dimanche 3 février 2013

Hollande au Mali : le plus dur reste à faire



LE MONDE |
François Hollande a été accueilli par le président malien par interim, Dioncounda Traore, à son arrivée à Sévaré, samedi 2 février.
En s’envolant pour le Mali, pour une visite rendue possible par l’éviction des rebelles djihadistes des villes du nord du pays, François Hollande a sans doute songé à un cruel précédent. Le 1er mai 2003, sur le pont du porte-avions nucléaire Abraham-Lincoln, le président George Bush avait annoncé la fin des « opérations majeures » en Irak, six semaines après son invasion par les troupes américaines. Derrière le président, une banderole célébrait une « mission accomplie ». Vingt-trois jours plus tard, un décret de l’administrateur provisoire Paul Bremer entraînait la dissolution des forces armées et des services de sécurité irakiens. Une faute stratégique qui allait contribuer à plonger le pays dans un cauchemar dont il peine toujours à sortir, une décennie plus tard, et à épuiser les Etats-Unis.
Le 15 septembre 2011, après la chute de Tripoli, le président français, Nicolas Sarkozy, et le premier ministre britannique, David Cameron, s’étaient rendus à Benghazi, berceau de la rébellion contre Mouammar Kadhafi, que l’intervention franco-britannique avait sauvée du bain de sang quelques mois plus tôt. A l’époque, la Libye n’était pas sortie d’affaire. Elle ne l’est toujours pas.
Il faut s’en persuader : la mission française au Mali vient tout juste de commencer, et sur des bases rigoureusement contraires à ce qui était prévu. L’offensive des rebelles, début janvier, a contraint Paris à déployer ses soldats au sol, alors qu’il souhaitait initialement se limiter à aider une force africaine. Les opérations ont précédé un très théorique retour à l’ordre constitutionnel, dix mois après le coup d’Etat militaire du capitaine Amadou Sanogo, le 22 mars 2012. Normalisation politique qui aurait dû se conclure, au plus tard en avril, par une élection présidentielle.
La précipitation des événements est un terrible révélateur de l’état du Mali. A commencer par son armée, « groupement de fonctionnaires » vivant de trafics plus que de leur solde, selon le responsable malien Soumeylou Boubeye Maïga. Il faudra du temps avant que les troupes maliennes soient en état de défendre leur pays et de tenir tête à des rebelles qui se sont repliés sans combattre de Gao et de Tombouctou. Quant au retour à l’ordre constitutionnel, la reprise de contrôle des principales villes du Nord le rend possible sur la totalité du pays, mais les représailles imputées aux soldats maliens visant les collaborateurs présumés des djihadistes risquent de le compliquer politiquement.
D’autant que la résolution des Nations unies adoptée en décembre 2012 et qui prévoyait le déploiement de troupes africaines est catégorique sur le point à l’origine de la crise : les revendications autonomistes, sinon indépendantistes, des Touareg. Bamako est invité à mettre en place rapidement « un cadre de référence crédible »pour répondre « aux préoccupations de longue date des populations du Nord ». Les futures autorités maliennes y seront-elles prêtes ? Auront-elles un mandat en la matière ?
Par sa présence au Mali, le président français donne le coup d’envoi d’un processus incertain : la reconstruction d’un Etat. Les précédents comme l’Irak et la Libye en disent long sur l’ampleur de la tâche.
http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2013/02/02/hollande-au-mali-le-plus-dur-reste-a-faire_1826247_3232.html

Alain Juppé sur Itélé ce matin:" il faut que Bamako négocie tres vite avec les touareg du nord une forme d'autonomie pour une stabilité de la région"


Ishaq Wan Azawad a partagé le statut de Assan Ag Midal.
Alain Juppé sur Itélé ce matin:" il faut que Bamako négocie tres vite avec les touareg du nord une forme d'autonomie pour une stabilité de la région" et affirme ensuite que ce message a été transmis à l'ex-president Touré juste avant sa chute.

samedi 2 février 2013

Si Hollande n’est pas capable de proposer des relations mutuellement bénéfiques entre Bamako et l’Azawad, c’est qu’il est prêt vraiment, à accélérer sa chute dans les sondages IFOP.


Si Hollande n’est pas capable de proposer des relations mutuellement bénéfiques entre Bamako et l’Azawad, c’est qu’il est prêt vraiment, à accélérer sa chute dans les sondages IFOP.

Le choix n’est pas entre l’intégrité du territoire malien et la France. Il n’est pas entre plus d’intégrité et moins d’autonomie ou moins d’intégrité et plus d’autonomie car l’intégrité du Mali et l’autonomie de l’Azawad  vont désormais de pair avec la lutte contre le djihadisme. 

Certes, le djihadisme , dont on évoque,  peut être source d’honneur, de confiance en soi acquise face à un Mali laic.

Mais il peut être une grotte illusoire du Kidal où s’associent des rêves enfouis, des spoliations, des refoulements, des échauffements d’un peuple agressé et envahi par des problèmes sociaux, politiques , économiques, culturels et identitaires.

Qui mieux que ce terrorisme fanatique pourrait entraîner les touaregs, les arabes ou les sonrai dans une marginalisation socio-politique et économique ?  

Devant, cette situation comment les maliens peuvent-ils voir leur destin commun avec à la fois plus de réalisme et de raisonnement?

Qu’ils sachent et Hollande avec eux qu’il n’existe pas de destin obligatoire dans l’avenir des hommes, que seules leur détermination ou leur résistance éclairent le fil des événements.
Publié il y a par

Mossa AG Acharatmane sur l'Azawad Vs Mali

La France de Dunkerque à Tombouctou. Retour sur l’intervention française au Mali


La France de Dunkerque à Tombouctou.
Retour sur l’intervention française au Mali

Par Tamidit et Tango Habata

Il est croustillant de constater qu’après plus d’un demi siècle de décolonisation, le Mali célèbre dans la joie et l’allégresse le retour des troupes françaises sur son sol. La visite du Président français, que certains maliens, d’après les médias français, considèrent comme leur président, est censée prouver la totale réussite de l’opération « serval ». Au moins pour l’instant. L’histoire enseigne l’humilité et bien que la guerre soit aussi affaire de communication, la France aurait sans doute tort de crier « Victoire ! » trop vite.

I.                    Une situation humanitaire désastreuse

-         Rien n’est encore fait pour les populations dans les camps de réfugiés qui meurent littéralement de faim.
-         Des populations des villes à majorité maures et Touaregs (Kidal, Tessalit, Aghel hoc…) qui apeurées par le retour tant annoncé des troupes maliennes fuient les exactions (lynchage, arrestation et exécutions arbitraires, viols, kidnappings…)
-         Le chameau offert à M. Hollande à Tombouctou, dont il assure qu’il s’en servira comme moyen de transport « aussi souvent que possible », risque fort d’être entravé par les règlements de compte (mais de quels compte s’agit-il ? d’une épuration ethnique ?) perpétrés par l’armée malienne.

Un Diocounda Traoré hésitant qui, au sortir de l’avion français sur le tarmac de l’aéroport, cherche fébrilement du regard où il doit aller, face à un François Hollande déterminé à montrer que la France sait encore préserver ses intérêts, incarne-t-il vraiment un avenir pour le Mali ?

II.                 « Notre route est droite, mais la pente est forte » déclarait un ministre de l’actuelle opposition française

Nul doute que cette raffarinade peut devenir un adage applicable à la situation prévalant actuellement au Sahara. C’est sûr, les pentes de l’Adghagh des Ifighas, mais aussi du Mont Tamgak, de l’Assekrem, de l’Emi Koussi ou de l’Akakouss sont fortes et les islamistes sont bel et bien en train de les emprunter pour mener leur Djihad, comme en Afghanistan, du fond de grottes.
La guerre ne fait que commencer. Elle se jouera au couteau, au corps à corps sur les pentes arides de bastions quasi inexpugnables. C’est comme arracher une dent avec une pince à épiler : ce sera très long et très douloureux et même l’anesthésie médiatique ne pourra rien y changer. Galvaniser un peuple meurtrie par une visite éclaire ne suffira pas à apaiser cette rage de dent : l’islamisme sera difficile à éradiquer.
Les racines du mal sont d’ailleurs profondes et dépassent de beaucoup les limites de la région, sur fond de recolonisation pour se tailler la part du lion dans les matières premières.


III.               Baba Yaga aux pieds d’argiles

Les figures de style employées par les médias français pour faire croire qu’il existe un Etat malien, debout, digne qui appelle à l’aide une puissance amie car son armée a du mal à faire face à une force militaire supérieure laisse comme un goût de sang dans la bouche. Il n’y a pas d’Etat malien digne de ce nom et son armée se résume à des hordes de voyous qui suivaient hier religieusement un dénommé Amadou Aya Sanogo qui perpétrait des coups d’états à la petite semaine comme d’autres volaient la caisse de l’épicier du coin. Après avoir pratiqué le « replie tactique » face aux troupes indépendantistes touarègues, cette même armée s’en prend aujourd’hui aux civils, flagellant à coup de ceinturons des vieillards en pleine rue. Un instructeur de cette même armée disait à une jeune recrue « Après zéro, il y a toi ! ». Je vous renvoie, cher ami, le compliment. Le fait que ce groupe porte le nom d’ « armée » fait honte à la corporation. Sûre que la France, si elle veut s’assurer une victoire totale, ne pourra partir du Mali avant longtemps. Très longtemps. Très, très très longtemps. Un demi-siècle ? le temps d’une colonisation en somme.

A moins que, à moins que… Elle (la France bien sûre, pas le Mali) ne se décide à jouer la carte de stabilité en accordant aux indépendantistes du MNLA leur autonomie politique, juridique et militaire et la possibilité d’administrer eux-mêmes leurs terres.

Mister Hollande :profiter de votre tour de proprio pour dire aux maliens du sud qu'il faut qu'ils se mettent dans la tête une fois pour tous que les azawadiens n'accepterons jamais de revenir sous le joug colonialiste de Bamako



Mister Hollande :profiter de votre tour de proprio pour dire aux maliens du sud qu'il faut qu'ils se mettent dans la tête une fois pour tous que les azawadiens n'accepterons jamais de revenir sous le joug colonialiste de Bamako.Une solution portant sur l'auto-determination de l'Azawad est la seule issue que vous le vouliez ou pas.Les berbères et touaregs du Maghreb,du Sahel,des diasporas à travers le monde n'accepterons JAMAIS l'épuration ethnique à l'encontre des Touareg programmée par Bamako.Une solution definitive doit être trouvée sinon la revolution LEGITIME de l'AZAWAD continuera TOUJOURS avec le soutien de tous les Berbères et Touareg du monde.

@Touaregconnections

#FB"Le chameau donne a Hollande a tombouctou appartient a un commercant arabe qui a fuit les exactions laissant ses chameaux et son sel a abaradjou. C est donc un chameau vole#


Le chameau donne a Hollande a tombouctou appartient a un commercant arabe qui a fuit les exactions laissant ses chameaux et son sel a abaradjou. C est donc un chameau vole

Élections, dialogue avec les Touaregs, développement… Le Mali face à ses vieux démons


http://www.liberte-algerie.com/international/le-mali-face-a-ses-vieux-demons-elections-dialogue-avec-les-touaregs-developpement-193665

Par : Djamel Bouatta
“Une bonne partie de la mission Misma est accomplie, mais je ne sais pas si le plus dur est fait, parce qu'une chose est de reconquérir les territoires occupés et une autre chose est de réorganiser la vie”, avoue le président malien par intérim, Dioncounda Traoré.
Tandis que l’avancée des forces spéciales françaises se poursuit dans le Nord-Mali et qu’il est encore difficile de savoir où sont partis les djihadistes ayant fui devant la chasse et les chars français, le président malien par intérim a annoncé son intention d’organiser rapidement des élections. Depuis Addis-Abeba (Éthiopie), devant le 20e sommet de l’Union africaine, Dioncounda Traoré a même annoncé la date butoir du 31 juillet 2013 pour la tenue d’un scrutin “propre, transparent et crédible”. Selon la classe politique à Bamako, tout est fin prêt et le pays n’est plus que dans l’attente de sa stabilité, prévue, selon la France qui mène l’opération recouvrement du Nord-Mali, dans trois à quatre mois.
Ça, c’est en théorie. Au plan pratique, c’est une autre paire de manches, d’autant que le pays est sans institutions malgré le subterfuge de pouvoir intérimaire. Et puis, personne ne peut dire ce qui se passera dans le Nord débarrassé des djihadistes. “Une grande partie de la mission des forces maliennes et françaises visant à reconquérir le Nord-Mali, tombé sous le contrôle de groupes islamistes armés, a été accomplie, mais le plus dur reste peut-être à faire”, estime le président malien dans une interview à une radio française, promettant d’aller chercher les djihadistes “partout où ils iront”. Selon lui, la contre-offensive française devrait être bouclée d’ici un mois pour laisser place au processus de stabilisation et de sécurisation, lequel serait confié aux forces de la Cédéao. “Une bonne partie de la mission est accomplie, mais je ne sais pas si le plus dur est fait, parce qu'une chose est de reconquérir les territoires occupés et une autre chose est de réorganiser la vie et de faire en sorte que les gens qui ont vécu ensemble pendant des siècles réapprennent à vivre ensemble”, devait avouer Dioncounda Traoré qui s’est désolé que les donateurs internationaux pour la crise de son pays ne se soient pas bousculés devant la corbeille déposée à l’issue du sommet de l’UA. Alors qu’il est escompté à 900 millions de dollars, la conférence des donateurs n’a réuni que la moitié, à peine de quoi financer les 6 000 soldats de la Cédéao. Autre problème de taille : Bamako n’est pas chaud pour se réconcilier avec les Touaregs qui sont jugés responsables de la descente aux enfers du pays. L'initiative française à Kidal n'a pas été préparée en étroite collaboration avec l'armée malienne et ne suscite pas non plus d’enthousiasme débordant à Bamako où tout le monde se dit ne pas être dans une logique de négociations avec le MNLA, en tout cas pas avant la restauration de l'intégrité territoriale du Mali.
La semaine dernière, les députés ont voté à l'unanimité une feuille de route sur la transition démocratique qui se prononce contre des négociations avec le MNLA.
Il faudra pourtant trouver une solution politique. Paris a ainsi appelé Bamako à engager sans plus attendre “des discussions avec les représentants légitimes de la population du Nord”.
Problème récurent, la question touareg a rebondi à Kidal, qui s'étend jusqu'à la frontière algérienne, fief historique des “hommes bleus”. Le dispositif français devrait être renforcé par 500 soldats venus du Tchad et du Niger pour créer une force tampon susceptible d'éviter des affrontements entre les milices touaregs qui tiennent désormais la ville et les soldats de l'armée malienne. Face à ce nouveau péril, l’ONU pense à une force de maintien de la paix au Mali.
Le Conseil de sécurité devrait se saisir de la question dans quelques jours avec l'idée d'y intégrer les forces africaines actuellement en déploiement au Mali. Ces dernières semaines, l'ambassadrice américaine, Susan Rice, a plusieurs fois proposé que cette option soit envisagée. Cette force ne pourrait être mise en place qu'une fois l'offensive contre les djihadistes finie. Les forces africaines de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), créées dans le cadre de la résolution 2085 du 20 décembre, doivent, par ailleurs, être déployées dans leur totalité au cours des semaines prochaines.
En attendant, Washington appelle à ne pas lancer de représailles contre les Touaregs ou les autres minorités ethniques, accusés d'avoir soutenu les islamistes armés.
Nous nous faisons l'écho des appels lancés par les Maliens et les Français exhortant les citoyens maliens à ne pas exercer de représailles contre les Touaregs ou d'autres minorités ethniques, a déclaré la porte-parole du département d'État, Victoria Nuland.

D. B

En direct : à Tombouctou, François Hollande salue l'action des soldats français


DERNIÈRE MODIFICATION : 02/02/2013 

ARMÉE FRANÇAISE - FRANÇOIS HOLLANDE - MALI



En direct : à Tombouctou, François Hollande salue l'action des soldats français
© AFP

Trois semaines après le début de l'opération militaire française au Mali, François Hollande a félicité depuis Tombouctou les soldats français pour avoir contribué à la "libération" du Nord-Mali. Suivez cette visite en direct sur notre liveblogging.

Par FRANCE 24  (texte)
 
  • Lors de son discours destiné aux soldats français, le président François Hollande a souligné, depuis Tombouctou, que la mission de la France "n’avait pas vocation à rester" au Mali. "Moi, je ne veux pas me mêler de la vie politique malienne, ce n'est pas le but de l'opération [...] Nous sommes au service d'une mission définie à l'appel du président malien dans le cadre de la résolution du Conseil de sécurité", a-t-il insisté.
  • La visite éclair du président français, François Hollande, au Mali survient trois semaines après le début de l’opération Serval visant à repousser l’avancée des rebelles islamistes dans le Nord. Il est accompagné de trois ministres, dont le chef de la diplomatie, Laurent Fabius, et le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
  • Le président français a été accueilli à sa descente d'avion par le président malien par intérim, Dioncounda Traoré. Les deux chefs d’État se sont rendus à Tombouctou dans le Nord et sont attendus également dans la capitale, Bamako.



Touareg du Mali: histoire d'un cycle de rébellions et de répressions


Touareg du Mali: histoire d'un cycle de rébellions et de répressions

MONDE | vendredi 1 février 2013 à 16h02
http://www.rtbf.be/info/monde/detail_touareg-du-mali-histoire-d-un-cycle-de-rebellions-et-de-repressions?id=7919489
    • L’annonce de la visite du chef d’Etat français François Hollande au Mali, prévue samedi, survient alors que des inquiétudes se font de plus en plus grandes quant aux exactions et aux violations des droits de l’Homme sur le territoire reconquis par l’armée malienne. L’offensive des armées française et malienne s'est accompagnée de graves atteintes aux droits de l'homme, en particulier de la part de soldats maliens mais aussi des islamistes.
      Plus d’une vingtaine de civils ont été arrêtés dans le nord du pays, d’après Amnesty international, qui réclame par ailleurs une enquête sur un raid aérien qui a tué des civils dans le centre du Mali au premier jour de l'intervention française. "Il est absolument impératif que la France et le Mali ouvrent une enquête afin de déterminer qui a effectué cette attaque" qui a visé la ville de Konna et aurait tué cinq civils, affirme un porte-parole, Gaëtan Mootoo.
      Amnesty International affirme par ailleurs avoir recueilli des témoignages indiquant que, le 10 janvier 2013, veille du début de l'intervention française, "l'armée malienne a arrêté et exécuté de manière extrajudiciaire plus d'une vingtaine de civils", principalement dans la ville de Sévaré.  Une enquête indépendante et impartiale doit, là aussi, être ouverte, réclame l’ONG. Les humanitaires pointent surtout les cas d'exécutions extrajudiciaires par les forces armées et les "disparitions forcées" constatées après l’arrivée des forces maliennes.
      Une haine tenace
      Amnesty fait également état d'"allégations d'homicides arbitraires et délibérés" de la part de groupes islamistes armés, notamment d'exécutions de soldats capturés et de civils.
      Par ailleurs, l'ONU estime à près de 150000 le nombre de maliens réfugiés dans les pays voisins, et à 230000 le nombre de personnes déplacées dans le pays.
      Malgré les dénégations de l’armée malienne, le fait est établi : une haine tenace oppose les soldats maliens d’origine sub-saharienne à la population touareg établie essentiellement dans le nord du pays.  Le conflit déclenché il y a un peu plus d’un an n’a fait qu’exacerber les tensions.
      Car l’histoire du Mali est jalonnée par les rebellions des touareg, suivies invariablement par les exactions commises à leur encontre par le gouvernement malien.
      Les touareg maliens, dont le nombre est estimé à quelques 550 000 personnes, vivant essentiellement dans des villes aux confins du désert du Sahara, se sont en effet opposés, depuis la décolonisation, au pouvoir central de Bamako.
      Le MNLA, mouvement laïque pour l'autodétermination
      Les enjeux de leurs revendications sont multiples. A l’origine peuple nomade, le territoire des Touareg recouvrait le désert saharien, de la Mauritanie au Mali et au Niger, en passant par l’Algérie, la Libye et le Maroc. Les Touaregs ont d’abord bénéficié de la bienveillance du colonisateur français. Mais la division de leur territoire historique sera actée lors des indépendances des pays de l’Afrique de l’Ouest. S’ensuivit un cycle ininterrompu de révoltes, qui n’épargnèrent pas le Mali.
      C’est à partir de 1958 que le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) revendique la constitution d’un Etat touareg. Pour Mossa Ag Attaher, chargé de communication du MNLA , ce groupe est " l'émanation des aspirations des touaregs et d'une bonne partie des Songhaï, Peuls et Maures de l'Azawad ". Pour lui, le territoire de l'Azawad au Mali se compose des territoires des gouvernorats de Tombouctou, de Gao et de Kidal. Le but : l’autodétermination de ces peuples, avec le droit à l’indépendance si ils le souhaitent.
      Un cycle de rébellions et de répressions
      La première de ces révoltes au Mali, durement réprimée par les autorités, a lieu dès 1963, soit 3 ans après l’indépendance.  Elle est durement réprimée par les autorités maliennes. S’ensuivent plusieurs autres tentatives, dont celle de 2006, qui aboutit aux Accords de paix d’Alger. Les Touareg, jusque-là mis à l’écart du pouvoir, obtiennent l’intégration dans l’armée et des postes de responsables dans le système politique malien.
      Mais le conflit ne va pas s’arrêter. "Il y a cette histoire longue du Mali qui a oscillé entre rébellion répression et négociation, et la question soulève aussi un important  problème de mémoire ", commente Philippe Hugon, directeur de Recherche IRIS et auteur de nombreux livres sur l'économie et la géopolitique de l'Afrique. " Les Touaregs apparaissent toujours comme les descendants des ‘razzieurs’ esclavagistes, alors que les Maliens se voient comme les razziés". La cohabitation n’est pas simple. Et les aspirations à l’autonomie ne s’éteignent pas. Une série d’insurrections éclate en 2007. Certains combattants touareg sont armés et entraînés par la Libye du colonel Kadhafi, où ils ont trouvé refuge.
      L’éclatement su conflit libyen va entraîner le retour des réfugiés de Libye. C’était en 2010. "Les Touaregs ont joué un jeu curieux : ils revendiquaient l’indépendance de l’Azawad, et en même temps ils se sont alliés aux islamistes", explique Philippe Hugon.
      La manne minière
      Le MNLA se retrouve donc pris au piège. Assimilé encore une fois à l’agresseur, les populations touareg risquent de subir la vengeance implacable de l’Etat malien, et de ses soldats.
      Si les questions historiques sont centrales pour comprendre l’opposition entre l’Etat malien et les Touareg, un autre enjeu moins commenté revêt une certaine  importance : celui de la répartition des ressources potentielles du désert malien. "Il est certain qu’un des enjeux au Mali sont les futures ressources minières et d’uranium", explique Philippe Hugon.
      Plusieurs prospections, menées par des entreprises canadiennes et sud-africaines, ont bien eu lieu dans le sous-sol du nord du pays. Et la possible manne qui pourrait en découler pourrait être intéressante. Déjà, "la France, à la fin de la 4ème république, va créer le ministère du Sahara et l’OCRS. Un état touareg éphémère a vu le jour alors, accédant aux ressources minières de la région". Cet "Etat ", encadré par l’Etat colonial, devait servir de tampon entre l’Algérie et les populations noires, et permettre à la métropole de bénéficier des richesses du sous-sol. Mais le projet est très vite abandonné. Depuis, les Touareg, dont les familles vivent souvent dans le plus grand dénuement, réclament leur part, et espèrent que les futures concessions seront faites à leur bénéfice. Mais "les Maliens n’accepteront jamais que les retombées éventuelles des richesses minières futures soient uniquement pour les Touareg", conclut Philippe Hugon.
      L’apaisement ne semble donc pas si simple à atteindre.  "La réconciliation nationale impose de trouver une solution avec plus d’autonomie pour les Touareg, pourquoi pas avec un état fédéral", estime le spécialiste. "Il y a toujours eu des avancées", ajoute-t-il. Mais cette option semble aujourd’hui plus lointaine que jamais : l’Etat malien lui-même est en quête d’une légitimité qu’il a perdu depuis le putsch militaire du 21 mars 2012.

      W. Fayoumi

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    Allah est grand et Mohamed en profite
    Entretien imaginaire avec Mokhtar Ben Mokhtar
    samedi 2 février 2013
    par Masin
    Insi, de passage dans l’Azawad, profite de l’occasion pour interviewer Mokhtar Ben Mokhtar, alias Mister Marlboro. Il le croise quelque part dans le désert où il a ouvert dans une grotte un supermarché dans lequel on trouve de tout : des armes, des cigarettes, de la drogue, des Kamis, des livres de coran... Mister Marlboro reçoit Insi dans son antre qui lui sert de bureau et lui accorde l’entretien que voici :



    Insi : Alors !

    Mister Marlboro : Llah Akbar !

    Insi : Revendiques-tu toujours la prise d’otages d’In Amenas ?

    Mister Marlboro : Oui.

    Insi : As-tu participé à l’opération ? 

    Mister Marlboro : Ça ne va pas la tête ! Moi, j’ai gardé mon supermarché pendant les événements. J’en ai profité pour conclure de bonnes affaires.

    Insi : Avec qui ?

    Mister Marlboro : Avec les militaires algériens. Ils m’ont acheté toutes mes Marlboro. De plus, moi je ne suis pas un idiot. J’ai envoyé certains de mes terroristes à In Amenas pour se faire tuer. Je savais que l’armée algérienne tuerait tout le monde.

    Insi : Qui te l’a dit ?

    Mister Marlboro : Mon ami Boutef.

    Insi : N’est-ce pas plutôt de la lâcheté que de ne pas mourir avec tes compagnons du djihad ?

    Mister Marlboro : Tu me prends pour un idiot ? Seuls les idiots acceptent de crever dans ce genre de circonstances. Moi je suis commerçant.

    Insi : Et tes compagnons morts à In Amenas ?

    Mister Marlboro : Les pauvres ! Ils croyaient vraiment qu’on luttait pour l’Islam. De véritables naïfs. Je te confie quelque chose, mais ne le mets pas dans ton papier : ils croyaient même en Dieu.

    Insi : Et toi ?

    Mister Marlboro : T’es malade ?!

    Insi : Pourquoi avez-vous, toi et tes compagnons, attaqué Bamako ?

    Mister Marlboro : Dans cette affaire, j’ai manipulé tout le monde. Nous sommes allés à Bamako afin que je puisse récupérer mon argent.

    Insi : Quel argent ?

    Mister Marlboro : J’ai vendu du whisky et des cigarettes au gouvernement malien et il ne m’a pas payé. J’ai donc décidé de faire une incursion dans le territoire malien. Dommage que la France est intervenue. Mais ce gouvernement malien ne perdra rien à attendre.

    Insi : Le gouvernement malien te doit beaucoup d’argent ?

    Mister Marlboro : Deux millions d’euros. Cela fait dix ans que le gouvernement malien m’achète de la marchandise.

    Insi : Qui te livre ?

    Mister Marlboro : L’Algérie et le Qatar.

    Insi : Penses-tu que les Maliens te payeront un jour ?

    Mister Marlboro : Ne t’inquiète pas. Dès que l’armée française rentre chez elle, pour voir Beckham au PSG, nous les écraserons comme des punaises.

    Insi : Et les Touaregs ?

    Mister Marlboro : Les rouges ?

    Insi : Pourquoi les appelles-tu comme ça ?

    Mister Marlboro : C’est les Maliens qui les surnomment comme ça. C’est par rapport aux Indiens d’Amérique.

    Insi : Et les Maliens sont les Yankees, je suppose.

    Mister Marlboro : Ha ! ha ! ha ! ha ! ha ! Elle est bonne celle-là. Et les militaires maliens sont des tuniques bleues. Tu me fais rire toi. Tu veux un paquet de Marlboro ?

    Insi : Non, sans façon.

    Mister Marlboro : Ha ! ha ! ha ! ha ! Et Bamako, c’est Washington.

    Insi : C’est cela même.

    Mister Marlboro : Ils sont "marrons" ces Maliens !

    Insi : Tu trouves ?

    Mister Marlboro : Moi je trouve qu’ils ont beaucoup d’humour, pas toi ?

    Insi : En fait, pourquoi avez-vous, toi et tes groupes, sabordé le projet d’indépendance de l’Azawad ?

    Mister Marlboro : Ça, c’est le volet politique. Nous sommes payés pour briser tous les mouvements de liberté en terre berbère. Tu verras, lorsque notre mission prend fin ici dans l’Azawad, nous irons en Kabylie renforcer le dispositif. Une fois sur place, on attaquera nos amis les militaires algériens, puis eux, comme d’habitude, ils vont se venger sur les civils kabyles en les accusant d’être complices d’Al Qaïda. Et moi j’installerai mon supermarché dans la forêt de Yakourène.

    Insi : Mais vous n’avez pas le droit de faire ça !

    Mister Marlboro : Comment ça nous n’avons pas le droit, nous sommes des terroristes, non ?

    Insi : C’est vrai !

    Mister Marlboro : Tant que les Berbères sont Musulmans, nous n’avons rien à craindre. Les pauvres, ils ne comprennent rien à rien. Cela fait 14 siècles que l’Islam les empêche d’avoir un pays, mais ils sont contents. Il faut les voir comment ils explosent. De vrais Kamikazes. Tu les bourre de bombes et tu les lâche. Ils éclatent en mille morceaux. Ils pensent qu’après cela ils iront au paradis. De véritables moutons ces Berbères, ils vont gaiement à l’abattoir.

    Insi : Oui, mais attention à leur réveil !

    Mister Marlboro : En vérité, nous faisons tout pour qu’ils se réveillent, mais rien à faire. Ils pensent qu’Allah est à eux. Alors qu’Allah a été fabriqué en Orient. Ils croient même que ce sont eux les vrais Musulmans. Parfois ces Berbères me font rire plus que les Maliens.

    Insi : Quel est ton rêve ?

    Mister Marlboro : Fonder mon État islamique.

    Insi : Où ?

    Mister Marlboro : N’importe où en terre berbère.

    Insi : Et pourquoi en terre berbère ?

    Mister Marlboro : Parce que c’est le seul endroit où l’on peut faire tout ce qu’on veut, surtout au nom de l’islam. Regarde, même M6 s’est offert une monarchie en pays berbère.

    Insi : C’est vrai !

    Mister Marlboro : Tu verras, lorsque je serai à la tête d’un État islamique, je lancerai la croisade et j’appliquerai la charia partout en Afrique du Nord.

    Insi : T’y crois vraiment ?

    Mister Marlboro : Ne sommes-nous pas encouragés pour cela : briser tous les mouvements démocratiques, prendre le pouvoir comme en Tunisie et en Égypte et abrutir les peuples jusqu’à l’aliénation ? Les pauvres Berbères pensent que nous faisons de l’opposition à leurs gouvernements et au capitalisme américain... Ha ! ha ! ha ! ha !... Le Capitalisme et Allah sont avec nous. Le Capitalisme et Allah, même combat : niquer les Berbères et tous les peuples sans États, mais qui ont de riches sous-sols. Comme les Touaregs !

    Insi : Toi, en tant que croyant…

    Mister Marlboro : Mais qui t’as dit que j’étais croyant ?

    Insi : Pourquoi alors veux-tu instaurer la charia partout dans le monde ?

    Mister Marlboro : Il faut bien une idéologie, non ? Sinon comment pourrions-nous justifier nos crimes auprès des droits l’oumma islamiya ?

    Insi : Tu reconnais tout de même que, toi et tes compagnons, vous commettez des crimes ?

    Mister Marlboro : Oui, mais avec un État, ces crimes deviendront légaux comme en Algérie.

    Insi : As-tu des relations avec les autorités algériennes ?

    Mister Marlboro : C’est moi qui les fournis en whisky, en livres de Coran et en cocaïne. Ils boivent le whisky et distribuent le reste au peuple.

    Insi : A part la guerre, as-tu une autre passion ?

    Mister Marlboro : Oui.

    Insi : Laquelle ?

    Mister Marlboro : Danser le Tango ! (Et il exécute quelques pas)

    Insi : Un dernier mot peut-être !

    Mister Marlboro : Dis à tes frères kabyles : "Eṭṭes eṭṭes mazal lḥal !"

    Insi : Merci du conseil Mister Marlboro.

    Mister Marlboro : Excuse-moi, il faut que j’aille couper la main d’un enfant. Il parait qu’il a volé une cigaretteMalboro dans mon magasin.

    Insi : Tu feras vraiment cela ?

    Mister Marlboro : Eh oui, sinon personne ne prendra les choses au sérieux ; ça sera l’anarchie partout. Il faut sévir si tu veux être respecté.

    Insi : Et les droits de l’homme ?

    Mister Marlboro : Ce machin, c’est une morale créée pour endormir les peuples faibles comme les Berbères. Regarde un peu, en Occident, on donne raison aux peuples belliqueux et non pas aux pacifiques. A chaque attentat, on arrache de nouveaux droits dans les pays occidentaux... Le Capitalisme et Allah aiment les djihadistes. Le Capitalisme pille la terre des Berbères et Allah les console en leur promettant de les accueillir dans son vaste paradis. Ils iront plutôt dans zebbi, oui...

    Insi : Ça sera notre conclusion.

    Mister Marlboro : Dis-moi, tu ne veux pas que je te prenne en otage ?

    Insi : Tu feras une mauvaise affaire. Personne ne payera pour moi.

    Mister Marlboro : Bon alors, bonne route !


    Mister Marlboro prend sa hache et s’en va punir le petit voleur et Insi le quitte pour aller à Tombouctou afin d’assister à la visite de François Hollande et au défilé de l’armée républicaine pacifiste et humaniste malienne venue libérer les renégats Touaregs de l’Azawad des maux qui les rongent depuis cinquante ans : l’indépendance et la dignité. 


    Entretien imaginé par Insi.
    http://tamazgha.fr/Allah-est-grand-et-Mohamed-en.html