jeune Afrique
Le général Djibo et l'ambassadeur de France Alain Holleville, le 8 janvier à Niamey.© Boureima Hama/AFP
Les salafistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique n’hésitent plus à opérer en terre nigérienne, y compris dans la capitale. Une menace que le nouveau pouvoir devra combattre.
Si l’on excepte l’enlèvement de deux diplomates canadiens, en décembre 2008, dans la région touristique du parc W, à 150 km au sud de Niamey, jamais Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) n’avait réussi une attaque d’envergure au Niger… jusqu’à l’an dernier. Avant 2010, le Niger était même considéré par les salafistes d’Aqmi comme le territoire le plus dangereux pour eux au Sahel. Ils n’ont pas oublié qu’en 2004 un de leurs leaders, Abou Hassan, mentor d’Abou Zeid, a perdu la vie en compagnie de sa garde prétorienne lors d’un accrochage avec l’armée nigérienne dans l’Aïr.
Pourtant, depuis l’arrivée aux affaires de la junte l’an dernier, l’armée nigérienne ne semble plus faire peur aux djihadistes. Deux semaines après le putsch du 18 février, Aqmi attaque une garnison à Tilwa, tuant cinq militaires. Le 16 septembre suivant, un commando d’Aqmi enlève à Arlit cinq Français, un Togolais et un Malgache travaillant pour les groupes Areva et Satom – les deux otages africains et une Française ont été libérés fin février. Pis : le 7 janvier dernier, deux jeunes Français sont kidnappés dans un maquis, au cœur même de Niamey. Ils seront tués le lendemain, dans une intervention visant à les libérer, près de la frontière malienne.
Une situation qui agace la junte. Le général Salou Djibo est pressé de voir les militaires réintégrer leurs casernes. « Il est temps que nous retrouvions notre véritable vocation : la défense du territoire et la protection des biens et des personnes », ne cesse-t-il de marteler à ses visiteurs. C’est également le souci du nouveau président du Niger, qui érige la sécurité en priorité nationale.
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