TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
mercredi 22 octobre 2008
Pillage et vols par les FAN à Tchintelous.
mardi 21 octobre 2008
Constat
Nous constatons que les populations de TCHINTELOUS ont été pillées par les FAN : les boutiques, les animaux et les jardins ont été systématiquement volés par une mission des FAN basés à Iférouane.
Le Mouvement.
Publié par La voix des Hommes libres à l'adresse 21.10.08
mardi 21 octobre 2008
Destruction à TCHINTELOUS, d’un véhicule des FAN
A 15h, ce mardi 21 octobre 2008, le MNJ a détruit un véhicule des FAN au niveau de TCHINTELOUS.
Nous faisons le serment que le pouvoir de Niamey et tous ceux qui lui assurent les arrières regretteront d’avoir rejeté les opportunités qui leur ont été offertes.
Le Mouvement.
Publié par La voix des Hommes libres à l'adresse 21.10.08
Perte d’un véhicule par les FAN, ce matin à ELMIKI
Perte infligée aux FAN ce 19 octobre 2008
Le Mercredi 15 octobre 2008, un avion militaire de reconnaissance s'est écrasé entre Madaouela et Gougaram.
samedi 18 octobre 2008
Mise en garde
Le Mercredi 15 octobre 2008, un avion militaire de reconnaissance s'est écrasé entre Madaouela et Gougaram.
Nous saisissons cette occasion pour informer l'opinion nationale que le MNJ dispose à ce jour d'un dispositif antiaérien opérationnel. Par conséquent, nous demandons à toutes les compagnies aériennes privées desservant Arlit, Agadez et Tahoua de suspendre jusqu'à nouvel ordre leur trafic et ce dans leur propre intérêt.
Le MNJ prendra ses responsabilités chaque fois qu'un avion mal identifié survolera ses bases.
Le Mouvement.
Publié par La voix des Hommes libres à l'adresse 18.10.08
dimanche 19 octobre 2008
Encore une Bavure à Tinzaouatène ??
Le Mercredi 15 octobre 2008, un avion militaire de reconnaissance s'est écrasé entre Madaouela et Gougaram
Mise en garde
Le Mercredi 15 octobre 2008, un avion militaire de reconnaissance s'est écrasé entre Madaouela et Gougaram.
Nous saisissons cette occasion pour informer l'opinion nationale que le MNJ dispose à ce jour d'un dispositif antiaérien opérationnel. Par conséquent, nous demandons à toutes les compagnies aériennes privées desservant Arlit, Agadez et Tahoua de suspendre jusqu'à nouvel ordre leur trafic et ce dans leur propre intérêt.
Le MNJ prendra ses responsabilités chaque fois qu'un avion mal identifié survolera ses bases.
Le Mouvement.
mercredi 15 octobre 2008
Communiqué du 13 octobre 2008 de l’ Alliance Nord Mali pour le Changement (ATNMC)
Ibrahim Ag Bahanga- Président de l’Alliance Nord Mali pour le Changement.
mardi 14 octobre 2008
Nous démentons les informations selon lesquelles « ma présence en Libye signifie retraite…pour ceux qui connaissent très mal le dossier Nord Mali ». Nous informons que les personnes résidents à Bamako entre autres le député ancien porte parole de l’Alliance Démocratique ne peut nullement parler ou négocier en notre nom.
Sur initiative des Autorités libyennes pour relancer, pour aider à une sortie de crise entre nous et les autorités maliennes que nous sommes en Libye depuis quelques jours, suite au geste de la libération des 44 militaires au mois de septembre. 4 autres officiers militaires sont toujours détenus par l’Alliance Nord Mali pour le Changement. S’agit-il d’une gestion qui consiste à faire libérer des militaires chaque fois qu’ils sont faits prisonniers lors des combats par les Touareg sans que suive derrière un dialogue politique ?
Si dans les jours qui viennent les autorités maliennes ne répondent pas à notre invitation de dialogue, elles assumeront ce rejet de dialogue qui pourrait avoir des répercussions graves dans les jours qui viennent sur le terrain, car notre mouvement est très présent sur l’ensemble des régions du Nord. Nous ne manquerons pas de saisir et de prendre à témoin une fois de plus la communauté internationale et les partenaires du Mali de cette politique des dupes qui consiste à remettre au lendemain tout espoir de réconciliation et de développement.
Signé Ibrahim Ag Bahanga Président de l’Alliance Nord Mali pour le Changement.
lundi 13 octobre 2008
NOUVELLES DES POPULATIONS DU NORD DU NIGER (Bulletin n°3)
NOUVELLES DES POPULATIONS DU NORD DU NIGER (Bulletin n°3)
Par Targuinca, lundi 13 octobre 2008
Le conflit s'éternise. Les populations civiles souffrent toujours de peur, d’exactions diverses et de misère. Le président Tandja nie toujours l’existence d’une rébellion armée et continue de refuser le dialogue avec le MNJ.
L’opposition gouvernementale est muette ; ceux qui osent élever la voix se font emprisonner. Mais le parti présidentiel se scinde en deux tendances : les fidèles de Mamadou Tandja et ceux de Hama Amadou, l’ex-premier ministre emprisonné, qui demandent sa libération, soutenus par la ligue nigérienne des Droits de l’homme ANDDN.
A grand renfort médiatique, le gouvernement en place prépare l’opinion publique à accepter un renouvellement de la Constitution qui autoriserait l’actuel président à briguer un troisième mandat.
Le 7 octobre 2008, Moussa Kaka, correspondant de Radio France Internationale ( RFI), de Reporters sans frontières et directeur de la radio privée Saraounya, est sorti de la prison où il était incarcéré depuis le 20 septembre 2007. Il était inculpé de « complicité d’atteinte à l’autorité de l’Etat » pour avoir eu, dans le cadre de son travail de journaliste, des entretiens téléphoniques avec Aghali Alambo, chef du Mouvement rebelle des Nigériens pour la Justice ( MNJ).
« Je suis très ému car je reviens de très loin, sincèrement à la limite des portes de l’enfer », a-t-il déclaré à la presse. La cour d’appel de Niamey avait ordonné sa mise en liberté provisoire « d’office ».
« Les faits sont requalifiés d’atteinte à l’intégrité du territoire national par entente avec des éléments du MNJ », a précisé l’avocat de Moussa. L’infraction, au départ considérée comme un crime, sera donc jugée comme un délit. Moussa Kaka est renvoyé devant le tribunal correctionnel.
La libération de Moussa Kaka n’est pas pour autant synonyme de libération de la presse. D’après un communiqué du 20 septembre 2008, le CSC (Conseil Supérieur de la Communication), autorité administrative censée être indépendante pour « garantir et assurer la liberté et la protection de la presse », est devenu un instrument de répression au service du pouvoir public : - Radio Sahara FM, émettant à Agadez, est fermée depuis six mois, - la Maison de la Presse est « fermée jusqu’à nouvel ordre » depuis le 30 juin 2008, - Abdoulaye Tiémogo, directeur de publication du « Canard déchaîné », est en exil.
Dans le Nord, les communes attendent toujours en vain l’argent en provenance des rentes minières ; une partie devait leur être redistribuée. Les Chinois qui ont obtenu des permis d’exploitation de gisements d’uranium se sont installés sur quatre ou cinq bases différentes, dont celle d’Azelik, l’ancienne cité du cuivre. Ils emploient plus de deux tiers de main d’œuvre chinoise et à peine un tiers de Nigériens, tous en provenance du Sud. Seuls, quelques cadres seraient issus de la population locale. La compagnie Areva, elle, recrute beaucoup de cadres, mais son principe d’exploitation s’appuie sur le tâcheronnage : les travaux seront répartis entre différentes petites entreprises qui feront jouer la concurrence pour obtenir leurs parts de marché. L’usage de la sous-traitance tire les salaires vers le bas et dégrade les conditions de travail et de sécurité des ouvriers.
La population du Nord du Niger, écartée de parties de plus en plus importantes de son territoire ancestral, se sédentarise majoritairement dans les bidonvilles ; une proportion croissante des habitants choisit de fuir la misère et le conflit, le nombre des réfugiés augmente sans cesse.
Nous avons toujours besoin de soutiens financiers pour aider ceux d’In Guezzam, près de la frontière algérienne.
Source:http://www.targuinca.org/blog/index.php?Rebellion-nord-niger
«Repli» des FAN de la zone de Eroug/Gougaram
vendredi 10 octobre 2008
«Repli» des FAN de la zone de Eroug/Gougaram
Le mardi 7 octobre, le MNJ a repris ses opérations militaires sur le terrain en expliquant pleinement les raisons qui l’y ont contraint.
Le même jour, nous donnions à 17h, donc avant la fin des combats de la journée, le bilan de notre première action contre les FAN.
Nous complétons ici le bilan de la journée de ce mardi 7 octobre et, nous communiquons ensuite un autre bilan qui est celui de cette journée de vendredi 10 octobre.
Ainsi, consécutivement à la première partie des combats de la journée du mardi 07 octobre, les 2 parties (MNJ et FAN) dépêchèrent chacune des renforts sur le lieu. Suite à ces renforts arrivés de part et d’autre, le bilan de la journée du mardi 7 octobre s’est alourdi, à nouveau du côté des FAN, par la :
- mort des 4 militaires,
- destruction d’un véhicule Toyota 4X4 et de ses équipements.
Du son côté, le MNJ déplore :
- la perte d’un de ses véhicules qui prit feu,
- 1 blessé léger.
Depuis, le MNJ continue son harcèlement contre les troupes de Niamey qui perdirent encore, à 14 heures ce vendredi 10 octobre :
- 4 militaires,
- 1 véhicule Toyota 4X4 équipé ; celui-ci a été littéralement détruit par le MNJ.
Suite à ce harcèlement continu, les troupes de Niamey stationnées dans la zone de Eroug/Gougaram se sont «repliées» à 15h30 vers Arlit.
La lutte continue sans relâche,
Le Mouvement.
NIGER : ETAT DES LIEUX D’UNE GUERRE OCCULTEE
Un reportage de Cham et Omar Mohamed
En 1995 les mouvements de rébellion touareg et le gouvernement du Niger signaient des accords de paix après cinq ans de conflit.
À l’époque les deux hommes qui avaient su faire la paix étaient le leader touareg Mano Dayak, et le président putschiste Ibrahim Maïnassara Baré. Les accords de paix prévoyaient l’intégration des combattants dans les différents corps nigériens, une autonomie politique du nord du pays et le développement du nord du pays.
Mais Mano Dayak disparaissait dans un étrange accident d’avion au moment de la signature des accords et trois ans plus tard en 1999 le président Baré qui était assassiné par le commandant de sa propre garde rapprochée.
Après avoir écarté du pouvoir tous les proches du président assassiné, le commandant meurtrier a, huit mois plus tard, organisé des élections pluralistes et cédé la place, en décembre 1999, à un président démocratiquement élu, Mamadou Tandja toujours au pouvoir aujourd’hui non sans avoir exigé une amnistie, inscrite dans la Constitution qui lui garantissait une impunité totale.
Du coup, les demandes d'ouverture d'enquête, notamment de l'Union européenne et des organismes de défense des droits de l'homme, sont demeurées lettre morte.
Depuis seule une petite partie des accords de paix ont été appliqué, principalement l’intégration des ex combattants dans l’armée, la douane la police et la gendarmerie et le Niger n’a cessé de voir son indice de développement reculer alors que les richesses des membres du gouvernement restent difficilement quantifiables. En 2005 le Niger subissait une grave crise alimentaire que l’actuel gouvernement s’évertuait à nier.
Pourtant le Niger est le quatrième producteur d’uranium au monde.
Mais en 40 ans d’exploitation (par la société française Cogéma devenue Areva), les populations nomades environnants les mines n’ont cessé de voir leur mode de vie se dégrader. Ainsi en plus de la pollution, les pâturages ont disparus de la zone d’exploitation et les éleveurs ruinés s’entassent en périphérie des villes.
Avec la crise énergétique mondiale actuelle l’uranium est redevenu à la mode et le gouvernement a, ces dernières années, vendu près de 240 permis de recherche et d’exploitation minières à des sociétés françaises, chinoises, sud Africaines et indiennes…
Ces permis ont été attribués sans la moindre consultation des populations nomades qui vivent dans ces régions. Il faut aussi préciser que selon le code foncier du Niger, à la différence des agriculteurs qui n’ont besoin que de cultiver un terrain pour en être propriétaire, les éleveurs nomades ont beau faire creuser des puits à leur frais, ils n’ont aucun titre de propriété officiel. Ainsi ils vivent et nomadisent sur les terres du gouvernement qu’il peut donc céder à qui lui semble bon.
C’est pour toutes ces raisons qu’un petit groupe d’ex rebelles a fomenté l’attaque d’un poste militaire en février 2007 et a déclaré la naissance du MNJ, le Mouvement des Nigériens pour la Justice.
Bientôt rejoint par de nombreux ex rebelles qui avaient intégrés les forces gouvernementales puis par des officiers de l’armée régulière (des ethnies Zermas et Haoussas) proches du président assassiné qui avaient vécus des arrestations arbitraires et parfois vécus en exil puis par les jeunes touaregs des villes qui subissaient les brimades des autorités, le MNJ a vu ses rangs enfler de manière exponentielle.
Sont aussi présents des membres d’autres factions armées les FARS (majoritairement Toubou) de l’Est du pays ainsi que certains éléments des milices Peuls de la région de Tilabérie à l’ouest du Niger.
Le MNJ qui se présente comme un mouvement national et non pas ethnique comme cela a pu être dit dans la presse est donc bien constitué de toutes les ethnies du pays et ce film s’en fait le reflet.
Ils sont aujourd’hui officiellement 2400 combattants dans les rangs du MNJ dans de nombreuses bases dans les montagnes de l’Aïr dans le nord du pays. Les téléphones satellites leurs permettent de communiquer facilement. Ils disposent des voitures et d’armes légères, (bien que tous les combattants ne soient pas armés) ainsi que des quelques armes lourdes (calibre 12,7 et 14,5) ainsi que de lances roquettes. Leur technique est d’attaquer des postes militaires isolés ou les convois militaires et de récupérer armes munitions et véhicules. Leur motivation et leur maîtrise du terrain leur donnent pour l’instant une supériorité indéniable sur l’armée loyaliste.
Les revendications principales du MNJ sont : une meilleure redistribution des ressources dégagées par l’exploitation des mines qui ne profitent qu’à Niamey, des emplois pour les habitants de la région qui en subissent aujourd’hui que les désagréments des mines (pollution et expropriations sans aucun des avantages : emplois et redistributions. le développement de ces régions, l’application des accords signés en 95 qui prévoyait l’intégration civile et militaires des combattants mais aussi l’abolition de la loi d’amnistie et la justice concernant l’assassinat du président Baré.
Le MNJ a libéré de nombreux prisonniers militaires et tenté d’ouvrir des négociations avec le gouvernement, pour l’instant sans succès.
De son côté le gouvernement a répondu de la manière la plus dure qui soit :
- Aucune reconnaissance de ce mouvement dont les membres sont qualifiés de bandits armés, d’apatrides et de trafiquants de drogue.
- Un état de mise en garde a été décrété depuis un an qui donne les pleins pouvoirs à l’armée et à la police pour arrêter quiconque est soupçonné de collusion avec les rebelles ainsi que l’instauration d’un couvre feu dans les villes du nord du pays.
- Le black out total de l’information et l’arrestation des journalistes qui ont voulu médiatiser cette lutte (Moussa Kaka le correspondant de RFI est sous les écrous depuis plus de 6 mois, les journalistes d’Arte Thomas Dandois et Pierre Cresson ainsi que le réalisateur indépendant François Bergeron qui ont eu droit à un mois de prison).
Mais le plus grave étant que ne pouvant mettre la main sur les rebelles et subissant de lourdes pertes, l’armée s’en prend aujourd’hui aux populations civiles désarmées : on dénombre ainsi plusieurs fosses communes, des exécutions sommaires d’éleveurs, des tortures, des viols…
L’armée a installé sa base dans la ville d’Iférouane, au centre de l’Aïr, qui a été littéralement vidée de ses 15000 habitants. Certains ont rejoints des parents dans d’autres villes du Niger, les plus pauvres sont restés aux abords de la ville sous des campements de fortune. Le gouvernement ne reconnaissant pas cette situation il a interdit aux ONG de se rendre dans cette région.
Ce film tourné entre février et mars 2008 dans différentes bases de la rébellion au nord du Niger, revient sur les raisons de la crise et tente à travers des scènes collectives et des entretiens, de rendre compte du quotidien des rebelles et des civils réfugiés dans cette zone, de leurs motivations et leurs espoirs ainsi que de leurs moyens d’action face au gouvernement.
mercredi 8 octobre 2008
"Le Destin confisqué", par Issouf ag MAHA - Préface de Pierre RABHI
mercredi 8 octobre 2008, par temoust
La guerre bat son plein sur toute la partie septentrionale du Niger avec son cortège de deuil, de haine et de désolation. Le gouvernement nigérien tente vainement de discréditer la rébellion du MNJ en qualifiant le phénomène de banditisme bénin ; pourtant les accrochages se multiplient dans l’Aïr et l’armée se venge sur les civiles qui sont massacrés en toute impunité. La classe politique et la presse indépendante prises en otage par un régime qui s’endurcit chaque jour davantage observent un silence de démission.
Issouf Ag MAHA nous plonge à travers les péripéties d’un peuple souvent incompris, dans les méandres d’une rébellion touarègue oubliée des medias et de l’opinion internationale.
Par cet acte, il tente de comprendre pourquoi les siens se sont vus contraints de prendre les armes pour se faire entendre face à la politique oppressive des pays qui les hébergent. Il nous décrit comment ce peuple, malmené par un Etat sensé le protéger et stimulé par la course effrénée à l’énergie nucléaire, assiste sans recourt à la confiscation de son territoire et de son destin.
Après "Touareg du XXIe siècle", "Le destin confisqué" est un témoignage saisissant, le cri du cœur d’un homme attaché à son pays, à sa culture et à la liberté.
- Avec les témoignages de Ibrahim Manzo Diallo, BMT (ancien travailleur des mines), Alain Joseph et Pierre Schmitt. - Postface de Michel Pons - Illustré d’une quarantaine de photographies : photos exclusives de l’auteur, et photos de Samuel Bourguet, Marielle Cartiaux et Pierre Schmitt
Parution fin octobre - Possiblité de pré-commande en ligne dans quelques jours. Pour plus d’information : tchinaghen@yahoo.fr Prix de vente : 15€ dont une participation de 5 € pour les projets humanitaires de l’Association Tchinaghen
Livre relié, 216 pages, format 13 x 20 cm © 2008
Tchinaghen Editions - ISBN : 978-2-9532925-0-3
Niger : Attaque du MNJ à Eroug
http://m-n-j.blogspot.com/ 07-10-2008
mercredi 8 octobre 2008
Par souci de favoriser la diplomatie en vue d’une sortie du conflit qui nous oppose aux autorités de Niamey par la voie du dialogue, nous avions suspendu, près 2 mois, toutes les actions militaires sur le terrain.
A l’opinion nationale et internationale ainsi qu’à tous les pays et institutions soucieux d’épargner à notre pays des épreuves encore douloureuses, nous avions ainsi apporté le gage de notre disposition et de notre bonne volonté pour une fin heureuse de la situation actuelle. Nous avions laissé le terrain libre à tous les bons offices qui malheureusement ont fini par mesurer par eux-mêmes, l’obstination des autorités de Niamey à ne pas vouloir la fin du conflit.
Que des supputations ! Le pouvoir de Niamey va jusqu’à annoncer que le MNJ n’existe plus et qu’en conséquence aucune intermédiation ne se justifie : des missions des autorités de Niamey furent même dépêchées à l’extérieur à cet effet !
Face à une si mauvaise foi et un tel refus de toute communication pour une solution négociée, le MNJ se trouve dans l’obligation de reprendre ses actions militaires.
Tôt ce matin, mardi 7 octobre, nous avons attaqué les FAN stationnés à Eroug, près de Gougaram. A 17h, les FAN ont enrégistré les pertes suivantes :
De nombreux morts,
4 véhicules détruits (3 Toyota 4x4 et 1 VLRA) ainsi que leur armement détruits,
D’importantes quantités d’Armes et de munitions récupérées par le MNJ.
Le Président, Aghali Alambo
mardi 7 octobre 2008
MNJ-FAN : Accrochages violents dans l'Aïr
Selon des sources au nord Niger, des violents accrochages ont opposé le MNJ et les FAN depuis ce matin. Le bilan est très lourd côté militaire. A l'heure où nous publions ce message, le bilan provisoire est de 4 véhicules militaires détruits avec leurs occupants. 4 VLRA ainsi que leurs équipements et des centaines d'armes de guerre ont été prises par les combattants du Mouvement des Nigeriens pour la Justice. Les éléments du MNJ qui continuent le ratissage de la zone, ont déclaré qu'ils assistent à une débâcle des FAN.
lundi 6 octobre 2008
Lettre de déclaration du Président de l'Internationale Touarègue à la première session du Mécanisme d'Experts sur les Droits des Peuples Autochtones
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IT/déclaration nations unies - genève
par JA08, le 4 Octobre 2008 à 20:54
Nations Unies - Genève
le 2 octobre 2008
Merci Monsieur le Président,
Madame, Messieurs les Experts,
Chers frères et sœurs autochtones,
Je voudrais commencer ma déclaration par un appel du bout du monde que je reprends de la sociologue M. Dedecker dans son ouvrage intitulé « je suis de ceux qui aiment le mouvement? » que lui a inspiré le peuple Touareg :
" Je vous écris du bout du monde. Il faut que vous le sachiez, souvent les pages s'envolent. De là où je vous écris, il arrive parfois qu'une chèvre affamée arrache une feuille de mon cahier et un pan de mon histoire disparaît, c'est pourquoi je m'efforce sans cesse de la réécrire. C'est le plaisir que la ceinture procure à la taille (proverbe Touareg)".
Aujourd'hui, je vous le dis depuis et de la part du bout du monde, « c'est le plaisir que la ceinture procure à la taille »:
Les groupes Touareg et le pays Touareg aspirent à la reconnaissance. Ils font partie de ce monde, font face avec leur moyen aux effets de la mondialisation, assistent aux désordres des systèmes politiques et économiques et le subissent car ils n'ont dans les mains aucun outil (mécanisme) qui leur permettent de faire entendre leurs voix.
Le désert préserve et conserve. Il forme des hommes et des femmes de valeur, aux capacités d'adaptation considérables.
Cet espace, autrefois considéré par les colonisateurs comme hostile, ingrat, parce qu'impropre à l'agriculture et à une colonisation de peuplements est aujourd?hui très convoité.
Or des populations avaient compris depuis des temps immémoriaux les adaptations nécessaires à convenir avec ce milieu et ont choisi d'y vivre selon un mode qui se poursuit encore et qu'il faut rendre durable.
Aujourd'hui ils sont simplement chassés de leur territoire ancestral ; la pression foncière exercée sur leur territoire est faite sans participation, sans indemnisation et sans solution durable de remplacement. Cette pression est exercée sur les meilleures terres pastorales du pays touareg.
Les groupes Touareg sont répartis entre 5 Etats dans lesquels leurs conditions d'existence et de citoyenneté sont inégales.
Pour permettre aux groupes Touareg de participer pleinement à leur avenir avec les outils des accords de l'OIT et de la déclaration sur les droits des peuples autochtones de 2007, je vous demande :
- D'oeuvrer pour rétablir la paix, car la prolongation de l'état de mise en garde en pays Touareg nourrit la guerre et aggrave la précarité, la pauvreté et empêche les initiatives ;
- D'oeuvrer pour une vrai politique d'éducation car ce sont les éduqués d'aujourd'hui qui prendront les responsabilités de demain ;
- Et enfin de permettre un développement soutenable qui profite à tous.
Pour cela, Monsieur le Président, Madame et Messieurs les Experts,
je vous demande, dans le cadre d'une procédure spéciale, d'obtenir une invitation permanente des Etats du pays Touareg pour organiser des forums populaires réunissant les groupes Touareg, les notables, les chefs traditionnels, les sociétés civiles et leurs représentants, afin que les Touareg saisissent l'occasion historique de se déterminer eux-mêmes, et en parfaite connaissance, par rapport à la déclaration historique des droits des peuples autochtones et conformément à son esprit.
Je lance un appel au Président de la Ligue des Tribus du Grand Sahara, Son Excellence et Président Mouammar Kadhafi, Guide du peuple Libyen, pour qu'il fasse confiance aux Touaregs en permettant l'organisation de ces forums spécifiquement Touareg desquels surgiront des conclusions sur la vision d'avenir des groupes Touareg dans leur pays.
J'invite également tous les Etats à permettre l'organisation de ces forums.
Je vous remercie.
Le Président de l'Internationale Touarègue
Déchets radioactifs de la mine d’Arlit : Les retombées radioactives devant nos portes
par JA08, le 6 Octobre 2008 à 10:42
Des gisements d'uranium sont exploités à moins d'une centaine de kilomètres de la frontière algéro-nigérienne par deux compagnies françaises dans la région d'Arlit au Niger. L'émanation des poussières radioactives et du gaz radon-222, poussés par les vents du Sud, traversent les frontières et se dispersent plus particulièrement sur une grande superficie du Sud algérien, détruisant pour toujours le système écologique. Cette émanation toxique tue les hommes, la flore et la faune, sur une échelle plus grande que les restes des essais nucléaires français au Sahara.
L'uranium du Niger est seulement indispensable au programme électronucléaire massif de la France, mais surtout pour la fabrication d'armes nucléaires, qui sont prohibées pour certains et permises pour d'autres. L'uranium du Niger, une fois traité sur site et délesté de ses déchets radioactifs, représente 96,5% du volume de minerai extrait, le ‘yellowcake' (concentré de minerai jaunâtre), une part est transportée vers le Libye par Agadez, le reste est acheminé au Bénin jusqu'au port de Cotonou.
Ce qui est inquiétant, c'est l'existence de la mine elle-même, car elle restera pour l'éternité une grande source d'émanation de la radioactivité, tuant à petit feu les populations d'Afrique (voir tableau 1). Libéré en grande quantité par l'activité minière et les déchets radioactifs, le gaz radon-222, élément radioactif, qui peut parcourir des milliers de kilomètres en quelques jours sans jamais s'éloigner de la surface du sol, à cause de sa densité et la pesanteur. Le radon s'émane aussi en grande quantité des montagnes de résidus radioactifs, qui jonchent auprès des mines et aussi par les cheminées d'aération de la mine. A Arlit, une montagne de 15 m de haut sur une superficie de 85 hectares de surface et d'un volume de 12,5 millions de tonnes de résidus radioactifs est soumise au gré des vents qui transportent ses poussières sur des milliers de kilomètres.
Sur le site de la mine d'Arlit, des mesures faites clandestinement par des ONG européennes donnent une teneur moyenne de 49 000 Bg/kg pour le thorium 230, 57 000 Bg/kg pour le radium 226 et 54 000 Bg/kg pour le plomb 210, soit une radioactivité totale supérieure à 500 000 Bg/kg, si l'on ajoute la contribution des 14 descendants de l'uranium (voir tableau 1). Laissés à l'air libre, la poussière de résidus radioactifs et le gaz radon-222 sont emportés par les vents dominants, soufflant du sud vers le nord, jusqu'en profondeur du territoire algérien.
A Tamanrasset comme à Adrar des morts suspectes dues à l'irradiation radioactive ont été enregistrées, la plupart des habitants du Sud algérien portent un cancer des poumons, les enfants dès leur jeune âge souffrent des difficultés respiratoires, les services sanitaires ont relevé sur la population des signes de stress et de perte de mémoire, d'autres sont apparues: les cancers de la peau, les cancers de gorge, les déformations physiques, la chute de cheveux à un âge prématuré, etc. Des mesures hasardeuses qui ont été faites dans différents sites du sud du pays se sont avérées alarmantes et quelques fois elles dépassent largement le seuil de radioactivité admis pour l'homme et la nature.
Les désastres dans l'environnement
L'émanation des nuages toxiques et radioactifs de la mine d'Arlit, sur les régions touristiques classées patrimoine national, mérite plus qu'une attention particulière de la part des autorités algériennes entre autres le ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire qui fait la sourde oreille aux alarmes sur les calamités qui rongent notre pays.
L'AIEA a le plein pouvoir des Nations unies pour contrôler l'exploitation anarchique des mines et sa destination, mais aussi de s'inquiéter des conséquences environnementales dramatiques qui s'abattent sur les pays d'Afrique limitrophes aux sites miniers d'uranium.
Le radon-222 obtenu par la décomposition de l'uranium U-238 est extrêmement nocif pour la faune, la flore et le monde animal.
Dans le Hoggar, les arbres, les petites et les grandes herbes ont disparu, le sol nu est devenu stérile pour longtemps: l'irradiation radioactive est pour une grande part dans le changement climatique de notre planète.
Cette agression de la nature par l'homme riche a des répercussions négatives sur la vie économique de la contrée, les habitants de l'extrême sud survivant que de l'élevage chamelier et caprin et du tourisme, ces deux activités sont complètement effacées à cause de la disparition de la nature causée par les émissions de la radioactivité de la mine d'Arlit au Niger.
Des conséquences dramatiques sur le site de la mine
Pour ce qui est sur le site, le traitement du minerai exige l'usage de produits chimiques toxiques: ammoniaque, acide chlorhydrique, kérosène et eau oxygénée. Ces substances sont systématiquement déversées dans l'environnement qui engendre des réactions chimiques donnant des résultats épouvantables de toxicité.
Le plus grand risque pour l'environnement est dû aux résidus miniers laissés par le broyage et le traitement du minerai d'uranium. Ces résidus conservent 85% de la radioactivité du minerai d'origine sous forme de produits de désintégration qui se régénèrent sans cesse.
Pour extraire le minerai, il faut décaper de grandes surfaces aux alentours de la mine qui vont rester stériles pendant toute la vie de la terre à cause du dégagement en surface du radon.
Les tas de résidus miniers contiennent également des matières chimiques toxiques: acides, arsenic, nitrates et métaux lourds, où pendant la saison des pluies l'eau chargée s'infiltre dans la nappe phréatique et la pollue.
Lorsqu'il se désintègre, l'uranium émet de l'énergie et se transforme en substances diverses qui se désintègrent à leur tour, tout en produisant de l'énergie radioactive (voir tableau 1). Ces matières émettent des radiations de faible intensité capables de pénétrer les cellules et de modifier les molécules nécessaires à un fonctionnement normal du corps. Les effets nocifs des radiations atomiques: cancer, leucémie, problèmes de reproduction, troubles génétiques et troubles de la vision sont les maladies les plus propagées par la radioactivité.
Ambiguïté sur les chiffres communiqués par l'AIEA
Les mines du Niger sont exploitées par deux compagnies françaises :
La SOMAIR (Société des Mines de l'Aïr, créée en 1968) qui exploite l'uranium par carrière à ciel ouvert dans des gisements à une teneur de 3 à 3,5 kg par tonne. Sa production actuelle est de 1.400 tonnes par an, elle en a extrait plus de 51.000 tonnes.
La COMINAK (Compagnie Minière d'Akouta, créée en 1974) qui exploite d'autres gisements à une teneur de 4,5 à 5 kg d'uranium par tonne par travaux de galeries, elle produit 2.300 tonnes par an, elle a extrait plus de 68.000 tonnes.
D'autres mines découvertes ne sont pas encore exploitées.
Ces deux compagnies sont des filiales du groupe français AREVA-COGEMA, qui détient 63,4% du capital de la SOMAIR et 34 de celui de la COMINAK, le reste est partagé entre l'ONAREM (Etat du Niger), OURD (Japon) et ENUSA (Espagne). Ces compagnies françaises produisent plus de 3700 tonnes d'uranium par an, soit 11% de la production mondiale. L'extraction de l'uranium du sol nigérien assure 70% des rentrées en devises du pays, alors que la population ne bénéficie presque de rien de cette drôle d'aubaine, juste de quoi acheter leur linceul.
La présence française est contestée par toute la population autochtone pour son comportement néo-colonialiste et raciste dans les camps de la mort.
Les compagnies françaises d'extraction de l'uranium au Niger sont très influentes sur le gouvernement nigérien, sur la vie politique du pays. Cependant, la population du Niger compte parmi les gens les plus pauvres de la planète qui travaillent dans un environnement parmi les plus mortels qui soient pour fournir de l'énergie aux nations les plus riches et alimentent leurs bombes par le combustible nucléaire qui sera utilisé contre eux.
La France exploite aussi plus de 7 mines sur son territoire, produisant 1400 tonnes d'uranium/an, au total elle produit 5100 tonnes d'uranium avec la mine d'Arlit. Selon l'AIEA, la France possède 59 réacteurs nucléaires en service pour produire de l'électricité. Ces réacteurs répartis sur 19 centrales nucléaires produisent 80% de l'énergie électrique française, évaluée à 63 gigawatts (1 milliards de watts). Les Etats-Unis possèdent 104 réacteurs en service développant une puissance totale de 99 GW, le reste du monde produit 208 GW.
Source: le quotidien d'Oran
par Y. Merabet
vendredi 3 octobre 2008
Bordeaux, 9, 10 et 11 octobre 08 : "Les conflits armés en Afrique, ...le conflit Touareg "
vendredi 3 octobre 2008, par temoust
LES CONFLITS ARMES EN AFRIQUE, APPROCHES GLOBALES, CONTEXTE GLOBAL
Bordeaux – 9, 10 et 11 octobre 2008
Centre d’étude d’Afrique noire/ Institut d’études politiques
EN SAVOIR PLUS !
Jeudi 9 octobre 2008 -Après-midi
17.00 19.00 | Atelier 4
LE CONFLIT TOUAREG
Discutant : René Otayek | CEAN, Sciences Po Bordeaux (Salle Senghor)
- Pierre Boilley | Centre d’études des mondes africains, Paris
Géopolitique africaine et rébellions touarègues : singularités et constantes (1960-2008)
- Frédéric Deycard | Centre d’études d’Afrique noire, University Berkeley
Culture politique et mobilisations touarègues. Le Niger rebelle, de Kaocen au MNJ
- Yvan Guichaoua |Centre for Research on Inequality, Human Security and Ethnicity, University of Oxford
Comment le Mouvement des Nigériens pour la Justice mobilise-t-il des combattants ? Résultats préliminaires
- Georg Klute | Universität Bayreuth, Bayreuth
Local and Global Actors in the Algerian-Malian Borderland
Areva : négociations secrètes
Africa Intelligence - France -01-10-08
jeudi 2 octobre 2008
AFRICA ENERGY INTELLIGENCE - Edition française n°589 - 01/10/2008
La négociation pour la mise en place du méga projet d’uranium d’Imouraren est âpre et compliquée entre Areva et le président Tandja. Enquête exclusive.
Anne Lauvergeon, la présidente du groupe Areva, n’a pas encore vu le bout du tunnel de son nouveau projet d’Imouraren (un milliard $ pour 5 000 t/an d’uranium). Déjà, l’ex-sherpa de François Mitterrand a été à Canossa au début de l’année, en se rendant à Niamey, pour payer "le juste prix" de l’uranium nigérien sous la pression du marché et de la concurrence chinoise. Le prix du kilo pour le groupe français est ainsi passé de 27 300 F CFA début 2007 (alors qu’il était déjà de 135 000 F CFA sur le marché Spot ) à 40 000 F CFA fin 2007 et 80 000 F CFA pour 2008. Le président Mamadou Tandja a également obtenu de bénéficier de 900 t d’uranium à commercialiser, soit environ la part de l’Etat dans les compagnies Somaïr et Cominak. Enfin, Areva a accepté de verser 15 milliards F CFA d’impôts anticipés (LC nº534). Aujourd’hui, c’est le même bras de fer sur la répartition de la future manne d’Imouraren. Selon nos informations, le président nigérien souhaiterait que l’Etat dispose de 40% dans le capital de la société d’exploitation contre 33% proposés par Areva. Et sur ces 33%, la part de commercialisation de l’uranium pour le Niger ne serait que de 13%. Les deux parties ne s’entendent pas non plus sur la fiscalité. Autre décision stratégique : le chef de l’Etat a demandé au groupe français qu’il s’engage sur la construction d’une voie ferrée jusqu’à Dosso (région de Tahoua) pour évacuer le yellow cake par le port de Cotonou… A suivre.
Après la visite à Niamey à la mi-août de Sébastien Montessus, vice-président exécutif des activités minières d’Areva, la négociation se poursuit avec l’amiral (à la retraite) Thierry d’Arbonneau, le missi dominici du groupe sur certains dossiers sensibles africains. Ce dernier s’était cependant fait "doubler" à Bangui par une autre équipe dont "l’expert" était Georges Forrest, le roi des mines du Congo-K (LC nº547).
source temoust
L'insécurité persiste, malgré l'arrestation d'un chef rebelle
30 septembre 2008 - IRIN
Tandis que le gouvernement s’efforce d’assurer la sécurité dans le nord du pays en prenant des mesures répressives à l’encontre d’une milice accusée d’avoir orchestré dernièrement le meurtre de Touaregs, la paix durable reste hors d’atteinte, dans cette région, face à d’anciens combattants rétifs, à la pauvreté extrême des populations du Sahel, et au trafic de drogue, selon les analystes.
Les autorités maliennes ont annoncé avoir arrêté des dizaines de suspects, membres de la milice Ganda Izo (« les enfants de la terre »), dont Amadou Diallo, le chef de la milice, qui s’était réfugié au Niger voisin après l’enlèvement et le meurtre de quatre civils de la communauté des Touaregs au cours d’une foire organisée le 1er septembre à Gao, au Mali, à l’occasion d’une célébration musulmane.
Loin d’être apaisée par les mesures de répression du gouvernement, Raichatou Wallet Altanata, lobbyiste touareg des droits humains, estime que même les bonnes intentions peuvent provoquer une réaction violente. « Je crains que la traque et les arrestations massives des miliciens par le gouvernement ne puissent avoir l’effet contraire sur leur mouvement [la milice] ».
Mme Altanata craint qu’en représailles, des meurtres ne soient commis par la milice contre la communauté touareg du nord.
Ganda Izo, une milice principalement composée de membres des communautés Peuls et Songhaïs, rappelle à Mme Altanata de sanglants souvenirs de Ganda Koy, le mouvement paramilitaire qui l’a précédée, dans les années 1990 ; ce mouvement, qui s’est livré à l’exécution massive de civils touaregs en 1993 et 1994, aurait été soutenu, pour ce faire, par le gouvernement.
Les gouvernements du Mali et du Niger voisin ont tous deux été accusés d’avoir violemment réprimé les précédentes révoltes touaregs, forçant des milliers de Touaregs à fuir en Libye, en Algérie et au-delà, depuis 1996.
Passé sanglant, avenir radieux ?
Depuis près de deux décennies, diverses factions rebelles touaregs prennent les armes périodiquement contre leurs gouvernements, à la fois au Niger et au Mali, pour réclamer un meilleur accès aux services dans une région nord sujette à la sécheresse, ainsi que l’autonomie des communautés touaregs nomades de la région nord-est.
Plusieurs accords de paix ont été signés entre les gouvernements et les groupes rebelles touaregs depuis le début des années 1990, qui ont permis d’assurer plusieurs années de calme relatif jusqu’à la reprise des violences au Mali, en mai 2006, et au Niger, en février 2007.
Cette fois-ci, le gouvernement nigérien a refusé de négocier avec les rebelles. Dans le même temps, le gouvernement malien et les rebelles touaregs ont suspendu, le 31 août 2008, les pourparlers de paix engagés sous les auspices de l’Algérie, même si ceux-ci devraient néanmoins se poursuivre ces prochains jours, dès la fin du Ramadan, mois de jeûne musulman.
Mais pour Naffet Keita, anthropologue à l’université de Bamako, qui a publié des travaux sur les révoltes touaregs, les conditions qui avaient donné lieu à des flambées de violence ethnique soutenue par le gouvernement, en réaction aux précédentes rébellions touaregs, ne sont plus réunies. « Les individus qui ont sauvagement tué quatre Touaregs le 1er septembre ont eu tort de croire qu’ils seraient protégés par l’Etat, comme ils l’ont été par le passé. Nous ne sommes plus à la même époque », a affirmé M. Keita.
Bien que, selon M. Keita, l’armée malienne soit désormais plus juste, l’anthropologue, comme d’autres analystes, pense que certains obstacles l’empêchent encore d’assurer une sécurité durable dans la région.
Une intégration hasardeuse
Les efforts déployés précédemment en vue d’intégrer les anciens combattants dans l’armée nationale malienne n’ont pas été efficaces, selon Faradji Ag Bouteya, officier de l’armée dans l’administration territoriale malienne : « les rebelles qui sont entrés dans l’armée ne se sont jamais vraiment détachés de leurs mouvements ».
Selon M. Bouteya, après l’accord de paix de 1996, destiné à mettre fin à plusieurs années de révolte touareg dans le nord du Mali, environ 12 000 anciens rebelles touaregs ont été intégrés dans l’armée, les forces paramilitaires et la fonction publique, dont certains ont alors déserté.
« Ils n’étaient pas habitués à la discipline militaire, ils voulaient avoir la vie facile, [mais] ils voulaient attirer l’attention de l’Etat, alors ils ont choisi un raccourci en prenant de nouveau les armes ».
D’après M. Keita, l’armée n’était pas suffisamment entraînée ni préparée à absorber ces nouvelles vagues de combattants, dont certains occupaient des postes à responsabilité. « Ce sont des officiers qui n’ont jamais eu de supérieur. Cette situation [peut être] dangereuse pour tout le monde. S’il y a une nouvelle vague d’intégration, nous risquons de tomber dans le même piège [tensions exacerbées entre les anciens rebelles touaregs et l’armée] ».
Développement retardé
Dans les années 1970, des périodes de sécheresse ont commencé à décimer le bétail des éleveurs, à rétrécir la surface cultivable et à plonger les communautés rurales, y compris les nomades qui vivaient à la lisière du désert du Sahara, dans une plus grande pauvreté.
Le Mali se trouve systématiquement au bas du classement annuel établi par les Nations Unies sur les conditions de vie des populations du monde, mesurées en fonction de l’espérance de vie, de l’éducation et des revenus.
Mais d’après Mahomed Ag Mahmoud, directeur de l’Agence publique pour le développement du nord, le gouvernement fait de son mieux, et a investi, depuis 2006, 3,6 millions de dollars dans les infrastructures, les sources d’eau et la microfinance dans le nord du pays. « De plus, il est estimé qu’au cours des 10 prochaines années, le gouvernement investira 1,5 milliard de dollars de plus dans la région nord ».
Mais pour Mme Altanata, qui travaille avec l’Association pour la promotion de la paix, du développement et des droits humains, le chiffre est douteux. « Les mesures de développement prises par l’Etat, et que l’Etat s’est engagé à prendre restent ni plus ni moins ce qu’elles sont : des engagements hypothétiques. Si vous allez dans le nord, [vous allez voir qu’on] ne dirait pas que des millions y ont été injectés ».
Trafic de drogue
L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime a recensé un plus grand nombre de saisies de drogue et une recrudescence du trafic via le désert du Sahara, ces dernières années. Selon les enquêteurs, la drogue arrive de différents ports d’Afrique de l’Ouest, est acheminée à travers le désert, avant d’être envoyée vers les marchés lucratifs de l’héroïne et de la cocaïne, en Europe.
Les rebelles touaregs ont nié tout rôle important dans le trafic de drogue, tout en admettant à IRIN, sous couvert de l’anonymat, que les trafiquants faisaient appel à leurs services en tant que guetteurs ou, à l’occasion, de chauffeurs.
« On en sait moins que les gens croient sur le trafic de drogue. On aimerait bien être plus impliqués. Nos jeunes n’ont pas de travail. Au moins, ça nous rapporterait un peu d’argent. Mais les Arabes sont jaloux de leur trafic et ne nous laissent pas nous approcher de trop près. Tout au plus, ils peuvent faire appel à nous pour guetter les forces de sécurité en nous faisant passer pour des éleveurs – vous savez, ces vieillards qui n’ont pas de bêtes, mais qui attendent au beau milieu du désert », a déclaré à IRIN un rebelle touareg, qui a participé aux insurrections, à la fois au Mali et au Niger.
Selon Mahamadou Diagouraga, directeur de la Commission malienne de paix et de réconciliation, même dans les meilleures circonstances, le trafic de drogue menace la sécurité dans le nord : « le trafic de drogue et la progression de l’islamisme algérien dans notre pays font du nord un terreau fertile. Même si nous contrôlions totalement cette région, je pense que, même dans ce cas-là, la paix à laquelle nous aspirons ne serait pas près d’être établie ».
Tous droit de reproduction et de représentation réservés
source: Jeune Afrique
Tandis que le gouvernement s’efforce d’assurer la sécurité dans le nord du pays en prenant des mesures répressives à l’encontre d’une milice accusée d’avoir orchestré dernièrement le meurtre de Touaregs, la paix durable reste hors d’atteinte, dans cette région, face à d’anciens combattants rétifs, à la pauvreté extrême des populations du Sahel, et au trafic de drogue, selon les analystes.
Les autorités maliennes ont annoncé avoir arrêté des dizaines de suspects, membres de la milice Ganda Izo (« les enfants de la terre »), dont Amadou Diallo, le chef de la milice, qui s’était réfugié au Niger voisin après l’enlèvement et le meurtre de quatre civils de la communauté des Touaregs au cours d’une foire organisée le 1er septembre à Gao, au Mali, à l’occasion d’une célébration musulmane.
Loin d’être apaisée par les mesures de répression du gouvernement, Raichatou Wallet Altanata, lobbyiste touareg des droits humains, estime que même les bonnes intentions peuvent provoquer une réaction violente. « Je crains que la traque et les arrestations massives des miliciens par le gouvernement ne puissent avoir l’effet contraire sur leur mouvement [la milice] ».
Mme Altanata craint qu’en représailles, des meurtres ne soient commis par la milice contre la communauté touareg du nord.
Ganda Izo, une milice principalement composée de membres des communautés Peuls et Songhaïs, rappelle à Mme Altanata de sanglants souvenirs de Ganda Koy, le mouvement paramilitaire qui l’a précédée, dans les années 1990 ; ce mouvement, qui s’est livré à l’exécution massive de civils touaregs en 1993 et 1994, aurait été soutenu, pour ce faire, par le gouvernement.
Les gouvernements du Mali et du Niger voisin ont tous deux été accusés d’avoir violemment réprimé les précédentes révoltes touaregs, forçant des milliers de Touaregs à fuir en Libye, en Algérie et au-delà, depuis 1996.
Passé sanglant, avenir radieux ?
Depuis près de deux décennies, diverses factions rebelles touaregs prennent les armes périodiquement contre leurs gouvernements, à la fois au Niger et au Mali, pour réclamer un meilleur accès aux services dans une région nord sujette à la sécheresse, ainsi que l’autonomie des communautés touaregs nomades de la région nord-est.
Plusieurs accords de paix ont été signés entre les gouvernements et les groupes rebelles touaregs depuis le début des années 1990, qui ont permis d’assurer plusieurs années de calme relatif jusqu’à la reprise des violences au Mali, en mai 2006, et au Niger, en février 2007.
Cette fois-ci, le gouvernement nigérien a refusé de négocier avec les rebelles. Dans le même temps, le gouvernement malien et les rebelles touaregs ont suspendu, le 31 août 2008, les pourparlers de paix engagés sous les auspices de l’Algérie, même si ceux-ci devraient néanmoins se poursuivre ces prochains jours, dès la fin du Ramadan, mois de jeûne musulman.
Mais pour Naffet Keita, anthropologue à l’université de Bamako, qui a publié des travaux sur les révoltes touaregs, les conditions qui avaient donné lieu à des flambées de violence ethnique soutenue par le gouvernement, en réaction aux précédentes rébellions touaregs, ne sont plus réunies. « Les individus qui ont sauvagement tué quatre Touaregs le 1er septembre ont eu tort de croire qu’ils seraient protégés par l’Etat, comme ils l’ont été par le passé. Nous ne sommes plus à la même époque », a affirmé M. Keita.
Bien que, selon M. Keita, l’armée malienne soit désormais plus juste, l’anthropologue, comme d’autres analystes, pense que certains obstacles l’empêchent encore d’assurer une sécurité durable dans la région.
Une intégration hasardeuse
Les efforts déployés précédemment en vue d’intégrer les anciens combattants dans l’armée nationale malienne n’ont pas été efficaces, selon Faradji Ag Bouteya, officier de l’armée dans l’administration territoriale malienne : « les rebelles qui sont entrés dans l’armée ne se sont jamais vraiment détachés de leurs mouvements ».
Selon M. Bouteya, après l’accord de paix de 1996, destiné à mettre fin à plusieurs années de révolte touareg dans le nord du Mali, environ 12 000 anciens rebelles touaregs ont été intégrés dans l’armée, les forces paramilitaires et la fonction publique, dont certains ont alors déserté.
« Ils n’étaient pas habitués à la discipline militaire, ils voulaient avoir la vie facile, [mais] ils voulaient attirer l’attention de l’Etat, alors ils ont choisi un raccourci en prenant de nouveau les armes ».
D’après M. Keita, l’armée n’était pas suffisamment entraînée ni préparée à absorber ces nouvelles vagues de combattants, dont certains occupaient des postes à responsabilité. « Ce sont des officiers qui n’ont jamais eu de supérieur. Cette situation [peut être] dangereuse pour tout le monde. S’il y a une nouvelle vague d’intégration, nous risquons de tomber dans le même piège [tensions exacerbées entre les anciens rebelles touaregs et l’armée] ».
Développement retardé
Dans les années 1970, des périodes de sécheresse ont commencé à décimer le bétail des éleveurs, à rétrécir la surface cultivable et à plonger les communautés rurales, y compris les nomades qui vivaient à la lisière du désert du Sahara, dans une plus grande pauvreté.
Le Mali se trouve systématiquement au bas du classement annuel établi par les Nations Unies sur les conditions de vie des populations du monde, mesurées en fonction de l’espérance de vie, de l’éducation et des revenus.
Mais d’après Mahomed Ag Mahmoud, directeur de l’Agence publique pour le développement du nord, le gouvernement fait de son mieux, et a investi, depuis 2006, 3,6 millions de dollars dans les infrastructures, les sources d’eau et la microfinance dans le nord du pays. « De plus, il est estimé qu’au cours des 10 prochaines années, le gouvernement investira 1,5 milliard de dollars de plus dans la région nord ».
Mais pour Mme Altanata, qui travaille avec l’Association pour la promotion de la paix, du développement et des droits humains, le chiffre est douteux. « Les mesures de développement prises par l’Etat, et que l’Etat s’est engagé à prendre restent ni plus ni moins ce qu’elles sont : des engagements hypothétiques. Si vous allez dans le nord, [vous allez voir qu’on] ne dirait pas que des millions y ont été injectés ».
Trafic de drogue
L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime a recensé un plus grand nombre de saisies de drogue et une recrudescence du trafic via le désert du Sahara, ces dernières années. Selon les enquêteurs, la drogue arrive de différents ports d’Afrique de l’Ouest, est acheminée à travers le désert, avant d’être envoyée vers les marchés lucratifs de l’héroïne et de la cocaïne, en Europe.
Les rebelles touaregs ont nié tout rôle important dans le trafic de drogue, tout en admettant à IRIN, sous couvert de l’anonymat, que les trafiquants faisaient appel à leurs services en tant que guetteurs ou, à l’occasion, de chauffeurs.
« On en sait moins que les gens croient sur le trafic de drogue. On aimerait bien être plus impliqués. Nos jeunes n’ont pas de travail. Au moins, ça nous rapporterait un peu d’argent. Mais les Arabes sont jaloux de leur trafic et ne nous laissent pas nous approcher de trop près. Tout au plus, ils peuvent faire appel à nous pour guetter les forces de sécurité en nous faisant passer pour des éleveurs – vous savez, ces vieillards qui n’ont pas de bêtes, mais qui attendent au beau milieu du désert », a déclaré à IRIN un rebelle touareg, qui a participé aux insurrections, à la fois au Mali et au Niger.
Selon Mahamadou Diagouraga, directeur de la Commission malienne de paix et de réconciliation, même dans les meilleures circonstances, le trafic de drogue menace la sécurité dans le nord : « le trafic de drogue et la progression de l’islamisme algérien dans notre pays font du nord un terreau fertile. Même si nous contrôlions totalement cette région, je pense que, même dans ce cas-là, la paix à laquelle nous aspirons ne serait pas près d’être établie ».
Tous droit de reproduction et de représentation réservés
source: Jeune Afrique
mercredi 1 octobre 2008
L’uranium devient un élément crucial au Niger : les rebellions touarègues font peser la menace d’une conflagration sahélienne
Jeremy Keenan, professeur d’Anthropologie à l’Université de Bristol
mercredi 1er octobre 2008, par temoust
« L’articla analyse les causes et conséquences des actuelles rébellions au Niger et au Mali. On attribue généralement la rébellion plus importante et plus étendue du Niger, aux demandes des Touaregs nigériens pour une part plus importante et plus équitable des revenus de l’uranium, mais l’article révèle que les deux rébellions sont beaucoup plus complexes, centrées autour des griefs associés à la marginalisation, aux problèmes du foncier indigène et à l’exploitation des ressources minières. L’autre élément clé est l’impact sur la région de la guerre globale contre la terreur ; les impérialismes et subimpérialismes concurrents ; les intérêts connexes des compagnies minières internationales, les menaces sur l’environnement et les intérêts des trafiquants internationaux de drogues. L’article détaille également les sévices infligés aux populations civiles au Niger et au Mali par les militaires récemment entraînés par les Américains. »
Cet article est le résumé en français de l’intégralité d’un article en anglais de Jeremy Keenan, professeur d’Anthropologie à l’Université de Bristol, paru dans la revue "Review of African Political Economy, No. 117:449-466".
Abstract
Introduction
Rappel des événements Tin Zawatène en Février 2008. Les américains sont prévenus de ne pas voyager dans la région du Nord Mali couverte de mines et aux mains d’Al Qaida – afin d’éviter qu’il y ait des témoins au fait que l’armée US participe « au sac et au pillage » de la ville.
« … environ un mois après le ratissage US-Mali de Tin Zawatène, une force rebelle de touaregs maliens menés par Ibrahim Bahanga lacça une attaque meurtrière sur un convoi militaire à 15km au sud de Tin Zawatène » … « Les représentants des rebelles ont confirmé qu’il s’agissait de venger l’attaque US-Mali su Tin Zawatène.
« Le 25 mars, de sources militaires occidentales, les rebelles de Bahanga auraient transféré leurs 33 otages au Niger ou ils seraient gardés par des membres du MNJ. Ce que tout le monde redoutait est arrivé : la liaison est faite entre les diverses rébellions touarègues. Comme je l’avais prédit depuis 4 ans, la conflagration de l’ensemble de la région sahélienne est devenue réalité. Les océans Atlantique et Idien sont désormais reliés par une zone de conflits, de la Mauritanie à l’Ouest à la Somalie, en passant par le Mali, Niger, Tchad, Soudan et Ethiopie. LA conflagration dont le Mali et le Niger sont aujourd’hui le centre a des ramifications politiques et peut-être militaires pour l’Algérie, la Libye, le Tchad, la Mauritanie et le Nigeria, sans compter mes intérêts hégémoniques de la France, de la Chine et des USA. »
« Les rébellions touarègues au Niger et au Mali ont connu une escalade depuis le printemps et l’été 2007. Elles ont pris l’aspect d’une rébellion pan-touarègue. Mais si les griefs des deux rébellions sont souvent communs, l’analyse est compliquée du fait que toutes deux sont liées au niveau local à des problèmes politiques et sociaux non seulement complexes mais aussi assez différents ».
Les actions de Bahanga sont plus médiatisées parce que sur le terrain les accrochages sont plus nombreux, mais au Niger on assiste à un génocide de l’armée qui se venge de son impuissance sur les populations en détruisant les villages et disséminant des mines avant de se retirer.
« Les causes de la (des) rébellion(s) »
Au Niger, elle est « surdéterminée » et à « multicouches » 3 causes essentielles :
1/ « Colère contre la fabrication par les Américains d’un front Sahara-Sahel de la « guerre globale contre la terreur » Les Amériacinas ont réussi à faire croire que la région était un nid d’Al Qaida (à preuve l’aventure d’El Para qui était au service de l’armée algérienne et agissait de connivance avec les services amétricains. « La fabrication de l’incident El Para avec pour conséquence le fait que la région soit étiquetée « zone de terreur » par les Américains n’a pas seulement détruit l’industrie locale du tourisme et activités liées, mais elle a soulevé la colère des populations touarègues du Sud de l’Algérie, Nord Mali et Nord Niger qui refusent de voir leur espace qualifié de zone de terreur et de se voir manipuler afin de rentrer dans le tableau global du terrorisme peint par les Américains. Mais leur colère s’est portée autant sur les Américains que sur leur propre gouvernement qui utilisent la « guerre contre la terreur » comme source de rente et leur permet de qualifier leur opposition légitime, leurs minorités et autres éléments récalcitrants de « terroristes » ou, pur employer le terme de Washington, de terroristes « putatifs ».
En conséquence, en 2004 Tandja « provoque les Touaregs à l’action en arrêtant Rhissa ag Boula … sur des accusations forgées de toutes pièces »… et les rebelles se réfugient à Tamgak.
2/ « Les pratiques des sociétés minières d’uranium et pétrolières d’exploitation des populations » Critique d’AREVA et des nouveaux arrivants Chinois.
3/ « La faillite du gouvernement à adhérer aux accords de paix de 1995 »
Au Niger
« Le rôle des intérêts nationaux et externes dans les causes et escalade de la rébellion »
Les rébellions de 2004 au Niger et de 2006 au Mali ont été « dans une certaine mesure orchestrées par des forces externes. » à savoir la France et AREVA, l’Algérie, les USA, la Libye, les sociétés minières et pétrolières internationales, les islamistes, les trafiquants de drogue et les élites des gouvernements nigérien et malien.
France et Areva-Niger
Algérie
Impliquée dans la rébellion et notamment avec Aboubacar Alambo qui est un « psychopathe » qui est toujours chargé du « sale boulot ».
« La DRS joua un rôle dans la brève rébellion de Kidal du 23 mai 2006. Cette opération clandestine fut soutenue par 100 soldats des Forces spéciales américaines venues de Stuttgart qui atterrirent à Tamanrasset (Algérie) les 15-16 février 2006 et gagnèrent le Nord Mali par la route. »
L’Algérie a « fabriqué » nombre d’incidents terroristes dans la région et pratiqué la désinformation ; a provoqué des troubles et exagéré (ou fabriqué) les accrochages entre les touaregs (soutenus par la DRS algérienne) et les éléments du GSPC au Nord Mali entre septembre et novembre 2006.
« L’orchestration par l’Algérie de la révolte de Kidal le 23 mai 2006 était destinée à discréditer la présence de la Libye dans la région. » l’idée étant de créer un rébellion touarègue pour pouvoir en accuser les libyens. C’est du moins ce qu’on pensait au début mais c’est devenu moins probable car les Algériens s’inquiètent d’une possible extension aux Touaregs algériens.
Le gouvernement nigérien-Rappel des événements menant à Tamgak
Les USA
Besoin de développer l’AFRICOM
Les rébellions « sont le produit de l’intervention américaine dans la région à la suite du 9 septembre 2001 mais n’ont rien à voir avec la menace islamiste ». Les militaires entraînés par les américains harcèlent les populations locales au Mali et se livrent au génocide au Niger.
LA Chine
Les chinois croient avoir acheté les terres touarègues et refusent l’accès aux puits.
La Libye
Concurrence l’Algérie dans sa volonté hégémonique
Mali
“Si les Touaregs du mali ne souffrent pas encore des mêmes conditions d’exploitation invasive de leurs terres par les sociétés minières comme au Niger, la rébellion malienne partage certaines caractéristiques essentielles avec celle du Niger. C’est la faillite (ou perçue comme telle) du gouvernement malien à appliquer les accords de la fin de la rébellion des années 1990 et le harcèlement de la population civile par l’armée malienne. Le premier acte de rébellion de Bahanga, l’attaque d’un poste de police près de Tin Zawatène et la mort de 2 policiers en mai 2007 avait été provoqué par le viol de femmes touarègues par des soldats maliens. EN même temps, il semblait que le gouvernement malien comme celui du Niger travaillait à ressusciter le Ganda Koi, milice songhaï responsable de nombreuses attaques sur les civils touaregs pendant la rébellion des années 1990. Bien qu’ils l’aient nié, les rebelles malines et le MNJ se sont rencontrés les 20-22 juillet pous discuter d’une stratégie commune et ont formé l’ATNM. Aprs une série d’attaques contre l’armée malienne à la fin Août et en Septembre, et la pose de mines sur nombre de pistes autour de Tin Zawatène, une paix ténue a été maintenue pendant le mois du Ramadan. Elle fut brisée en Mars à la suite d’atrocités commises par les forces maliennes et américaines à Tin Zawatène. En d’autres termes, aussi bien l’acte initial de rébellion et son escalade subséquente, comme au Niger, furent la réponse aux atrocités commises par les forces de sécurité sur les populations civiles touarègues. »
Trafiquants de drogue
Les Touaregs ne sont que les passeurs, les chauffeurs. Le trafic est organisé par les « fils de généraux ».
CONCLUSIONS
Plusieurs éléments :
Extraction Uranium
Eclatement MNJ
US/AFRICOM
Extension de la conflagration : le conflit ‘est considérablement étendu cette année. Le gouvernement malien est décidé à aboutir à une solution pacifique tandis qu’au Niger c’est la solution militaire qui est choisie.
LA remise en question de la légitimité des états et des frontières : les jeunes refusent le legs de la colonisation : retour à l’idée de création d’un Etat touareg. L’Algérie a passé un pacte avec les rebelles : elle les aide à condition qu’ils s’assurent que la rébellion ne s’étende pas au-delà des frontières Niger et Mali. Elle compte ainsi augmenter son influence dans la région.
Jeremy Keenan,professeur d’Anthropologie à l’Université de Bristol
Traduction française : Anne Saint Girons
Uranium Goes Critical in Niger : Tuareg Rebellions Threaten Sahelian Conflagration Jeremy Keenan,
in Review of African Political Economy, No. 117:449-466 © ROAPE Publications Ltd., 2008
mercredi 1er octobre 2008, par temoust
« L’articla analyse les causes et conséquences des actuelles rébellions au Niger et au Mali. On attribue généralement la rébellion plus importante et plus étendue du Niger, aux demandes des Touaregs nigériens pour une part plus importante et plus équitable des revenus de l’uranium, mais l’article révèle que les deux rébellions sont beaucoup plus complexes, centrées autour des griefs associés à la marginalisation, aux problèmes du foncier indigène et à l’exploitation des ressources minières. L’autre élément clé est l’impact sur la région de la guerre globale contre la terreur ; les impérialismes et subimpérialismes concurrents ; les intérêts connexes des compagnies minières internationales, les menaces sur l’environnement et les intérêts des trafiquants internationaux de drogues. L’article détaille également les sévices infligés aux populations civiles au Niger et au Mali par les militaires récemment entraînés par les Américains. »
Cet article est le résumé en français de l’intégralité d’un article en anglais de Jeremy Keenan, professeur d’Anthropologie à l’Université de Bristol, paru dans la revue "Review of African Political Economy, No. 117:449-466".
Abstract
Introduction
Rappel des événements Tin Zawatène en Février 2008. Les américains sont prévenus de ne pas voyager dans la région du Nord Mali couverte de mines et aux mains d’Al Qaida – afin d’éviter qu’il y ait des témoins au fait que l’armée US participe « au sac et au pillage » de la ville.
« … environ un mois après le ratissage US-Mali de Tin Zawatène, une force rebelle de touaregs maliens menés par Ibrahim Bahanga lacça une attaque meurtrière sur un convoi militaire à 15km au sud de Tin Zawatène » … « Les représentants des rebelles ont confirmé qu’il s’agissait de venger l’attaque US-Mali su Tin Zawatène.
« Le 25 mars, de sources militaires occidentales, les rebelles de Bahanga auraient transféré leurs 33 otages au Niger ou ils seraient gardés par des membres du MNJ. Ce que tout le monde redoutait est arrivé : la liaison est faite entre les diverses rébellions touarègues. Comme je l’avais prédit depuis 4 ans, la conflagration de l’ensemble de la région sahélienne est devenue réalité. Les océans Atlantique et Idien sont désormais reliés par une zone de conflits, de la Mauritanie à l’Ouest à la Somalie, en passant par le Mali, Niger, Tchad, Soudan et Ethiopie. LA conflagration dont le Mali et le Niger sont aujourd’hui le centre a des ramifications politiques et peut-être militaires pour l’Algérie, la Libye, le Tchad, la Mauritanie et le Nigeria, sans compter mes intérêts hégémoniques de la France, de la Chine et des USA. »
« Les rébellions touarègues au Niger et au Mali ont connu une escalade depuis le printemps et l’été 2007. Elles ont pris l’aspect d’une rébellion pan-touarègue. Mais si les griefs des deux rébellions sont souvent communs, l’analyse est compliquée du fait que toutes deux sont liées au niveau local à des problèmes politiques et sociaux non seulement complexes mais aussi assez différents ».
Les actions de Bahanga sont plus médiatisées parce que sur le terrain les accrochages sont plus nombreux, mais au Niger on assiste à un génocide de l’armée qui se venge de son impuissance sur les populations en détruisant les villages et disséminant des mines avant de se retirer.
« Les causes de la (des) rébellion(s) »
Au Niger, elle est « surdéterminée » et à « multicouches » 3 causes essentielles :
1/ « Colère contre la fabrication par les Américains d’un front Sahara-Sahel de la « guerre globale contre la terreur » Les Amériacinas ont réussi à faire croire que la région était un nid d’Al Qaida (à preuve l’aventure d’El Para qui était au service de l’armée algérienne et agissait de connivance avec les services amétricains. « La fabrication de l’incident El Para avec pour conséquence le fait que la région soit étiquetée « zone de terreur » par les Américains n’a pas seulement détruit l’industrie locale du tourisme et activités liées, mais elle a soulevé la colère des populations touarègues du Sud de l’Algérie, Nord Mali et Nord Niger qui refusent de voir leur espace qualifié de zone de terreur et de se voir manipuler afin de rentrer dans le tableau global du terrorisme peint par les Américains. Mais leur colère s’est portée autant sur les Américains que sur leur propre gouvernement qui utilisent la « guerre contre la terreur » comme source de rente et leur permet de qualifier leur opposition légitime, leurs minorités et autres éléments récalcitrants de « terroristes » ou, pur employer le terme de Washington, de terroristes « putatifs ».
En conséquence, en 2004 Tandja « provoque les Touaregs à l’action en arrêtant Rhissa ag Boula … sur des accusations forgées de toutes pièces »… et les rebelles se réfugient à Tamgak.
2/ « Les pratiques des sociétés minières d’uranium et pétrolières d’exploitation des populations » Critique d’AREVA et des nouveaux arrivants Chinois.
3/ « La faillite du gouvernement à adhérer aux accords de paix de 1995 »
Au Niger
« Le rôle des intérêts nationaux et externes dans les causes et escalade de la rébellion »
Les rébellions de 2004 au Niger et de 2006 au Mali ont été « dans une certaine mesure orchestrées par des forces externes. » à savoir la France et AREVA, l’Algérie, les USA, la Libye, les sociétés minières et pétrolières internationales, les islamistes, les trafiquants de drogue et les élites des gouvernements nigérien et malien.
France et Areva-Niger
Algérie
Impliquée dans la rébellion et notamment avec Aboubacar Alambo qui est un « psychopathe » qui est toujours chargé du « sale boulot ».
« La DRS joua un rôle dans la brève rébellion de Kidal du 23 mai 2006. Cette opération clandestine fut soutenue par 100 soldats des Forces spéciales américaines venues de Stuttgart qui atterrirent à Tamanrasset (Algérie) les 15-16 février 2006 et gagnèrent le Nord Mali par la route. »
L’Algérie a « fabriqué » nombre d’incidents terroristes dans la région et pratiqué la désinformation ; a provoqué des troubles et exagéré (ou fabriqué) les accrochages entre les touaregs (soutenus par la DRS algérienne) et les éléments du GSPC au Nord Mali entre septembre et novembre 2006.
« L’orchestration par l’Algérie de la révolte de Kidal le 23 mai 2006 était destinée à discréditer la présence de la Libye dans la région. » l’idée étant de créer un rébellion touarègue pour pouvoir en accuser les libyens. C’est du moins ce qu’on pensait au début mais c’est devenu moins probable car les Algériens s’inquiètent d’une possible extension aux Touaregs algériens.
Le gouvernement nigérien-Rappel des événements menant à Tamgak
Les USA
Besoin de développer l’AFRICOM
Les rébellions « sont le produit de l’intervention américaine dans la région à la suite du 9 septembre 2001 mais n’ont rien à voir avec la menace islamiste ». Les militaires entraînés par les américains harcèlent les populations locales au Mali et se livrent au génocide au Niger.
LA Chine
Les chinois croient avoir acheté les terres touarègues et refusent l’accès aux puits.
La Libye
Concurrence l’Algérie dans sa volonté hégémonique
Mali
“Si les Touaregs du mali ne souffrent pas encore des mêmes conditions d’exploitation invasive de leurs terres par les sociétés minières comme au Niger, la rébellion malienne partage certaines caractéristiques essentielles avec celle du Niger. C’est la faillite (ou perçue comme telle) du gouvernement malien à appliquer les accords de la fin de la rébellion des années 1990 et le harcèlement de la population civile par l’armée malienne. Le premier acte de rébellion de Bahanga, l’attaque d’un poste de police près de Tin Zawatène et la mort de 2 policiers en mai 2007 avait été provoqué par le viol de femmes touarègues par des soldats maliens. EN même temps, il semblait que le gouvernement malien comme celui du Niger travaillait à ressusciter le Ganda Koi, milice songhaï responsable de nombreuses attaques sur les civils touaregs pendant la rébellion des années 1990. Bien qu’ils l’aient nié, les rebelles malines et le MNJ se sont rencontrés les 20-22 juillet pous discuter d’une stratégie commune et ont formé l’ATNM. Aprs une série d’attaques contre l’armée malienne à la fin Août et en Septembre, et la pose de mines sur nombre de pistes autour de Tin Zawatène, une paix ténue a été maintenue pendant le mois du Ramadan. Elle fut brisée en Mars à la suite d’atrocités commises par les forces maliennes et américaines à Tin Zawatène. En d’autres termes, aussi bien l’acte initial de rébellion et son escalade subséquente, comme au Niger, furent la réponse aux atrocités commises par les forces de sécurité sur les populations civiles touarègues. »
Trafiquants de drogue
Les Touaregs ne sont que les passeurs, les chauffeurs. Le trafic est organisé par les « fils de généraux ».
CONCLUSIONS
Plusieurs éléments :
Extraction Uranium
Eclatement MNJ
US/AFRICOM
Extension de la conflagration : le conflit ‘est considérablement étendu cette année. Le gouvernement malien est décidé à aboutir à une solution pacifique tandis qu’au Niger c’est la solution militaire qui est choisie.
LA remise en question de la légitimité des états et des frontières : les jeunes refusent le legs de la colonisation : retour à l’idée de création d’un Etat touareg. L’Algérie a passé un pacte avec les rebelles : elle les aide à condition qu’ils s’assurent que la rébellion ne s’étende pas au-delà des frontières Niger et Mali. Elle compte ainsi augmenter son influence dans la région.
Jeremy Keenan,professeur d’Anthropologie à l’Université de Bristol
Traduction française : Anne Saint Girons
Uranium Goes Critical in Niger : Tuareg Rebellions Threaten Sahelian Conflagration Jeremy Keenan,
in Review of African Political Economy, No. 117:449-466 © ROAPE Publications Ltd., 2008
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