mardi 29 juillet 2008

Issouf Ag MAHA Maire Tchiro Niger 2009, Menace réelle


Niger 2009, Menace réelle ou Mauvaises langues ?
Written by Contribution: Issouf Ag MAHA Maire Tchiro
Monday, 28 July 2008
La forte mobilisation des forces de l’ordre et de sécurité sur les divers fronts que connaît le Niger de l’an 2008 est symptomatique d’un profond malaise social et politique. Une situation qui n’est pas anodine et qui laisse présager, disons le, une présidentielle bien complexe.
A présent, plusieurs énigmes sont à résoudre : cela suscite aujourd’hui des débats plus ou moins passionnés et qui témoignent de quelques soubresauts en faveur de la démocratie dans ce pays. Il y a quatre mystères majeurs qui nous interpellent et comme il est coutume de dire : Si le premier acte est un hasard et le second une coïncidence, le troisième est un sabotage.
Il s’agit notamment :
• du conflit armé dans le nord du Pays
• de la mort subite de l’opposition politique
• de l’arrestation de l’ancien Premier Ministre et candidat potentiel aux présidentielles de 2009.
• du respect de la constitution par le Président de la République.

En restant objectif deux hypothèses se posent :

Premier cas de figure :

a/ Du conflit armé dans le nord
Tandja, homme d’Etat imbu de sa stature et de son principe d’homme de parole, met en avant le caractère sacré de l’autorité de l’Etat. Fort de ces principes, il ne peut parlementer avec des citoyens qui ont enfreint la loi. La souffrance des populations qui en naîtra servira de dissuasion pour d’éventuelles velléités à l’avenir. Il met toute son énergie et tous les moyens dont dispose l’Etat dans l’option militaire pour régler la question. Le caractère sacré de la mission disculpe le fait de fermer les yeux et de justifier au besoin les atrocités commises par une armée qui a obligation de résultat.
b/ De la mort subite de l’opposition politique
Les partis de l’opposition viennent de découvrir de manière désinvolte la pertinence et l’efficacité de l’action gouvernementale. A ce titre il importe de lui apporter son soutien dans l’intérêt supérieur de nation. Ils sont convaincus de la bonne foi des tenants du pouvoir sur leur intention de respecter la loi fondamentale. Pour l’intérêt national une trêve politique est la bienvenue.
c/ De l’arrestation de Hama Amadou
Le président de la République prouve à la nation que l’Etat est au dessus de tous. Hama Amadou est le meilleur exemple car pour une accusation de détournement il peut être jeté en mal propre dans la plus triste des prisons du pays bien qu’il ait porté pendant plus d’une décennie la dynamique du régime actuel.
d/ Du respect de la constitution par le PR.
Tandja a solennellement déclaré qu’il respectera la constitution. En tant que croyant qui a juré sur le saint coran et qui a toujours été intransigeant sur la notion de l’honneur, il respectera sa parole. C’est d’autant plus plausible que le président a déclaré devant les politiques qu’il quittera la villa verte en 2009. Il ajoutera que c’est là une parole d’officier supérieur des FAN.

A première vue ces scénarios sont imparables.




Deuxième cas de figure.

a/ Du conflit dans le Nord
Le régime maintient le conflit dans le but de faire diversion et atteindre ses buts. Il est convaincu que l’option militaire finira toujours sur une table de négociation. Le tout est d’arriver à 2009 et déclarer l’incapacité d’organiser des élections dans un climat d’insécurité.
Le tour est joué et on se tournera vers le peuple pour recoller les morceaux.
b/ De l’opposition politique
L’opposition politique est bernée. On lui fait miroite par des promesses à peine voilées que son chef de fil sera le candidat du régime actuel. Elle découvrira la supercherie au dernier moment et n’aura plus d’argument pour se dénier une seconde fois. Elle se contentera de quelques postes juteux et prendra son mal en patience.
c/ Hama Amadou a été neuf ans durant au cœur du système. De part ses ambitions, il ne peut nullement participer à la manœuvre. Il devient gênant. Trop facile ! Qui veut tuer son chien l’accuse de rage. Pour cela il faut qu’il quitte les affaires grâce à une surprenante motion de censure. Mieux, le priver de ses droits civiques pour le mettre hors d’état de nuire grâce à un détournement qu’il aurait commis il y a quelques années.
d/ Du respect de la constitution par le PR
Dix ans de pouvoir transmettent à Tandja le syndrome de la dictature. « L’état c’est moi et sans moi tout va s’écrouler ». Cet état d’esprit justifie en lui le désire de se maintenir à tout prix au pouvoir pour l’intérêt supérieur de la nation et ce de bonne foi. Il a mis en place une machine machiavélique chargée de créer les conditions de sa reconduction.

Il y a donc là deux scénarios possibles qu’il nous est difficile de départager. Seule l’histoire nous édifiera, en particulier le jour où nous connaîtrons la décision du président de la république au sujet des élections de 2009.
Au delà de ces hypothèses, pour lesquelles aucun citoyen lambda n’a de réponse sûre nous nous contenterons d’échanger poliment sur la situation de notre pays. C’est à la fois légitime et louable :
Le fait que le pays soit gangrené par la misère et la pauvreté et que l’Etat demeure la seule et unique vache à lait explique, si besoin est, l’adoption quasi générale par nos concitoyens de la formule classique « le roi est mort vive le roi ». Ceci explique clairement le nomadisme endémique de nos cadres à travers les formations politiques qui se sont succédées au pouvoir. Une sorte de sauve qui peut qui ne fait nullement place aux convictions idéologiques et aux idées générales. Ce sont les conditions d’existence qui l’imposent, c’est humain !

Nous sommes aujourd’hui le 29 juillet. Une date historique que les politiciens doivent fêter car pour la majorité, ils doivent leur émergence à cet événement qu’est la conférence nationale souveraine. Nous avons tous pris goût au jeu démocratique même si dans les faits, il repose plus sur des alliances souvent contre nature (calculs électoraux) que sur des programmes idéologiques. Le plus grand perdant est toujours le malheureux finaliste car au sprint les partis se placent illico sous les ailes du favori.

Pour ce qui concerne le MNJ, il est clair qu’on ne peut prendre des armes et demander autre traitement que l’échange d’obus et autres missiles. En revanche, la gestion qui a été faite de ce conflit pose un débat de fond sur la citoyenneté des populations riveraines. Les autorités nationales et l’opinion publique connaissent parfaitement les crimes et les exactions commis par les soldats sur le terrain. Ferment-elles les yeux pour ne pas saper le moral des troupes ? Mieux, elles communiquent sur ces forfaits en véritable victoire militaire pour encourager l’armée. Les arrestations et les déportations sans quartier des paisibles citoyens pour leur appartenance ethno-régionaliste. Ainsi revient-on à la fable de Lafontaine le loup et l’agneau : « Si ce n’est toi c’est donc un des tiens.»

Au sujet de Hama Amadou, on voit parfaitement l’acharnement dont il fait l’objet et qui fait le bonheur de l’opposition politique. La logique voudrait que le président de la République demandât à Hama de rendre sa démission, chose qu’il serait dans l’obligation de faire sans tapage. Au lieu de ça, la majorité et l’opposition se taillent un ennemi commun qui permettra enfin de ressouder toute la classe politique. Celle-ci travaillera désormais la main dans la main pour la construction d’un Niger uni et prospère. Que demande le peuple !
L’opération devient un succès et il importe d’aller plus loin pour consolider la nouvelle dynamique. Les protagonistes se donnent le plaisir d’abattre l’ennemi pour renforcer leur confiance mutuelle.

Au sujet de l’opposition, nous savons que pendant près d’une décennie elle a accepté de faire acte d’héroïsme en jouant son rôle. Ceci fut pour le bonheur des Nigériens qui savent qu’il y a là un contre poids aux tenants du pouvoir. Seulement, la dynamique s’arrête net. Comme par hasard, elle choisit le moment le plus crucial (rébellion armée, élections présidentielles, durcissement du régime etc ..) pour faire volte face. Que penser ?
L’esprit simple dira que l’expérience a assagi nos politiques. Ils comprennent plus que jamais que la réalité est du côté du palais. La seule façon d’y accéder est d’être dans le système. Ils décident donc d’arrêter d’être les dindons de la farce. Il faut intégrer le système pour le canaliser de l’intérieur et dans l’intérêt de la nation. Quoi de plus respectable comme démarche ?

Au sujet du PR, nous savons tous que Tandja a dirigé pendant dix ans un pays qui revient de loin. Aujourd’hui que celui-ci fait l’objet de convoitise et voit arriver une rivière de devises, il est humain de songer à l’utilisation de celles ci pour réaliser son rêve pour ce pays. Entre nous, c’est bien louable. Pour y parvenir, il fait le ménage au niveau du terrain politique. Au dernier moment, des regroupements de citoyens adroitement encadrés par l’administration territoriale et fort médiatisés pleureront à chaudes larmes pour supplier le père de la nation de continuer son œuvre dans l’intérêt de tous.
Il acceptera alors la mort dans l’âme d’accéder au souhait populaire et sauver la nation du danger qui la guette. Quoi de plus louable ? La mort dans l’âme, car il aura violé la loi fondamentale si chère à ses principes et aura profané son serment d’homme de parole.
Mieux, il demandera à l’assemblée nationale de réviser la constitution. Naturellement, elle refuse de marcher et là il demande l’arbitrage du peuple par referendum. Tout celui qui s’insurgera contre cette logique peut être accusé d’intelligence avec la rébellion armée. La suite est bien prévisible.
En attendant, ce ne sont que des mauvaises langues. Attendons de voir la suite des événements et croisons les doigts pour la survie de la démocratie dans notre pays.

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1 commentaire:

WORLD BUSSNESS OPORTUNITY a dit…

vos idees son plus reelles mais il faut aussi souligne le facteur de radiation k souffrent toute la population du nord du pays et le manque de structure sanitaire pour ces populations.