mardi 4 juin 2013

NDLR: l'armée malienne va au nord pour se ramassé une énième raclée par le MNLA...la France ..lasse.. (..)met en garde Bamako.



L'armée malienne en route vers Kidal : "C'est une provocation"


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En pleines négociations à Ouagadougou, un représentant du mouvement touareg MNLA prévient : "Si les troupes maliennes déclenchent les hostilités, on ne les laissera pas entrer dans Kidal.".




Des soldats de l'armée malienne patrouillent dans les rues de Kidal, le 27 mai 2006. (KAMBOU SIA/AFP)
Des soldats de l'armée malienne patrouillent dans les rues de Kidal, le 27 mai 2006. (KAMBOU SIA/AFP)



Moussa ag Assarid, représentant des rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) en Europe, répond à nos questions depuis Ouagadougou, où des négociations sont en cours pour trouver un accord entre rebelles et Bamako.

L'armée malienne est en route vers Kidal, au Nord du pays, une ville que votre mouvement occupe toujours. Etes-vous au courant de la préparation d'une offensive ?
- Oui, nous avons appris que des convois de l'armée malienne étaient partis il y a deux ou trois jours. Ils sont actuellement sur la route entre Gao et Kidal. C'est une provocation au moment où nous sommes justement à Ouagadougou, au Burkina Faso, dans le cadre des concertations menées par le médiateur burkinabé, en présence de la communauté internationale, pour trouver un accord entre notre mouvement et le gouvernement malien. Il y a ici à Ouagadougou, où je me trouve, des représentants des Nations-Unies, de l'Union africaine, de l'Union européenne, de la Cédéao, de la France, des Etats-Unis, de la Suisse, de l'Organisation de la conférence islamique ! Ce matin encore, le représentant du président par intérim du Mali était encore à Ouagadougou !
Il n'y a pas encore eu de contacts directs entre nous et ce dernier, mais c'était prévu dans les prochains jours. Avant-hier, on a remis au médiateur Compaoré, le président du Burkina Faso, un projet d'accord cadre. On a appris que le représentant de Bamako avait fait de même. Et puis voilà qu'on entend hier le porte-parole du gouvernement malien dire que ce qui se passe à Ouagadougou n'engage pas le Mali et que l'armée malienne ira replanter son drapeau sur Kidal avant le premier tour de l'élection présidentielle du 28 juillet ! Ce que l'on comprend, c'est que la communauté internationale a demandé au Mali de négocier mais que eux, au fond, ce qu'ils veulent, c'est nous combattre.
Le porte-parole du gouvernement malien a reproché aux rebelles touaregs du MNLA de se livrer à des arrestations de Noirs à Kidal, qu'il a qualifiées d'"épuration raciale"…
- C'est le Mali qui s'apprête à faire une épuration raciale à Kidal. On connaît cette armée qui a massacré nos femmes et nos enfants depuis 50 ans. Nous n'avons pas commis d'exactions contre les "Noirs" à Kidal, c'est faux. Nous avons mis en place des patrouilles pour lutter contre les infiltrations d'éléments de l'armée malienne, justement. La preuve : nous avons été victimes d'un kamikaze aujourd'hui qui a fait un attentat suicide dans la maison d'un de nos chefs.
L'avancée des troupes maliennes vers Kidal remet-elle en question les négociations ?
- Nous sommes encore à Ouagadougou, nous poursuivons les concertations. La communauté internationale nous encourage à poursuivre le processus de paix et à ne pas céder aux provocations. Mais le jour où les combats seront ouverts, je doute de la poursuite des discussions. Si les troupes maliennes déclenchent les hostilités, on ne les laissera pas entrer dans Kidal.
L'armée française, qui est encore postée à Kidal, vous a-t-elle dit de quel côté elle se rangerait en cas de combats entre le MNLA et les troupes maliennes ?
- On ne lui a pas posé la question. Et je ne pense pas qu'elle nous aurait répondu.
Propos recueillis par Sarah Halifa-Legrand

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