TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
lundi 18 janvier 2010
En Tunisie, Franco Frattini prône un front Europe-Maghreb face à la menace d'Al Qaïda
Afrique
En Tunisie, Franco Frattini prône un front Europe-Maghreb face à la menace d'Al Qaïda
AP | 16.01.2010 | 22:10Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a plaidé samedi soir à Tunis pour une coopération régionale entre l'Europe et l'Afrique du Nord pour contrer la menace d'Al-Qaïda dans la région.
"Le désert du Sahara ne peut pas être suffisamment contrôlé. Aussi, une coopération contre le terrorisme entre les pays de l'Afrique du Nord et de l'Union européenne est-elle indispensable et incontournable", a-t-il déclaré lors d'un point de presse à l'issue d'un entretien avec son homologue tunisien Kamel Morjane.
Le chef de la diplomatie italienne achevait à Tunis une tournée africaine qui l'a conduit en Mauritanie, au Mali, en Ethiopie, au Kenya, en Ouganda et en Egypte.
Son objectif était de tenter d'obtenir la libération de six otages européens dont deux Italiens, trois Espagnols et un Français kidnappés en novembre et décembre dernier et qui seraient détenus au nord du Mali par la branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique.
"Je ne voudrais pas voir un jour s'établir un réseau consolidé d'Al-Qaïda du Yémen, à la Somalie et jusqu'à la Mauritanie. Ce serait la faillite des efforts que déploie la communauté internationale" pour combattre ce fléau, a-t-il prévenu.
Outre les pays nord-africains limitrophes du Sahara, "le problème" concerne en premier lieu les Européens "parce que c'est nous qui sommes menacés", a-t-il tenu à préciser. AP
Des femmes marchent contre le mépris de la monarchie alaouite
Des femmes marchent contre le mépris de la monarchie alaouite
Les femmes des villages de la région de Tadla-Azilal dans le Grand Atlas expriment leur colère.
Tamazagha.fr
Depuis déjà des mois, ces femmes ne désarment pas. Elles n’arrêtent pas de manifester et de crier leur ras-le-bol malgré la menace de la répression des autorités marocaines. Alors que le monde amazigh fête le nouvel an - le 12 janvier -, ces femmes ont choisi d’organiser, le même jour, une marche vers Tizi n Isli pour protester contre leurs conditions de vie très difficiles. Elles réclamaient le désenclavement de leurs villages - coupés du monde à cause de la neige - des produits alimentaires, des ambulances et des chasse-neiges. En gros, des conditions d’une vie digne.
La plupart des villages situés dans la région de Tadla-Azilal, dont Tingarf, Boutferda et Tihouna sont coupés du reste du monde depuis des mois. Face à l’indifférence des autorités, les femmes ont choisi de marcher. Elles continuent de le faire depuis mars 2009. Les hommes, quant à eux, résignés, ils ont baissé les bras depuis des années.
Les habitants de ces régions montagneuses vivent dans l’indifférence totale. Cette triste situation nous rappelle celle qui prévalait et qui prévaut toujours à Anefgou et Tounfiyt dans le Moyen Atlas où plusieurs dizaines de bébés avaient trouvé la mort suite à la vague de froid en 2007.
La Rédaction.
http://www.tamazgha.fr/Des-femmes-marchent-contre-le-mepris-de-la-monarchie-alaouite,2546.html
dimanche 17 janvier 2010
Il publie un manuel d'apprentissage de langue berbère touarègue
Soumis par stéphane le sam, 16/01/2010
Entretien réalisé par : Amastan S
Journal:
DDK
Edition: Kabyle.com
16/01/2010
Yacine Zidane est enseignant, licencié en langue et civilisation amazighes et jeune chercheur dans le domaine des touaregs, Son premier travail dans ce domaine, il l’a fait dans le cadre de son mémoire de fin d’études et a été une grande réussite puisque les enseignants du même département l’attestent. En effet, il en est sorti major de promotion. Il avait étudié les variations entre les parlers touaregs du Mali, Niger et d’Algérie. Il revient cette fois avec un travail original qui sort de l’ordinaire ; Il s’agit du manuel d’apprentissage du targui de 270 pages. Nous avons pris contact avec l’auteur qui a bien voulu se confier à La Dépêche de Kabylie
La Dépêche de Kabylie : Présentez-vous à nos lecteurs.
Yacine Zidane : Je suis enseignant PEM de tamazight et ma conscience m’oblige à lui donner davantage pour faire valoir et promouvoir ma langue. Ma première formation avait pour objectif l’obtention d’un T.S. en informatique alors (après l’obtention du bac), je me suis inscrit dans le département de langue et culture amazighes à l’université de Bgayet, dont je suis titulaire d’un diplôme de licence et ce depuis juin 2009.
Pourquoi le domaine touareg ?
Le monde targui a toujours fasciné les linguistes et anthropologues berbérisant. La rupture (dans l’orale) de l’intercompréhension entre les frères Kabyles et Touaregs m’a toujours embarrassé, et puis il y a ce “monstre” du module de touareg (en licence de tamazight) qui m’a poussé à proposer une méthode d’apprentissage de ce module d’une façon très simple et plus efficace. Les étudiants souffrent aujourd’hui du manque d’outils didactiques. Le domaine berbère même s’il a été investi dans les différents domaines (linguistique, littérature anthropologie…), les supports didactiques pour l’apprentissage de cette langue sont d’une rareté étonnante. Donc, c’est un défi d’une part et un service pour les études berbères d’autre part.
Ne croyez-vous pas que ce manuel va rapprocher davantage les touaregs des kabyles ?Je pense qu’il y deux grands intérêts que peut proposer cet ouvrage : ceci d’une part, un “intérêt socio-anthropologique” qui, de par son apprentissage permet de rapprocher et de réconcilier les berbérophones comme vous le dites, d’autre part, c’est dans le cadre de l’aménagement linguistique du berbère. Ce livre nous propose deux approches : la description et la comparaison (des syntagmes). Longtemps confiné dans l’oralité, le berbère aujourd’hui, doit aussi être accompagné de travaux et de projets d’écriture, mais pour cela, il faut réunir le maximum possible de travaux de toutes les disciplines pour que le processus de standardisation et d’aménagement soient assis sur des bases solides.
Pensez-vous qu’il y aura possibilité d’intercompréhension entre les berbérophones à travers le monde ?
Cette question ne relève pas seulement des travaux scientifiques mais aussi de la volonté politique, pour cela, les Etats de Tamazgha doivent changer leurs politiques linguistiques. L’arabe classique aujourd’hui permet l’intercompréhension entre les arabophones et berbérophones scolarisés, c’est une preuve que s’il y en a cette volonté d’aménagement et de scolarisation des différentes variantes berbères, on aurait des résultats meilleurs.
Avez-vous d’autres projets d’écriture en targuie ?
J’ai au moins cinq ouvrages en chantier, un recueil de contes en touareg et kabyle illustré avec Khouya Mohamed ; étudiant touareg, un lexique kabyle, targui, chaoui, m’zabi et rifain, deux ouvrages littéraires (recueil de nouvelles, contes merveilleux du monde) et une mise à jour du livre de Méthode de langue kabyle de Bensdira ; avec retranscription en notation usuelle. Ces travaux vont voir le jour avant 2011.
Pour conclure ?
Je remercie tous ceux qui, de loin ou de près, participent pour que vive la langue berbère (sous toutes ces formes) mes remerciements vont surtout aux étudiants en langue et culture amazighes qui s’impliquent dans ce combat scientifique et pour tous les enseignants de tamazight (primaire, moyen, secondaire et universitaire). Un autre message aux étudiants de tamazight, je leur demanderai qu’ils cultivent leurs talents, agissez scientifiquement puisque c’est la seule force en mesure de changer les représentations négatives à l’égard de notre chère langue, mais surtout d’exploitez vos talents, je suis certain que vous en avez.
Entretien réalisé par : Amastan S
Journal:
DDK
Edition:
16/01/2010
Claude Ribbe nous parle d'Haïti
Samedi 16 janvier 2010 6 16 /01 /2010 15:15 Claude Ribbe nous parle d'Haïti
"Le coup d'Etat de 2004 a fait 50 000 morts. Autant que le tremblement de terre de 2010."
Pourquoi Aristide ne rentrerait-il pas chez lui ?
Par Claude Ribbe, samedi 16 janvier 2010
Jean-Bertrand Aristide vient d'exprimer son intention de rentrer chez lui après 6 ans d'exil forcé en Afrique du sud sous la protection de la Caricom et de l'OUA. Des "journalistes", qui me semblent confondre information et propagande raciste, ont immédiatement ressorti les calomnies préparées en 2004 dans les officines de MM. Bush et de Villepin. Sous leur plume, l'enlèvement d'un président démocratiquement élu par les forces spéciales devient une "démission". La déstabilisation et le coup d'Etat organisé par 40 mercenaires pour 2 millions de dollars (dont deux seulement ont été versés par les pingres commanditaires, ce qui a sauvé la vie du président) deviennent une "victoire de l'opposition". M. Eric Bosc, "diplomate" français spécialisé dans les basses-oeuvres, qui vient d'être expulsé de son poste au Togo pour ingérence dans les affaires du pays et qui servait précédemment à Port au Prince dans le rôle peu glorieux de manipulateur de la presse française, pourrait certainement apporter un témoignage intéressant sur le rôle de Paris dans cette sale affaire. Véronique Albanel, née de Villepin, actuellement dame patronnesse à Sciences Po, pourrait également nous éclairer sur la partie qu'elle a jouée, envoyée qu'elle était chez les "nègres" par son frère telle une nouvelle Pauline Bonaparte. Le plus répugnant était certainement Régis Debray, aujourd'hui apôtre de la fraternité et conférencier, pour vendre sa prose nulle et ampoulée, dans les obédiences maçonniques, naguère petit mercenaire chiraquien chargé de rallier au coup d'Etat les "intellectuels" haïtiens qui allaient accepter de cracher sur leur pays pour quelques misérables contrats d'édition, quelques visas, quelques postes dans l'université française, quelques déjeuners dans l'hôtel particulier de Mme Véronique Rossillon, rue Las Cases à Paris, où se croisait, sous la houlette de l'ambassadeur de France à Port-au-Prince, M. Thierry Burkard, terrorisé par les prétendus "sortilèges vaudous" et les "messes noires", la fine fleur de ces apprentis-comploteurs. Aux côtés de ces gens de peu, on trouvait un Marcel Dorigny, un Jacky Dahomay, "nègre de service" censé représenter la Guadeloupe. Le coup d'Etat a été préparé par M. de Villepin chez Edouard Glissant, en Martinique, lors de la Noël 2003. Glissant, récompensé ensuite par une sinécure, était chargé de mettre en contact les békés de la Martinique dont l'épouse de M. de Villepin faisait partie, avec Aimé Césaire. On redoutait les réactions de ce dernier, mais, du fait de son grand âge, il ne comprit rien à ce qui se passait et donna au coup d'Etat une apparence de bénédiction. Pouah ! Pour les analyses, on se reportera au livre majeur de Peter Hallward : Damming the Flood (Versobooks) et à celui de Randall Robinson, "An Unbroken Agony"qui sera bientôt traduit en français. J'ai assisté aux péripéties de ce coup d'Etat qui n 'avait pour autre but que d'éviter la célébration du bicentenaire d'Haïti et d'écarter un homme qui voulait sincèrement sortir son pays de la misère et de la dépendance internationale. Le coup d'Etat de 2004 a fait 50 000 morts. Autant que le tremblement de terre de 2010. M. Aristide, calomnié par ceux qui ont peur de son retour, ne fait à ma connaissance l'objet d'aucune condamnation ni d'aucune procédure. Les lettres de cachet, qui permettaient, sous l'ancien régime en France, de condamner et d'exiler sans jugement ont été abolies en 1789. Jean-Bertrand Aristide, comme tout citoyen haïtien, a le droit de rentrer chez lui si bon lui semble. S'il a besoin d'une autorisation, il a celle de 9 millions d'Haïtiens. S'il veut apporter son aide à la reconstruction de son pays en arrivant à Port-au-Prince avec un avion chargé de vivres et de médicaments, quoi de choquant ? Et s'il veut continuer à participer à la vie politique de son pays, cela ne peut déranger que ceux qui craignent sa popularité. Je ne pense pas qu'un pays puisse se reconstruire en écartant le parti dominant, en manipulant les élections et en tirant à l'arme automatique, comment on le fait depuis six ans, sur les partisans d'un homme politique. Ces partisans, ce sont les plus pauvres et il est peu probable que les misérables 500 millions de dollars promis, mais non versés, par la "communauté internationale", alors qu'il faudrait au moins 10 milliards pour relever le pays, fassent diminuer leur nombre.
Lire "aussi" l'article :
Le devoir particulier de la France envers Haïti
Mission d'urologie à Maradi
samedi 16 janvier 2010
Mission d'urologie à Maradi
Toute mission médico-chirurgicale sur site est une aventure.
Le Blog des rencontres Africaines
Cette année cela a été le summum :
- une première programmation pour novembre 2009, mise en stand by dans l’attente de l’autorisation de l’ouverture des lignes aériennes sur Agadez.
- puis hourra ! Point Afrique décide d’ouvrir ses lignes sur Agadez, immédiatement nous programmons la mission pour le 17 Janvier.
- Suite aux événements au Nord Niger le Ministère des Affaires Etrangères somme Point Afrique d’annuler ses trekkings dans l’Aïr, donc d’annuler les vols sur Agadez.
Malgré le fait d’avoir envoyé des acomptes. Point Afrique annule nos réservations !
Nous ne nous laissons pas abattre et, à l’instigation de nos amis Mamane et Koudoussou, nous décidons de programmer pour la deuxième quinzaine de mars une mission « légère » (uniquement mission urologique) à Maradi, ville qui se situe à 500 km au Sud d’Agadez et à 600 km à l’Est de Niamey, région non touchée par la rébellion.
Comme il est dit dans ces régions « Inch Allah » ! (traduction : A la Gloire de Dieu) et pour les pragmatiques nous verrons bien !
Publié par Rencontres Africaines à l'adresse 16:37
Libellés : Missions Médico-chirurgicales sur Site
Nous devons refuser le statut de narco-Etat
Le Républicain, 15/01/2010
Nous devons refuser le statut de narco-Etat
Ne nous voilons plus la face devant la situation créée : depuis l’incident du boeing du Tarkint et les derniers otages aux mains d’Aqmi, le pays est sous les feux de l’actualité. Nous ne pouvons zapper la réalité et il faut bien prendre le taureau par les cornes et faire face au procès silencieux fait à notre pays de couvrir des activités mafieuses, voire d’être en passe de devenir un narco-Etat.
Si un tel procès, si insidieux et subtil soit-il, des agences internationales astreintes à une certaine rigueur, comme le Bureau ouest africain de l’Agence Contre la Drogue et le crime organisé, ne peut pas nous indexer avec autant de précision sans avoir mené d’enquêtes sur le terrain. Si un tel procès insidieux n’existait pas, la presse internationale, dont le très respectable Jeune Afrique ne peut pas dire que l’équipage de l’avion est rentré chez lui par l’aéroport de Sénou, avec de faux papiers et la complicité des services de renseignement.
Si un tel procès n’existait pas, le même journal, citant un anonyme officier de renseignement, ne peut pas, même au conditionnel, incriminer des proches du président et nos services de renseignement. Prenons le taureau par les cornes plutôt que de faire la politique de l’autruche, car dans les salons feutrés et dans les coulisses, il n’y en a plus que pour le narcotrafic et ses conséquences redoutées sur l’image de notre pays. L’intox a pris le pas sur ce qu’auraient dû être notre communication et notre réaction officielles sur la question. Tout le monde suspecte tout le monde, les calomnies se succèdent, et bientôt être Malien, hors du pays, voudrait dire être de mèche avec Aqmi ou les barons latino américains de la coke.
Et à l’intérieur du Mali, notre sens inné de l’amalgame fera bientôt de tout nordiste un porteur de bombe et un milliardaire caché du narcotrafic. Mais plus sérieusement, il nous faut intégrer et agir sur la base du constat que cette activité, tout comme d’autres formes de trafic, impose la loi de la jungle là où nous avons besoin du seul magistère de l’Etat. Les événements survenus avant-hier à Batal à 15 kilomètres da Gao en sont une illustration parfaite : c’est une triste histoire de contrebande de cigarettes qui a coûté la vie à un homme et valu à un autre d’avoir ses deux mains percées chacune d’une balle, la signature du milieu, en somme.
Il ne faut pas écarter d’avoir, à cause des enjeux du narcotrafic, à une plus grande échelle, des affrontements intercommunautaires, voire intracommunautaires qui nous enlèveraient ce qui nous reste de capital social au Nord. Or nous ne pouvons pas avoir un Mali stable avec un Nord troublé. Il nous faudra non seulement agir, au plus vite, pour que l’Occident, en tout cas les Américains ne sont pas loin de le penser, ne nous accuse pas, avec toutes ses conséquences, d’être la principale mamelle saharienne d’Aqmi, puisque c’est maintenant public que la crainte officielle des USA est que l’argent du narcotrafic ne fasse de quelques petites phalanges de 200 hommes un groupe surpuissant avec des armements sophistiqués.
Il nous faudra surtout dire ce que nos services font comme efforts sur le front du narcotrafic comme de la lutte anti terroriste, sans trahir, et le souci est juste, la confidentialité dont dépend en général le succès de ce genre d’opérations. Un compromis, à cet égard, est possible, car si nous laissons aux autres l’initiative de la communication, il ne nous restera que l’obligation de la réaction. Or celle-ci est généralement, non seulement tardive, mais bien plus compliquée. Cette exhortation, entendons-nous, ne vise pas à servir les intérêts de l’occident.
Nous savons que la cocaïne, dans les quantités qui transitent ici, n’est pas consommée chez nous, qu’il rapporte gros et que quelque part, il est vu comme la revanche du Sud contre les exactions de l’Occident. Mais non seulement, nous n’en sommes pas propriétaires et donc ce n’est pas nous, au bout du compte, qui y gagnons. Mais en plus, la jonction entre cette activité et Aqmi est faite, à tort ou à raison, et ce n’est pas pour nous donner le prochain Nobel de la Paix.
Adam Thiam
Attentats anti-français en Mauritanie : 4 présumés terroristes recherchés au Sénégal.
4 présumés terroristes dirigées par Azbaye Ag Boyer, un touareg malien | Nom : issane Ansar | 17/01/2010 - 12H28
source :Kidal info
Article paru sur le Quotidien (Sénégal)
Attentats anti-français en Mauritanie : 4 présumés terroristes recherchés au Sénégal.
L’Organisation internationale de police, Interpol, fouine depuis quelques temps sur le sol sénégalais. Elle est à la recherche de 4 présumés terroristes «salafistes» supposés être au Sénégal.
Ces quatre personnes dirigées par Azbaye Ag Boyer, un touareg malien sont, selon les informations reçues, mêlées à des attentats terroristes comme celui commis contre l’ambassade de France à Nouakchott au mois d’août 2009. Le Sénégal est-il devenu une terre de refuge pour les terroristes?
L’on est tenté de répondre par l’affirmative. On n’a pas encore fini d’épiloguer sur la récente venue en terre sénégalaise du Tunisien Ferchissi expulsé de France pour actes terroristes, que voici l’Organisation internationale de police, Interpol, qui s’intéresse de près au pays de la Téranga.
En effet depuis quelques jours, Interpol est au Sénégal précisément sur la piste de 4 présumés terroristes salafistes.Ces quatre personnes supposées être au Sénégal sont mêlées à des attentats extrémistes en Mauritanie comme celui contre l’ambassade de France à Nouakchott, la fusillade contre des touristes français et l’enlèvement de touristes allemands et suisses.
Le chef de file de ces présumés terroristes recherchés au Sénégal par Interpol s’appelle Azbaye Ag Boyer. Un touareg né en 1983 au Mali. C’est lui qui a enrôlé les trois autres éléments également recherchés et qui sont des négro-mauritaniens, selon les informations reçues.
Ismael Ibrahim, Mohamed Elhad et Habibou Ahmed sont, eux, plus jeunes que leur chef Azbaye Ag Boyer. Ils sont âgés entre 22 et 25 ans. Ce qui n’enlève en rien leur degré d’engagement dans les actes commis, d’autant plus qu’ils ont été à bonne école, celle de Azbaye Ag Boyer.
En effet, M. Boyer passe pour un haut responsable du mouvement salafiste appartenant au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) de l’Algérien Abde-razak El Para. El Para, de son vrai nom Amari Saïfi, avait été arrêté avec un groupe d’une dizaine d’hommes par des membres du Mouvement pour la justice et la démocratie au Tchad (Mjd), dans le Tibesti en mars 2004.
Cela fait suite à son infiltration avec une colonne du Gspc au Tchad. Il est impliqué dans plusieurs affaires, notamment l’enlèvement de 32 touristes européens en février 2003 dans la Wilaya d’Illizi, en Algérie. Surnommé aussi «l’émir du désert» à cause de ses opérations terroristes commises dans le désert algérien, El Para est en prison depuis 2004 en Algérie. C’est donc au sein de l’organisation de cet homme réputé dangereux que Azbaye Ag Boyer occupe de hautes responsabilités.
D’ailleurs Boyer a eu à séjourner à plusieurs reprises au sein de certains groupes islamistes connus pour leurs activités terroristes, en Afghanistan, aux Philippines et en Indonésie. Il avait quitté clandestinement l’Indonésie après l’attentat de Bali en 2002 qui avait fait 202 morts, composés essentiellement de touristes. Depuis lors, il exerce ses activités terroristes dans le désert algérien, dans des pays comme le Mali, la Mauritanie, le Niger, entre autres.
ISSOUFOU BACHAR ET LA QUESTION DU TERRORISME: Les errements d’un homme politique
Écrit par Garé AMADOU (l’Evènement N°331 du 12 janvier 2010)
Dimanche, 17 Janvier 2010 04:16
Niger
La question du terrorisme est en train de devenir une préoccupation pour les dirigeants du monde entier qui ont décidé de prendre le sujet à bras le corps. L’attentat manqué du vol Amsterdam Détroit dont un jeune ressortissant nigérian est l’auteur a rappelé à quel point la menace était réelle. Mais au lieu que tous les esprits soient dans la direction de la lutte contre le terrorisme, il semble que certains intellectuels nigériens ont décidé d’abonder dans le sens de l’apologie du crime. Dans un entretien qu’il a accordé à une télévision de la place, le leader de l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP Zumunci), Issoufou Bachar, a, sans sourciller, apporté tout son soutien au nigérian Omar Farouk Abdul Mutalab qu’il considère comme un héros. Et l’homme politique qui n’est pas à sa première sortie médiatique contre le monde occidental de souhaiter que tant d’autres Omar Farouk pour détruire ou déjouer le complot juif et croisé. Un soutien pour le terrorisme incompréhensible quand on sait que le Niger fait face depuis quelques temps à des actes qui s’apparentent à ceux de la nébuleuse islamiste. L’enlèvement des diplomates canadiens Robert Fowler et Louis Guay ainsi que de leur chauffeur nigérien, l’assassinat des chasseurs saoudiens dans la région de Tillaberi, et l’accrochage entre les forces de défense et de sécurité et un groupe d’hommes armés qu’on associe au trafic de drogue…, sont autant de problèmes que le Niger a vécu ces derniers mois.
Comment un homme politique nigérien peut-il en arriver à faire l’apologie de la violence au nom de la religion musulmane qui est par excellence une religion de paix et de tolérance? Ses propos sont un soutien explicite aux islamistes radicaux. D’ailleurs n’était-il pas celui qui avait dit dans une interview accordée à la Deutsche Welle que «le système de sécurité nigérien ne peut rien contre Al-Qaïda pour qui, le terrain reste très fertile au Niger, un Etat laïc majoritairement musulman » ? Et de poursuivre que «Al-Qaïda pourra bénéficier de toutes les complicités internes pour exécuter n’importe quelle opération en territoire nigérien».
Un rappel à l’ordre des autorités en charge de la sécurité publique s’avère plus que nécessaire devant la gravité de ces propos. Comment sous le couvert de la liberté d’expression, des personnalités se permettent d’apporter un soutien à un acte terroriste qui pouvait détruire des centaines de vies humaines innocentes ?
samedi 16 janvier 2010
Niger: la médiation propose le maintien de Tandja et une transition
Romandie News
NigerNIAMEY - Le médiateur ouest-africain dans la crise nigérienne a proposé le maintien en fonction du président Mamadou Tandja et une période transition dirigée par "un gouvernement réconciliation nationale", a indiqué vendredi l'opposition à l'AFP.
"Dans sa synthèse de sortie de crise en 9 points, le médiateur a proposé le maintien du président Tandja et un gouvernement de +réconciliation nationale+ conduit par un Premier ministre désigné par consensus", a indiqué à l'AFP un membre de l'opposition au dialogue inter-nigérien, qui a requis l'anonymat.
Il n'a pas précisé la durée du maintien proposé pour le président et de la période de transition
Jeudi, le médiateur, l'ex-dirigeant nigérian Abdulsalami Abubakar, avait présenté sa "feuille de route" aux deux camps.
"Sur la base de nos deux propositions, il nous a soumis un document contenant ses suggestions et nous a demandé de lui faire des propositions écrites d'ici le 26 janvier", a déclaré à la presse Nouhou Arzika, un délégué du pouvoir au dialogue inter-nigérien.
M. Arzika, a indiqué que le médiateur leur a également notifié un nouveau "face à face" avec l'opposition le 4 février et qu'il "finalisera ses discussions le 8 février".
Entamé le 21 décembre, le dialogue avait été suspendu en raison des fêtes de Noël, puis reporté deux fois par le médiateur de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
L'opposition souhaite une période de transition pour rédiger une nouvelle Constitution et organiser l'élection de nouvelles institutions démocratiques.
D'après des journaux privés, le camp présidentiel a proposé "le maintien en l'état" des institutions mises en place sur la base de la nouvelle Constitution très contestée mais va "associer l'opposition à la gestion de l'Etat".
Après dix ans de pouvoir, le président du Niger Mamadou Tandja a obtenu une prolongation controversée de son mandat à l'issue d'un référendum constitutionnel le 4 août.
Son deuxième quinquennat, qui expirait le 22 décembre, a été prolongé d'au moins trois ans.
(©AFP / 15 janvier 2010 14h49)
Qui n’a pas peur du Sahara ?
Le lundi 23 novembre 2009 à 13:36, par Yessar
http://soudan.blog.jeuneafrique.com/index.php/2009/11/10/63-le-sahara-est-il-soluble-dans-le-business
Qui n’a pas peur du Sahara ?Le Sahara Occidentale (Espagnol pour l’Espagne, Mauritanien pour la Mauritanie, Marocain pour le Maroc, Sahraoui pour les… Sahraoui) est un territoire qui fait parler de lui depuis le début des années 70 du siècle dernier, et toujours sous forme d’actualité et de « point chaud ». Pourquoi ? Parce qu’il fait peur à tout le monde :
-les espagnols qui pensent l’avoir décolonisé, alors qu’ils sont toujours accusés de l’avoir « abandonné » dans des circonstances peu morales.
-les Mauritaniens qui craignent autant son indépendance (il est trop proche, trop dynamique, trop guerrier), son rattachement à leur pays (créerait un déséquilibre interne entre communautés Arabe et Africaine, entre Ehel Sahil et Ehel Adrar), au Maroc (les velléités d’expansion Allalfassiste risquent de se réveiller) ou son éternel « hébergement » en Algérie (qui empoisonne et retarde l’éclosion du Grand Maghreb).
-les Marocains qui souhaitent l’intégrer comme prolongement naturel de leur pays et qui s’y ont beaucoup investis, craignent, une fois intégré, de grés ou de force, que l’absence de culture et de traditions monarchistes, au sein de ce peuple du désert (fils des nuages), renforcée par trente ans de guérilla et d’organisation politique et sociale horizontale, ne déteignent sur le petit peuple déjà tiraillé entre la Salafisme militant et l’appel des sirènes de la démocratie occidentale.
-les Sahraouis, qui auront tout sacrifié pour leur indépendance et leur liberté, se rendent compte aujourd’hui que leur République, indépendante et installée sur la terre de leurs ancêtres, ne survivra et ne sera viable, dans un monde globalisé et une région convoitée, qui connaît de grandes convulsions politiques et économiques, que si elle (la république) s’aligne sur un de ses frères ennemis au prix de concessions qui enlèveraient à cette indépendance toute sa saveur et son goût de victoire.
Or, le choix de ce grand frère sur qui la RASD s’appuierait fera tellement de jaloux, que…
Alors que faut-il faire pour trouver la solution juste, la bonne solution ?
Il faut vaincre la peur.
Un habitant du grand Sahara
AFP Accord de sortie de crise : Dadis reste en exil, élection présidentielle dans six mois
Moussa Dadis Camara, en civil, signe l'accord le 15 janvier. Il n'a pas pris la parole.
16/01/2010 10:29:31
© AFP
Après plusieurs jours de négociation au sommet à Ouagadougou, Moussa Dadis Camara et le général Sékouba Konaté ont signé un accord, sous l'égide de Blaise Compaoré. Le texte prévoit que Dadis prenne "librement un temps de convalescence" et qu'une élection présidentielle se tienne dans "six mois".
Un accord de sortie de crise en Guinée a été signé vendredi à Ouagadougou, prévoyant un maintien "en convalescence" à l'étranger du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, et la tenue d'une présidentielle dans "six mois".
Après deux jours de difficiles tractations, l'accord a été signé par le capitaine Camara, apparu amaigri et avec une longue cicatrice sur le crâne, le président intérimaire le général Sékouba Konaté et le médiateur dans la crise guinéenne, le président burkinabè Blaise Compaoré, a constaté l'AFP.
Dadis en civil, n'a pas parlé pendant la cérémonie
Dans le même temps, les opposants à la junte, incapables de s'entendre, ont proposé deux noms au poste de Premier ministre de transition: l'opposant Jean-Marie Doré et la leader syndicaliste Rabiatou Sérah Diallo. Ils laissent ainsi le choix au général Konaté de le désigner à leur place.
Le chef de la junte, 44 ans, blessé à la tête par balle lors d'une tentative d'assassinat le 3 décembre, "prend librement un temps de convalescence tout en restant disponible pour apporter sa contribution aux acteurs de la transition", selon le texte de l'accord qui ne précise pas s'il restera au Burkina.
Il était habillé en civil, avec des lunettes de vue. Cette tenue contrastait avec celles de commando parachutiste, larges lunettes de soleil et béret rouge, qu'il affectionnait en public avant le 3 décembre. Il marchait seul, sans aide, mais lentement. Le visage figé, il n'a pas parlé durant la cérémonie.
La communauté internationale, France et Etats-Unis en tête, redoutait plus que tout un retour en Guinée du capitaine Camara, mis en cause avec d'autres par des enquêteurs de l'ONU pour sa participation au massacre de plus de 150 opposants le 28 septembre à Conakry.
Pas de participation de la junte à l'élection
L'accord de Ouagadougou prévoit aussi la création d'un "conseil national de transition (CNT), organe politique délibérant, dirigé par une personnalité religieuse", la mise en place d'un "gouvernement d'union" dirigé par un "Premier ministre, président du conseil des ministres, issu du Forces vives" (opposition, syndicats et société civile), et l'organisation d'une élection présidentielle "dans six mois".
Le document stipule que "les membres du Conseil national de transition, le chef d'Etat de transition, les membres du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement, junte), le Premier ministre, les membres du gouvernement d'union nationale et les membres de forces de défense et de sécurité en activité" ne participeront pas à ce scrutin crucial.
Cet accord intervient après de difficiles tractations de haut niveau entamées mercredi soir à Ouagadougou.
Le capitaine Camara était arrivé d'une manière inopinée mardi soir dans la capitale burkinabè, après plus d'un mois d'hospitalisation au Maroc.
La communauté internationale soutient le chef intérimaire de la junte qui s'est dit prêt à partager le pouvoir avec l'opposition. Le 6 janvier, il avait annoncé que le Premier ministre de la transition serait "issu de l'opposition" et "désigné par elle-même".
"Dans la mesure où nous n'arrivons pas à nous entendre sur une candidature unique des Forces vives, nous avons proposé deux candidats", a déclaré vendredi à l'AFP M. Mamadou Bah Baadiko, président de l'Union des forces démocratiques (UFD).
Il a toutefois tenu à dédramatiser: "ce n'est pas méchant tout cela, le général Konaté aura à choisir entre les deux candidatures dans la sportivité".
Les deux candidats au poste de Premier ministre ont salué l'accord de sortie de crise.
Pour le porte-parole des Forces vives, Jean-Marie Doré, le général Konaté "aura désormais les coudées franches pour entamer les réformes et achever la transition dans la paix".
Libye: Décès de l'écrivain et homme de Lettres Khalifia Tilissi
Afrique en ligne
Libye
Afrique du Nord - Libye .Société - Le monde culturel et littéraire libyen a perdu l'une de ses figures les plus emblématique avec le décès, mercredi soir à Tripoli, de l'écrivain, romancier et historien Khalifa Mohamed Tillissi à l'âge de 80 ans.
Tillissi, qui était né en 1930, est considéré comme l'un des plus grands écrivains et hommes de Lettres libyens et une figure de proue de la culture arabe, a contribué à la création de plusieurs imprimeries de presse dont celles des journaux "Al-Rawad" ("Pionniers") et "Al-Maraa" ("La femme").
Il a également participé, par ses efforts à la fondation de la Haute commission de parrainage de la littérature et des arts, ainsi que dans la création de l'Association de la pensée en Libye. Il s'est aussi intéressé à la traduction et son dernier ouvrage, publié par l'Autorité générale libyenne de la Culture, est intitulé: "La Méditerranée, civilisation et conflits".
Après avoir exercé dans le domaine de l'enseignement jusqu'en 1951, le Dr Tillissi a occupé un poste administratif au Parlement avant de devenir son Secrétaire général en 1962 et d'être nommé ministre de l'Information et de la Culture de 1964 jusqu'en 1967, puis ambassadeur auprès du royaume du Maroc jusqu'en 1968.
Il a également occupé la présidence de la Haute commission de la radio et celle du Conseil d'administration de la maison d'édition "Dar Al-Arab du Livre" en 1974 avant d'être choisi comme premier secrétaire de l'Union des hommes de Lettres et écrivains libyens en 1977 puis Secrétaire général-adjoint de l'Union des hommes de Lettres arabes en 1978 ensuite Secrétaire général des éditeurs arabes en 1981.
Khalifa Mohamed Tillissi a été récompensé, pour ses contributions historiques, par l'Institut oriental de l'université de Naples qui lui a décerné le titre de Docteur Honoris Causa, de même que par la Tunisie qui lui a attribué sa Palme de la culture tout comme le Maroc qui lui a remis son Prix maghrébin de la culture.
Au niveau local, le Dr Tillissi a reçu la médaille Al-Fateh en 1989, le prix distinctif Al-Fateh de littérature et des arts dans sa première édition en 1995 pour l'ensemble de son oeuvre, ainsi que le Prix Kadhafi des droits de l'Homme en 2002.
Tripoli - Pana 15/01/2010
CAN : Les Eléphants domptent le Ghana
Samedi 16 Janvier 2010 - 13:30
Football
CAN : Les Eléphants domptent le Ghana
La Côte d’Ivoire n’avait pas le choix : la victoire sinon rien. Et les hommes de coach Vahid ont assuré. Des buts de Gervinho, Tiéné et Drogba, contre un penalty de Gyan (3-1), assurent aux Eléphants le premier billet pour les quarts de finale de cette CAN 2010.
Toujours plus de sécheresse, de maladies et moins de droits
El Watan 15 janvier 2010
Toujours plus de sécheresse, de maladies et moins de droits
vendredi 15 janvier 2010
Mahmoud Ag Sid Ahmed, ancien rebelle du soulèvement touareg au Nord Mali, raconte le désespoir d’une population livrée à la misère, les maladies, la violence terroriste, la sécheresse et le déni de droit. Témoignage sur une situation chaotique qui risque d’échapper à tout contrôle.
La quarantaine largement dépassée, Mahmoud Ag Sid Ahmed est un ancien combattant de la rébellion touareg au nord du Mali. La misère, le déni de citoyenneté et la frustration ont été pour beaucoup dans sa désertion des rangs de l’armée malienne. Alors qu’il avait le grade d’officier, il est parti rejoindre ses proches retranchés dans le massif de Tigharghar, un bastion de la rébellion touareg situé à l’est de Tessalit. La signature de l’Accord d’Alger en juillet 2006, grâce à la médiation de l’Algérie, lui a redonné espoir de voir sa région sortir de l’isolement et de la déchéance. Comme bon nombre de ses compagnons, il décide alors d’abandonner la lutte armée et de rentrer chez lui à Kidal, en attendant la réinsertion sociale promise par le gouvernement malien. Mais le retour lui a permis de découvrir que rien n’a changé et que rien ne changera dans sa ville. La misère dans laquelle vivaient ses proches s’est accentuée et les engagements de l’Etat n’étaient en fait qu’un mirage.
Présent à Alger pour prendre part aux travaux de la conférence des cadres dirigeants de l’Alliance du 23 mai pour le changement (ADC), l’aile politique de la rébellion touareg, il revient sur le quotidien terriblement difficile de la population du nord de Kidal. Fortement éprouvée par la violence, celle-ci fait face à une rude sécheresse qui vient à bout de son cheptel, des pâturages et des points d’eau, seule source de vie. « C’est devenu une sorte d’habitude chez nous. Les situations de crise ne font que s’accumuler sans qu’aucune ne soit résolue. La situation est alarmante. Cela fait plus d’une année qu’aucune goutte d’eau n’est tombée, alors que la région vit essentiellement de l’élevage. D’ailleurs, les éleveurs ne trouvent ni pâturage ni points d’eau pour faire vivre leur cheptel. Beaucoup assistent, impuissants, à l’agonie de leurs bêtes. Parallèlement à cette catastrophe naturelle, aucune activité économique n’a été entreprise dans la région, alors que les maladies et mêmes les épidémies emportent régulièrement les femmes, les enfants et les personnes âgées faute d’une prise en charge sanitaire et d’infrastructures de santé. L’Etat est totalement absent de cette région. Il ne fait ni de la prévention sanitaire ni de l’intervention d’urgence. Les Touareg vivent un quotidien chaotique qui ne fait que s’aggraver chaque jour… », révèle l’ancien rebelle. Le cœur plein de colère, il parle longuement des détails du vécu de ses concitoyens livrés, dit-il, « à l’isolement et à l’abandon ». J’ai interpellé le gouverneur de Kidal sur cette situation à plusieurs reprises, mais à chaque fois sa réponse est : « Je ne peux rien faire. Il y a un problème de sécurité dans cette région. » « J’ai proposé de constituer des groupes de sécurité pour escorter les équipes médicales, suivre le cheptel, garder les points d’eau, mais il a refusé l’offre, sous prétexte que cela relève de l’armée. Ils nous ont pris nos armes et nous obligent à voir nos familles et nos bêtes mourir sous nos yeux », souligne Mahmoud. Il s’arrête un moment et continue son récit. « Vous savez, être muté à Kidal pour les militaires est considéré comme une punition. Alors ceux qui sont en poste dans cette région sont totalement coupés de l’environnement et les rares Touareg, qui sont dans les rangs, sont mutés à des centaines de kilomètres plus loin. J’ai à ma charge vingt familles que je dois nourrir et sécuriser. J’aurais pu être plus rentable dans ma région, mais ils m’ont déplacé ailleurs, là où je ne peux être utile. Tout comme ceux qui ont été envoyés au Nord. Ils ne connaissent rien de la région et de plus, ils sont isolés par la population du fait du manque de confiance qu’ils suscitent chez celle-ci », note-t-il.
Mahmoud sirote son thé, prend le temps de répondre au téléphone, puis revient à son vécu, qu’il raconte d’une voix nouée. « Beaucoup parmi les Touareg ont quitté les rangs de l’armée non pas par éloignement, mais parce qu’il y avait aussi une grave discrimination ethnique. Ils étaient sous-payés et mal traités par rapport à leurs collègues non touaregs », dénonce-t-il. Selon lui, ses camarades ont pris la décision de déposer les armes parce qu’ils ont cru qu’en contrepartie de leur acte, la région allait connaître un changement économique. « Ils étaient 600 en 2006 et 700 en 2009, à y avoir vraiment cru. Mais dès que les armes se sont tues, la désillusion a été totale. Aucune des mesures prévues dans le cadre de ce dépôt des armes n’a été concrétisée. Nous nous sommes retrouvés au point départ, avec plus de misère, plus de morts, plus de malades et un avenir encore plus incertain pour un plus large pan de la population. Les ONG humanitaires et les partenaires qui allégeaient quelque peu la souffrance de nos concitoyens ont tous quitté la région et le gouvernement nous tourne le dos, sous le prétexte fallacieux de l’absence de sécurité. Il laisse les terroristes agir en toute liberté et nous empêche de nous organiser pour les chasser. De juillet 2006 à ce jour, l’attente et tout ce qu’elle a entraîné comme souffrance n’a que trop duré. Nous sommes arrivés à une situation sans issue. Il fallait faire le pas et interpeller le pays médiateur qui nous a fait croire que l’espoir d’un changement était permis. Nous avons laissé beaucoup de temps de réflexion au gouvernement, en vain. Nous avons pensé qu’étant donné qu’entre l’Etat et l’Alliance, il n’y a plus de dialogue, il faut alors une troisième partie, l’Algérie, pour faire ensemble le bilan et amener tout le monde à la table des négociations et arriver enfin à concrétiser la paix durable sur le terrain. » Mahmoud semble très inquiet quant à l’avenir de sa région. Pour lui, si ces tentatives de reprise du dialogue n’aboutissent pas et que la situation désastreuse persiste, la région va basculer vers l’inconnue et échapper à tout contrôle. Selon lui, pour éviter un tel scénario, il faut juste faire appel à ces quelques volontés qui tiennent à l’Accord d’Alger et qui se trouvent au sein de l’Etat malien pour aller au-devant et créer les conditions de mise en application des mesures prévues pour une paix durable.
« Toute la population touareg a nourri beaucoup d’espoir sur cet accord. Elle a trop enduré et veut vivre comme les Maliens du Sud. Elle veut juste son droit à une vie décente, une dignité et une citoyenneté à part entière. L’Accord d’Alger n’appartient à personne. Il a été signé pour répondre aux besoins de la population touareg, mais ces besoins tardent vraiment à voir le jour. Nous avons peur que les milliers de jeunes désabusés et vulnérables se détruisent par des activités criminelles ou détruisent leur région en rejoignant les rangs des terroristes. En fait, c’est l’objectif que veut atteindre Bamako, pour pointer du doigt la population et la montrer aux yeux du monde comme une alliée des terroristes ou des trafiquants en tout genre », déclare Mahmoud. Le regret de voir sa région natale au rang des pays les plus pauvres en dépit de ses grandes richesses naturelles le ronge souvent. « Peut être que ce sont ces richesses qui constituent en réalité notre malheur, pour les convoitises qu’elles aiguisent. » La conférence d’Alger représente pour lui une lueur d’espoir, pour peu, ajoute-t-il, « que l’Algérie pèse de son poids pour ramener le Mali à ses engagements. Il y va de la stabilité du nord de Kidal, mais également de tous les pays de la région, dont l’Algérie. »
Par Salima Tlemçani
vendredi 15 janvier 2010
HAWAD POETE ET PEINTRE TOUAREG D AGADEZ NIGER/Furigraphier le vide
Art et poésie touareg pour le IIIe millénaire
Vient de paraître :
Furigraphier le vide
Art et poésie touareg pour le IIIe millénaire
Un film de
Hélène Claudot-Hawad
et Nathalie Michaud
Durée : 55 minutes, format DVD
Co-production : Université de Toulouse-Le Mirail / Portique Nomade
Comment être nomade aujourd’hui ? Comment poursuivre la marche qui multiplie les horizons ? Comment occuper le vide ?
Ces questions douloureuses se posent avec une violence accrue dans les espaces arides du Sahara et du Sahel à l'économie asphyxiée, à la population criminalisée et aux territoires âprement convoités pour leurs richesses minières. Pour résister au chaos et au non-sens, pour lutter contre l'ultime dépossession de soi : celle de l'imaginaire, quarante-quatre poètes touareg réunis pendant trois nuits et trois jours en novembre 2006 à Agadez dessinent des parcours sonores libérés des entraves qui immobilisent aujourd'hui leur société et réinventent à leur manière les trames du présent.
Lire la suite... sur http://www.editions-amara.info/
Houles des horizons
(extrait d’un ouvrage de poésie à paraître prochainement).
Crise politique: Le dialogue inter-nigérien s’est éteint
Le Républicain
Le médiateur désigné par la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao)retraite Abdul Salami Abubakar, est pratiquement au terme de sa mission. Le dialogue inter-nigérien qu’il doit arbitrer est au bout du souffle. Il n’entrevoit plus d’issue, d’autant que le chef de l’Etat Mamadou Tandja n’est prêt à aucune concession sur la 6è République. Il ne demande ni plus ni moins que la reddition des adversaires à la prolongation du mandat de trois ans qu’il s’est octroyée à travers le référendum constitutionnel du 4 août dernier. Selon la position officielle, il n’y a pas de discussions possibles sur la légitimité et la légalité de la 6è République. Selon nos informations, la seule ouverture que le chef de l’Etat serait prêt à faire, c’est d’ouvrir l’actuelle Assemblée nationale aux opposants, mais sans la casser. Comment cela est-il possible? Allez-y le savoir. C’est dire que la feuille de route proposée par le général Abubakar, à savoir convenir d’une transition politique dont la durée et les institutions qui vont la régir seront discutées au cours du dialogue, ne vaut pas plus qu’une serpillière.
Il ne restait plus au médiateur d’en prendre acte et de rendre compte au sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Cedeao prévu se tenir le 18 janvier prochain, à Abuja, siège de l’organisation. Il devrait élaborer son rapport final, et éventuellement rendre publique une déclaration pour annoncer la mortdu dialogue inter-nigérien sur lequel les Nigériens, toutes sensibilités politiques, ont porté beaucoup d’espoir. Déjà, ils sont nombreux à en souffrir dans leur chair.
Combien sont-ils au chômage avec la suspension des financements extérieurs, du fait de la crise politique actuelle? Comment le programme spécial du président de la République ou les grands chantiers, qui ont servi de prétexte à la prolongation du mandat, peuvent-ils être financés dans un contexte où les robinets se ferment unà un? Avec l’échec annoncé du dialogue inter-nigérien, nul doute que des institutions comme l’Union européenne (UE), l’organisation internationale de la francophonie (OIF) et la Cedeao vont adopter de nouvelles sanctions économiques, financières et diplomatiques contre le Niger. On se rappelle que lors des consultations avec l’UE, le 9 décembre dernier, un « ultimatum » de quatre mois a été donné au gouvernement nigérien pour trouver une solution juste à la crise politique dans le pays.
Une cinquantaine de milliards FCFA d’aide budgétaire a été déjà suspendue. Point de solution, donc des sanctions graduelles risquent d’être prises contre le Niger. Les 16 et 17 décembre dernier, l’OIF a tenu une réunion ministérielle à Paris. C’est d’extrême justesse que le Niger a échappé à une sanction. C’est pourquoi, deux mois ont été accordés au gouvernement pour revenir à la normalité démocratique. Pour sa part, la Cedeao, qui n’a pas reconnu le référendum et les institutions qui en sont issues, pourrait radicaliser sa position contre notre pays qui, depuis bientôt trois mois, n’est plus autorisé, en même temps que la Guinée, à prendre part aux instances de cette organisation.
Les Etats-Unis, qui ont déjà pris des sanctions relatives au financement du développement (formation de plusieurs milliers de jeunes Nigériens, appui aux communes rurales et urbaines, appuis divers, suspension d’exportation des produits nigériens aux USA…) viennent de décider du gel de l’importation des armes par le Niger.
C’est conscient de ce que les jours à venir seront durs, la diète sera au rendez-vous, que les principaux promoteurs de la refondation dont le chef de l’Etat lui-même ont appelé les Nigériens au sacrifice, à se serrer la ceinture.
En vérité, ils constituent l’écrasante majorité des Nigériens à ne pas disposer de ceinture, pour leur demander de la serrer. On s’y attendait…L’échec annoncé du dialogue inter-nigérien est une demi-surprise même pour le Nigérien lambda. Ce d’autant que ces derniers jours, les zélateurs du régime n’ont raté aucune occasion pour attaquer les partis politiques qui prennent part au dialogue, vilipender la coordination des forces pour la démocratie et la République (CFDR-opposition) et la CEDEAO.
Un autre événement qui a dû retenir l’attention, ce sont les reportages de la télévision nationale, le week-end dernier, sur les premiers coups de pioche pour la construction du pipe-line de la raffinerie, du mur de clôture du port sec de Dosso, et les études de faisabilité de l’exploitation du charbon de Salkadamna, dans la région de Tahoua.
Le troisième événement, c’est le discours du chef de l’Etat en réponse aux vœux du nouvel an des présidents des institutions de la République, le 12 janvier dernier. Tandja n’a pas fait mystère de son intention de ne pas céder aux exigences de ses adversaires. Il a annoncé la mise en place prochaine du sénat, du conseil économique, social et culturel (Cesoc), du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), du Conseil national de la chefferie traditionnelle et de celui de la jeunesse (une invention de la Constitution de la 6è République) pour fixer définitivement « tous les piliers de la 6èRépublique ». Son discours ne reconnaissait que cette Constitution, et rien d’autre. « Il serait en effet illusoire de croire que le combat pour la refondation de la République est gagné du seul fait de l’adoption d’une nouvelle Constitution et de la mise en place des institutions qu’elle prévoit. En réalité, le combat ne fait que commencer et il nous impose forcément beaucoup de sacrifice, de courage et de détermination pour affronter les nombreux défis qui nous interpellent. Il nous impose de prendre véritablement notre destin en main, de compter sur nous-mêmes, et de nous convaincre, à l’inverse de ceux qui parcourent le monde en quête de soutien que le Niger, prospère et respecté, ne se fera que par nous-mêmes », a t-il prévenu.
Il annonce en même temps la collusion entre ses adversaires et la communauté internationale qu’il a tenue à dénoncer, lors de la présentation des vœux du corps diplomatique, le 13 janvier. Car pour lui, il n y a pas de crise politique au Niger, il n y a qu’un débat interne qui a été exporté par les opposants qui ont développé une « stratégie du discrédit » contre leur pays. Il invite les pays étrangers à se garder de toute « ingérence » dans les affaires internes du Niger.
Pour Tandja, la crise est virtuelle. C’est pourquoi, il a fait cette annonce : « J’ai l’insigne responsabilité de mener à bien ce processus de refondation de la République. Je mettrai un point d’honneur à concrétiser avec vous le noble projet dont est porteur la 6è République ». Les appels au dialogue des pays amis, des institutions internationales de coopération, de la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés fondamentales (CNDHLF), du médiateur de la République, et des Nigériens n’y font rien.
En définitive, on peut témoigner que Abdul Salami a tenté d’accorder les positions pour un retour rapide de la sérénité au Niger. Il n’a pas que le Niger comme dossier. D’autres situations de conflit ouvert ou latent où il est médiateur l’attendent.
Oumarou Keïta
http://www.medianiger.info/2010/01/crise-politique-le-dialogue-inter-nigerien-sest-eteint/
Agadez/Niger:Les dollars de la discorde
Les dollars de la discorde
A peine quelques semaines que le dernier groupe de « bandits armés » devenus par la force des choses « nos frères de la rébellion », ait déposé les armes, que certaines dissensions voient le jour entre les anciens rebelles et leurs chefs, pour une histoire d’argent ! Oui, l’argent de la Libye, les dollars que Khadaffi a promis aux irrédentistes pour arrêter la bagarre. A en croire notre confrère Raliou Assaleh de Radio France-Internationale, la bagarre a commencé entre les jeunes démobilisés et leurs chefs. L’affaire était si dure qu’il a fallu l’intervention de la police pour éviter le lynchage et la mise à sac du domicile d’un lieutenant d’un des chefs de ce que l’on appelle, aujourd’hui, l’ex rébellion. Dans son reportage, Raliou a donné la parole aux jeunes « anciens combattants » de la rébellion et à un représentant de chefs de fronts. Ils ont parlé et chaque partie a fait son appréciation de la situation. Pour les jeunes « anciens combattants », des promesses auraient été faites. Selon « l’importance » du front et sa « durée » dans la rébellion, chaque élément devrait recevoir au moins 800 dollars américains en attendant la suite ! La suite veut dire la réinsertion. La réinsertion de 2007 sera-t-elle comme celle de leurs aînés des années 90 ? C’est à dire le recrutement des anciens combattants à la fonction publique, dans certains corps habillés, l’octroi des bourses d’études et l’accompagnement de certains jeunes dans les activités économiques en leur facilitant la création de petites unités pour qu’ils puissent s’en sortir. Il s’agit là du cas des anciens rebelles. Ceux là même qui se sont casés et qui avaient des chefs qui s’étaient casés.
On parle ainsi de Mohamed Anako, Issa Lamine, Mohamed Akotey… Pour la nouvelle rébellion, celle qui a pris fin par la volonté de notre voisin libyen que l’on désigne comme son parrain, le premier chef connu se nomme Aghali Alambo, d’Iférouane. Il sera rejoint par la suite par d’autres hommes, des vieux chevaux de retour comme Rhissa Ag Boula qui feront revivre leurs fronts alors même qu’ils avaient pris des engagements en face du Niger et de la communauté internationale, qu’ils en ont fini avec la rébellion. Pour avoir pris tous ces engagements, Rhissa Ag Boula est resté très longtemps ministre dans ce pays. Ces affaires prospéraient parce qu’il avait pratiquement le monopole du tourisme dans la région d’Agadez. Et puis, il y’a eu l’affaire de Tchirozerine où il y’a eu mort d’homme.
Rhissa séjournera en prison avant de bénéficier d’une mise en liberté provisoire. Entre temps, il sera reçu par le président de la république, Mamadou Tandja à maintes reprises. Cet homme à qui la république sous Tandja a tout donné, a préféré s’exiler, reprendre les armes et dire sur les medias internationaux, tout le mal qu’il pense du pouvoir de Niamey. En représailles, le pouvoir nigérien l’a condamné à mort et un mandat d’arrêt international lancé contre lui. Hier, c’était lui qui était le dernier chef de front à déposer les armes ! A quel prix? Une chose est au moins sûre, les dirigeants de ce pays se sont discrédités. Les bandits armés et trafiquants de drogue sont subitement devenus des citoyens normaux qui ont compris qu’il est temps de déposer les armes afin de « participer » à la construction nationale !!!
Du coup on a oublié tous les morts et autres dégâts causés. L’essentiel étant de laisser les firmes étrangères exploiter dans la quiétude, les périmètres qui leur avait été cédés dans la région d’Agadez, à des conditions scandaleuses. Les bisbilles qu’il y’a aujourd’hui entre les jeunes rebelles démobilisés et leurs chefs démontrent que le dossier de la rébellion a été mal géré. Cela prouve, comme pour bien d’autres choses l’essentiel était de faire en sorte que Mamadou Tandja réussisse son coup de force. Pour cela on pouvait tout donner, tout accepter et faire plaisir à tout le monde notamment à Khadaffi qui est venu ici à Niamey apporter son soutien à l’entreprise « Tazartché ». Comble de malheur, ce sont ses dollars qui créent problème.
Les jeunes n’ont plus confiance à leurs chefs qu’ils soupçonnent d’empocher le gros du magot lâché par Tripoli. Ainsi ils se considèrent comme les dindons de la farce. On attend la réaction du pouvoir qui visiblement semble être très embarrassé par ce qui se passe. En pouvait en être t-il autrement car le dossier de la rébellion a fait l’objet d’une gestion catastrophique par Mamadou Tandja. Au fait, qu’en pense Nouhou Arzika, lui qui était l’un des farouches opposants à des négociations avec les « bandits armés » ? C’est vrai qu’entre temps beaucoup d’eau a coulé dans les koris de la région d’Agadez et la refondation a fait son chemin.
Écrit par A.S.Y (L’ACTUALITE DU 13 JANVIER 2010)
Jeudi, 14 Janvier 2010 14:51
Les otages espagnols au Mali vivants
Les otages espagnols au Mali vivants
AFP
15/01/2010 Le gouvernement espagnol a pu voir une vidéo prouvant que les trois humanitaires espagnols retenus en otage dans le nord du Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sont en vie, a rapporté aaujourd'hui le quotidien El Mundo.
Le ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, interrogé par la télévision publique sur ces informations, a décliné tout commentaire.
Selon El Mundo qui cite des sources proches du dossier, cette vidéo "est la preuve (de vie) définitive que la cellule de crise du gouvernement espagnol attendait (...) pour engager formellement des contacts avec les membres d'Al-Qaïda en vue de leur libération".
Le quotidien explique que le chef du renseignement espagnol, en déplacement à Bamako, a pu visionner lundi une vidéo adressée par Aqmi aux autorités maliennes.
On y voit les trois volontaires espagnols pris en otage le 29 novembre en Mauritanie par des membres de la branche maghrébine d'Al-Qaïda qui les retiendraient depuis dans une zone désertique du nord du Mali, près de l'Algérie. L'un d'eux, Albert Vilalta, qui avait été blessé par balles en tentant apparemment d'échapper aux ravisseurs, y apparaît en bonne santé, avec un jambe plâtrée.
El Mundo avait assuré au début du mois qu'Aqmi réclamait une rançon de sept millions de dollars et la libération d'une douzaine de ses membres détenus en Mauritanie contre celles de volontaires espagnols.
Madrid n'a pas confirmé avoir reçu une demande financière. M. Moratinos, a affirmé le 7 janvier que "le gouvernement espagnol ne paie pas de rançons".
El Mundo assure vendredi que parmi les prisonniers dont Aqmi réclame la libération figure un certain Tayeb Ould, alias Said Serhib, qui aurait dirigé une cellule jihadiste en Catalogne (nord-est), avant de quitter l'Espagne en 2005 et d'être arrêté en 2007 en Mauritanie.
Aqmi a menacé de tuer l'otage français Pierre Camatte, capturé au Mali le 26 novembre si quatre de ses prisonniers ne sont pas libérés dans les 20 jours, ont rapporté lundi les centres américains de surveillance des sites islamistes SITE et Intelcenter.
Un couple italien enlevé en Mauritanie le 17 décembre est également détenu au Mali par cette organisation.
AFP
15/01/2010 Le gouvernement espagnol a pu voir une vidéo prouvant que les trois humanitaires espagnols retenus en otage dans le nord du Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sont en vie, a rapporté aaujourd'hui le quotidien El Mundo.
Le ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, interrogé par la télévision publique sur ces informations, a décliné tout commentaire.
Selon El Mundo qui cite des sources proches du dossier, cette vidéo "est la preuve (de vie) définitive que la cellule de crise du gouvernement espagnol attendait (...) pour engager formellement des contacts avec les membres d'Al-Qaïda en vue de leur libération".
Le quotidien explique que le chef du renseignement espagnol, en déplacement à Bamako, a pu visionner lundi une vidéo adressée par Aqmi aux autorités maliennes.
On y voit les trois volontaires espagnols pris en otage le 29 novembre en Mauritanie par des membres de la branche maghrébine d'Al-Qaïda qui les retiendraient depuis dans une zone désertique du nord du Mali, près de l'Algérie. L'un d'eux, Albert Vilalta, qui avait été blessé par balles en tentant apparemment d'échapper aux ravisseurs, y apparaît en bonne santé, avec un jambe plâtrée.
El Mundo avait assuré au début du mois qu'Aqmi réclamait une rançon de sept millions de dollars et la libération d'une douzaine de ses membres détenus en Mauritanie contre celles de volontaires espagnols.
Madrid n'a pas confirmé avoir reçu une demande financière. M. Moratinos, a affirmé le 7 janvier que "le gouvernement espagnol ne paie pas de rançons".
El Mundo assure vendredi que parmi les prisonniers dont Aqmi réclame la libération figure un certain Tayeb Ould, alias Said Serhib, qui aurait dirigé une cellule jihadiste en Catalogne (nord-est), avant de quitter l'Espagne en 2005 et d'être arrêté en 2007 en Mauritanie.
Aqmi a menacé de tuer l'otage français Pierre Camatte, capturé au Mali le 26 novembre si quatre de ses prisonniers ne sont pas libérés dans les 20 jours, ont rapporté lundi les centres américains de surveillance des sites islamistes SITE et Intelcenter.
Un couple italien enlevé en Mauritanie le 17 décembre est également détenu au Mali par cette organisation.
Niger: Tandja se félicite du retour de la paix dans son pays
Afrique en ligne
Niger: Tandja se félicite du retour de la paix dans son pays
Le président nigérien Mamadou Tandja s'est félicité jeudi du retour de la paix dans le Nord de son pays marqué par le dépôt des armes des différents fronts de la rébellion des Touaregs, sous la médiation du guide de la révolution libyenne, Mouammar Kadhafi.
"Aujourd'hui, grâce au concours de notre frère, le Guide de la Révolution libyenne, Mouammar Kadhafi et avec la parfaite compréhension des vrais enjeux pour le Niger en ce moment par les éléments des Fronts armés, tous ces mouvements se sont engagés, avec le gouvernement, dans une dynamique de paix, en acceptant de déposer les armes", a notamment indiqué le président Tandja en réponse aux v?ux du corps diplomatique accrédité à Niamey.
"Désormais, la région d'Agadez, qui connaît déjà une forte activité minière avec un impact réel sur le bien-être des populations, renaît encore avec la relance de l'activité touristique, à la faveur de cette paix retrouvée", a souligné le président nigérien.
Tout en affirmant que toutes les dispositions étaient prises pour consolider ce processus, le chef de l'Etat nigérien en appelle à une paix durable dans cette région sahélo-saharienne qui implique des efforts collectifs, une coopération soutenue dans un cadre sous- régional, une lutte coordonnée et efficace contre les trafics de tous genres.
Pour le président Tandja, le combat pour la sécurité et la stabilité de la région Nord du pays "nous impose une vigilance de tous les instants et la mise en commun de nos efforts".
Tous les différents fronts de la rébellion touarègue ont récemment déposé les armes et leurs combattants ont regagné le pays grâce à la médiation du guide Mouammar Kadhafi.
Niamey - Pana 15/01/2010
Hama Ag Sid Ahmed. Porte-parole des Touareg du nord du Mali
El Watan - 14/01/10
Hama Ag Sid Ahmed. Porte-parole des Touareg du nord du Mali
« En une année, l’effectif du GSPC est passé de 250 à près d’un millier d’hommes armés »
jeudi 14 janvier 2010
Hama Ag Sid Ahmed. Porte-parole des Touareg du nord du Mali « En une année, l’effectif du GSPC est passé de 250 à près d’un millier d’hommes armés » Après cinq jours d’une rencontre qui a permis d’aplanir les divergences, le porte-parole de l’Alliance démocratique du 23 mai pour le changement (ADC), mouvement des Touareg du nord du Mali, Hama Ag Sid Ahmed, accepte de faire le bilan. Dans l’entretien qu’il nous accorde, il dresse un constat alarmant de la situation dans la région de Kidal où, selon lui, le GSPC a renforcé ses rangs, dont l’effectif est passé en une année de 250 à plus de 800 terroristes.
Deux ans et demi après la signature de l’accord d’Alger, mettant fin à la rébellion au nord du Mali, tout semble remis en cause. Pourquoi selon vous ?
D’abord, il y a ce grand écart qui sépare les représentants du mouvement des Touareg à l’Etat malien parce que la population avait cru au retour de la paix qui, pour elle, veut dire développement à travers la construction de centres de santé, d’écoles, de puits, de routes, enfin d’infrastructures qui correspondent à son environnement. Mais, depuis une année, elle constate que c’est l’inverse qui se passe. La situation ne fait que se détériorer et les responsables qui font les déplacements entre Kidal et Bamako n’ont jamais apporté de réponse concrète. Cette absence de l’Etat malien sur le terrain pourrait-elle s’expliquer par le manque de moyens ou de volonté ? Le problème n’est pas lié au manque de moyens mais à celui d’absence de volonté. Lorsque le pacte national a été signé, il a été suivi par de nombreux actes sur le terrain, ce qui n’est pas le cas pour l’accord d’Alger. A ce jour, rien n’a été réalisé. Il est facile de trouver les moyens. Les partenaires du Mali sont disponibles à débloquer les fonds nécessaires, mais une fois qu’ils constateront qu’il y a une volonté de la part de l’Etat à mettre en place des structures à même de prendre en charge les besoins de la population exprimés dans le cadre de l’accord d’Alger. Cependant, ces partenaires se méfient. En dépit des sommes colossales qu’ils ont avancé pour le développement du Nord, la région reste déshéritée. Ils ont du mal à comprendre où leur argent a été dépensé. Aujourd’hui, il faut recréer la confiance, non seulement avec les partenaires mais aussi avec les co-signataires de l’accord. La commission de développement prévue dans ce cadre, est en panne, ce qui fait qu’aucun projet n’a été exécuté. Plus grave, c’est tout l’accord qui est en panne, avec pour conséquence, l’élargissement du fossé qui sépare la population touareg du pouvoir central. Le sentiment d’abandon et de frustration s’est généralisé, notamment chez les jeunes…
Vous voulez dire qu’il y a une volonté délibérée de pousser ces jeunes vers la drogue, la contrebande ou le terrorisme ?
L’espoir nourri par le soulèvement de milliers de jeunes pour une vie meilleure s’est vite dissipé dès que les armes se sont tues et l’accord signé. Je ne sais pas s’il s’agit d’une fuite en avant ou d’une remise en cause des engagements. En fait, nous ne savons pas si c’est le président malien qui ne veut pas résoudre la crise au Nord, ou c’est son entourage qui l’informe mal sur la situation. Pour nous, il est clair qu’il y a une volonté préméditée de pousser ces jeunes vers la drogue, la contrebande ou le terrorisme. L’accord a été signé en 2006 et depuis, rien de sérieux n’a été fait sur le terrain pour permettre de dire qu’il y a une volonté d’agir de l’autre côté. Qu’a-t-on laissé, ou donné à cette jeunesse ? On a créé une situation pour les amener à détruire leur propre région ou à rejoindre l’AQMI (Al Qaîda pour le Maghreb islamique). J’avais dit aux jeunes combattants sur le terrain : « Faites attention, la politique de certains c’est de vous détruire. Vous avez un objectif, qui est l’accord d’Alger, il faut rester lucide pour continuer à le réclamer haut et fort, car il y va de votre dignité. Il ne faut pas vous embarquer dans ce qui a été créé pour vous détruire. »
Comment la population fait-elle face à cette situation chaotique, marquée par la sécheresse et le terrorisme d’un côté, et de l’autre le déni d’existence ?
C’est une région qui a traversé des moments douloureux. Elle a connu la sécheresse de 1973 à1974, ensuite celle de 1984 à 1985 et le soulèvement de 1990. Tous les gouvernements qui se sont succédé, depuis Modibo Keita jusqu’au général Moussa Traoré, ont utilisé des armes politiques pour détruire la communauté touarègue. La détruire physiquement en maintenant le black-out sur l’information. Lorsque l’Etat n’a pas les moyens de faire face aux éleveurs qui perdent leur cheptel, ne trouvent pas de quoi nourrir leur famille, ni de quoi étancher leur soif, et encore moins de soigner les malades, notamment parmi les enfants, les femmes et les personnes âgées, touchés par des épidémies, il fait appel à l’aide de la communauté internationale. Cela n’a jamais été le cas. Des milliers de personnes sont mortes durant ces dures épreuves dans l’anonymat le plus absolu. Les gouvernements ont de tout temps coupé cette région du monde.
Aujourd’hui, l’Etat dont la présence doit se refléter par des investissements en matière d’infrastructures de base, par une écoute de sa population, une prise en charge de ses préoccupations, est totalement absent. Tout a été fait pour creuser un fossé de plus en plus large entre lui et la population. Ce qui explique ce sentiment de rejet de tout ce qui incarne l’Etat, nourri par les touareg. Nous voulons attirer l’attention de la communauté internationale sur cette crise humanitaire engendrée par la sécheresse et casser le black-out qui étouffe notre région. L’accord d’Alger a pris en compte tous ces points et aurait pu réduire sensiblement la distance qui sépare Kidal de Bamako et faire naître chez les touareg, le sentiment d’être des citoyens à part entière. Cet accord a prévu une commission de sécurité, qui aurait pu ramener la stabilité dans la région et de ce fait attirer les investissements à Kidal. Malheureusement, cela n’a pas été le cas parce que l’Etat a failli à ses engagements. Ce vide a permis l’installation progressive des groupes terroristes qui, aujourd’hui, représentent près d’un millier d’hommes puissamment armés…
Ce qui veut dire qu’ils ont triplé leurs effectifs en l’espace de deux ans ?
Je dis bien près d’un millier d’hommes. Ils sont près de huit cents éléments. Ce qui n’était pas le cas, il y a un an où la situation était très différente. D’où viennent-ils ? Où ont-ils été recrutés ? Comment sont-ils arrivés dans cette région ? Ce sont des préoccupations majeures qui vont déstabiliser la région si rien n’est fait pour arrêter cette déferlante…
Ne pensez-vous pas que ce sentiment d’abandon et de désespoir puisse pousser certains jeunes de la région à prendre les armes ?
Il y a plusieurs formes d’armes ou de lutte. Pour l’instant, la lutte est concentrée sur la mise en application de ce cadre légal, qui est l’accord d’Alger, et qui reste bloqué par l’Etat malien. En fait, l’Algérie qui est co-signataire, doit assumer ses responsabilités, parce que c’est elle qui nous a poussé à venir à la table des négociations et à accepter le dépôt des armes. Si ce n’était pas l’Algérie, il n’y aurait pas d’accord et le soulèvement serait toujours en cours. De ce fait, il faut qu’elle fasse pression sur l’Etat malien afin qu’il honore ses engagements. Elle a tous les moyens nécessaires pour aboutir à la concrétisation de l’accord. C’est cette opportunité légale qui va nous ramener la paix sans recourir aux armes. Aucun pays ne souhaiterait que cette région soit encore une fois déstabilisée, et encore plus l’Algérie, parce qu’il s’agit d’assurer la sécurité à sa frontière. La panne de l’accord n’est pas dû à l’absence d’interlocuteurs, puisque nous avons exprimé notre volonté à ouvrir le dialogue, mais plutôt à une défaillance délibérée de l’Etat malien.
Certains médias maliens affirment que l’Alliance n’est représentative ni dans la région de Kidal ni des Touareg du Nord. Qu’avez-vous à répondre ?
Ce n’est pas nouveau pour nous. D’abord, il faut savoir que dans tous les mouvements de soulèvement, c’est toujours un petit noyau de 5 à 10 éléments qui commence la lutte dans la clandestinité. Ensuite, il y a des contacts avec un autre groupe composé de personnes de confiance et c’est ainsi que le mouvement se forme, avec comme base commune la volonté de lutter pour un changement. Les acquis de ce soulèvement vont profiter à toute la population mais jamais à ceux qui l’ont provoqué et conduit. Même ceux parmi les touareg du Nord qui ne sont pas d’accord avec la rébellion, savent au fond que la cause défendue est juste. Ceux qui ont pris part aux travaux de la conférence, sont ceux-là mêmes qui ont négocié et signé l’accord d’Alger avec l’Etat malien, donc ils ne peuvent pas être du jour au lendemain non représentatifs.
Qu’apporte cette conférence à la région de Kidal ? Est-ce uniquement une tribune pour aplanir les divergences au sein de l’Alliance ou le début de la fin de cette formation née dans la douleur du soulèvement populaire ?
Si on revient un peu en arrière, durant les deux ans qui ont suivi l’accord de juillet 2006, il y a eu un temps mort où rien ne s’est passé. A Bamako, on pensait régler le problème de l’intérieur et d’autres y ont cru. Ils avaient accepté de revenir en espérant mieux avancer. Mais l’Etat a tourné le dos à tout le monde. Je pense sincèrement que la conférence d’Alger est une grande réussite. Nous avons pu réactiver les autorités algériennes pour qu’elles s’impliquent et ramener le Mali à revenir à l’accord d’Alger…
Est-ce qu’il y a une disponibilité d’Alger pour faire en sorte que le Mali respecte ses engagements ?
Au mois de novembre dernier, nous étions venus vers l’Algérie pour la solliciter en tant que médiateur. Nous lui avions fait état de la dégradation inquiétante de la situation au Nord, région limitrophe de sa frontière sud. Nous lui avons demandé d’intervenir rapidement pour faire avancer les choses. De notre côté, il y avait une grande disponibilité de se réunir en Algérie pour mettre en avant nos difficultés. L’Algérie nous a accueillis pour tenir notre conférence dans de bonnes conditions. Les points débattus sont essentiels et constituent la préoccupation de tout le monde. Nous avons fait le bilan de l’accord d’Alger et constaté qu’il faut mettre en place des interlocuteurs habilités à discuter avec les autorités algériennes, maliennes et d’autres pays, en tenant compte ce qui se passe sur le terrain. A ce titre, un comité de crise a été mis en place et la tenue d’un congrès prévu en mars prochain à Tigharghar a été retenue.
Avez-vous senti chez le gouvernement malien une quelconque volonté de revenir au dialogue ?
Si nous sommes là, c’est pour interpeller le gouvernement malien et lui dire que de notre côté, il y a une disponibilité pour faire le point et avancer dans l’esprit de l’accord d’Alger. Je ne vois pas pourquoi le gouvernement rejetterait un accord qu’il a lui-même signé. Si jamais il ne souhaite pas discuter ou revenir à cet accord, c’est à la facilitation de donner suite. Que veulent les autorités maliennes et où veulent-elles nous pousser ? Je pense que personne n’a intérêt à ce qu’une partie ou une autre rejette le dialogue. La région est aujourd’hui observée à la loupe et les gestes de tous sont épiés…
N’est-elle pas en train de se transformer en un nid des services de renseignement de nombreuses puissances du fait des activités terroristes ?
Je ne dirais pas que c’est un nid, mais plutôt un centre d’intérêt. Elle est observée avec une loupe à cause de la grande insécurité qui y règne. Pourquoi ? Parce qu’il y a régulièrement des kidnappings visant uniquement les Européens. Ces derniers sont devenus un produit qu’il faut vendre pour renforcer la présence des terroristes dans la région. Alors, les gens sont étonnés de voir que ces enlèvements ne visent que les Occidentaux. Ils se posent des questions sur l’identité des auteurs, leur motivation et leurs objectifs. C’est pour cela qu’ils ont besoin d’avoir un regard, de s’impliquer et d’essayer de comprendre ce qui se passe. Viendra le jour où cette région ne nous appartiendra plus. Nous avons le sentiment que tout est fait pour arriver à cette situation.
Comment expliquer que les Touareg, connus pour leur opposition aux terroristes salafistes, puissent laisser ces derniers occuper leur territoire ?
Prenons l’exemple de la région d’Adrar des Iforas. Avant la rébellion de 1990, ce sont les notables qui prenaient en charge tous les aspects sécuritaires et de réconciliation. Ils maîtrisaient la situation. La rébellion touaregue avait aussi la maîtrise de la situation, que ce soit avant ou après la signature du pacte national. Durant cette période, il était très difficile de s’installer dans la région sans l’autorisation des Touareg. Mais ces derniers ont été retirés du terrain, privés de leur pouvoir et de leurs outils militaires. D’acteurs, ils sont devenus des observateurs. Les Touareg ont de tout temps voulu chasser les terroristes de la région, mais l’officier de l’armée les a empêchés d’agir en leur disant : « Ces affaires ne vous concernent pas. Vous êtes des citoyens, vous restez loin. Les terroristes, c’est nous qui les attrapons. Nous sommes là pour ça et si vous jouez aux gendarmes, nous allons vous arrêter. » C’est comme cela que l’armée malienne réagit à chaque fois que les Touareg tentent de poursuivre les salafistes. Les unités spéciales de sécurité prévues par l’accord d’Alger et dont feraient partie les Touareg est un outil adéquat de lutte contre le terrorisme. Une fois la population impliquée, elle sera responsable de la situation. Pour l’instant, elle ne fait que la subir, beaucoup plus que les autres…
A la veille de la conférence, vous avez annoncé la présence de Brahim Ag Bahanga, fondateur de l’Alliance et un des acteurs de la rébellion, mais il n’est pas venu. Peut-on savoir pourquoi ?
Il devait venir et y assister aux travaux. Mais des imprévus l’ont retenu. Sachez que Brahim est l’initiateur de la rencontre d’Alger. Il a pris part aux réunions de préparation tenues du 22 au 25 novembre 2009. Tout ce qui a été entrepris du début jusqu’à la fin de la conférence a été fait en concertation avec Brahim. Mais il viendra à Alger. C’est une question de temps. Ce qui est certain, c’est qu’il arrivera avant notre départ d’Alger…
Par Salima Tlemçani
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