vendredi 17 avril 2009

Réinsertion des jeunes du Nord Mali : Moctar Ouane a rencontré les bailleurs


Akhimy Maiga- L’Indépendant, 17/04/2009
vendredi 17 avril 2009


La salle de conférence du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale a abritée le mardi 14 avril dernier la réunion d’information du Corps diplomatique sur la situation sécuritaire et les perspectives de développement des régions du Nord du Mali

Le chef des lieux Moctar Ouane, qui avait à ses cotés son homologue de l’administration territoriale et des collectivités locales Kafougouna Koné avait évoqué des sujets comme la situation sécuritaire dans le nord de notre pays et la vision du Gouvernement du Mali pour promouvoir la paix, la sécurité et le développement durables dans cette partie de notre territoire.

Il a rappelé que des projets et programmes de développement spécifiques, dont le Programme de développement de la région de Kidal ( PDRK) et le Programme d’appui au développement des régions du Nord (ADERE Nord), constituent les fondements d’une paix définitive et durable dans les régions du nord du Mali.

M. Ouane a aussi rappelé que le Gouvernement du Mali demeure convaincu que ces conditions permettent d’envisager la déclassification de la région de Kidal dans l’échelle des risques de sécurité établie par les Nations Unies.

le Coordonnateur Résident du système des Nations Unies organisera, bientôt, une réévaluation de la situation sécuritaire dans la région de Kidal afin d’y permettre la relance des actions de développement.

Il a egalement informé ses invités du jour que le Gouvernement s’emploie activement, d’une part, à la mise en place rapide des unités spéciales après le cantonnement des éléments de l’Alliance, et, d’autre part, à la mise en œuvre diligente des actions directement financées sur ressources propres ou sur des programmes existants déjà financés par les partenaires techniques et financiers et visant le renforcement de la cohésion sociale, des capacités en gouvernance de la paix et de la sécurité, de sécurisation des personnes, des biens et des investissements dans les régions du Nord du Mali.

Il est aussi prévu la mise en œuvre ultérieure de programmes de développement de plus grande envergure. Participe de la même dynamique, la détermination du Gouvernement du Mali à utiliser les ressources actuelles du Fonds spécial d’investissement, de développement et de réinsertion socio-économique, soit 1, 135 milliard FCFA, pour financer le plan d’action pour la réinsertion socio-économique des jeunes démobilisés. A cet égard, il a informé ses invités que le groupe technique chargé du montage des dossiers de réinsertion est déjà à pied d’œuvre à Kidal. De même, il faut rappeler que l’Agence de développement du Nord, chargée de veiller à cette réinsertion a organisé, les 12 et 13 mars 2009, un atelier de validation du manuel de procédure de la mise en œuvre de la réinsertion.

S’agissant des infrastructures, il a souligné que la réalisation de dix projets jugés prioritaires par le Gouvernement, y compris les routes et les aéroports de Gao et Kidal, mérite qu’un ordre de priorité élevé y soit accordé par les partenaires techniques et financiers sollicités.

Le Forum de Kidal des 23 et 24 mars 2007 a, selon lui, ouvert des perspectives prometteuses pour le développement des régions du Nord avec l’adoption, à cette occasion, d’un Programme décennal de développement desdites régions assorti d’un plan d’actions prioritaires pour les périodes 2007-2011 et 2012-2016.

Il a aussi plaidé en faveur de la mise en place d’un mécanisme de consultation efficace avec les partenaires techniques et financiers en vue de réaliser le consensus voulu sur la mise en œuvre d’un Programme considéré comme un puissant facteur de développement des régions de Tombouctou, Gao et Kidal. Face à cela il y a lieu de redoubler d’efforts en vue de l’approfondissement du processus de décentralisation dans lesdites régions à travers, le renforcement des capacités des acteurs, la mise en œuvre des processus de transfert de compétences et de ressources de l’Etat aux collectivités locales. C’est cela qui apporte une réponse durable aux actions communautaires porteuses de développement fondées sur une approche participative et visant le renforcement de la cohésion sociale, la lutte contre la pauvreté, c’est-à-dire le développement humain, l’accès aux services sociaux de base (santé, éducation et eau) ainsi que le développement des infrastructures, a- t- il précisé. Pour concrétiser ceux- ci, le ministre Ouane a rappelé ceci « Nous devons agir, et agir vite ».

Akhimy Maiga

L’Afrique sub-saharienne vouée à subir de nouveau de longues sécheresses


AFP-16/04/2009
vendredi 17 avril 2009

WASHINGTON
- L’Afrique sub-saharienne occidentale est vouée à subir à nouveau de longues sécheresses comme celle qui a frappé le Sahel au XXe siècle, prédit une étude publiée jeudi selon laquelle ce phénomène s’est produit tous les 30 à 60 ans depuis 3.000 ans dans cette région.

Pour la première fois, une équipe de climatologues américains a reconstitué quasi-annuellement l’évolution du climat en Afrique de l’ouest depuis 30 siècles en analysant notamment les dépôts de sédiments dans le lac Bosumtwi au Ghana.

"Le plus déconcertant dans l’histoire du climat de l’Afrique de l’ouest depuis 3.000 ans c’est que la plus récente sécheresse ayant frappé ce continent a été relativement mineure par rapport aux cycles historiques de sécheresses", relève Timothy Shanahan, professeur de géo-sciences à l’Université du Texas (sud), un des principaux auteurs de cette étude parue dans la revue américaine Science datée du 17 avril.

La sécheresse au Sahel a commencé à la fin des années 60 et a duré plusieurs décennies, faisant au moins 100.000 morts et déplaçant un nombre encore plus grand de personnes.

"Ce qui est frappant c’est que les sécheresses durent aussi longtemps en Afrique -entre 30 et 60 ans- et que certaines se sont même prolongées plusieurs siècles", relève ce scientifique.

La plus récente sécheresse en date de cette ampleur s’est produite de 1.400 à 1.750, précise-t-il.

L’histoire climatique des 3.000 dernières années indique que l’Afrique "doit se préparer à de futures sécheresses pouvant durer beaucoup plus longtemps —que celle au Sahel—", a par ailleurs dit Jonathan Overpeck, professeur de géoscience à l’Université du Tucson (Arizona, sud-ouest), un des co-auteurs de ces travaux, lors d’une conférence de presse téléphonique.

"Cela veut aussi dire s’adapter à des changements découlant du réchauffement climatique provoqué par des activités humaines et qui peuvent rendre des régions d’Afrique de l’ouest encore plus vulnérables à la sécheresse", a-t-il ajouté.

Ce chercheur a également expliqué que l’une des principales hypothèses retenues pour expliquer ces cycles de sécheresse en Afrique de l’ouest est une variation cyclique des températures dans le nord de l’océan l’Atlantique appelée "Oscillation atlantique multi-décennale".

Selon cette hypothèse, les températures dans l’Atlantique montent et baissent naturellement durant des cycles d’environ 60 ans.

Plusieurs modèles informatiques et les cercles de croissance des arbres dans les régions autour de l’Atlantique nord confortent cette hypothèse tout comme le cycles des sécheresses en Afrique occidentale depuis 3.000 ans, estiment les auteurs de cette recherche.

Anne Lauvergeon augmentée de 33 %


Les Echos-17-04-09 -
vendredi 17 avril 2009

Le débat sur les rémunérations risque de rebondir avec la publication des rapports annuels d’Areva et de Renault. Au sein du géant nucléaire, les dirigeants ont été nettement augmentés l’an dernier, malgré la baisse des profits : + 33 % pour Anne Lauvergeon, présidente du directoire (à 919.000 euros au total) et + 32 % pour le numéro deux, Gérald Arbola (à 700.000 euros). Dans les deux cas, la part fixe a été augmentée de 10 % à 12 %, et la part variable a doublé, ou presque. Celle-ci dépend pourtant, pour 40 %, des profits d’Areva, qui ont fortement reculé l’an dernier (- 45 % pour le résultat opérationnel). Le reste est lié au chiffre d’affaires (en hausse) et à des « objectifs stratégiques et qualitatifs » non précisés. Décret attendu.

De son côté, Louis Schweitzer, qui quittera la présidence du conseil d’administration de Renault le 6 mai, touche depuis janvier 2007 une retraite annuelle de 830.000 euros (au titre de ses anciennes fonctions de PDG), qui se cumule avec une rémunération de 233.000 euros. En raison de la crise, Renault a obtenu de l’Etat un prêt de 3 milliards d’euros et une autorisation de prêt de 1 milliard d’euros pour sa filiale RCI Banque.

Dans le décret que le gouvernement doit publier incessamment, il devrait être prévu qu’aucun nouveau plan de retraite chapeau ne puisse être ouvert d’ici à fin 2010 dans les entreprises aidées par l’Etat. Mais la mesure ne devrait pas être rétroactive.

Les Echos

Fin de la visite de travail du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de la Décentralisation, en Grande Jamahiriya


Adine Ag Aglasse, (AP/MISPD) -Sahel Dimanche-15-04-09
Fin de la visite de travail du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de la Décentralisation, en Grande Jamahiriya Arabe Libyenne, Populaire et Socialiste : des résultats réconfortants à tous points de vue

vendredi 17 avril 2009

Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de la Décentralisation, M. Albadé Abouba, a effectué, du 2 au 8 avril 2009, une visite de travail en Libye sur invitation de son homologue libyen, le Général Major Abdelfateh Youness Albidi, Secrétaire du Comité populaire général de la Sécurité en Grande Jamahiriya Arabe Libyenne, Populaire et Socialiste. Le ministre d’Etat était accompagné d’une forte délégation composée de responsables politiques et administratifs, civils et militaires.

L’objet de la visite était de discuter des problèmes de sécurité transfrontalière, de trafic de drogue et d’immigration clandestine qui, au regard des derniers événements survenus en mars en mer méditerranée, constituent un réel sujet de préoccupation pour les deux pays ; donner une suite au souhait exprimé à Niamey par le Guide, en sa qualité de président de l’Union Africaine, d’instaurer une paix définitive dans l’espace sous-régional. Et ce, d’autant plus que le souhait du Guide cadre parfaitement avec la volonté nationale largement exprimée à travers le forum de la paix tenu à Niamey les 25 et 26 février 2009.

S’agissant de la visite de travail, il faut préciser que c’est en réponse à l’invitation que lui a adressée son frère et ami le Général Major Abdelfateh Youness Albidi, Secrétaire du Comité Populaire Général de la Sécurité en Grande Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire et Socialiste, que son excellence Monsieur Albadé Abouba, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de la Décentralisation a effectué une visite de travail en Grande Jamahiriya Arabe Libyenne.

Les deux parties ont tenu une réunion de travail le 4 avril 2009 sous la co-présidence des deux ministres avec la participation des membres des deux délégations. La réunion qui fait suite à celle tenue le 9 octobre 2008 à Tripoli, était relative aux questions sécuritaires, notamment sur les mécanismes pratiques et appropriés visant à mettre fin au phénomène de l’immigration clandestine, l’infiltration illégale, la contrebande, le terrorisme et la criminalité sous toutes ses formes.

A l’issue de cette réunion qui s’est déroulée dans une atmosphère fraternelle et cordiale, et après d’amples discussions et échanges de points de vue en commission, les deux parties ont convenu de la création de trois (03) comités. Le premier comité est celui chargé du contrôle des frontières) ; la lutte contre les infiltrations illégales ; la contrebande et l’immigration clandestine. Il est dirigé par le" Colonel Garba Maikido, Chef d’Etat Major Adjoint de l’Armée de Terre, pour la partie nigérienne, et par le Général Nuri Taher Aljatlaoui, directeur Général des Patrouilles de Surveillances Centrales, pour la partie libyenne. Le second comité est chargé de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Il est dirigé par le Lieutenant-Colonel Mahamadou Ibrahim Bagadoma, Haut Commandant en Second de la Gendarmerie Nationale, pour la partie nigérienne, et le Général Mustapha Amer Al Moakel, Chef Adjoint de Service pour la Sécurité, pour la partie libyenne.

Quant au troisième comité, il est chargé de la lutte contre les stupéfiants et les substances psychotropes. Il est dirigé par le Contrôleur Général de la Police, Abdallah Wafi, Conseiller technique du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de la Décentralisation, pour la partie nigérienne, et par le Colonel Ismail Al Mabrouk Al Karmi, Chef du service de lutte contre les stupéfiants et les substances psychotropes, pour la partie libyenne. Deux (02) coordonnateurs ont été désignés à cet effet.

Il s’agit du Général de Brigade Maï Manga Oumara, Chef d’Etat Major Particulier du Président de la République, pour le Niger, et le Général Farag Nassib Al Kabyli, Secrétaire général du Comité Populaire Général de la Sécurité Publique, pour la Libye. En outre, les deux parties ont convenu de conjuguer leurs efforts dans les domaines ci-dessus cités de façon à permettre la sécurisation et la stabilité aux deux pays. A cet effet, elles ont réaffirmé la nécessité d’organiser des réunions desdits comités et dont la première sera tenue dans trois mois (03) afin d’évaluer les résultats de leur travail.

La partie libyenne a réaffirmé son engagement à étudier, en vue de leur satisfaction, les besoins qui seront formulés par la partie nigérienne. Il faut noter que la visite de la délégation nigérienne a coïncidé avec la présence à Tripoli des délégations des trois (3) groupes armés impliqués dans la question de l’insécurité au nord du Niger à savoir, le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ), le Front Patriotique Nigérien (FPN) et le Front des Forces de Redressement (FFR) qui séjournaient à Tripoli sur invitation du Guide. Le ministre d’Etat, entouré de l’ensemble des membres de sa délégation, a ainsi initié une série de rencontres avec lesdits groupes afin de cerner les véritables sources des mécontentements en vue d’un retour définitif de la paix dans notre pays.

Au début de chaque rencontre, le ministre d’Etat a rassuré ses interlocuteurs quant à sa disponibilité d’écoute, tout en précisant qu’il n’y a aucun sujet tabou. C’est ainsi que lors de la rencontre avec le Front Patriotique Nigérien, dans une tentative d’expliquer les raisons de son départ, Mohamed Adjidar a évoqué la menace dont il faisait l’objet de la part du MNJ mais également la perte de confiance de sa hiérarchie.

Après les explications fournies par le ministre d’Etat, tous les membres de la délégation du FPN, qui ont déjà exprimé par le passé leur offre de paix, ont à l’unanimité réitéré leur volonté à aller vers la paix selon le schéma tracé par le gouvernement à savoir : déposer les armes et ouvrir des discussions fraternelles en vue d’une paix durable. Le ministre d’Etat, tout en les félicitant pour ces bonnes dispositions, les a rassurés quant à la disponibilité du gouvernement à œuvrer pour la paix.

Pour ce qui est de la rencontre avec le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ), la délégation était conduite par Aghali Alambo. Ce dernier a évoqué les récriminations, tracasseries policières et injustices dont ils seraient victimes. En fait, il s’agit essentiellement de l’histoire des relations empoisonnées entre Rhissa Ag Boula, ancien chef du FLAA et Aghali Ag Alambo, son ancien chef d’Etat major.

La mésentente entre les deux hommes tire son essence dans le détournement par le premier de la prime de réinsertion allouée par l’Etat suite aux accords de paix de 1995. Par la suite Rhissa Ag Boula, usant de son influence en tant que ministre, a continué la persécution en faisant tuer trois (03) neveux d’Aghali et en le faisant lui-même arrêter et emprisonner arbitrairement. Dans sa réponse, le ministre d’Etat a démontré que non seulement aucun des faits incriminés n’est imputable à l’Etat mais aussi que le déferlement de violences qui en a suivi est une réaction disproportionnée et déraisonnée.

A l’issue des discussions, le MNJ a exprimé sa volonté de s’associer au processus de paix. Quant à la rencontre avec le Front des Forces de Redressement conduit par Monsieur Mohamed Aoutchiki Kriska, le front a posé le problème de l’impact négatif de l’exploitation minière et exige le règlement de la question de la dégradation de l’environnement, de la misère autour des cités minières et de la mauvaise application des accords de 1995. La plupart de ces préoccupations trouvent leurs réponses dans le code minier que les membres du FFR ignorent malheureusement.

Dans un exposé réponse, le ministre d’Etat s’est largement appesanti sur les permis de recherche et d’exploitation signés sur la base des nouveaux codes miniers et pétroliers. Il a en substance expliqué que les nouveaux codes sont très exigeants quant au respect de l’environnement et tous les contrats signés sur leur base sont assez rémunérateurs pour l’Etat et les populations locales. Après les explications du ministre d’Etat, les membres du FFR se sont dits prêts à rejoindre le processus de paix. Il est à noter que toutes ces rencontres se sont déroulées dans un climat de parfaite sérénité et se sont terminées sur un sentiment de satisfaction partagé et de confiance retrouvée.

Après toutes ces rencontres, le ministre d’Etat Son Excellence Albadé Abouba, a été reçu en audience, avec l’ensemble des délégations, le lundi 6 avril 2009 à Syrte, par le Guide de la Révolution Libyenne. Après avoir écouté successivement le ministre d’Etat, M. Albadé Abouba, le chef du MNJ, M. Aghali Alambo, le chef du FFR, M. Mohamed Aoutchiki Kriska et le chef du FPN, M. Aklou Sidi Sidi, qui ont tous exprimé leur volonté de renouer avec la paix, le Guide a d’abord salué et encouragé cette décision commune d’aller vers la paix.

Le leader libyen a ensuite longuement évoqué tous les conflits qui déchirent le continent africain (au Darfour, en République de Côte d’Ivoire, au Congo....) en les qualifiant de nuisibles à l’unité et au développement du continent. Ensuite, le Guide s’est longuement appesanti sur les rapports privilégiés qui le lient à Son Excellence Monsieur Tandja Mamadou, Président de la République du Niger.

Evoquant son combat pour la construction de l’Union Africaine, le Guide a rappelé le soutien constant que n’ont cessé de lui apporter Son Excellence Mamadou Tandja et les autres présidents des pays de la sous-région. C’est pourquoi, a-t-il précisé, qu’il est de son devoir d’aider à restaurer la paix et la stabilité dans l’espace sahélo saharien. En conséquence, il a invité tous les groupes armés à déposer les armes sans conditions et à œuvrer pour l’unité et le développement.

Mouammar El Kadhafi s’est déclaré disposé, une fois ces conditions réunies, à aider pour le développement des zones affectées par l’insécurité, en rapport avec les gouvernements concernés. Enfin, le Guide a insisté auprès de groupes armés sur l’impérieuse nécessité de respecter la parole donnée et de ne pas trahir sa confiance. Le mardi 07 avril 2009, le ministre d’Etat Albadé Abouba a rencontré, dans les locaux de l’Ambassade du Niger à Tripoli, les représentants de la communauté nigérienne vivant en libye.

Le représentant du Haut Conseil des Nigériens à l’Etranger (HCNE) et le président de l’association des nigériens en Libye ont tour à tour pris la parole pour exposer les difficultés qu’ils rencontrent et qui tournent autour de l’obtention du passeport, du visa de séjour et de problème de régularisation. Le ministre d’Etat a pris bonne note et a promis d’étudier la question. Il a par ailleurs profité de l’occasion pour expliquer l’objet de sa visite et les résultats obtenus, mais également des perspectives prometteuses au plan économiques et les questions politiques dont particulièrement les prochaines échéances électorales.

Enfin, le ministre d’Etat a invité les nigériens vivant en Libye à se conformer à la législation du pays d’accueil. En conclusion, on retiendra que la visite du ministre d’Etat en Libye a été positive à tous points de vue. Sur le plan bilatéral, une nouvelle dynamique a été engagée pour faire face aux problèmes récurrents de trafic et d’immigration clandestine. Sur le plan de l’insécurité au nord, le processus de paix engagé bénéficie de l’appui politique du Guide libyen.

Aussi, les échanges eus ont permis d’éclairer les groupes armés sur certaines questions ignorées ou mal comprises, de les rassurer par rapport aux inquiétudes et surtout de percevoir une volonté partagée d’aller vers la paix en restaurant la confiance. Des réelles chances de paix existent donc et doivent être exploitées.

Niger : l’ex-Premier ministre Hama Amadou sera jugé le 23 avril


NIAMEY (AFP) - 17-04-09
vendredi 17 avril 2009

NIAMEY (AFP) — L’ex-Premier ministre nigérien Hama Amadou, incarcéré depuis juin 2008, doit comparaître le 23 avril devant une juridiction d’exception émanant du Parlement pour être jugé pour des détournements présumés de fonds publics, a indiqué à la presse l’un de ses avocats.

"Notre client a été cité à comparaître le 23 avril devant la Haute cour de justice pour être jugé pour détournement de fonds", a précisé jeudi Me Marc Lebihan.

L’ex-chef du gouvernement est incarcéré depuis le 26 juin 2008 pour le détournement présumé de 100 millions de francs CFA (152.500 euros) depuis 2001. Ce montant a cependant été ramené à 39 millions FCFA (59.300 euros) par une commission d’instruction désignée par la Cour suprême.

Me Lebihan a dénoncé "une intrusion politique" dans le traitement du dossier, le procureur général près la Cour suprême ayant demandé à la Haute cour de récuser deux des juges-députés soupçonnés d’être des proches de Hama Amadou.

Ces deux députés, désignés par le Mouvement national pour la société de développement (MNSD au pouvoir) auquel appartient Hama Amadou, sont menacés d’exclusion par le MNSD, donc du parlement, et ne plus par conséquent pouvoir siéger à la Haute cour, a expliqué Me Lebihan.

Le MNSD est actuellement déchiré entre les partisans de M. Amadou et ceux du président Mamadou Tandja.

La Haute Cour est composée de sept députés issus des partis représentés au parlement.

Longtemps présenté comme le possible successeur du président Tandja, M. Amadou avait été hospitalisé récemment pendant trois semaines et était ensuite retourné en prison. Le 3 avril, son avocat avait affirmé que son état de santé s’était dégradé.

Nommé Premier ministre en janvier 2000 et renversé en mai 2007 par une motion de censure surprise, M. Amadou accuse le chef de l’Etat d’être derrière une "machination" pour l’écarter de la présidentielle de 2009, par le biais d’une condamnation de justice.

Constitutionnellement, M. Tandja ne peut pas se représenter après deux mandats consécutifs.

Prolongation du mandat présidentiel : Tandja contre vents et marées


Morin YAMONGBE-Le Pays-Ouagadougou-17-04-09
vendredi 17 avril 2009

De toutes facons, "il n’y a personne qui soit capable de me remplacer." Ainsi parla Mamadou Tandja un jour, selon un confrère africain. L’avertissement était on ne peut plus clair. Seulement, cela n’a pas émoussé les ambitions de Hama Amadou, qui a toujours cru qu’après ce deuxième et dernier mandat constitutionnel de Tandja, son heure à lui était venue de prendre les rênes du pouvoir au Niger.

L’ex-Premier ministre dont la popularité et le charisme étaient notoires au Niger, n’avait aucun doute sur cette logique, se mettant d’ailleurs dans la peau du dauphin putatif.

Mais croupissant dans une cellule de prison de haute sécurité de Koutoukadé depuis le 26 juin 2008 et malade par ailleurs, Hama Amadou a dû déchanter depuis lors. Car, Mamadou Tandja, à moins d’un tsunami de sable du Ténéré, n’entend pas lâcher le pouvoir. Si le peuple me réclame pour continuer, j’accepterai sans me poser de questions, a-t-il relevé en substance, tout en promettant de ne pas modifier la constitution. Son acte serait alors simplement identifié à un coup d’Etat civil. Rien ne semble arrêter Mamadou Tandja dans ce sens. D’où son froid acharnement à éloigner définitivement son ex-Premier ministre que le pouvoir accuse de détournements de fonds publics. C’est l’une des premières étapes déterminantes pour le succès de cette opération jusque-là anticonstitutionnelle.

Le chef de l’Etat nigérien reste sourd à tout appel à la raison démocratique. Pas même les marches organisées à Niamey et à Zinder (deuxième ville du Niger) par des centaines de militants du MNSD, le parti au pouvoir, pour demander la libération de Hama Amadou, n’ont d’effet sur la conviction de Tandja de prolonger son mandat présidentiel. Pour sûr, la société civile nigérienne et tous ces mouvements de protection du processus démocratique ont du pain sur la planche. Ce n ’est pas, dans tous les cas, le prisonnier Hama Amadou, qui devrait être bientôt jugé par un tribunal d’exception, composé de 7 députés de l’Assemblée nationale, qui pourra désamorcer ce coup d’Etat d’un tout autre genre en préparation. C’est d’autant plus vrai que ce sont des membres de cette même institution qui avaient voté en juin 2008, la mise en accusation de l’ex-Premier ministre. De la machination politique, crient les avocats et les militants qui sont restés fidèles à Hama Amadou.

Qu’a dit Nicolas Sarkozy, qui vient de verrouiller à deux le compteur des mandats présidentiels en France, à Mamadou Tandja lorsqu’il lui a rendu visite en mars dernier ? Le géniteur de la rupture a-t-il eu le courage, ne serait-ce qu’en privé, de le déconseiller dans sa détermination nuisible à mettre un coup de frein à l’alternance ? Rien n’est moins sûr, vu qu’il fallait, au nom des sacro-saints intérêts économiques, faire tomber le mercure entre le Niger et la France dont les relations étaient tendues ; le premier accusant AREVA (un groupe français) de financer la rébellion touarègue. Si l’ancien colonisateur qui sait user, voire abuser du droit d’ingérence lorsque cela l’arrange, opte pour la politique de l’autruche, qui pourra faire entendre raison à Mamadou Tandja ? Le peuple nigérien peut-être ? On attend de voir.

Morin YAMONGBE

Le Pays

Khaddafi victime d’un complot au Niger



Ecrit par Ayouba Karimou (OPINIONS N° 76 du 14 AVRIL 2009),

Pages vues : 556
Le GuideLors de sa dernière visite privée au Niger, le Guide Libyen, Mouamar Khaddafi, avait désagréablement surpris l’écrasante majorité des Nigériens par les propos contradictoires et contestables qu’il avait tenus lors du banquet qui lui avait été offert par le Président Tandja, la veille de son départ du Niger. Ces propos étaient relatifs à ce qui est désormais à la mode au Niger, à savoir, le ‘’Tazarché’’ qui n’est autre que la formule imaginée par certains zélés soit pour permettre un troisième mandat, soit un bonus de trois ans supplémentaires afin de ‘’concrétiser’’ les ‘’immenses chantiers’’ entamés par le Président Tandja. D’ailleurs on en verra un peu plus clair avec la récente visite du Président Sarkozy dans notre pays, lorsque le Président Tandja sortira au grand jour pour solliciter une aumône de trois ans supplémentaires ! Revenons à présent au Guide libyen pour tenter de comprendre ce qui l’avait conduit à s’ingérer dans la politique intérieure du Niger ce jourlà.

En effet, tout était parti d’une personnalité très (très) influente de notre pays, un missi dominici, un véritable Richelieu, personnage central du pouvoir actuel, qui de mèche avec un diplomate félon libyen, avait organisé et planifié ce complot machiavélique et tordu contre le Guide afin de l’induire en erreur pour se prononcer sur une question, dont on lui avait assuré auparavant, qu’elle intéresserait son hôte.

C’es dans ce cadre que, avec la complicité du diplomate libyen, au moyen d’une note soigneusement rédigée, le Guide avait été briefé sur la situation politique au Niger, qui, selon les perfides comploteurs, serait caractérisée par une forte adhésion des populations au mouvement tazarché, y compris même au sein de … l’opposition ! Le seul ‘’handicap’’ pour ces manipulateurs résiderait dans ‘’le refus ‘’ du Président Tandja de violer son serment coranique et qui semblait avoir résisté à toutes les velléités de sollicitation dont il était l’objet.

Ainsi pour le convaincre, il fallait trouver les mots justes et les bouches autorisées pour faire ‘’plier ‘’ le Vieux dans notre intérêt, et pour cela, qui mieux que Khadddafi pouvait jouer ce rôle combien difficile ? Voila la trame du complot, les tenants et aboutissants des propos de Khadddafi dont on sentait qu’ils n’étaient pas prononcés du fond du coeur, mais simplement pour faire plaisir à son hôte. En tout état de cause, ce complot semble avoir bien payé, car manifestement, Khaddafi ne faisait, en réalité, qu’enfoncer une porte déjà ouverte.

La confirmation de cette assertion nous viendra quelques jours plus tard, quand, sans rire, dans une intervention, totalement incohérente, le Vieux rompait le silence et levait un coin du voile sur ses véritables intentions. ‘’Partir, c’est pour moi grandir’’, à OPINIONS nous pensons que rester n’en signifie pas moins devenir petit. ! A l’occasion de cette même visite du Président Sarkozy, comme cela avait déjà été le cas avec Khaddafi, nos comploteurs nationaux tentèrent de revenir à la charge.

Malheureusement pour eux, Sarkozy, qui venait de réviser la Constitution du 04 septembre 58 pour y limiter à deux le mandat présidentiel, n’était pas, manifestement, le candidat idéal dans les tentatives de tropicalisation d’une Constitution qui avait pourtant permis dix ans de stabilité politique et institutionnelle au Niger. Emerveillé d’ailleurs par l’existence du Conseil National de Dialogue Politique (CNDP), une instance politique originale en Afrique, Nicolas Sarkozy avait parfaitement compris les préoccupations des acteurs politiques nigériens en les conseillant de garder intacte la Constitution du 09 août 99, notamment dans ses dispositions relatives à la limitation du mandat présidentiel.

Voila comment un bon ami doit toujours agir. En ce qui concerne le diplomate libyen félon, bien que nous ayons tu son nom ici, qu’il sache que les Nigériens l’ont à l’oeil et que nous ne serons pas prêts d’oublier ce coup de poignard dans notre dos le moment venu. Dans tous les cas, le futur Président du Niger ne sera pas imposé de l’extérieur, ce sont les électeurs nigériens qui le détermineront par leur choix éclairé cette année.
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Les leaders politiques, cibles des tazarchistes*



Ecrit par A. Coulibaly (OPINIONS N° 76 du 14 AVRIL 2009),

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Zaki, Omar et Ousmane‘’Elle court, elle court’’ la rumeur au Niger en cette fin de mandature. Les plus folles les unes que les autres. Elle prend parfois l’allure de simples imbécillités propagées sur tous les toits, et plus la ficelle est grosse, plus on pense qu’elle est invisible et qu’elle a des chances d’être accréditée. La rumeur est un couteau à double tranchant, car elle peut servir les nobles causes, mais en général, elle sert beaucoup plus les intentions inavouées, les compromissions bâtardes, les opérations mafieuses. Chez nous au Niger, ces derniers temps, la rumeur a visiblement choisi son camp, sa cause, et a défini son modus operandi (mode opératoire). Son objet, c’est jeter l’opprobre et le discrédit sur les leaders politiques afin de montrer la blancheur et la propreté qui font de Tandja un messie, un don de Dieu pour le peuple nigérien. Pour cette ‘’angélisation’’ du personnage, tous les moyens sont bons, tous les qualificatifs dévalorisants contre la classe politique actuelle sont recherchés avec la plus grande minutie. Le manège est simple : pour que survive et se pérennise le mouvement ‘’Tazarché’’, il faut tuer les autres, ainsi, faute de combattants, on ‘’tazarchera’’ en rond ! Et comme dans toute entreprise humaine il faut un sacrifice, parfois jusqu’au sacrifice ultime, alors pour le triomphe de la cause ‘’tazarchiste’’, ‘’les féticheurs’’ et autres marabouts de mauvais augures, semblent avoir exigé trois têtes :

Issoufou Mahamadou, Seini Oumarou et Mahamane Ousmane. Quel crime ces trois personnalités ont-elles commis au point de constituer ainsi ‘’l’offrande’’ sur l’autel ‘’tazarchiste’’ ? Leur pêché, selon le Livre révélé des ‘’tazarchistes’’, pour Issoufou et Ousmane, est relatif à leur non adhésion au conformisme ambiant qui fait de la Constitution nigérienne une simple ordonnance médicale du Dr Tandja ! En ce qui concerne Seini Oumarou, le nouveau patron du MNSD, son mutisme face au ‘’Tazarché’’ équivaudrait également à un crime odieux. La sentence rendue par le Tribunal tazarchiste présidé par l’obscur Dan Dubai, assisté de ses deux assesseurs qui sont, Ibrahim Hamidou et Daouda Diallo, le premier, patron de Tribune du Peuple, pardon Tribune de Tandja aujourd’hui, et le second, césar du Conseil Supérieur de la Communication (CSC), et enfin, l’inénarrable Abdouramane Hima assurant les fonctions de Procureur, est ainsi libellée :

à défaut de les éjecter de la direction de leur parti, on va faire leur bonheur malgré eux, c’est plus simple. Issoufou Mahamadou est bombardé futur Premier Ministre du gouvernement tazarchiste, Seini Oumarou est envoyé au perchoir remplacer Mahamane Ousmane qui ira se faire cuire un oeuf à … l’ONU ! La contradiction et le ridicule ne tuant pas au Niger, certains serviteurs de la cause tazarchiste sont allés jusqu’à menacer d’inéligibilité tous les leaders politiques qui ne danseraient pas le rythme si envoûtant du Tazarché pendant trois ans ! A la vérité, les serviteurs de la cause tazarchiste ne rendent point service à la classe politique nigérienne dans son ensemble, mais aussi à tout le Niger quand ils font courir à notre pays les risques d’une grave instabilité qui naîtrait de la volonté d’un passage en force pour régenter le pays.

La stabilité politique et institutionnelle tant vantée au Niger ces dix dernières années n’aura été retrouvée qu’au prix de multiples efforts consentis par toutes les forces politiques et sociales du pays, majorité comme opposition et partenaires sociaux. Ce serait niais d’attacher cette stabilité à la seule personne du Président Tandja, comme si ce dernier évoluait en vase clos. Un adage du terroir ne dit-il pas qu’il faut être à deux pour casser une calebasse, mais aussi deux pour faire la paix ? En effet, prenant conscience de sa responsabilité historique dans les périodes d’instabilité chronique qu’avait connue le pays dans la décennie 90, la classe politique nigérienne, majorité comme opposition, avait compris la nécessité de promouvoir de nouveaux rapports politiques basés sur la paix et le patriotisme.

La majorité gouverne et l’opposition s’oppose, dans un cadre constructif. Le CNDP est d’ailleurs né de cette volonté commune de ‘’civiliser’’ et de pacifier les rapports politiques. Grâce à cette nouvelle vision politique, le Niger a su retrouver la voie de la stabilité, gage de tout développement durable. En dépit de ce rapprochement, l’opposition est toujours restée équidistante du pouvoir, malgré les multiples sollicitations dont elle avait été l’objet pour entrer dans un gouvernement d’union nationale, comme un peu partout en Afrique. Les exemples d’une opposition cannibalisée par le souci de participer au banquet foisonnent du Sénégal avec Wade plusieurs fois ministre de Diouf, au Gabon et en Centrafrique ! Chez nous, pas une seule fois, en dix ans, l’opposition n’a souhaité entrer dans un gouvernement.

Le seul ‘’cadeau’’ fait au Président Tandja avait constitué le vote de la Loi de Finances 2009 afin qu’il termine bien son dernier mandat. Nulle faiblesse dans cet acte, mais simplement la matérialisation d’une philosophie constructive dans un cadre démocratique apaisé. D’ailleurs, la richesse de notre cadre démocratique a largement débordé les frontières nationales et a pris une autre envergure avec le vote de la motion de censure contre le gouvernement de Hama Amadou, le 31 mai 2007, une expérience inédite en Afrique. La presse dans sa composante indépendante est florissante, même si quelquefois elle a maille partir avec les princes qui nous gouvernent.

Mais qu’aujourd’hui, des énergumènes de tout acabit, des démocrates de la vingt cinquième heure, pour des intérêts purement égoïstes et personnels, veuillent remettre en cause tout cet important capital d’expériences acquises sur la voie de la démocratisation et de la stabilisation, constitue un grave recul pour notre pays. Les Nigériens ont trop souffert et beaucoup avalé de couleuvres pour accepter de se faire niquer au bout du compte ! A l’endroit du Président de la République, nous rappelons qu’il n’existe aucun ‘’mais’’ dans la formulation de son serment constitutionnel .C’est une formule entière qui forme un bloc. La respecter, c’est respecter le Niger et son peuple tout entier.

Toute autre alternative est un parjure, une forfaiture, et nous avons trop d’estime pour l’officier supérieur que fut Tandja pour l’enfermer dans la catégorie infamante de gens qui ne respectent point leur parole. Les Nigériens avaient espéré qu’il sortirait de sa réserve pour renvoyer les fossoyeurs de la démocratie à leurs désillusions par un langage clair et ferme, montrant du coup qu’il n’était pas seulement grand de taille, mais qu’il était aussi un grand homme d’Etat. Hélas, sa sortie catastrophique pour faire allusion à un bonus de trois ans supplémentaires n’est pas pour rassurer les Nigériens sur décembre 2009. Le Président Tandja rendrait un immense service au Niger s’il écoutait plus la voie de la raison que celle du coeur en ces moments dramatiques, car l’Histoire s’écrit toujours avec la raison qu’avec le coeur.

Qu’il veuille bien tirer sa révérence en décembre prochain, car construire un pays est une oeuvre commencée mais jamais finie, qui se poursuit de générations en générations du seul fait de cette loi naturelle qui fait que nul n’est éternel en dehors de Dieu. D’autres Nigériens, tous aussi patriotes que lui, pourront demain continuer l’exaltante mission de construction nationale. Tel doit être le testament politique, non écrit, de tout homme d’Etat au soir de sa carrière. Pour notre part, que ce soit Issoufou Mahamadou, Mahamane Ousmane ou Seini Oumarou ou tout autre Nigérien que les électeurs désigneront en décembre 2009, nous lui souhaiterons beaucoup de baraka, de sagesse et de patriotisme pour relever le défi de la pauvreté et du sous développement, le seul combat qui vaille !

Les spécialistes de la mécanique de l’âme humaine enseignent que l’usage abusif du pouvoir conduit à la démence, la folie et que la démesure (*chantiomanie) aveugle qui trop longtemps la côtoie ! C’est lourd, très lourd de sens. A méditer. Lexique des mots nouveaux *Tazarché : mot haoussa signifiant continuation, mais dans la pratique il constitue un hold up, et plus gravement un coup d’Etat. Le tazarché est l’appel du coeur d’affairistes sans foi ni loi, de bandits d’Etat, consistant à suspendre la Constitution après deux mandats constitutionnels et promouvoir un régime d’exception de trois ans.

*Tazarchiste : partisan de la violation de la Constitution nigérienne afin d’instaurer une présidence à vie comme au Gabon, au Cameroun, au Zimbabwe ou en Algérie pour ne citer que les exemples les plus achevés des potentats africains. C’est-là une espèce de citoyens, largement minoritaires, qui savent que les positions de rente qu’ils occupent aujourd’hui, ils ne le doivent qu’à leur servilité et, bien des fois, surtout à leur médiocrité. C’est comme ça que fonctionne la médiocratie. Ils ignorent la loi de la nature qui fait que, par essence, nous sommes mortels, donc appelés à quitter un jour la scène et que nul n’est irremplaçable dans la vie d’un Etat. Avant Tandja, le Niger a existé, après lui, on tournera la page.

C’est ainsi, et c’est inéluctable ! *Chantiomanie : mot dont l’origine remonte au substantif chantier, fabriqué par votre serviteur et non encore homologué par le Larousse, mais qui constitue, indéniablement, un enrichissement de la langue française. Il signifie cette propension à ‘’poser des premières pierres’’ partout où peuvent aller les caméras de Télé Sahel et donnant l’inextinguible fausse impression qu’on travaille malgré, environ, sept ans de repos ! Aujourd’hui donc, notre ‘’Président Bien Aimé ‘’ carbure à la ‘’pose de la première pierre’’ chaque mois ! M’enfin, si ça peut lui faire plaisir et l’occuper pour qu’il ne touche pas à notre Constitution qui lui fait ‘’grandement plaisir’’, on s’en fout, qu’il continue donc !
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jeudi 16 avril 2009

Un grand saut dans l’inconnu : Le PNDS déterre la hache de guerre La Haute Cour sur le point de libérer Hama L’Assemblée peut être dissoute



Un grand saut dans l’inconnu : Le PNDS déterre la hache de guerre La Haute Cour sur le point de libérer Hama L’Assemblée peut être dissoute d’un moment à l’autre

Ecrit par I.S. Gaoh (LE TEMOIN du 13 avril 2009),

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IssoufouL’actualité ces derniers jours est incontestablement dominée par la déclaration du Comité Exécutif National du PNDS-Tarayya. Une déclaration qui rompt avec l’attitude, que certains qualifient de participative, adoptée depuis quelques années par le principal parti de l’opposition. Dans cette déclaration le PNDS déclare la guerre au président Tandja et à son entreprise Tazartché ; et cela en des termes qui annoncent une rupture nette entre le Président de la République et le leader de l’opposition qui pendant des années coulaient, au grand damne de Hama Amadou, une lune de miel. Si on ajoute à cette déclaration d’autres faits, on peut dire que des éléments suffisants sont réunis pour une prochaine explosion socio-politique au Niger.

Lors du dernier Conseil des ministres, le gouvernement a annoncé avoir envoyé à l’Assemblée Nationale une demande de remboursement de sommes ‘’indûment perçues’’. Joignant l’acte à la parole, une lettre a effectivement été envoyée par le Premier ministre au Président de l’Assemblée Nationale à cet effet. Ce qui fait remonter d’un cran le courroux des parlementaires contre le Président de la République accusé de tenter de jeter le discrédit sur les députés nationaux dans le seul but de trouver un prétexte pour dissoudre l’Assemblée Nationale et faciliter la réalisation du projet tazartché.

Parallèlement, la bataille entre les pro-Hama et les pro-Tandja se poursuit. Le 1er avril 2009, une réunion du Bureau politique nationale du MNDS-Nassara a tenté d’exclure du parti un certain nombre de députés dont deux (02) membres de la Haute Cour de Justice. C’est la même tentative qui a eu lieu ce lundi 13 avril. La procédure, dit-on, est engagée et il y a des fortes chances qu’elle aboutisse.

Cette volonté de contrôler la Haute Cour de Justice s’explique par le fait que cette instance doit incessamment rendre une décision relativement à une demande de liberté provisoire pour Hama Amadou introduite par les avocats de celui-ci. Déjà, cette Haute Cour s’est réunie ce vendredi 10 avril et a examiné la requête des avocats de Hama Amadou qui ont demandé à ce que leur client quitte Koutoukalé pour l’Hôpital National de Niamey.

Les membres de la haute Cour ont fait droit à cette requête par six (06) voix pour et une (01) contre. La Haute Cour de Justice est constituée de sept (07) membres tous députés nationaux ; trois (03) du MNSD-Nassara, deux (02) du PNDS-Tarayya, un (01) de CDS-Rahama et un (01) du Rassemblement des Démocrates constitué du RSD-Gaskiya, RDP-Jama’a et ANDP-Zaman Lahia. Parmi les trois (03) du MNSD, on compte un (01) qui est pro- Tandja et deux (02) qui sont inconditionnels de Hama Amadou.

Pas donc besoin de grandes investigations pour comprendre que le seul député qui a voté contre est le député pro-Tandja. La crise entre la Présidence de la République et l’Assemblée Nationale explique ce vote favorable à Hama qui en fait est un vote contre Tandja. Il suffisait de faire un tour à l’Assemblée Nationale pour comprendre l’état d’esprit des députés depuis l’annonce faite par le gouvernement de demande de remboursement par l’Assemblée des sommes ‘’indûment perçues’’.

Cet état d’esprit fait percevoir que les députés sont à la recherche de la moindre occasion pour faire payer à Tandja l’humiliation qu’il leur fait subir. Et ce mardi 14 avril, il faut s’attendre à ce que l’Assemblée Nationale, à travers la Haute Cour, porte un sévère coup au président Tandja. En effet, il sera normalement examinée ce mardi une demande liberté provisoire introduite par les avocats de Hama Amadou.

Et, au su de l’état d’esprit des députés et au sein des états majors des partis politiques, tout indique que le vote sera comme celui du vendredi : 6 voix pour et 1 contre. Et même si les pro-Hama sont éjectés se serait 4 voix pour et 3 contre. Il faut préciser que même si le CDS-Rahama de Mahamane Ousmane n’est pas aussi vat- en-guerre que le PNDS-Tarayya de Mahamadou Issoufou, il est tout aussi opposé au projet tazartché. Du côté de la Présidence de la République, on ne se contente pas de regarder les parlementaires et les états majors des partis politiques décider du sort du projet qu’on n’a élaboré.

Il se rapporte en effet que vue l’évolution des choses, la dissolution de l’Assemblée Nationale, qui était déjà dans l’agenda, interviendra plutôt que prévu. Cette dissolution peut intervenir tout juste après le vote de la liberté provisoire pour Hama Amadou. Une liberté provisoire que pouvait bien accepter le président Tandja (même si c’est à contrecoeur) ne serait-ce que pour montrer qu’il n’est pas inhumain et qu’il est sensible à l’état de santé de l’ancien Premier ministre.

Il se raconte même que si l’Assemblée est dissoute, le Gouvernement serait disposé à sortir Hama de prison et à le mettre en résidence surveillée. Après la dissolution de l’Assemblée Nationale, que fera le président Tandja ? Organisera-til directement un référendum pour modifier la Constitution ? Choisira-t-il d’organiser des élections législatives anticipées ? Au cas où il opte pour des législatives anticipées, ferat- il disqualifier tous les députés actuels pour violation de la Constitution ? Vu la précipitation des événements, on ne tardera pas à obtenir des réponses à toutes ces questions. Un grand saut dans l’inconnu : Le PNDS déterre la hache de guerre La Haute Cour sur le point de libérer Hama L’Assemblée peut être dissoute d’un moment à l’autre

Coups de buttoir contre le dessein tazartché Le peuple tourne le dos à l’appel de pied de Tandja


Ecrit par M. Zamanka. (Le Canard déchaîné N°373 du 14 Avril 2009),

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La résistance contre le tazartché s’organise. Il est temps puisque les tazartchistes, revigorés par les propos du Président Tandja tendant à laisser au peuple et à l’Assemblée Nationale l’initiative de la prolongation de son mandat de trois (3) ans, sont sur le point d’enclencher une vaste campagne d’embrigadement des populations. Il urge qu’une riposte appropriée vienne rassurer les Nigériens qui ne sont guère enchantés par la perspective de la mise entre parenthèse de la Constitution de 1999 à laquelle ils ont juré loyauté, fidélité et respect. Analyse d’une situation pour le moins paradoxale dans un Etat de droit moderne, résolument tourné vers l’affirmation de sa souveraineté et qui se veut émergeant. Longtemps susurré dans les salons cossus des ténors de la politique au Niger, le projet de prolonger par tous les moyens illégaux possibles- il n’y en a pas de réglementaires- de trois ans le mandat de l’actuel Président de la République qui a constitutionnellement épuisé ses cartouches a éclos à Zinder à l’occasion de la pose de la première pierre de la raffinerie du pétrole pompé depuis le bloc d’Agadem. Fièvre de reconnaissance ou jet d’un ballon d’essai ? Toujours est- il que bien des Nigériens, percevant le danger, ont vite fait de réagi contre les organisateurs de ce ‘’wassankara’’ (théâtre).

Pourtant, le phénomène allait évoluer puisqu’à la veille de la célébration du 9ème anniversaire d’accession à la magistrature suprême du Président Tandja, des manifestations ‘’populaires’’ ont été organisées dans les grandes villes du pays. Le leitmotiv est partout le même : les populations soutiennent les actions de développement initiées par le Président de la République et demandent à l’Assemblée Nationale de trouver le mécanisme pour permettre à ce dernier de poursuivre et de parachever l’oeuvre entamée.

La liesse était générale, les populations pouvaient être sincères mais pas les instigateurs de ce folklore dont le clou était prévu le 21 décembre 2008 à la place de Concertation de Niamey avec l’utilisation des délégations venues à la fête nationale tournante célébrée à Tillabéri (à quelques 113 km à l’ouest de Niamey) le 18 du même mois. Puis, rideau ! Selon certaines sources, ces manifestations ont été remisées sur ordre du Président de la République. Il a fallu en mars 2009 pour que la question resurgisse à la faveur des visites des Chefs d’Etat Libyen et Français.

Le premier va faire les éloges de la démocratie populaire qui ne s’embarrasse pas d’un ‘’ papier sur lequel on a écrit’’ (comprenez la Constitution) et le second, tirant les leçons des réactions des Nigériens sur le discours du guide libyen va user de diplomatie en parlant de stabilité, de démocratie et de développement. Mais lui aussi a été compris des Nigériens qui n’ont pas passé par quatre chemins pour décrypter son message protazartchiste et celui de son pair nigérien quand il a utilisé un ‘’mais’’ de trop. En effet, il avait clairement laissé entendre que si le peuple et l’Assemblée Nationale ont trouvé le mécanisme de son tazartché, il fera le sacrifice de rester à la tête du Niger quelques années encore.

Même si l’Assemblée n’a pas réagi à cet appel de pied du Président de la République, les députés, déjà empêtrés dans des problèmes avec la société civile, savent bien qu’il n’y a aucun mécanisme constitutionnel, légal et légitime pour violer la Constitution de 1999. Il ne reste donc plus qu’à se retourner vers le peuple. Mais qui est le peuple ? A priori, il est difficile de répondre à cette notion. Toutefois, indiquons sans entrer dans un débat savant qu’on peut cerner sa manifestation à travers les groupes organisés comme les partis politiques ou les organisations de la société civile (syndicats, organisation non gouvernementale, association de développement et les réseaux, collectif ou coalition qu’ils mettent en place).

Sur la base de ce qui précède, on peut comprendre pourquoi la Coalition de la Convergence Citoyenne, du FUSAD et du Mouvement Citoyen pour la Paix, la Démocratie et la République, après s’être clairement affichée contre le violation de la constitution par un coup d’état civil, a appelé les partis politiques à sortir de leur ‘’silence lâche et coupable ainsi que des faux- fuyant’’. Le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme, le PNDS- Tarayya, est donc sorti de son mutisme en appelant ‘’à la mobilisation de tous les patriotes, de tous les démocrates et de tous les Nigériens pour mettre en échec ce holdup annoncé, ce projet funeste du tazartché pour que vivent la démocratie et la République’’.

Si le PNDS – Tarayya qui n’a rien à ‘’vendre’’ à l’électorat que son inestimable contribution à la consolidation de la démocratie, à la construction de l’Etat de droit et à l’instauration d’une stabilité n’a pas appelé à des actions démocratiques, il reste que le collectif suscité a, lui, invité les Nigériens à sortir massivement le 21 avril prochain pour une marche suivie de meeting. Du côté des tazartchistes, on apprend que leur meneur connu sous le surnom de Dan- Dubaï est sur le point d’engager des vastes manifestations en faveur du tazartché. Lui, aussi, pourrait se targuer d’avoir mobilisé le peuple.

En un mot, l’on assistera, dans les jours à venir, à un jeu de ping-pong, une sorte de réponse du berger à la bergère. La victoire, elle, ira, à coup sûr, dans le camp des légalistes. Leurs arguments fondés sur la protection de la Constitution, de l’alternance et de la République résistent bien mieux que les fallacieux prétextes de poursuite des chantiers ouverts pour la simple raison qu’on élit pas un président pour qu’il aille dormir, mais pour qu’il tienne ses promesses de faire le bonheur du peuple. Si, par chance – et c’est, peut-être, le cas de Tandja- il a pu poser de solides bases de développement pour le pays, il s’en ira la tête haute avec les honneurs. Par contre, si rien de bien ne peut être cité à son actif, il aura trahi et la postérité le retiendra. Alors, vivement, les élections démocratiques, transparentes, libres et crédibles. Les Nigériens ne se porteront que mieux !

Gouvernance politique: HAMA AMADOU serait-il victime d’un mensonge d’Etat ?


Ecrit par AMADOU BOUNTY DIALLO (Le Canard déchaîné N°373 du 14 Avril 2009),

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Hama« L’Etat est un monstre froid. Il ment froidement », écrit un philosophe mort le siècle dernier. En effet, après le pitoyable point de presse du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, il y a lieu de se demander jusqu’où comptent aller ceux qui, par devers le simple bon sens, ont décidé de mettre prématurément fin à la carrière politique de Hama Amadou. Celui-ci, c’est un rappel, a été déposé, à la suite d’une motion de censure de l’opposition soutenue par « une majorité sans âme » (l’histoire en effet va prouver que cette majorité faite de bric et de broc n’a aucune âme). A partir de cet instant, n’eurent été les malencontreuses manigances du prince, Hama serait politiquement « enterré ». Mais, les coups tordus, les coups bas dont il va être victime vont lui redonner une certaine aura, de telle sorte que mêmes ceux qui, hier étaient ses farouches adversaires ont fini par comprendre que s’il y a un tel acharnement sur l’homme de Youri, c’est simplement pour l’empêcher de se présenter aux élections à venir.

Pour contrer ses ambitions, rien ne lui sera épargné par Tandja et un certain nombre de ses obligés. Il y a d’abord l’affaire Moussa Keita. Ancien Premier ministre ayant réussi, quoi que disent ses adversaires, à redresser la situation catastrophique issue du règne –rapine de Wanké, Hama est « débarqué par sa propre majorité » qui, hier encore le divinisait. Vint l’accusation de pyromanie sur un véhicule d’un particulier. L’enquête et le jugement le disculpèrent. Mais, aux dernières nouvelles, alors même que des faits nouveaux ne sont pas intervenus et que l’ancien Premier ministre est disculpé, le Ministère public ayant fait appel du verdict, le procès en appel aura lieu le 5 MAI 2009.

Au regard d’un tel acharnement, il y a lieu de s’inquiéter pour la vie de Hama Amadou. L’intervention du Ministre de la Justice pour expliquer à l’opinion publique les tenants et les aboutissants du feuilleton Hama n’est qu’un écran de fumée. On peut dire en effet que l’ancien Premier ministre n’est pas un prévenu aux mains de la justice mais une victime du fait du prince. Plusieurs zones d’ombres entourent en effet l’affaire Hama.

Arrêté pour une présomption de détournement des fonds d’aide à la presse, exercice 2001, il se retrouve, alors même que l’enquête préliminaire n’a pas encore prouvé sa culpabilité, envoyé, en vertu d’une ordonnance datant de la « période de plomb », c’est-à-dire cette impitoyable dictature militaire imposée par Kountché et ses sbires, dans la prison de haute sécurité de Koutoukalé. L’ordonnance en question criminalise les faits de détournements une fois que la somme atteint le montant de 100 millions.

Or, ce que le novice ne sait pas, une fois l’accusation de criminalisation est portée et que le présumé coupable est mis en détention, il ne peut, selon la loi, bénéficier de la liberté provisoire qu’un an au moins après sa mise en détention. Dans les cas des simples délits, il s’agit d’une période de détention de quatre mois renouvelable une fois. Or, dans les cas des crimes, la période est montée à six mois renouvelable une fois. Selon les calculs des accusateurs tapis à l’ombre et qui veulent que « la justice les aide à éliminer Hama », si celui-ci est détenu pendant la période sus indiquée, cela leur donnera le temps de lui arracher le parti, de présenter un candidat au nom du MNSD et lorsque l’homme de Youri sortira de prison, il sera mis devant le fait accompli.

Les personnages agissant de la sorte, lecteurs à coup sûr de romans de science fiction, n’ont pas tenu compte d’un certain nombre de facteurs dont entre autres, le poids de la société civile, le refus de la base du MNSD de « suivre des aventuriers sans assises populaires », le refus des bases des autres partis qui, même si les leaders, pour une raison ou pour une autre « se sont compromis avec le pouvoir » d’apporter leur caution à une opéra- tion qui va certainement contribuer à liquider tous les partis traditionnels. Une année de détention, au lieu d’affaiblir Hama, aura surtout contribué « à le remettre en selle ».

D’où, certainement la colère du prince qui, en dehors de tout bon sens, et alors même que nous sommes censés être dans un Etat de droit où la séparation des pouvoirs doit être de mise, d’intervenir pour évacuer Hama Amadou de l’hôpital de Niamey et le ramener dans la sinistre prison de Koutoukalé. Koutoukalé est une prison pour criminels. Si l’on tient compte du fait que l’accusation du départ, parce que portant sur 100 Millions criminalisait l’acte présumé, le fait que ladite somme soit ramenée à 39 millions permet de requalifier l’acte d’accusation en le dégageant du crime pour en faire un simple délit.

Constatant que le présent dossier n’est pas le bon, en « cours de route », on veut en créer d’autres. C’est ainsi que, sachant bien que la commission d’enquête est tenue, de par la loi, par l’unique dossier, le pouvoir politique cherche, par tous les moyens, à ficeler « un dossier pour enrichissement illicite ». Pour cela, des investigations sans résultats sont menées auprès de proches et autres relations pour débusquer la faute qui permettrait de maintenir Hama le plus longtemps possible, loin de l’arène politique. Pendant ce temps, on ment au peuple.

On lui dit que « le père fondateur », touché par les conditions de détention et surtout par la maladie de son ancien dauphin, a décidé de son évacuation sur un hôpital au Maroc. Informé la veille vers vingt deux heures, Hama a opposé une fin de non recevoir à une « proposition d’éloignement » dans laquelle il risque gros. Son dossier médical se trouvant en France, c’est là- bas que le conseil de santé a décidé de l’envoyer. Or, il y a problème. Le pouvoir, en décidant, de manière unilatérale de la destination d’un prisonnier devenu encombrant pour lui, s’est immédiatement rendu suspect On nous a longtemps menti sur la nature des relations entre Tandja et Hama.

Apparemment aucun d’eux ne veut dire à l’opinion ce qui les oppose réellement La démocratie, chacun doit s’en convaincre, est un régime dur à assumer. Il est plus facile de vivre sur un peuple en imposant la peur que de respecter les règles démocratiques. Ce type de régime n’a rien à voir les particularismes. Chaque membre de la communauté est un citoyen, c’està- dire « celui qui jouit du droit de cité ». A ce titre, il a des droits et doit accomplir des devoirs. La démocratie ne saurait être confondue avec le règne de l’arbitraire. Le respect des lois incombe aussi bien aux administrateurs de la cité qu’aux administrés. Cela exclut le fait du prince ou le règne de la force.

« Force doit toujours revenir à la Loi », sinon on tombe dans l’arbitraire ou la loi de la jungle. Aucun Nigérien ne souhaite cette dernière alternative. C’est pour cette raison que l’affaire Hama doit cesser d’être politi que pour rester dans la sphère stricte du droit. Sur ce plan, le dernier mot revient à Tandja qui a décidé de prendre son ancien Premier ministre en otage. S’acharner sur un homme sans défense n’a rien à voir avec la morale, encore moins avec les valeurs de soldat. Le respect de la dignité de chaque Nigérien est une règle d’or. Cela, Tandja doit y veiller pour le bien de tous et pour la quiétude de notre société. En d’autres termes, l’ancien colonel doit cesser de confondre terrain politique où on se bat arguments contre arguments et champ de bataille où là, il ne s’agit plus d’adversaires mais d’ennemis à abattre.

Assassinat du Président Ibrahim Baré Maïnassara: Une enquête bâclée bâclée, , deux plaintes et toujours rien 10 ans après


Ecrit par Lamine SOULEYMANE (Roue de l’Histoire n° 451 du 08 Avril 2009),

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IBM /Les années s’égrènent vraiment vite, ce 9 avril 2009 cela fait exactement 10 ans que le Président de la 4ème République Ibrahim Baré Maïnassara fut froidement assassiné par les éléments de sa propre garde. C’était le 09 avril 1999 sur le tarmac du Groupement Aérien National de Niamey. Outre le Président Baré qui est la cible principale, cet attentat a aussi coûté la vie à d’autres personnes qui l’accompagnaient à son déplacement, il s’agit de MM. Ali SAHAD un de ses meilleurs amis, Malam Soulèye et le Lieutenant Abdou Idé.

Comme durant les années précédentes, la procédure judiciaire engagée au plan national par la famille Baré n’a pas évolué d’un seul iota, du fait de la protection dont jouissent ses assassins sous le couvert d’une amnistie qu’ils ont arrachée aux forceps au lendemain de la prise de pouvoir par le MNSD-Nassara. Au gré de cette amnistie couchée sur écrit dans une loi de la République et promulguée par le président Mamadou Tandja le 24 janvier 2000, les présumés auteurs en même temps que leurs complices soufflaient depuis lors à leur guise le chaud et froid.

Même si au niveau national l’affaire Baré semble être classée dans le placard des oubliettes, il faut dire qu’au niveau international la famille du défunt président et des organisations de défense de droit de l’Homme continuent de réclamer justice. Si l’on en croit les déclarations du Commandant Wanké rapportées dans un mémorandum écrit par les proches du Président Baré : «l’assassinat du Président Baré serait le résultat d’un complot dans lequel sont impliquées la classe politique et la société civile nigérienne». Qui sont réellement ces personnes impliquées dans ce crime crapuleux ? A la date d’aujourd’hui aucune enquête officielle n’a permis d’identifier ces mystérieux hommes politiques avec l’aide des qui ce crime odieux est commis.

Timide mobilisation de la communauté Internationale L’assassinat du Président Ibrahim Baré Maïnassara a certes été unanimement condamné par la communauté internationale, mais les élans de mobilisation affichés de part et d’autre par des organisations comme la CEDEAO, l’Union Européenne, Amnesty International…, vont s’émousser très tôt. Les quelques sollicitations enregistrées ça et là qui demandaient l’ouverture d’une enquête internationale étaient restées lettres mortes. Du coup, l’espoir fondé par bon nombre des nigériens qui voulaient en savoir plus s’était volé en éclat.

Il est vrai qu’en juin 1999, sous la pression de cette même Communauté Internationale, la junte militaire au pouvoir avait accepté d’ouvrir une enquête indépendante nationale pour élucider les circonstances de la mort du Président Baré. En novembre 1999, ce rapport d’enquête de la Gendarmerie est diffusé dans un journal privé de la place, en l’occurrence le Canard Libéré N°019 du 23 novembre 1999. Seulement voilà, un tel chef d’oeuvre effectué à la va vite avait été battu en brèche par l’opinion nationale qui estimait, à tort ou à raison, que la commission en charge de cette enquête est loin de répondre à leur desiderata qui consiste à épingler les vrais auteurs et ce en raison de sa subordination au CRN de Daouda Malam Wanké.

En effet, dans un mémorandum présenté lors de la commémoration du 4ème anniversaire de cet assassinat, les proches du Président Baré avaient souligné que «Ce rapport d’enquête est manifestement bâclé, rédigé en deux jours pour des faits aussi graves que l’assassinat d’un Président de la République. Il est plein de carences et d’omissions» parmi lesquelles ils ont relevé «l’omission de saisir les bandes vidéo des événements filmés par la télévision nationale, qui était sur les lieux des faits ; absence d’auditions d’importants témoins oculaires des faits tels que le Chef d’Etat Major Particulier du Chef de l’Etat, le Pilote et le Copilote de l’hélicoptère, les reporters des médias, le valet de chambre du Président, le médecin qui a établi le certificat de décès du Président Baré etc.».

Comme on peut le constater, l’enquête de la Gendarmerie n’a ni convaincu la famille du Président Baré ni même l’opinion nationale. C’est pourquoi, elle a jugé utile de demander l’ouverture d’une enquête internationale. A l’appui de cette demande, ils ajoutent que «Cette enquête est devenue nécessaire, car il est inadmissible d’accorder une amnistie à des assassins qui n’ont pas été formellement identifiés». On se souvient, le 30 septembre 1999 soit 6 mois après ce crime odieux, la veuve du Président Baré Madame Clémence Aïssa Baré avait, dans une interview qu’elle a accordée à RFI, lancé un appel à toutes les institutions nigériennes et internationales «qui sont soucieuses des droits humains, ainsi qu’aux Chefs d’Etat africains et d’ailleurs», d’aider sa famille à obtenir cette enquête internationale sur la mort du Président Baré.

Des appels et quelques timides pressions de la communauté internationale s’en ont suivi c’est vrai, mais malheureusement n’ont pas porté leur fruit. Les volontés affichées par les organisations de défense des droits de l’Homme au niveau international ont fini même par se tasser. Des plaintes légitimes restées sans suite Il faut noter que la famille Baré a déposé deux plaintes pour assassinat du Président Ibrahim Baré Maïnassara. La première plainte contre X date de 24 mai 1999, la famille Baré constituée en partie civile l’avait déposée auprès du tribunal de première instance de Niamey.

A l’époque, aucun texte juridique n’accordait une amnistie quelconque pour ledit assassinat, mais plus de 3 mois s’écoulèrent avant que la justice ne réponde à cette plainte qui était pourtant parvenue au ministère de la justice dès le premier juin 1999. En effet, il a fallu attendre le 08 septembre 1999 pour que le procureur de la République près du tribunal régional de Niamey notifie à la famille Baré que sa plainte est classée sans suite en raison de l’amnistie accordée par la constitution promulguée le 25 août 1999, aux auteurs des coups d’Etat des 27 janvier 1996 et 09 avril 1999. Ici la contradiction qu’il faut relever c’est que le 09 avril 1999 il n’y a pas eu de coup d’Etat mais plutôt l’assassinat d’un président, le coup d’Etat n’est intervenu que le 11 avril 1999.

Le 19 mai, la veuve du Président Ibrahim Baré Maïnassara, agissant en son nom et en celui de ses enfants mineurs, déposait une plainte avec constitution de partie civile contre Daouda Malam Wanké et tous les autres complices, pour assassinat et versait la caution de 10 millions qui a par la suite été ramenée à 500.000 FCFA, apprend- t-on. Le 29 novembre 1999, la mère de Ibrahim Baré Maïnassara ainsi que tous les frères et soeurs de la victime se joignaient à ladite plainte. Malheureusement, déplore la famille Baré, le doyen des juges d’instruction, par ordonnance en date du 12 mai 2000, avait refusé d’informer pour raison d’amnistie accordée dans la constitution du 09 août 1999.

Toujours dans le but de lever le blocage de la voie judiciaire, et en vue de dénoncer l’inconstitutionnalité de la loi 2000-01 du 24 janvier 2000, la famille Baré a adressé d’autres correspondances toutes restées sans suite: d’abord au premier ministre en date du 27 mars 2001, ensuite au président de l’Assemblée Nationale le 18 avril 2001 et au président de la Cour Constitutionnelle le 16 mai 2001 pour qu’il se prononce sur l’inconstitutionnalité des articles 136 et 141 de la constitution et de la loi N°2000-001. Il a fallut en 2002 lorsqu’elle est saisie d’une autre requête en date du 24 juin 2002 par le canal du président de la Cour d’Appel de Niamey pour qu’elle déclare dans un arrêt N°2002-013/CC du 7 août 2002, conforme à la constitution du 09 août 1999, la loi N°2000-001 du 24 janvier 2000 portant amnistie relative aux coups d’Etat du 27 janvier 1996 et du 9 avril 1999.

Par cet arrêt de la Cour Constitutionnelle la famille Baré n’a plus aucune autre possibilité de poursuite judiciaire au niveau national. Aujourd’hui encore, tout indique que la famille Baré mettra encore du temps à attendre pour voir la lumière jaillir autour de ce dossier criminel. Est-ce pour autant que les familles de victimes de cet attentat de 9 avril 1999 doivent se résigner sans intenter une action en réparation des dommages causés à elles ? Etant donné que l’action pénale bute dangereusement à l’autoamnistie cautionnée par la classe politique nigérienne au profit des auteurs et complices de ces meurtres crapuleux, à l’exception de RDP-Jama’à, il n’y a pas de raison à ce que les ayants droits des victimes ne puissent pas introduire une requête collective pour demander des dommages intérêts en réparation des préjudices qu’ils subissent actuellement. Seulement la question qu’il faut se poser est de savoir contre qui cette action civile va-t-elle être menée si tant est que les auteurs et leurs complices ne sont pas encore identifiés?

Niger, 1974 : ce qui n’a pas été dit "Moussa est blessé !" L’assassinat de la Présidente : deuxième partie




Ecrit par Témoignage de Hado Ramatou DIORI HAMANI.,

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President Aissa DioriJe vis Moussa porté par deux militaires, il était pâle, très pâle, très affaibli. J’étais atterrée, consternée, mais j’ai demandé aux deux militaires où ils l’emmenaient ; ils daignèrent me répondre en précisant qu’ils le transportaient à l’hôpital. J’ai voulu les suivre, j’ai, bien entendu, reçu une réponse négative.

Dans le petit salon gisaient les corps de nos deux cousins morts. Les militaires nous firent descendre et le cauchemar continua. Au bas de l’escalier se trouvait le corps d’un des gardes de corps de papa, le sergent Badje. Plus loin le corps d’un oncle maternel, Moussa Kao, celui d’une tante de maman et d’autres… C’était vraiment une vision cauchemardesque et nous avions tous l’impression d’un cauchemar et que nous allions nous réveiller, mais hélas…

Nous avons été conduits dans la cour du Palais puis nous avons été escortés par des militaires devant le grand portail du Palais, là nous avons été alignés comme du bétail, et le lieutenant Ousseïni donna l’ordre de nous liquider, oui, ce fut son expression : « liquidez les enfants ». J’étais occupée à essayer de calmer ma sœur cadette qui venait d’apprendre, comme tous ceux qui ne le savaient pas encore, que maman n’était plus de ce monde. Et c’était la désolation, la consternation, la stupeur. Hadiza n’arrêtait pas de réclamer Maman, Moumouni ne disait pas un mot, il resta ainsi pendant plusieurs jours, et jusqu’à ce jour il a encore des séquelles de ces terribles moments.

Il y eut un contre-ordre donné par Cyril Gabriel : « Qui vous a dit de tuer les enfants ? Conduisez-les chez leur grand-mère. » Il s’agissait de notre grand-mère maternelle qui était avec nous au Palais. Nous sommes arrivées auprès de notre grand-mère maternelle qui ne savait pas que sa fille était morte, et ne l’a su que beaucoup plus tard. Les militaires s’attelaient à entasser les corps les uns sur les autres. Les militaires demandèrent à notre grand-mère et à son époux de les suivre. Ils les firent monter à bord d’une land-Rover pick-up.

Certains parmi nous avaient aperçu un corps couvert par un drap blanc qui fut mis à l’arrière d’une land-rover. Plus tard nous sûmes qu’il s’agissait de maman. La voiture transportant les grands-parents les conduisit à l’aéroport militaire de Niamey. Ma grand-mère nous relata ce qui suit : « Il y avait une forte odeur d’alcool et une certaine agitation. Sous le hangar elle aperçut un corps recouvert par un drap blanc ; on leur demanda d’embarquer à bord d’un avion. Le corps fut également embarqué et déposé dans l’allée centrale. » C’est au cours du vol que ma grand-mère sut que sa fille était morte et que c’était son corps qui gisait dans l’allée centrale de l’avion car au cours d’une secousse, le drap bougea et elle aperçut les cheveux puis le visage, les pieds de sa fille…Imaginez sa douleur à un moment précis, Allahou Akbar. Elle aurait pu, elle aussi, mourir d’une attaque cardiaque.

Une fois l’avion arrivé à Doutchi, les militaires refusèrent de laisser leur brancard et le corps de maman fut posé à même le sol, puis fut déposé sur le plancher d’une voiture venue les chercher pour les amener à Togone où maman fut préparée selon les rites de l’islam par ma grand-mère pour son dernier voyage, vers son seigneur tout–puissant. Ma grand-mère me remit les habits que maman portait. Ils sont toujours en ma possession avec leurs preuves, les impacts de balles (cinq), l’impact de l’arme blanche, le sang…

Pendant longtemps, je ne pouvais pas les regarder sans avoir les larmes aux yeux. Mon père apprit la nouvelle du décès de ma mère par la radio, ce fut un choc affreux et terrible pour lui, seul dans sa cellule ; il perdit quinze kilogrammes, pour preuve la couverture du magazine Jeune Afrique avec l’interview réalisée par Siradou Diallo.

Nous revenons au Palais ce lundi quinze avril 1974. Nous, les enfants, avons été escortés du Palais chez Abdoulaye, notre frère aîné, nous étions pour les filles en chemise de nuit et pieds nus, il n’était pas question de nous laisser prendre des chaussures et encore moins nous laisser nous habiller ; nous lui apprîmes la triste réalité, il était effondré. Moussa était à l’hôpital de Niamey ; le pauvre était dans une salle avec des brûlés ; quand je le vis je ne pus contenir ma douleur, mon indignation. Le chirurgien, un français, me fit savoir qu’il allait procéder à une laparotomie car Moussa se plaignait de l’abdomen. Je discutais avec lui de l’inutilité de cette intervention. Je compris que pour la junte militaire, Moussa était un témoin gênant, alors qu’il ignorait et la mort les circonstances de l’assassinat de maman. Les témoins étaient Moumouni et Maoudé. Nous avons vécu des moments horribles, à la limite du supportable. En ce qui me concerne, j’ai essayé d’être forte pour réconforter Adiza qui n’arrêtait pas de pleurer et de réclamer sa mère. Pour Moumouni qui était en état de choc. Pour Moussa qui luttait seul sur son lit d’hôpital. Pour Mounkaïla qui se trouvait seul en France où il poursuivait des études militaires. Pour Abdoulaye qui se trouvait confronté à un rôle de chef de famille, car tout le monde, les parents, les amis, la famille affluaient chez lui dès l’annonce de la nouvelle. Pour papa tout seul dans une cellule.

Quand je sentais que je faiblissais, alors je m’enfermais dans la salle de bains et je laissais libre cours à mes larmes, puis après avoir repris courage je m’en remettais à Dieu notre créateur et la foi en lui m’a énormément aidée. Des journées que nous avons vécues jusqu’à ce que je puisse repartir sur Abidjan avec Moussa, Moumouni et Adiza, de l’assignation à résidence d’Abdoulaye à son licenciement, de l’affectation de mon oncle Boubacar (douanier) à Agadez, de la restriction des visites des parents, des amis ; des humiliations jusqu’aux vexations ne sont pas l’objet de ce manuscrit. Je voulais comme je l’ai précisé au début, lever le voile sur l’assassinat de ma chère et regrettée mère Hadja Aïssa Diori (que Dieu l’ait en sa sainte miséricorde).

S’il n’y avait pas intention d’assassiner, pourquoi une fois toutes les barrières franchies et être arrivés aux appartements privés :
- utiliser des grenades,
- pourquoi tirer sur ma mère jusqu’à ce qu’elle s’affaisse,
- pourquoi utiliser la baïonnette,
- pourquoi l’avoir laissée se vider de son sang pendant quarante-cinq minutes ?

Je ne réclame pas justice mais j’accuse et mes doigts sont pointés en direction de ceux qui ont commandité, prémédité ce lâche assassinat. Qui pourrait être le cerveau malfaisant, auteur principal de ce crime des plus odieux ?

Pourrait-il s’agir d’un homme, d’un groupe d’hommes ou d’une personne étrangère ? J’espère que, maintenant, au Niger comme ailleurs, la vérité - puisque c’est de cela qu’il s’agit - puisse éclater au grand jour.

Niger, 1974 : ce qui n’a pas été dit: L’assassinat de la Présidente : première partie



Ecrit par Témoignage de Hado Ramatou DIORI HAMANI. Le 21/09/2007.,

Presidente Aissa Diori Quinze avril 1974, quinze avril 2007 : trente-trois ans déjà ! La douleur est toujours aussi forte. J’éprouve la même peine à revenir sur les atroces évènements qui nous ont marqués à jamais, mes frères, ma sœur, et le reste de notre grande famille.

D’aucuns diront pourquoi maintenant ? Je répondrai simplement que le temps atténue les blessures, mais ne change rien au terrible souvenir qui m’assaille périodiquement : comme une très grave blessure, cicatrisée en surface et qui continue à faire souffrir à chaque occasion : anniversaire, évocation de maman dans une discussion en famille, photos dans un album de famille…
Je tiens à préciser que ce témoignage est personnel et n’engage que moi. Les faits sont relatés tels que je les ai vécus en 1974.

Retrouvailles

Avril 1974 : j’étais étudiante en quatrième année de médecine à la faculté de médecine et de pharmacie d’Abidjan. A la veille des congés universitaires de Pâques, comme il le faisait souvent les week-ends, le Président Félix Houphouët Boigny me fait venir à sa résidence de Cocody pour un déjeuner en famille. Il faut préciser que le président me vouait une affection particulière du fait des relations notamment chaleureuses qu’il avait toujours entretenues avec mon père. Ces relations avaient débuté en politique, à la naissance du RDA et s’étaient transformées en amitié sincère.

Au cours du déjeuner, il me demanda si je souhaitais passer les vacances de Pâques à Niamey. Ma réponse à celui que j’appelais respectueusement "Tonton" fut positive. Comment pouvait-elle en être autrement quand s’offrait la belle perspective d’aller passer quelques jours auprès de mes parents ?

Toutes les dispositions ont donc été prises afin que je puisse partir dans l’après-midi du quatorze avril 1974. Voyageant seule à bord de l’avion privé, j’arrive à Niamey sans encombre, ce quatorze avril. Maman m’accueille personnellement, signe de sa joie de me revoir. Nous regagnons le palais à bord de la Mercedes 600 personnelle que venait de lui offrir le Président Kadhafi.

Il va sans dire que le bonheur des retrouvailles était immense. Nos discussions s’engagent aussitôt dans la voiture. Arrivée au palais, j’ai fait un petit coucou à papa qu’absorbaient quelques exercices de golf. Ce voyage était aussi motivé par un décès : une amie proche, étudiante en France, ayant perdu son frère à Niamey, maman la faisait venir de Paris le lendemain pour les cérémonies de deuil en famille. Maman était donc contente que je sois aux côtés de cette amie pour la soutenir dans l’épreuve. Au nom de notre amitié, elle n’a cessé de rendre visite quotidiennement à sa famille et m’y a amenée le soir de mon arrivée.

Au palais, j’ai dit à maman ma surprise de ne pas voir les armes qui habituellement garnissaient les grandes ouvertures donnant sur l’entrée principale. Au moment de leur mise en place, je me souviens que j’avais contesté d’une certaine manière leur installation au niveau des appartements privés. L’affaire ne relevant naturellement pas de ma compétence, nous en étions restés là. Puis, j’ai pris l’habitude de les voir en place sans jamais les apprécier. Sans plus rien à en dire non plus. Maman a tout de même objecté à ma remarque en disant que, de toute façon, je n’appréciais guère le Commandant Sani Souna Sido (alors chef d’état major adjoint) et qu’il n’y avait rien de surprenant à ce que je n’approuve pas davantage ses décisions. Je dois préciser que pour maman, Sani était plus qu’un homme de confiance. C’était pour ainsi dire un fils pour elle. Pensez donc : il détenait ses chéquiers, avait procuration pour effectuer en son nom diverses opérations bancaires, etc.

Je passe une bonne partie de la nuit à discuter de choses et d’autres avec maman, jusqu’aux environs de deux heures du matin, dans une ambiance d’heureuses retrouvailles. Dans leur chambre, mes frères et sœur devaient dormir depuis longtemps. Seul notre frère aîné, déjà père de famille, vivait hors du palais.

Vers vingt-deux heures, le commandant Sani arrive au palais. Il s’entretient un instant avec maman. Mon grand frère Abdoulaye nous rejoint vers vingt-trois heures et s’en retourne chez lui quelque temps après. Se justifiant d’une importante réunion pour le seize avril, papa se met au lit et demande à maman de poursuivre notre discussion dans ma chambre. Nous y sommes encore vers deux heures du matin. Constatant l’heure avancée, maman me propose d’aller me coucher. Je devais en effet aller à l’aéroport accueillir mon amie, le matin à l’arrivée de son vol en provenance de Paris.
Par surprise

J’ai juste eu le temps de me mettre en chemise de nuit lorsque les premiers crépitements se font entendre. Ma chambre donnant sur l’entrée principale, j’ai jeté un coup d’œil par la fenêtre. Et là, stupéfaite ! J’aperçois des blindés marchant sur le palais. Ils avaient vraisemblablement forcé le portail. Je sus plus tard que, le commandant Sani Souna préparant son coup depuis longtemps, avait pris la précaution de placer ses hommes pour faciliter l’ouverture du portail.

Les évènements s’accélèrent bien vite. Une certaine confusion s’installe. Réveillés par ces bruits insolites, mes frères et quelques cousins qui habitaient avec nous se précipitent au salon que nous avions quitté quelque temps plus tôt ; papa et maman aussi. Maman n’avait pas eu le temps de se changer et portait encore sa tenue de ville. Papa prend le téléphone et constate que la ligne est coupée. Il tente de se rendre sur le balcon pour voir se qui se passe. Et là, maman et moi, nous l’en empêchons en lui disant ce qui est désormais une évidence :

les militaires ont décidé de s’en prendre à lui et qu’un coup d’état était manifestement en cours. Dans la confusion, j’observe que ma petite sœur manquait. Je décide alors d’aller la chercher dans sa chambre, contiguë au salon. Je n’étais pas encore revenue au salon lorsque le bruit assourdissant d’une grenade qui explosait tout à côté s’est fait entendre. Il m’oblige alors à retourner sur mes pas pour mettre à l’abri, dans leur salle de bain, ma petite sœur et la cousine qui partageait sa chambre. Deux de nos cousins, Sani et Koireyga, surnommée "Visse", touchés par une rafale ou par les éclats de la grenade, succombent sur le champ.

Mon petit frère Moussa est grièvement blessé au flanc gauche. Mon frère Moumouni et mon cousin Maoudé tentent de le relever. Moumouni crie : "Maman, maman, Moussa est blessé !" Elle sort précipitamment de sa chambre sans aucune arme, quand elle a entendu l’appel de Moumouni. C’est alors que, avant qu’elle n’ait pu rejoindre ses enfants, que le sergent Niandou la fauche d’une rafale de mitraillette et la transperce d’un coup de baïonnette.

Moumouni et Maoudé, seuls témoins du drame, couchent Moussa sur le lit de la chambre des parents. Il continuait à saigner énormément. Puis Moumouni revient vers maman qui, allongée sur la moquette, se vide de son sang et rend l’âme quarante-cinq minutes environ, plus tard. Elle est restée consciente jusqu’à la fin puisqu’elle a pu demander à mon frère Moumouni de lui donner des nouvelles de Sadjo, sa mère, de Toumba, sa sœur, d’Abdoulaye et de Hado. Moumouni lui répondit qu’ils étaient tous là car elle nous croyait tous morts.

Ensuite, elle demanda à Moumouni de prendre une bouteille d’eau dans le petit réfrigérateur de leur salle à manger. Enfin, elle lui demanda de lui laver les mains, de lui rincer la bouche, de lui passer de l’eau sur le visage et les bras, et de réciter quelques versets du Coran. Avec le recul, Moumouni comprit qu’elle voulait qu’il lui fasse ses ablutions. Elle rendit l’âme dans le bras de Moumouni.

Il est très important de mentionner qu’à aucun moment de cette tragique nuit, maman n’a porté une arme ; contrairement aux rumeurs diffusées par ceux qui se sentent obligés par leur conscience de justifier l’injustifiable en se prévalant d’une soi-disant légitime défense. Il s’agit bel et bien d’un assassinat prémédité et minutieusement préparé.

À l’irruption des militaires, papa qui n’a pas été autorisé à se changer, leur dit : "je suis le seul responsable politique. Ne faites pas de mal à ma famille." C’est le Lt Cyril Gabriel, ami intime de mon frère Abdoulaye qui dirigeait le commando venu attaquer les appartements privés. Il fit descendre papa. Il connaissait très bien les lieux pour s’y être souvent fourré avec mon frère. Triste ironie du sort, ce garçon qui avait été d’abord refusé à l’Ecole Militaire de Coëtquidan doit son acceptation finale grâce à l’intervention de papa, sous insistance d’Abdoulaye.

Le sergent Niandou, exécuteur de la sinistre besogne, tenaillé sans doute par les remords, nous a rapporté devant témoins, chez Abdoulaye, que Sani Souna Sido lui a donné l’ordre de tuer maman et de me tuer également. Toujours d’après ses dires, les militaires devant attaquer l’appartement privé "étaient drogués par leurs supérieurs." Il a dû contempler son œuvre pendant moins de deux ans, car il n’a pu survivre plus longtemps.

Si nous revenons aux alentours de vingt-deux heures, heure à laquelle Sani Souna Sido est venu voir maman, il avait déjà donné l’ordre de la tuer et venait voir si son satanique plan était bien en place. Mon arrivée d’Abidjan par vol spécial n’était pas prévu et pouvait avoir une incidence capable de gêner l’exécution de son programme. Comment a-t-il pu discuter paisiblement avec maman, sachant qu’il avait déjà commandité sa mort ? Lui seul détenait le secret de cette recette. Privé de liberté quinze mois après son coup, il disparaîtra dans des conditions énigmatiques trois ans plus tard.

Au petit jour, les militaires nous firent descendre, armes en main. En arrivant à la hauteur de la porte de la salle à manger des parents, j’aperçois un corps recouvert d’un drap blanc. Je m’y précipite et je vois Moussa.

- Festival Touareg - exposition


- Festival Touareg - exposition - www.viafrance.com

Jean-Pierre Godineau


Rendez-vous en France à Le Pecq dans 8 jours

Du vendredi 24 avril 2009 au lundi 18 mai 2009

Exposition - Peinture et art graphique - Culture


Sortir a Le Pecq - France


Vision d'Afrique.

La bibliothèque des Deux Rives accueillera du 24 avril au 18 mai une belle exposition consacrée aux Touaregs.
Jean-Pierre Godineau, artiste peintre alpicois et grand voyageur, y exposera une vingtaine de photographies et quatorze croquis qu’il a rapportés de son séjour à Anderamboukane, commune située à l’extrême nord-est du Mali. Il s’y est rendu lors du dernier festival Tamadacht, évènement culturel des populations nomades transfrontalières du Mali, du Niger, d’Algérie et du Burkina. Une belle échappée exotique et l’occasion de vous faire découvrir l’histoire des Touaregs, leur présent, mais aussi les menaces qui pèsent sur l’avenir de leur culture.



Du vendredi 24 avril au lundi 18 mai 2009 :
Voir l horaire
- Du mardi au vendredi de 14:30 à 18:30
- Mercredi et samedi de 10:00 à 12:00
- Samedi de 15:00 à 18:00

Tarifs d'entrée :
- Gratuit


PLAN DE Bibliothèque municipale des deux rives, France

Acces au 2 avenue des Vignes-Benettes 78230 Le Pecq, France

AGENDA DE Bibliothèque municipale des deux rives, France
Exposition
Sortie pour :
Adulte
Adresse de cet événement
Bibliothèque municipale des deux rives

2 avenue des Vignes-Benettes
78230 Le Pecq, France
Tel: 01 39 58 16 92

Plus d’information

Mairie
13, quai Maurice Berteaux
78230 LE PECQ, France
01 30 61 21 21

Escalade Touareg


Escalade Touareg
Jeudi 16 Avril 2009 13:20



"Amer comme la vie, Fort comme l'amour, suave comme le dernier souffle"
Voici à quoi correspond le rituel des 3 thés Touaregs.

Cela symbolise la difficulté à vivre dans le désert.
Mais comme le disait Mohamed, notre guide, il faut trois éléments indispensables pour faire du thé:
des braises, du temps et des amis.

L'amitié... voici un mot qui prend tout son sens lorsqu'il sort de la bouche d'un touareg.

De fin Février à mi-Mars, Anais, Evrar, Tino, Mat, Pierre, Benoît et Michaël Fuselier (je sais, hormis certains, ça ne vous dit pas grand chose, mais dans l'ensemble on retrouve une équipe de tournage, des grimpeurs, et surtout une bonne bande de figure de pain sucé...)
Le but de ce trip était de découvrir le Tassili Najjer et la Tadrart à travers la grimpe et en présence des Touaregs.
Il faut reconnaitre que ça les a bien fait rire de les voir grimper sur tous les bouts de cailloux qu'on trouvait.
Et des bouts de cailloux, y'en avait!!!
A découvrir avec les images de Evrard Wendenbaum