mardi 16 avril 2013


Libye: le silence des martyrs

Aurélie Moreau , envoyée spéciale en Libye
Mis en ligne le 16/04/2013
Les civils bombardés par l'Otan sont toujours en attente d'une réponse. Des bombes GBU-12 à guidage laser ont ôté la vie de simples citoyens. Selon diverses coupures de presse, les F-16 belges en étaient d'ailleurs équipés.
Des maisons balayées par le souffle des déflagrations, ne restent que des murs de béton chancelants et des rideaux en charpie. Des décombres, ne subsistent que des souvenirs : un cartable abandonné, un soulier troué, des dessins et des bulletins scolaires. Ils sont pères de famille et évoquent avec pudeur la douleur de survivre à leurs proches, morts sous les bombardements de l’Otan. Ils sont des dommages collatéraux.
Tripoli
Le 19 juin, il est 1 heure du matin, Salem al-Gharari regarde la télévision. Il habite une maison cossue de la banlieue de Tripoli, à Souk al-Juma. Depuis deux semaines, dans ce quartier marchand de la capitale, des dissidents manifestent timidement leur soutien aux révolutionnaires : ils lancent des pigeons aux couleurs du drapeau rebelle et attachent des ballons à la queue des chats (très vite abattus par les militaires). Les insurgés approchent mais la banlieue demeure fermement sous le contrôle des forces kadhafistes, alors - en attendant - Salem al-Gharari s’assoupit.
Il est 1h45 lorsqu’il est réveillé dans une maison enfumée. Le plafond effondré l’empêche de se redresser et il saigne, abondamment. "Il n’y avait plus d’électricité. On cherchait un moyen de sortir mais je ne voyais rien. J’étais devenu sourd. Ce sont les voisins qui ont frayé un chemin jusqu’à moi. Dès que je suis sorti, la maison est tombée. J’ai dû soigner ma famille en Tunisie à mes frais. Aujourd’hui, je loue une maison insalubre pour 350 dinars par mois. Mais avant tout, je veux comprendre pourquoi. J’ai droit à une réponse ! J’ai perdu ma femme, mon fils, ma sœur, son mari et leurs deux enfants."
Immobile face aux ruines, il soupçonne l’Otan de s’être trompée de cible. Les chambres de la résidence voisine trahissent en effet tant la présence des services de renseignement de l’armée que leur fuite précipitée : des tables et des chaises renversées jonchent le sol au milieu d’équipements militaires. Des centaines de dossiers inquiétants témoignent des pratiques douteuses de l’ancien régime (1). Ils relatent les moindres faits et gestes des civils libyens : les endroits exacts qu’ils fréquentaient, le nom des membres de leur famille, leur activité, leurs loisirs, leur emploi du temps. D’autres chambres ont quant à elles été réaménagées en cellules d’enfermement discrètes où les portes de prison et les barreaux remplacent les vitres et les portes en bois traditionnelles.
En Libye, huit bombardements connus causèrent la mort de civils. Seul le cas de M. al-Gharari pressa l’Otan à reconnaître "une faute" en raison d’"une erreur de système dans la bombe à guidance laser" .
Majer
D’après les Libyens, Majer a la particularité de cultiver les meilleures dattes du pays, mais le 8 août 2011, cette petite ville située à 160 kilomètres à l’est de Tripoli est également devenue le théâtre d’une nuit meurtrière. En périphérie de la localité, à l’abri du vacarme urbain, Ali Hamid Gafez héberge des familles déplacées originaires de Benghazi et de Naïma. C’est le septième jour du ramadan, il est 22h10 et tous les occupants du pavillon rompent le jeûne.
"C’est alors que j’entends un avion, puis un sifflement, et je ressens le souffle de l’explosion, puis un gros boum. Il y avait de la poussière partout. J’avais des pierres sur moi. J’ai cherché mes enfants. Je n’entendais plus rien. Je marchais sur des corps et je hurlais. J’ai d’abord trouvé mon fils, Mohamed. Quand je suis sorti, j’ai trouvé ma femme, le bassin sectionné par le toit qui était tombé dans la cour. J’ai pris le maximum de personnes dans la voiture et j’ai conduit jusqu’à l’hôpital , relate Ali Hamid, impassible. Ceux qui étaient dans la pièce à côté, en haut, sont tous morts. On a retrouvé ce qui restait de leur corps dans le jardin du voisin. La dernière victime, un enfant de 3 ans, a été retrouvé seulement quatre jours plus tard à cause de l’odeur. Il était dans cet arbre, là", désigne-t-il.
A 50 mètres, à quelques minutes d’intervalle, Mohamed Al-Jahroud entend un nouveau bruit assourdissant. "J’étais dans ma deuxième maison en train de faire mes affaires. J’ai tout de suite compris que l’Otan nous bombardait à nouveau. Par la fenêtre, j’ai vu que ma première maison était sous les gravats. Ma fille de 8 mois y dormait. J’étais avec ma femme et j’ai hurlé pour lui dire de sortir." Trop tard Une troisième bombe s’abat sur Mohamed Jahroud. Elle ôte la vie à de nombreux voisins et des gamins de l’équipe de foot qui avaient accouru vers la résidence après la seconde explosion. Ils tentaient d’extraire d’éventuels survivants. Sur le palier, Mohamed est assommé et bascule dans un coma profond. Son épouse, sa mère, sa fille et sa sœur périssent, ensevelies. A 2 heures du matin, l’Otan bombarde une dernière fois le hameau : une ferme heureusement inhabitée, située à une centaine de mètres des trois habitations.
Au cours de cette nuit, trente-quatre personnes perdent la vie, trente sont grièvement blessées. Selon l’Otan - qui a d’abord contesté l’existence de pertes civiles -, il s’agissait d’une base abritant des forces pro-kadhafistes. Toutefois, les clichés satellites pris avant les bombardements ne témoignent d’aucune activité militaire. Seul un t-shirt kaki de camouflage - très répandu chez les jeunes durant la révolution - a été retrouvé par l’ONG Human Rights Watch.
Erigées à la mémoire des martyrs de Majer, en véritable musée mortuaire, les ruines abritent désormais de sinistres simulacres : des vélos, des t-shirts d’enfants ensanglantés, des photos de cadavres méconnaissables. Ils sont à présent une dizaine à s’attrouper, pointant du doigt ces anonymes immortalisés dans un sommeil éternel. Chacun d’entre eux évoque ses martyrs : un frère farceur et malicieux, une fille intelligente très douée en mathématique, un grand-père grincheux.
Ali Hamid, toujours impassible, déplie une couverture jaunie par le temps. Elle contient des débris dont l’aileron d’une bombe à précision laser GBU-12 de 270 kilos. Cette bombe à la particularité d’être équipée d’un système infrarouge qui signale la présence de personnes au sol. "Or, si le pilote n’était pas en mesure de déterminer si ces personnes étaient des militaires, il aurait dû - en vertu du droit humanitaire international - annuler immédiatement le raid", signale l’ONG Human Rights Watch dans un rapport accablant (1).
Selon le "New York Times", huit pays ont bombardé la Libye : la Belgique, le Canada, le Danemark, la France, l’Italie, la Norvège, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Actuellement en service dans les forces armées américaine, canadienne, colombienne et les différentes forces aériennes de l’Otan, le GBU-12 était également utilisé par les F-16 belges envoyés en Libye, selon diverses coupures de presse. Sollicités à plusieurs reprises, ni l’Otan ni les responsables de l’opération belge en Libye n’ont souhaité confirmer cette information (2).
L’Otan n’a par ailleurs jamais divulgué la nationalité des pilotes responsables. Cette information permettrait pourtant aux victimes d’intenter un recours envers les Etats devant la Cour internationale de justice. Cette procédure aurait probablement plus de chance d’aboutir que si les victimes assignaient l’Otan, qui demeure une alliance plutôt qu’une organisation à la personnalité juridique parfaite et achevée.
(1) Tous les documents spécifiéssont disponibles sur le site Internetde l’enquête : www.objectif-kadhafi.be
(2) Suite à nos sollicitations, l’Otannous renvoie vers un communiqué publiéle 23 janvier 2012, le premier du genre,également disponible sur Internet.

Sur le même sujet:


Niger : levée de boucliers des populations de Niamey face à la prolifération des stations d'essence (SYNTHESE)

( Xinhua )

16.04.2013 à 08h25

Par la faveur de la mise en vente de la production nationale d'hydrocarbures à la pompe depuis le 1er janvier 2012, avec pour conséquences la baisse du prix du litre et une montée fulgurante de l'activité, l'on assiste depuis un certain temps à la prolifération des stations d'essence dans les grandes villes du pays, particulièrement à Niamey.

En effet, à Niamey, ces stations poussent comme des champignons, de manière anarchique et dangereuse pour la santé des citoyens, notamment dans les zones résidentielles très concentrées.

Selon les statistiques officielles, le Niger compte actuellement 497 stations d'essence ouvertes, dont 117 nouvelles pour le cas spécifique de Niamey, avec un taux de progression de 25%.

Ce phénomène croissant participe certes de la dynamique d'une activité commerciale portée par l'entrée du pays dans le cercle des producteurs de pétrole, mais n'est pas sans effrayer les populations qui se sentent de plus en plus en insécurité. Cette situation suscite colère et inquiétude notamment chez les populations riveraines.

Pour l'acteur de la société civile nigérienne, M. Nassirou Seydou, président de l'association "la Voix des sans voix", "cette installation anarchique des stations d'essence à travers la ville de Niamey est inacceptable".

Selon Nassirou Seydou, "ces citoyens privilégiés achètent le plus souvent des maisons mitoyennes à des chambres à coucher des pauvres, en plein centre ville, qu'ils cassent pour transformer en station d'essence".

Il appelle l'Etat à réglementer le secteur, car il a "l'obligation d'assurer la sécurité des citoyens".

Quant à M. Issaka Hassane, directeur d'école, il propose tout simplement que ces stations d'essence soient construites hors des zones de danger. "Même quand on est pauvre, on a droit à la vie", affirme-t-il.

Cette situation était à la base de l'interpellation, pendant le week-end, devant l'Assemblée nationale, des ministres en charge de l'Intérieur et de la Sécurité publique, M. Abdou Labo, du Pétrole, Foumakoye Gado et du Commerce, M. Saley Seydou, sur le respect de la réglementation en vigueur ainsi des dispositions à prendre pour rationaliser cette activité, notamment dans les grandes agglomérations.

En effet, selon les députés nationaux, "l'une des principales causes d'inquiétude, et non des moindres, est la concentration relativement élevée des stations d'essence dans une même rue ; ce qui fait de Niamey un brasier potentiel, voire une bombe à retardement qui ne dit pas son nom".

"De toute évidence, au-delà des risques d'incendie, d'explosion ou de pollution d'air et des sols qu'elle génère, la forte concentration spatiale des stations-service, expose malheureusement les populations urbaines à des risques sanitaires chroniques liés à la pollution de l'air et aux flux des carburants", ont-ils fait savoir.

De même, pour les élus du peuple, "il est déplorable de voir des stations d'essence collées à des maisons d'habitation, ou situées dans le voisinage d'établissements d'enseignement et de bâtiments administratifs. Cela constitue un réel danger pour les enfants car l'on peut aisément imaginer la peur panique de ces enfants, voire les drames éventuels, suite à l'explosion d'une station située en face de leur école".

Le ministre en charge du pétrole, M. Foumakoye Gado, a assuré que la réglementation actuellement en vigueur, "est appliquée à la lettre" et que des dispositions complémentaires ont été prises pour rationaliser l'activité en matière d'ouverture et de gestion des stations d'essence.

Du reste, a-t-il ajouté, "la levée de boucliers des populations vient de la méconnaissance des textes de loi insuffisamment vulgarisés et diffusés par l'administration".

Toutefois, a-t-il reconnu, "cette activité connaît actuellement une montée fulgurante et un engouement" pour, entre autres raisons, la libéralisation aujourd'hui de cette activité qui était jadis exclusivement une affaire des groupements des professionnels pétroliers.

Ainsi, sous réserve d'une autorisation délivrée par le ministère de l'Energie et du Pétrole après approbation de la Commission nationale, possibilité est donnée aux nigériens d'entreprendre cette activité économique dont les retombées sont nombreuses notamment la création de beaucoup d'emplois.

En outre, devait ajouter le ministre Foumakoye, "la ville de Niamey s'agrandit et le parc automobile s'agrandit aussi. Pour une population d'environ deux millions d'habitants, la moyenne du nombre de stations est de 200000/200 ou 900000/200, soit environ 1 station pour 1000 véhicules ou en référence au nombre d'habitant un ratio de 01 station pour 6000 habitants".

"Avant le démarrage des activités de raffinage, nous importions les produits raffinés, aujourd'hui, nous avons la disponibilité du produit d'où la facilité relative de l'avoir sans trop de difficulté et de le commercialiser à travers tous les artifices existants", a-t-il conclu.
ETATS-UNIS - 
Article publié le : mardi 16 avril 2013 à 13:09 - Dernière modification le : mardi 16 avril 2013 à 13:34

Attentats au marathon de Boston : beaucoup de questions et peu de réponses

Coureurs comme spectateurs ont appelé leurs proches pour les rassurer. Le réseau téléphonique, saturé, a connu de nombreuses défaillances.
Coureurs comme spectateurs ont appelé leurs proches pour les rassurer. Le réseau téléphonique, saturé, a connu de nombreuses défaillances.
REUTERS/Daily Free Press/Kenshin Okubo

Par RFI
A Boston, tous les services de sécurité demeurent en alerte après l’explosion de deux bombes à l’arrivée du marathon, le deuxième plus important des Etats-Unis. Le bilan est lourd : au moins trois morts, dont un garçon de huit ans et une centaine de blessés. Certains ont dû être amputés de leurs jambes, et plusieurs se trouvent actuellement dans un état sérieux. La police, elle, communique peu sur les premiers éléments de l'enquête.

Avec notre envoyé spécial à BostonKarim Lebhour

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« Je venais de finir la course quand c’est arrivé et j’étais dans un bus en attendant qu’on me ramène au départ », témoigne Elodie Burlet, une participante française au marathon. « Je n’ai rien ressenti sur le coup, mais on a entendu tout de suite les nouvelles de deux explosions. On ne savait pas si c’était une bombe ou un accident. Nous sommes restés à l’arrêt quelques minutes puis le bus est reparti. Pendant le trajet, nous avons entendu les nouvelles et nous avons compris à quel point c’était sérieux. »
Avec les participants au marathon, c'est toute une ville qui est sous le choc. Cette partie du centre-ville où se trouve Copley Square et l’arrivée du marathon est complètement bouclée depuis l'attaque.
La présence policière y est évidemment impressionnante : le FBI est en train de mener son enquête tandis que la police scientifique examine ce qui reste de ces explosifs. Beaucoup de journalistes sont également présents, pour décrire ce qui pourrait être la première attaque terroriste sur le sol américain depuis le 11 septembre 2001.
Du côté des habitants de Boston, c’est l’incrédulité qui domine. Incrédulité d’avoir été frappés par un attentat dans une ville d’étudiants, dans une ville universitaire qui n’a pas l’habitude de faire la Une des journaux, et où surtout, la menace terroriste s’était beaucoup estompée depuis 12 ans. Les Américains s'attendaient plus à ce que New York ou Washington soit prise pour cible. C'est Boston qui a été frappée.
« Nous avons entendu deux bruits très forts, assourdissants », raconte une autre participante au marathon. « Un haut-parleur a sauté. On avait tous le sentiment que quelque chose d’important était en train de se passer. Puis ils ont appelé les services médicaux et ont évacué les blessés. Certaines blessures étaient très profondes : une femme a perdu sa jambe, elle saignait beaucoup. »
Le FBI muet
Le FBI, qui a été saisi de cette enquête à caractère criminel et potentiellement terroriste, ne donne que très peu d’informations.
Ce que l’on sait, c’est qu'un raid a été mené dans la banlieue de Boston, dans la ville de Revere, afin d'interroger au moins une personne, qui n’a pas été arrêtée. Les policiers n’ont fait aucun commentaire après l’intervention.
Darren McCollester/Getty Images/AFP
Ed Davis
 
Chef de département de la police de Boston
16/04/2013
 
 
Nous recommandons aux gens de rester chez eux.

On ne sait pas non plus quel a été le mode opératoire. Les médias américains évoquent des explosifs placés dans des sacs à dos, ou dans des poubelles derrière la foule, à l’arrivée du marathon, ce qui n’a pas été confirmé.
Aucune certitude non plus sur le nombre d’engins explosifs dissimulés dans la ville de Boston. On sait que deux ont explosé et qu’au moins deux autres non. Certains médias américains parlent de cinq engins explosifs qui n’auraient pas explosé. Mais là encore, les autorités américaines restent silencieuses.
Extrémistes américains ou islamistes
Deux pistes sont évoquées. La première conclut à du terrorisme intérieur, avec des activistes anti-gouvernementaux qui auraient voulu frapper Boston le jour du « Patriot's Day ». Des activistes extrémistes américains qui étaient très actifs ces derniers mois, en raison du débat sur les armes aux Etats-Unis.
La date du « Patriot’s Day » correspond d’ailleurs à plusieurs attaques sanglantes sur le territoire américain. Cette célébration des premières batailles pour l’indépendance, qui a lieu le troisième lundi du mois d’avril, est symbolique pour les opposants au fédéralisme. La tuerie du ranch de Waco, l’attentat d’Oklahoma City - comme la fusillade de Columbine - se sont notamment déroulés lors de la semaine du « Patriot’s day ».
Deuxième piste, évidemment : celle du terrorisme international. Deux explosions très rapprochées, des pics d’acier retrouvés dans ces explosifs, une signature possible d’al-Qaïda. Mais pour l’instant, les autorités américaines ignorent totalement qui est derrière ces attentats de Boston.

Une femme encourage les athlètes au marathon de Boston, peu de temps avant les explosions.
Reuters/Dominick Reuter


Mali: le chef de la force africaine, Pierre Buyoya, en visite à Kidal

"Nous sommes à Kidal pour une visite de travail. Nous allons discuter de sécurité" et "de l'avenir avec les forces africaines et françaises sur le terrain", a déclaré à la presse M. Buyoya, dont c'est la première visite à Kidal
« Nous sommes à Kidal pour une visite de travail. Nous allons discuter de sécurité » et « de l’avenir avec les forces africaines et françaises sur le terrain », a déclaré à la presse M. Buyoya, dont c’est la première visite à Kidal

Le chef de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma, force africaine), Pierre Buyoya, est arrivé mardi à Kidal (nord-est du Mali), pour « discuter de la sécurité » dans cette région où sont retranchés des combattants jihadistes, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Nous sommes à Kidal pour une visite de travail. Nous allons discuter de sécurité » et « de l’avenir avec les forces africaines et françaises sur le terrain », a déclaré à la presse M. Buyoya, dont c’est la première visite à Kidal.
De nombreux militaires tchadiens assuraient la sécurité de Pierre Buyoya, ancien président burundais. Quelque 2.000 Tchadiens font partie de la Misma, force panafricaine qui compte aujourd’hui plus de 6.000 hommes.
Le 12 avril, quatre soldats tchadiens ont été tués dans un attentat-suicide commis au grand marché de Kidal, dans le centre-ville.
Un projet de résolution déposé lundi par la France au Conseil de sécurité de l’ONU prévoit de la remplacer à partir du 1er juillet par une Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) qui comprendra environ 11.200 soldats.
Située à 1.500 km au nord-est de Bamako, Kidal abrite des bases des armées française et tchadienne qui en assurent la sécurité, la ville étant « gérée » par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) qui s’est opposé à la présence de l’armée malienne dans cette zone.

Kidal est la capitale de la région du même nom, berceau des Touareg abritant le massif des Ifoghas où se sont retranchés des combattants islamistes armés que les soldats français et tchadiens ont traqués pendant plusieurs semaines.

Avant celui du 12 avril, la ville avait déjà été le théâtre de deux attentats-suicides, les 21 et 26 février.
Le premier avait visé des militaires français, tuant le kamikaze au volant de sa voiture piégée, le second avait pris pour cible un point de contrôle tenu par le MNLA dont sept membres avaient été tués, selon ce mouvement.

Mali : à Kidal, tout reste à faire



Mali : à Kidal, tout reste à faire

ansar eddine(340) - MNLA(319) - Kidal(102) - MIA(12)


16/04/2013 à 15h:20 Par Rémi Carayol


Des hommes du MNLA, le 4 février à Kidal. © Reuters

Libérée le 28 janvier, Kidal, la ville du grand Nord, est contrôlée par les rebelles touaregs, bien décidés à ne pas laisser l'armée malienne approcher... Voilà qui promet !

Il manque de tout à Kidal. Du courant, des vivres, des médecins, des enseignants... Tous ou presque ont fui l'année dernière, comme une partie des habitants, quand les combattants salafistes d'Ansar Eddine, le groupe d'Iyad Ag Ghali, ont bouté l'armée malienne hors de la ville. Mais ses occupants, des Touaregs pour la plupart, semblent s'en accommoder. « Ça va, nous sommes habitués aux pénuries », dit l'un d'eux joint par téléphone. Depuis un mois et demi, le réseau fonctionne à nouveau.

Ce n'est pas la première fois que la place forte des Ifoghas, la plus puissante des tribus touarègues, est coupée du monde. Cité interdite aux étrangers pendant plusieurs décennies, lorsqu'elle abritait un bagne militaire, Kidal a toujours été un cas à part. Une épine dans le pied du Mali, où ont été conçues toutes les rébellions touarègues de ces cinquante dernières années. Aujourd'hui encore, elle fait figure d'exception : alors que la ville a été libérée du joug d'Ansar Eddine le 28 janvier, l'armée malienne n'y a toujours pas mis les pieds. Elle y compte bien quelques soldats, mais ils ne servent qu'à guider les Français et les Tchadiens dans l'Adrar des Ifoghas. Ces derniers ne quittent quasiment pas leur base.


Des volontaires s'improvisent gendarmes et guettent les éventuelles incursions jihadistes, d'autres se prennent pour des instituteurs.

Sans administration, les habitants s'organisent. Des volontaires s'improvisent gendarmes et guettent les éventuelles incursions jihadistes, d'autres se prennent pour des instituteurs. Le 26 mars, un coordinateur (une sorte de maire provisoire) a été nommé par les notables, avec l'assentiment des deux groupes armés qui ont pris le relais d'Ansar Eddine : le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, laïc) et le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA, islamiste modéré). L'heureux élu est Mohamed Ali Ag Albassaty, un fonctionnaire qui dit n'appartenir à aucun de ces groupes. « Contrairement à ce qui a été indiqué, je ne suis pas un gouverneur », tient-il à préciser. Il n'est même pas l'homme fort de Kidal. L'autorité morale, c'est toujours l'aménokal, le vieil Intalla Ag Attaher, qui l'exerce, même s'il doit composer avec les groupes armés.

Répressions

De quoi sera fait l'avenir ? se demandent les habitants de Kidal. Bientôt, les Français, qu'ils considèrent comme leurs protecteurs, partiront. Qui les remplacera ? Dans la ville, on ne veut pas entendre parler des Maliens. « Ils vont vouloir se venger », croit savoir un habitant. « Les notables n'ont pas oublié les répressions qui ont suivi les précédentes rébellions. Ils ne veulent pas voir un seul militaire noir [originaires du Sud, NDLR] dans leur ville », indique à Paris un bon connaisseur de la région.

>> Lire aussi : la Misma, faible force

Le MNLA et le MIA, qui travaillent désormais main dans la main, le clament haut et fort : « Nous sommes prêts à nous battre. » À Bamako, le ton est tout aussi virulent... Officiellement, si l'armée n'est pas à Kidal, c'est par manque de moyens. Mais l'état-major malien n'est pas pressé d'y envoyer ses rares soldats en mesure de se battre alors que les rives du fleuve Niger ne sont toujours pas pacifiées. « Pour l'instant, ce n'est pas prévu », confirme un colonel. Mais des officiers, à commencer par les Bérets rouges tout juste reconstitués, ne cachent plus leur volonté d'en découdre avec ceux qui, bien plus que les jihadistes, sont perçus comme les « vrais ennemis » du Mali : les indépendantistes touaregs. « Tombouctou, Gao et Ménaka ont été libérés. Il ne reste plus que Kidal », s'irrite l'un d'eux. « Si on ne monte pas, c'est parce que la France ne veut pas », ajoute une source sécuritaire malienne. À court terme, le MNLA est considéré par Paris comme un allié dans la traque aux jihadistes. À plus long terme, dans la perspective d'une réconciliation nationale, il est perçu comme « un interlocuteur inévitable », selon les termes d'un diplomate.

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Niger : le chiite qui fait chut !



Niger : le chiite qui fait chut !

Areva(148) - uranium(115) - Mahmoud Ahmadinejad(109) - l'oeil de glez(32)


16/04/2013 à 11h:47 Par Jeune Afrique


L'oeil de Glez. © Glez

Après le Bénin, et avant le Ghana, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad est au Niger. Pour parler d’uranium ? Chut…

Les autorités iraniennes évoquent des « opportunités profitables pour les deux peuples », aussi bien dans les domaines « du commerce, de la culture que de la santé ». Et certainement dans celui de l’énergie. L’Iran
continue de revendiquer le droit d’enrichir l’uranium à sa guise. Quant au Niger, justement quatrième producteur mondial du métal radioactif, il pourrait miser sur la diversification de ses clients, en faisant monter
les enchères vis-à-vis d’Areva. Et, comme par hasard, la filière d’exportation de l’uranium nigérien passe par les ports de ce même Bénin que le président iranien vient de visiter… Ahmadinejad entend également aborder la question de l’expansion du chiisme au Niger.



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Mission de maintien de la paix au Mali

La France soumet sa feuille de route au Conseil de sécurité

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le 16.04.13 | 10h00 Réagissez
 
 Le Mali disposera d’une unité de  5000 Casques bleus  de l’ONU pour le maintien de la paix.
| © D. R.
Le Mali disposera d’une unité de  5000 Casques...

Si la procédure évolue comme prévu, la résolution pourrait être votée avant la fin du mois.

Conformément à son plan de retrait d’un contingent de ses troupes au Mali, tel qu’annoncé par le président Hollande, la France a proposé, hier, à ses partenaires du Conseil de sécurité de l’ONU d’adopter une résolution autorisant le déploiement au Mali d’une Mission de maintien de la paix le 1er juillet prochain si les conditions de sécurité le permettent.
Selon ce projet de résolution, dont l’AFP a diffusé quelques extraits, la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) devrait comprendre au «maximum» 11 200 soldats, «dont des bataillons de réserve capables de se déployer rapidement», et 1440 policiers. Elle prendra, à cette date, le relais de la Misma (force panafricaine) «pour une période initiale de douze mois».
La France n’a pas pour autant l’intention d’abandonner les sables mouvants du Mali et laisser la Misma en découdre seule avec les djihadistes. Le projet souligne en effet que «les troupes françaises (...) à intervenir en soutien à des éléments de la Mission en cas de danger grave et imminent les menaçant et à la demande du secrétaire général».
Mais pour cela, la force française devrait obtenir un feu vert du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Précisément, le gouvernement français a indiqué qu’il allait maintenir au Mali de manière permanente une «force d’appui» d’un millier de soldats français chargée de lutter contre les groupes islamistes armés. En appui, l’armée française pourrait aussi compter sur ses bases arrière dans la région, notamment au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou au Tchad.
Mais on n’en est pas encore là. Le projet de résolution française fixe certains critères, liés à la sécurité dans la zone d’opération des Casques bleus, pour autoriser le déploiement effectif de la Mission. Il s’agit notamment de «la fin des principales opérations de combat par les forces armées internationales» ainsi qu’«une nette réduction de la capacité des forces terroristes de constituer une menace importante». Et c’est au Conseil de sécurité qu’échoit le rôle de déterminer si ces conditions sont remplies. Dans le cas contraire, le calendrier de déploiement devant être adopté à la fin du mois devra subir une révision, d’après un diplomate cité par l’AFP.
Un contingent français aux aguets
Aussi, est-il souligné que la mission de l’ONU n’aura pas pour mission la lutte antiterroriste, mais de contribuer à «stabiliser les centres urbains, particulièrement dans le nord du Mali et empêcher un retour d’éléments armés dans ces zones». Les Casques bleus de la Minusma seront pris autant que possible sur les effectifs de la Misma, qui compte aujourd’hui plus de 6000 hommes, appuyés par quelque 2000 Tchadiens. Les forces françaises, entrées en action en janvier dernier contre les islamistes armés qui contrôlaient le nord du Mali, se comptent à un peu moins de 4000 hommes.
Cet effectif devrait passer à moins de 2000 dans le courant de l’été puis à un millier à la fin de l’année.
Les Casques bleus devront également aider les autorités maliennes à instaurer «un dialogue politique national» et à organiser des élections présidentielle et législatives «libres, équitables et transparentes», protéger les civils et «enquêter sur toute violation des droits de l’homme».
Cette feuille de route a toutes les chances d’être adoptée telle quelle puisque des diplomates ont confié à l’AFP que le texte a été «négocié» entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie, Chine) avant d’être proposé aux autres membres du Conseil.Dès lors que les cinq puissants ont donné leur onction, les experts des quinze pays membres du Conseil de sécurité, qui examineront le projet aujourd’hui, ne devraient pas bloquer la mouture, sinon par quelques retouches techniques. Le projet devrait faire l’objet d’une réunion entre ambassadeurs des quinze, avec pour objectif une adoption à la fin du mois. Seul bémol à la volonté française de plier l’affaire avant fin avril : les Etats-Unis doivent patienter le temps que le Congrès donne son feu vert.

 
AFP, Hassan Moali

Sur Malijet:Commentaire d'un nazi malien"maiga il ya 13 heures 27 minutes


Sur Malijet:Commentaire d'un nazi malien"maiga il ya 13 heures 27 minutes
je demande aux noirs du mali de tuer tout ce qui est touareg car ce mot est le maleur du mali,tuez les tous sans exeption et notre aura la paix et l'unite souhaitee, d'ag ibkawan a bajan et bilal a iyad sont ils sont les memes donc tuer les si vous voulez que le noir aura la paix dans sons pays!!!"
http://www.malijet.com/actualte_dans_les_regions_du_mali/rebellion_au_nord_du_mali/69459-mali-un-mouvement-pour-court-circuiter-le-mnla.html
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Nord-Mali : Des femmes manifestent à Kidal pour refuser de rester sous la tutelle malienne


Nord-Mali : Des femmes manifestent à Kidal pour refuser de rester sous la tutelle malienne  30/03/2013

Nord-Mali : Des femmes manifestent à Kidal pour refuser de rester sous la tutelle malienne
Des femmes de la ville de Kidal, ville du nord Mali, ont manifesté samedi matin pour dire leur refus de rester sous tutelle de l’autorité centrale malienne. Ces femmes déclarent qu’il est impossible de revenir dans un pays « dont les soldats les ont égorgées », selon leur expression. 

L’une de ces femmes a mis en garde contre ce qu’elle a qualifié d’infiltrés venant d’Algérie, ajoutant que tous les problèmes de l’Azawad comme AQMI ‘Algaeda au Maghreb Islmique), le MUJAO et Ansar Eddine, viennent de là. 

Des habitants d’autres localités du nord Mali avaient manifesté, jeudi et vendredi, pour dire leur refus du retour à l’autorité malienne. Le fait remarquable dans ces manifestations c’est la présence en grand nombre de femmes et d’enfants brandissant les drapeaux du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). 

Ces manifestations arrivent au moment où les chefs des tribus de l’Azawad se réunissent pour tenter de trouver la meilleure manière de gérer les affaires de la province, travailler avec le MNLA et mettre en place une administration provinciale capable d’établir des rapports avec elle.

lundi 15 avril 2013


Mali : où sont passés les jihadistes ?

Mali92eRI5.JPGLa France s'active auprès du Conseil de sécurité des Nations-Unies pour formuler le basculement de la MISMA en MINUSMA, la mission onusienne de maintien de la paix (11 200 hommes), pour définir les prérogatives de la force " antiterroriste " française d'un millier d'hommes qui restera à l'issue du retrait progressif des troupes. Elle incarnera une sorte de force de réaction rapide.
Après l'offensive éclair menée depuis le 11 janvier, le nettoyage forcené de l'Adrar des Ifoghas, les opérations se poursuivent au nord de Gao (photo AFP de soldats du 92e RI), sur la boucle du Niger et dans le nord-ouest désertique de la région de Taoudénit. Une question reste : que sont devenus les jihadistes ?

Des dizaines de jihadistes auraient fui le Mali dès le lancement de l'opération Serval. Ils auraient traversé le nord du Mali, puis le massif de l'Aïr dans le nord du Niger et le massif du Tibesti au nord du Tchad, avant de passer dans le sud libyen et même au Soudan et au Darfour pour certains.
Même phénomène à l'ouest où des combattants du MUJAO (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest) seraient retournés vers le Polisario et le Sahara occidental où ils sont en guerre avec le Maroc depuis les années 70 (lire la note sur la perméabilité entre AQMI, le Polisario et le Maroc). Des caches d'armes et des camps ont été trouvés par le passé.
Malgré le déploiement de l'armée algérienne au sud, on peut également estimer que des jihadistes ont pu s'infiltrer dans les 1 376 km de frontières désertiques.
Même Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l'ONU, a noté dans son rapport au Conseil de sécurité début avril que les gouvernements des pays voisins du Mali ont " soulevé de sérieuses inquiétudes quant au risque que les combats au Mali puissent avoir des retombées dans les pays voisins et contribuent à radicaliser les camps de réfugiés du Sahara occidental". " Une bombe à retardement ", pour le secrétaire général de l'ONU.
En fuite ou passés dans le camp touareg fréquentable
Au-delà d'un possible retour au Mali des jihadistes en fuite, on préfère rappeler que l'ennemi reste actif. Il est certes très affaibli avec des centaines d'hommes neutralisés par les armées française et tchadienne (ne les oublions pas ; ils ont lourdement payé en vies humaines leur engagement). Mais il survit dans le domaine du combat asymétrique, notamment par des attentats à Gao, Tombouctou et Kidal. C'est la menace principale au rétablissement de la paix et d'un processus de rétablissement politique au Mali.
On ajoutera que des combattants islamistes ont pu, devant l'offensive française, repasser in extremis dans le camp touareg " fréquentable ". C'est-à-dire le MNLA (mouvement national de libération de l'Azawad) ou le MIA (mouvement islamiste de l'Azawad), un groupe dissident à Ansar Eddine, officiellement plus apte à la négociation qu'au combat. Le pouvoir de Bamako observe ces deux groupes avec une certaine méfiance (euphémisme).
Mali92eRI6.JPGEn tout cas, l'opération française Gustav, chargée la semaine passée de chasser les insurgés dans une vallée à cent kilomètres au nord de Gao (photo AFP, un homme du 126e RI de Brive), a permis de récupérer des tonnes de matériel et d'armement mais pas d'arrêter ou de neutraliser des combattants. Evanouis dans la nature probablement quelques jours avant l'offensive de 850 soldats français et 150 blindés... Le ratissage de la vallée d'Inaïs a ainsi permis la découverte de 18 tonnes de munitions, dont 700 obus, 51 roquettes, 16 bombes d’avion, 17 caisses de munitions et trois pick-ups. Peu d’armes légères sont à l'actif de l'opération : les jihadistes les ont probablement embarqués ou dissimulés.
Dans ces conditions, les retraits programmés français et tchadien (annoncé par le président Idriss Deby Itno dimanche) sont accueillis avec quelque craintes au Mali.