samedi 9 août 2008

Paix et puissance civile, par Abdou Salam ag Assalatt

La paix n’est pas automatiquement acquise parce qu’elle figure dans un document dit accord, ou simplement parce qu’elle est signée de part et d’autre. La Paix implique la mise en place d’un processus dont la viabilité dépend d’une stratégie de conduite bilatérale. Cette stratégie dépend essentiellement de la conduite des protagonistes avant signature mais aussi après signature.

Nous savons qu’en ce moment pendant que les regards du monde entier se tournent vers Pekin pour les JO, ici au Mali chacun de nous retient son souffle, avec l’espoir, que le rendez-vous prévu pour les négociations du 15Août prochain à Alger porte ses fruits. A une semaine de ce rendez-vous que peut on espérer ? En tout cas le Gouvernement malien prône le dialogue et de même la rébellion prône le dialogue. Les deux parties en cause ont promis devant la facilitation Algérienne de tout mettre en œuvre pour la libération des prisonniers militaires détenus par l’Alliance. Cette libération semble être un préalable à la bonne continuation des négociations. A ce stade, il est certain que pour l’Etat malien, qui n’a jusqu’à présent pas écouté ses jusqu’auboutistes qui prêchent la guerre, la libération de ces militaires est un pré-requis indispensable. La rébellion doit l’entendre ainsi, et faire ce geste pour montrer sa bonne foi à s’engager sur le chemin de la paix. Un geste qui la crédibilisera devant l’opinion nationale et internationale. Il ne s’agit plus pour l’heure de faire montre de force, mais de faire preuve de détermination à s’avancer vers la paix. Retenir des otages loin des leurs ne peut aucunement être les moyens de pressions les meilleurs. Ne pas avoir engagé toutes ses forces militaires pour mener une guerre totale avec l’Alliance est certainement un gage de bonne foi du Gouvernement malien qui semble préférer la voie du dialogue.

La Paix et la stabilité de la région de Kidal sont les seuls objectifs à atteindre. Le développement, le progrès d’une région pour l’avenir de ses enfants n’est-ce pas là la revendication de l’Alliance ? Chaque jour qui passe est un jour où le progrès n’avance pas.
Chaque jour qui passe est un jour ou une famille sous une tente s’appauvrit. Chaque jour qui passe est un jour où le silence envahit la région. Parce que la peur s’installe. Parce que le doute s’installe. Parce que le temps est suspendu et du jour au lendemain notre région s’éloigne du rendez vous de l’humanité vers la mondialisation. Alors, à qui profite ce temps qui passe ? A qui profite ce retard ?
Quand un Homme en vient à prendre les armes, même si l’on n’est pas d’accord avec cette voie, on doit se poser la question suivante : Quelle exaspération, quel découragement amène cet Homme à cette extrémité là ? La région de Kidal n’est plus à présenter. Le problème de sous développement de cette région est connu du public. Le Forum de Kidal a été le témoin des besoins de cette région et des réalisations qui ont été promises par le Gouvernement malien. Il serait maintenant temps que les promesses faites soient tenues et il est de notre devoir a nous tous d’apporter notre contribution ne serait-ce que par un soutien moral.
Parce que les évènements n’auraient sans doute pas eu lieu si toute l’énergie, la bonne foi et les engagements avaient été tenus depuis le pacte national. Le pacte national signé et ratifie en 1992 stipule la construction d’un axe routier bitumé qui relierait Gao à Kidal et d’un aéroport international. Certes ils n’ont que trop duré ces ouvrages, mais aujourd’hui sachant que le 10ème FED (Fonds Européen de Développement) a mobilisé les fonds nécessaires pour la réalisation de ces projets, et que le seul problème qui freine le démarrage des chantiers de construction demeure l’insécurité qui règne dans la région. C’est seulement en sécurité totale qu’on peut prétendre assurer le développement de la région. Des prospections et recherches ont prouvé l’existence de gisements très importants d’uranium aux environs de Kidal. Dans le cadre de l’exploitation de ces gisements, la société Australienne OKLO attend impatiemment que la paix s’installe dans cette région pour y investir d’exorbitants fonds qui créeront entre 2000 à 5000 emplois. Notre préoccupation devrait être de s’intéresser aux retombées de cette manne financière pour Kidal et les perspectives économiques qui peuvent en découler ?
Nos armes ont assez crépité, le monde entier a entendu notre message, je suggère qu’il est temps de laisser place au dialogue et aux revendications par des débats démocratiques.
En prenant éternellement les armes, vers quel progrès allons-nous ? Quel avenir voulons-nous ? Quels moyens allons-nous mettre en œuvre pour accéder à un projet de vie adéquat pour toute une région? Canalisons notre énergie en vue de construire notre région, en vue d’éduquer nos enfants et rehausser notre système de santé défaillant .N’avons-nous pas pour devoir obligatoire d’être le modèle par lequel nos jeunes générations se serviraient d’exemple. Pourtant il existe chez nous des hommes et des femmes travailleurs, qui oeuvrent inlassablement au devenir du Mali et de cette région de Kidal, il faut les mettre en avant et leur offrir notre soutien. Il faut les promouvoir et les faire connaître en exemple à cette jeune génération qui aujourd’hui a tendance à prendre comme idoles des narcotrafiquants et des seigneurs de guerre. Il faut promouvoir la connaissance celle du monde en général, mais aussi celle de son milieu et de ses Hommes, et des richesses qu’il recèle.

La société civile, sûrement dans son entier, souhaite la paix. La consolidation des acquis, et non un perpétuel retour en arrière. Nos aînés ont versé leur sang pour que le monde de demain soit meilleur pour leurs enfants. Il s’agit de nous. Il faut accepter que les armes ne soient plus les outils adaptés pour construire l’avenir. Les outils de la démocratie ont été forgés au prix de sacrifices par des hommes, ces outils ont leurs faiblesses, et leurs forces aussi. L’Humanité est la valeur maîtresse de ces outils.

Source : Kidal.info

vendredi 8 août 2008

La mort de la Françafrique

La mort de la Françafrique
par JA08, le 8 Août 2008 à 11:01 (modifié le 08/08/2008 à 12:11)

Le déclin en Afrique de l'influence occidentale en général, et de la France en particulier, est indéniable. L'Occident a allégrement pillé l'Afrique jusqu'aux indépendances, puis chacun s'est contenté de pérenniser son pré carré, au besoin en soutenant les pires autocrates, parfois éclairés comme Senghor au Sénégal, parfois éclairés mais assassins comme Houphouët-Boigny en Côte-d'Ivoire (responsable du massacre prémédité de 4000 à 6000 personnes dans le village de Guébié en 1970). On peut également ajouter que la France s'est faite championne en matière de soutien aux putschistes : le général Gnassingbé Eyadema au Togo (1967), le général Lansana Conté en Guinée (1984), le capitaine Blaise Compaoré au Burkina-faso où la France s'est rendue complice de l'assassinat en 1987 de Thomas Sankara, leader charismatique et éclairée, mais trop communiste aux yeux de Paris. Sans oublier Idriss Déby au Tchad qui ne doit sa prise du pouvoir en 1990 qu'à l'appui de la France... Cependant, ce que l'afro-réalisme et la guerre froide justifiaient, l'effondrement de l'URSS ne le permettra plus, et un vent de protestation souffle alors sur le continent où les dictateurs ont du mal à contenir les aspirations démocratiques. Désormais, les bailleurs de fonds occidentaux, Washington et FMI en tête, la France traînant des pieds, entendent conditionner leurs aides aux progrès démocratiques et aux efforts de bonne gouvernance et de transparence. Indisposés les régimes africains se montrent alors mûrs pour traiter avec Pékin qui lui ne pose aucune condition, et s'abstient de tout discours moraliste. Le « Je t'aime, moi non plus » de la Françafrique en est la parfaite illustration : quand elle intervient, la France se fait taxer de néocolonialisme, quand elle se retient, on crie à l'abandon. France et Afrique ne se comprennent plus. Pire, les Africains pensent déceler chez leurs anciens colonisateurs une grande ingratitude qui les blesse profondément : depuis la dévaluation du franc CFA en 1994 qui a frappé durement les économies de la zone, nombreux sont ceux qui ont dû émigrer pour fuir la misère, et c'est la France bien sûr qu'ils choisissent : l'hostilité qu'on leur réserve là-bas (cités ghettos hier, immigration choisie aujourd'hui, voir à ce titre cet article) détonne à leurs yeux avec l'accueil qu'ils avaient offert aux anciens colons après l'indépendance (sauf en Algérie...) et sans compter le sang qu'ont versé leurs parents pour libérer la France.
De toute façon, combien même la France souhaiterait-elle conserver une influence en Afrique, qu'elle ne le pourrait plus, elle n'en a plus les moyens, ni économique, ni militaire (l'opération Licorne de maintien de la paix en Côte d'Ivoire était très proche de la capacité maximale de projection de toute l'armée française). A la rigueur l'Union Européenne pourrait rivaliser avec la Chine, mais de là à ce qu'elle se mette d'accord sur une politique étrangère commune, il y a loin de la coupe aux lèvres. Et encore plus loin de là à ce que cette éventuelle politique commune fasse preuve de la même souplesse et force de frappe.
Aujourd'hui, les Occidentaux se complaisent à regarder ce continent qu'ils croient à tort en perdition avec misérabilisme, paternalisme et condescendance....alors que l'Afrique se réveille justement, aidée par une Chine qui y voit de merveilleuses opportunités là où nous ne voyons que les ruines de l'époque coloniale, symbole de notre grandeur passée.

Le summum de l'incompréhension est atteint en 2006 quand un certain candidat à la présidence française déclare à Bamako : « Nous n'avons pas économiquement besoin de l'Afrique ». Certes, elle ne représente que 2% de nos échanges, mais quand on sait que l'Afrique, c'est le premier centre de profit d'Air France, que 30% des réserves de pétrole de Total s'y trouvent, soit sa première région de production au monde, ou quand on connaît l'importance incontournable du Niger pour Areva, on ne peut que sourire ! Enfin, comme le dit un éditorialiste africain : « Que serait la France à l'ONU sans les voix de ses anciennes colonies ? »

Pour conclure cette épitaphe de la Françafrique entamée dans la première partie de l'article, je ne résiste pas à l'envie de dresser les apports positifs et négatifs de la politique de la France (et de l'Occident) en Afrique depuis la colonisation jusqu'à aujourd'hui, ensuite à chacun de juger...

Les moins :
Soutien à des autocrates dont certains ont beaucoup de sang sur les mains
Complicité dans de nombreux coups d'état, voire d'assassinat (Sankara au Burkina-Faso), exactions mortifères (Sétif en Algérie, 1945)
Pillage des ressources, équation coloniale classique : l'Afrique exporte à vil prix des produits primaires (les 3 C, Coton-Cacao-Café, entre autres) et importe tous les produits manufacturés. Le continent n'a jamais eu de ce fait ni l'occasion ni l'autonomie nécessaire pour s'industrialiser. En fait, comme je le disais dans l'article « Quand les rivières coulent de la mer vers les montagnes », les capitaux ont toujours coulé de l'Afrique vers le reste du monde !
Un regard condescendant sur les populations africaines, et par le passé, politique de ségrégation
Des grandes compagnies, pétrolières entre autres, qui n'hésitent pas à corrompre les fonctionnaires et dirigeants pour s'assurer des accès privilégiés aux ressources.
Une exploitation des ressources qui se fait/s'est faite parfois/souvent au mépris de l'environnement
Ventes d'armes
Des situations de rentes (pour des entreprises comme Bouygues et Bolloré par exemple) qui ne profitent pas au pays, puisqu'il y a moins de concurrence, moins de proposition...mais tout cela est terminé grâce aux dispositions prises par la Banque Mondiale obligeant les pays à passer des appels d'offre que remporte très souvent la Chine, prête parfois à travailler à perte...

Les plus :
Construction d'infrastructures qui bien qu'orientées vers l'exploitation des ressources profitaient aussi aux populations (chemins de fer, routes, etc)
Construction d'écoles, véritables efforts d'alphabétisation qui n'auraient été possibles sans l'abnégation de milliers d'instituteurs prêts à aller enseigner au fin fond du continent, sans oublier ces Pères Blancs et ces Sœurs au dévouement sans limites. Encore aujourd'hui, si de nombreux Africains viennent étudier en France, ce n'est pas un hasard, c'est le résultat (l'issue louable ?) d'une histoire commune. Et malgré l'essor de la présence chinoise, beaucoup parmi les élites préfèrent toujours envoyer leurs enfants étudier en Europe. Le brain drain que certains dénoncent profitent malgré tout au continent car d'une part même si certains partent, d'autres restent ce qui suffit à rentabiliser les investissements dans l'éducation, et d'autre part, ceux qui partent profitent des transferts de savoirs et ceux qui finissent par revenir le font avec des idées d'entreprises pour leur pays d'origine dans leurs bagages !
Construction de dispensaires à l'époque et encore aujourd'hui, volonté humaniste très forte d'aider ces populations comme en témoigne aussi maintenant l'essor des mouvements humanitaires et autres ONG occidentales (parfois jusqu'à l'excès, cf Arche de Noé)
Parallèlement à la démarche économique purement intéressée de la colonisation existait aussi de façon certaine le sentiment sincère de devoir aider ces populations à rattraper leur retard de développement. Tous ne le partageaient peut-être pas, mais il est indéniable que de nombreux Occidentaux ayant vécu là-bas se sentaient réellement proches des Africains au point de communier avec eux. Les liens culturels très forts qui subsistent, comme la Francophonie, sont là pour en témoigner. Les nombreux métissages aussi, contrairement aux Chinois qui n'envisagent les unions mixtes le plus souvent qu'avec dégoût.
Le vent de moralisme qui imprègne les politiques occidentales depuis l'effondrement de l'URSS indispose les dictateurs, et quoiqu'on en dise, cette pression a contribué a fait émerger une société civile très féconde et dynamique.
Voilà...à chacun de s'en faire une idée, mais l'objectivité chère aux historiens devrait prévaloir, sans parti pris, ni pour ni contre, l'essentiel étant d'appréhender les faits à leur juste mesure et dans leur globalité .

Source : blog de l'appel du 18 janvier 2008

mercredi 6 août 2008

Chronique d’un désert annoncé

Chronique d’un désert annoncé

par JA08, le 5 Août 2008 à 20:18


la plaine de l'Irhazer à Agadez, Niger

Un peu d'histoire
Depuis des millénaires les populations nomades du Néolithique fréquentaient l'immense plaine de l'Irhazer, à l'ouest de l'Aïr, où elles faisaient pâturer leurs animaux le long des parcours jalonnés de point d'eau. Après l'épopée libyco-berbère des Garamantes, ce sont les Touaregs, les Peulhs et plus tardivement les tribus arabes Kounta qui se déplacent dans cette immensité où ils trouvent et gèrent traditionnellement les ressources nécessaires à l'économie pastorale. Les puits et les sources qui captent l'aquifère des grès d'Agadez (Aman N'tedent, Dabla, Guélili...) servent de points d'abreuvement pour leurs troupeaux. Pour les animaux de l'ensemble du Niger, cette région est très importante. Chaque année, après l'hivernage, ils font des milliers de kilomètres, depuis le sud, pour venir brouter l'herbe nouvelle et boire l'eau chargée de natron. Ce régime alimentaire et cette transhumance structurelle sont tout à fait bénéfiques pour la santé de l'animal et son engraissement. Ce moment annuel d'échanges culturels et de fêtes dure deux à trois mois et rassemble les 2/3 du cheptel nigérien : c'est la cure salée.
Par ailleurs, la région contient un des plus beaux gisements de dinosaures au monde (les alentours d'In Gall, le Tim Mersoï...) qui fait maintenant la réputation du musée paléontologique de... Chicago... c'est surprenant ! Elle s'enrichit également d'une faune sauvage spécifique, de gisements néolithiques et de sites archéologiques importants qui devraient faire l'objet d'un classement en éco-musée au bénéfice du développement touristique et de l'Histoire en général, à l'instar du parc des Tassilis en Algérie.

Les contraintes du milieu
L'aquifère des grès d'Agadez, seule ressource en eau de la région, est fossile. Les datations au carbone 14 de ses eaux* révèlent que la dernière recharge s'est déroulée au cours du dernier humide néolithique il y a 3000 ans environ, à la fin de l'époque paléo-climatique du Nigéro-tchadien**. Depuis, le réservoir se vide inexorablement et d'autant plus rapidement que la ressource est de plus en plus fortement sollicitée par l'octroi anomique de concessions minières
Jusqu'alors, la ville d'Agadez pompait ses besoins dans la nappe contigüe de l'oued Téloua qui bon an mal an se rechargeait annuellement avec les pluies de mousson. Ce choix correspondait à une démarche éthique en hydrogéologie : n'utiliser les eaux fossiles qu'en dernière extrémité. Mais avec l'accroissement démographique (150 000 habitants) et surtout à cause du changement climatique, la ressource renouvelable est devenue insuffisante. Depuis 2006, la ville a été contrainte de déplacer son approvisionnement en eau de 35 km vers l'Ouest et de puiser 8000 m3 par jour dans l'aquifère des grés d'Agadez.

La surenchère du pillage
Sous l'ère du général/président Kountché, début 1970, se mettait en place un projet d'hydraulique pastorale dans la plaine de l'Irhazer : soit une vingtaine de forages dans la zone artésienne de l'aquifère. Mais des négligences, l'absence de suivi et d'entretien des infrastructures ont provoqué la ruine des équipements et la fuite annuelle de plus de 1,5 millions de m3 d'eau qui se perdent par évaporation.
Malheureusement, cette région regorge d'uranium et par la suite vinrent les projets miniers dont le comportement se résume à « prendre et partir ». De plus le pillage de la ressource minière (charbon et uranium) s'accompagne de celui de la ressource en eau au détriment du développement durable notamment touristique et pastoral, car la ressource n'est pas renouvelable.
Ce sont par exemple :
- 10.000 m3/j qui sont prélevés à Rharous, depuis 1980, pour les mines de charbon et la ville de Tchirozérine,
- 20.000 m3/j, prévus par la COGEMA, pour la nouvelle exploitation uranifère d'AREVA à Imouraren,
- 4000 m3/j pour la mine d'uranium d'Azelik qui est maintenant en début d'exploitation par une compagnie chinoise.


De plus, les sociétés COMINAK et SOMAÏR respectivement dans les villes d'Akokan et d'Arlit ont déjà épuisé 2/3 de l'aquifère carbonifère du Tarat, plus au nord, à raison de 22 000 m3/j depuis 38 ans.


Maintenant elles manquent de ressources en eau et elles envisagent d'utiliser un pipe line de 30 km et de déplacer
leurspompages vers l'ouest c'est-à-dire.... dans la nappe des grès d'Agadez !

Dernièrement, 17 permis de recherche ont été délivrés ( l'article date de plusieurs mois) par le ministère de l'Energie et des Mines de Niamey et ces nouvelles activités vont également contribuer aux ponctions irréversibles

Le pillage risque de s'accentuer. A la fin de la décennie 70, une étude du BDPA identifiait la possibilité d'irriguer 38 000 hectares dans la plaine de l'Irhazer. Ce nouveau pactole a excité les convoitises géopolitiques du guide suprême, M. Kadafi qui proposait récemment de financer la mise en valeur céréalière de la plaine à l'aide d'une quantité phénoménale d'eau naturellement puisée dans la nappe des grès d'Agadez. Mais ceci fait fi des facteurs pédologiques et climatiques propres à la région : les sols sont ici riches en natron (bicarbonate de sodium), l'eau est bicarbonatée sodique et de plus, l'évaporation est extrêmement forte. Tout ceci risque de déboucher sur une augmentation de la salinité des sols et de leur dégradation.

Une gestion surprenante
Pourtant, depuis longtemps il y avait lieu de s'inquiéter de l'avenir de la région. Dans son rapport de 1990 « Etude prévisionnelle d'exploitation de la nappe des grès d'Agadez par modèle mathématique », le projet NER/86/00 du PNUD et du ministère de l'Hydraulique et de l'Environnement du Niger, s'alarmait des conséquences irréversibles, sur la nappe, des prélèvements prévus sur le court et moyen terme (annexe 08 : carte 14).
Mais la gestion quantitative de l'eau n'est pas vraiment une préoccupation des sociétés et des autorités publiques du Niger. Dans une région où l'eau est rare, un comportement éthique consisterait à l'économiser pour les générations futures. Or, en instaurant la gratuité de l'eau pour les résidents des villes minières, les responsables miniers ont provoqué une surconsommation inutile et irresponsable. La gabegie est telle qu'un habitant prélève en moyenne 500 litres par jour soit 5 fois la consommation d'un européen.

Ces sociétés ne s'intéressent guère plus à la qualité des eaux. A Arlit à Akokan comme à Tchirozérine, les eaux dites potables sont contaminées par les nitrates résultants probablement des tirs de mine qui utilisent la nitroglycérine et le nitrate d'ammonium comme explosif. La nappe d'Izegouandane est polluée par des phosphates anthropiques. En 2004, le CRIIRAD démontrait, sur les eaux des villes d'Akokan et d'Arlit, l'existence d'un dépassement de facteur 10 de la norme radioactive alpha de l'OMS.
Par ailleurs, par mesure d'économie, les eaux usées des villes minières, chargées de coliformes fécaux et surtout de Salmonella typhi, sont utilisées « sans traitement » pour l'irrigation de maraîchage. Des alertes sanitaires ont été déclenchées par le Ministère de la Santé du Niger et, malgré cela, la typhoïde est devenue endémique dans la région.

Quel avenir ?
Même en ne tenant pas compte des besoins en eau des derniers permis de recherche délivrés, les simulations prévisionnelles du PNUD indiquent que l'on peut s'attendre en 40 ans au dénoyage complet de la partie ouest de l'aquifère (annexe 08) et prévoir la chute drastique du niveau piézométrique du coté oriental.
Les points constitutifs du réseau d'abreuvement du bétail pastoral puits et sources (cure salée) seront asséchés et les éleveurs privés d'eau. Le processus de tarissement général privera les villageois de tout approvisionnement. De plus à l'ouest et vers le sud à In Gall, des dépôts importants de chlorure de sodium du Jurassique, risquent de se déverser dans la nappe d'eau douce et de la contaminer par inversion du gradient hydraulique.
Mais les compagnies minières ne s'inquiètent pas de cette catastrophe prévisible car les gisements d'uranium auront été également épuisés et la région ne présentera plus d'intérêt pour elles et leurs actionnaires. La disparition du capital en ressources naturelles au profit d'une activité minière éphémère et non durable qui ne représente que 2% du PIB nigérien, signera la fin de deux savoir-faire autochtones et stratégiques: le tourisme (2,7% du PIB) et l'élevage pastoral (14% du PIB).

Si la société civile et les pouvoirs publics nigériens ne réagissent pas rapidement, dans un avenir proche la ville d'Agadez, capitale émergente et sultanat de l'Aïr, sera désertée par manque d'eau et toute forme de développement humain et durable abandonnée.



* Analyses effectuées par l'AIEA de Vienne
** Les ressources en eau du Sahel, études hydrogéologiques et hydrologiques en Afrique de l'Ouest par les techniques isotopiques. Projet RAF/8/012, AIEA/TECDOC-721, pp. 187-199, Vienne, Autriche.


Références :
- Les nappes aquifères à l'Ouest de l'Aïr : la nappe des grès d'Agadez, étude prévisionnelle d'exploitation et modèle mathématique. PNUD/DCTD-NER/86/001 & MHE/DRE, 1990, 26p.
- Paléo-recharge des aquifère de la bande subdésertique des Ténérés et de l'Aïre (Niger). Une approche critique de la méthode de datation au C14. A. Joseph, 1989, Palaeoecology of Africa and the surroundings islands, vol. 20, pp. 19-35.
- Eléments pour la carte hydrogéologique du bassin de l'Irhazer, Niger. Dodo A., et Bouzelboudjen, M., 1992, Hydrogéologie, 1, pp. 59-68.

lundi 4 août 2008

il est du devoir de la communauté internationale d’agir au Niger

Devant ce qui se passe dans notre pays, il est du devoir de la communauté internationale d’agir

Les instances internationales ont le devoir de prendre au sérieux les malheurs des populations nigériennes et surtout le danger qui plane sur notre nation toute entière.

Nous savons parfaitement que les hommes qui dirigent le Niger sont aujourd’hui prêts à tout sacrifier pour arriver à leurs fins. Un but purement égoïste que nous avons à maintes reprises signalé et dont nous continuerons chaque jour à divulguer de plus en plus clairement les multiples facettes.

Depuis le début de notre résistance nous nous sommes toujours comportés dignement et avons tenu à respecter la valeur humaine, la dignité des Nigériens que nous avons fait prisonniers ainsi que la convention de Genève.

A travers notre comportement de tous les jours et notre communication, nous avons démontré notre attachement à l’unité nationale, le caractère républicain de l’État, le respect de la Justice et l’Équité pour tous les Nigériens.

La communauté nationale et l’opinion internationale savent parfaitement que nous sommes face à un gouvernement irresponsable et insouciant quant à l’avenir de la Nation.

Resté bloqué sur sa chanson préférée d’allégations de "bandits armés et trafiquants de drogues", accusations sans aucun fondement et qu’aucune personne ne prend au sérieux, le gouvernement Nigérien s’entête à vouloir embraser le Sahara.

Pour arriver à cet objectif ignoble, dix "Commandements" ont été mis en avant :
· Refus catégorique de dialogue pour un retour de la paix
· Volonté avérée d’élimination de prisonniers de guerre
· Massacres, exactions, arrestations et déportation des citoyens innocents
· Refus systématique de l’aide humanitaire pour favoriser l’exode massif des populations.
· Musellement de la presse pour cacher la vérité aux citoyens et à l’opinion internationale.
· Asservissement de l’opposition politique et de la société civile par rapport au conflit.
· Refus des bons offices des pays voisins soucieux de la sécurité dans la sous région.
· Utilisation et détournement abusifs des moyens de l’État sous couvert de l’effort de guerre.
· Bradage inconsidéré des concessions minières pour accéder aux moyens de mener cette politique patrie"cide".
· Division de la classe politique et de l’armée dans le but d’éviter tout sursaut patriotique.

Aujourd’hui plus que jamais, nous rassurons le peuple Nigérien de notre détermination à aller jusqu’au bout dans notre lutte pour la restauration de sa dignité, pour la Justice et l’Équité entre tous les fils du pays.

Pour le respect de nos concitoyens et de l’opinion internationale qui du reste savent aujourd’hui qui de nous ou du gouvernement Nigérien se comporte en "bandit", nous mettons en toute transparence à disposition du peuple Nigérien, la synthèse de nos revendications légitimes et incontournables.

Version originale (en Français)




Translation into English from the original version

Deutsch-Übersetzung in der Originalfassung



الترجمةالىالعربيةمنالنصالأصلي





Русский перевод первоначальном варианте : в процессе


中文翻译的原始版本 : 正在进行中



Le Mouvement.
Publié par La voix des Hommes libres à l'adresse 4.8.08

dimanche 3 août 2008

"MOU KO SOU"ménace sur l'unité nationale au Niger

dimanche 3 août 2008
"MOU KO SOU" : un plan machiavélique qui menace l’unité nationale

L'arrestation de l'ex-premier ministre du Niger est le 1er acte d'un scénario monté en vue d'exclure une autre communauté nigérienne de la gestion des affaires de la cité : encore un autre projet soutenu par certains hommes politiques de notre pays. Ces hommes sont d'ailleurs aisément identifiables par leur posture et leur "disparition" (contrairement à l'habitude que leur connaissent les nigériens) de l'avant-scène politique nationale. Ils sont quotidiennement leurrés par le duo ethnocentriste et ségrégationniste constitué autour du président de la République par le chef d'état major particulier du Président et le ministre de l'intérieur : le premier, un homme complexé, faux, rancunier et d'une rare irascibilité ; le second, une personne dont la perfidie est sans commune mesure et pour qui seul l'exercice du pouvoir compte. Véritable tête pensante de la présidence, le binôme chef d'état major particulier du Président/ministre de l'intérieur fournit au chef de l'État les "promesses-somnifères" nécessaires pour rendre muets (plus qu'une carpe !) des hommes politiques prêts à tout pour arriver au pouvoir.

L'éviction et, par après, l'arrestation de l'ex-premier ministre, son remplacement par un homme effacé et sans âme qui ne se préoccupe que de ses affaires, un vrai laquais du président de la république, capable même de mensonge (Cf. son CV) et donc pourquoi pas de parjure, relèvent de la mise en œuvre de la nouvelle formule du plan dit "MOU KO SOU" visant à mettre à l'écart de la gestion des affaires de la nation, la communauté Djerma/sonrhaï par l'élimination de ses cadres de la politique et de l’armée ; un plan hautement maléfique bien connu des nigériens et sur lequel il n'est pas nécessaire de s'étendre ici : dans les années 1980, sous le régime Kountché, un groupe d'individus se réclamant de l'Est avaient planifié un coup d'état dans lequel ils prévoyaient d'éliminer les Djerma/Sonrhaï se trouvant dans l'armée et dans l'appareil politique. Le même plan est aujourd'hui réactivé sous le couvert démocratique.

En tout état de cause, le MNJ rappelle ici aux ethnocentristes et ségrégationnistes au pouvoir dans notre pays et à l'opposition politique (disons, d'hier car aujourd'hui cette opposition n'a de cela que le nom ; une vraie platitude) qu'il ne peut tolérer aucune tentative ni mise à l'écart de la gestion des affaires notre pays, d'aucune communauté nigérienne.
Autrement, le MNJ n'acceptera jamais la suprématie d'une communauté sur les autres au Niger.

La mise sur la touche de l'ex-premier ministre, à première vue élémentaire, n'est pas, contrairement à l'analyse de plusieurs observateurs de la vie politique nigérienne, si dépourvu d'originalité… mesquine.
En effet, potentiellement porteuse des réactions qui pourraient être préjudiciables à la réalisation de la suite du scénario savamment monté depuis longtemps, elle ne peut être menée que si au même moment on focalise les nigériens sur autre chose ; un évènement susceptible de détourner et de retenir leur attention.
Une diversion du genre "grandes offensives contre le MNJ". Ces accrochages assortis des mensonges assenés au peuple brouillent les nigériens qui finissent par perdre de vue les manœuvres malsaines du duo de la présidence et de l'opposition devenue subitement "plate".

A la tête du plan "MOU KO SOU" nouvelle formule se trouvent, dans une concertation permanente, le principal chef du pouvoir nigérien et le chef de file de l'opposition actuels.
Les différentes étapes du plan consistent :

1- à créer la division dans le milieu Djerma/Sonrhaï de Tillabéry. Pour cela,
· il faut commencer par mettre en conflit Almoustapha Soumaïla et Hama Amadou : arrêter Almoustapha Soumaïla, célèbre directeur de campagne du président de la République et, parallèlement faire semblant de mettre Hama Amadou, premier ministre, à l'aise,
· ensuite, il faut éjecter Hama Amadou de la tête de l'exécutif malgré sa majorité parlementaire "confortable" et le remplacer par son propre protégé, Seyni Oumarou : tout le monde se souvient que Hama Amadou a imposé en tant que président du MNSD, Seyni Oumarou comme président régional du parti à Tillabéry,
· faire croire naïvement à Seyni Oumarou que c'est à lui et non à Hama Amadou qu'il revient d'être le président du MNSD et par conséquent le candidat aux prochaines présidentielles de 2009. Ainsi se crée, automatiquement, un conflit entre les 2 hommes politiques.

Mais, pendant que Seyni Oumarou caressait naïvement le rêve d'être candidat aux élections présidentielles de 2009, les "MOU KO SOUSTES" créent toutes les conditions pour qu'Ali Sabo devienne président du MNSD à Maradi. Le scénario est répété à Tahoua et dans les autres grands bastions. Le but est de proposer l'actuel président de la République à une prolongation de séjour à la magistrature suprême. Les moins avertis pensent que cela va poser des problèmes entre les 2 principaux artisans du plan "MOU KO SOU" nouvelle formule. Mais penser cela c'est être hors du secret de la mafia ! En effet, le chef de file de l'opposition à qui on a rendu le plus grand service en envoyant Hama Amadou en prison, s'est laissé convaincre par le président de la République de la nécessité et de la pertinence de lui donner le temps de "bien préparer" sa venue par un "assainissement" radical de l'armée et des partis politiques pour éviter tout "incident malheureux" qui pourrait foirer l'assise définitive de "MOU KO SOU". Quant à d'autres, la seule promesse d'ouverture des projets, notamment la raffinerie de pétrole qui serait implantée à Zinder, dans leur région d'origine leur a suffi pour se taire.

Les faits vérifiables :
Quand on a commencé à s'intéresser à un audit du Programme Spécial, le Président n'a pas manqué de se sentir menacé et à croire que Hama Amadou est derrière ce regain d'intérêt pour la transparence dans la gestion des deniers publiques. Il fit part de ses intentions à un de ses vieux amis qu'il a pourtant oublié lors de son premier mandat ; une notabilité de la région de Tahoua.
En partance pour Agadez où il devait accueillir Kadhafi à l'occasion du Mouloud, le Président s'ouvrit en haoussa, dans le Boeing Mont Bagzane, à ce vieil ami, en ces termes : «Je ne comprends plus ta position, on dirait que tu préfères Hama à moi ces derniers temps». Le député pour se justifier répondit : «Président, ma seule relation avec Hama, c'est qu'il est président du MNSD et que c'est ton dauphin.» Le Président lui rétorqua alors : «Cet enfant ne peut pas être mon dauphin, il est très dangereux pour moi et le Niger. D'ailleurs, c'est pourquoi je t'ai appelé pour qu'on discute sur cette question. A ton avis, dans la main de qui peut-on laisser le Niger de demain ? » Et, après une très une longue justification il ajoute : «Je pense qu'il ne peut pas y avoir quelqu'un comme moi pour diriger ce pays. Surtout pas quelqu'un de l'ouest car ils règnent déjà sur l'armée, ce qui est inacceptable et qui doit aussi cesser d'ailleurs.» En tout état de cause, l'animosité du président à l'égard de l'Ouest de notre pays est légendaire : malgré toute son immersion dans l'Ouest, il n'a jamais parlé un seul mot du Djerma, tellement il déteste cette langue.

2- émietter le milieu Djerma de Dosso :
· taxer de parjure le président de l'ANDP en lien avec l'affaire Hama Amadou et l'éliminer politiquement,
· aiguiser l'appétit politique des principaux dinosaures de l'ANDP et créer un conflit de personnes au sein du parti,
· découdre l'ANDP.

3- se débarrasser de la majorité des officiers Djerma/sonrhaï :
· mettre en retraite la plupart des officiers supérieurs pour incapacité militaire en lien avec le conflit au Nord,
· utiliser le dossier "trafic de cigarettes et de drogue" pour envoyer "légalement" une bonne partie en prison. On abuse ainsi du souci des américains dans la lutte contre le terrorisme et trafic de drogue dans le Sahara en les trompant sur une prétendue coopération des autorités nigériennes. Ce 2ème lot d'officiers sera composé uniquement de ceux qui ont servi ces dernières années comme commandants dans la Zone de Défense n°1 (Agadez et Dirkou). Et, malheureusement, ce sont essentiellement des Djerma/Sonrhaï, de l'Ouest.

Les faits vérifiables :
Quelques mois plus tard, le même député fut rappelé par le président pour s'entendre dire de savoir ce qu'il doit faire pour faire revenir les jeunes arabes qui sont partis au MNJ sinon il ya une liste des personnes proches de lui (le député) et des officiers des FAN qui sont impliqués dans le trafic de cigarettes et drogue et que la liste lui a été remise par un pays ami. Le député s'est senti dans l'obligation de coopérer et de remuer ciel et terre en maniant tour à tour la carotte et le bâton jusqu'à ce qu'il ait pu faire rentrer certains des jeunes arabes qui étaient venus défendre les idéaux de justice et d'équité au profit du peuple nigérien, auprès de leurs frères du MNJ. Les malheurs du commissaire Abdoulaye sont eux aussi liés au plan "MOU KO SOU" nouvelle formule. En effet, le tout puissant ministre de l'intérieur ayant senti que le commissaire Abdoulaye était sur la voie de démasquer le plan machiavélique comploté contre la communauté Djerma/Sonrhaï, s'empressa de le taxer d'intelligence avec le MNJ. Seulement, oublie t-il que le DG de la police est aussi un Sonrhaï et que le commandant de la gendarmerie est également un Djerma de Dosso pour avoir tous les 2 le flair de sentir qu'on veut écarter les Djerma/Sonrhaï avec la volonté d’installer la suprématie de certaines communautés sur les autres au Niger ?

4- Transversalement aux 3 grandes phases du déploiement de "MOU KO SOU" nouvelle formule, il faut entretenir le conflit au Nord car, moyen plus inespéré pour diluer la "décoction", on ne saurait trouver mieux !

Le président de la république, son duo, le (ex) chef de l'opposition et les autres politiciens antipatriotiques sont une réelle menace pour l'unité nationale des nigériens et pour la patrie.

Le MNJ étant pour le bien-être et la symbiose entre les communautés nigériennes ne permettra jamais la suprématie des unes sur les autres. Notre pays nous appartient à tous et nous devons trouver la meilleure formule d'un vivre ensemble en permettant à chacun, sans exclusive de participer à la gestion des affaires de la nation tout en vivant dans un cadre qui permettent l'épanouissement de chacune de nos différentes communautés.

mercredi 30 juillet 2008

KAOCEN, HEROS TOUAREG DE LA RESISTANCE AFRICAINE



par JA08, le 26 Juillet 2008 à 11:26
Texte de Hélène Claudot-Hawad

« Touaregs, apprivoiser le désert » Ed. Gallimard « Découvertes » Passé le temps des premiers explorateurs puis celui des scientifiques, vient le temps des militaires qui pénètrent le Sahara. Des expéditions sont lancées sous le commandement de Flatters qui en 1881 voit sa colonne massacrée en Algérie par les Touaregs hostiles à la pénétration française. Vers la fin du XIX eme la France occupe In Salah, Tombouctou et Agadez en 1906. En ce début de siècle, la société touarègue est en état de choc, les revers militaires affectent tous les pôles politiques, du nord au sud et de l’est à l’ouest, le défaitisme atteignant une partie de l’opinion.
Dès les premiers affrontements avec l’armée coloniale, une polémique s’est engagée chez les Touaregs sur la manière d’organiser la résistance. Les uns veulent lutter dans le respect des valeurs anciennes, d’autres choisissent l’exil . De ces mouvements d’exode vers le Kaouar, le Tibesti, le Fezzan, le Tafilalet, le Darfour et le Kanem naît la résistance. Parmi eux, figure la Senoussiya, confrérie musulmane dont l’influence grandit en Libye contraignant, avec l’aide des Touaregs, les Italiens a évacuer le Fezzan en janvier 1915.

« Issu de ce contexte, un nouveau leader de la résistance, Kaocen, fait son apparition. Parti avec la vague d’émigration qui quitta l’Aïr après la défaite touarègue d’Egatregh en 1899, Kaocen ag Kedda de la tribu des Igerzawen appartient à la puissante confédération des Ikazkzen de l’Aïr. En quête d’une solution pour libérer le pays touareg, il manifeste très tôt ses capacités de fédérateur et de stratège dans une guerre moderne où il faut inventer des ripostes d’un nouveau type. Il lui faudra dix sept ans pour atteindre son objectif, c’est à dire se trouver à la tête d’une armée équipée et organisée pour la guerre moderne.

L’insurrection des Touaregs du Gourma et des Iwellemmeden
En décembre 1915, le Gourma, région touarègue du Sud-Ouest se soulève. A son tour en février 1916, le chef des Iwellemmeden de l’Ouest, Firhoun, s’enfuit de la prison de Gao et prend la tête de l’insurrection ouverte contre l’occupation française qui va rapidement tourner court. Le désastre militaire d’Andéramboukane, le 9 mai, est suivi du massacre des Iwellemmeden alors qu’ils avaient déposé les armes ; Firhoun parvient à s’enfuir, mais il est tué en juin par des auxiliaires Kel Ahaggar de l’armée française. La répression de ces mouvements, menée avec l’aide des Sahariens soumis à l’autorité coloniale, se prolongera jusqu’à juillet 1916. Les sédentaires Songhay qui ont aidé les Touaregs en leur fournissant armes, vivres et renseignements seront eux aussi sévèrement châtiés et leurs villages rasés.
Dans l’Ajjer également, les attaques s’intensifient et les français doivent abandonner leur poste militaire de Djanet en mars 1916. En décembre, le Père de Foucauld, qui renseignait l’armée coloniale sur les mouvements touaregs, est assassiné dans l’Ahaggar.

La jonction des résistances de l’extérieur et de l’intérieur
En décembre 1916, Kaocen entre clandestinement dans l’Aïr avec ses troupes et rejoint le campement principal des Ikazkazen dans la vallée d’Amantaden. Il prône l’union de tous pour chasser les Français non seulement de l’ensemble du pays touareg mais aussi de ses marges. La majorité des guerriers présents se rallie à son armée qui, après une marche d’une nuit, le 13 décembre 1916, encercle et occupe la ville d’Agadez. De tous le pays touareg affluent des délégations qui viennent rejoindre les insurgés. Même Moussa ag Amastane, le chef de l’Ahaggar sous tutelle française fait une brève apparition. Mais au cours de ces trois mois de siège, le canon de Kaocen ne parvient pas à détruire le poste militaire ennemi. C’est le début d’une longue série d’affrontements qui avec la mobilisation de toutes les forces françaises et de leurs alliés, aboutit aux replis successifs des combattants hors d’Agadez en juillet 1917, puis de l’Aïr en mars 1918. Chaque bataille perdue entraine son contingent de démissions et de soumissions, tandis que le camp des irréductibles poursuivra la résistance hors de l’Aïr.

Le retour au désert
Pour les Touaregs acculés par les colonnes françaises, trois solutions se profilent : la soumission, le combat jusqu’à l’extinction ou l’exil qui donnera la possibilité de reconstruire une nouvelle base. Kaocen choisit l’exil, emmenant avec lui « tout enfant de six ou sept ans dont le père est au combat » afin d’assurer la relève future. Alors, par l’unique faille qui reste : le désert en plein cœur de l’été, commence une échappée que l’adversaire n’avait pas prévue.
Pour reconstituer ses forces, Kaocen est à la recherche d’alliés. Mais son association avec des partis rivaux lui sera fatale. Parti récupérer des armes cachées par la Senoussiya, il tombe le 5 janvier 1919, dans un guet-apens tendus par ses alliés turcs qui le pendent. Après avoir supporté un siège de trois mois à Zawilah, les combattants touaregs se replient à Gatroun pour une ultime bataille. Les guerriers sont décimés et la résistance touarègue vaincue. Il est convenu que les enfants, les vieillards, les blessés, accompagnés de quelques guerriers valides pour les protéger , partent faire leur soumission. Après avoir parcouru à pied près de sept cents kilomètres, ils arrivent à Bilma où les autorités les envoient à Zinder. Ils devront encore marcher pendant plus de mille kilomètres. Quant-aux autres guerriers sous la conduiote de Tagama, le chef-arbitre de l’Aïr, ils préfèrent mener la résistance jusqu’à la fin. Tagama est capturé un peu plus tard par les Français, emprisonné à Agadez et tué dans sa cellule. Certains de ses compagnons s’exilent à tout jamais pour ne pas revenir vaincus aux tentes.
Ainsi s’achève l’épopée de Kaocen. Avec elle s’estompe l’utopie politique qui l’animait : un projet nouveau de société opposant à la hiérarchie et aux rôles différents et complémentaires des catégories sociales, l’égalité et la responsabilité des individus.
La répression contre la guerre de Kaocen a été particulièrement sévère. Le bilan est lourd à la fois sur le plan humain, économique et politique.
De l’Ajjer jusqu’à la Tademekkat, en passant par l’Aïr qui a perdu la moitié de ses habitants, le pays a été décimé et mis à sac, l’économie d’élevage et d’échanges caravaniers est ruiné, beaucoup de tribus ont été déportées à proximité des villes dans des zones sous surveillance. Avec la création des goums *, les troupes militaires mobiles montées à dos de chameau et recrutées localement, les autorités se dotent d’un nouvel instrument de coercition.
Ainsi débutent les « années de soumissions », époque morose caractérisée par l’implantation généralisée de l’administration coloniale à laquelle correspond l’effritement politique du monde touareg.
* Goum : contingent militaire fourni par une tribu.
Source:Agadez.org

mardi 29 juillet 2008

Issouf Ag MAHA Maire Tchiro Niger 2009, Menace réelle


Niger 2009, Menace réelle ou Mauvaises langues ?
Written by Contribution: Issouf Ag MAHA Maire Tchiro
Monday, 28 July 2008
La forte mobilisation des forces de l’ordre et de sécurité sur les divers fronts que connaît le Niger de l’an 2008 est symptomatique d’un profond malaise social et politique. Une situation qui n’est pas anodine et qui laisse présager, disons le, une présidentielle bien complexe.
A présent, plusieurs énigmes sont à résoudre : cela suscite aujourd’hui des débats plus ou moins passionnés et qui témoignent de quelques soubresauts en faveur de la démocratie dans ce pays. Il y a quatre mystères majeurs qui nous interpellent et comme il est coutume de dire : Si le premier acte est un hasard et le second une coïncidence, le troisième est un sabotage.
Il s’agit notamment :
• du conflit armé dans le nord du Pays
• de la mort subite de l’opposition politique
• de l’arrestation de l’ancien Premier Ministre et candidat potentiel aux présidentielles de 2009.
• du respect de la constitution par le Président de la République.

En restant objectif deux hypothèses se posent :

Premier cas de figure :

a/ Du conflit armé dans le nord
Tandja, homme d’Etat imbu de sa stature et de son principe d’homme de parole, met en avant le caractère sacré de l’autorité de l’Etat. Fort de ces principes, il ne peut parlementer avec des citoyens qui ont enfreint la loi. La souffrance des populations qui en naîtra servira de dissuasion pour d’éventuelles velléités à l’avenir. Il met toute son énergie et tous les moyens dont dispose l’Etat dans l’option militaire pour régler la question. Le caractère sacré de la mission disculpe le fait de fermer les yeux et de justifier au besoin les atrocités commises par une armée qui a obligation de résultat.
b/ De la mort subite de l’opposition politique
Les partis de l’opposition viennent de découvrir de manière désinvolte la pertinence et l’efficacité de l’action gouvernementale. A ce titre il importe de lui apporter son soutien dans l’intérêt supérieur de nation. Ils sont convaincus de la bonne foi des tenants du pouvoir sur leur intention de respecter la loi fondamentale. Pour l’intérêt national une trêve politique est la bienvenue.
c/ De l’arrestation de Hama Amadou
Le président de la République prouve à la nation que l’Etat est au dessus de tous. Hama Amadou est le meilleur exemple car pour une accusation de détournement il peut être jeté en mal propre dans la plus triste des prisons du pays bien qu’il ait porté pendant plus d’une décennie la dynamique du régime actuel.
d/ Du respect de la constitution par le PR.
Tandja a solennellement déclaré qu’il respectera la constitution. En tant que croyant qui a juré sur le saint coran et qui a toujours été intransigeant sur la notion de l’honneur, il respectera sa parole. C’est d’autant plus plausible que le président a déclaré devant les politiques qu’il quittera la villa verte en 2009. Il ajoutera que c’est là une parole d’officier supérieur des FAN.

A première vue ces scénarios sont imparables.




Deuxième cas de figure.

a/ Du conflit dans le Nord
Le régime maintient le conflit dans le but de faire diversion et atteindre ses buts. Il est convaincu que l’option militaire finira toujours sur une table de négociation. Le tout est d’arriver à 2009 et déclarer l’incapacité d’organiser des élections dans un climat d’insécurité.
Le tour est joué et on se tournera vers le peuple pour recoller les morceaux.
b/ De l’opposition politique
L’opposition politique est bernée. On lui fait miroite par des promesses à peine voilées que son chef de fil sera le candidat du régime actuel. Elle découvrira la supercherie au dernier moment et n’aura plus d’argument pour se dénier une seconde fois. Elle se contentera de quelques postes juteux et prendra son mal en patience.
c/ Hama Amadou a été neuf ans durant au cœur du système. De part ses ambitions, il ne peut nullement participer à la manœuvre. Il devient gênant. Trop facile ! Qui veut tuer son chien l’accuse de rage. Pour cela il faut qu’il quitte les affaires grâce à une surprenante motion de censure. Mieux, le priver de ses droits civiques pour le mettre hors d’état de nuire grâce à un détournement qu’il aurait commis il y a quelques années.
d/ Du respect de la constitution par le PR
Dix ans de pouvoir transmettent à Tandja le syndrome de la dictature. « L’état c’est moi et sans moi tout va s’écrouler ». Cet état d’esprit justifie en lui le désire de se maintenir à tout prix au pouvoir pour l’intérêt supérieur de la nation et ce de bonne foi. Il a mis en place une machine machiavélique chargée de créer les conditions de sa reconduction.

Il y a donc là deux scénarios possibles qu’il nous est difficile de départager. Seule l’histoire nous édifiera, en particulier le jour où nous connaîtrons la décision du président de la république au sujet des élections de 2009.
Au delà de ces hypothèses, pour lesquelles aucun citoyen lambda n’a de réponse sûre nous nous contenterons d’échanger poliment sur la situation de notre pays. C’est à la fois légitime et louable :
Le fait que le pays soit gangrené par la misère et la pauvreté et que l’Etat demeure la seule et unique vache à lait explique, si besoin est, l’adoption quasi générale par nos concitoyens de la formule classique « le roi est mort vive le roi ». Ceci explique clairement le nomadisme endémique de nos cadres à travers les formations politiques qui se sont succédées au pouvoir. Une sorte de sauve qui peut qui ne fait nullement place aux convictions idéologiques et aux idées générales. Ce sont les conditions d’existence qui l’imposent, c’est humain !

Nous sommes aujourd’hui le 29 juillet. Une date historique que les politiciens doivent fêter car pour la majorité, ils doivent leur émergence à cet événement qu’est la conférence nationale souveraine. Nous avons tous pris goût au jeu démocratique même si dans les faits, il repose plus sur des alliances souvent contre nature (calculs électoraux) que sur des programmes idéologiques. Le plus grand perdant est toujours le malheureux finaliste car au sprint les partis se placent illico sous les ailes du favori.

Pour ce qui concerne le MNJ, il est clair qu’on ne peut prendre des armes et demander autre traitement que l’échange d’obus et autres missiles. En revanche, la gestion qui a été faite de ce conflit pose un débat de fond sur la citoyenneté des populations riveraines. Les autorités nationales et l’opinion publique connaissent parfaitement les crimes et les exactions commis par les soldats sur le terrain. Ferment-elles les yeux pour ne pas saper le moral des troupes ? Mieux, elles communiquent sur ces forfaits en véritable victoire militaire pour encourager l’armée. Les arrestations et les déportations sans quartier des paisibles citoyens pour leur appartenance ethno-régionaliste. Ainsi revient-on à la fable de Lafontaine le loup et l’agneau : « Si ce n’est toi c’est donc un des tiens.»

Au sujet de Hama Amadou, on voit parfaitement l’acharnement dont il fait l’objet et qui fait le bonheur de l’opposition politique. La logique voudrait que le président de la République demandât à Hama de rendre sa démission, chose qu’il serait dans l’obligation de faire sans tapage. Au lieu de ça, la majorité et l’opposition se taillent un ennemi commun qui permettra enfin de ressouder toute la classe politique. Celle-ci travaillera désormais la main dans la main pour la construction d’un Niger uni et prospère. Que demande le peuple !
L’opération devient un succès et il importe d’aller plus loin pour consolider la nouvelle dynamique. Les protagonistes se donnent le plaisir d’abattre l’ennemi pour renforcer leur confiance mutuelle.

Au sujet de l’opposition, nous savons que pendant près d’une décennie elle a accepté de faire acte d’héroïsme en jouant son rôle. Ceci fut pour le bonheur des Nigériens qui savent qu’il y a là un contre poids aux tenants du pouvoir. Seulement, la dynamique s’arrête net. Comme par hasard, elle choisit le moment le plus crucial (rébellion armée, élections présidentielles, durcissement du régime etc ..) pour faire volte face. Que penser ?
L’esprit simple dira que l’expérience a assagi nos politiques. Ils comprennent plus que jamais que la réalité est du côté du palais. La seule façon d’y accéder est d’être dans le système. Ils décident donc d’arrêter d’être les dindons de la farce. Il faut intégrer le système pour le canaliser de l’intérieur et dans l’intérêt de la nation. Quoi de plus respectable comme démarche ?

Au sujet du PR, nous savons tous que Tandja a dirigé pendant dix ans un pays qui revient de loin. Aujourd’hui que celui-ci fait l’objet de convoitise et voit arriver une rivière de devises, il est humain de songer à l’utilisation de celles ci pour réaliser son rêve pour ce pays. Entre nous, c’est bien louable. Pour y parvenir, il fait le ménage au niveau du terrain politique. Au dernier moment, des regroupements de citoyens adroitement encadrés par l’administration territoriale et fort médiatisés pleureront à chaudes larmes pour supplier le père de la nation de continuer son œuvre dans l’intérêt de tous.
Il acceptera alors la mort dans l’âme d’accéder au souhait populaire et sauver la nation du danger qui la guette. Quoi de plus louable ? La mort dans l’âme, car il aura violé la loi fondamentale si chère à ses principes et aura profané son serment d’homme de parole.
Mieux, il demandera à l’assemblée nationale de réviser la constitution. Naturellement, elle refuse de marcher et là il demande l’arbitrage du peuple par referendum. Tout celui qui s’insurgera contre cette logique peut être accusé d’intelligence avec la rébellion armée. La suite est bien prévisible.
En attendant, ce ne sont que des mauvaises langues. Attendons de voir la suite des événements et croisons les doigts pour la survie de la démocratie dans notre pays.

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lundi 28 juillet 2008

Proposition de résolution concernant les conflits au Nord-Mali et Nord-Niger


Internationale Touareg
Aux Nations-Unies / Au Parlement Européen /Au Tribunal Pénal International
Le 28 juillet 2008

A-Considérant que les massacres, assassinats et arrestations arbitraires à l'encontre de la population touarègue, conduisant à un exode massif des civils, continuent malgré les démentis des gouvernements du Niger et du Mali ;
B-Considérant que ces exactions et persécutions sont perpétrées par des armées "nationales" sur des bases ethniques voire raciales ;
C-Considérant les rapports alarmants publiés à plusieurs reprises par Amnesty International et des ONG locales, notamment après les massacres de Tézirzaït,Tédak, Tamazlak, Tidène, Gougaram, Arharouss au cours desquels plus de 100 civils ont trouvé la mort dans le Nord Niger, de février 2007 à ce jour ;
D-Considérant les assassinats d'officiers touaregs au Mali et de prisonniers de guerre au Niger ;
E-Considérant que des centaines de Touaregs arrêtés arbitrairement continuent d'être emprisonnés sans procès depuis plus d'un an au Niger et au Mali ;
F-Considérant le détournement par les gouvernements de l'aide alimentaire destinée aux refugiés touaregs ;
G-Considérant la situation alarmante de nombreux réfugiés touaregs dans plusieurs pays : Algérie, Burkina Faso et Mauritanie ;
H-Considérant la pression exercée arbitrairement sur les civils par une militarisation excessive des régions du Nord du Mali et du Niger ;
I-Considérant la non-application par les Etats malien et nigérien de multiples accords de paix signés depuis 1991 ;
J-Considérant les entraves caractérisées à la liberté de la presse, la fermeture des ONG dont MSF au Niger ;
K-Estimant qu'il y a là risque de génocide contre tout un peuple ;
L-Estimant que tout peuple a le droit à l'autodétermination et a le droit de prendre en main son destin ;

1-Condamnons sans réserve les massacres et tortures perpétrées contre la population touarègue et demandons la libération immédiate de tous les détenus politiques ;
2-Demandons que soit constituée une commission d'enquête internationale afin d'établir les responsabilités des massacres au nord du Niger et du Mali, afin de traduire les auteurs devant les juridictions internationales compétentes ;
3-Demandons aux Nations Unies, à l'Union Européenne, au TPI et à l'Union Africaine de prendre en compte ces violations des droits de l'Homme dans la mise en oeuvre de la Convention de Lomé 4, conformément à son article 5 ;
4-Demandons aux autorités nigériennes et maliennes de lever le blocus imposer aux régions du nord et de permettre à nouveau la circulation des biens et des personnes d'origine touarègue et de reconnaître tous les Touaregs comme des citoyens à part entière au sein des Etats ;
5-Estimons nécessaire d'accorder une autonomie aux régions du nord du Mali et du Niger, ainsi qu'un partage des richesses et du pouvoir dans le sens d'une décentralisation telle que reconnue dans les constitutions de ces deux pays;
6-Demandons l'arrêt de l'expropriation sauvage des nomades de leurs terres par les états au nom de l'exploitation de l'uranium et le pétrole ;

La présente résolution sera transmise à la commission des Droits de L'Homme aux Nations Unies, au Parlement Européen, au tribunal Pénal International, aux gouvernements africains concernés ainsi qu'aux ONG internationales.

dimanche 27 juillet 2008

Tinariwen :La voix Du Peuple Touareg

Tinariwen : Documentary Clip

Interview Ibrahim Ag BAHANGA Leader de L'ADC/Mali



El Khabar - 26-07-08

Brahim Agg Bahanga : « Le Gouvernement malien n’a fait aucune concession »
samedi 26 juillet 2008



Le chef des rebelles touaregs, Brahim Agg Bahanga, n’a pas été convaincu par les pourparlers d’Alger. Dans un entretien accordé à El Khabar, Bahanga a précisé que le Gouvernement malien n’a fait aucune concession « ce qui nous amène à ne faire aucun geste ». Il a, par ailleurs, nié un quelconque rôle du régime Kadhafi dans la rébellion de la région, soulignant qu’une guerre a lieu depuis des années entre ses fidèles et les groupes terroristes du nord du Mali.

El Khabar : Vous avez rencontré des représentants du Gouvernement malien à Alger, pendant plus de quatre jours. Les informations qui ont filtré indiquent qu’aucune avancée n’a été réalisée dans le processus de paix au Mali. Que s’est-il exactement passé lors de ces pourparlers ?

Brahim Agg Bahanga :Les discussions ont duré longtemps mais malheureusement nous ne sommes parvenus à aucun résultats, pour une simple raison : Le Gouvernement malien n’a fait aucune concession mais a tout de même voulu réaliser des avancées. Dans les derniers pourparlers nous avions des revendications précises, concernant la région, comme le statut du Kidal, les touaregs du nord uniquement, nous avions également exigé d’améliorer la situation approuvée durant l’accord d’Alger de 2006. Pour ce qui est des revendications du gouvernement malien, elles concernaient principalement une accalmie, la libération des détenus, la remise des armes des membres de l’alliance du 23 mai pour le Changement.

El Khabar : Pour ce qui est des détenus, doit-on s’attendre à une libération à l’approche des prochains rounds de discussions prévus à Alger ?

Brahim Agg Bahanga :Après le dernier round de discussions nous n’allons libérer aucun détenu des 92, de différents grades, car le Gouvernement malien n’a rien donné en échange.

El Khabar : De vos propos on pourrait déduire que vous ne souhaitez pas la paix et que votre alliance fait tout pour ne pas parvenir à une stabilité durable dans la région !

Brahim Agg Bahanga :C’est plutôt le contraire, nous sommes des partisans de la paix…La sécurité dans la région nord du Mali est impossible sans un développement réel que le Mali s’engage à concrétiser sur le terrain.

El Khabar : Votre position au nord du Mali montre qu’il y a des contacts entre vos éléments et des terroristes activant dans la région sud d’Al Qaida au Maghreb Islamique, est-il vrai que vous avez des points communs avec cette organisation ?

Brahim Agg Bahanga :Premièrement les groupes terroristes n’activent pas dans les zones où nous sommes, ils se trouvent au nord de Tombouctou, la relation entre nous est la guerre. Depuis plusieurs années nous leur vouons une grande haine et je crois que depuis plusieurs mois il n’y a eu aucun affrontement entre nous. S’ils tombent entre nos mains leur avenir est scellé car leur cause n’est pas la nôtre. Nous nous cherchons la paix.

El Khabar : Vous avez indiqué que votre nombre dépasse les trois mille, sont-ils des touaregs du mali uniquement ou est ce que l’alliance est constituée de touaregs des pays voisins ? Y a –t-ils des touaregs algériens ?

Brahim Agg Bahanga : Après notre alliance de 2006, le nombre a atteint les 3 mille combattants, sachez qu’ils sont tous maliens, il n’y a pas d’algériens et de nigériens. Notre cause est juste et claire.

El Khabar : Durant les pourparlers d’Alger, un poste sécuritaire de l’armée malienne a été attaqué, un groupe isolé aurait menée cette opération !

Brahim Agg Bahanga :Non…c’est l’Alliance pour le changement qui en est l’auteur, il y a trois soldats prisonniers.

El Khabar : Le médiateur algérien a appelé à la tenue d’autres rounds au début août, allez-vous poursuivre les pourparlers, allez vous revenir à Alger ?

Brahim Agg Bahanga :Nous respectons le rôle de l’Algérie, nous sommes prêts à poursuivre, je suis personnellement prêt à représenter l’alliance encore une fois, mais cela dépend des résultats visibles sur le terrain.

El Khabar : Plusieurs parties accusent le régime libyen d’être derrière votre mouvement, en vous fournissant un soutien financier et logistique afin de concrétiser le projet appelé l’Etat Touareg.

Brahim Agg Bahanga : Il n y a personne qui nous soutient. L’alliance est locale. Dire que Kadhafi nous fournit des armes n’est pas vrai car nos armes sont celles du Gouvernement malien, nous les récupérons après les accrochages et autres confrontations avec l’armée.

vendredi 25 juillet 2008

REPECTER LE DROIT DES PRISONNIERS


Nous mettons le pouvoir de Niamey en demeure de respecter les droits des prisonniers.

Nous rappelons que le Capitaine Asharif MOHAMED-ALMOCTAR ainsi que 3 de ses compagnons ont été pris vivants par les Forces Armées “Nigériennes”.
Nous avertissons que leur liquidation physique ou toute atteinte à leur intégrité physique changeront radicalement le comportement que nous avons jusqu'ici observé vis-à-vis de nos adversaires mais aussi introduiront des nouvelles exigences, préalables à toute solution négociée.

Cette mise en demeure doit être prise très au sérieux par le pouvoir de Niamey


Le Mouvement.

Information/MNJ


Nous informons l’opinion nationale et la communauté internationale des bombardements effectués par les Forces Armées "Nigériennes" (FAN) depuis leurs positions aux alentours de Tchirozérine.

Ces bombardements à l’artillerie lourde effectués à l’aveuglette en direction de la vallée de TIDENE et TAFADAK et de la zone de TCHIZÉ MALAT ont occasionné des graves blessés parmi les populations habitant ces endroits.
On dénombre, entre autres blessés, 7 enfants gravement touchés à TIDENE.

Les populations sont par ailleurs très traumatisées par les inhalations des gaz consécutives à ces bombardements et ne savent plus où aller.

Le Mouvement.

Publié par La voix des Hommes libres à l'adresse 25.7.08

L’Afrique, s’achemine-t- on vers le retour des dictatures ?




1990, le président François Mitterrand rencontre ses pairs africains à la Baule et leur tient un discours peu habituel. Contre toute attente il annonce sans détour qu'un changement politique doit s'opérer chez tous. Il est désormais impératif de mettre fin aux dictatures militaires et aux régimes auto proclamés. C'est désormais ce qui conditionnera le soutien de la France. Les pays pauvres doivent alors s'y faire car l'aide budgétaire de la France représente pour certain la moitié de leurs ressources. Pour enclencher cette dynamique l'état du Bénin invente une formule qui fera tache d'huile et dont s'inspireront plusieurs autres pays comme le Niger : la conférence nationale. Ces rencontres érigées en pouvoir public grâce à la formule consacrée « conférence nationale souveraine » permettent de mettre le pouvoir dans les mains de la rue pendant des semaines pour une redistribution des cartes. Une sorte de coup d'état sans arme à feu qui permet de glisser véritablement vers un régime démocratique au goût d'un monde contemporain. Au Niger les assises ont duré trois mois. Trois mois durant lesquels les participants ont eu l'occasion de parler à haute et intelligible voix et ce après près de trente ans de silence forcé. Tous les crimes et abus sociaux économiques et politiques commis durant la période d'exception ont été relatés en plénière. On retiendra, comme résultat de la conférence nationale souveraine, la chute du régime chancelant d'Ali Cheibou. On retiendra également la naissance d'une conscience politique, des libertés fondamentales et d'un véritable jeu démocratique. Les conférenciers ont mis en place des institutions transitoires chargées de créer les conditions d'un retour à une vie constitutionnelle normale et l'organisation d'élections libres et transparentes. .
Aujourd'hui, dix sept ans plus tard, une nouvelle dynamique se met en place sur le continent sous l'œil impuissant des africains et la complicité tacites de la communauté internationale. Ce sera cette fois à la Côte d'Ivoire d'improviser la formule consacrée. Celle-ci basée sur le pourrissement socio économique du paysage national permet à Laurent Gbagbo de se maintenir au pouvoir au motif de l'impossibilité d'organiser des élections. Le régime crie au complot international ourdi contre la nation pour justifier sa radicalisation. Toute personne qui tentera de dénoncer cette aberration sera traitée d'ennemi de la nation, de main armée des puissances occultes et d'intelligence avec le mouvement d'insurrection. La sentence est bien radicale, ce qui permet de calmer les ardeurs.
Le pouvoir sans partage se nourrit de sang, c'est bien classique !
Comme par enchantement, le Niger prend le chemin de cette nouvelle école visiblement porteuse. Il crée et favorise le développement d'une rébellion armée au Nord du pays. Afin d'éviter toute réaction et toute réflexion politique relative à la crise, le sujet devient tabou et le président de la république s'obstine dans une voie militaire destructrice et onéreuse. Le régime développe de manière extraordinaire le système d'espionnage et de renseignement généraux. Le pays tout entier et les diasporas sont infestés d'agents de renseignement à l'image de la période d'exception des années 1980. Les citoyens s'entre-surveillent moyennant quelques retombées financières et surtout dans l'espoir d'échapper à la machine mise en route. Les moyens de l'état sont dilapidés au nom de la surveillance du territoire et de l'effort de guerre. Le gouvernement dépense des milliards de francs dans l'acquisition d'hélicoptères de guerre. Ce sacrifice lui donne la possibilité d'exhiber sa « victoire » mesurée en nombres de Nigériens abattus, ce qui permet d'intimider le peuple tout entier. Les dés sont donc jetés et il n'y aura pas de paix pour le Nord ce qui donnera l'occasion de justifier la suite des événements. Les hommes politiques susceptibles de servir de rempart à cette manœuvre sournoise sont tétanisés par la crainte d'interpellation pour détournement ou atteinte à la sureté de l'état. Les potentiels présidentiables sont repérés et subtilement retirés de la course. Seuls resteront en liberté les quelques leaders politiques x fois candidats malheureux et qui finalement, ne nourrissent plus l'ambition de diriger le pays. Par quelques postes juteux, seront-ils récompensés pour leur complicité et leur démission devant l'histoire, le peuple et la nation.
Adieu l'enthousiasme du combat politique, des idéaux républicains, des libertés fondamentales et les déclarations incendiaires mettant en cause la gestion politique et économique des pouvoirs en place. Quel amer et désolant tournant de l'histoire !
La dynamique enclenchée dans notre pays vient de se voir encouragée par les récents événements au Zimbabwe. Robert Mugabé ayant confisqué au grand jour le pouvoir moyennant quelque dizaines de morts et quelques poignés de blessés s'est vu reçu en héro par ses pairs à Charm-el-cheikh au sommet de l'union Africaine. Parallèlement, l'union africaine à travers son Conseil de paix et sécurité s'insurge contre la décision de la Cour pénale internationale (CPI) de poursuivre le président soudanais Omar el-Béchir.
Après ces épisodes, quel espoir est permis pour ce pauvre continent ?
Au nom du principe sacro-saint de la souveraineté nationale et de la non-ingérence, les dictateurs se servent de l'appareil de l'état et de sa force de frappe pour semer la terreur et s'imposer à la tête des Etats. Ils s'identifient aux pays, se voient très mal accepter de redevenir des citoyens sans pouvoir et se soutiennent mutuellement. Quant aux grandes puissances, anciennes comme émergeantes, la tendance est au soutien des régimes durs et corrompus susceptibles de défendre leurs intérêts au détriment du peuple. L'heure des dictatures sonne donc à nouveau sur le continent noir, il va falloir résister.

Issouf Ag MAHA
Maire de Tchirozerine

Source : JA08, le 23 Juillet 2008 à 12:28

Mali: Accord de cessez-le-feu signé hier à Alger


Les deux délégations représentant le gouvernement malien et l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement (rébellion touareg) sont parvenues, hier à Alger, à un accord sur l'arrêt des hostilités, a annoncé à l'APS le facilitateur algérien, l'ambassadeur d'Algérie à Bamako, Abdelkrim Ghrieb.
Pour rappel, les deux parties se trouvent, depuis vendredi dernier, à Alger pour poursuivre leur dialogue en vue de restaurer la paix et la sécurité dans la région de Kidal, au nord du Mali. Les discussions se sont déroulées avec l'aide de la facilitation algérienne, conformément à « la lettre et à l'esprit de l'accord d'Alger », signé en juillet 2006, avait indiqué une source diplomatique, précisant que les deux parties ont réaffirmé leur « attachement » à ce cadre de règlement et leur « engagement » à le mettre en œuvre au bénéfice du Mali et de son peuple.
L'ambassadeur Abdelkrim Ghrieb a précisé, hier à l'APS, que la médiation algérienne et les deux parties sont « parvenues à une série de décisions parmi lesquelles la nécessité d'arrêter les hostilités entre les deux parties en conflit et veiller à l'application sur le terrain et au suivi de cette mesure (cessez-le-feu) ». Le gouvernement malien et l'Alliance démocratique ont souligné également l'impératif d'aborder un certain nombre de problèmes qui les préoccupent, notamment ceux des réfugiés et des prisonniers des deux côtés, a-t-il relevé lors d'un point de presse tenu conjointement avec le ministre malien de l'Administration territoriale, le général Kafougouna Koné, et le représentant de l'Alliance démocratique, Mohamed Aghrib.
L'ambassadeur algérien a aussi fait part de la volonté des deux parties d'œuvrer pour trouver une solution à la question des familles qui se sont réfugiées dans la région frontalière. Un comité de suivi de quelque 200 membres représentant les deux parties en conflit a été par ailleurs mis en place pour veiller à l'application des décisions prises conjointement. Avant-hier, le médiateur algérien avait pronostiqué les premiers résultats des pourparlers entre émissaires du gouvernement malien et rebelles touareg pour les quelques jours à venir, selon l'AFP. Les discussions « ont avancé dans une bonne ambiance », a indiqué une source à l'AFP, dont les propos ont été confirmés par un représentant du gouvernement malien présent à Alger dans le cadre de ces pourparlers.
Ces deux sources sont membres du Comité de suivi de l'accord d'Alger, composé de représentants du gouvernement malien, des rebelles touareg et de l'Algérie, pays médiateur. « Cela avance » malgré l'enlèvement de trois gendarmes dans la nuit de vendredi à samedi par un groupe tergui qui a attaqué un poste de gendarmerie à Tessalit (nord), a ajouté cette source à l'AFP. Cette attaque a été revendiquée samedi par « les forces unies de l'Azawad », un mouvement touareg qui, selon les observateurs cités par l'AFP, n'est pas très influent. L'Azawad est une appellation traditionnelle de la région du nord du Mali. Avant-hier, l'APS a cité une source officielle qui indiquait que « les informations faisant état de l'implication directe du chef du gouvernement dans le suivi de ces discussions sont purement fantaisistes et en tout cas dénuées de tout fondement ». L'agence officielle a précisé que le facilitateur algérien, M. Ghreib, « avec le concours des cadres de l'Etat, agit dans ce sens avec comme objectif de faire progresser le processus sur le terrain ».

Par Adlène Meddi

Source:ElWatan

mardi 22 juillet 2008

Issouf Ag MAHA nous interpelle sur la marginalisation de son ethnie

http://latelelibre.fr/index.php/2008/02/niger-un-chef-touareg-temoigne/

Après la libération de nos 2 collègues journalistes Thomas Dandois et Pierre Creisson, nous revenons sur l’objet de leur reportage: la rebellion Touareg au Niger
Pour mieux comprendre la situation politique du Niger, de la guerre qui s’y déroule, nous avons rencontré un chef de la rébellion Touareg, Issouf Ag MAHA. Il nous parle des raisons de cette nouvelle révolte qui a repris depuis près d’un an dans l’indifférence générale des gouvernements et des médias internationaux.

De passage à Paris pour lancer un appel de détresse sur la situation actuelle dans son pays, Issouf Ag MAHA, nous interpelle sur la marginalisation de son ethnie, considérée comme des grands bandits, des coupeurs de routes, voire plus… mais aussi dans quelle condition la France, par le biais de la société nucléaire Areva exploite leur terre pour y retirer l’uranium. Un dossier chaud, il s’agit de l’indépendance énergétique de la France. Les négociations sur le prix du minerai payé par la France n’ont sans doute pas été étrangères à cette affaire…

John Paul Lepers, Matthieu Martin, Julien Chalais et Jane Schinasi

NDR: Cette interview a eu lieu avant la libération des deux journalistes.

TAGS : areva, journalistes, Niger, rebellion, touaregs, vidéo

Publié le 7 février 2008 @ 13:23 par LaTeleLibre.fr — CANAL 4, Interviews, Monde, Médias, Vidéos


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De nombreux commentaires (extraits) :

Commentaire par Leptitbenji — 7 février 2008 @ 14:32

Salut,
J’ai l’impression d’entendre dans leur raison de révolte, “nous avons pris les armes pour demander la paix,” un peu comme au chiapas avec l’EZLN.

Il est normal que dans un pays sans identité historique fabriqué à coup de règle fin XIX des révoltes identitaires naissent. Surtout quand la richesse de la terre est pillé et que rien ne revient à ceux qui l’habitent.

Commentaire par Manu — 7 février 2008 @ 14:44

Toujours le même problème lorsque des ressources sont exploitées sans qu’il y ait de retombées locales ou une juste redistribution. En particulier vrai de toutes ressources minières ou assimilées (pétrole, diamant, or et autres métaux rares). Les touaregs et peuples nomades de la région sub-saharienne vivent sur des territoires et sont peu attachés à la notion de citoyenneté. Issoug Ag Maha rappelle d’ailleurs au début de l’entretien les conditions dans lesquelles les découpages — “artificiels” — se sont faits.
À noter l’initiative http://www.publishwhatyoupay.org/ qui tente d’inciter les sociétés minières de publier de manière transparente les sommes payées aux pays sur lesquels se trouvent leurs exploitations.

Commentaire par tao — 7 février 2008 @ 16:19

Croire que la france ne serait pas au courant de la situation au niger ou elle a des intérêts économiques, est un leurre… A votre avis, à quoi sert la dgse ? Elle renseigne le pouvoir sur la situation du niger, c’est comme pour toutes les autres puissances, le pouvoir c’est beaucoup plus de chose que l’on ne croit…

Commentaire par frédo — 7 février 2008 @ 18:31

Merci LTL . Je n’avais rien compris ;
mieux comprendre ce qui se passe,c’est peut-être déjà un pas vers plus de justice et de respect des peuples .

Commentaire par CKohyah — 7 février 2008 @ 19:02

Il est une chose dont vous pouvez être sur. Lorsque vous regardez une carte, et que vous voyez des frontières toutes droites, c’est qu’un pays à été “fabriqué” par d’autres que lui même. (En plus c’est complètement con, car c’est vachement difficile à défendre une frontière toute droite…!)
Dans l’Afrique du XIXème siecle, les puissances colonisatrices se sont partagées le gateau avec un cordeau d’arpenteur! Et bien évidemment les peuples qui y vivaient n’ont pas vraiment eut le droit de s’exprimer… Et ils ne l’ont toujours pas apparemment, deux siecles après.

Commentaire par GD06 — 7 février 2008 @ 20:05

Merci pour cet entretien, JPL !
On a enfin un autre regard clair sur la situation. J
J’ avais cru comprendre, mal informée sur le Niger, que les touaregs demandaient un territoire…
Or, c’est beaucoup plus qu’un territoire : c’est une reconnaissance et la justice sociale.
Si les exploitants français payent 50% plus cher leur “location” au gouvernement nigérian, ils pourront continuer en toute légitimité et la conscience tranquille en plus..
mais ça n’apportera pas un franc CFA de plus aux populations et aux touaregs en particulier ,puisque visiblement considérés comme empêcheurs d’exploiter en rond !
Employer la population locale serait déjà un bon début … je suis même surprise qu’ils ne le fassent pas vu que le boulot doit être
“à risques “pour la santé..
Je ne reviendrai pas sur les joies de la colonisation dont il a été question dans les fils précédents… MAIS…..
Encore une fois, si l’on ne s’était pas distribué le gâteau en se taillant des parts bien grasses et rectilignes..on n’en serait pas à voir des hommes comme Issouf, cultivé et intelligent, en venir à piller les casernes pour demander le minimum de respect.
Et à risquer leur vie à chaque minute.

Commentaire par mobensim — 8 février 2008 @ 1:43

Bien vu Jp, très bien vu!
C’est dingue, de voir aussi peux de réaction sur ce sujet qui est le meme que celui de l’arche de Zoé!
Cette homme libre comme Massoud, revendique le droit de vivre dessalent, des richesses de son sous sol.
Faut-il qu’il mette des infirmières en prison pour qu’on s’intéresse a ses problème?
Cette guerrilla nous concerne directement, elle est le fruit de la politique colonialiste qui n’a jamais cessé !
Si nous voulons que cette guerrilla ne se transforme pas en guerre par puissence interposé il faut que la france assumer ses responsabilité.
Il faut qu’elle achète ses matière première a un prix juste.
Il faut qu’elle veille a ce que l’argent soit redistribué.
Il faut qu’elle arrête de soutenir des gouvernements d’escroc pour pouvoir mieux les corrompre, pour pouvoir mieux les contrôler.
N’en déplaise a la bande d’escrocs qui nous gouvernent!

Commentaire par denis1 — 8 février 2008 @ 6:22 @ mobensim


Pas eu le temps de réaliser d’autres émissions. Nous terminons une série d’émissions pour La Chaine Parlementaire ‘Telle est ma Mairie”… Celle sur Le Raincy et Montfermeil est d’ailleurs rediffusée samedi prochain à 20H00.
Dans une dizaine de jours, nous nous remettons sur nos émissions du “Point Rouge” et” Sous les pavés..” Merci de nous encourager!
JP et toute l’équipe.

Commentaire par LaTeleLibre.fr — 8 février 2008 @ 10:30

Belle interview !
Merci La Télé Libre !

Commentaire par Simone — 8 février 2008 @ 11:09

Il est clair que la situation devient de plus en plus préoccupante pour les les populations civiles exposées à ce conflit dont l’issue demeure toujours incertaine.

Commentaire par Fred — 8 février 2008 @ 11:48

Très bel entretien, clair, qui permet de bien cerner les demandes de la rébellion.
Tant que les grandes puissances ne paieront pas les matières premières à un juste prix et n’exigeront pas que tous les intervenants en aient une juste part, rien ne changera.

Commentaire par raannemari — 8 février 2008 @ 15:09

Le Sahara est quand même le domaine des touaregs depuis un bon bout de temps, ceci au delà des frontières jadis tracées par les français… Pourquoi le Niger (et les autres pays qui sont sur leurs pistes ancestrales, ils sont d’abord nomades) ne leur reconnaît rien ? En France, il y a aussi les régions avec une certaine autonomie financière. Il faut voir sur place : ces gens n’ont rien et sont de surcroît dignes et accueillants : j’y suis allé (et pas avec le Paris-Dakar !)

Commentaire par Franck — 8 février 2008 @ 23:27

Après le Pr Madelin, le Chef Issouf. Bonne petite description de la situation des Touaregs, simple et précise.

Commentaire par Bourreau fais ton office — 9 février 2008 @ 2:03

Point de mouron ne te fais, Mobensim, j’ ai bien lu ta (très) jolie literie-rahâââtion, je la laisse en l’ état ; comme ivre de liqueur sémillante …

Commentaire par Bourreau fais ton office — 9 février 2008 @ 2:24

Pourquoi la France se soucierait - elle subitement des peuples du Niger et des Etats voisins quand elle peut arriver à ses fins grâce aux gouvernements post -coloniaux qu’elle a su jusqu’ici manipuler ?
Pourquoi ferait elle le contraire de ce qu’elle fait depuis toujours sur son propre territoire où elle nie l’existence des peuples basques, corses ou bretons ?J’aimerais d’ailleurs que la Télé libre rende compte de la manière dont les Inspections académiques empêchent l’enseignement de la langue bretonne dans les écoles publiques, voir l’école de Merville à Lorient, en 56, voir St Etienne de Montluc en 44, voir les écoles du 29 , du 22. (ref ouiaubreton.com/ )

Commentaire par men ruz — 9 février 2008 @ 12:47

Il convient de remettre à l’échelle tout ça !
Certes la France néglige ses “peuple autochtones”
Mais là, pour le Nord-Niger on parle de contamination radioactive de toute une région… on parle de civils assassinés pour la simple raison qu’ils sont touaregs, on parle de multiples arrestations et détentions arbitraires, on parle de populations qui ne peuvent survivre sans leurs terres agro-pastorale !
C’est la vie de ces femmes, enfants, hommes qui est plus que jamais menacée !
Leurs droits sont volontairement bafoués par des société en mal d’uranium et par un gouvernement corrompu !

Commentaire par simone — 9 février 2008 @ 15:02

Finalement la rebellion est devenue un fond de commerce pour cette “race exotique! allez y voir à Niamey comment les ex-rebelles ont amassé de richesse collossales, plus riches que n’importe qui au niger, possedant toutes les societés qui marchent au pays! pourquoi après les accords de paix de 1995 ils n’ont pas servi la population qu’ils prétendent défendre avant de se (...).

Interview de Hama Ag Sid'Ahmed Porte parole de l'Alliance Démocratique


RFI Afrique matin Afrique de l’Ouest 6h30 TU

Interview de Hama Ag Sid’Ahmed, recueillie hier soir à Alger par Sébastien Nemett
Hama Ag Sid’Ahmed le porte parole de l’Alliance Démocratique.

"Il n’y a pas encore eu un accord qui est signé. L’essentiel pour l’instant c’est que les deux parties puissent se parler et cette première étape permettra de créer un climat nouveau, un climat de dialogue pour que les deux parties puissent se retrouver très prochainement à Alger. On a pu tout de même pu aborder deux points essentiels, d’abord tout faire pour qu’il y ait un retour de le la confiance entre les deux parties, ce qui va permettre d’aborder une deuxième étape c’est-à-dire les questions essentielles, politiques, socio-économiques et culturelles. »
Sébastien Nemett : "comment est-ce que la confiance pourrait être vraiment rétablie entre les deux parties ?"
Hama Ag Sid'Ahmed : "tout dépend de ce qui va se passer sur le terrain. En tout cas, en ce qui nous concerne, nous pouvons observer une trêve, le temps de voir si la partie gouvernementale est vraiment décidée d’aller de l’avant ; il faudrait que, du côté du gouvernement, que les patrouilles retournent dans leurs casernes d’origine, et ensuite qu’on ait un cessez-le-feu limité dans le temps, et ensuite qu’on procède à la libération des prisonniers. Tous ces aspects ont été évoqués et nous pensons que cela pourrait se régler dans les prochains jours ou d’ici un mois. Tout dépend de ce qui pourrait se passer sur le terrain. Nous souhaitons que, du côté du gouvernement, qu’il n’y aura pas une provocation."

Hama Ag Sid’Ahmed, recueillie hier à Alger par Sébastien Nemett

Touareg-Gouvernement malien : Les deux parties s’entendent à Alger


Les questions des réfugiés, des détenus et du développement économique du Kidal ont été les points de convergence.

A Alger, le gouvernement malien et l’Alliance démocratique du 23 mai, qui représente le mouvement rébellion touareg, sont parvenus à revenir aux accords d’Alger, signés en 2006. Pour y parvenir, les deux parties se sont entendues hier à la résidence El Mithak d’arrêter les hostilités et de travailler pour « la restauration de la paix, de la confiance ». C’est ce qu’a annoncé hier, Abdelkrim Ghrieb, ambassadeur d’Algérie au Mali. A noter que les deux parties ont entamé depuis vendredi une réunion. Celle-ci s’inscrit dans l’esprit de la mise en application des Accords d’Alger. « Nous avons abordé, au cours de cette discussion, un bon nombre de questions relatives à la situation au nord du Mali. Nous nous sommes penchés de nouveau sur les accords d’Alger et les étapes qui nous restent dans leur mise en application dans les prochains jours pour accomplir notre tâche et de parvenir à une solution définitive dans le pays frère », a déclaré le diplomate algérien, lors d’une rencontre avec la presse. Les discussions de cette semaine viennent confirmer « un certain nombre de décisions que nous avons déjà prises par le passé ». M.Ghreib s’est félicité de « la confiance » ainsi que de « la volonté » qui animent les deux parties afin de restaurer la paix dans cette région frontalière de l’Algérie. S’agissant du relevé de conclusion de cette réunion, M.Ghreib a souligné : « Le problème des réfugiés, le sort des otages des deux côtés, le déminage et le développement économique dans la région de Kidal. » Le même interlocuteur estime que la libération des otages par les deux parties « contribuera à mettre en place le climat de paix » tant recherché dans la région. Ces mesures de trêve interviennent, selon le même diplomate, pour consolider le cessez-le-feu entre l’armée et les Touareg, appelant toutes « les parties à contribuer justement à instaurer cette paix dans la région et d’éviter d’autres incidents ». En ce qui concerne les événements intervenus ces derniers jours, l’ambassadeur confirme que les auteurs n’entrent pas dans cet accord et ne sont pas partie prenante. Egalement, une autre rencontre est prévue le 20 août entre les deux parties pour débattre le reste des problèmes dans le cadre des Accords d’Alger. Cela sera une occasion pour discuter d’autres modalités pour continuer dans ce sens. Le développement et ses modalités et l’accélération de l’application de ces accords. Présent à cette rencontre, le ministre de l’Intérieur malien, Kanfougouna Koné, a tenu à remercier la contribution de l’Algérie au rétablissement de « la paix et le climat de confiance » entre les deux parties. Il réitère l’engagement du gouvernement malien à respecter les Accords d’Alger. Même discours développé par la délégation de l’Alliance démocratique. Mohamed Ag Kherieb, porte-parole de l’Alliance a annoncé que « notre sortie de cette rencontre avec des enseignements riches avec l’esprit de restaurer la paix ». Ne voulant pas s’étaler dans son intervention, il avance : « L’espoir est permis. » Un comité de suivi de quelque 200 membres représentant les deux parties en conflit a été, par ailleurs, mis en place pour veiller à l’application des décisions prises conjointement.

Tahar FATTANIT - L’Expression (Algérie) 22-07-2008

Accord entre le gouvernement et les Touaregs au Mali


Article du lundi 21 juillet 2008, mis à jour à 22:32

Le gouvernement malien et la rébellion touareg sont parvenus lundi à un accord visant à mettre un terme aux affrontements sporadiques qui les opposent depuis un an dans la région du Kidal, dans le nord du pays, a rapporté l'agence officielle APS.
"Les deux délégations représentant le gouvernement malien et l'Alliance démocratique pour le changement se sont mises d'accord sur l'arrêt des hostilités", a dit l'ambassadeur algérien au Mali et médiateur dans ce conflit, Abdelkrim Ghrieb, cité par APS.

"Nous sommes parvenus à une série de décisions parmi lesquelles la nécessité d'arrêter les hostilités entre les deux parties en conflit et l'application sur le terrain et le suivi de cette mesure (de cessez-le-feu)", a-t-il précisé.

Un comité de suivi de 200 représentants issus des deux camps a été formé pour superviser la mise en oeuvre de l'accord, a ajouté APS.

L'accord a été trouvé à l'issue de quatre jours de discussions sous l'égide de l'Algérie, qui partage sa frontière saharienne avec le Mali.

Les deux parties se sont engagées à respecter les engagements pris lors de la signature d'un précédent accord de paix et de développement, en 2006, à Alger.

Selon Ghrib, gouvernement et touaregs devraient également aborder prochainement la question des prisonniers et des réfugiés.

Les touaregs ont repris les armes l'année dernière pour obtenir davantage de droits. Des conflits similaires avaient déjà éclaté dans les années 1960 et 1990.

Le Mali accusait la rébellion de vouloir prendre le contrôle de la région du Kidal, dont les routes sont utilisées par les trafiquants d'armes et de drogue.

Hamid Ould Ahmed, version française Grégory Blachier

lundi 21 juillet 2008

Les deux Francaises de la prison d'Agadez/Niger


Elles s’appellent Josette Prudhomme et Catherine Dubois. Elles sont deux citoyennes françaises âgées respectivement de 64 ans et 58 ans. Elles sont en prison depuis plusieurs mois pour émission d’un chèque sans provision pour l’une et collusion avec la rébellion pour l’autre.D’après les échos qui nous parviennent leur état de santé ne fait que se dégrader et sont sujettes à des crises de nerfs qui les poussent des fois à cogner fort sur leur porte à longueur des journées.D’aucuns affirment que Catherine Dubois serait malade et ne serait en réalité qu’une innocente victime jetée en pâture aux forces de sécurité par un ami à elle à qui elle aurait confié l’achat d’un véhicule pour leur assocition. Ce dernier ayant utilisé l’argent autrement et à ses fins propres n’aurait eu d’autre moyen que de dénigrer la femme en disant qu’elle hébergeait des rebelles chez elle quand elle vivait en Algérie.

Source : Aïr info