COMMUNIQUÉ
LE MOUVEMENT NATIONAL DE LIBÉRATION DE L'AZAWAD (MNLA) & LE HAUT CONSEIL POUR L'UNITÉ DE L'AZAWAD (HCUA)
DECLARENT :
Le MNLA et le HCUA prennent à témoin la médiation, la France et l’ensemble de la communauté internationale face à l'agression délibérément perpétrée par l'armée malienne et ses milices contre leurs positions militaires, ce jour 05 juin 2013, au moment précis où la médiation met la dernière main au démarrage des négociations prévu pour le 07 juin 2013.
Cet acte d’agression délibéré confirme une nouvelle fois que l'État malien de transition n'est ni pour la paix, ni pour des élections légitimes. Il confirme également que la junte militaire de Bamako n’accorde aucune importance aux efforts de la communauté internationale en faveur d'un règlement négocié à un conflit qui dure depuis plus de 50 ans.
Le MNLA et le HCUA, ont pour leur part apporté toutes les preuves de leur volonté à mettre fin au conflit qui oppose l’Azawad au Mali et rappellent les deux plus importantes concessions faites jusque-là :
1) Conformément aux exigences de la communauté internationale, nous avons accepté de surseoir à notre objectif d’indépendance et nous avons reconnu l’intégrité territoriale du Mali, au risque de diviser gravement le peuple azawadien au vu des sacrifices consenti et de la nécessité vitale pour le peuple azawadien à être libéré d’un Etat génocidaire qui pratique l’épuration ethnique depuis plus de 50 ans.
2) Conformément aux souhaits de la communauté internationale, nous avons acceptés le principe de la tenue d’élections présidentielles dans l’Azawad, alors-même que l’armée malienne poursuit quotidiennement ses crimes sur les populations civiles de l’Azawad, et ce au vu et au su de toutes les parties engagées dans le processus de préparation des élections et des négociations avec le Mali.
Cependant, au vu de la flagrante disparité des droits et des devoirs accordées aux uns, au détriment des autres, le MNLA et le HCUA informent la France et la communauté internationale qu’ils ne sont plus tenus de respecter le cessez-le-feu proclamé par le MNLA.
Le cessez-le feu ayant été violé par les troupes maliennes aujourd’hui à Anefis, le MNLA et le HCUA se réservent le droit de se défendre contre une armée ethnocidaire assistée par des milices ethniques parfaitement connues et identifiées. Les instances militaires de l’Azawad se considèrent désormais en état de légitime défense et engageront les actions militaires nécessaires pour refouler l’armée malienne au-delà des positions qu’elle a réoccupées à la faveur de l’opération Serval.
Par ailleurs, c’est avec grand regret que le MNLA et le HCUA constatent que la France, informée de l’épuration ethnique menée par l’armée malienne et ses milices, vient de condamner officiellement la simple arrestation des militaires maliens qui se sont infiltrés à Kidal en vue d’y préparer la prise de Kidal, alors-même qu’elle s’est abstenue d’élever la moindre protestation contre le massacre quotidien, et maintes fois prouvé, des civils touaregs et maures notamment à Sevaré, Diabaly, Konna, Léré, Gossi, Tombouctou dans le sillage même de l’opération Serval.
C’est encore avec grand regrets que le MNLA et le HCUA constatent que,
- pendant que le MNLA et le HCUA tentent malgré tout de se maintenir disponibles aux négociations afin de mettre fin au calvaire que vivent les populations civiles de l'Azawad depuis 50 ans,
- pendant que l'armée malienne poursuit impunément son épuration ethnique sans que cela n’ait, à aucun moment, fait l’objet d’une condamnation officielle de la communauté internationale, à l’exception des Organisation de défense des droits de l’Homme (Amnesty et Human Rights Watch) qui ont effectivement établi le constat macabre des crimes commis par l’armée malienne,
- pendant que l’armée malienne, obnubilée par « kidal », viole le cessez-le-feu et attaque à l’arme lourde une ville sans tenir compte des habitations et des populations civiles,
La France demande par la voix de son porte-parole au ministère des affaires étrangères au MNLA et au HCUA de déposer les armes et de poursuivre les négociations.
Le MNLA et le HCUA informent l’ensemble des parties engagées dans la crise multidimensionnelle que traverse le Mali et l’Azawad, que ni le MNLA, ni le HCUA ne déposeront les armes avant le règlement définitif du statut de l’Azawad et se réservent le droit de riposter aux agressions de l’armée malienne et de ses milices.
En revanche, le MNLA et le HCUA maintiennent leurs engagements auprès de la communauté internationale et restent disposés aux négociations politiques dans l’objectif de trouver une solution négociée qui soit pérenne, juste et équitable.
Fait à Ouagadougou, le 05 juin 2013
Pour le MNLA et le HCUA,
Mossa Ag Attaher,
Porte-parole du MNLA,
Chargé de communication du CTEA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire