mercredi 17 mars 2010

Après l’Afghanistan, le Sahel


L'Expression : 17 Mars 2010
Après l’Afghanistan, le Sahel

L’Algérie ne se satisfait pas d’avoir réussi à réduire sur son territoire le terrorisme. Elle est décidée à le poursuivre au-delà, en aidant les pays où il se «replie». C’est l’objet de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du Sahel, qui s’est tenue hier à Alger. C’est également l’objet de la 27e session des ministres arabes de l’Intérieur tenue hier et aujourd’hui à Tunis. Medelci et Messahel à Alger, Zerhouni à Tunis. C’est dire que l’Algérie se dresse de toutes ses forces contre le terrorisme. Elle y met toute son expérience et la force de sa diplomatie. Elle y consacre beaucoup de ses moyens financiers et militaires. Il est clair que tant que subsiste une seule poche de cette criminalité organisée sur le moindre point de la planète, notre pays ne considérera pas sa mission achevée.
S’agissant du terrorisme, qui a installé ses «bases» au Sahel, notre ministre des Affaires étrangères avait, hier, dans son discours d’ouverture devant ses pairs de la région, toutes les raisons pour leur demander une «coopération franche» en mettant en exergue les «vertus de la loyauté».
En effet, on ne peut combattre un fléau qui touche toute une région sans une rigoureuse discipline et une solidarité sans faille de tous les pays concernés.
D’ailleurs et sans être devin, la réunion des pays du Sahel a été motivée par les derniers événements qui ont eu lieu récemment au Mali à l’avantage des groupes terroristes. Ces derniers ont réussi, avec l’aide de la France, à imposer leurs conditions et ont obtenu la libération de leurs acolytes détenus au Mali. Leur contrepartie a été de libérer un agent des renseignements français qu’ils avaient pris en otage.
Bon nombre d’observateurs n’hésitent pas à parler de «coup monté» par les services français.
Leurs arguments se fondent sur les deux déplacements en une dizaine de jours du ministre français des Affaires étrangères au Mali. Le premier voyage s’était soldé par un refus des autorités maliennes de céder au chantage des terroristes, avalisé par l’Etat français. Le second (le 13 février 2010) a dû être certainement plus «persuasif».
Il a même précédé le coup d’Etat au Niger de quatre jours seulement (le 17 février 2010). De là à penser que les autorités maliennes aient été sensibles au risque de «contamination» et aient pu avoir le sentiment d’avoir été entre le marteau et l’enclume, il n’y a qu’un pas que ces mêmes observateurs n’hésitent pas à franchir.
Revigorés d’avoir fait aboutir leurs exigences, les terroristes peuvent échafauder de nouvelles actions surtout si la rançon exigée en même temps que la libération des terroristes leur a été versée. Rien n’a filtré à ce sujet.
Quoi qu’il en soit, les Africains en général et les pays du Sahel en particulier, se doivent de mettre leurs forces en commun et ne compter que sur eux-mêmes pour se défendre contre toutes les formes de menace.
Toute «aide» d’un autre continent a son prix.
C’est d’ailleurs pour ce fameux «prix» que l’Europe a interdit à la Grèce, en pleine déconfiture, de demander l’aide de l’Amérique.
C’est cette discipline que gagneraient à adopter l’Afrique et l’ensemble des pays arabes.
Surtout quand on sait que le terrorisme afghan va bientôt être contraint de se «délocaliser».

Zouhir MEBARKI

NOUVEAU MESSAGE D’AL QAÎDA AU MAGREB «Les USA et la France veulent brûler le Sahel»


L'Expression - 17 Mars 2010
NOUVEAU MESSAGE D’AL QAÎDA AU MAGREB
«Les USA et la France veulent brûler le Sahel»

Le texte a été signé par un certain Abou Obaïda Youssouf, qui s’est présenté comme étant le chef d’Al Qaîda au Maghreb.


Curieusement, c’est au moment où se tenait hier à Alger une rencontre regroupant sept pays du Sahel : l’Algérie, la Mauritanie, le Mali, le Niger, la Libye, le Burkina Faso et le Tchad qu’Al Qaîda au Maghreb diffuse un enregistrement on line dans lequel elle menace les Etats-Unis et la France.
Dans son message, Al Qaîda met en garde également les pays du Maghreb contre les «traquenards que préparent les croisés contre ces pays».
Le message comporte, sous couvert de la religion, un testament en direction des pays qui luttent contre le terrorisme.
Il va sans dire que ce message ne contient rien sur le plan de la conviction en ce sens qu’il ressemble aux précédents.
De l’avis d’un spécialiste américain, Richard Halbrook: «Al Qaîda, a tout loupé à cause de sa brutalité excessive et subit désormais une formidable pression en raison de la perte de plusieurs de ses cadres.»
Le message est signé par un certain Abou Obaïda Youssouf, qui s’est exprimé au nom d’Al Qaîda : «Nous assistons aujourd’hui à une conférence et à des pressions sans précédent, exercées par les juifs et les Nazaréens sur le continent africain, en général et sur les Etats du Sahel plus particulièrement», est-il dit dans ce message qui attire l’attention des pays de la région sur le fait que les Américains et la France n’ont d’autre objectif que ceux «de faire de cette région un nouveau front de la croisade américaine contre l’Islam».
Une ruse par laquelle Al Qaîda a toujours tenté d’attirer la sympathie et l’attention des populations.
Le fait nouveau dans cette vidéo est cette tentative d’inscrire le rôle d’Al Qaîda au niveau de tout le continent africain.
«La France s’ingère militairement dans la région chaque jour un peu plus, et ils attendent que leurs suppôts apostats et agents traîtres essayent de satisfaire avec le plan dit l’Initiative militaire des pays du Sahel pour combattre le terrorisme», ajoute Al Qaîda dans ce message.
Il est clair que par ce message la nébuleuse souhaite l’arrivée des armées occidentales pour mettre à exécution sa menace, alors que l’on sait par des sources très au fait du contexte que cette organisation peine à trouver de nouveaux candidats au djihad. Les rapports établis par des stratèges avaient précisé que cette organisation a du mal à se redresser à cause de la pression qu’elle subit dans la région du Sahel, notamment de l’Armée algérienne.
En rappelant des faits d’histoire comme l’esclavagisme, Al Qaîda se découvre subitement parangon de vertu d’une organisation qui défend les Africains et lutte pour les bonnes causes.
Cette nébuleuse n’a-t-elle pas commis des crimes horribles contre des civils?
Faisant croire à une guerre qui va être déclenchée prochainement en Afrique et plus précisément dans la bande du Sahel, Al Qaîda veut défier des puissances présentes dans son imagination dans cette région : «Affronter face à face les moudjahidine est un pari perdu d’avance à voir ce qu’ils ont subi en Irak et en Afghanistan. Donc, cette alliance a opté pour la guerre par procuration.»
Selon Al Qaîda, cette alliance veut entraîner les peuples de la région dans une guerre contre les moudjahidine. «Il veulent brûler Bamako, Niamey et Ouagadougou pour épargner Washington, Paris et Londres.»

Ikram GHIOUA

Algerie :Cette société raciste qui n’aime pas l’amour en couleurs


Cette société raciste qui n’aime pas l’amour en couleurs
El Watan Edition du 26 juin 2009



Alors qu’Alger s’apprête à célébrer son identité africaine, El Watan Vendredi a recueilli les témoignages poignants de couples mixtes. Parce que vivre avec un/une Noir(e) en Algérie est un vrai défi. Enquête."Sa couleur a tout de suite fait l’objet du scandale dans ma famille conservatrice. On n’imaginait pas que je puisse épouser un Noir.


Nos traditions ne nous permettent pas de voir autre chose que le blanc ou le brun. » Maya, médecin généraliste à Alger, a rencontré son mari d’origine togolaise lors d’un voyage culturel à Genève en 2001. Ils vivent actuellement entre Alger et Paris pour des raisons professionnelles. Un bon compromis. Car pour eux, vivre à Alger aurait été invivable. Alors qu’Alger s’apprête à célébrer son identité africaine, comment se situe la société ? La galère vécue par les couples mixtes démontre que les Algériens se sentent Méditerranéens ou Maghrébins, mais sûrement pas Africains. « Je ne comprends toujours pas leur ressentiment à l’égard de mon époux. Même si, aujourd’hui, ils l’acceptent et que nos relations soient stables, il y a toujours dans l’air un malaise, un regard pesant lors des grandes réunions de famille », poursuit Maya. Issue d’une grande famille de l’Ouest, chez elle on ne se marie qu’avec l’accord du patriarche, et c’est lui qui décide quel homme la femme doit épouser. Alors, le jour où elle apprend à sa mère leur souhait de se marier, la mère, prise de panique, ameute les tantes et les cousines.

Pour elles, c’était « impossible, inconvenable ». Sa mère la menace même de la marier de force avec un cousin pour « étouffer » le scandale. « Mariée et respectée dans ma profession, je suis considérée comme le mouton noir de la famille jusqu’à présent. » Le cas de Hassina est tout aussi poignant. Elle est mariée depuis cinq ans à un Sénégalais. « Notre vie est magnifique, mais ce n’était pas le cas au début. J’ai vécu l’enfer en Algérie. A côté, les regards indiscrets des voisines étaient amusants. Au contraire, les insultes gratuites lancées en plein visage par des voyous de quartier étaient désagréables. Je ne pouvais le supporter. Un jour, on est allés fêter l’Aïd chez mes parents. Quand un voisin est venu aider pour le sacrifice du mouton, mon mari s’est approché pour lui donner un coup de main. Soudain, on ne sait comment, le voisin a fait un pas en arrière en lâchant le couteau. Mon époux a poursuivi le rituel sans que rien ne le déstabilise. Mon père a raccompagné le voisin un peu blême. Quand il est revenu, il a appris à ma tante qu’il ne supportait pas les Noirs parce qu’ils véhiculent des maladies ! » Et de poursuivre : « Même l’imam de mon quartier s’est opposé à notre union. Pourtant, Ahmed est musulman, en l’occurrence ça ne devait pas poser de problème… » Fazil Guetrane, sociologue, connaît bien le problème des couples mixtes. « En Algérie, l’individu qui emprunte la voie de la mixité est contraint de quitter son groupe d’origine.

Du moins, c’est ce qu’on voudrait lui faire croire. La vérité est qu’on ne se détache pas de la personne qu’on a été, on s’enrichit avec ce que l’autre nous offre. » Rencontrée dans un café de la banlieue algéroise, Lydia, traductrice dans une firme internationale et mère d’une petite fille, porte sur son visage les marques de son histoire. Elle s’est séparée de Jean, un homme d’affaires nigérian, en 2006. « J’ai cédé à la pression de la société. Je suis musulmane, il est chrétien. Pour ma famille, c’était un outrage. Mon oncle, qui était mon tuteur à l’époque, n’a même pas pris en considération le fait que Jean voulait se convertir pour moi. Il disait vouloir le faire même sans conviction. J’étais prête à accepter et à partir avec lui. Mais les derniers mois de notre relation, mon oncle m’a mariée de force avec un homme que je n’aime pas. Aujourd’hui, je regrette de ne pas avoir suivi Jean, le consentement d’une personne est une notion abstraite qui pèse lourd sur la conscience. » Ce douloureux dilemme est aussi vécu par les hommes. Pour Chafik, qui a également épousé une Noire, les difficultés sont apparues après le mariage. « Nadège est mon idéal féminin. On a trois enfants et nous vivons à Alger depuis une dizaine d’années. Je l’ai rencontrée à une réception, elle était belle, grande et éblouissait ses interlocuteurs. Un coup de foudre qui a conduit à une belle union. Je ne voyais pas qu’elle était Noire ou Congolaise. Je voyais juste la femme de ma vie », s’enthousiasme-t-il.

Fazil Guetrane voit dans cette compatibilité affective quelque chose d’extrêmement positif. « Le couple est une entité dynamique qui offre des possibilités infinies, encore plus lorsqu’il est mixte. Le fait d’aspirer à cette mixité témoigne d’une grande ouverture d’esprit. » Et d’ajouter : « La réussite des couples mixtes est due essentiellement à cette notion de partage et de différence, intelligemment répartis. » Mais la famille ne voit pas ce partage de la différence de la même manière. « Ce qui me blesse en ce moment, raconte Chafik, c’est que ma famille ne l’accepte pas, malgré ses efforts d’intégration. Mes tantes l’accusent même de sorcellerie, c’est abject ! Je ne pense pas que notre société soit prête à concevoir ce type d’union. Il faudra alors dépasser beaucoup de barrières et supprimer tous les clichés qu’on nous sert. » Omar est Malien. Il a épousé Malika en 1981. Tous les deux ont aujourd’hui deux fils et vivent dans une belle propriété à Blida. « Malika était étudiante lorsque je l’ai rencontrée. Sa gentillesse et son intelligence m’ont tout de suite séduit. Quand venaient les vacances, c’était un calvaire de se séparer. Au bout de quelques mois, j’ai décidé d’aller voir son père et d’officialiser les choses. Son père, très ouvert, ne s’est pas opposé à notre union. Sa seule condition était qu’on s’installe en Algérie. Pour moi, ce n’était pas un inconvénient.

Pour elle, j’ai appris l’arabe. Je reconnais que j’ai eu beaucoup de chance. Cela dit, Malika a beaucoup souffert des remarques de ses collègues masculins qui lui demandaient souvent pourquoi elle a épousé un Noir alors qu’il y a plein d’Algériens. Au Mali, on ne me pose pas cette question, au contraire Malika est traitée avec beaucoup d’égards. » Chahida a eu moins de chance. A 36 ans, elle est mère de deux adorables métisses mais séparée de son époux d’origine guinéenne. Fatigué de Batna, il l’a quittée pour partir en France. La honte et le chagrin l’ont conduite à une dépression, et le retour à la maison familiale n’a pas arrangé les choses. Ses deux frères, qui ne supportaient ni l’idée que leur sœur ait un mari guinéen, ni des enfants, lui ont « pourri l’existence ». Elle a donc décidé de s’installer ailleurs. Avec l’aide d’amis, elle a trouvé un travail comme secrétaire et a pu louer un appartement. Aujourd’hui, ses enfants sont scolarisés, mais Chahida n’a plus de nouvelles du père. « Les amis de mon mari, étudiants à Batna, se sont mobilisés et m’ont tous aidée pour que je puisse avoir un endroit où vivre dignement avec mes enfants. C’était très difficile, confie Chahida, particulièrement éprouvée. Rejetée par ma famille, je me demande ce que j’aurais fait sans leur aide... »

Par Faten Hayed

Blaise Compaoré, intermédiaire discret


Blaise Compaoré, intermédiaire discret
17/03/2010 à 08h:44 Par Fabienne Pompey
jeune Afrique
Blaise Compaoré agit dans l'ombre pour la libération des otages d'Aqmi.
© AFP Des émissaires du président burkinabè s’activent pour aider à la libération des prisonniers d’Al-Qaïda au Maghreb islamique
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Discrètement, depuis des mois, le président burkinabè envoie ses émissaires au Mali pour négocier la libération des otages détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ce n’est qu’à la faveur de la libération le 10 mars de l’Espagnole Alicia Gómez, après trois mois de captivité, que le nom de Blaise Compaoré a été évoqué. Une source diplomatique malienne a assuré que cette libération avait été obtenue grâce aux efforts du Burkina.

A Ouagadougou, on préfère ne pas pavoiser. « Nos gens sont toujours sur le terrain, il n’est pas question de les mettre en danger en dévoilant leur nombre ou leur identité », explique un diplomate burkinabè. Pourtant, il semble que dans les coulisses le Burkina joue un rôle plus important qu’il n’y paraît. Ainsi, ce pays serait également intervenu dans la libération le 22 avril 2009 des deux diplomates canadiens travaillant pour les Nations unies, enlevés au Niger le 18 décembre 2008, et de deux touristes européennes.

Les Canadiens étaient passés par la capitale burkinabè après leur libération et avaient été reçus par le président Compaoré avant de repartir chez eux. Alicia Gómez a également fait escale à Ouagadougou mais n’a pas eu d’audience avec le chef de l’État. Au front sur de nombreux dossiers diplomatiques, le président Compaoré n’a jamais souhaité que son nom soit cité dans les négociations avec les preneurs d’otages d’Aqmi. Le chef de l’État, qui a conduit par le passé des médiations entre les Touaregs maliens et nigériens d’une part et leurs gouvernements respectifs d’autre part, a « gardé des contacts utiles dans ces communautés », souligne un de ses proches.

Le Burkina est d’autant plus impliqué que parmi les otages encore retenus au Mali au 11 mars figurent l’une de ses ressortissantes, Philomène Kabouré, et son époux italien, Sergio Cicala. La première devait être libérée en même temps qu’Alicia Gómez mais aurait choisi de rester auprès de son mari.

Terrorisme au Sahel : Alger sonne l’alerte, Washington acquiesce


Ouestaf News-16-03-10
Terrorisme au Sahel : Alger sonne l’alerte, Washington acquiesce
mercredi 17 mars 2010


Ouestafnews - Les Etats-unis d’Amérique ont salué ce 16 mars 2010 l’initiative algérienne de réunir à Alger les pays du Sahel (dont quatre pays ouest africains) en vue de constituer un front commun dans la lutte contre le terrorisme.

Outre l’Algérie, les autres pays concernés par cette réunion sont le Tchad, la Libye, le Mali, la Mauritanie et le Niger.

Les Etats-unis « saluent la décision » de ces Etats qui par cette réunion veulent « collectivement faire face à la menace terroriste », affirme un communiqué du département d’Etat parvenu à Ouestafnews.

Depuis plusieurs années, les Etats-unis surveillent étroitement ce qui se passe dans la bande saharo-sahélienne, pour des questions de sécurité, mais aussi pour des questions geo-stratégiques..

La réunion d’Alger est consécutive à une série d’incidents, notamment des prises d’otages, qui ont fini par jeter le froid dans les relations entre le Mali d’une part et l’Algérie et la Mauritanie de l’autre.

Ces deux derniers pays reprochent aux autorités de Bamako d’être "trop" conciliants avec les islamistes radicaux, à l’origine des enlèvements dans les pays du Sahel.

« La région connaît ces dernières années une ébullition sur le front sécuritaire en raison de la recrudescence des actes terroristes et la montée en puissance des réseaux de narcotrafiquants », affirme le site d’information algérien algérie-dz pour expliquer les raisons de la tenue du sommet.

Mais, cette situation, « constitue un prétexte pour l’ingérence des grandes puissances dans ce vaste corridor », explique la même source rappelant que l’Union européenne aussi suit de près ce qui s’y passe.

Pour le site algérien, « l’odeur des intérêts est manifeste pour ces pays riches en ressources minières (et) les pays puissants tentent leur intrusion à tout prix ».

Depuis la transformation, du Groupe Salafiste pour la Prédication et le combat (GSPC, groupe islamiste radical algérien) en Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi), avec une volonté d’étendre ses opérations à tous les pays de la région, la sécurité est devenue une équation pour la plupart des pays du Sahel.

Avant même la rencontre d’Alger, les analystes ont observé un intense chassé croisé diplomatique dans la région.

Ainsi le ministre sénégalais des forces armées, Abdoulaye Baldé, a été reçu en audience à Nouakchott par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, selon l’Agence mauritanienne d’information (Ami, officielle) qui précise que le ministre était accompagné du lieutenant de vaisseau Farba Sarr, Directeur de la documentation et de la sécurité extérieure.

Le ministre sénégalais avait, à sa sortie d’audience, indiqué avoir évioqué avec le chef d’Etat mauritanien des questiuons « liées à la défense nationale ainsi que de la gestion de la frontière commune et de tous les fléaux pouvant graviter autour de cette frontière ».

Par le passé, des suspects mauritaniens recherchés pour des actes terroristes, ont été arrêtés au Sénégal avant d’être extradés chez eux par les autorités sénégalaises.

Au moment où la délégation sénégalaise séjournait à Nouakchott, un émissaire Mauritanien, Sy Adama, secrétaire général de la présidence, porteur d’un message du président Ould Abdel Aziz séjournait à Ouagadougou pour évoquer avec le président Blaise Compaoré les mêmes questions de sécurité, selon les médias burkinabés et mauritaniens.

La question des otages occidentaux encore entre les mains d’Al Qaida au Maghreb islamique était ici aussi au centre des entretiens, rapporent les mêmes sources.

Mardi 16 Mars 2010 Ouestaf News

L'abstention: "avertissement" à Sarkozy

L'abstention: "avertissement" à Sarkozy
AFP

16/03/2010 | Mise à jour : 10:13 Réactions (26) Ladislas Poniatowski, sénateur UMP de l'Eure, a vu aujourd'hui dans le très fort taux d'abstention au 1er tour des régionales "un avertissement à l'égard du président de la République", estimant que la majorité devait "s'interroger" sur son mauvais score.

"Je considère, moi, que le très fort taux d'abstention qu'il y a eu en France, c'est un avertissement à l'égard du président de la République", a déclaré Ladislas Poniatowski sur France Inter. "On sait qu'il y a eu beaucoup plus d'abstentionnistes à droite qu'à gauche, ça veut dire qu'il y a eu plus d'électeurs de droite qui ne sont pas venus voter", a estimé l'élu UMP.

Si "le FN résiste, ça veut dire qu'une partie de nos électeurs sont repartis vers eux", a-t-il poursuivi, et "là aussi, il faut s'interroger sur nous: est-ce qu'on n'a pas été clairs dans nos messages, est-ce qu'on a déçu?". Selon lui, "les leaders nationaux de l'UMP" ne peuvent pas considérer les abstentionnistes comme "une masse de gens à aller convaincre de venir voter". "La première tâche pour les convaincre, c'est de les écouter", a-t-il dit.

Steve Shehan en concert : "Awalin"

Steve Shehan en concert : "Awalin"




steve0shehan
September 28, 2009
http://www.steveshehan.com/ clip pour l'album Awalin de Steve Shehan et Nabil Othmani réalisé par Thibaut Castan sortie prévue le 3 novembre 2009 - en licence chez Naive - produit par Steve Shehan...
Le Télégramme.com
Evoquer Steve Shehan, c'est parler d'un des plus fins percussionnistes du monde : un musicien universel et éclectique aux collaborations innombrables (Peter Gabriel, Paul Simon, Bob Dylan, etc.). C'est à Djanet dans le désert du Sud algérien, que Steve Shehan a rencontré, en 1991, la culture et la musique touaregs. "Awalin", c'est la parole donnée au père de poursuivre l'oeuvre commencée ensemble autour de la musique touareg. Aujourd'hui, entouré de la jeune génération, Steve poursuit ce travail de collectage, de fusion et d'invention.

Tarif : De 14 à 6 €.

Lieu : Langueux (22360) / Le Grand Pré

Dates et horaires : le 18/03/2010, à 20:30

Belgique;Le milliard d'Albert II



Le roi des Belges Albert II à le 11 février 2010
Le milliard d'Albert II
16/03/2010 à 19h:32 Par Lauranne Provenzano
jeune Afrique
© AFP La fortune personnelle du roi de Belgique Albert II s’élèverait à un milliard d’euros, selon la presse belge. Un montant astronomique que dément la Couronne.

Si la valeur d’une polémique se mesurait en dollars, la presse belge serait riche. Tout au moins le quotidien néerlandophone Het Nieuwsblad qui a lâché une petite bombe au royaume d’Albert II en révélant la fortune présumée du monarque : un milliard d’euros. Une somme aussitôt démentie par le Palais royal qui a jugé cette estimation « fantaisiste ».
Pourtant, le quotidien belge s’appuie sur les dires d’un spécialiste financier, Thierry Debels, qui publiera bientôt L'argent perdu des Cobourg, un ouvrage sur le patrimoine de la dynastie belge. Au sujet des avoirs royaux, l’économiste précise même qu’il s’agit probablement d’une « sous-estimation » puisqu’il n’est pas tenu compte des intérêts que, croit-il savoir, la famille royale engrange toujours en RD Congo (ex-Congo belge). L'un des principaux éléments de ce patrimoine serait constitué de participations dans l'ex-Société Générale de Belgique, absorbée par le français Suez.

Ma fortune pour un yacht !Ce n’est pas la première fois que l’on attribue au roi de Belgique un compte en banque bien garni, puisqu’en 2001, un livre l’avait « accusé » de posséder 10 milliards de francs belges, soit près de 250 millions d’euros. « Un montant tout aussi fantaisiste », raille aujourd’hui le porte-parole de la famille royale.
C’est d’ailleurs depuis cet épisode que le site internet de la dynastie des Cobourg publie les revenus royaux. « Le Palais royal tient à démentir formellement ce chiffre de 10 milliards (BEF). La fortune personnelle du Roi se compose en effet essentiellement d'une propriété immobilière sise à Châteauneuf de Grasse (France), d'un yacht dénommé Alpa et d'un capital financier qui n'atteint même pas le vingtième du montant publié (soit 12,5 millions, ndlr) », est-il écrit depuis 2001à la rubrique « Moyens » du site. La monarchie affirme par ailleurs que la fortune privée du roi s’élève (seulement ?) à 12,4 millions d’euros. Ce qui signifie que l’achat en 2009 par le couple royal d’un nouveau yacht de 27 mètres de long pour une valeur estimée à 4,6 millions d’euros a dû sérieusement grever leur budget…
A l’époque, l’affaire du yacht – jugé hors de prix par l’opinion belge - avait fait grand bruit. D’autant que quelques temps auparavant, Albert II avait dénoncé dans une adresse à la nation, le "caractère de plus en plus matérialiste" de la société. Tout bien calculé, après avoir investi plus d’un tiers de sa fortune dans un bateau, il risque de ne plus pouvoir mener grand train.

mardi 16 mars 2010

Les pays du Sahel engagés dans la lutte antiterroriste


Les pays du Sahel engagés dans la lutte antiterroriste
Front commun contre Al Qaîda
El Watan


C’est aujourd’hui que s’ouvrent à Alger les travaux de la conférence des ministres des Affaires étrangères de six pays du Sahel (Mali, Niger, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad, Libye).


L’objectif : conjuguer les efforts pour faire face à la recrudescence des actes terroristes, leurs connexions avec le crime transnational organisé et leurs conséquences sur la sécurité et la stabilité de la région. Durant la première journée de cet atelier, les participants devront débattre du cadre législatif, notamment la convention internationale et résolution du Conseil de sécurité, les 40+9 recommandations du Gafi contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, des mesures préventives (expérience canadienne et africaine), à travers des exposés sur les cellules de renseignement financier et les rapports de transactions suspectes. Il est question de la coopération régionale et internationale, à travers le Gafi, Europol et la Cellule algérienne du renseignement financier (CTRF), travaux qui vont être clôturés avec des recommandations axées sur l’identification des priorités spécifiques de renforcement des capacités de lutte.

Cette initiative algérienne est intervenue après les graves dérapages non seulement du Mali, qui a cédé récemment au chantage des terroristes en libérant quatre de leurs acolytes réclamés par ses voisins, mais aussi par la France, qui a pesé de tout son poids (sur le Mali) pour mettre à exécution les exigences du groupe armé en contrepartie de la libération d’un de ses ressortissants. Une situation qui a provoqué le rappel par l’Algérie et la Mauritanie, de leur ambassadeur à Bamako. Hier, Paris a « félicité » la conférence d’Alger, tout en précisant qu’elle se « réjouit de l’initiative prise par les autorités algériennes d’accueillir sur leur sol cette enceinte de concertation entre les États de la région ». Une réaction qui laisse perplexe. Néanmoins, il est important de préciser qu’Alger accueille depuis hier, plus d’une vingtaine d’experts venus d’Egypte, du Nigeria, de Sierra Leone, de Libye, de Tunisie, du Mali et de Mauritanie, qui prennent part à un atelier de formation sur le renforcement des capacités de lutte contre le financement du terrorisme en Afrique du Nord et de l’Ouest. Organisée par le Caert (Centre africain d’étude et de recherche sur le terrorisme), cette formation purement technique durera deux jours et sera suivie par une autre, du 17 au 18 mars, consacrée plutôt aux aspects du contrôle aux frontières dans les pays de l’Afrique de l’Ouest. Pour Lyes Boukraâ, directeur par intérim du Caert, il est question « de former des enquêteurs spécialisés dans la lutte contre le financement du terrorisme en prenant en compte toutes les sources de financement comme le blanchiment d’argent, les prises d’otages, la contrebande et l’activité commerciale informelle et d’en étudier les contours de ce fléau très complexe, contre lequel l’échange d’informations et de renseignements constituent le meilleur moyen de lutte ».

Sources de financement Interrogé en marge des travaux de cet atelier, Boukraâ a mis l’accent sur la coopération, qui, selon lui, « doit être basée sur les besoins exprimés par les pays touchés par le terrorisme et non pas dégénérer en ingérence dans les affaires internes des Etats (…) Elle doit se faire dans un cadre explicite, clair et permanent, pour éviter toute ingérence étrangère qui risque de compliquer l’équation sécuritaire ». A ce titre, il a plaidé pour une assistance des pays occidentaux, dotés de moyens, dans un cadre précis, en fonction des besoins exprimés, dans la transparence et avec le souci de combattre le terrorisme jusqu’à ses derniers retranchements. Boukraâ a estimé que cette coopération ne « doit prêter à aucune discussion et être profitable pour l’ensemble des partenaires ». Des propos qu’il a réitérés lors de son allocution d’ouverture devant un parterre d’experts et de diplomates. Et de qualifier le terrorisme de « péril principal » qui menace l’humanité et qui ne laisse aucun pays à l’abri. « Partout dans le monde, les "chevaliers" de l’apocalypse sèment le deuil, la détresse et l’effroi (…) Le redéploiement de l’Aqmi (Al Qaîda au Maghreb islamique) dans la région sahélo-saharienne, la montée en puissance des Shabab en Somalie, la prolifération d’organisations sympathisantes ou affiliées à Al Qaîda en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale nous imposent, partout où on est, de coopérer pour une meilleure riposte. » Pour l’intervenant, le terrorisme n’est q’une « association d’une idée funeste avec de l’argent ». « Un acte terroriste ne peut être commis s’il n’y a pas de financement en amont (…) Le terrorisme a besoin d’argent (…) Nous connaissons quelques sources comme l’aide qu’apportent certains Etats, ONG et associations aux groupes terroristes, ou encore le racket et l’impôt islamique, les vols à main armée, l’investissement dans le commerce informel, dans le transport public et l’immobilier, etc. Toutes ces activités génératrices de fonds peuvent être localisées et donc combattues. »

En recourant aux rançons, l’AQMI a muté ; il s’adaptera à chaque situation et à chaque fois que ses sources de financement sont taries. « Il faut surtout avoir la volonté politique de combattre le terrorisme. » Pour sa part, l’ambassadeur du Canada en Algérie, Patrick Parisot, qui a assuré le financement de cette formation, a affirmé que plusieurs pays de l’Afrique du Nord et de l’Ouest, notamment l’Algérie, sont exposés aux menaces terroristes depuis de nombreuses années, précisant que l’AQMI reste le groupe terroriste le plus actif en Afrique du Nord. « De ce fait, des diplomates et des intérêts commerciaux canadiens ont fait l’objet d’attaques de cette organisation terroriste. » Ce qui a suscité la détermination du Canada à « travailler » avec l’Algérie et les pays de la région du Sahel, dont la sécurité des citoyens est aussi menacée par le terrorisme. « En réponse aux attaques répétées menées par le groupe dans la région, le Canada a inscrit l’AQMI et ses prédécesseurs sur sa liste des entités terroristes et impose des sanctions depuis 2002 », a révélé le diplomate.

Il a rappelé l’attentat manqué contre un avion américain au-dessus de son pays en décembre 2009, qui a mis à nu une nouvelle menace, venant d’Al Qaîda, dans la péninsule arabique, une filiale basée au Yémen. La nature de cette attaque a entraîné une profonde révision, partout dans le monde, des mesures de sécurité touchant l’aviation. Tout comme il a indiqué que des groupes actifs ailleurs dans le monde ont été portés sur la liste canadienne des entités terroristes, citant au passage le Lashkare Tayyiba (LeT), du Pakistan, la Jemaâ islamiya en Asie du Sud-Est, les Farc en Colombie, l’Eta en Espagne et le… Hizbollah au Liban (parti de la résistance). Ce qui démontre que le consensus autour de la définition sur le terrorisme n’est pas encore trouvé.


Par Salima Tlemçani
www.elwatan.com

lundi 15 mars 2010

Journée nationale du handicapé à Tamanrasset


L’Algérie profonde (Lundi 15 Mars 2010)
Journée nationale du handicapé à Tamanrasset
Les sourds à l’honneur
Par : Arezki K.


À l’occasion de la Journée nationale du handicapé, l’École des jeunes sourds (Ejs) de la wilaya de Tamanrasset a organisé une fête grandiose où ont été exposées les peintures réalisées par des enfants handicapés.

Au programme de cette manifestation à laquelle ont été conviés plusieurs responsables de wilaya, notamment le directeur de l’Action sociale, les organisateurs ont inscrit plusieurs activités, notamment culturelles, sportives et pédagogiques, faisant ressortir les capacités et compétences de cette frange sociale qui essaye de surpasser son handicap à travers des réalisations fabuleuses. Lors des journées portes ouvertes organisées à cet effet, nous l’avons constaté de visu.
Les fresques peintes par les frêles mains de ces mômes n’ont fait que confirmer leurs talents irréprochables. Une sorte de défi que chacun lance à sa manière. Des tableaux bariolés avec les couleurs vives dictant leur espoir d’exaucer leur rêve un jour tel qu’expliqué par la petite Ben Houd Aïchatou, qui veut devenir enseignante ou médecin ou encore par Bouklila Lotfi qui nous a dit que son handicap n’est qu’un stimulant pour atteindre le zénith de la gloire.
Une lecture que l’on peut facilement faire dans leur esprit farouche traduit par leur volonté indéfectible en contemplant leurs expositions. Les danses traditionnelles réalisée par ces élèves ont laissé l’assistance pantoise. Mais comment peuvent-ils suivre le rythme des chansons entonnées sans pour autant entendre la musique ?
Réponse : le programme de l’enseignement spécialisé adopté par l’école comprend des matières dispensées pour que l’enfant sourd assure son adaptation à l’aide des vibrations acoustiques en compensant son ouïe par les autres sens. Au menu de la journée, également, des pièces théâtrales ont été programmées afin d’inciter l’enfant au 7e art et, du coup, lui apprendre à maîtriser ses émotions.
Des troupes musicales à fort ancrage local étaient aussi de la partie. Restant dans le climat de fête, le Centre médico-pédagogique pour enfants inadaptés mentaux (Cmpeim), que nous avons visité après avoir emprunté une route sans bitume relativement carrossable et arpentée de corridors sablonneux accidentés, a été aussi au rendez-vous.
Outre l’exposition des travaux d’atelier réalisés par les pensionnaires, une virée, apprend-on du directeur dudit centre, a été effectuée dans les différentes structures de la jeunesse et des sports de la wilaya afin de sensibiliser davantage cette catégorie d’infirmes et faciliter le développement de ses capacités cognitives.
Enfin, les enfants ont eu le plaisirs d’assister aux acrobaties du clown qui les a ravivés. À signaler, en sus, qu’une rencontre de football opposant l’équipe du centre à celle de l’Ejs a été comme à l’accoutumée programmée. Des cadeaux symboliques ont été décernés à la fin de la partie aux joueurs des deux équipes.
Le premier responsable du Cmpeim a signalé que l’activité sportive motive plus l’enfant inadapté mental et l’aide à se réinsérer socioprofessionnellement, en citant l’exemple d’un ancien pensionnaire du centre actuellement gardien de métier et ceinture noire en karaté. En définitive, il convient de noter que lesdits établissements ont marqué leur présence au cross des collectivités locales, organisé le 13 mars au chef-lieu de wilaya, et ce, par la participation de 10 candidats en catégorie spéciale.

[Contribution]Le transsexuel et la sentence...


[Contribution]Le transsexuel et la sentence...
Écrit par Seydou Souley Mahamadou Journaliste (presse économique-Maroc) Adresse: seymadou2@hotmail.com
Lundi, 15 Mars 2010 08:43

Parce qu’il est atypique, le «journaliste» l’interviewe et le condamne sans réserve (ignorant les règles élémentaires de son métier qui lui imposent de rapporter des faits sans jamais en juger). Les lecteurs se déchainent de passion et le couvrent d’effroyables injures….On est en face d’une sorte d’intolérance fanatique et d’une atteinte à la dignité de la personne humaine. Le Niger peut-il se développer avec de tels modes de pensées?

Le 10 Mars dernier une interview réalisée par le journal le «Flic, n°179» et signée par un certain Hama Ibrahim, a été publié sur tamtam info, avec pour titre « les révélations troublantes du premier transsexuel nigérien». C’est à propos de cet article que j’aimerai suggérer une analyse personnelle, dans l’espoir de susciter un débat dont, je l’espère sera moins passionnel mais portant surtout sur les règles déontologiques auxquelles une presse respectable devrait se soumettre.
Car, si l’interview en question n’a rien d’anormal, le papier de cadrage consacré par Hama Ibrahim, me paraît être si maladroitement conçu que ne pas y revenir, serait pour moi un silence moralement insupportable. Mais avant d’aller plus loin dans mon raisonnement, j’aimerai d’abord vous rafraichir la mémoire en vous soumettant ici le texte de cadrage de l’interview tel que signé par le «journaliste» de «Le Flic», le voici : « Quel terrible destin peut bien conduire un jeune homme à vouloir changer de sexe. La damnation sans doute. Ou bien peut-être est ce un caprice de la nature ou un mensonge grossier d’un homme atteint de démence ?

Pourtant l’homme dont nous parlons dans le texte qui va suivre, a bel et bien subi une opération chirurgicale qui a modifié sa condition masculine. Nous sommes en présence d’un transexuel. C’est-à-dire un homme qui a changé de… sexe. La nature fit-elle une erreur dans le cas de notre interlocuteur ? Ou bien c’est l’homme qui trahit la nature. Pour les occidentaux et les esprits éveillés, cela peut paraître normal. Malheureusement la société Africaine, tissée à l’image de Dieu éprouve un dégoût insondable à l’égard de ces transexuels. Au Niger où notre interlocuteur est rentré depuis 3 mois, il vit comme un reclus ; rejeté par sa propre famille qui ne veut plus entendre parler de lui. Mais qui est cet homme qui a osé braver les us et coutumes de la société nigérienne ? Confidences ».

En lisant ces lignes, j’avoue que j’ai eu froid au dos (et je ne suis peut-être pas le seul). Aussi me suis-je posé beaucoup de questions. D’abord, je me suis demandé si ce Hama est réellement un journaliste. Et, s’il en est un, est-il vraiment conscient de la gravité de son jugement, somme toute inadapté pour un homme de presse, dont le crédo se devrait être le respect et la défense des libertés individuelles, de la justice et de la dignité humaine? Je n’en suis pas si sûr. Car, sinon comment est-ce qu’un journaliste peut-il trainer dans la boue et qualifier de damner, de dément,…une source qui a eu la délicatesse de lui accorder une interview. Aussi, si son article est une interview fictive, le bon sens journalistique lui aurait recommandé de le signaler à ces lecteurs.

Ne l’ayant pas fait, je me permets donc de croire que son interview n’est pas fictive, ce qui me pousse à poser à Hama, les questions suivantes: de quoi ce personnage transsexuel est-il coupable? Quelle loi a-t-il violé, pour être si violemment condamné? A ma connaissance, aucune, si ce n’est notre propre conception sociale rigide et moralisatrice, incapable de se remettre en cause, d’accepter les choix et l’autonomie des individus. Ces manières d’appréhender les choses nous met tous dans une sorte de format social, qui régit nos modes de pensées et dicte notre façon de vivre, et se faisant, notre société s’appauvrit en intelligence, car aucun de ses membres ne peut être ni assez courageux ni assez intelligent pour remettre en cause ses valeurs, mêmes les plus infructueuses et les plus caduques.

Or, un corps social (tout autant qu’un individu) qui ne se remet pas en cause, qui n’accepte ni changement, ni évolution ne saurait prétendre à se développer et à connaître le progrès. La preuve est dans l’exemple et la manière dont, et notre «presse» et ses lecteurs, commentateurs ont appréhendé le cas de ce personnage transsexuel. Ce cas qui aurait pu être un cas d’étude sociologique intéressant dans un pays comme le Niger, devient hélas, un objet de condamnations passionnelles que l’on justifie par des croyances prétendument religieuses. Croyances qui ne nous empêchent pas de verser dans l’occulte et les transgressions en tout genre des prescriptions religieuses, quand cela nous arrange.

Aussi devant ce cas, me semble-t-il, un inquisiteur serait plus clément et plus analytique que n’a pu l’être ce «journaliste». Ce qui me conduit à poser cette autre question: comment est-ce qu’un tel papier a pu traverser une salle de presse et être publié, sans que ni le secrétaire de rédaction (s’il y’en a un chez Le Flic) ni le rédacteur en chef n’a pu se rendre compte de son éloignement des règles déontologiques élémentaires de la profession? Face à de tels amateurismes, si l’on ne peut pas cautionner les sanctions que subissent certaines presses, (quoique journaliste, moi-même), je suis enclin à les comprendre. Car, si un homme de presse a certes un rôle pédagogique à jouer, ce n’est pas en condamnant ni en jetant l’opprobre qu’il contribue à l’éducation et au débat social. Méditons un peu cela!

Mauritanie: sept personnes inculpées pour le rapt des trois Espagnols


AFP - 15/03/2010
Mauritanie: sept personnes inculpées pour le rapt des trois Espagnols


NOUAKCHOTT, 15 mars 2010 (AFP) - La justice mauritanienne a inculpé lundi sept personnes pour leur "implication" dans l'enlèvement fin novembre de trois Espagnols dans le nord du pays, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a-t-on appris de source judiciaire.
"La justice a inculpé sept personnes dont cinq ont été écrouées et deux placées sous contrôle judiciaire, pour implication dans l'enlèvement des humanitaires espagnols alors que 11 autres suspects ont été libérés", a indiqué une source judiciaire à l'AFP.
La branche maghrébine d'Al-Qaïda avait libéré mercredi un des trois otages espagnols, Alicia Gamez, 39 ans, après trois mois de captivité dans le nord du Mali. Mais les ravisseurs détiennent toujours deux de ses compagnons de l'ONG Barcelona Accio Solidaria, ainsi qu'un couple d'Italiens enlevé en décembre.
Parmi les sept inculpés, trois personnes sont poursuivies pour "participation au crime portant sur l'atteinte à la vie et à la sécurité de personnes, leur enlèvement et leur séquestration", deux pour avoir "offert abri et moyens empêchant l'arrestation de terroristes" et deux autres pour leur avoir "servi de la nourriture".
Le principal accusé dans ce dossier est un Sahraoui de 52 ans, Amar Ould Sid'Ahmed alias Amar As-Sahraouiet, encore aux mains de la police pour enquête.
Cet homme avait été arrêté à la mi-février par un "commando" mauritanien, au Mali, suite à des "recoupements de renseignements" obtenus par les enquêteurs mauritaniens, selon la même source.
Il est soupçonné d'avoir assuré une assistance logistique pour le rapt mais aussi d'avoir opéré lui-même l'enlèvement des trois Espagnols pour les livrer ensuite aux bases d'Aqmi dans le nord du Mali.
Il n'a pas été précisé s'il s'agissait d'un membre d'Aqmi ou d'un simple sous-traitant qui aurait "revendu" les otages à l'organisation.
hos/mrb/lbx/bmk

AFP 151547

La lutte antiterroriste au Sahel dépend de l’amélioration des conditions de vie dans ces pays


N.S/ synthèse de S.A-El Khabar-15-03-10

La lutte antiterroriste au Sahel dépend de l’amélioration des conditions de vie dans ces pays
lundi 15 mars 2010

Le président de la commission interparlementaire de l’Union Européenne a déclaré que la politique de l’Union Européenne dans la lutte antiterroriste, notamment dans les pays du Sahel Africain dépend du renforcement du processus démocratique dans ces pays et de l’amélioration des conditions sociales et économiques afin que ces pays puissent sortir du spectre de la pauvreté. Dans sa réponse à une question d’El Khabar, le président de la commission interparlementaire de l’Union Européenne a indiqué que la politique de cette dernière dans la lutte antiterroriste, notamment en Europe ne s’est rendu compte que dernièrement du caractère transcontinental du terrorisme. Il a dans ce cadre indiqué : « la vision de l’UE de la lutte antiterroriste dans l’ensemble de ses activités dépend toujours du renforcement du processus démocratique dans les pays qui connaissent ce phénomène ». « Il est notamment impossible de séparer la question de la lutte antiterroriste dans quelconque région du Maghreb Arabe ou en Afrique ou tout autre pays de la question de l’amélioration des conditions socio-économiques dans ces pays, afin d’assécher les sources du terrorisme ». Le responsable européen a évité d’évoquer la question de la politique de l’Union Européenne dans la lutte antiterroriste à caractère transcontinental. Il s’est juste contenté de déclarer : « je ne suis pas spécialiste en la question ». Ce parlementaire de la « Gauche » pense que la politique européenne de voisinage qui a surgit suite aux événements du 11 septembre 2001 est fondée à la base sur la logique de prévention contre les risques qui proviennent de la rive Sud de la Méditerranée.

Dans ce sillage, il a indiqué que la politique européenne de voisinage est une nouvelle approche portant sur la coopération dans les domaines de la lutte antiterroriste, la lutte contre l’émigration clandestine et le crime organisé ainsi que la coopération dans le domaine de l’énergie. Quoiqu’on a compris que cette politique de dialogue soit fondée sur la crainte de l’Europe de ses voisins au point de l’émergence de phénomènes de discrimination raciale et de l’Islamophobie, notamment avec l’ascendance de la Droit extrémiste en Europe. Pierre Antonio Ben Ziri a également prévu l’organisation d’une rencontre, avant l’été prochain entre plusieurs pays de la rive Sud de la méditerranée et l’Union Européenne, au sujet du renforcement du processus démocratique. Le Maroc, la Tunisie, la Lybie et le Liban en plus plusieurs pays de l’Asie de l’Est prendront part à cette réunion.

15-03-2010 Par N.S/ synthèse de S.A

Thomas Sankara, idole révolutionnaire



Thomas Sankara: the Upright Man



Thomas Sankara rose to power in Burkina Faso in a popularly supported coup in 1983. To symbolize this rebirth, he renamed his country from the French colonial Upper Volta to Burkina Faso, Land of U...



© capture d'écran vidéo ina.fr Le révolutionnaire, assassiné en 1987, est devenu l’idole des jeunes.


Thomas Sankara, idole révolutionnaire
15/03/2010 à 15h:10 Par Tshitenge Lubabu M. K.
jeune Afrique
Thomas Sankara a incarné un idéal révolutionnaire avant d'être assassiné.

Le Burkina a produit dans les années 1980, avec Thomas Sankara, l’un des dirigeants les plus remarquables des cinquante dernières années. Le beau et vibrant capitaine a incarné un idéal révolutionnaire auquel aspiraient bon nombre de ses contemporains et qui fait encore aujourd’hui rêver la jeunesse. Au point de devenir une idole, façon Che Guevara. Tribun hors du commun, Sankara était un concentré de radicalisme, de tiers-mondisme, de populisme, de nationalisme, d’impatience, d’impertinence, d’utopie, de démagogie aussi, à la sauce marxiste-léniniste. Lorsqu’il accède à la tête de la Haute-Volta grâce au coup d’État du 4 août 1983, le fougueux capitaine de 34 ans n’est pas un inconnu. Beaucoup se souviennent de ses faits d’armes lors de la guerre contre le Mali en 1974. De sa démission fracassante, en 1980, de son poste de secrétaire d’État à l’Information au sein du Comité militaire de redressement pour le progrès national dirigé par le colonel Saye Zerbo. Et aussi de son arrestation, en mai 1983, alors qu’il est le Premier ministre du commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, chef du Conseil de salut du peuple. Il est déjà, avant même qu’il n’accède à la fonction suprême en 1984, un héros populaire.

Formé au Prytanée militaire du Kadiogo, dans son pays, puis à l’école militaire d’Antsirabé (Madagascar), avant de suivre un stage au Maroc, Thomas Sankara devient président le 4 août 1983. C’est le début de la révolution et, pour lui, l’occasion de mettre ses idées en pratique. Que veut-il ? Changer le monde. Remettre le peuple au travail, lui apprendre à compter d’abord sur lui-même, à retrouver sa dignité. Il veut « donner un sens aux révoltes grondantes des masses urbaines désœuvrées, frustrées et fatiguées de voir circuler les limousines des élites aliénées qui se succèdent à la tête de l’État et qui ne leur offrent rien d’autre que les fausses solutions pensées et conçues par les cerveaux des autres. Il nous faut donner une âme idéologique aux justes luttes de nos masses populaires mobilisées contre l’impérialisme monstrueux ». Prêchant par l’exemple, Sankara adopte un mode de vie des plus simples : il joue de la guitare, roule en Renault 5, pratique le basket… Et il est sincère. Mais il dérange et inquiète ses compagnons, ses voisins et, plus loin, la France. C’est le temps des soupçons. Les balles des siens le fauchent le 15 octobre 1987.

Togoleries


Togoleries
15/03/2010 à 10h:50 Par François Soudan
jeune Afrique

Pour le candidat battu Jean-Pierre Fabre, la présidentielle togolaise du 4 mars se résume en un néologisme : « africaneries ». Pas très loin en somme de ces « bouffonneries de rois nègres » que dénonçaient autrefois, avec ironie et condescendance, ceux pour qui les Africains étaient irrémédiablement insolubles dans la démocratie. « Africaneries » ? Peut-être. À condition toutefois de reconnaître que les oppositions, de Lomé à Libreville, de Conakry à Brazzaville, prennent dans ce constat une part déterminante. Comment qualifier autrement en effet leur incapacité congénitale à s’entendre et l’impulsivité désordonnée, parfois irresponsable, de certains de leurs chefs ? Avec un leader historique, Gilchrist Olympio, seul à même de défier le chef de l’État sortant, qui s’autoélimine pour des raisons médicales que lui seul connaît et fait tout ou presque ensuite pour que son remplaçant échoue, le Togo est à cet égard un cas d’école. Surtout quand le candidat de substitution, incapable d’asseoir son autorité sur son propre parti et publiquement contredit par son représentant au sein de la commission électorale, se proclame vainqueur dès le lendemain du scrutin avec plus des trois quarts des voix. Avant de rabaisser, trois jours plus tard, ses prétentions de 30 %.

En réalité, il ne fallait pas être licencié en divination pour prévoir qu’avec une opposition aussi stressée et émiettée, et une élection à tour unique, Faure Gnassingbé avait la quasi-certitude d’être élu. Y a-t-il eu des manipulations ? Peut-être. Mais outre le fait que la fraude s’est elle aussi démocratisée (qui aura la naïveté de prétendre que le statut d’opposant immunise contre ce genre de tentation ?), tous les observateurs s’accordent à reconnaître que le déroulement des opérations électorales le jour du 4 mars ne remet pas en question de façon significative le résultat annoncé par la CEI. En revanche, les délégués de l’Union européenne ont eu raison de pointer les inégalités d’accès aux moyens et aux médias de l’État lors de la campagne électorale – et cela même si les vieilles démocraties qui leur servent de modèles sont loin d’être, sur ce point, toujours conformes à l’idéal démocratique (ah, la fameuse « prime au sortant » !).

Pour les oppositions africaines, dont certaines, en Guinée et au Niger, sont réduites à sanctifier des coups d’État militaires pour sortir de l’impasse – ce qui en dit long sur leur désarroi –, la leçon de Lomé est donc cruelle. Tant que l’alternance au sommet sans autre forme de programme et la contestation des urnes correspondront aussi étroitement à l’absence de stratégie et d’autocritique, les pouvoirs en place pourront dormir sur leurs deux oreilles. Résignés, désabusés et peu enclins à servir de munitions aux boutefeux, les électeurs, eux, choisiront de plus en plus l’« exit option » : l’abstention. Quant à Faure Gnassingbé, il a obtenu le 4 mars ce qu’il cherchait. Une légitimité toute neuve, qu’il ne doit ni à son parti, ni à sa famille, ni à son patronyme, mais à lui-même. Sans doute serait-il bien inspiré, dans son prochain discours d’investiture, de remercier M. Olympio pour l’aide qu’il lui a si obligeamment apportée…

Vers un procès Tandja ?


© SIPA L'ancien président nigérien doit-il être jugé ? Les opinions divergent au sein de la junte militaire, au point de déclencher quelques frictions

Vers un procès Tandja ?
15/03/2010 à 12h:08 Par Jeune Afrique

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À Niamey, une majorité des membres de la junte au pouvoir est favorable à un procès de Mamadou Tandja, qui est toujours détenu à la Villa verte. Dans un premier temps, le 20 février à Bamako, lors d’un sommet régional, le colonel Djibrilla Hima Hamidou, alias Pelé, a annoncé que le président déchu ne serait pas jugé. « Nous n’allons pas arriver à cette extrémité », a-t-il précisé. Mais dès son retour à Niamey, l’officier a été « recadré » par le numéro un de la junte, le commandant Salou Djibo, qui lui a demandé de ne plus s’engager sur l’avenir de Tandja. Le 28 février, dans son adresse à la nation, Salou Djibo a dénoncé « le crime de haute trahison » commis l’an dernier par les « anciennes autorités », qui ont refusé « de se soumettre aux arrêts de la Cour constitutionnelle ». Mauvais signe pour Tandja…

Decouvrez le grand:Dire Straits - Sultans Of Swing

Dire Straits - Brothers In Arms



Dire Straits est un groupe de rock britannique créé durant l'été 1977 par Mark Knopfler (guitare et chant), David Knopfler (guitare), John Illsley (guitare basse) et Pick Withers (batterie).

Leur manager était Ed Bicknell. Le groupe s'est séparé en 1995

Mali Fever


Mali Fever
Paru le Samedi 13 Mars 2010
ELISABETH STOUDMANN




MUSIQUE Salif Keita, Ali Farka Touré, Tinariwen, Amadou & Mariam, Rokia Traoré: tous sont maliens et ont su séduire un public beaucoup plus large que la plupart des autres musiques africaines. Un phénomène qui dure depuis plus de vingt ans. Explications.
Il y a quatre ans, le 7 mars 2006, disparaissait Ali Farka Touré. Une onde de choc secouait alors l'univers des musiques du monde. Car Ali Farka Touré était un cas à part, un musicien d'exception. «Il avait su créer un style unique que lui seul était capable de jouer», résume simplement son producteur et ami Nick Gold.
Quatre ans plus tard paraît Ali and Toumani, deuxième volet d'un dialogue entre le maestro et l'illustre joueur de kora malien. Ali le noble bluesman du désert et Toumani, le griot de la tradition mandingue. Deux êtres qu'a priori tout sépare: l'âge, la catégorie sociale, l'origine géographique (Ali vient du Nord du Mali, Toumani du Sud) et même les gammes (pentatonique pour Ali Farka, heptatonique pour Toumani). Ensemble, ils ont pourtant su créer, en quelques morceaux enregistrés en Angleterre, une alchimie incroyable, encore plus puissante que sur leur premier opus In The Heart of The Moon. Et déjà c'est la ruée chez les disquaires. L'album figure d'ores et déjà parmi les meilleures ventes d'albums en Suisse. Au même moment, en France, Salif Keita reçoit pour La Différence une Victoire de la musique pour le meilleur disque «world». Quant aux Touaregs de Tinariwen, ils rentrent d'une tournée américaine à guichets fermés.


UNE MUSIQUE DE L'ÉMOTION
Une question se pose dès lors. Pourquoi la musique malienne est-elle l'une des musiques africaines qui s'exportent le mieux sur le marché occidental? Pop (Amadou et Mariam, Rokia Traoré) ou acoustiques (Toumani Diabaté, Oumou Sangaré), la formule fonctionne. Ibrahim Sylla, producteur malien installé à Paris depuis de nombreuses années, a travaillé sur les historiques Soro de Salif Keita, en 1988, et Moussolou, premier enregistrement d'Oumou Sangaré, l'année suivante. Il est aussi l'instigateur de la collection «African Pearls», qui réédite les trésors cachés d'Afrique de l'Ouest. Récemment, il a beaucoup fait pour la découverte des musiques griottes mandingues avec le projet Mandekalou et celui de la chanteuse griotte Bako Dagnon. D'abord producteur de cassettes en Afrique avant de se lancer dans l'édition musicale en Europe, il fait depuis longtemps le grand écart entre ces deux mentalités et connaît parfaitement les goûts de ces deux publics, qui bien souvent divergent...
«Une des raisons pour lesquelles la musique malienne est si puissante est que le pays est enclavé. La colonisation culturelle, que ce soit par les Arabes ou par les Français, a donc été moins sensible. Le Mali a su conserver une culture originale, ou plutôt des cultures originales: mandingue, bambara, sonraï.» L'Empire mandingue (XIIIe au XVIe siècle) était une confédération d'Etats. Regroupant différentes ethnies, il reste un exemple d'intégration réussie, de cohabitation pacifique, encore perceptible de nos jours. «Ce qui est intéressant au Mali, c'est l'interaction», explique le musicien et musicologue suisse Vincent Zanetti qui, à ses heures perdues, collabore à l'animation d'un centre de musiques et de danses traditionnel à Siby, au coeur du royaume Mandé. Cet ami et collaborateur du maître du djembé, feu Soungalo Coulibaly, constate que «les Maliens aiment que la musique soit complète. Je me rappelle que Soungalo Coulibaly avait comme préoccupation de faire une musique qui se regarde et s'écoute, et pas seulement une musique festive.»
Si les trois instruments fétiches de la musique malienne sont le djembé, le balafon et les luths ou guitares traditionnels, l'emblème national du Mali est la kora (lire page suivante). «C'est une musique qui a une vraie histoire, une profondeur exceptionnelle. En plus de cet enracinement culturel très fort, elle met en avant l'émotion, une certaine tension dramatique. Ce qui n'est pas le cas de la plupart des autres musiques africaines. C'est pour ça qu'on peut la comparer au blues, au jazz ou même au flamenco», ajoute Christian Mousset. Le directeur artistique du Festival Musiques Métisses à Angoulême (l'un des plus prestigieux évènements de musique africaine en France) est aussi le «découvreur» de Rokia Traoré, dont il a publié le premier disque.


L'EXCEPTION TOUARÈGUE
Même son de cloche chez le fondateur et directeur du désormais mythique label World Circuit, Nick Gold: «Je n'ai jamais douté d'Ali Farka Touré (dont il était producteur, ndlr) et je n'ai jamais été surpris par son succès. Pour moi, il n'est pas assez connu. Il aurait dû être une star internationale.» ---
--- Pour Ali Farka Touré, les choses étaient encore plus simples. Sans cesse confronté aux questions des journalistes faisant le lien entre sa musique et le blues, il aimait à répéter que les musiques de sa région – peul, bambara, sonraï ou soninké, enracinées dans le vaudou – n'étaient pas seulement à la source du blues, mais à la base de toutes les musiques. Il pouvait parler des heures durant de la guitare ngoni et du violon njarka à une corde qui, joués à certaines heures de la nuit, détenaient d'étranges pouvoirs.
En 2003, la prestation d'Ali Farka Touré au Festival du Désert à Essakane fut mémorable. A ce jour, nul mieux que lui n'a su synthétiser les musiques de sa région dans une langage musical aussi direct et percutant. Aujourd'hui, les Touaregs ont compris la leçon. Pour faire monter le son du désert, ils ont troqué leur violon imzad et leurs guitares acoustiques contre des guitares électriques. Leur musique minimale, construite sur le rythme du pas du chameau, est l'une des dernière sensation «world» de la décennie. Tinariwen, emmené par son charismatique leader Ibrahim, séduit par une approche sans concession, un côté rebelle. Aux voix et aux mélodies vertigineuses de la culture mandingue, ils préfèrent une approche épurée et rugueuse.


Mythe du désert
Les hommes bleus, le désert, la ville de Tombouctou, la boucle du Niger, le pays Dogon: ce petit coin du monde exerce une fascination sur l'Occident depuis belle lurette. En 1830, déjà, René Caillé pose les prémisses de la légende dans son Journal d'un voyage à Temboctou et à Jenné dans l'Afrique centrale. Un siècle plus tard, «les travaux de Marcel Griaule sur les Dogons et L'Afrique fantôme de Michel Leiris ont parachevé le mythe du désert. Ils ont fait de cette région du monde un endroit très particulier pour toute l'ethnographie française et, par conséquent, pour tout le monde francophone», conclut Vincent Zanetti. Un mythe qui renaît aujourd'hui sous une forme moderne grâce à la récente expansion du rock touareg.
Un pays qui fait rêver, des mélodies et des voix à couper le souffle, des émotions à fleur de cordes, le Mali regorge de splendides musiques. Tout simplement. Et l'on ne peut que se réjouir qu'elles aient une telle portée.

Libye-USA: Les développements dans les relations à la Une


Afrique en ligne
Mar 15th
Libye-USA: Les développements dans les relations à la Une

Afrique du Nord - Libye .Politique - La rencontre du guide Mouammar Kadhafi avec la délégation des sultans, émirs, chefs traditionnels et notables des tribus Touaregs, Sanghai, Al-Brabich, Kounta et Bambara du Nord-Mali, les relations libyo-américaines et la situation dans le monde arabe sont les sujets ayant retenu l'attention de la presse libyenne cette semaine.

Le journal Al-Jamahiriya a rapporté des extraits du discours du guide Kadhafi devant cette délégation touarègue membre de la Ligue populaire et sociale des tribus du grand Sahara, relatifs à la nécessité d'œuvrer pour le règne de la paix et de la stabilité dans la région.

Le même journal a indiqué que le leader Kadhafi a affirmé que "nos problèmes, qu'ils soient politiques, économiques ou sociaux, doivent être réglés entre nous".

Sous le titre "les arabes et les défis contemporains", le journal Al-Zahf Al- Akhdhar a écrit que "toutes les données politiques et économiques imposent aux arabes d'abandonner les politiques infructueuses, d'autant plus que les défis futurs et actuels exigent la révision profonde de plusieurs politiques qui ne font que détériorer la situation du monde arabe".

Al-Zahf Al-Akhdhar a affirmé aussi que l'opportunité existe actuellement pour les arabes de surmonter les divisions qui ont marqué "leur nation" lors du sommet de la Ligue arabe qui sera abrité par la Libye fin mars, et appelé les arabes à s'unir et à avoir une seule position.

De son côté, Al-Fajr Al-Jedid a écrit que les excuses du porte-parole du département d'Etat américain pour ses commentaires sur le discours du guide Mouammar Kadhafi à l'occasion de la commémoration du Maouloud est une "nouvelle victoire" au profit de la partie libyenne.

Le même journal a ajouté que l'acceptation par la partie libyenne des excuses claires pourrait fermer la page du sévère différend entre Washington et Tripoli, "étant donné que ce différend aurait pu handicaper le développement des relations bilatérales entre la Libye et les Etats-Unis d'Amérique".

Tripoli - Pana 14/03/2010

Le ministre malien des Affaires étrangères en mission en Mauritanie


AFP - 15/03/2010 07:52.
Le ministre malien des Affaires étrangères en mission en Mauritanie


NOUAKCHOTT, 14 mars 2010 (AFP) - Le ministre malien des Affaires étrangères, Moctar Ouane, a été reçu dimanche à Nouakchott par le président mauritanien, au moment où les attitudes des deux pays diffèrent face au terrorisme, a-t-on appris de source officielle mauritanienne.
Le 22 févier, la Mauritanie avait rappelé son ambassadeur à Bamako pour protester contre la remise en liberté au Mali de quatre islamistes qui étaient réclamés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), en échange de la libération (le 23 février) de l'otage français Pierre Camatte.
Selon une source officielle mauritanienne, le chef de la diplomatie malienne s'est rendu à Nouakchott avec pour mission d'oeuvrer à la "normalisation" des relations entre les deux pays.
Contrairement à leurs habitudes, les médias officiels mauritaniens n'ont pas fait état de la présence à Nouakchott du ministre malien ni de sa rencontre avec le président Mohamed Oud Abdel Aziz.
Interrogé à son hôtel par des journalistes, M. Ouane s'est borné à glorifier les "relations fraternelles et séculaires" liant son pays et la Mauritanie, et à réaffirmer l'engagement de Bamako dans la lutte antiterroriste.
Dans les milieux diplomatiques, on estimait dimanche que "les arguments développés par le Mali n'avaient pas été convaincants pour les officiels mauritaniens" et on prévoyait "un échec" de la mission de M. Ouane.
Le président mauritanien avait affirmé samedi, au cours d'un meeting, que la décision de rappel de son ambassadeur à Bamako avait été prise par Nouakchott "conformément auxintérêts supérieurs de la Nation".
Les deux pays doivent être représentés, mardi à Alger, à une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du Sahel consacrée aux questions de sécurité dans la région.
Deux Espagnols et un couple d'Italiens enlevés fin 2009 en Mauritanie restent détenus par Al-Qaïda dans le nord du Mali.
Selon le quotidien espagnol El Pais, les ravisseurs demanderaient au gouvernement espagnol cinq millions de dollars (3,7 millions d'euros) de rançon et la remise en liberté d'islamistes incarcérés en Mauritanie.
hos/lbx/dch

ENTRETIEN AVEC M. SALAH AMOKRANE, DIRECTEUR DE L’OPNT “Les chercheurs internationaux s’intéressent au Tassili”


Biosphère (Lundi 15 Mars 2010)
ENTRETIEN AVEC M. SALAH AMOKRANE, DIRECTEUR DE L’OPNT
“Les chercheurs internationaux s’intéressent au Tassili”
Par : Nahla Rif


Liberté : Le parc en tant que réserve de biosphère est une aire protégée, comment ?Salah Amokrane : Il faut savoir que le Tassili est connu grâce à l’art rupestre qui a fait sa renommée mondiale après la découverte dans les années 1930 des gravures par les militaires français. Toutefois, pour nous, il ne s’agit pas d’une découverte, les habitants du Tassili ont vécu avec ces gravures pendant des millénaires. Et c’est Béchar Djebril un Kel Médek, un Touareg du Médek qui avant l’indépendance, fit la renommée internationale de cet héritage culturel important grâce entre autres aux expositions de Paris dans les années cinquante et a induit au classement du Parc en 1972, bien avant la convention du patrimoine mondial. Aujourd’hui, c’est l’entité administrative du parc, en l’occurrence l’office, qui se charge de répertorier, d’inventorier, de gérer,… De 1972 à 1982, il y a eu un travail colossal de conservation, de préservation et de mise en valeur. En 1982, le Parc est porté sur la liste du patrimoine mondial de l’Humanité. En 1986, le Tassili est inscrit au réseau MAD (Man and Biosphere). En 2001, la zone humide à savoir la guelta d’Ihrir est portée sur la liste de Ramsar. Tous ces classements témoignent de cette richesse.

Qu’en est-il de la biodiversité et qu’apportent formellement de plus au Tassili tous ces classements ? La biosphère, c’est la biodiversité. Les classements valorisent davantage cette zone. Ils constituent une balise de plus. De plus, il n’est pas donné à n’importe quel site d’être porté sur la liste de Ramsar ! L’intérêt s’explique par rapport à la biodiversité propre à la zone et par rapport aux zones humides. L’intérêt du Tassili n’est pas relatif à l’Algérie seulement mais surtout par rapport à la zone : le parc est un écosystème important de par sa situation au cœur du Sahara déjà. Il est particulier par sa biodiversité et par ses espèces endémiques comme le cyprès du Tassili. C’est cette diversité propre qui est intéressante aujourd’hui et qui le sera davantage dans l’avenir notamment avec le réchauffement climatique et la capacité, voire le capital d’adaptation de ces espèces faunistiques et floristiques dites d’avenir et sur lesquels se penchent déjà les chercheurs internationaux.

Le Parc du Tassili, intéresse-t-il, par rapport à ces aspects précités, les chercheurs notamment nationaux, dans les différents domaines ? Le parc est organisé en départements de conservation et en différents services qui concernent aussi bien le patrimoine naturel, faune et flore mais aussi le département archéologie qui s’intéresse à l’art rupestre
… Il faut toutefois savoir que la mission du Parc est la conservation et la valorisation. L’intérêt porté par nos universités, à titre d’exemple, se matérialise à travers les programmes de recherche qui s’intéressent par exemple à la géologie et aux poissons des gueltas, entre autres. Nous avons récemment élaboré le numéro un d’une revue scientifique annuelle intitulée Racines sortie en décembre dernier – il s’agit d’une publication annuelle dans laquelle il est question de la faune, de la flore et de tous les aspects afférant à la préservation du Parc. Elle répond au standard international.

Comment conciliez-vous préservation du patrimoine et tourisme ? Le tourisme étant une activité commerciale, il dépend des différentes agences de voyage et de la direction du Tourisme de la wilaya d’Illizi. L’Office du Parc, quant à lui, doit veiller au respect et à la protection du site. Nous veillons à ce que la coordination intersectorielle soit efficiente. C’est ce qui est important à nos yeux.

Le Parc du Tassili est-il concerné par la convention sur la biodiversité biologique ?
L’Algérie l’a ratifiée, en effet. Il faut savoir que le Parc national du Tassili dépend du ministère de la Culture. Alors que les parcs nationaux du nord dépendent de la DGF, donc du ministère de l’Agriculture. La particularité du Tassili est qu’il est à la fois parc culturel et naturel. Dans les représentations des fresques qui datent de 12 000 ans, il y a des représentations de l’homme et de l’environnement… Quant au territoire du parc qui a une superficie de 10 000 kilomètres carrés, nous avons carrément des “limites” d’État puisque à l’est, c’est la frontière de l’Algérie avec la Libye, au sud c’est avec le Niger et à l’ouest avec le Parc national de l’Ahaggar et au nord c’est une série dunaire.

Le parc abrite-t-il des espèces menacées de disparition ? Il y a en effet des espèces inscrites sur la liste rouge comme le guépard qui se multiplie difficilement, il serait question d’un problème de consanguinité de cette espèce qui aurait dû disparaître il y a longtemps déjà. Il y a aussi le cyprès qui non plus ne se reproduit pas naturellement. La Fondation Sonatrach-Tassili avec l’université de Tizi Ouzou ont à juste titre l’intention de le reproduire in vitro. Leur disparition n’est pas inhérente à des facteurs anthropiques, vu que les habitats naturels sont parfaitement préservés, la pression de l’homme que ce soit à Djanet, Illizi ou à Bordj El Haoues étant quasi inexistante dans le désert. Il s’agit d’une nouvelle vision de la conservation type grillage gardien à l’association de tous.

Êtes-vous dotés de moyens (logistiques, financiers, etc.) pour gérer le parc comme des hélicoptères par exemple ? Non, nous avons par contre des Toyota… Néanmoins le ministère gère cet aspect. Nous avons été dotés en moyens de locomotion et en moyens techniques. Il faut savoir que le Tassili est le seul patrimoine mixte – naturel et culturel – de la région arabe. Il faut savoir qu’à l’Unesco, le classement est régional (par région). Nous sommes, par ailleurs, en train de réaliser la trame de surveillance et de tours de contrôle dont les études ont été réalisées. Nous sommes depuis 2005 dans une dynamique particulière.

Travaillez-vous en collaboration avec d’autres conservateurs nationaux et étrangers ?Oui, mais cela reste timide. Nous travaillons avec nos collègues de la région arabe, marocains, mais aussi jordaniens. Ils veulent en savoir davantage sur l’expérience du Tassili. Ils préparent un dossier pour proposer au classement un site mixte.

Êtes-vous au courant du programme gouvernemental de revalorisation des ksour et des régions enclavées du Sud dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire en Algérie d’ici 2014 ? Djanet en abritent bien et le parc inclut bien entendu la ville en question ? Non. Néanmoins, pour les Ksour de Djanet, il faut savoir que nous avons préparé un dossier de classement en vue de leur restauration et pour asseoir l’aspect réglementaire, vu qu’aujourd’hui pareilles interventions ne peuvent se faire que par les spécialistes.

En quoi consiste la sensibilisation pour faire connaître, voire découvrir le Tassili ?
Une journée d’étude à Alger sur le rôle des médias dans la valorisation des sites et parcs culturels. Plusieurs programmes sont élaborés soit avec les scolaires soit avec les associations soit avec les locaux.

Des importateurs subsahariens riches et discrets


Mustapha Tall, l'un des principaux entrepreneurs sénégalais
© B.I.D Malgré des comptes plombés par les crises, ces acteurs clés rebondissent. Et fondent encore des projets pour l’avenir.
Des importateurs subsahariens riches et discrets
09/03/2010 à 15h:35 Par M. Pauron, T. Kouamouo et M. Camara
JEUNE aFRIQUE

Mustapha Tall ne décolère pas : alors qu’il régnait en maître sur les importations de riz au Sénégal, avec 37 % de parts de marché et 270 000 tonnes de riz importées chaque année, il se retrouve aujourd’hui à la tête d’une société endettée qui n’importe plus « que » 100 000 tonnes à l’année. « La levée des subventions que l’État avait mises en place pour qu’on importe davantage, suivie de la chute des prix, nous ont tués ! » assure-t-il, alors qu’il est lui-même accusé de s’être enrichi pendant la crise : les importateurs sont soupçonnés d’avoir écoulé au moins 75 000 tonnes de riz subventionnées au prix fort sur les marchés voisins en empochant de gros bénéfices. « Ce sont des accusations gratuites et sans fondement ! » se défend ce neveu d’un commerçant de Kaolack chez qui il fait ses premières armes au début des années 1970.

Quel avenir pour Mustapha Tall SA ? Sollicité avec les autres importateurs dans la mise en place d’un cadre devant organiser la filière entre producteurs locaux et grossistes, le magna pourrait bien se retrouver collecteur et « commercialisateur » de riz made in Senegal. La pénurie de sucre que connaît le pays depuis plusieurs mois serait une autre opportunité, malgré une déconvenue en 2004 qui l’a conduit en prison pour deux mois : « On nous a sollicités pour venir en aide à la CSS (Compagnie sucrière sénégalaise, NDLR), nous préparons notre proposition. » De son côté, l’autre poids lourd du riz sénégalais, Bocar Samba Dièye, qui se disait au bord de la faillite il y a moins d’un an avec une dette de 17 milliards de F CFA (26 millions d’euros), clôt toute discussion : « Ça va, tout va bien ! » Circulez, il n’y a rien à voir.

La discrétion, une valeur que partage le Libano-Ivoirien Ibrahim Ezzedine, pour qui le business ne faiblit pas. L’importance économique de son groupe, la SDTM-CI, ne cesse de croître en Côte d’Ivoire. Propriétaire d’une usine de pâtes alimentaires, d’une unité de conditionnement d’eau minérale, présent dans la manutention, le transit et le cacao (usinage et exportation), il est aujourd’hui le premier importateur de riz du pays, avec 70 % de parts de marché, devant Olam-Ivoire. Proche du pouvoir pour certains, stratège hors pair pour d’autres, il a su intégrer toutes les activités complémentaires comme la distribution et la logistique (entreposage, transport), tout en profitant de sa présence historique.

Vente à perte
Modibo Keita, quant à lui, doit regretter la pénurie de 2007, quand le gouvernement malien lançait « l’initiative riz », un programme de subventions comportant 9 milliards de F CFA d’exonérations de douanes. À la tête de Grand distributeur céréalier du Mali (GDCM), un groupe pesant 56 milliards de F CFA de chiffre d’affaires en 2008, celui qui se partage le marché avec Djigué SA, la Somakoff ou encore Bakoré Sylla, du Grand grenier du bonheur (GGB), voit ses perspectives assombries. Non seulement, le programme gouvernemental a provoqué l’arrivée de dizaines de nouveaux entrants opportunistes, mais, en outre, avec un volume national d’importation de riz de 500 000 tonnes en 2008 et en 2009 et une production locale en augmentation de 50 %, le Mali doit écouler un surplus qui atteint quelque 100 000 tonnes. L’opération n’est rentable pour aucun des nouveaux entrants, le riz se vend à perte, et le contexte devrait faire de la casse. GDCM pourra toujours compter sur ses juteux marchés publics, comme la fourniture de riz à l’armée malienne.

Hydrocarbures:Libye et Algérie sous surveillance


photo/GABAR AOUN LIBYE
Libye et Algérie sous surveillance
18/02/2010 à 10h:22 Par Francis Perrin
jeune Afrique
Si les multinationales poursuivent leurs investissements dans la région, elles s’inquiètent de l’instabilité de l’environnement des affaires.

La récente mise en examen du PDG de la Sonatrach algérienne, Mohamed Meziane, et de plusieurs des principaux responsables de cette entreprise pour des malversations présumées inquiète les milieux pétroliers et gaziers internationaux, qui redoutent 
que d’importants projets ne soient retardés.

En Libye, les incertitudes au cours de l’automne 2009 sur le sort du PDG de la Compagnie nationale de pétrole (NOC), Chokri Ghanem, et son apparent remplacement avaient suscité un grand nombre d’interrogations dans ces mêmes cercles dirigeants. Chokri Ghanem a été depuis confirmé à la tête de la NOC. En revanche, concernant la Sonatrach, l’affaire ne fait que commencer…

Au-delà de ces événements et de leur impact réel ou supposé sur le secteur des hydrocarbures, divers responsables pétroliers étrangers font état depuis quelque temps de doutes sur l’attractivité de ces deux grands producteurs et exportateurs de l’Afrique du Nord. La question est fort importante, car les pays consommateurs comptent sur l’Algérie et la Libye pour accroître dans les années qui viennent leurs capacités de production et d’exportation de pétrole et de gaz.

Pour l’Algérie, un indice concret de cette perception a été fourni en décembre 2009 avec les résultats d’un appel d’offres international pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures. Sur les dix permis offerts, seuls trois ont trouvé preneur, ce qui est l’un des plus mauvais résultats enregistrés depuis une dizaine d’années dans ce pays. Pis encore, seules six offres pour trois permis ont été présentées alors que trente-six compagnies avaient eu accès aux données sur les zones proposées lors de cet appel d’offres.

Il n’est par ailleurs pas possible d’expliquer cet échec par une aberration passagère car, un an auparavant, en décembre 2008, un autre appel d’offres avait débouché sur l’attribution de seulement quatre permis sur les seize qui étaient disponibles. Des scores bien en deçà de ceux auxquels l’Algérie nous avait habitués auparavant.

En Libye, le dernier appel d’offres international est plus ancien puisqu’il remonte à la fin 2007. La même tendance était à l’œuvre, car six permis avaient été attribués à des firmes étrangères sur les douze proposés. Sur ces six zones, deux d’entre elles n’avaient suscité qu’une seule offre. On était, là aussi, loin de l’intense compétition qui avait caractérisé les appels d’offres lancés par la NOC entre 2004 et 2006.

Pour ces deux pays, le problème de fond est en gros le même : les conditions contractuelles proposées aux entreprises étrangères ont été significativement durcies au profit d’Alger et de Tripoli entre 2004 et 2008. Dans cette période, marquée par la flambée des prix internationaux du pétrole et la forte croissance de la demande pétrolière mondiale tirée à la hausse par la Chine et d’autres pays émergents, ce durcissement n’a pas fait fuir les investisseurs internationaux. En revanche, les compagnies pétrolières ne sont plus forcément disposées à accepter de telles conditions avec l’effondrement des prix du brut au second semestre 2008, la crise économique et financière mondiale et la baisse de la demande pétrolière et gazière. De plus, pour ces deux pays, des différends avec certaines entreprises dans les dernières années (Anadarko, BP et Repsol-Gas Natural pour l’Algérie et Verenex Energy pour la Libye) ont renforcé l’impression d’un climat difficile pour les investissements même si les torts n’étaient pas toujours du côté des pays producteurs.

Durcissement algérienEn 2005, l’Algérie avait adopté une nouvelle loi sur les hydrocarbures qui était considérée comme assez incitative pour les investisseurs étrangers. Avant qu’elle ait commencé à être appliquée, des amendements très importants ont été proposés puis incorporés à cette législation et en ont largement changé l’esprit. Du point de vue des intérêts étrangers, les deux pommes de discorde dans ces amendements adoptés en 2006 sont l’instauration d’une taxe sur les profits exceptionnels et l’exigence que la Sonatrach ait une participation majoritaire dans tous les nouveaux projets d’exploration-production, de raffinage et de transport, ce qui changeait significativement l’économie des projets proposés. Le retournement de l’économie mondiale et du marché pétrolier à partir de 2008 a changé la donne, et il est difficile de nier que le peu d’enthousiasme suscité par les deux derniers appels d’offres internationaux en Algérie soit largement la conséquence de ce durcissement dans un contexte mondial pour lequel ces conditions contractuelles n’avaient pas du tout été conçues. Quant à la Libye, elle a fortement poussé les sociétés étrangères à renégocier des contrats existants pour que la part de l’État dans le partage de la rente pétrolière soit plus importante. Cette volonté est tout à fait légitime, mais le pays a sans doute franchi un point d’équilibre au-delà duquel les firmes pétrolières estiment que la rentabilité attendue n’est plus suffisante.



L’attractivité de l’Algérie et de la Libye est-elle pour autant durablement et gravement compromise ? Sans doute pas. Ces deux pays conservent pas mal d’atouts pour attirer les investissements étrangers dans le secteur des hydrocarbures : leurs réserves sont importantes (le pétrole pour la Libye, le gaz pour l’Algérie) ; de nombreux gisements ont été mis au jour, notamment en Algérie (­soixante-douze entre 2006 et 2009) ; les deux États ont l’avantage de la proximité du marché européen, dont les besoins en gaz devraient croître fortement dans les prochaines années ; ces pays restent désireux de mieux valoriser leur potentiel pétrolier et gazier, et offrent des opportunités aux firmes étrangères ; de nouveaux projets gaziers sont lancés en Algérie, tels ceux de Timimoun et de Touat en 2009 et d’Ahnet à partir de 2010 ; le potentiel gazier libyen reste sous-exploité ; la reprise économique est là même si de nombreuses questions se posent sur son ampleur et sa durabilité ; la demande pétrolière mondiale devrait repartir à la hausse en 2010 après deux années de baisse, en 2008 et en 2009 ; et, last but not least, les prix du pétrole se sont nettement redressés en 2009 malgré un contexte économique très déprimé et avoisinent un niveau de 80 dollars par baril depuis plusieurs semaines, ce qui est assez encourageant pour l’investissement dans ce secteur.

L’Algérie et la Libye n’ont donc clairement pas perdu la course dans laquelle se sont lancés divers grands pays producteurs pour attirer les investisseurs étrangers sur leur territoire. Mais une chose est certaine : dans le nouveau contexte économique international, Alger et Tripoli ne peuvent plus considérer leur attractivité comme garantie.