TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
lundi 4 mai 2009
Uranium : le gisement géant d’Imouraren sur les fonts baptismaux
Niger/Le président nigérien, Mamadou Tandja et AnnLauvergeon, patronne du groupe nucléaire français Areva.(Photo : AFP/AREVA/François Maréchal)
par Myriam Berber
Article publié le 04/05/2009 Dernière mise à jour le 04/05/2009 à 16:42 TU
source/RFI
Le président du Niger Mamadou Tandja et la patronne du groupe nucléaire français Anne Lauvergeon ont donné, lundi 4 mai 2009, le coup d’envoi des travaux dans la mine géante d’uranium d’Imouraren. L’exploitation de ce gisement devrait permettre au Niger de devenir le second producteur mondial d’uranium. Cette cérémonie de la pose de la première pierre symbolique est intervenue au lendemain d'une rencontre à Agadez, la grande ville du nord au coeur des mines d'uranium, entre le président Tandja et des chefs rebelles touareg, une première depuis la résurgence d'une rébellion début 2007.
La présidente du directoire d’Areva Anne Lauvergeon, a donné, lundi 4 mai au Niger, le premier coup de pioche du gisement d’Imouraren, situé à quelque 200 km au nord-ouest d’Agadez et à plus de 1 200 kilomètres de la capitale Niamey. Le 27 mars 2009, le président Nicolas Sarkozy s’est rendu à Niamey pour célébrer ce partenariat. L’accord signé en janvier à Niamey entre le groupe nucléaire français et l’Etat nigérien a été obtenu de haute lutte, face à des concurrents canadiens et chinois qui jugeaient le gisement d’Imouraren stratégique.
Pour obtenir l’agrément du gouvernement de Niamey, Areva a fait d’importantes concessions comme d’accepter une hausse de 50% du prix d’achat de l’uranium provenant du gisement à ciel ouvert d’Arlit et de la mine souterraine d’Akokan, deux sites dans le nord du pays. Le groupe nucléaire français a également accepté un accord de partage des richesses d’Imouraren. Areva détiendra 66,65% de la société créée en vue de l’exploitation du gisement, contre 33,35% pour l’Etat nigérien.
Un investissement initial de 1,2 milliard d’euros
Pour le Niger, un des pays les plus pauvres au monde, ce contrat est l’assurance de recettes budgétaires vitales. Areva a annoncé un investissement initial de plus de 1,2 milliard d’euros, ce qui devrait permettre la création de 4 000 à 5 000 emplois directs et indirects dans le pays, selon des sources nigériennes. Areva indique, par ailleurs, vouloir dépenser 6 millions d’euros sur les cinq prochaines années dans des actions en faveur des populations nigériennes (santé, éducation et formation, accès à l’eau, l’électricité et aux transports).
Avec une production à terme estimée à 5 000 tonnes par an pendant plus de 35 ans, le leader mondial du nucléaire est désormais à l’abri d’éventuels ruptures de stock. Le Niger est un partenaire incontournable pour Areva dont il est le premier fournisseur d’uranium. Le pays, à lui seul, fournira la moitié du combustible des centrales nucléaires françaises en 2012.
Des dommages environnementaux
Présent au Niger depuis plus de 40 ans, la multinationale française suscite de nombreuses critiques. Depuis des années, de nombreuses ONG dénoncent les effets catastrophiques de ses activités sur l’environnement, la santé et les populations locales, l’accusant de « piller » les richesses du pays. Cette exploitation a « des conséquences sanitaires et sociales désastreuses pour la population locale à majorité touareg et pour l’environnement », explique Survie, une ONG spécialisée dans les relations franco-africaines.
« L’entreprise française a fait exproprier des terres qui appartenaient aux tribus nomades », c’est ce qu’expliquait l’euro-députée verte Hélène Flautre lors d’un débat sur le nucléaire au Niger organisé par le réseau « Sortir du nucléaire » en mars dernier. Depuis début 2007, le gouvernement nigérien est confronté aux actions de la rébellion touareg qui réclame une plus grande part pour les populations locales des bénéfices tirés de l’exploitation de l’uranium.
Depuis le Niger, Areva réfléchit à son avenir
Usine nouvelle.com
Energie
Depuis le Niger, Areva réfléchit à son avenir
04/05/2009
Le géant français du nucléaire a lancé la construction du complexe minier d'Imouraren, au Niger, qui deviendra son plus grand site d'extraction d'uranium.
Depuis le Niger, Areva réfléchit à son avenir Le président de la République du Niger, Mamadou Tandja, a posé ce lundi la première pierre du complexe minier uranifère d'Imouraren. La cérémonie s'est déroulée en présence d'Alain Joyandet, secrétaire d'Etat français chargé de la Coopération et de la Francophonie, et d'Anne Lauvergeon, présidente du directoire d'Areva. Le géant atomique français met ainsi la main sur une ressource stratégique dans le cadre du renouveau de l'énergie nucléaire, l'uranium servant à fabriquer le combustible des centrales.
Le site d'Imouraren va recevoir un investissement initial de 1,2 milliard d'euros. Son exploitation devrait entraîner la création de près de 1 400 emplois directs, selon ses promoteurs. A terme, la production du site devrait atteindre 5 000 tonnes d'oxyde d'uranium par an, ce qui ferait d'Imouraren la deuxième mine à ciel ouvert du monde et la plus importante d'Afrique. Le Niger pourrait ainsi, en doublant sa production, devenir le numéro 2 mondial, affirme le communiqué d'Areva. En réalité, la réalisation des projets Cigar Lake au Canada, Olympic Dam en Australie et les ambitions du Kazakhstan devraient plutôt lui permettre d'accéder au 4e rang. Ses réserves laissent espérer une durée de vie de 35 ans.
« Avec le lancement de la construction des infrastructures minières d'Imouraren, Areva renforce un partenariat historique et solidaire qui lie le groupe au Niger depuis plus de quarante ans », s'est félicitée Anne Lauvergeon. Le groupe va consacrer 6 millions d'euros par an pendant les cinq prochaines années pour participer au développement socio-économique du pays « dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la formation, des transports et de l'accès à l'eau et à l'énergie des populations locales ». Si Areva insiste sur ce point, c'est parce que son activité sur place est mise en cause par des ONG. Ainsi, des mesures de la Criirad réalisées en 2004 et 2005 montrent que les eaux distribuées dans la ville minière d'Arlit où opère Areva ne sont pas aux normes de potabilité. Selon la Criirad encore, d'énormes masses de déchets radioactifs, dits improprement « stériles », et des boues radioactives générant des poussières et des gaz comme le radon sont laissées à l'air libre. La population a même accès à des ferrailles contaminées, l'exposant ainsi directement à la radioactivité.
Cette inauguration survient alors qu'Areva est en pleine réflexion sur sa restructuration capitalistique. A peine Jean-Cyril Spinetta était-il confirmé à la tête du conseil de surveillance que le groupe nucléaire lançait une procédure d'arbitrage auprès de la Chambre de commerce internationale contre Siemens, son associé dans Areva NP (la branche réacteurs du groupe) en partance pour la concurrence russe. Début mars, l'Allemand avait annoncé rejoindre Rosatom, se mettant « en rupture de ses obligations contractuelles », selon Areva. Réfutant d'avoir porté atteinte au contrat, Siemens entend déposer une demande de rejet de la procédure d'arbitrage. Et maintient son rapprochement avec Rosatom, dans l'esprit du protocole d'accord qui jette les bases d'une société commune où le russe aura 50 % plus une action.
A travers cette saisine, qui constitue un préliminaire à une démarche juridique, Anne Lauvergeon, PDG d'Areva, entend faire valoir son droit à obtenir une décote sur les 34 % de parts de Siemens dans Areva NP si jamais elle devait les racheter. Leur accord de coentreprise de 2001, qui scellait une alliance jusqu'en 2012 avec clause de non-concurrence jusqu'en 2020, spécifie que cette décote s'élève à 40 %. Sans cette décote, le prix à payer atteint 2 milliards d'euros.
En parallèle, Areva étudie - à contrecœur - la cession d'une autre de ses divisions, T&D (transmission et distribution), vente qui lui rapporterait entre 3 et 5 milliards d'euros, selon les analystes. Cette activité retournera-t-elle chez son propriétaire d'origine, Alstom, qui en a été dépossédé en 2004, à la demande de Bruxelles, lorsque le gouvernement l'avait sauvé de la banqueroute ? Sollicité pour recapitaliser le groupe nucléaire, l'Etat actionnaire a demandé d'étudier cette alternative d'ici trois semaines. Mais même pour 4 milliards, Anne Lauvergeon s'oppose à une telle cession, qui la priverait de 40 % de son chiffre d'affaires. La patronne d'Areva a toujours préféré des cessions d'actifs non stratégiques. T&D a rapporté 5,065 milliards d'euros en 2008, 17 % de plus qu'en 2007. D'autres repreneurs potentiels se montrent intéressés par T&D, comme Schneider Electric ou GE Energy.
Tous ces mouvements de capitaux, probables ou avérés, surviennent dans un contexte où Areva, très endetté, doit financer de lourds investissements. Le rachat des parts de Siemens dans Areva NP pèsera beaucoup, mais il faut aussi prendre en compte les provisions liées au retard du chantier du premier réacteur EPR, celui d'Olkiluoto en Finlande. Au total, les besoins d'argent sont évalués à 3 milliards d'euros au moins. Un montant que la vente d'actifs non stratégiques ne suffirait pas à couvrir. La piste de l'augmentation de capital est toujours à l'étude, qu'elle prenne la forme d'un renflouement d'Etat, de l'émission d'obligations ou de l'injection de fonds étrangers, en l'occurrence du Moyen-Orient.
Areva a actuellement sur le feu plusieurs contrats avec des électriciens clients de l'EPR. En Finlande, donc, mais aussi aux Etats-Unis, en Chine et, à un stade moins avancé, aux Emirats arabes unis, en Inde, en Italie et en Grande-Bretagne. Sans oublier la France, avec un premier chantier commandé par EdF à Flamanville (livraison 2012) et un second en projet à Penly (livraison 2017). L'EPR de Penly sera porté par EdF (50 % plus une action), escorté par GdF-Suez (33,3 % plus une action) qui pourra en rétrocéder une partie à Total. Les 16,66 % restant devraient aller dans des mains italiennes (Enel) et allemandes (RWE, E.ON).
Daniel Krajka et Guillaume Maincent
«Il faut un référendum, parce que le peuple demande que je reste»
Photo/Mamadou Tandja, en novembre 2006 à Bruxelles. (REUTERS)
source/Liberation.fr
«Il faut un référendum, parce que le peuple demande que je reste»
Mamadou Tandja, président de la République du Niger, achèvera son second mandat en décembre. Il annonce son intention de modifier la Constitution qui ne prévoit pas trois mandats consécutifs à la tête du pays.
Recueilli par THOMAS HOFNUNG (envoyé spécial à Imouraren, Niger)
Lors de la cérémonie marquant le début des travaux d'une nouvelle mine d'uranium d'Imouraren dans le Nord-Niger confiée à la compagnie française Areva, le président du Niger, Mamadou Tandja, a accordé un entretien à France 24 et Libération. Il affirme vouloir organiser un référendum pour se maintenir au pouvoir.
Etes-vous satisfait de l'accord avec Areva sur la mine d'Imouraren qui pemettra la production de 5000 tonnes d'uranium d'ici trois ans?
C'est ce qu'attendait le Niger depuis l'indépendance: un accord à égalité entre nous et notre partenaire. Nos vivons dans un monde d'intérêts, chacun lutte pour défendre les siens.
Vous avez rencontré plusieurs chefs rebelles, hier, à Agadez et certains étaient présents lors de la cérémonie de ce lundi à Imouraren. Est-ce la fin du conflit qui dure depuis début 2007?
On s'est bien compris. Il n'y a aucun problème politique au Niger. Malheureusement, des jeunes avaient pris la mauvaise direction en participant à des trafics. Nous avons combattus ces trafics, et les jeunes sont revenus à la raison, ils ont accepté de déposer les armes.
Ces rebelles touaregs les avaient prises en dénonçant l'absence de redistribution des richesses minières exploitées au Nord-Niger. Leur avez-vous donné des assurances à ce sujet?
Il n'en a pas été question lors de notre rencontre, car l'uranium est un bien national, il appartient à tous les Nigériens.
Dans la foule à Imouraren, on pouvait lire des slogans réclamant votre maintien au pouvoir alors que vous achevez votre second mandat en décembre et que la Constitution n'en prévoit pas de troisième...
Mais la Constitution autorise un référendum. Le peuple demande que je reste, je ne peux pas rester insensible à son appel.
Vous envisagez donc un référendum sur cette question?
Absolument, c'est au peuple de décider.
Inauguration du gisement d'uranium d'Imouranen
04/05/2009 14:13:45 - APANEWS
Le président nigérien inaugure ce lundi l'importante mine d'uranium d'Imouranen (Nord). Le groupe français Areva doit commencer l'exploitation de ce gisement à partir de 2012.
Le président nigérien Mamadou Tandja inaugure lundi un des plus grands gisements d’uranium en Afrique, à Imouraren, dans le nord du pays. Son exploitation à l’horizon 2012 par le groupe français Areva va placer le Niger au deuxième rang mondial des pays producteurs d’uranium.
Situé dans le département d’Arlit, le site d’Imouraren, dont le contrat d’exploitation a été signé en janvier dernier entre Niamey et Areva, aura également une production record de près de 5000 tonnes d’uranium par an, indique-t-on.
L’exploitation de ce site va déboucher sur la création d’une société mixte dans laquelle le groupe français détiendra plus de 65 pour cent du capital contre 33 pour cent pour l’État du Niger.
Quelque 1400 emplois permanents et de très nombreux emplois induits vont accompagner l’exploitation de ce gisement, ce qui permettra un doublement de la production uranifère annuelle.
111 milliards de FCFA
Selon la présidente d’Areva, Anne Lauvergeon, la compagnie minière va investir environ 111 milliards de FCFA (1,5 milliards d’euros) dans le secteur minier nigérien, à compter de l’année 2009.
Fin mars dernier, le Président français Nicolas Sarkozy, en visite à Niamey, a affirmé que son pays et le Niger seront liés par un partenariat « stratégique » fondé sur le « gagnant-gagnant » faisant allusion à l’exploitation de l‘uranium dans les trente années à venir par le groupe Areva.
Depuis plus de 40 ans, l’uranium nigérien est exploité par le groupe nucléaire français Areva à travers ses filiales locales, Cominak et Somair, en vertu de deux conventions signées respectivement en février 1968 et en juillet 1974.
Cependant, indique le Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (Rotab), les conventions minières signées avec Areva « ne comportaient pas de clauses relatives au développement durable des zones d’exploitation et à la protection de l’environnement ».
Les débats autour de la redistribution des ressources issues de l’exploitation uranifère ainsi que les méthodes de recrutement du personnel minier par Areva ont servi de prétexte pour l’éclatement de la rébellion touarègue dans le nord du Niger.
Le revirement du président du Niger Tandja face au problème touareg
Affaires-Strategiques.info
un autre regard sur les rélations internationales
4 mai
« Depuis longtemps nous les avions appelés à déposer les armes et à venir construire le pays avec nous. Nous leur pardonnons car nous voulons la paix au Niger », a déclaré dimanche le président du Niger, Tandja, à la radio à l’issue d’une rencontre à Agadez avec une dizaine de représentants de trois groupes rebelles touaregs qui sévissent dans le Nord du pays. Cette décision constitue un véritable tournant pour le Niger : le président Tandja a accepté pour la première fois de rencontrer les chefs rebelles (grâce à la médiation de la Libye qui protège certains chefs touaregs) alors qu’auparavant, il les qualifiait de "bandits armés et des trafiquants de drogue".
Ces derniers, organisés autour du Mouvement des Nigérians pour la justice (MNJ), avaient depuis 2007 libéré plus de 80 otages en gage de bonne volonté mais le président restait sourd à leur main tendue.
Ce changement de cap dans la politique de Tandja (l’amnistie pour les combattants touaregs) s’explique au minimum par deux facteurs. Le premier tient aux ressources d’uranium qui sont aujourd’hui sous le contrôle des Touaregs, auxquels le président a proposé un partenariat (les modalités de celui-ci demeurent encore floues). Le second, plus délicat, fait partie d’une stratégie globale en raison des prochaines élections, le mandat du président s’achevant fin 2009 : Tandja souhaite se défaire de son image d’homme politique intransigeant en se montrant plus conciliant à l’égard de ses ennemis.
Mais ce choix provoque des divisions dans la société civile, où une partie de la population rejette « toute forme d’amnistie », ainsi que l’octroi d’avantages aux rebelles, comme ce fut le cas lors des Accords de paix de 1995.
Sources : RFI, L’Express
Niger president in talks with Tuareg rebels
AFP - 03/05/09
Niger
Niger President Mamadou Tandja arrived Sunday in the symbolic Tuareg town of Agadez for his first-ever peace talks with rebel leaders who were flown in by mediators Libya, a government source said.
Niger’s north is rich in uranium and Tandja — making his first trip there since the start of the latest Tuareg rebellion in 2007 — is also due Monday to officiate at the start of construction work on a giant uranium mine in development with French nuclear giants Areva.
Tandja was to hold talks with a 16-member delegation representing three main Tuareg rebel groups, although not the leader of the main Movement of Niger People for Justice (MNJ), Aghali Alambo, the source added.
Tuareg rebels and a delegation from Niger’s government told Libyan leader Moamer Kadhafi during talks in Tripoli last month that they are committed to achieving peace in the west African semi-desert state.
Alambo affirmed the "commitment of his group and other groups for a definitive peace in Niger," reports said.
Kadhafi, current African Union chairman, was reported as saying he would remain engaged with the Niger discussions until peace was achieved there.
On a visit to Niamey in March, Kadhafi negotiated the release of five Niger soldiers and a gendarme who had been held by the MNJ.
The Tuaregs are nomadic tribes who roamed the Sahara for centuries before nations of the region gained independence from European colonial powers.
The MNJ wants a share in Niger’s uranium wealth and a role in the country’s armed forces.
Areva au Niger : Imouraren, un désastre annoncé !
http://areva.niger.free.fr
Areva au Niger : Imouraren, un désastre annoncé !
Communiqué du 4 mai 2009
Ce 4 mai 2009, Areva et les autorités nigériennes inaugurent le projet d’exploitation uranifère d’Imouraren, qui sera la mine d’uranium la plus importante d’Afrique et la deuxième au monde. Anne Lauvergeon, présidente du groupe français, Mamadou Tandja, président nigérien et l’ambassadeur de France au Niger, font le déplacement.
Cette inauguration a lieu un mois après la venue du président Nicolas Sarkozy à Niamey, le 27 mars, pour consacrer l’accord entre le gouvernement nigérien et Areva signé en janvier 2009 et quelques semaine après l’acceptation de pourparlers par le gouvernement nigérien avec la rébellion sévissant au Nord Niger depuis février 2007. En somme, les gouvernements français et nigérien semblent avoir oeuvré pour démarrer rapidement l’activité de la mine.
Le Collectif Areva ne fera pas la loi au Niger s’inquiète quant aux conditions de mise en œuvre de ce projet, au niveau écologique, économique et social. En effet, Areva (ex-Cogema) exploite l’uranium au Niger depuis 1968, exploitation qui ne contribue ni au développement du pays ni à l’amélioration du niveau de vie des Nigériens et qui a des conséquences sanitaires et sociales désastreuses pour la population locale (à majorité touareg) et pour l’environnement.
La relation bien particulière de la France avec le Niger avait permis par le passé un accès exclusif à l’uranium à un prix ridicule, grâce à un accord signé en 1961. Le contrat d’Imouraren reste dans la même lignée : le gouvernement nigérien n’a que 33% des parts de la société d’exploitation tandis que le prix d’achat de l’uranium reste bien en deçà des cours du marché international.
Quant aux conséquences au niveau local, les mesures de la Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD) de 2004 et 2005 montrent que les eaux distribuées dans la ville minière d’Arlit où opère Areva ne sont pas aux normes de potabilité, avec un taux de contamination dépassant de 7 à 110 fois les recommandations de l’OMS. Selon la CRIIRAD encore, d’énormes masses de déchets radioactifs, les « stériles », sont stockées à l’air libre notamment à l’entrée de l’hôpital d’Arlit, de même que des boues radioactives. En outre, la surconsommation d’eau nécessaire aux mines contribue à l’épuisement accéléré des ressources fossiles dans une région qui en manque cruellement.
Alors que la société civile nigérienne (notamment l’association Aghir In Man, le réseau ROTAB, …) a alarmé Areva et les responsables politiques nigériens sur la question, rien n’a été fait pour revoir la gestion de ces sites uranifères faite au mépris de la population. Il y a fort à craindre qu’Areva s’apprête à reproduire les même conditions d’exploitation à Imouraren, une mine à ciel ouvert beaucoup plus étendue, située à proximité de zones habités et de zones de pâturages primordiales pour les populations locales. Les résultats de l’étude d’impact réalisée par Areva sont quasi confidentiels et aucune contre-expertise scientifique indépendante garantissant la fiabilité des données n’existe, ce qu’ont pourtant exigé la société civile et des responsables locaux.
Les enjeux liés à l’eau, à l’accès à la terre et aux conséquences sociales sont loin des considérations du gouvernement français : « l’implantation des entreprises françaises en Afrique est l’une de mes priorités » expliquait le secrétaire d’Etat à la Coopération Alain Joyandet (lejdd.fr, 20 mai 2008). De même, les décisions liées au nucléaire sont discrétionnaires et émanent directement de l’Élysée. Ainsi, l’exploitation de l’uranium au Niger se trouve dans une double opacité.
Pour obtenir le contrat d’Imouraren au Niger, Paris a évité d’évoquer les questions qui fâchent relatives aux exactions de l’armée nigérienne au Nord Niger confirmées par l’ONU ou de revenir sur l’éventuelle prolongation du mandat du président nigérien, qui serait anticonstitutionnelle, alors que les élections présidentielles sont prévues en décembre 2009.
Le Collectif Areva ne fera pas la loi au Niger demande, pour le site d’Imouraren, qu’Areva et le gouvernement nigérien assurent :
- un moratoire sur la mise en exploitation de la mine tant qu’une étude d’impact indépendante n’aura pas été faite et n’aura pas rendu ses conclusions
- la reconnaissance et la réparation par Areva des dommages sociaux et environnementaux que ses exploitations ont commis au Niger
- la mise en oeuvre de l’ITIE (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives) dès mars 2010 comme annoncé par le gouvernement nigérien pour que la population bénéficie effectivement de l’exploitation des ressources naturelles
- que tous les travailleurs de la mine ET les populations vivant à proximité de l’exploitation bénéficient d’un examen médical complet, d’une évaluation rétrospective des doses subies et de l’inscription dans un programme de suivi sanitaire à long terme réalisé par des organismes médicaux compétents et indépendants,
- que des taxes parafiscales, comme il en existe en France, soient prélevées et confiées à un organisme de gestion spécialisé et indépendant pour la remise en état des sites après extraction et pour une gestion saine, équitable et concertée des ressources en eau.
- Le Collectif : %Attac - Cedetim - CNT - Collectif Tchinaghen - Les Verts - NPA
- Sortir du Nucléaire - Sud Energie/Solidaires - Survie - Via Campesina
- : arevaneferapaslaloi@gmail.com
- Site : http://areva.niger.free.fr
- Contacts presse :
Anne Roussel – roussel_annesimone@yahoo.fr - 06 62 56 96 13 (Collectif Tchinaghen)
Samira Clady – clady.samira@neuf.fr - 06 85 05 07 74 (Collectif Tchinaghen)
Stéphanie Dubois de Prisque - stephanie.duboisdeprisque@survie.org - 01 44 61 03 25 (Survie)
Documents joints
* Document (PDF – 30.6 ko)
Niger : pose de la première pierre du site minier d’Imouraren
Service de Presse Areva-04-05-09
Niger
Imouraren, le 4 mai 2009
Son Excellence Mamadou Tandja, Président de la République du Niger, a posé aujourd’hui la première pierre du complexe minier d’Imouraren en présence d’Alain Joyandet, Secrétaire d’Etat français chargé de la Coopération et de la Francophonie, et Anne Lauvergeon, Présidente du Directoire d’AREVA. Plusieurs centaines de personnes (citoyens nigériens, représentants des autorités nigériennes et du groupe AREVA, médias) ont assisté à la cérémonie organisée pour l’occasion.
Imouraren devrait à terme représenter la plus importante mine d’uranium à ciel ouvert d’Afrique et la deuxième au monde. La production, prévue pour durer plus de 35 ans, atteindra à terme 5000 tonnes par an et permettra au Niger de se placer au deuxième rang mondial des pays producteurs d’uranium en doublant sa production actuelle. L’exploitation du site d’Imouraren requiert un investissement initial de plus de 1,2 milliard d’euros. Elle permet la création de près de 1 400 emplois directs.
Outre l’apport financier généré par l’exploitation minière, AREVA poursuivra et renforcera sa politique de soutien au développement socio-économique du Niger. Déployée au sein de structures impliquant toutes les parties prenantes locales, cette action concerne les domaines de la santé, de l’éducation et de la formation, des transports et de l’accès à l’eau et à l’énergie des populations locales. Elle représente, pour les cinq prochaines années, un engagement financier évalué à 6 millions d’euros par an.
« Avec le lancement de la construction des infrastructures minières d’Imouraren, AREVA renforce un partenariat historique et solidaire qui lie le groupe au Niger depuis plus de quarante ans », a déclaré Anne Lauvergeon.
- A propos
Partout dans le monde, AREVA fournit à ses clients des solutions pour produire de l’énergie sans CO2 et acheminer l’électricité. Le groupe a développé une expertise et un savoir-faire qui font de lui un acteur de référence, au coeur des grands enjeux énergétiques. Numéro un mondial du nucléaire, AREVA propose une offre intégrée unique qui couvre toutes les étapes du cycle du combustible, la conception et la construction de réacteurs nucléaires et les services associés. Le groupe développe par ailleurs ses activités dans les énergies renouvelables (biomasse, éolien offshore, pile à combustible…). AREVA est également l’un des leaders mondiaux du transport et de la distribution de l’électricité et offre à ses clients une gamme complète de solutions pour améliorer la stabilité et l’efficacité énergétique des réseaux. Parce que le développement durable est au coeur de la stratégie industrielle du groupe, ses 75 000 collaborateurs travaillent quotidiennement à faire d’AREVA un acteur industriel responsable, qui contribue à fournir, au plus grand nombre, une énergie toujours plus sûre, plus propre et plus économique.
- Service de Presse
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Le Niger, la France et l’uranium : fin d’un bras de fer politico-économique de deux ans
AFP / 04 mai 2009 13h36
LAGOS - En donnant lundi le coup d’envoi des travaux sur la mine stratégique géante d’uranium d’Imouraren en présence d’un ministre français et de la patronne du groupe nucléaire français Areva, le président nigérien Mamadou Tandja a mis fin à deux années de brouilles et de difficultés entre Paris et Niamey.
Pour le Niger, c’est à l’horizon 2012 la garantie de revenus substantiels et de devenir le second producteur mondial (il est actuellement le 3e), et pour la France c’est la sécurisation de cet approvisionnement essentiel tout en préservant de bonnes relations avec son ancienne colonie, à laquelle elle fournit une aide budgétaire d’environ 8 millions d’euros par an.
Début janvier dernier, Areva avait signé avec le gouvernement du Niger une convention qui lui attribuait le permis d’exploitation du gisement d’Imouraren, "la mine d’uranium la plus importante de toute l’Afrique et la deuxième du monde", selon le numéro un mondial du nucléaire civil.
Areva détiendra 66,65% de la société créée en vue de l’exploitation du gisement, l’Etat du Niger 33,35%.
Le démarrage de la production "à l’horizon 2012 permettra au Niger de doubler sa production actuelle et de se placer au deuxième rang mondial des pays producteurs d’uranium", indiquait alors Areva.
Le gisement devrait produire 5.000 tonnes d’uranium par an à plein régime pendant plus de 35 ans. Il fera l’objet d’un investissement initial de plus de 1,2 milliard d’euros et engendrera près de 1.400 emplois directs.
Mais pour en arriver à cet accord stratégique - un tiers de l’électricité d’origine nucléaire produite par EDF (Electricité de France) dépend de l’uranium nigérien -, il a fallu passer par des soubresauts "post-coloniaux" et une remise en cause par Niamey, parfois virulente, de la toute-puissance de l’opérateur français, également en butte à des Ong qui dénoncent sans relâche un désastre écologique et sanitaire lié à l’extraction du minerai radioactif.
Pendant de longs mois, Areva a ainsi été l’objet au Niger d’une campagne de presse et de manifestations, accusé notamment un temps de soutenir la rébellion touareg qui avait ressurgi début 2007 dans le nord du pays, précisément la zone uranifère.
La tension était montée à son comble avec l’expulsion en juillet 2007 du directeur local d’Areva, Dominique Pin, soupçonné par les autorités de financer la rébellion, une accusation fermement rejetée par Areva.
Sous la pression, Areva avait déjà concédé une hausse du prix d’achat et accepté de céder 300 tonnes au gouvernement nigérien pour le vendre directement.
Parallèlement, les autorités nigériennes accordaient des licences de prospection à des groupes canadiens ou chinois. "Il y a de la place pour tout le monde", relativisait alors un cadre d’Areva sous couvert d’anonymat.
Présent depuis 40 ans dans le pays, le groupe s’est alors armé de patience, tandis que Paris dépêchait régulièrement des émissaires pour tenter d’arrondir les angles.
Lors de son déplacement de quelques heures à Niamey fin mars dernier en compagnie d’Anne Lauvergon, la patronne d’Areva, le président français Nicolas Sarkozy a lui aussi tenu à casser l’image d’une France "prédatrice".
"Au Niger, la France a des intérêts, elle les assume, elle les promeut, mais en toute transparence", avait-il assuré dans un entretien accordé au journal nigérien Le Sahel.
Coincidence, la cérémonie du premier coup de pioche symbolique est intervenue au lendemain d’une rencontre à Agadez (nord) entre le président Tandja et des chefs rebelles touareg, une première depuis la résurgence d’une rébellion début 2007.
Niger : le président Tandja a rencontré des rebelles touareg, propose une amnistie s’ils déposent les armes
AFP 04.05.09 | 10h29
Niger
Niger : le président Tandja a rencontré des rebelles touareg, propose une amnistie s’ils déposent les armes
Le président nigérien Mamadou Tandja a rencontré dimanche soir à Agadez (nord) des rebelles touareg auxquels il a promis une amnistie s’ils déposent les armes, a-t-on appris de source officielle lundi.
C’est la première fois que le président Tandja accepte de rencontrer des chefs rebelles depuis la reprise de la rébellion dans le nord du pays début 2007 avec l’apparition du Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ).
C’est également la première fois qu’il se rendait dans la zone de conflit depuis plus de deux ans. "Depuis longtemps nous les avions appelés à déposer les armes et à venir construire le pays avec nous. Nous leur pardonnons car nous voulons la paix au Niger", a déclaré à la radio le président à l’issue d’une rencontre à Agadez avec une dizaine de représentants de trois groupes rebelles touareg.
"On ne construit pas un pays les armes à la main (...) revenez travailler pour développer votre pays", a lancé en langue haoussa M. Tandja qui, ces deux dernières années, avait toujours refusé le dialogue et qualifié les chefs rebelles de "bandits" et "trafiquants de drogue".
Aucune date pour un désarmement éventuel ou la signature d’un accord de paix n’a été toutefois annoncé à l’issue de cette rencontre. On ignorait encore lundi la réaction des groupes rebelles aux ouvertures du président. Les délégués touareg étaient arrivés de Libye à bord d’un avion affrété par les autorités libyennes.
Rebellion touarègue au Niger : le triomphe de la realpolitik
Mahorou KANAZOE-04.05.2009
La politique est l’art du compromis. Alors qu’il y a encore quelques mois, le président nigérien tenait un discours guerrier contre les "bandits armés", il pourrait aujourd’hui s’asseoir à la même table que ces "bandits" devenus fréquentables. La stratégie d’approche du phénomène touareg a donc viré à 180 degrés. Beaucoup d’eau a en effet coulé sous les ponts. Face à l’impasse, le pouvoir nigérien a opéré progressivement un changement d’approche.
Depuis le forum pour la paix à la rencontre de Tripoli avec les mouvements rebelles, en passant par la visite de Moammar Kadafi à Niamey et le discours de la main tendue du Premier ministre, des signes d’une décrispation se faisaient sentir. La rencontre prévue à Agadez, entre le président Tandja et les groupes rebelles, si elle a lieu, est donc l’aboutissement d’un processus bien mûri. Le prétexte choisi pour organiser ces premiers contacts est d’ailleurs très symbolique.
Le président nigérien établit, peut-être involontairement, un lien entre la rébellion et les ressources minières. Car c’est en marge de l’inauguration d’une importante exploitation minière, que ce "dialogue direct" à la nigérienne est envisagé. Or l’une des principales revendications du mouvement touareg porte sur la juste répartition des revenus générés par l’exploitation des ressources minières. Il est indispensable donc qu’une aussi importante activité économique soit menée dans la quiétude, sans risque d’être perturbée par des rebelles en armes.
Tandja fait ainsi d’une pierre, deux coups, dans son expédition d’Agadez. Tout en ramenant la concorde avec la rébellion touarègue, il favorise le développement sécurisé de l’industrie minière. Mais il pourrait espérer d’autres fruits de sa nouvelle politique. Si les rebelles déposent les armes, ce sont autant de relais en moins pour l’intégrisme islamiste matérialisé par Al Qaïda au Maghreb islamique. Ce mouvement ne peut en effet évoluer dans ces vastes étendues désertiques et réussir ses opérations de prise d’otages sans des complicités internes.
Il fallait donc le couper de certains appuis possibles. Outre les enjeux sécuritaires et économiques, le retour de la paix dans le Nord Niger a des retombées politiques pour Tandja dont on connaît les velléités pour rester au pouvoir au-delà de son mandat légal.
Il ne peut cependant éviter de partager avec la Libye les gloires d’une éventuelle victoire de la paix sur la guerre. Quelque peu déçu dans le processus malien où l’Algérie lui a ravi la vedette, le guide libyen prend sa revanche au Niger où il a l’exclusivité de la médiation. En tant que parrain de la CENSAD, voisin du Niger et président en exercice de l’UA, une médiation réussie dans le dossier touareg nigérien ne pouvait mieux tomber pour Kadafi. Ces petits calculs sont inévitables en politique. Pourvu seulement qu’ils n’éclipsent pas l’essentiel, c’est-à-dire le retour à une paix cette fois définitive dans le Nord Niger.
Par Mahorou KANAZOE
Une rencontre porteuse d’espoir au nord du Niger
Raliou Hamed-Assaleh-RFI- 04/05/2009 à 03:16 TU
Une rencontre porteuse d’espoir au nord du Niger
Le président du Niger, Mamadou Tandja, a rencontré les représentants de trois mouvements de la rébellion du Nord-Niger, en provenance de Tripoli. C’est en effet sous les auspices du régime libyen que le dialogue s’est amorcé entre le gouvernement nigérien et la rébellion. A l’issue de la réunion, tant le chef de l’Etat que les délégués des mouvements touaregs ont exprimé leur satisfaction. Mamadou Tandja a invité ses interlocuteurs rebelles à l’accompagner lundi à l’inauguration de la mine d’uranium d’Imouraren. C’est cette cérémonie qui motivait officiellement le déplacement dans le nord du pays du président Tandja.
Le vol en provenance de Tripoli qui transportait la délégation rebelle s’est posé à Agadez en début d’après-midi. Les émissaires des différents groupes armés ont été accueillis par le ministre nigérien de l’Intérieur, avec qui ils ont eu un bref entretien dans le salon d’honneur de l’aéroport.
Les trois fronts armés, MNJ, FFR et FPN sont représentés. La rencontre tant attendue avec le président de la République, s’est tenue à huis clos, quelques heures plus tard, à la résidence du gouverneur.
Au bout d’une heure d’entretien, le président de la République, Tandja Mamadou est sorti pour répondre aux questions des nombreux journalistes qui attendaient. « C’est une satisfaction totale d’avoir aujourd’hui rencontré les enfants, nos enfants nigériens, qui depuis trois ans ont pris les armes. »
Quand à la délégation des différents fronts, sa sortie de salle a donné lieu à une ambiance de retrouvailles avec les amis et proches.
- Témoignage d’un délégué du MNJ (Mouvement des Nigériens pour la Justice) :
« depuis le début de la rébellion nous avons eu à libérer plus de 85 prisonniers, et le dernier prisonnier que nous venons de remettre, le lieutenant Abdelaziz, est le témoignage que nous, nous voulons la paix ».
L’entretien se résume en deux mots : nous avons écouté le chef de l’Etat et à notre tour, nous lui avons soumis nos doléances.
- Le président Mamadou Tandja exprime sa satisfaction à l’issue de la réunion avec les représentants des rebelles touaregs
« Une satisfaction totale d’avoir aujourd’hui rencontré les enfants, nos enfants nigériens qui depuis trois ans ont pris les armes et qui aujourd’hui ont décidé de les déposer... On se met au travail de construction nationale... Les armes, on doit les laisser de côté... »
- Saidou Kaocen Maïga, délégué du FFR, le Front des Forces de Redressement, exprime la même satisfaction
« ... une audience de retrouvailles... nous avons exprimé notre plaisir de nous retrouver ici ensemble... Nous nous sommes parlé (comme) entre un père et ses fils... le dépôt des armes va être une affaire assez longue... pas de calendrier établi... »
3 Messages de forum
dimanche 3 mai 2009
Tandja à Agadez, une première depuis deux ans
RFI - 03/05/2009 à 14:19 TU
dimanche 3 mai 2009
Mamadou Tandja est arrivé ce dimanche à Agadez dand le nord du Niger. Il est accompagné du président de l’Assemblée nationale. Cela fait deux ans que le président nigérien ne s’est pas déplacé dans cette région du pays en proie à une rébellion touareg. Il doit inaugurer demain, lundi, la mine d’uranium d’Imouraren en présence du ministre français de la Coopération Alain Joyandet. Il devrait aussi rencontrer des représentants des différents fronts de la rébellion.
Jusque-là, les rebelles touaregs étaient considérés par les autorités comme des bandits armés et des trafiquants de drogue. Il n’était donc pas question de dialoguer avec eux. D’où l’importance de la rencontre annoncée entre les rebelles et le chef d’Etat en personne.
En février dernier déjà, un changement de cap avait été amorcé. Une délégation gouvernementale de haut niveau avait alors rencontré la rébellion à Tripoli sous les auspices de Mouammar Kadhafi. Une rébellion appelée à déposer les armes par le Guide libyen.
Aujourd’hui, la situation s’est apaisée sur le terrain. Les rebelles du MNJ n’ont entre leurs mains plus qu’un seul otage militaire qui pourrait être libéré dans les prochaines 24 heures.
Plus que jamais, les autorités ont intérêt à pacifier la région. Demain la mine d’Imouraren sera inaugurée. Un gisement qui devrait donner lieu à la construction d’infrastructures de transport qu’il faudra sécuriser.
L’enjeu est grand. Avec l’exploitation de cette nouvelle mine d’uranium, le Niger devrait devenir le deuxième producteur mondial.
Niger-Les Touaregs libèrent un dernier soldat, Tandja les reçoit
Abdoulay Massalaki-Reuter-3 mai 2009 18h20
NIAMEY, 3 mai (Reuters) - Enterrant la hache de guerre, les rebelles touaregs du Niger ont libéré dimanche à Agadez, dans le nord du pays, le dernier militaire qu’ils détenaient en otage, a annoncé le ministre de l’Intérieur Albadé Abouba.
Ce dernier a annoncé que, en conséquence, le président Mamadou Tandja, qui se trouve à Agadez, recevrait pour la première fois dans la soirée des représentants du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ).
Le sous-officier libéré avait été capturé lors d’un raid du MNJ contre une base militaire en juin 2007, quatre mois après le déclenchement de la rébellion.
Tandja, qui avait refusé jusqu’à présent toute négociation avec le MNJ, qualifié de bande de trafiquants d’armes et de drogue, recevra des délégués de toutes les factions.
Parmi elles figurent les rebelles touaregs dissidents du Front des forces de redressement (FFR) et du Front patriotique nigérien (FPN).
"Tout ceci rentre dans le cadre de la dynamique de la paix dans laquelle nous sommes résolument engagés depuis la rencontre qu’il y a eu à Syrte, en Libye, il y a environ un mois", a dit Abouba.
Lors de cette réunion de deux jours organisée sous l’égide du colonel Mouammar Kadhafi, président en exercice de l’Union africaine, les autorités et les factions insurgées s’étaient engagées à oeuvrer au rétablissement de la paix dans le Nord uranifère.
Les rebelles réclamaient davantage d’autonomie pour la région d’Agadez et un partage des bénéfices tirés de l’uranium extrait depuis une quarantaine d’années par le groupe nucléaire français Areva.
RDV entre Tandja et une délégation représentant les fronts de la rébellion touareg
03-05-09
RDV à Agadez tout à l'heure
RDV entre Tandja et une délégation représentant les fronts de la rébellion touareg
aujourd'hui à Agadez
Tandja attendu à Agadez
La délégation "rebelle" arrive de Libye
Le MNJ libèrera son dernier prisonnier
les agadéziens sont nombreux à attendre à l'aéroport
...
Infos confirmées sur RFI
samedi 2 mai 2009
nouveau bureau communal de Kidal
nouveau bureau communal de Kidal | Nom : Abdou Salam ag Assalatt
source/kidal info | 01/05/2009 - 22H06
Maire : Arbacane Ag Abzeyack Comptable
1er adjoint : Abda ag Kazina juriste
2ème adjoint : Hamma Ag Malik notable
3ème adjoint : Tilga ag Bady operateur economique
Conseillère à l'assainissement : Fatma Wallet Inawelane
Et merci pour tous ceux qui nous ont soutenu et d'ailleurs meme à ceux qui ne nous ont pas voté . Nous respectons leur choix et leur combat tout a fait legitime pour des candidats auxquels ils ont placé leur confiance. Nous tacherons de satisfaire tout le monde en travaillant dans l'interet de Kidal.
Je suis moi meme candidat au poste de Président de l'Assemblée Régionale pour l'interet de cette région qui n'a que trop souffert. Mes remerciements aussi à tous ceux qui nous ont presenté leurs chaleureuses felicitaions
L’école devenue orpheline de Tezirzayt
Kurt Pelda-NZZ On-line - le 30 avril 2009
L’école devenue orpheline de Tezirzayt
samedi 2 mai 2009
A côté de l’école de Tezirzayt se trouvent deux camions de l’armée brûlés. Environ deux ans avant, les forces armées nigériennes ont transformé la petite maison avec ses deux classes en base. Depuis ce temps-là, les enfants de Tuareg ne vont plus dans les alentours à la leçon. Des civils informent que, alors, les soldats avaient tourmenté le Tuareg et avaient parfois appuyé avec des bottes.
Turban noir, lunettes de soleil blanches - des contrastes dans le Sahara. Ce combattant rappelle à un héros du cinéma furieux de tir des années 80. Des munitions sont assez disponibles. Des tôles de sable sont presque aussi importantes dans le désert que des mitrailleuses. Les nomades qui voulaient imprégner ses animaux aux puits de Tezirzayt, se seraient trouvés sous le soupçon général de soutenir les rebelles du Mouvement du Nigériens pour la le Justice (MNJ). Enfin, des soldats auraient tué trois vieux hommes de la manière bestiale. La tombe délimitée avec des pierres se trouve seulement quelques pas de l’école éloigne. Parmi les tués, le père du chef d’état-major général MNJ Kalakouwa s’est aussi , raconte l’un des rebelles.Trop sûrement senti.
Après le meurtre les insurgés décidaient d’attaquer la base de l’armée. A l’école se trouvait le cantonnement du commandant. Les soldats campaient au contraire en plein air. Ils ne tenaient pas un anneau de la défense avec des tranchées et nids de mitrailleuse pour absolument, on se sentait, peut-être, trop sûrement. Pour les rebelles avec les leurs maniable Pick-ups, il n’était pas difficile ainsi de fouler aux pieds la base.
Des squelettes sous le camion brûlé témoignent des pertes de l’armée. Avec cela, les soldats avaient évidemment aussi de lourds lance-grenades avec de grandes quantités des munitions. Beaucoup d’obus volaient à l’attaque sans intention dans l’air. Ainsi, les deux camions devenaient des échardes formellement crible. Dans le sable, des pièces des obus de 120 millimètres entourent, à côté de cela aussi chaque quantité d’obus non-éclaté.
D’autre part, de l’école, un cratère de bombe immense s’ouvre dans la terre . Il vient des attaques aériennes qui volaient les hélicoptères de lutte nigériens en été un an avant, quand l’armée Tezirzayt reconquérait pour un court temps. Les représailles de l’armée et les batailles ont chassé la population autour de Tezirzayt. Est resté seulement justement la une de soi-disant 200 familles. Nous rencontrons quelques femmes et filles en bas dans la vallée au puits à roue.
Les combattants les aident à imprégner les moutons et les chèvres. Ils racontent, les deux puits de Tezirzayt auraient été construites par Mano Dayak, un célèbre Targi (le singulier de Tuareg) et le chef de rebelle dans la révolte de 1991 jusqu’à 1995. L’aéroport international d’Agades est spécifié d’après celui-ci, la porte au nord nigérien et au désert de Ténéré. Derrière la vallée, dans un rassemblement des dunes de sable imposantes, les dévastent guerilleros donnent une présentation militaire. Ils à des planches avec leur Toyota une pente en haut. En haut arrivé, sautent les combattants des couchettes et attaquent les positions d’un adversaire imaginaire. Des commandements sont aboyés, des armes cliquettent. Entre-temps, les chauffeurs réalisent quelques tours d’adresse avec leurs véhicules tout terrain vides, ils tournent dans le cercle et les tourbillons .
Le chef d’état-major général Kalakouwa s’essaie à la pente raide d’une dune majestueuse - et reste en panne dans le sable. Avec cela Toyota se trouve dans une telle inclinaison que les rebelles dégringolent avec à des fusils de tempête, bazookas et bandes de mitrailleuse de la surface de chargement. Heureusement, personne ne se blesse. En vain les hommes, les roues essaient de pousser librement à des bouteilles et aux voitures. Baba s’approche en arrière les nôtres Pick-up pour tirer Toyota eingesandeten de la pente de dune. Un câble de remorquage manque, ainsi les deux voitures sont connectées à une tôle de sable. Les combattants lient solidement la tôle solide au châssis des deux Pick-ups, et alors, Baba libère Toyota de sa situation épineuse. Un piège explosif ?
A la limite du Wadis dans lequel nous avons cassé notre gîte se trouve un abattis ouvert de la tôle ondulée. C’est l’endroit idéal pour une douche. Je prends un jerricane à moitié plein et une gamelle avec laquelle je verse l’eau sur la tête à moi. Pour un court temps, je tremble pendant que les gouttes sur mon corps s’évaporent. Donc, même dans le sable, les sombres taches d’eau disparaissent déjà après un court temps.
Un drap au séchage n’est pas nécessaire. Pour la première fois en ce voyage, je me sens de nouveau proprement. C’est la date de s’accorder les vêtements frais. Cela mène immédiatement vers une manière d’exaltation. Seulement pour le turban vital, je n’ai aucun dédommagement. Derrière les montagnes d’Air périt le soleil. Je grimpe une hauteur rocheuse qui offre un regard énorme sur les dunes qui s’allument kitsch rose dans les derniers rayons de soleil. Comme je me tourne, je découvre une caisse à bois cachée dans une fente de roche. Elle contenait avant deux obus de 120 millimètres, comme je retire de l’inscription.
Entre temps, est Amoumoune, le vétérinaire, du camp , me met en garde d’ouvrir la boîte de la curiosité. Un piège explosif pourrait être caché en cela. Amoumoune se joint à moi et nous jouissons de la vue en commun. Je lui demande, pourquoi il boite. Cela aurait été un accident de motocyclette, il répond. Je ris et montre à Amoumoune les cicatrices à mon cou-de-pied qui viennent d’un accident de motocyclette au Kenya.Secrètement je pense, comme injuste le monde est, pourtant. Comme Suisse, je recevais l’aide médicale probablement la meilleure qu’il y a. Si Amoumoune avait eu seulement un approximativement si bon chirurgien, il ne devrait pas tirer son pied aujourd’hui, peut-être.
L’Algérie présidera la première brigade Nord Africaine
El Khabar-02-05-09
L’Algérie présidera la première brigade Nord Africaine
Les chefs d’état major des pays participant à la constitution de la brigade militaire Nord Africain ont annoncé que l’Algérie présidera cette force pendant une année, et le lancement d’une force opérationnelle dans quelques mois.
La capitale Libyenne, Tripoli, a vécu et durant trois jours la désignation définitive des structures, et l’inauguration officielle du siège du secrétariat exécutif, lieu de l’ex « base militaire » Américaine.
L’Algérie présidera officiellement la première année pour le lancement de la force Africaine opérationnelle de la zone Afrique du Nord, le Maroc qui « a suspendu son adhésion dans l’Union Africaine » n’a pas participé, ainsi que la Mauritanie à cause de l’ambiguïté de l’image politiquement depuis le putsch militaire de l’été dernier.
Tripoli a abrité l’ouverture du siège du secrétariat exécutif et la planification de la force Africaine opérationnelle Nord Africaine, et on a annoncé que la brigade sera fin prête au début de l’année prochaine, que présidera l’Algérie en parallèle, et les forces terrestres Algériennes prendront en charge l’un des trois centres de formation.
Les composants spéciaux de ladite force se constituent de « brigade d’infanterie, l’élément de la planification, le secrétariat exécutif, un élément aérien composé d’hélicoptères, bases logistiques et d’autres constituants, tel que le formateur de la police, formateur civil, observateurs militaires et des centres de formation « d’excellence », le siège de l’un d’entre eux en Algérie.
Le commandement de l’armée nationale populaire a terminé le pavillon réservé à la formation à l’école nationale préparatoire de Rouiba dans la première région militaire, où seront formés des cadres supérieurs, de civils et de militaires pour travailler avec cette force.
El Khabar
L’Algérie présidera la première brigade Nord Africaine
Les chefs d’état major des pays participant à la constitution de la brigade militaire Nord Africain ont annoncé que l’Algérie présidera cette force pendant une année, et le lancement d’une force opérationnelle dans quelques mois.
La capitale Libyenne, Tripoli, a vécu et durant trois jours la désignation définitive des structures, et l’inauguration officielle du siège du secrétariat exécutif, lieu de l’ex « base militaire » Américaine.
L’Algérie présidera officiellement la première année pour le lancement de la force Africaine opérationnelle de la zone Afrique du Nord, le Maroc qui « a suspendu son adhésion dans l’Union Africaine » n’a pas participé, ainsi que la Mauritanie à cause de l’ambiguïté de l’image politiquement depuis le putsch militaire de l’été dernier.
Tripoli a abrité l’ouverture du siège du secrétariat exécutif et la planification de la force Africaine opérationnelle Nord Africaine, et on a annoncé que la brigade sera fin prête au début de l’année prochaine, que présidera l’Algérie en parallèle, et les forces terrestres Algériennes prendront en charge l’un des trois centres de formation.
Les composants spéciaux de ladite force se constituent de « brigade d’infanterie, l’élément de la planification, le secrétariat exécutif, un élément aérien composé d’hélicoptères, bases logistiques et d’autres constituants, tel que le formateur de la police, formateur civil, observateurs militaires et des centres de formation « d’excellence », le siège de l’un d’entre eux en Algérie.
Le commandement de l’armée nationale populaire a terminé le pavillon réservé à la formation à l’école nationale préparatoire de Rouiba dans la première région militaire, où seront formés des cadres supérieurs, de civils et de militaires pour travailler avec cette force.
El Khabar
L’Algérie refuse aux équipes de renseignements Européens d’activer au Sud
El Khabar-02-05-09
L’Algérie refuse aux équipes de renseignements Européens d’activer au Sud
L’Algérie a refusé aux équipes de renseignements et aux forces spéciales Européennes, comme elle a refusé aux éléments de collection des renseignements, d’activer dans le Maghreb Arabe et au Sahel en contrepartie de fournir de plus de renseignements aux pays arabes sur l’activité des cellules Salafistes Djihadistes en Europe.
Des sources bien informées ont indiqué que l’Algérie a répondu à la demande des pays Européens par un refus catégorique, dans une réunion des responsables des appareils des renseignements Européens et Maghrébins et Africains à Marseille en France, pour coordonner les efforts de l’antiterrorisme dans les pays du Sahel.
Les pays participants, y compris l’Algérie, à la réunion securitaire secrète à Marseille durant le week-end dernier, ont constitué une commission de liaison securitaire de haut niveau pour l’échange des renseignements, comprenant des officiers de la sécurité et des renseignements de 16 pays Africains et Européens.
Une source securitaire a révélé à « El Khabar » que les délégués Algériens et Libyens ont refusé la demande formulée par les représentants de la France, l’Italie et l’Angleterre quant à la permission aux forces spéciales des pays Européens et aux éléments de collection des renseignements d’activer dans les pays du Maghreb Arabe et du Sahel, en contrepartie de leurs fournir plus de renseignements aux pays Maghrébins sur l’activité des cellules Salafistes Djihadistes en Europe.
Selon notre source, l’Algérie a affirmé que « l’intervention donnera aux terroristes un alibi pour leur présence sur ces terres », et le meilleur moyen pour contrer le terrorisme ici « est de soutenir les efforts de développement et la modernisation des infrastructures » Les pays Européens ont décidé de financer les appareils de renseignement Africains et de former leurs cadres pour faire face au terrorisme, et l’échange de renseignements sécuritaires minutieusement et rapidement, et intensifier les efforts de la poursuite des mouvements des bandes criminelles et des groupes terroristes au Sahara et les sites de leur présence et les sources de leurs financement.
Pauvre uranium !
Alain Faujas-Le Monde-03-05-09
Pauvre uranium !
samedi 2 mai 2009
La relance du nucléaire, avec une quarantaine de réacteurs en projet dans le monde et l’obligation de moins émettre de gaz à effet de serre, aurait pu faire croire que le combustible qui hérisse le poil de tous les écolos de la planète vaudrait son pesant d’or sous l’effet de cette boulimie généralisée.
Pas du tout. Certes, le prix de la livre d’uranium était bien passé de 10 dollars en 2002 à 138 dollars en 2007, sous l’effet d’une spéculation effrénée. Mais depuis ce pic, la dégringolade est constante et l’on a atteint cette semaine un médiocre 44 dollars (33,2 euros) la livre sur le marché au comptant, dit "spot".
D’un côté, les fonds spéculatifs en déroute étaient contraints de trouver des liquidités en cédant les mises qu’ils avaient imprudemment placées sur l’uranium. De l’autre, la montée en puissance de l’énergie nucléaire aurait dû, au moins partiellement, compenser ce retrait.
C’était sans compter avec le fait que le marché de l’uranium n’est pas un vrai marché. Quelque 90 % des transactions demeurent confidentielles, car elles sont conclues entre les mineurs, comme le numéro un Cameco ou son dauphin Areva, et les grands électriciens. Et conclues à très long terme puisque EDF se couvre à dix ans, par exemple.
En fait, les électriciens ont proprement étranglé la spéculation. Ils ont d’abord arrêté leurs achats au moment du pic, puis constitué des stocks. "Nous sommes en situation d’observation", reconnaît euphémiquement Daniel Leroy, directeur du combustible nucléaire à la direction production ingénierie d’EDF.
La sérénité des électriciens s’explique aussi par leurs "réserves secondaires" de carburant. Car ils peuvent recycler plutonium et uranium insuffisamment brûlés, opérations qui nécessitent évidemment pas mal d’électricité, mais qui peuvent se révéler moins onéreuses que l’achat d’un minerai manipulé par les hedge funds. "Ces ressources secondaires représentent aujourd’hui 10 % de nos besoins, déclare M. Leroy. Leur proportion passera à 20 % à partir de 2010."
Oligopole et techniques nucléaires ont rendu le prix de l’uranium complètement flasque. Ce qui plaît bien à M. Leroy. "L’uranium à 44 dollars la livre permet de rémunérer convenablement les mineurs sans étrangler les électriciens", commente-t-il. Objectif à long terme ? "Une fourchette entre 30 et 55 dollars." MM. les spéculateurs, passez au large !
Alain Faujas
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