jeudi 29 janvier 2009

Les Touaregs sont en marge de tout ; ils essayent péniblement leur intégration dans leur propre pays.


« Un petit Touareg à l’école est vu par ses frères comme quelqu’un qui est en train de se perdre, un homme fragile qui ne peut supporter le mode de vie du désert, incapable de se débrouiller tout seul. Si l’on demandait son avis, il n’accepterait pas d’y aller. Ses frères ont, eux, la chance de ne pas être sacrifiés.Pour envoyer les touaregs à l’école, il faut non seulement les recruter, mais aussi les obliger à y aller. Dans tous les cas, ils trouveront également plusieurs occasions de s’en évader ».

Au Niger, l’école a réussi aux sédentaires qui ont fait de longues études, ils occupent les postes les plus importants dans l’administration. Les Touaregs sont en marge de tout ; ils essayent péniblement leur intégration dans leur propre pays. Alors ils ont réuni la diaspora dans beaucoup de pays d’Afrique et d’Europe, elle fait connaître la problématique Touareg qui est assez compliquée.

Dans son livre « TOUREGS DU VINGT UNIEME SIECLE », Issouf Ag Maha veut sortir des clichés : hommes bleus, fascinants, anti-frontières, anti-ordre établi, pour dire que c’est un peuple comme un autre qui a ses impératifs, ses difficultés et ses doutes. C’est la sécheresse, les problèmes économiques et politiques, mais aussi des problèmes de communication entre individus.

Au vingt unième siècle encore, le Touareg ne sait pas quand il est né. C’est une question culturelle. C’est inimaginable pour quelqu’un venant d’ailleurs de ne pas déclarer la naissance d’un enfant ; Chez les touaregs en plein désert, on n’a besoin de pièce d’identité que lorsqu’on veut voyager. Cela ne sert à rien au quotidien puisqu’ils n’ont ni sécurité sociale à faire valoir, ni compte bancaire pour leurs revenus. Enfin, se faire enregistrer ne leur demande pas une journée.

Petit à petit, le mode de vie des autres les poursuit et les rattrape. Les problèmes écologiques les concernent à plus d’un titre aussi. Qu’une activation d’un interrupteur électrique se fasse ailleurs sur la planète, cela ne dit rien à un Touareg ; mais de lui dire que les problèmes générés par ce geste peuvent arriver jusqu’à lui, pourquoi cela ne lui parlerait-il pas aussi.

Bonne chance à cet ingénieur agronome, Issouf Ag Maha aura tellement à nous dire sur son peuple et pourquoi pas, sur tous les autres qui ont adopté depuis des millénaires le même mode de vie que celui des Touaregs.
© Correspondance : Jean Claude NYOUNG
Paru le 29-01-2009 00:27:53

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