vendredi 12 mars 2010

Qui pousse le jeune Kassoum ?

Qui pousse le jeune Kassoum ?
Écrit par L’ACTUALITE DU 10 MARS 2010
Vendredi, 12 Mars 2010 08:31


Le dimanche 7 mars dernier, l’ancien ministre de Communication a, sur les écrans de la télévision Canal 3, posé le préalable pour une éventuelle réconciliation entre les Nigériens qu’entend faire le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD) comme annoncé depuis sa prise de pouvoir. Selon Kassoum Mamane Moctar, le seul préalable à la réconciliation ne se passe par que la libération du président Tandja qui, dit-il, à la majorité des Nigériens derrière lui. «On ne peut pas priver certains citoyens de leur liberté et laisser d’autres libres dans leur mouvement et parler de réconciliation», a déclaré Kassoum. Jusque-là tout est bon puisque le citoyen Moctar a librement exprimé ses opinions, toute chose que le régime de la refondation n’a pas toléré depuis son déclenchement. Le média qui a donné la parole à Kassoum aurait pu nous dire au nom de qui l’ancien ministre Kassoum a animé son point de presse, si c’est de cela qu’il s’agit. Agit-il au nom de son poste de ministre de Communication, porte-parole du gouvernement ? Le fait-il au nom de son association OIEEPD-Ingantchi qui lui a valu son poste ? Le jeune Kassoum a poussé l’outrecuidance de dire que la détention de Tandja peut créer une « haine ». En quoi ? Contre qui ? A-t-il oublié que Hama Amadou, Mahamadou Issoufou et Mahamane Ousmane ont été injuriés et qualifiés de tous les noms d’oiseau pendant la refondation, sans que leurs militants dont seul Dieu sait le nombre, ne trouvent mot à dire ? Si haine il y a, si ici qu’on doit l’avoir. Le tapage autour de la «réconciliation», loin de nous permettre de sortir de l’ornière, risquerait de nous ramener à la case départ, si on n’y prend garde.

La réconciliation suppose le dialogue, la compréhension entre Nigériens. Vu le long chemin parcouru sur le débat autour de la refondation et le dialogue internigérien sans concession ni compromis, il n’est pas exclu, si les deux parties reviennent à travers le conseil consultatif, de nous retrouver aux mauvais vieux temps des tristes débats. Le CSRD a déclaré avoir pris le pouvoir pour rétablir la « légalité ». Lors de son premier message à la nation, le chef de l’Etat Salou Djibo a même parlé de «haute trahison» dont la junte accuse l’ancien régime du président déchu Tandja Mamadou.

Et tout Nigérien respectueux de la loi est conscient de la dérive constitutionnelle perpétrée par les thuriféraires de tazartché, avec à leur tête, le président Tandja. Dès lors que c’est établi qu’il y a violation flagrante de la constitution du 9 août 1999, que faut-il faire ? La junte doit nous éviter l’ancien triste débat. A eux de voir comment ils vont faire avec les récalcitrants et autres pêcheurs en eaux troubles. Sinon, on n’est loin de sortir de l’auberge.

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