BAMAKO — Il existe un risque "très élevé" de prises d'otages de ressortissants français au Mali et au Niger, indique l'ambassade de France à Bamako dans une alerte publiée sur son site internet, consulté mardi par un journaliste de l'AFP.
"Je vous informe de la connaissance d?un nouveau risque très élevé de prises d?otages de ressortissants français au Mali et au Niger", précise cette alerte signée de Patrick Mazounie, consul général de France dans la capitale malienne.
L'ambassade a précisé que les informations qui lui sont parvenues concernant le Mali, font état de menaces élevées d'enlèvements de Français entre la région de Mopti (600 km au nord-est de Bamako) et la frontière avec le Burkina-Faso.
"Il convient d?éviter cette zone et de respecter scrupuleusement les consignes de sécurité", selon l'ambassade.
Une source sécuritaire malienne a affirmé à l'AFP que toutes "les dispositions étaient prises pour parer à toute éventualité".
"Nous avons appris comme d'autres pays que les terroristes veulent prendre des otages dans des pays du Sahel pour les conduire en Libye, afin d?officialiser la présence d?Al-Qaïda dans ce pays", a affirmé cette source.
"Nous prenons, de concert avec d'autres pays, les précautions nécessaires", a-t-elle ajouté.
Le régime du colonel libyen Mouammar Kadhafi a fait état dimanche d'une "implication prouvée" d'Al-Qaïda dans le conflit en Libye, affirmant qu'un dirigeant de cette organisation était en route vers la ville rebelle de Misrata (ouest) avec un groupe de combattants.
Début avril, des responsables de la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avaient estimé que de l'armement de Kadhafi se trouvait désormais entre les mains de l'organisation et qu'il y avait là "un très grand danger de voir Aqmi devenir l'une des armées les plus fortes du Sahel".
Selon eux, "beaucoup d'armes sont tombées dans les mains des terroristes, surtout des missiles sol-air", après le pillage des casernes du régime de Kadhafi, confronté à une rébellion armée soutenue par les pays occidentaux et certains de leurs alliés arabes depuis février.
Aqmi, qui opère dans plusieurs pays de la zone du désert sahélo-saharien, retient en otages quatre Français, qui faisaient partie d'un groupe de sept personnes enlevées le 16 septembre 2010 à Arlit, un site d'extraction d'uranium dans le nord du Niger du groupe nucléaire français Areva.
Le 24 février, trois des otages - une Française, un Togolais et un Malgache - avaient été relâchés près du point de jonction des frontières de l'Algérie, du Mali et du Niger.
Aqmi réclame "au moins 90 millions d'euros" pour la libération des quatre otages français qu'elle détient, avait affirmé fin mars une source nigérienne proche de la médiation oeuvrant à leur libération. Une demande aussitôt rejetée par la France.
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