Azawad
- Préconisons le dialogue entre les fils du même pays dans le cadre d’un règlement de conflit afin que cesse le cycle de violence et d’exil
- Exigeons l’implication des femmes à tous les stades de concertations et de négociations
- Exigeons la libération de toutes les femmes détenues dans l’Azawad
- Lançons un cri de cœur pour la libération de Rossella Hury
- Félicitons toutes les bonnes volontés morales et physiques qui ont aidé les réfugiés du Burkina, du Niger, de la Mauritanie et de l’Algérie pour l’accueil desdites populations
- Remercions les gouvernements des pays voisins de l’Azawad pour l’attention particulière qu’ils ont apportée aux réfugiés.
- Demandons l’implication effective de la Coordination Humanitaire des Nations Unies (OCHA), pour une analyse réelle de la question Touarègue aux organes compétents du Système de Nations Unies (SNU)
- Lançons un appel aux Organisations internationales pour l’ouverture d’un corridor humanitaire pour les femmes et les enfants des populations déplacées à l’intérieur de l’Azawad, abandonnées à elles-mêmes
Le 07 Juin 20012



La présidente des femmes réfugiées à Ouagadougou
Fadimata Walet Ouma

La marche des femmes Azawadis contre les islamistes.avi



Published on Jun 7, 2012 by 
Des femmes enfants jeunes et vieux de l'Azawad se sont manifestés contre les islamistes d'ansar adine et alliés; contre l'acte produit par les islamistes a kidal et crient la liberté et la democratie et demandent une reconnaissance internationale








DERNIÈRE MODIFICATION : 07/06/2012 

AL-QAÏDA AU MAGHREB ISLAMIQUE - MAHAMADOU ISSOUFOU - MALI - NIGER


Le président du Niger prêt à intervenir militairement au Mali "en dernier recours"

Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, se dit préoccupé par la situation au Mali, victime selon lui d’une "agression terroriste extérieure". Il se dit prêt à une intervention militaire après vote d'une résolution à l'ONU.

Par FRANCE 24  (texte)
 
Le Mali est victime d’une "agression terroriste extérieure", laquelle "peut se propager au Niger et à toute l’Afrique de l’Ouest", s’inquiète le président du Niger, Mahamadou Issoufou, lors d’un entretien qu’il a accordé à FRANCE 24. Le chef de l’Etat nigérien est attendu à Paris le 11 juin pour une visite au cours de laquelle il rencontrera le président français François Hollande.
"La situation au Mali est préoccupante, en ce qu’elle remet en cause l’ordre démocratique et, plus grave encore, l’intégrité territoriale du Mali", explique Mahamadou Issoufou. À ses yeux, "les jihadistes et les narcotrafiquants contrôlent la situation au Mali", pays séparé en deux depuis que les rebelles touareg du MNLA et les islamistes d’Ansar Dine ont proclamé l’indépendance de l’Azawad le 6 avril dernier.
Mahamadou Issoufou relate l’existence d’une nébuleuse d’organisations terroristes qui entretiennent des liens entre elles, citant les Shebab en Somalie, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en Algérie et Boko Haram au Nigeria. "Tous ceux-là coopèrent", conclut-il. Mahamadou Issoufou craint l’émergence d’un "Africanistan", soupçon étayé par "des informations précises sur la présence d’Afghans et de Pakistanais dans le nord du Mali, ainsi que l’implantation de camps d’entraînement de Boko Haram à Gao".
Français retenus aux confins du Niger et du Mali
Considérant que la mainmise des jihadistes sur le nord du Mali est un "vrai danger" qui menace non seulement l’Afrique de l’Ouest mais également l’Europe, le président nigérien se dit prêt à intervenir militairement au Mali, une option qu’il envisage "en dernier recours", après "échec des négociations en cours". Le rétablissement de l’intégrité territoriale au Mali est une "cause noble", selon le chef de l’Etat, qui appelle de ses vœux le vote d’une résolution aux Nations unies pour autoriser le recours à la force armée.
Alors qu’une mission de l'Union européenne pour aider le Niger à mieux lutter contre le terrorisme et le crime organisé sera lancée à la fin juillet, Mahamadou Issoufou se réjouit d’avoir su, "pour l’instant", "protéger le territoire et assurer la sécurité des Nigériens". Toutefois, il n’a pas souhaité apporté des précisions concernant les quatre ressortissants français salariés d'Areva actuellement détenus aux confins du Mali et du Niger par Aqmi. Les otages sont "vivants et en bonne santé", assure-t-il, affirmant que le gouvernement de Niamey "suit de très près" ce dossier.



Niger: une mission civile européenne pour renforcer la lutte contre le terrorisme
JEUDI, 07 JUIN 2012 13:27 VUES: 500

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LE PREMIER MINISTRE NIGÉRIEN BRIGI RAFINI ET LE PRÉSIDENT DE LA COMMISSION EUROPÉENNE JOSÉ MANUEL BARROSO, LE 6 JUIN 2012 À BRUXELLES.





Le Niger se trouve en première ligne, face aux répercussions de la crise traversée par le Mali. Lors d'une visite du Premier ministre nigérien Brigi Rafini à Bruxelles, la Commission européenne a annoncé le 6 juin le lancement d’une mission pour aider ce pays à lutter contre le terrorisme et le crime organisé.

José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, a annoncé le 6 juin l'envoi d'une mission civile au Niger pour assister et former la police, la gendarmerie et la garde nationale. Cette mission, dont il était question depuis plus de deux ans, suite aux enlèvements de plusieurs employés d'ONG en territoire nigérien par le groupuscule terroriste al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), sera finalement déployée en juillet.

« Nous ne souhaitons pas voir se développer l’insécurité et les risques de violence terroriste qui menacent l’Afrique, a déclaré José Manuel Barroso. Ainsi, nous préparons à l’heure actuelle, et à l’invitation du Niger, le déploiement d’une mission civile d’appui aux forces de sécurité intérieure et à l’Etat de droit. Cette mission devrait démarrer ses activités le mois prochain ».

Cet appui sera donné par 50 policiers venus de toute l’Europe, qui seront basés dans un premier temps à Niamey, la capitale. Au-delà de son mandat initial de deux ans, cette mission pourrait bien être étendue dans le temps au Niger, et dans l'espace à d’autres pays du Sahel. Car la sécurité de toute la région se trouve menacée par la sécession du nord du Mali.

« Nous avons tenu à attirer fortement l’attention de nos amis sur les dangers qui guettent la stabilité des pays sahélo-sahariens, de toute la région et du monde entier », a affirmé le Premier ministre nigérien Brigi Rafini, un membre de la communauté touarègue du Niger, qui désapprouve la rébellion du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) au Mali voisin.

Rfi

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Mali : Iyad Ag Ghali, la charia à tout prix

JEUNE AFRIQUE
jeudi 7 juin 2012
Le fondateur du groupe Ansar Eddine, Iyad Ag Ghali, exige l’instauration d’un régime islamique rigoriste dans le nord du Mali. Quitte à faire échouer l’alliance nouée avec la rébellion touarègue laïque du MNLA.
Au sein du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), la colère gronde. « On a fait des concessions en acceptant un État islamique, s’emporte un membre du mouvement sécessionniste. Maintenant, c’est à lui de faire des efforts. » « Lui », c’est Iyad Ag Ghali, fondateur du groupe islamiste Ansar Eddine. Au MNLA, on était sûr que cet enfant des Ifoghas, de la tribu Irayakan, reviendrait au bercail sans conditions. Las, au contact des salafistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), il a changé.
Désormais, celui qui se fait appeler Abou Fadil exige un État de l’Azawad wahhabite, dirigé selon les principes les plus rigoristes de la loi islamique. Ne s’exprimant plus qu’en arabe, il a tendance à prendre de haut ceux qui ont adopté la langue des mécréants. Au lieu de rompre avec ses alliés d’Aqmi, il propose à présent de leur faire une petite place dans la région. Des positions qui ont conduit, le 1er juin, à la rupture : en grande majorité favorable à un islam tolérant, le MNLA a récusé le protocole d’accord scellant la fusion avec Ansar Eddine. « On se bat pour la démocratie, pas pour [l’intégrisme], maugrée Nina Wallet Intalou, l’une des principales figures du MNLA, exilée en Mauritanie. Il est hors de question que je sois obligée de porter le niqab, ce n’est pas notre culture ! »
Légion verte
Comme beaucoup d’autres Touaregs, rebelles d’hier ou d’aujourd’hui, elle ne reconnaît plus le fringant « Iyad », amateur de bonne chère et de virées nocturnes. Celui qui savait parler et convaincre, « sans jamais un mot plus haut que l’autre », selon l’un des anciens de la rébellion de 1990. Et encore moins l’« Iyad » d’Abeïbara (région de Kidal), la ville où il est né, en 1958.
Fils d’un ancien guide colonial, il a arrêté ses études après l’école élémentaire, au début des années 1970. Le contexte de l’époque est difficile. La grande sécheresse de 1974 a décimé les troupeaux et contraint les populations à migrer vers de meilleurs pâturages : le Niger, l’Algérie, la Libye... C’est d’ailleurs dans ce pays qu’il touche sa première arme, enrôlé dans la Légion verte de Mouammar Kaddafi. Il fait le coup de feu en Palestine, dans la bande d’Aouzou (Tchad), au Liban aussi. Et c’est fort de son expérience de guerrier qu’en 1990, de retour au Mali, il se donne une nouvelle mission : libérer les Touaregs du joug des « Sudistes ». À la tête du Mouvement populaire pour la libération de l’Azawad (MPLA), Iyad Ag Ghali rassemble derrière lui tous les « Blancs », Touaregs et Arabes. En 2006, lorsqu’il prend la tête d’une nouvelle rébellion, il ne fait plus autant l’unanimité : les peuples du Nord sont las de la guerre. Sans compter qu’« il n’y avait que les chefs qui tiraient leur épingle du jeu », se souvient, amer, un ex-combattant.
Proximité avec les cercles salafistes
Mais Ag Ghali reste influent dans sa région d’origine. Depuis son premier séjour à La Mecque, en 2003, il passe même pour un sage. Usant de son entregent, il parvient à se faire nommer vice-consul du Mali en Arabie saoudite. Entré en fonction en 2008, il n’occupera ce poste que deux ans avant d’être rappelé à Bamako, en raison de sa « trop grande proximité avec des cercles salafistes », soutient-on dans l’entourage de l’ex-président Amadou Toumani Touré. Une proximité que le pouvoir utilisera néanmoins pour obtenir la libération d’otages, comme celle du Français Pierre Camatte en février 2010.
Soutenu financièrement par Aqmi, renforcé par les ralliements de jeunes Touaregs, Iyad Ag Ghali pourrait bien disputer au MNLA - et à son chef militaire, Mohamed Ag Najim - le leadership dans la zone. « C’est un homme de pouvoir, et il fera tout pour l’obtenir », prédisait un de ses anciens compagnons d’armes au début du conflit, en janvier. Au risque d’embraser l’Azawad ?