dimanche 20 juillet 2008

Sécurité et développement dans la région du Sahel : la réunion des chefs d'Etats africains à Bamako aura lieu fin août

Mekioussa Chekir-latribune-online-20-07-08

Initialement prévue pour le début du mois en cours, la réunion des chefs d’Etat africains que doit abriter la capitale malienne, Bamako, aura finalement lieu fin août. C’est ce qu’a rapporté, vendredi dernier, l’AFP, citant une source proche du ministère malien de la Défense. Cette rencontre, rappelons-le, devrait permettre aux pays participants de se pencher sur les problèmes de sécurité et de développement dans la bande sahélo-saharienne. Les invitations aux concernés par ce conclave régional ont été lancées mais le nombre exact de chefs d’Etat attendus n’a pas encore été précisé en raison de « réglages de dernière minute toujours en cours », a ajouté la même source à l’agence française. Principaux pays intéressés par l’initiative du président malien, Amadou Toumani Touré : l’Algérie, le Mali, le Niger, le Tchad, le Burkina Faso, la Mauritanie et la Libye. Autant de pays qui partagent, en raison du lien des frontières qui les unit, une multitude de problèmes aussi inextricables les uns que les autres.

Le trafic de drogue, le terrorisme, la contrebande de divers produits, le banditisme, l’immigration clandestine, les mouvements de rébellion, la pauvreté… des fléaux qui ne cessent de s’amplifier en l’absence de solutions efficientes et durables et qui s’inscriraient dans le cadre d’une approche globale et concertée entre les différents acteurs de la région sahélo-saharienne. D’où la prise de conscience quant à la nécessité de prendre les taureaux par les cornes en impliquant tous les pays qui constituent les foyers de ces maux. « Cette rencontre doit permettre de développer une approche commune des problèmes qui affectent la bande sahélienne en vue de proposer des actions concrètes », avait déclaré, il y quelques semaines, Saïd Djinnit, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest (Unowa) lors d’un point de presse organisé à l’issue d’une réunion à Dakar avec les chefs des missions de paix de l’ONU en Afrique de l’Ouest. L’annonce de la nouvelle échéance de cette rencontre intervient, faut-il le noter, justement au moment où le nord du Mali renoue avec les affrontements entre les rebelles touareg et les forces militaires du pays. Une situation qui est enregistrée au moment aussi où se déroule à Alger un nouveau round de pourparlers entre ces rebelles et des émissaires du gouvernement malien pour le retour de la paix dans le nord du Mali. Reste à savoir si ce nouvel épisode d’affrontements n’est pas de nature à compromettre le rendez-vous de Bamako et quels auront été, à cette date, les résultats du processus de négociations initié grâce à la médiation algérienne. En tout état de cause, les pays du pourtour sahélo-saharien sont appelés à discuter pour tenter de trouver des démarches communes à ces préoccupations partagées. Le terrorisme qui est venu se greffer sur les fléaux existants depuis des décennies n’a fait que compliquer la situation.

Le redéploiement de l’ex-GSPC en une branche d’Al Qaïda au Maghreb expose toutes ces régions à une fragilisation plus certaine et à des menaces de déstabilisation. L’épisode du rapt des deux touristes autrichiens (non encore libérés depuis le 24 décembre 2007) l’avait bien démontré.

A rappeler, enfin, que la première annonce de cette rencontre pour début juillet avait suscité l’intérêt de l’Organisation des Nations unies qui avaient émis le souhait d’y prendre part. Ce qui n’était pas du goût de tous les pays concernés, dont l’Algérie qui s’était exprimée sur cette question par la voix d’une source diplomatique, ayant préféré garder l’anonymat, à l’un de nos confrères.

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