le 26/07/2011 à 05:00
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Les Nigériens qui fuient la Libye pourraient être recrutés par Aqmi. AFP/Boureima Hama
Les cellules islamistes au Sahara restent actives, mais la situation évolue au Sahel.
le 26/07/2011 à 05:00
Le sort des quatre otages français aux mains d’Aqmi reste inquiétant. Les terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique les retiennent prisonniers depuis plus de dix mois sans que l’on ait des nouvelles récentes de leur état de santé. Depuis leur enlèvement, le 16 septembre dernier à Artlit, au nord du Niger, la situation internationale a évolué sans que l’on puisse pour autant dire que la branche régionale d’Al Qaïda a perdu de son pouvoir de nuisance.
Il y a d’abord eu la mort d’Oussama Ben Laden. Même si les branches qui se revendiquaient du chef d’Al Qaïda avaient une forte autonomie, le nom seul de l’homme du 11-Septembre servait en quelque sorte de raison sociale. Sa disparition n’implique cependant pas une chute de leur influence.
Sur le plan régional, la situation n’a en revanche pas évolué en faveur des terroristes. Les pays du Sahel, même s’ils ont encore beaucoup d’efforts à mener pour bâtir une coalition militaire efficace, ont marqué des points. La Mauritanie est à l’origine de plusieurs attaques menées contre les terroristes. La plus récente s’est déroulée au nord-ouest du Mali, dans la forêt du Wagadou. L’armée mauritanienne a attaqué et chassé de cette forêt un camp d’Aqmi, faisant plusieurs victimes chez les terroristes. Ceux-ci ont mené une opération de représailles quelques jours plus tard.
Réconciliation au Niger
La tentative de réconciliation nationale en cours au Niger pourrait à terme être bien plus ennuyeuse pour les islamistes. Le nouveau pouvoir en place à Niamey s’est lancé dans une vaste opération de rapprochement avec les Touaregs du nord du pays, qui étaient en révolte ouverte contre l’ancien président. L’un des leaders de cette rébellion a déclaré récemment que « le danger qui nous menace aujourd’hui, ce n’est ni la rébellion, ni la pauvreté, ni le banditisme armé, mais c’est Aqmi ». L’influence des islamistes sur une partie de la population avait rendu possibles les prises d’otages dont ont été victimes les Français depuis plus d’un an. Michel Germaneau, comme les techniciens d’Areva ou les deux jeunes gens enlevés à Niamey, ont été conduits dans le nord du Niger avant d’être exfiltrés vers le Mali voisin. Seuls des gens connaissant bien le désert ont pu aider les cellules d’Al Qaïda.
Faute du soutien des populations qui habitent ces terres désolées, les terroristes risquent de voir leur marge de manœuvre réduite.
Le conflit qui agite la Libye voisine pourrait mettre à mal cette tentative de combattre Aqmi. De nombreux Nigériens travaillent et vivent en Libye. S’ils sont réduits à la pauvreté du fait de la guerre civile, ils pourraient bien être pris en charge par les fondamentalistes musulmans.
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