mercredi 10 février 2010

La reine Martine


09/02/2010 14:58:59 | Jeune Afrique |
Par : Henri Marque


Martine Aubry, le 3 février 2009.
© AFP
Après des débuts difficiles, la première secrétaire du Parti socialiste s’impose peu à peu. Avec Dominique Strauss-Kahn, elle apparaît désormais comme le plus dangereux adversaire de Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle de 2012.
En cinq républiques, on aura tout entendu sur les partis, sauf qu’ils pouvaient « frétiller ». C’est à ce signe pourtant que Martine Aubry croit pouvoir annoncer le renouveau du PS. Et le juge de bon augure pour cet « an I de la reconquête du pouvoir » dont le slogan géant flotte sur la façade de la Rue de Solférino. Probablement l’a-t-il aussi décidé à se déclarer plus tôt que prévu dans la course à l’Élysée, si les primaires de 2011 la choisissent. La mêlée ­ouverte à laquelle vient de s’ajouter François Hollande sera rude. À la mi-octobre, Martine Aubry se demandait encore qui pourrait le mieux défendre l’alternative à gauche : « Je me poserai la question le moment venu ; c’est beaucoup trop tôt. » En fait, sans être une obsédée de la magique échéance, elle n’a jamais cessé de s’y préparer. De même assurait-elle qu’elle n’était pas « programmée » pour le poste de premier secrétaire. Avant de tout faire pour l’obtenir.

Champ de ruines

« Frétiller », c’est un mot de ­gourmande qui avoue volontiers son penchant pour la cuisine et les bons repas, avant d’ajouter : « Malheureusement, cela se voit. » Oui, et alors ? L’important est qu’elle « prenne figure », selon le conseil donné par de Gaulle à tous ses aspirants successeurs. Une figure qui pourrait dessiner une sorte d’Angela Merkel à la française. À l’opposé du look glamour de Ségolène Royal, mais dont elle vérifie le charisme à chaque bain de foule. Sa place n’est pas dans le people, mais elle se sent à l’aise dans le peuple. Le temps paraît loin où la « dame des 35 heures », qui en a toujours travaillé le double, versait des larmes sur les férocités du livre de Philippe Alexandre.

Depuis, elle s’est blindée, à la mairie de Lille notamment, où elle a été triomphalement réélue en mai 2008 malgré son humiliant échec aux législatives de juin 2002. « C’est le plus beau des mandats, avait-elle déclaré, en même temps que le concentré de tous les problèmes du pays. » Son ami Alain Minc, qui n’est pas précisément socialiste, en tirait cette autre leçon : « Ta victoire n’a de sens que si tu te places face à la Madone. » La madone Ségo, bien sûr, alors que les deux femmes se détestaient déjà cordialement, mais qu’on doutait des ambitions de Martine : ne souffrait-elle pas du même syndrome de passage à l’acte que son père, Jacques Delors, forfait pour l’Élysée en 1994 ?

Minc a été entendu au-delà de ses espoirs. Avec une ténacité de « ­bûcheuse », comme elle aime à se décrire, elle s’emploie à déblayer et tente de rebâtir ce « champ de ruines » qu’est devenu le PS, comme le lui rappellent jour après jour les médias. Elle s’en irrite, peste contre ces journalistes « cyniques » et leur chasse aux petites phrases assassines, oubliant qu’elle-même y contribue volontiers : ses rosseries ne sont pas les dernières à pimenter la chronique.

Le Canard enchaîné avait bien fait rire les rédactions avec son titre sur « La mère-emptoire », tandis que ­Pierre Mauroy lui reprochait alors de dire « trop de mal de trop de monde ». Si elle est encore loin de faire l’unanimité à gauche et dans son propre parti pour construire cette « maison commune » dans laquelle ses détracteurs ne veulent voir qu’un appartement témoin, elle y apparaît peu à peu comme la meilleure opposante, sous la seule réserve d’une éventuelle candidature de Dominique Strauss-Kahn. La meilleure anti-Sarkozy à l’extérieur, et, à l’intérieur, la meilleure anti-Royal.

Carpe et lapin

Persuadé qu’elle est la plus capable de faire marcher ensemble la droite et la gauche du PS, le sociologue Michel Wieviorka voit dans son positionnement « une sorte de lieu central où tout doit se jouer ». Quitte à devoir marier les contraires : elle dénonce sur un ton fabiusien le laisser-aller des marchés, mais reconnaît avec les strauss-­kahniens qu’il faut faire la révolution de l’État et des services publics. Gérard Collomb, le maire socialiste de Lyon, peut brocarder ce mariage de la carpe et du lapin célébré dans le « confusionnisme idéologique ». Aubry répond qu’elle est « tout simplement socialiste, sans besoin d’autre qualificatif ».

Pas si simple, en vérité, comme est complexe le socialisme français lui-même dans ses nombreuses variantes, parmi lesquelles la social-démocratie, qui semble le mieux lui convenir. ­Encore les repères ont-ils été brouillés par le sévère échec des partis sociaux-démocrates aux dernières élections européennes, en pleine crise pourtant d’un capitalisme auquel les droites auraient dû être associées et dont elles ont été paradoxalement disculpées, tandis qu’en France les électeurs du PS se reportaient en masse sur Europe Écologie.

Mimétisme sarkozien ?

Ajoutons que Martine Aubry, comme tous les candidats au pouvoir suprême contraints au pragmatisme, présente des traits contrastés dans lesquels ses contestataires du PS croient même discerner un mimétisme sarkozien. Elle dénonce les illusions du « travailler plus », mais déclare préférer à l’assistanat « les gens qui se lèvent tôt pour travailler ». Elle condamne la réforme territoriale, mais reconnaît que les gens « ne comprennent plus rien » à l’empilement des collectivités, avec l’Europe en plus. Elle proteste contre la réduction du nombre des fonctionnaires, mais souhaite que les Français « cessent de penser que le politique peut tout faire ». N’a-t-elle pas accepté de préfacer un livre de Tony Blair, lequel avait indigné les députés socialistes en répudiant à la tribune du Palais-Bourbon le manichéisme gauche-droite : il n’y aurait, selon lui, que de « bonnes ou de mauvaises politiques ».

Tout en privilégiant le « collectif » dans ses responsabilités à la tête du PS comme dans ses principes de gouvernance, elle se comporte en hyperdirigeante dans son action quotidienne. Et ne craint pas de « jouer perso » quand l’occasion lui paraît favorable, expliquant sans barguigner que « si on est volontaire, on fait bouger les choses ».

Présente sur tous les fronts, le portable collé à l’oreille, elle n’hésite pas à prendre sans crier gare des initiatives sensibles qu’elle justifie à sa manière coupante : « Moi, je fais le boulot. » Elle a cru pouvoir en donner un exemple en se déclarant favorable au report à 61 ou 62 ans de l’âge du départ à la retraite. Des socialistes s’en sont inquiétés malgré les conditions qu’elle n’avait pas oublié d’y mettre. Le Parti communiste et Lutte ouvrière ont aussitôt diabolisé son « alignement sur le patronat et l’UMP ». Seul Michel Rocard l’a félicitée pour le courage de ses responsabilités gestionnaires, où pointait également – le coup était bien calculé – une intention de recentrage politique au moment où Ségolène Royal réactivait ses approches en direction du Modem.

Un courage, ou une imprudence, de courte durée. Sous la pression du parti, Martine a dû se rétracter deux jours plus tard. On l’avait soupçonnée de vouloir passer en force, comme on le lui reprochait déjà lorsqu’elle a assumé plus encore qu’appliqué la réforme des 35 heures, car c’était une idée de Dominique Strauss-Kahn qu’elle avait d’abord désapprouvée avant d’en prendre tous les risques à son compte.

Candidate à la candidature pour l’Élysée, son sort se jouera lors des primaires, qui elles-mêmes se joueront lors des élections régionales des 14 et 21 mars. Martine Aubry a fixé au plus haut l’objectif pour que la démonstration soit le plus convaincante : garder les vingt régions gagnées en 2004, en métropole, et conquérir les deux seules conservées par la droite : l’Alsace et la Corse. Un pari audacieux. Elle ne survivrait pas à une deuxième défaite électorale après la punition des européennes.

Si, au contraire, elle remporte la consultation, « nationalisée » par les engagements du président et la mobilisation de ses ministres, elle apportera la double preuve qu’elle est la mieux placée pour rassembler le peuple de gauche ; et que ce rassemblement est la condition minimale pour gagner en 2012, avec l’appoint de tous les déçus du sarkozysme.

C’est étrangement un chef de la ­droite, Patrick Devedjian, alors secrétaire général de l’UMP, qui l’avait publiquement pressenti (« elle sera la plus dangereuse pour nous ») et en donnait, avec clairvoyance, les deux raisons : elle est la mieux placée sur l’échiquier de la gauche pour unir les modérés et les extrêmes ; elle est, sur un plan personnel, inattaquable.

Ségolène Royal restera d’ici là sa principale rivale, qu’elle se risque aux primaires ou s’en dispense, selon la forme qu’elles prendront et l’analyse qu’elle fera alors de ses chances dans chacune des hypothèses.

L’étoffe et les valeurs

Reste l’énigme Strauss-Kahn, de nouveau favori des sondages, devant Martine Aubry, face à Sarkozy, et que résume l’institut Ifop pour Le Journal du dimanche : « DSK a l’étoffe, Aubry a les valeurs. » En fixant au second semestre de 2011 les primaires, d’abord envisagées pour le printemps, Aubry a choisi la date la plus favorable à l’ancien ministre des Finances, la plus proche de la fin de son mandat à la ­présidence du FMI. Elle s’accordait, en même temps, à elle-même le délai maximum pour s’entendre avec lui et épargner à l’un comme à l’autre un conflit, à tout le moins une concurrence, qui ne manquerait pas d’affaiblir leurs chances et leur camp.

Le mystère risque de se prolonger jusqu’à l’échéance de 2011. En attendant, Aubry, convaincue que l’élection présidentielle « se jouera sur le sens », c’est-à-dire sur un nouveau modèle de société, poursuivra son tour de France du « projet », ce programme de développement économique, social et ­écologique qu’une convention nationale va élaborer. Deux autres conventions suivront, l’une concernant les grands enjeux internationaux, l’autre l’égalité réelle.

Tomberont, enfin, les grilles du siège de la rue de Solférino, que Martine Aubry a promis de supprimer avant la fin de l’année – le symbole n’est pas mince pour un parti souvent accusé de sclérose et d’enfermement. Il ne restera plus qu’à déplacer le panneau de la voirie parisienne qui annonce, par une malice non moins symbolique : « circulation difficile ». Bertrand Delanoë y consentira certainement.

Italie : nouveaux accords avec l’Afrique pour lutter contre l’immigration


Italie : nouveaux accords avec l’Afrique pour lutter contre l’immigration
Posté par Novopress dans Monde, Politique le 10 février 2010 |
ACCRA (NOVOPress) :

Le ministre de l’Intérieur Italien, Roberto Maroni (Ligue du Nord), accompagné du chef de la police, Antonio Manganelli, vient de signer des accords bilatéraux avec deux pays d’Afrique noire : le Niger et le Ghana. Leur but : lutter contre l’immigration et les maux qui lui sont liés, en intervenant à l’origine du mal. « Nous voulons élargir à cette zone la ceinture de sécurité, non seulement en ce qui concerne l’immigration, mais aussi pour contrer le terrorisme et le trafic de drogue », a expliqué Robert Maroni.

Durant sa visite au Ghana, le ministre de l’Intérieur italien a rappelé que le pays est devenu une véritable tête de pont du trafic de drogue en direction de l’Europe, pendant que le chef de la police établissait un lien direct entre immigration et terrorisme islamique, indiquant que « les pays islamisés connaissent le phénomène du fanatisme et il y a le risque que l’immigration clandestine puisse constituer une voie d’entrée pour des terroristes en Italie ». Roberto Maroni a aussi rappelé que de nombreux ressortissants ghanéens étaient présents lors des récentes émeutes ethniques de Rosarno.

En vertu de ces accords, l’Italie fournira au Niger de l’équipement sécuritaire et une formation à la police nigérienne, dans le but d’un meilleur contrôle de la frontière avec la Libye, haut lieu de transit que les futurs immigrés traversent pour rejoindre ensuite les côtes européennes.

Robert Maroni a enfin lancé un appel aux vingt-sept pays de l’Union européenne pour qu’ils suivent l’exemple italien, jugeant qu’« il est stratégique pour l’Europe d’investir dans la sécurité des pays subsahariens ».

Ces accords viennent compléter ceux signés entre l’Italie et la Libye, qui ont déjà fait chuter en quelques mois l’immigration clandestine en direction des côtes italiennes de 90 %.

[cc] Novopress.info, 2010, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
[http://fr.novopress.info]

ET SI BOUTEFLIKA PROCLAMAIT L INDEPENDANCE DU GRAND SAHARA TOUAREG ET DU POLISARIO??


ET SI BOUTEFLIKA PROCLAMAIT L INDEPENDANCE DU GRAND SAHARA TOUAREG ET DU POLISARIO??
Vision Touareg

L'Algerie prend conscience aujourd'hui qu'elle est plus que jamais vulnerable de ses frontières Sahariennes du Sud,surtout lorsque certains voisins instrumentalisent les islamistes .
Peut on y voir le signal d'un redecoupage geo-strategique dans cette zone poreuse et pleine d'enjeux à la fois?
L'Algerie peut elle compter sur des voisins aussi peu fiables que le Mali ,le Niger et la Mauritanie quand à leurs capacités et leurs volontés de coopération dans la lutte contre le terrorisme ou les trafics des drogues qui se multiplient au Sahara?

Et si les instances africaines de la sous -region peinent à accorder leurs violons sur le sujet ,n'y a t'il pas là un signe de negligence patent et irresponsable pour cet espace?La sous -region se sent elle ménacée comme l'Algerie et les pays du Sahel?

Et si L'A N P (Armée Nationale Populaire /Algerie)faisait tout le boulot à la places des forces de sécurité de ces pays ,en quoi résiderait leurs missions ?

Les recents evenements montrent bien que l'Algerie est la seule a pouvoir faire face aux phenomenes...Pour securiser cette espace une seule solution ,doit être envisagé :
Celle de responsabiliser chaque peuple sur son territoire ,lui donner son destin en main pour lutter efficacement contre toutes formes d'agressions ou de trafics.
Pour cela :

Il faut que l'Algerie prenne ses responsabilité de puissance africaine ,batit sur l'une des plus belles revolutions au monde,et avec son partenaire americain:

-Proclamer l'independance du Sahara Occidentale(POLISARIO)
-Proclamer L'independance du Sahara Touareg(Nord Mali et Nord Niger)
-Peser de tout son poids pour que la reconnaissance de ces états soient definitive,afin de securiser cette region du globe.
-En faire des nouveaux alliés ,dans toutes les luttes contre le terrorisme,le banditisme,les trafics des humains,des armeset des drogues.
-Ceci contribuera à mieux securiser les algeriens à l'interieur de leurs frontières tout en preservant les populations et les immenses richesses de ces nouveaux pays.

Il serait utopique de croire que des pays ,encore au stade de l'insuffisance alimentaire pourrons securiser des millions de kilomètres juste parce qu'ils le veulent..

Vision Touareg

Voisinage conflictuel : Que se passe-t-il entre l’Algérie et le Mali ?


Voisinage conflictuel : Que se passe-t-il entre l’Algérie et le Mali ?
Afrique Hebdo| February 10, 2010 | By Toma

Soucieux d’utiliser à des fins politiques le repli, voilà quelques années, de l’ex-GSPC sur son territoire, le Mali agit comme s’il entendait sanctuariser cette organisation (appelée aujourd’hui AQMI) et en faire un moyen de pression contre l’Algérie.
Pays voisins, l’Algérie et le Mali sont censés coopérer pour résoudre les problèmes qui se posent à eux, notamment sur le plan sécuritaire. La région du Sahel est de plus en plus affectée par le phénomène terroriste. Les Américains y sont fortement attentifs et leur projet d’installer la base militaire Africom dans la région (en Algérie de préférence) reste d’actualité, d’autant que la situation est devenue préoccupante à bien des égards.

Les enlèvements d’étrangers, les paiements de rançons pour la libération d’otages et les attentats se doublent de trafic de drogue, de banditisme et d’autres fléaux qui font planer une menace d’aggravation dans une région où la pauvreté et les rebellions constituent déjà un terreau fertile. Face à la menace d’intervention extérieure, les pays du Sahel tentent de conjuguer leurs propres efforts pour affronter les problèmes.

Mais cette volonté se heurte, paradoxalement, à de nouvelles difficultés qu’exprime une tension qui va crescendo, alimentée par des campagnes médiatiques, dans les rapports entre ces pays. Comme si le fait même de vouloir s’entendre pour lutter contre un adversaire commun a suscité plus de problèmes qu’il n’en a résolu. L’exemple des relations avec le Mali est de ce point de vue éloquent.

Sans doute soucieux d’utiliser à des fins politiques le repli, voilà quelques années, de l’ex-GSPC sur son territoire, le Mali agit comme s’il entendait sanctuariser cette organisation (appelée aujourd’hui AQMI) et en faire un moyen de pression contre l’Algérie.

Pour lui, la priorité est de neutraliser la rébellion touarègue qui sévit au Nord après que la médiation algérienne, sur demande de Bamako, ait servi à apaiser la situation critique qui prévalait dans cette région. La prolifération des groupes terroristes apparaît, dans le raisonnement malien, non plus comme un danger mais comme un instrument pour parvenir à ses fins.

Il s’agit donc de leur aménager une autonomie d’action, voire même de les encourager dans un jeu de prises d’otages et de paiement de rançons où le gouvernement exercerait ses bons offices et tirerait les marrons du feu en faisant miroiter les possibilités d’y mettre un terme ou, au contraire, de les amplifier, selon cette logique qu’ils sont avant tout les ennemis de l’Algérie (puisqu’ils y viennent) et non du Mali.

Comment officiellement les Maliens argument-ils leur position ? En accusant leur voisin algérien d’avoir «exporté» le terrorisme chez eux ! Un terrorisme, disent-ils, manipulé par notre pays en vue de leur nuire.

L’Algérie, vue du Mali, est décrite comme un pays gangrené par la mafia politico-militaire, qui finance et se nourrit du terrorisme, et qui s’enrichit avec le trafic de drogue dont le Mali pâtit. Il y a clairement une volonté d’escalade progressive même si le président ATT veut conserver un langage diplomatique qui ne trompe personne.

En fait, l’Algérie est accusée exactement de ce que le Mali tente de réaliser : instrumentaliser la rébellion touarègue et en faire une arme contre leurs dirigeants. Si tel était le cas, on ne comprend pas pourquoi l’Algérie a été sollicitée pour faciliter les négociations entre les deux parties maliennes opposées, pourquoi elle a tout fait pour calmer la situation à un moment où elle se dirigeait vers l’affrontement et pourquoi la médiation algérienne a réussi et a été saluée chaudement par le président ma-lien lui-même.

Des petits calculs


La paix est-elle oui ou non revenue dans le nord de ce pays? En retour, ce sont les revendications des Touaregs qui n’ont pas été satisfaites.

Le gouvernement du Mali n’a pas tenu ses engagements, il s’est servi de ces négociations et du rôle joué par l’Algérie, comme d’une astuce pour réaliser ses desseins qui sont aux antipodes d’une solution pacifique apportée à un problème réel – l’exploitation d’une région riche avec une population défavorisée, principalement pour des raisons qui relèvent du «racisme anti-musulman».

Ce sont là des petits calculs qui peuvent se retourner, à terme, contre leurs auteurs. De fait, il est reproché lourdement à l’Algérie d’avoir accueilli des dirigeants touaregs à Alger, pour une réunion, comme si, en faisant la médiation, l’Algérie n’a contracté ni engagement moral à l’égard des deux parties ni engagement politique. Comme si, en n’honorant pas les accords réalisés grâce à l’Algérie, les dirigeants maliens attendaient de leurs homologues algériens qu’ils oublient et se renient.

Aujourd’hui, les choses en sont là. Mais comment expliquer la surenchère malienne, aussi bien politique que médiatique, une surenchère qui se présente comme la réponse à une autre surenchère, celle-là imaginaire puisque inexistante, algérienne ? Il faut dire que les petits calculs du Mali ont trouvé un écho dans la région et même au-delà. Trois pays au moins espèrent y trouver leurs comptes. Le Maroc, pour qui toute mésentente avec l’Algérie est une occasion pour tenter de l’aggraver.

On voit dans la tonalité des discours développés par certains journaux et certains politiques maliens la référence aux classiques de la monarchie : implication d’Alger dans les attentats terroristes régionaux, création artificielle d’un GSPC manipulé, pour nuire aux voisins, profits tirés par les dirigeants algériens civils et militaires du terrorisme et des activités illégales (drogue, banditisme, rançons) qu’il génère et, dans le sillage, l’obscur Polisario qui se tient en embuscade, tel est, résumé, l’éventail de la propagande déployée. Le Mali veut utiliser le Maroc pour ses desseins et celui-ci veut se servir du Mali pour l’entraîner dans une hostilité irrémédiable avec l’Algérie.

Logiques aventureuses

Les petits calculs de Bamako dérapent, on le voit. Ensuite, la France, dont le rôle jusqu’ici n’apparaît pas clairement. Les deux pays en question (malien et algérien) sont dans sa sphère d’influence, mais la donne terroriste complique le jeu.

D’autant que, sur ce plan, les Etats-Unis ont leur mot à dire. L’une et l’autre de ces puissances ne peuvent que suivre avec attention, à défaut de les susciter pour des raisons qui relèvent des coups fourrés de la mauvaise géopolitique, les évolutions qui caractérisent aujourd’hui les rapports entre l’Algérie et le Mali.

Ce dernier pays croit sans doute pouvoir jouer avec le feu en toute impunité, en privilégiant des rapports conflictuels avec son voisin algérien plutôt que des rapports de coopération que nécessite, outre le bon sens, sa situation intérieure même. Il se trompe. Il ne faut pas confondre sagesse et faiblesse. L’Algérie quant à elle ne doit pas se laisser entraîner dans des logiques aventureuses.

Qu’elles viennent du Mali ou d’ailleurs. Renforcer sa présence militaire dans le Sud, en particulier le long des frontières avec nos voisins du Sahel, doit demeurer sa priorité constante. Ne pas être demandeuse de coopérations bilatérales, surtout lorsqu’elles s’avèrent douteuses, ni répondre aux sollicitations dont la manœuvre est de l’impliquer dans des conflits qui ne la concernent pas.

Dépassionner les relations, poursuivre son combat contre le terrorisme comme elle a toujours su le faire, seule, et laisser aux apprentis sorciers (qu’ils soient ma-liens, libyens ou marocains) le soin de s’embourber eux-mêmes dans leurs propres marécages. Le Mali a-t-il pour vocation de devenir un pays hostile ? Grand bien lui fasse, pourvu seulement qu’il en ait le souffle et les moyens.

Aïssa Khelladi

La musique, une arme universelle pour les minorités


La musique, une arme universelle pour les minorités
LE MONDE | 10.02.10 |

"La musique est l'arme du futur", clamait le Nigérian Fela, véhément guerrier de la musique africaine mort en 1997, après une vie de lutte contre la corruption et les prédateurs de l'Afrique. Au-delà du divertissement, la musique peut être l'expression d'une identité parfois malmenée par les pouvoirs politiques ou économiques, et cristalliser des combats d'urgence, comme ce fut le cas au temps de la lutte contre l'apartheid sud-africain - une bannière fédératrice jusqu'à la libération de Nelson Mandela, en 1990, sous laquelle se rangèrent des artistes aussi disparates que Paul Simon, Miriam Makeba ou Bernard Lavilliers.

A quoi s'oppose-t-on aujourd'hui ? La Cité de la musique répond par un cycle de concerts baptisé "Résistances", du 12 au 16 février. A l'étude du programme, on observe un glissement de l'opposition politique vers les affirmations identitaires, notamment par des voix provenant de minorités nationales. Ainsi l'institution parisienne a-t-elle invité des musiciens touareg du Mali, des rockers amérindiens et aborigènes, des chanteurs exilés du Tibet - des artistes ayant donc des revendications linguistiques et territoriales.

A l'affiche parisienne, avec Tartit, groupe formé autour de femmes touareg originaires de Tombouctou, Tinariwen, porte-voix de la rébellion touareg au début des années 1990 au Mali, a longtemps visé un seul but, à travers ses chansons accompagnées de guitare : appeler le peuple touareg à se soulever.

"Declare independence/ Don't let them do that to you ! Make your own flag !" ("Ne les laissez pas faire/Créez votre propre drapeau") chante en forme de rock énervé l'Islandaise Björk, s'attirant les foudres des autorités chinoises après un concert à Shanghaï en 2008 - les drapeaux tibétains ont été supprimés de la scénographie, mais on l'entend murmurer : "Tibet, Tibet."

Tenzin Gönpo, né en 1955 au sud du Tibet, exilé en France depuis 1990, jouera à la Cité de la musique, parce qu'il s'oppose "à la sinisation de (son) patrimoine musical. Je résiste aussi au cliché qui voudrait qu'au Tibet on ne chante que des prières dans les monastères ! "Océan de poésie, de musique et de danse" est le nom que nous donnons à notre pays. Nous avons un répertoire immense, je me bats pour le faire connaître".

Sa compatriote Yungchen Lhamo, qui vit à New York et a chanté avec Peter Gabriel, Michael Stipe ou Annie Lennox, ajoute : "Nous avons une responsabilité vis-à-vis des gens fragilisés par la répression. Nous devons leur donner la force psychologique de résister."

En 1973, Bob Marley chantait Get Up, Stand Up, réaffirmant l'influence décisive que la musique avait eue dans les luttes de libération nationale en Afrique. En Afrique du Sud, quand des musiciens de jazz participaient dans les années 1980 aux réunions publiques organisées par le Front démocratique uni, "ils s'impliquaient dans un mouvement d'action politique, ce qui est bien plus fort que de la résistance", insiste le sociologue et ethnomusicologue Denis-Constant Martin, réticent quant à l'utilisation de cette expression appliquée à la musique. "Il n'y a pas dans l'absolu de musiques de résistance. Les mêmes mélodies, schémas harmoniques, rythmes peuvent être utilisés aussi bien pour des musiques "de résistance" que pour le divertissement. La différence est dans les paroles, mais aussi dans les discours tenus sur cette musique, par les musiciens ou les commentateurs."

"Les groupes présentés à la Cité de la musique, remarque Alain Weber, qui les a programmés, communiquent leur combat au reste du monde en utilisant des musiques influencées par l'Occident, tout en conservant leur spécificité." Bob Dylan, à son corps défendant, faisait la même chose en reprenant à ses débuts des chansons folk traditionnelles. "Il a été dans les années 1970 un grand déclencheur de cette tendance : chanteurs et poètes militants ont utilisé des musiques traditionnelles pour se rapprocher d'une expression folk-rock identitaire" , poursuit Alain Weber. Exemples : le Kabyle Aït Menguellet en Algérie, Marcel Khalifé au Liban ou le Kurde de Turquie Sivan Perwer.

En Amérique, c'est à la Terre mère que se réfèrent les Indiens Navajo de Blackfire pour dénoncer "la colonisation et le génocide de (leur) peuple par le gouvernement des Etats-Unis, la cupidité généralisée", rejoignant ainsi une veine politico-écologique, prochain développement possible de la résistance en musique.


--------------------------------------------------------------------------------

"Résistances", du 12 au 18 février. Cité de la musique, 221, av. Jean-Jaurès, Paris 19e. Tél. : 01-44-84-44-84. Le 12 février à 20 heures, Tartit et Tinariwen (Mali) ; le 13, à 17 h 30, Damily (Madagascar), The Jones Benally Family, Blackfire, Nabarlek Band, à 20 heures ; le 14, à 16 h 30, Tenzin Gönpo et Yungchen Lhamo (Tibet) ; le 16, à 20 heures, Sainkho Namtchylak (République de Touva). Sur le Web : www.cite-musique.fr ; Blackfire en tournée : les 16 et 17 à Agen, le 19 à Nantes.

Patrick Labesse et Véronique Mortaigne

Rapprochement entre le Tchad et le Soudan : La logique d'un contexte défavorable aux deux régimes

Walf Fajri
Rapprochement entre le Tchad et le Soudan : La logique d'un contexte défavorable aux deux régimes


Depuis la dernière attaque des rebelles contre le régime de Ndjamena en février 2008,les relations s'étaient dégradées entre le Soudan et le Tchad. Et suite aux actions de rapprochement posées en juillet 2004, le président Omar El Béchir et son homologue tchadien, Idriss Deby Itno, se voient obligés de se garantir mutuellement la sécurité dans un contexte régional qui leur est de plus en plus défavorable.

La récente visite d'Idriss Deby en terre soudanaise marque une étape importante dans le processus de rapprochement entre les deux pays. Pour la première fois, depuis juillet 2004, le Tchad et le Soudan ont décidé de jeter les bases d'une entente matérialisée par quelques accords. Une façon pour les présidents Omar El Béchir et Idriss Deby Itno de dépasser les clivages nés d'une tentative de déstabilisation mutuelle. Un conflit à distance par rébellion interposée. Aujourd’hui, ce qui pousse ces deux leaders à adopter cette stratégie d'apaisement, c'est surtout un contexte national et régional qui leur apparaît de plus en plus défavorable. D'abord au Tchad, où la France, qui peut se targuer d'avoir sauvé le régime de Deby, suite à l'attaque de février de 2008, trouve qu'‘il n’y a pas d'autres alternatives’ à ce dernier. Mais il faut dire que la fameuse affaire du transfert des enfants tchadiens par l'association française Arche de Zoé semble mettre du sable dans les relations entre ces deux pays.
Les autorités de Ndjamena courant toujours, depuis lors, derrière la somme compensatoire que devaient verser les Français. Aujourd'hui, le président Idriss Deby est conscient qu'il ne saurait trouver des garanties de son régime en Occident. Cela, compte tenu grandement des énormes enjeux liés à la découverte du pétrole dans la partie sud du pays depuis la fin des années 1990. A cela s'ajoute la crise du Darfour qui demeure un Talon d'Achille aussi bien pour Khartoum que pour Ndjamena. C'est ainsi que le président Omar El Béchir, sur qui pèse un mandat d'arrêt international, est obligé de consolider sa sécurité régionale. Cela, au point même de sacrifier ses protégés rebelles qui déstabilisaient le régime tchadien. Il s'agit notamment du leader de l'Union des forces pour la démocratie et le développement et ancien ministre de la défense de Deby, Mahamat Nouri. Ce chef rebelle était le personnage préféré d'Omar El Béchir, mais l'entente qui vient d'être scellée entre ce dernier et Idriss Deby le fera sans doute tomber en disgrâce.

Ensuite, malgré la ‘capacité de Deby à être au-dessus des ethnies’, la crise aigue qui sévit dans son pays réveille les ambitions. Une situation de tension ravivée par l'accroissement de la corruption, le favoritisme du régime en faveur de la minorité Zagawa. Ainsi, pour le président El Béchir, ce rapprochement avec le Tchad apparaît comme une manière de se barricader dans une région en proie à de multiples signes d'instabilité. Le président soudanais demeure plus que jamais dans une mauvaise posture avec les nombreuses charges qui pèsent sur lui. Des crimes contre l'humanité avec ses exactions au Darfour qui poussent les structures humanitaires à réclamer sa tête. Aujourd'hui, il est établi que la paix dans cette partie du Soudan passe inéluctablement par un régime affidé à Ndjamena. Il y a également le rôle encore très flou de la Libye qui semble instrumentaliser ces deux pays au point de les tenir en otage. Ces facteurs favorisent ce pas décisif de rapprochement entre le Soudan et le Tchad. Mais encore est-il que les multiples mouvements rebelles, sacrifiés sur l'autel de la réconciliation, n'ont pas encore dit leur dernier mot. Surtout que les actes de paix entre ces deux pays ont toujours été des exutoires de circonstance.

Abdou Aziz AGNE

Mauritanie : Une forte perception de corruption



NOUVELLES D'AFRIQUE: Mauritanie : Une forte perception de corruption
Posté le 09 February 2010 à 00:00:00 CET par webmaster1
Mauritanie : Une forte perception de corruption


La Mauritanie figure au 157ème rang mondial au titre de l'année 2009 dans l’indice de perception de la corruption que vient de publier « Transparency International ». L’indice de perception de la corruption se base sur 13 sources et note les pays sur une échelle de 0 (pays à très haut niveau de corruption) à 10 (Très faible degré de corruption). La Banque mondiale et la Banque africaine de développement sont parmi les sources de cette enquête qui évalue le niveau de corruption affectant l’administration publique d’un pays donné.
Au Maghreb, la Mauritanie, classée dernière, est devancée par la Tunisie (66ème), la Lybie (114ème), le Maroc (126ème) et l’Algérie (131ème).
Les 5 pays perçus comme étant les moins corrompus du monde sont la Nouvelle Zélande (avec une note de 9,4/10), le Danemark (9,3), Singapore (9,2), la Suède (9,2) et la Suisse (9).

Redéploiement sécuritaire dans le Sud de l'Algérie


04/01/2010 11:38:35 | Jeune Afrique
Redéploiement sécuritaire dans le Sud de l'Algérie

Les récentes prises d’otages au Mali et en Mauritanie, la multiplication des saisies de drogue (près de 30 tonnes au cours des dix premiers mois de l’année) et l’arrivée massive de migrants clandestins subsahariens en route pour l’Europe ont contraint l’état-major de l’armée algérienne à renforcer son dispositif sécuritaire dans le Sud. À partir du 1er janvier, plus de trois mille hommes supplémentaires seront affectés au Groupement des gardes-frontières (GGF), sur les frontières avec le Niger (700 km), le Mali (1 200 km) et la Mauritanie (500 km). Ils seront appuyés par des drones et des hélicoptères de combat. Les contrebandiers et les passeurs de clandestins – sans parler des salafistes – sont en effet le plus souvent équipés d’armes de guerre.

Nouvelles tensions entre Alger et Paris


10/02/2010 08:41:36 | AFP
Nouvelles tensions entre Alger et Paris
Le gouvernement d'Abdelaziz Bouteflika a mal supporté de figurer parmi les "pays à risque"
© AFP

Le Front de libération nationale (FLN) a annoncé une proposition de loi pour "criminaliser" le colonialisme. Elle prévoit de créer des "tribunaux spéciaux" pour "juger les responsables de crimes coloniaux". Cet épisode intervient après le gel de la création d'une commission parlementaire entre les deux pays et l'inscription de l'Algérie sur la liste française des "pays à risque pour les transports aérien", mal vécue par le gouvernement d'Abdelaziz Bouteflika
.


Gel d'un projet parlementaire franco-algérien, volonté de députés algériens de "criminaliser" le colonialisme français... : les relations entre Paris et Alger connaissent un nouvel accès de fièvre inédit depuis cinq ans, qui a encore enflammé le Palais-Bourbon mardi.

Ce nouvel épisode de tension, symptôme de relations toujours passionnelles depuis près de 50 ans, a commencé jeudi quand Alger a annoncé le gel d'une réunion portant sur la création d'une grande commission parlementaire entre les deux pays.

"Criminaliser" le colonialisme français

Motif : le gouvernement d'Abdelaziz Bouteflika a très mal supporté que la France inscrive l'Algérie sur "une liste de pays à risque pour les transports aériens".

"Comment l'Algérie peut-elle être parmi les pays qui luttent contre le phénomène du terrorisme et dans le même temps figurer sur la liste des pays dont les ressortissants sont soumis à des mesures de contrôle spécifiques ?", a protesté le président de l'Assemblée algérienne, Abdelaziz Ziari.

Fierté algérienne blessée, souvenir de la décennie noire des années 90, le tout sur fond de relation d'amour/haine entre deux pays qui se sont séparés dans le sang après 132 ans : la tension est encore montée d'un cran avec le dépôt au Parlement algérien d'une proposition de loi pour "criminaliser" le colonialisme français, deux ans avant le 50e anniversaire de l'indépendance algérienne en 1962.

"Nous envisageons de créer des tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre devant les tribunaux internationaux", a souligné un député FLN, Moussa Abdi, précisant que la proposition de loi avait été signée par 125 députés de différents partis.

Eric Besson et Thierry Mariani protestent

Amère ironie, cette proposition de loi est l'exacte opposée de la loi française du 23 février 2005 vantant "le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord". Une disposition abrogée un an plus tard, condamnée par le président Bouteflika et qualifiée de "loi de la honte" par des parlementaires FLN.

Cinq ans après, l'histoire se répète, à rôles inversés. C'est au tour des Français de "regretter" la proposition de loi algérienne, dixit Eric Besson, ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale.

Dans la foulée, le député UMP Thierry Mariani a demandé le report de la ratification d'une convention franco-algérienne, finalement adoptée dans un climat tendu mardi matin.

Qualifié d'"ultra" par ses adversaires, M. Mariani est tête de liste UMP pour les prochaines élections de mars en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, région d'arrivée en 1962 pour de nombreux rapatriés et harkis.

L'éventuelle mise en place "des tribunaux d'exception n'est pas acceptable", a aussi déclaré le patron des députés Nouveau centre, François Sauvadet, demandant "une clarification de la part du gouvernement algérien sur cette initiative".

Lors d'un voyage en Algérie le 3 décembre 2007, le président Sarkozy avait dénoncé le système colonial "profondément injuste", tout en refusant la repentance.

Autre signe de la persistance des séquelles de la guerre d'Algérie : trois Français, fils de harkis, campent depuis le 5 mai à proximité de l'Assemblée, pour demander au chef de l'Etat de reconnaître la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre de leurs pères en 1962.

Kouchner veut une alliance des Européens et des Américains face à la Chine en Afrique


09/02/2010 08:33:24 | AFP

Kouchner veut une alliance des Européens et des Américains face à la Chine en Afrique
Le chef de la diplomatie française à Bruxelles, le 12 janvier 2010
© AFP
Le ministre français des Affaires étrangères veut une "politique commune" des anciennes puissances coloniales associées aux États-Unis pour résister à la concurrence économique chinoise en Afrique.
Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a préconisé lundi que les anciennes puissances coloniales européennes et les Etats-Unis définissent une "politique commune" en Afrique pour être "performants" économiquement face à la montée en puissance de la Chine.

"En Afrique, il nous faut une politique commune, certainement des Anglais et des Français. Et pourquoi pas y ajouter les Portugais et les Belges, les anciennes puissances coloniales, mais aussi les Américains", a-t-il suggéré devant l'Association de la presse diplomatique.

M. Kouchner était interrogé sur les moyens de résister à la concurrence économique chinoise sur l'ensemble des marchés mondiaux, particulièrement en Afrique.

"Ca va aller mal pour nous"
Armé de vastes réserves de change, Pékin déverse aujourd'hui en Afrique 15 fois plus d'investissements qu'en 2003 afin d'étancher sa soif de matières premières et offrir des débouchés à ses entreprises. Les grands travaux d'infrastructure financés par Pékin facilitent l'activité économique dans de nombreux pays.

Face à cette évolution, "il faut, a-t-il observé, que nous soyons performants et pas du tout confrontationnels. Ce n'est pas une bataille avec les Chinois pour qu'ils ne nous volent pas l'Afrique, mais c'est une démarche positive que nous ne pouvons faire qu'à plusieurs", a souligné le ministre.

Les Chinois "ont des atouts, ils gagnent tous les marchés, ils sont moins chers, ils contruisent à l'heure, etc", a remarqué M. Kouchner.

Il a relevé qu'à l'échelle mondiale, "nos rapports avec la Chine sont à la fois difficiles et indispensables". (. . . ) "Si nous ne nous attachons pas à des liens (. . . ) économiquement étroits avec la Chine, ça va aller mal pour nous", a-t-il prédit.

Nord-Mali : Un choc de trop


Adam Thiam- Le Républicain
Nord-Mali : Un choc de trop
mercredi 10 février 2010

Les trois régions nord sont frappées par une sécheresse cette fois-ci sévère, selon des témoignages d’experts. Surtout que dans certaines localités comme Menaka, il s’agit de la deuxième sécheresse consécutive.

Naturellement, une telle situation affectera plus les pâturages que les greniers, donc plus le bétail que les humains dans un premier temps. Dans un premier temps seulement, car la sécurité alimentaire de l’éleveur n’est pas dans la banque de céréales d’à côté mais dans la survie de son bétail. Or l’expérience de l’aide humanitaire l’a démontré, nous allons moins vers l’approvisionnement en aliment du bétail que vers une distribution de céréales aux zones touchées. Pour que le Nord ne sorte pas plus précarisé de cette crise de pâturage-ci, il faudra plusieurs actions.

D’abord prendre la mesure réelle de la crise afin que son ampleur soit connue et les réponses identifiées. Pour cela, il faut la plus grande visibilité politique du gouvernement sur le terrain. Car il semble, d’après les récits qui nous parviennent, que le prix des animaux se déprécie d’une manière inquiétante sur certains marchés du Nord. Après cette étape, ce sera les fortes mortalités animales comme il y en eut l’an dernier, dans la même région avec un accent plus marqué dans le cercle de Rharous. Puis, il faudra envisager l’inévitable, c’est-à-dire des mesures de déstockage qui font mal à un propriétaire de bétail mais qui sont un précieux garde-fou contre la dévalorisation du cheptel.

L’aliment du bétail doit également être rendu accessible sur place pour limiter les transhumances massives vers des cercles relativement épargnés au Sud (Douentza, Koro, etc) mais qui seront également fragilisés par une compétition inhabituelle. Les interventions seront t-elles aussi opportunes que pertinentes ? Fera t-on plus qu’égrener les statistiques de distribution alimentaires qui sont d’ailleurs le plus souvent sujettes à caution ? Il faut le souhaiter car si le Nord sait résister aux chocs, il en a trop pris ces dernières années. Et celui-ci pourrait être le choc de trop. Mais Khadafi qui y est annoncé nous aura lu avant. Et il sait avoir des arguments convaincants…

Adam Thiam

Le terroriste, l’otage et l’intermédiaire


Mustapha Hammouche-Liberte Algérie-10-02-10
Le terroriste, l’otage et l’intermédiaire
mercredi 10 février 2010

Cinq millions d’euros sont en route vers le nord du Mali. L’argent servira à payer la libération de trois humanitaires espagnols capturés, le 20 novembre dernier, et retenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique. L’accord et l’escorte de la rançon sont assurés par la fondation Kadhafi que dirige le fils et successeur pressenti du “Guide”.

L’héritier du trône de Tripoli s’est spécialisé dans l’entremise entre les terroristes islamistes et leurs victimes. C’est en 2000 que Kadhafi invente l’ONG de son fils pour se “convertir” après la découverte du pot aux roses libyen dans les attentats de Lockerbie et du DC-10. Et c’est la Libye qui paiera à Abou Sayyaf la rançon de un million par otage pour que soient libérés les ressortissants français, sud-africains, allemands et finlandais, détenus dans l’île de Jolo.

Beaucoup de pays occidentaux ont montré leur disponibilité à s’acquitter de rançons quand la vie de leurs ressortissants est en jeu. La France, la Suisse, l’Allemagne et sûrement l’Italie ont déjà eu à mener ce genre de tractations. Les opinions publiques nationales sont très sensibles aux efforts de libération de leurs concitoyens retenus par des groupes armées ou même par des États. L’image de Sarkozy, promettant qu’il “ira chercher” les activistes de “l’Arche de Zoé” poursuivis par la justice tchadienne, illustre la fonction d’un État prêt, en toute circonstance, à voler au secours de ses protégés aux prises avec des forces étrangères.

Aujourd’hui, les États-Unis restent peut-être la seule puissance à avoir adopté une position de principe sur la question du paiement de rançons et ont, ainsi, sacrifié leurs ressortissants enlevés pour ne pas encourager la pédagogie du chantage. Plus que tout autre acte terroriste, la prise d’otage est le révélateur de cette impossibilité d’une stratégie de lutte antiterroriste. Par électoralisme et par crainte des mouvements d’opinion, les pouvoirs confrontés à la prise d’otage cèdent le plus souvent à la tentation du marchandage, quitte à nier en même temps la capitulation. Bien sûr qu’il est quelque peu malvenu de se faire regardant sur la manière de sauver d’innocentes victimes. Mais le terrorisme ne serait pas le terrorisme si ses victimes n’étaient pas innocentes. Les pays affligés par un terrorisme local, comme l’Algérie, subissent aussi les effets de la pratique du rançonnement de citoyens par les groupes islamistes. Moins médiatique, parce qu’elle ne concerne pas des captifs étrangers, elle n’en constitue pas moins une source de financement considérable du terrorisme. Il serait utile d’intégrer dans la problématique cette forme de financement du terrorisme d’une éventuelle stratégie internationale contre les prises d’otages. Enfin, comme on le voit dans le cas des otages espagnols d’Al-Qaïda, il faudrait noter que dans une prise d’otage avec rançon, il faut toujours un ravisseur, un prisonnier et l’incontournable rôle d’“intermédiaire”, dont la Libye a fait une compétence “diplomatique”. Cette fonction n’a pas à être innocentée, puisqu’elle participe au processus terroriste global. Si l’on continue à tirer la couverture à soi, à chaque fois que la résistance au terrorisme appelle un sacrifice individuel, la lutte contre le terrorisme international restera au stade où elle est : un slogan de diplomates.

M. H. musthammouche@yahoo.fr

Gueguerre Algérie-Mali : Les terroristes rient sous cape


"Le Pays"-10-02-10
Gueguerre Algérie-Mali : Les terroristes rient sous cape
mercredi 10 février 2010

Les légendaires relations de bon voisinage entretenues depuis belle lurette par deux pays frontaliers, l’Algérie et le Mali, sont depuis quelques jours soumises à bien rude épreuve. La raison en est la très difficile équation des otages européens détenus par la section maghrébine de la tristement célèbre nébuleuse Al-Qaïda.

Les terroristes islamistes ont récemment fixé un nouvel ultimatum de quelques semaines pour la libération des six Européens. En outre, ils menacent d’attenter à la vie de deux otages français et italien si d’aventure ils n’obtenaient pas l’élargissement de ceux de leurs membres retenus prisonniers au Mali. Se voulant plus précis, ils fixent une date butoir à la France et au Mali : le 20 février 2010. Quant au gouvernement italien, il bénéficie d’une plus grande largesse : l’ultimatum qui le concerne court jusqu’au 1er mars. La question est difficile. Il y a tout d’abord que l’Algérie ne veut à aucun prix de la remise en liberté de ces tueurs du désert. Elle en a déjà tellement souffert de par le passé que la simple perspective de les savoir hors des geôles maliennes la fait frissonner. A défaut de pouvoir influencer le Mali dans ses prises de décisions, elle choisit de lui mettre la pression.

Il y a ensuite que les autorités maliennes se trouvent, pour cette question des otages européens, dans un bien cruel dilemme. Refuser la remise en liberté des prisonniers en question les expose, elles, à porter la grande responsabilité des Occidentaux otages d’Al-Qaïda. C’est loin d’être son intérêt. Mais d’autre part, les faire sortir des geôles provoquera immédiatement le courroux de son voisin algérien. Déjà que Alger a régulièrement reproché à Bamako son manque de fermeté à l’endroit des terroristes islamistes. Le gouvernement malien tente de ménager la chèvre des capitales occidentales et le chou de son voisin sahélien. Mais l’opération est des plus délicates et plus personne ne sait vraiment à quel saint se vouer.

C’est cette incompréhension réciproque qui a provoqué une hausse de tension et de ton entre les deux voisins qui se sont affrontés par la voix des ondes ces derniers jours et par le truchement de leurs presses respectives. Heureusement, il semble qu’il se trouve désormais comme une certaine accalmie. Elle peut aider les uns et les autres à retrouver leurs esprits dans le but d’envisager de façon plus sereine quelles solutions idoines. Car, de toute évidence, les deux pays font face à un seul et même fléau. La sagesse commande que, plutôt que de s’entredéchirer inutilement, ils consentent à unir leurs différents efforts pour traquer efficacement un ennemi commun.

Car, en l’état actuel des choses, c’est bien la nébuleuse terroriste qui rit sous cape et se frotte les mains, se délectant d’avoir fort intelligemment réussi à diviser deux pays dont elle est cependant la cible principale. Alger et Bamako doivent accepter l’évidence, qu’ils ont besoin l’un de l’autre pour mener une lutte victorieuse contre AQMI (Al-Qaïda pour le Maghreb islamique). Car il est clair pour tout le monde que si ces terroristes viennent du territoire algérien, leur nouvelle prédilection pour la bande sahélo-saharienne s’explique par la lutte sans merci que leur livre depuis des années le gouvernement algérien d’une part, et d’autre part, parce qu’ils y trouvent une grande liberté d’action et n’y rencontrent pratiquement pas de résistance.

Il faut le reconnaître, le Mali ne dispose sans doute pas des ressources nécessaires pour quadriller toute la partie sahélienne et désertique de son territoire où règnent depuis peu, en maîtres, ces terroristes des sables. Une sérieuse conjugaison des efforts des deux pays devrait produire du bon et viser à l’éradication des islamistes de ces grandes contrées désertiques qu’ils arpentent à la recherche de proies sur lesquelles fondre.

Mais à vrai dire, abandonner pareille lutte aux deux voisins concernés serait une bien grande erreur. Les nations européennes devraient se sentir elles aussi concernées. Les otages européens en ce moment retenus par AQMI sont français, italiens et espagnols. Ces européens ont le devoir de participer à une œuvre commune. Car, après tout, ce sont bien leurs ressortissants qui risquent de payer de leur vie le courroux des islamistes d’Al-Qaïda, si d’aventure les choses devaient mal finir.

Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a mené une mission bien discrète, il y a quelques jours à Bamako. Rien n’en a filtré, mais on se doute bien que la question des otages était au menu des entretiens. Il faut le comprendre. En pareilles circonstances, discrétion et prudence sont de mise et produisent davantage que de très tapageuses déclarations. On a de sérieuses raisons de croire que quelque chose est en train d’être fait dans l’ombre. Et ce, d’autant qu’il se susurre que le chef d’Etat burkinabè aurait été sollicité pour entreprendre une nouvelle médiation. L’option, si elle est avérée, n’est pas farfelue. Blaise Compaoré entretient d’excellentes relations avec l’Algérie. Du côté de l’Elysée, tout le monde ou presque est convaincu qu’en Afrique occidentale, il est désormais un homme qui, de plus en plus, a voix au chapitre. Et avec le Mali, les relations sont plus que chaleureuses.

De plus, le maître de Kosyam s’est bâti une solide réputation de médiateur hors pair. Si on fait appel à ses services, il se pourrait que d’une pierre, il fasse deux coups : obtenir la libération de ces malheureux otages européens d’une part, et de l’autre, restaurer les bonnes relations entre l’Algérie et le Mali que les épisodes de ces derniers jours auront jetées dans de sérieuses zones de turbulence. Pour le moment, rien ne filtre du gouvernement du pays des hommes intègres, à ce propos. Mais pour une fois, on se met à souhaiter qu’il n’y ait pas de fumée sans feu. Si la résolution de l’équation AQMI qui sévit dans la bande sahélo-saharienne passe par la capitale burkinabè, c’est tant mieux. Car, au pays des hommes intègres, on n’oublie pas que l’épouse de l’otage italien est burkinabè. Alors, on touche du bois et on croise les doigts.

"Le Pays"

Insécurité dans la bande sahélo-saharienne : Quand la presse algérienne s’en prend à ATT


Ahmed Tounkara- Nouvelle Libération
mercredi 10 février 2010


Aussi étrange que ça puisse paraître, à Alger, on ne se prive pas de se montrer critique à l’égard du président de la République, Amadou Toumani Touré.

Par presse interposée, Alger ne se contente plus d’émettre ses réserves sur la volonté et la capacité de notre gouvernement à gérer le dossier des otages dans la bande sahélo-saharienne, mais s’en prend ouvertement à ATT. Là-bas, on dénie toute volonté à nos autorités à sévir dans la perspective de mettre fin au terrorisme grandissant dans cette bande. Comme le rapportent nos confrères de RFI. « De façon récurrente, quelques titres de la presse privée sont extrêmement critiques à l’égard du gouvernement malien et notamment du président Amadou Toumani Touré. Ils lui reprochent d’avoir laissé, ces dernières années, le nord du Mali aux mains des terroristes et des trafiquants. On lui reproche également l’absence de volonté politique. On lui reproche aussi de ne pas s’appuyer sur les tribus touarègues du Nord Mali pour mettre un terme à cette insécurité qui menace la stabilité de toute la région… »

Accusations impertinentes

Le citoyen malien n’en croirait pas à ses oreilles d’autant plus que le chef d’Etat malien travaille au quotidien à résorber cette épineuse question. Il faut voir derrière ces accusations des mains invisibles en haut lieu algérien. Ceci pourrait expliquer cela. Sinon la volonté de nos plus hautes autorités ne s’est jamais démentie sur ce sujet. Les accusations portées peuvent être démontées pièce par pièce. Absence de volonté politique. Mais qui donc appelle depuis un moment à une synergie des forces pour bannir le banditisme et le terrorisme qui sévissent dans la bande sahélo-saharienne ? Le président malien. Qui a convié ses pairs à une conférence internationale consacrée à ce sujet.

Car Amadou Toumani Touré a toujours soutenu que les menaces dans la bande sahélo-saharienne sont transfrontalières, et que pour arriver à bout de ces menaces, une lutte collégiale s’imposait. Et il y a à peine une semaine, le président sénégalais Abdoulaye Wade lors d’un entretien à l’AFP et RFI en marge du 14e sommet de l’Union africaine à Addis Abeba, déclarait "Les pays comme le Sénégal ou le Mali ne peuvent rien faire tout seuls. Il s’agit d’un problème international. Il faut que les puissances occidentales interviennent aussi". Ne donne-t-il pas raison à ATT ? Peut-on alors parler d’absence de volonté politique ?

Peut-être que les vérités assenées par ATT lors de la fête anniversaire de l’Armée malienne ont sûrement choqué certains. Par ailleurs, nos autorités travaillent à un partenariat Etat/société civile pour arriver à bout des prises d’otages pour une paix et une sécurité durables dans le Nord de notre pays. L’un des résultats tangibles dans ce domaine est la libération du chef des Kounta, récemment enlevé par des narcotrafiquants. S’y ajoute la libération d’otages européens (qui ont été kidnappés ailleurs) par l’implication de nos autorités, avec l’appui des tribus touarègues.

À postériori, l’argumentaire de la non implication des tribus touarègues du Nord Mali pour mettre un terme à cette insécurité qui menace la stabilité de toute la région, ne tient pas la route. Comme l’a dit ATT, il faut que chacune des parties prenantes assume ses responsabilités. « Le Mali prendra ses responsabilités », avait déclaré ATT le 20 janvier dernier. Ceci ne semble pas avoir été compris du côté de…ou alors l’on fait semblant.

Ahmed Tounkara

mardi 9 février 2010

Face à l’instabilité chronique et aux conflits endémiques, l’Union africaine politique, des ambitions et des contraintes


Louisa Aït Hamadouche
http://www.latribune-online.com
mardi 9 février 2010

Le 14e Sommet de l’Union africaine s’est clos à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, le 2 février dernier. Comme toujours, il a été question des sujets qui préoccupent les Africains, gouvernants et gouvernés, tels que le développement et les conflits. Les débats se sont toutefois concentrés sur l’opportunité des TIC en Afrique : défis et perspectives pour le développement. Autre singularité du sommet, la fin du mandat du président en exercice de l’Union, le Guide libyen Mouammar Kadhafi.Egalement à l’ordre du jour, l’épineuse question budgétaire de l’Union et la transformation de la Commission de l’UA en « autorité », dont le principe avait été adopté lors du dernier sommet des chefs d’Etat à Syrte, en juillet 2009, mais dont les contours restent flous.Les sujets politiques sont et demeurent d’une importance capitale, d’autant qu’une dizaine d’élections présidentielles auront lieu au cours de cette même année.

L’Afrique politique
Faisant le bilan de ces six derniers mois, le président de la commission de l’Union africaine, Jean Ping, estime que les améliorations concernent la préparation des élections générales au Burundi, l’accalmie en Centrafrique (même si l’opération de démobilisation, de désarmement et de réinsertion n’a pas encore débuté), le rétablissement de la légalité en Guinée-Bissau, la stabilité aux Comores (en soulignant la nécessité d’organiser des élections) et les progrès réalisés en République démocratique du Congo dans le cadre des Accords de Goma de mars 2009. En revanche, les points de tension aiguë concernent plusieurs coups d’Etat en six mois, les situations critiques au Niger, ainsi qu’en Guinée et à Madagascar, deux pays suspendus de l’organisation. Les deux chefs d’Etat ne siègeront donc pas aux côtés de leurs homologues, mais des délégations sont néanmoins attendues à Addis-Abeba. A cela s’ajoute la précarité de la présence de l’UA en Somalie et au Soudan.Face à cette multitude de tensions politiques internes, l’Union africaine a décidé d’une nouvelle approche basée sur le principe de la tolérance zéro des coups d’Etat et d’imposer des sanctions aux pays instigateurs ou sympathisants des changements anticonstitutionnels dans les pays membres. Cette tolérance zéro devra s’appliquer aussi à tout type de « violations des normes démocratiques dont la persistance ou le recours pourraient déboucher sur des changements inconstitutionnels ». Après trois jours de travaux, l’UA annonce s’être dotée d’instruments juridiques nécessaires pour lutter contre les changements anticonstitutionnels de régimes politiques. Ces mesures comprendront des sanctions économiques punitives, l’exclusion, en plus d’un appel à la non-accréditation des autorités de fait dans les organes internationaux non-africains, dont les Nations unies. Pour que ces mesures soient effectives, tous les Etats doivent ratifier la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance qui renforce les dispositions sur les changements anticonstitutionnels de gouvernement. L’UA invite aussi ses membres à respecter le principe de la légalité et à s’en tenir à leurs propres Constitutions nationales, « spécialement quant à l’introduction de réformes constitutionnelles »… qui peuvent créer des « situations tendues qui, à leur tour, peuvent déboucher sur des crises politiques ». L’allusion est claire. Elle fait référence aux nombreux amendements constitutionnels visant à maintenir un président en place après qu’il a épuisé le nombre légal de mandats.La coopération institutionnelle au sein de l’Union est importante mais ne peut pas suffire et encore moins pallier les déficits de coopération entre les Etats. Les spécialistes jugent l’échange d’informations entre les services de renseignement très insuffisant, même si des efforts méritent d’être signalés. Ainsi en Afrique de l’Ouest la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a-t-elle mis en place des mécanismes de prévention et de régulation des conflits. La force d’interposition Ecomog, l’Accord de non-agression et d’assistance en cas d’agression extérieure contre l’un des pays membres, le Conseil des sages et d’autres structures, constituent des initiatives intéressantes. D’autres organisations comme la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) ont inclus dans leur programme d’action, la lutte contre la criminalité. L’Union du Maghreb arabe devrait, en théorie, constituer un outil de lutte contre le terrorisme dans la sous-région, s’il fonctionnait correctement. Ou si elle fonctionnait tout court. La faiblesse des initiatives régionales et sub-régionales laisse poindre de façon encore plus voyante la présence de puissances extra-régionales, notamment des Etats-Unis et de l’Union européenne. En lançant en 1997 le programme « Renforcement des capacités pour le maintien de la paix en Afrique » (Recamp), la France avait pour objectif de former, d’entraîner et de soutenir les pays africains pour être en mesure de faire face au fléau de l’insécurité. De leur côté, les Etats- Unis ont lancé en 2003 l’initiative « Pan-Sahel » qui a permis d’équiper les armées du Mali, de la Mauritanie, du Tchad et du Niger dans leur lutte contre le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), une branche d’El Qaïda.Mais toutes les critiques relevant de la oopération sécuritaire ne pourront jamais remplacer le fond du problème qui est avant tout de l’ordre de la gouvernance politique. Legré Koukougnon, administrateur civil, secrétaire général de la préfecture d’Abidjan dira à ce sujet : « La prescription de règles ou de normes et leur stricte application dans la gestion des affaires publiques ou privées par les structures qui en ont la charge » est indissociable de la sécurité du pays. Cette gouvernance implique la transparence, la rigueur, la responsabilité, la communication et la participation de tous au processus décisionnel et au suivi de l’exécution des tâches dans l’intérêt majeur de la population.

L’Afrique des crises
Les mesures décidées par l’UA suffiront-elles à endiguer, à défaut de résoudre, l’instabilité chronique du continent ? Rappelons que sur les crises politiques se greffent des crises alimentaires, sanitaires et écologiques comme les sécheresses, auxquelles il faut ajouter la piraterie sur les côtes maritimes (50% des actes de piraterie recensés à travers le monde se déroulent en Afrique et singulièrement sur les côtes somaliennes et nigérianes), la criminalité ransfrontalière et les groupes armés qui y sévissent, notamment dans la bande sahélo-saharienne. Toutes ces crises naissent, s’aggravent et dégénèrent dans un contexte politique marqué par la mauvaise répartition des ressources du pays, les disparités régionales criantes qui accentuent les clivages et les frustrations ethniques ainsi que le mauvais règlement de litiges d’ordre foncier, territorial ou religieux. Les conflits territoriaux touchent 1 pays sur 3 en Afrique, affirme Abdoulaye Diallo du Sénégal, et sont causés par le morcellement des pays africains à l’époque coloniale. La menace terroriste pourrait être accentuée par la pauvreté endémique. Dans ce contexte, les ressources minières et énergétiques sont de plus en plus un facteur aggravant. Selon le Camerounais Aboya Endong, la découverte de l’or noir sur les côtes du golfe de Guinée en a fait une véritable zone géostratégique qui suscite toutes les convoitises, aussi bien celles de certaines puissances émergentes que celles des pirates. L’expert a également fait remarquer que c’est dans cette même sous-région que les chefs d’Etat battent tous les records de longévité au pouvoir.Ce pays est à trois mois des élections générales et à un an d’un référendum sur une éventuelle indépendance du Sud. D’ailleurs, une réunion uniquement consacrée au Soudan s’est tenue en marge du sommet, à l’initiative de Ban Ki-moon et Jean Ping, avec le résident soudanais Omar El Béchir, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, et les présidents d’Afrique du Sud, du Nigeria, du Tchad et de l’Algérie. Une mobilisation intervenant tard, selon certains membres de la délégation soudanaise qui estiment qu’elle aurait dû arriver beaucoup plus tôt. Pour Akwei Bona Malwal, il est trop tard. « Nous avons demandé depuis longtemps à la communauté internationale de se mobiliser, mais maintenant les gens se sont fait leur opinion au Sud-Soudan. Ils sont en faveur de l’indépendance... La communauté internationale peut toujours s’impliquer pour aider les deux parties à faire face à l’après-référendum de manière pacifique ».La Libye a estimé pour sa part dimanche que le Sud avait le droit de se dissocier du Nord par référendum, mais [qu’]il y avait des dangers pour le Sud. « Le risque de guerre est plutôt entre les gens du Sud qu’entre le Nord et le Sud. Ils ont des différends sur la terre, les points d’eau, et cela entraîne déjà des combats. S’ils venaient à l’indépendance, ce serait un micro-Etat qui susciterait la convoitise de ses voisins. » Pour rappel, le Nord, majoritairement musulman, et le Sud, en grande partie chrétien, ont mis fin en janvier 2005 à 21 ans de guerre civile. L’accord de paix global (CPA) a permis la création d’un gouvernement semi-autonome au Sud-Soudan et prévoit la tenue en avril des premières élections, présidentielle, législatives et régionales multipartites depuis 1986 au Soudan et un référendum en janvier 2011 sur l’indépendance du Sud.

L’Afrique de l’économie
Ce n’est pas une surprise, le Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) a été définitivement intégré dans les structures de l’Union africaine, conformément aux recommandations faites lors du sommet d’Alger en 2007. Une agence d’exécution du programme du Nepad sera créée avec un siège en Afrique du Sud.Difficile de parler de développement sans aborder les prévisions en ce sens. Le président de la Banque africaine de développement (BAD), le Rwandais Donald Kaberuka, s’est déclaré optimiste sur la reprise de la croissance économique en Afrique. Ainsi table-t-il sur une croissance entre 4,5 et 5% en 2010 pour le continent et environ 6% en 2011, grâce notamment à la reprise des exportations et au maintien des prix des produits agricoles comme le café ou le cacao. S’agissant des risques de surendettement de l’Afrique, il relève que, dans le passé, l’Afrique s’est endettée pour l’amélioration du bien social public, donc des projets sans capacité rapide de remboursement. En revanche, la Chine investit dans les infrastructures qui créent des dynamiques commerciales et de développement, ce qui minimise le risque d’endettement sur le long terme. A cela s’ajoutent les investissements du Brésil, de l’Inde et des pays du Golfe.Comme cité plus haut, les nouvelles technologies ont fait partie de l’ordre du jour de ce sommet. L’ordinateur représente désormais un enjeu stratégique pour les entreprises et un outil de développement pour les États. Les banques et les opérateurs télécoms africains sont de grands onsommateurs d’informatique. Le e-banking, le m-banking et l’Internet mobile connaissent une croissance exponentielle. Les programmes de gouvernance électronique (e-gouvernance), adoptés par la majorité des pays africains, et le développement de l’éducation ont aussi augmenté les besoins en termes informatiques.Or, avec un ratio moyen de neuf ordinateurs pour 1 000 habitants, l’Afrique aiguise les appétits des majors mondiales de l’informatique. « Le marché africain de l’informatique devient très dynamique grâce à une croissance économique rapide tirée par les réformes économiques et l’augmentation des investissements directs étrangers. » Ce n’est pas un homme politique qui le dit, mais un rapport sur les perspectives des TIC en Afrique à l’horizon 2013, publié récemment par le cabinet d’études International Data Corporation (IDC). A titre d’illustration, IBM a lancé une offensive afin de concurrencer Microsoft en Afrique, proposant des prix deux fois moins élevés. HP a investi le marché africain depuis longtemps, ce qui lui vaut aujourd’hui un positionnement de leader incontesté sur ce marché, souligne Fouad Jellal, directeur pour l’Afrique francophone de Hewlett-Packard (HP). Le leader mondial de l’industrie du matériel informatique (19,3% du marché mondial et 59 millions de PC vendus), vient de lancer un projet baptisé HP-African Opportunity. Le but ? Accroître sa présence sur le marché informatique africain pour peser 4,5 milliards de dollars en 2010. En plus des antennes au Maroc et en Egypte et des 14 000 partenaires distributeurs, HP a ouvert, fin 2009 à Tunis, un centre d’assistance pour ses clients en Afrique et au Moyen-Orient. A l’horizon 2011, le groupe envisage d’ouvrir des représentations en Côte d’Ivoire et en Libye. A l’instar d’Oracle, Dell et HP, IBM vient également d’étoffer son réseau de distribution sur le continent en confiant une part de sa distribution à CFAO Technologies, aujourd’hui active dans 22 pays africains. D’autre part, les sociétés de services en ingénierie informatique (SSII) les plus en vue dans le monde se livrent à une course serrée pour l’enracinement sur le continent. Des fleurons comme Accenture, Unilog ou Capgemini ont créé ces dernières années des filiales africaines pour être plus proches de leurs clients. Finalement, ce regain d’activités confirme que les investissements ne sont pas toujours conditionnés par une stabilité politique bien ancrée, tandis que les investisseurs savent s’adapter aux gouvernants peu légitimes, aux législations changeantes, pour peu que les contrats puissent être signés.

L. A. H

Le Nord-Niger reprend son souffle avec le festival de l’Aïr dimanche à Tchirozérine


APA-Niamey (Niger) -09-02-10
Le Nord-Niger -Tchirozerine

APA-Niamey (Niger) La cité minière de Tchirozérine, située à 1100 km au nord de Niamey, accueille du 14 au 16 février la septième édition du Festival Agharous de l’Aïr, qui consacre le retour de la paix dans cette partie du Niger, secouée par trois ans de rébellion touarègue, a appris APA mardi de bonne source.

La tenue de ce festival, au cœur du Ténéré, le désert du Niger, consacre aussi la reprise des vols charters de Point Afrique à destination de la région d’Agadez, la capitale touristique du pays, a-t-on appris auprès des organisateurs.

Cet événement culturel, qui regroupe plusieurs pasteurs nomades, est peu ordinaire tant par son histoire, que ses multiples et bienfaisantes retombées, selon Sani Morou Fatouma, la ministre nigérienne du Tourisme.

Isolé pendant trois années pour cause de rébellion, l’Aïr tente de reprendre son souffle avec ce festival, qui donne du lustre au secteur de l’artisanat, dont la commercialisation des produits contribue très largement à lutter contre la pauvreté dans cette région.

« Nous devons nous convaincre que cette relance est un véritable acte de foi qui permettra également de sauvegarder et de rendre plus tangible le formidable potentiel de notre patrimoine touristique » a dit la ministre du Tourisme.

Un plaidoyer « rigoureux » en faveur du Niger, un pays réconcilié, sera fait à l’occasion de ce rassemblement, souligne-t-on.

Le président de Point Afrique, Freund Maurice, grand hôte de ce festival, a annoncé récemment que sa compagnie va reprendre sa desserte d’Agadez, suite à l’annonce faite par les autorités nigériennes de la relance du tourisme dans le Nord du Niger ainsi que le soutien à la diversification des produits dans la zone Ouest.

Agadez (1000 km au nord) abrite le désert du Ténéré, les oasis et plusieurs gravures rupestres, la réserve de l’Aïr et du Ténéré ainsi que les cimetières des dinosaures.

En 2006, à la veille de l’éclatement de la rébellion touarègue au Nord, le Niger a accueilli plus 63.000 visiteurs étrangers pendant que les activités touristiques généraient un chiffre d’affaires de plus de 32 milliards FCFA équivalant à 1,7% du PIB, et des emplois permanents estimés à plus de 8700, selon des chiffres officiels.

DS/od/APA 09-02-2010

L’Espagne paye une rançon de cinq millions de dollars pour la libération de ses otages

http://www.mauritanie-web.com/
lundi 8 février 2010
08/02/2010 à 14:48:49

Les cinq millions de dollars exigés par la branche maghrébine d’Al-Qaïda, pour libérer les otages espagnols, ont pris la route pour le Mali, selon le journal espagnol El Mundo.

La Fondation Kadhafi, dirigée par le fils du dictateur Libyen, Saif El Islam, aurait joué le rôle d’intermédiaire pour le paiement de la rançon. L’argent devrait être dans les mains des terroristes au cours de la semaine.

Trois humanitaires espagnols, aujourd’hui retenus dans le désert du nord du Mali, avaient été enlevés, en Mauritanie, le 20 novembre dernier sur l’axe routier Nouadhibou-Nouakchott. Leur rapt a été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI).

L’Elysée s’inquiète pour les positions d’Areva au Niger


Hubert Levet, Challenges, mardi 9 février 2010.
L’Elysée s’inquiète pour les positions d’Areva au Niger
mardi 9 février 2010

Nicolas Sarkozy veut dissuader ce pays riche en uranium, où le groupe français investit 1,2 milliard d’euros dans un nouveau gisement, de se rapprocher des Chinois et des Iraniens.

L’ELYSEE s’inquiète de la pérennité du "partenariat durable" entre Areva et le Niger, un pays riche en uranium où le groupe français investit 1,2 milliard d’euros dans un nouveau gisement.

Nicolas Sarkozy ne devrait pas se rendre à Niamey lors de son voyage en Afrique fin février qui l’amènera au Gabon et au Rwanda.

Mais il y dépêchera le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner ou le ministre de l’Industrie Christian Estrosi afin de dissuader le président Mamadou Tandja de se rapprocher des Chinois et des Iraniens.

Hubert Levet

lundi 8 février 2010

demande de naturalisation de cinquante mille familles Touarègues en danger.


Monsieur le Secrétaire général de l’O N U
Monsieur le Président des Etats Unis d’Amérique
Monsieur le Président de l’Union Européenne
Monsieur le Président de la République française
Monsieur le Président de l’Australie





Objet : demande de naturalisation de cinquante mille familles Touarègues en danger.
Messieurs,
Nous avons l’honneur, par la présente, de solliciter de Vos hautes bienveillances l’octroi de la naturalisation de cinquante mille familles touarègues vivant au Sahara.
Le peuple touareg compte un million et demi de personnes nomadisant au Sahara, entre le Mali, l’Algérie, le Niger, la Libye, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie. Depuis les colonisations européennes, le peuple touareg s’est retrouvé morcelé dans ces sept pays et a vu les conditions de sa survie sur ses propres terres remises en question.
Aux problèmes politiques, sont venus se greffer d’autres problèmes plus dévastateurs, notamment l’expropriation complète des terres de nos ancêtres par les multinationales française et chinoise (Areva et China Nucléaire International Uranium Corporation )au Niger et au Mali, ainsi que plusieurs autres qui effectuent des recherches en Pétrole et autres minerais. La pollution et la dégradation de l’environnement déjà fragile font des espaces réservés aux nomades d’immenses réserves qui s’apparentent à des camps de concentration, où les gens sont parqués sans aucune dignité, sans aucun avenir et sans aucune prise en charge. Il n’y a pas d’hôpitaux, ni d’écoles, de routes, ni d’infrastructures viables à ce jour.
Pas d’avenir pour nos enfants voués à une mort lente et silencieuse dans l’indifférence totale de la sous région sub-saharienne .
Les répressions depuis un siècle ont éparpillé les familles brisant un tissu social et sociétal vieux de plus de quinze siècles.
Aujourd’hui, les trafics en tous genres se multiplient : de clandestins, d’êtres humains, de drogues, de carburants, de cigarettes et d’armes menés par des gangs sans scrupule, exposant notre peuple à toutes sortes des dangers et des maladies.
La présence des terroristes sur nos terres nous expose plus que jamais et rend les populations sahariennes incapables d’effectuer les longues transhumances traditionnelles pour la survie de ce qui nous reste de troupeaux. La présence d’AQMI nous met aussi dans l’incapacité d’organiser nos fêtes soufies, nos festivals culturels et nos échanges caravaniers sur les terres de nos ancêtres.
Au Sahara, l’environnement a toujours été très hostile, mais nous avons appris à l’apprivoiser au fil des siècles. Ces dernières années, il s’est considérablement dégradé : sécheresses cycliques (tous les quatre à cinq ans) décimant régulièrement nos troupeaux qui ne se reconstituent plus du tout. Nos jardins sont asséchés, l’eau se fait de plus en plus rare. L’ensablement, la désertification, les vents, les tempêtes et l’émergence des nouvelles maladies liées aux radiations de l’uranuim exploité par Areva déciment nos parents, nos enfants et nos bêtes ainsi que nos cultures.
Toutes ces menaces nous poussent à vous lancer ce cri de détresse. Nous attendons de vous, Chefs d’Etats et d’Organisation internationale que vous nous accueillez sur votre sol pour nous aider à retrouver notre dignité, envoyer nos enfants à l’école, afin qu’ils aient un avenir et ce, avant qu’il ne soit trop tard.
Ces cinquante mille familles qui en appellent à votre hospitalité habitent au Nord du Mali et au Nord du Niger ; elles sont pauvres parmi les pays plus pauvres du globe.
Ces familles, une fois intégrées dans une nation, si elles ont un travail décent et qu’elles envoient leurs enfants à l’école, pourront à leur tour venir en aide à leurs parents restés au Sahara.


En vous remerciant par avance de l’attention que vous porterez à cette demande, nous vous prions d’agréer, Messieurs, nos respectueuses salutations


Le collectif des associations Touarègues du Nord-Mali et du Nord-Niger .
Ampliations:
Nations Unies
Maison Blanche U S A
Présidence Europe
Présidence France
Présidence Australie
Présidence Niger
Présidence Mali
Présidence O U A
Présidence C E D E A O
Présidence SEN-SAD
S/G C M A
Associations et ONG Touarègues
Sites Touaregs

Forum des tribus du Sahara : Kadhafi attendu à Gao ce samedi


Freddy Matar SYLLA -22 Septembre, 08/02/2010
Forum des tribus du Sahara : Kadhafi attendu à Gao ce samedi
lundi 8 février 2010

Durant deux jours, du 13 au 14 février, se tiendra dans notre pays, plus précisément à Gao, le Forum des tribus du Sahara. Cet événement, d’une importance majeure dans le contexte actuel, sera parrainé par ATT et placé sous les auspices du frère guide Mouammar Kadhafi, Président de la grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste. Le but de ces rencontres est d’œuvrer au renforcement de la sécurité, de la paix et de la stabilité dans la zone sahélo-saharienne.

Le nombre des participants à ce forum, estimé à 500, laisse présager des motivations, qui peuvent aussi renseigner sur les intentions, de son initiateur, Mouammar Kadhafi, Président en exercice sortant de l’Union Africaine, animé par le souci d’une paix, d’une sécurité et d’une stabilité pérennes dans toute la zone sahélo-saharienne.

Des délégations venues du Niger, de la Libye, de l’Algérie, du Burkina Faso et des chefs de tribus touaregs seront présents aux côtés de leurs homologues maliens, à l’occasion de cet événement, pour le bien-être de toutes les âmes traversant et vivant dans cette bande.

S’y ajoute que le Forum des tribus du Sahara verra pointer sur sa liste d’invités, assez exhaustive en hôtes de marque, des ambassadeurs et autres chefs de missions diplomatiques accrédités dans notre pays, des chefs de tribus songhoï, arabes, peuls, dogons et bambaras, de toutes les régions du Mali, sans oublier aussi des politiques et élus du Nord, des hommes de droit, de culture, des journalistes, des officiers de l’armée, des professeurs d’universités et des dirigeants des projets et programmes menés au Nord-Mali, entre autres.

Au cours de ces deux jours de travaux, qui porteront l’étendard aux trois couleurs de la sécurité, de la paix et de la stabilité, ATT et Kadhafi seront face à dix chefs de tribus du Sahara, représentant les dix Etats membres de la Ligue populaire sociale des tribus du Sahara. Ils voisineront avec certains membres de la Délégation spéciale du gouvernement nigérien, des responsables des anciens mouvements et fronts armés ayant répondu favorablement à l’appel du Guide libyen en déposant les armes, dans la perspective et la nécessité de faire la paix.

Le programme établi pour ces rencontres entre les différents acteurs mus par le vœu ardent d’un Sahara où il fait bon vivre, sera riche de différentes allocutions : celles des deux plus importants invités du forum, ATT et Kadhafi, et celles du Coordinateur de la Ligue populaire sociale pour les tribus du Sahara, du Maire et du Gouverneur de Gao.

Après les différentes interventions, les participants vont se répartir en groupes pour les travaux en commissions, à partir de communications liminaires qui doivent leur permettre de dégager les différentes pistes à explorer. Les communications traiteront de cohésion sociale et fraternité entre les tribus du désert, exposé, cas des conflits sociaux importants et recherches de solutions (présenté par Ambery Ag Rhissa) ; paix, sécurité et rôle des chefs traditionnels dans la préservation et le développement humain, à travers les plans, projets et programmes de développement du Nord (par Daouda Maïga, Directeur du PIDRK).

Soumeylou Boubèye Maïga, ancien ministre de la Défense et Hassimi O. Maïga, Professeur à l’Université d’Atlanta (USA), ne seront pas en reste pour présenter respectivement les thèmes relatifs à la criminalité et aux défis de la stabilité dans l’espace sahélo-saharien et à l’intégration et à la cohabitation au sud du Sahara.

Le dernier jour du forum, le dimanche 14 février, sera marqué par une conférence animée par Cheick Ahmed Hamzat de Kidal, sur le sujet : Islam et intégrisme religieux. S’ensuivront la présentation de la Charte d’honneur, signée par les dirigeants et chefs de tribus du Sahara, la cérémonie de signature et d’authentification du document par les tribus subsahariennes et pour boucler la boucle, la lecture des décisions, recommandations et motions finales.

Freddy Matar SYLLA

Chine: Deuxième corde à l’arc de Tandja


Hu Jintao et President Mamadou Tandja (Xinhua Photo)


Chine: Deuxième corde à l’arc de Tandja
Écrit par Bi Poulo (Le Canard Libéré N° 203 du 08 février 2010)
Lundi, 08 Février 2010 03:46


Lors de sa rencontre avec les délégations venues aux festivités du 18 décembre 2009, comme pour rassurer les uns et les autres sur les éventuelles difficultés qui menacent la 6è République face à la cascade de condamnation et suspension des aides par certaines organisations internationales dont l'Union Européenne, Tandja Mamadou, avec un savoir propre à lui a dit que son arc à deux (2) cordes. Si l'une se casse, il y a l'autre. Autrement dit, les sanctions de la communauté internationale n'entameront à rien sa volonté d'aller de l'avant dans sa marche inexorable vers la refondation de la République. Même si lui-même ne l'a pas indiquer avec précisions, il est évident que l'un des pays qui profite grandement de la nouvelle politique du Président Tandja qui consiste à diversifier les partenaires du Niger dans le domaine minier, est sans conteste la Chine. Aujourd'hui tous les grands chantiers de développement sont l'oeuvre des chinois : Agademe, Raffinerie et adduction d’eau à Zinder, 2ème pont à Niamey. C'est certes du concret, du visible l'apport des chinois, mais le Niger peut-il sérieusement s'en passer de l'aide de toute l'Europe, des Etats-Unis pour se contenter des Infrastructures (certes utiles) de la Chine ? La Chine peut-elle, à elle seule assurer l'appui financier nécessaire pour le Niger durant trois (3) ans ? Le Président de la République Tandja va-t-il accepter que le Niger qu'il a affranchi de la tutelle française soit sous l'égide d'un autre pays fut-il la Chine ?

Crise nigérienne...Médiateur : mission terminée ?


MAWDO (Le Canard Libéré N° 203 du 08 février 2010)
lundi 8 février 2010
Qu’est ce qui a pu bien se passer pour que le Président Tandja Mamadou se décide subitement de sortir de ses gongs à l’occasion de l’escale technique du Président Sénégalais Abdoulaye Wade ? Il est certes coutumier des formules choques, mais celle du mouton égorgé, même si on est dans un pays sahélien a surpris plus d’un téléspectateur et pourtant.

L’escale technique du Président Sénégalais Abdoulaye Wade a été mise à profit par le Président Tandja Mamadou pour exprimer sans ambages devant la presse, sans position quant aux négociations en cours entre l’opposition et le pouvoir. Même si cette position était connue d’avance du fait qu’elle est véhiculée par les faucons et les thuriféraires du régime on avait toujours cru que dans la répartition des rôles, le Président de la République devait garder la main, et, au besoin lâcher du leste même si son camp en souffrirait. C’est cela le principe des négociations : Qui peu le plus, peu les moins. Mais en décrétant devant Abdoulaye Wade fraîchement venu d’Addis Abeba, où les putchistes et autres tripatauyeurs des Constitutions sont logées à la même enseigne et traite comme tel (même si au Niger on a éviter de tripatauyage) et à la veille de la reprise des négociations inter nigériennes, Tandja Mamadou a voulu être logique et constant avec lui-même. Nulle personne, nulle influence ne peu le sortir du chemin de la refondation entrepris depuis la date historique du 4 Août 2009. Le nouveau Président en exercice de l’Union Africaine le Malawite Monsieur Bingu Wa Mutharika qui dès sa prise de fonction a menacé de suspendre le Niger de l’Union Africaine, si les négociations en cours devaient échouer, n’a qua bien se tenir : Tandja et la 6ème République ne reculeront pas. Mais à regarder de près, Tandja Mamadou n’a véritablement pas des raisons de reculer et cela pour au moins trois (3) raisons :

1) Absence d’impact visible de l’isolement " diplomatique ".Pour l’instant, en dehors des USA qui n’ont qu’un chargé d’affaires toutes les missions diplomatiques accréditées à Niamey fonctionnent normalement, la présentation des voeux du nouvel an a été une illustration parfaite de cet état de fait. Les pays et les Institutions continuent d’aider le Niger dans différents domaines. La Banque Islamique de Développement (BID) vient de financer à hauteur d’un milliard cinq cent millions, la construction d’une faculté pour filles de l’université islamique du Niger cérémonie présidée par le Chef de l’Etat. La France de Sarkozy vient de recevoir en grande pompe le nouvel ambassadeur du Niger Son Excellence Monsieur Aderahamane Assane Mayaki.

2) Le paiement du salaire à terme échu.

Ce qui peut être le Talon d’archile de la 6ème République et sans conteste le paiement régulier des salaires. Or, le salaire même s’il n’est pas un facteur du développement économique est tout de même assuré aussi bien pour les fonctionnaires, les contractuels que pour les auxiliaires. D’une manière générale, les intérêts des travailleurs sont sauvegardés..

3) L’absence d’agitation politique.
Si au tout début de la crise politique l’opposition avait une capacité incroyable de mobilisation des citoyens, aujourd’hui l’élan et la ferveur des militants ne sont plus les mêmes. Pire, l’absence des principaux leaders a dérouté les militants les plus engagés. Craintive et désorganisée n’eut été la société civile et la presse privée, notre opposition aurait passé dans la trappe de l’histoire. Le pouvoir sans grands efforts, avec juste de menaces d’arrestation a pu contenir les velléités de son opposition. Comme on le voit pour l’instant, tout semble aller comme sur des roulettes pour le Président Tandja. Le temps semble être son allié. Plus on avance, plus l’opposition va se fragiliser et la communauté internationale quelque qu’en soit sa volonté de soutenir la CFDR si rien ne bouge, si tout est calme, elle ne pourra pas justifier le maintien pour une longue durée les sanctions contre les autorités de Niamey.

Festival ABALESSA TIN-HINAN des arts de l’Ahaggar-Tamanrasset,15-20 février,

O. HIND-3-2-10-http://www.lexpressiondz.com
Festival ABALESSA TIN-HINAN des arts de l’Ahaggar-Tamanrasset,15-20 février,
lundi 8 février 2010

La cérémonie d’ouverture se déroulera à la place du 1er-Novembre, au centre-ville de Tamanrasset avec la diva malienne Oumou Sangaré.

Haut lieu touristique, la ville de Tamanrasset accueille du 15 au 20 février la première édition du Festival international des arts de l’Ahaggar, qui se déroulera à Tamanrasset et à Abalessa. Les festivaliers et les gens de la ville sont conviés à assister à cinq jours de musique non-stop. Au programme : reconstitution d’un campement à Abalessa, concert avec la belle chanteuse malienne Oumou Sangaré et scène ouverte aux Ishumers, des Touareg, surnommées « les rockers oubliés du désert », à Tamanrasset. Au menu également, deux jours de conférences autour des savoirs et savoir-faire, de la littérature orale et des arts de l’Ahaggar sans compter des soirées qaâdate et hadra transes, avec des sons du Sahara, ainsi que des projections, work shop, artisanat, soirées contes et concours.

Un excellent programme, riche et diversifié, en perspective, qui ne manquera pas de ravir les festivaliers et de redonner à cette ville son aura enchanteresse et lui confirmer son statut hautement touristique en lui confiant ce cachet, pourvu qu’elle soit réellement prise en charge par les autorités au lieu de la laisser à l’abandon et l’évoquer juste à des occasions sporadiques dans l’année.

Notons que la cérémonie d’ouverture se déroulera à la place du 1er-Novembre, au centre-ville d’une capacité de 10.000 personnes ou plus. En effet, à 20h, le public est convié à un concert événement en ouverture du Festival international des arts, qui sera emmené par la grande star internationale venue tout droit du Mali : Oumou Sangaré qui est considérée comme une ambassadrice du Wassoulou, sa musique étant inspirée des musiques et danses traditionnelles de la région. Elle écrit et compose ses chansons qui s’appuient sur une forte critique sociale, concernant notamment la place de la femme et des humbles dans la société.

Se produira aussi Mesbahi, un artiste de Djanet qui nous fera voyager grâce aux sons du désert. Mesbahi fait partie de ces artistes qui dans la lignée du regretté Athmane Bali, ont réussi à introduire le luth dans la musique traditionnelle des Touareg.

Le lendemain, la place du 1er-Novembre accueillira le bluesman malien, fidèle accompagnateur du regretté Ali Farka Touré durant de nombreuses années, Samba Touré. Il est né en 1968 dans la région de Tombouctou (Mali), à 15 km de Niafunké. Son père étant décédé quelques jours avant sa naissance, c’est sa mère qui l’élève seul avec son frère Ibrahima Bouri Séré, dans un environnement familial très marqué par la musique. Sa mère fut, en effet, l’une des premières femmes à chanter avec le très jeune Ali Farka Touré, lors de la Biennale du Festival du Mali...

Samba Touré a débuté sa carrière au sein du groupe Farafina Lolo, groupe multi-ethnique à la musique très variée. Samba accompagne alors son maître spirituel Ali Farka Touré, en tournée, de la France aux USA. C’est après cette expérience que Samba Touré se lance dans une carrière solo avec son groupe « Fondo ».

Le succès ne se fit pas attendre et Samba tourne intensivement au Mali et dans la sous-région. Il enregistre son 1er album solo accompagné des meilleurs instrumentistes maliens dont Zoumana Téréta au violon traditionnel (le maître du sokou, accompagnateur des divas comme Oumou Sangaré et Djeneba Seck).

Le concert qui suivra est celui du groupe nigérien Sôgha. Le mot Sôgha signifie étymologiquement « Le beau » en langue vernaculaire zarmasonrhaï du Niger. Ici, la dénomination attribuée au groupe est due à la beauté de son art, à la preuve de son dynamisme, à son esprit de créativité et la parfaite symbiose dans laquelle travaillent les artistes. Sôgha, c’est aussi les beaux arrangements musicaux et la formidable tenue vestimentaire qui accroche le regard.

Le groupe Sôgha est constitué de neuf talentueux musiciens dont cinq instrumentistes, tous des hommes, trois chanteuses et une choriste-danseuse. La prédominance d’instruments traditionnels dans le groupe et l’alliage de timbres traditionnels et modernes, lui confère l’étiquette de groupe néotraditionnel. Les chanteuses du groupe Sôgha interprètent avec sentiment, nuance, dextérité et application, dans une prouesse vocale pleine de charme, de beauté et de sensualité.

D’autres troupes viendront égayer ce séjour, notamment Baddy Lala et les invités de Béni Abbès, du Polisario, de Tindouf, etc. Lalla est la chanteuse de tindé la plus renommée du Hoggar. Sa célébrité s’étend jusqu’aux Ajjers et à Adrar des Ifoghas. Jusqu’au milieu des années 1980, cette chanteuse et poétesse sera la figure emblèmatique de la mouvance de la tanakra, en accueillant chez elle, à Tamanrasset, les jeunes ishumar, dont les futurs Tinariwen. Elle se produira en clôture et ne manquera pas de célébrer les joies et la beauté de cette région du Sud algérien, hélas ! méconnue, et pas entretenue, alors quelle n’attend qu’une seule chose, qu’on prenne en considération ses trésors insoupçonnés et qu’on préserve son patrimoine universel qui est l’héritage de l’humanité.

O. HIND