vendredi 19 avril 2013


TCHAD - 
Article publié le : vendredi 19 avril 2013 à 02:39 - Dernière modification le : vendredi 19 avril 2013 à 02:39

Les ambitions régionales d'Idriss Déby

Le président tchadien, Idriss Deby.
Le président tchadien, Idriss Deby.
AFP

Par Gaël Grilhot
Le poids diplomatique et militaire d'Idriss Déby Itno n'a cessé de s'accentuer sur le continent ces dernières années, et le président tchadien est aujourd'hui devenu un acteur clef sur le continent. Présent depuis quelques années déjà en Afrique centrale, il a étendu désormais sa sphère d'influence à l'ouest, en prenant le leadership de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). Mais les objectifs poursuivis par le chef de l'Etat tchadien dépassent largement celui de jouer le rôle de simple gendarme de la sous-région. Depuis la mort du Guide libyen, la tentation est grande, en effet, de prendre la place de leadership restée vacante. Mais en a-t-il seulement les moyens ?

Ainsi donc, ce serait par la faute de l'indélicatesse de son « frère » qu'Idriss Déby Itno aurait décidé de le lâcher, permettant à la Seleka de rentrer dans Bangui comme dans du beurre, avec les conséquences que l'on connaît. En se posant ainsi une nouvelle fois comme l'un des arbitres du jeu centrafricain, le président tchadien a donné la preuve que rien ou presque ne pouvait se produire en Afrique centrale sans qu'il n'en endosse une part de responsabilité. En Afrique centrale… mais aussi, désormais, bien au-delà, puisque le Tchad a pris depuis quelques mois la tête de la Misma. Ses troupes (2 000 hommes) traquant, non sans détermination ni efficacité, les combattants d'Aqmi et du Mujao au nord du Mali, aux côtés de l'armée française.
Gendarme de la sous-région
Une intervention qui montre là encore la supériorité et les capacités de l'armée tchadienne, qui n'ont fait que se renforcer ces dernières années. « Après 2008 et l'époque où l'on a cru que son régime allait basculer, il s'est totalement rétabli et renforcé, politiquement, mais aussi économiquement, explique Thierry Vircoulon, de l'International Crisis Group. Sur le plan militaire, les Tchadiens ont fait la preuve qu'ils étaient capable de contrôler la frontière soudanaise et de surveiller ce qu'il se passait sur la frontière libyenne au Nord. Depuis, ils multiplient les interventions extérieures. »
Pourtant, le président tchadien avait été un temps mis à l'écart par le candidat Hollande devenu président, qui, souhaitant marquer une rupture avec certains symboles de la Françafrique, avait refusé un temps de le recevoir à Paris. Idriss Déby en avait pris ombrage, refusant même de se rendre au sommet de la francophonie de Kinshasa. « Mais avec l'affaire malienne, il a fait une offre que la France ne pouvait pas refuser, poursuit Thierry Vircoulon. La Realpolitik a repris le dessus, et les relations franco-tchadiennes sont de nouveau au beau fixe. »
Devenu par la force des choses le gendarme de la sous-région, le président tchadien aurait cependant d'autres ambitions. En effet, si la nature a horreur du vide, la géopolitique également. Et Idriss Déby Itno, qui entretenait des rapports ambigüs avec le leader libyen, se verrait bien assumer cette place, demeurée inoccupée depuis la mort de ce dernier. « Idriss Deby n'a eu de cesse d'alerter quant aux conséquences d'un départ précipité de Kadhafi, précise ainsi Matthieu Pellerin, chercheur associé à l'Institut français de relations internationales (IFRI) et gérant du Centre d'intelligence stratégique sur le continent africain (Cisca). Ses relations avec le Guide étaient loin d'être marquées par la confiance, mais il lui reconnaissait un rôle de régulation dans les équilibres sahéliens. Très inquiet au lendemain de la chute de Kadhafi, il a manifestement cherché à remplir ce rôle et il semble effectivement y parvenir. »
Etats sahélo-sahariens
Preuve de cette ambition - pour l'instant affichée modestement -, le président tchadien a convoqué le 16 février dernier une réunion de chefs d'Etats à Ndjamena, ressuscitant du coup la communauté des Etats sahélo-sahariens, ou Cen-Sad. Une structure créée de toute pièce il y a quinze ans par un certain… Mouammar Kadhafi. « Il se verrait probablement bien en remplaçant de Kadhafi, confirme Thierry Vircoulon. Puisqu'il y a un vide régional, il y a une place à prendre. »
Selon Francis Perrin, directeur de la publication de Pétrole et gaz arabes, « par rapport à la situation d'avant le début de la production pétrolière à l'automne 2003, il y a effectivement eu une importante augmentation des ressources du gouvernement, et Idriss Déby peut bien sûr penser en utiliser une partie pour des projets qui ne sont pas seulement internes, mais aussi externe. Pour jouer un rôle. » Mais, reprend-t-il immédiatement, « il faut bien garder à l'esprit que si le Tchad a du pétrole, ça n'est pas pour autant une puissance pétrolière, comme l'était la Libye (…) Si le Tchad disparaissait de la carte, ça n'influerait pas sur les cours du pétrole ».
Ainsi, alors que la Libye, avant la guerre civile, produisait jusqu'à 1,6 million de barils par jour (bpj), le Tchad, lui, dépassait péniblement les 126 000 bpj en 2010. Pas de quoi se comporter en Chavez du continent, surtout si l'on compare à certains mastodontes comme le Nigeria (2,5 millions bpj) ou même les voisins soudanais (500 000 bpj avant la partition). Même si il en avait l'ambition, Idriss Déby n'a pas les moyens financiers de s'imposer au niveau du continent, comme l'avait fait le Guide libyen, qui n'avait pas hésité à se faire appeler « Roi des rois » après son accession à la tête de l'Union africaine en 2009. Les revenus générés par le pétrole ne lui permettent pas en effet d'occuper ce rôle pour le moment.
« Pax tchadiana » ?
Un détail « intéressant en soi », interpelle néanmoins le spécialiste des hydrocarbures : les deux opérateurs principaux à la tête des consortiums, qui exploitent les gisements des principaux bassins d'exploitation (Doba et de Bangor), ne sont autre que Exxon Mobile et la société d'Etat chinoise China national petroleum corporation (CNPC), à savoir deux des principales compagnies mondiales de pétrole. Or, précise Francis Perrin, « des compagnies comme celle-là ne viennent pas dans un pays si il n'y a rien d'intéressant. Même si aujourd'hui, en terme de production, ce n'est pas grand-chose, cela veut quand même dire, que ces investisseurs (…) pensent que le Tchad mérite quand même le détour. »
Des perspectives positives à long terme, qui pourraient faire du Tchad un géant pétrolier du continent ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais elles pourraient expliquer la sur-implication du Tchad dans les crises à ses frontières, afin peut-être d'imposer une « Pax tchadiana ». « Le Tchad est un pays enclavé, confirme Francis Perrin, et la question du transport du pétrole est bien sûr une question clef ». Pour le moment, l'oléoduc Tchad-Cameroun, qui relie le bassin de Doba au port de Kribi au Cameroun suffit à l'acheminement du pétrole tchadien. « Il serait étonnant qu'Idriss Déby ne pense pas du tout à cette problématique à l'avenir. Je ne dis pas que c'est son unique motivation, mais il peut effectivement y avoir une place dans cette stratégie régionale, pour des enjeux pétroliers, sinon actuels, du moins futurs. » A titre d'exemple, la convention d'exploration signée en 2004 par Exxon et ses deux associés (Chevron et Petronas), porte notamment sur la région du Salamat, frontalière avec la République centrafricaine, et en proie régulièrement à des conflits ethniques et frontaliers. Si ces prospections s'avèrent positives, il faudra trouver un moyen d'acheminer ce pétrole en toute sécurité. Ce qui est loin d'être le cas actuellement. Des perspectives s'avèrent également prometteuses dans le bassin du lac Tchad – le voisin nigérian espère même exploiter de son côté cette manne dès 2014 – mais là encore, la présence de Boko Haram dans la région pourrait compliquer la donne et nécessiter une présence militaire forte.
Menace intérieure ?
Le Tchad est donc perçu par ses alliés occidentaux comme un pôle de stabilité sur lequel il est plus que jamais nécessaire de s'appuyer, dans une zone rendue insécuritaire. Moins fantasque et plus prévisible que le leader libyen, le président tchadien a beaucoup moins de capacités de nuisances. Là où le Guide libyen jouait avec talent la carte diplomatique de la pression migratoire avec l'Europe, Idriss Déby ne bénéficie en effet pas d'un tel outil. Mais s'il a accepté d'endosser les habits de gendarme régional, qui coïncident peut-être avec des ambitions de développement à venir, la reprise de conflits intérieurs pourrait contrecarrer ses plans. Selon Matthieu Pellerin, « de nombreux Etats voient d'un mauvais oeil l'activisme du Tchad à commencer, me semble-t-il, par le Qatar. Faut-il s'étonner dès lors, s'interroge le gérant de Cisca, des récentes menaces de reprise d'une rébellion par Erdimi (chef de l'Union des forces de la résistance, exilé au Qatar, et qui a annoncé récemment vouloir reprendre les armes contre Ndjamena, Ndlr) ? Comment le régime soudanais, allié du Qatar et récemment réconcilié avec le pouvoir tchadien, va-t-il se positionner par rapport à tout cela ? » Sceptique, Thierry Vircoulon, n'estime pas la menace Erdimi très sérieuse pour le moment. « Les rébellions ne peuvent être relancées que si elles ont un appui. Mais actuellement, à part l'armée tchadienne, il n'y a pas grand chose qui tienne debout au Tchad ». Même si, ajoute-t-il de façon sibylline, dans ce pays, « le danger vient toujours de la famille ».
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jeudi 18 avril 2013

Nigeria Boko Haram amnesty bid gets president's backing

T
the Boko Haram insurgency has brought numerous bomb attacks
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Nigerian President Goodluck Jonathan has set up a new committee to look at how an amnesty for the Islamist group, Boko Haram, can be implemented.

The committee will consider a 60-day timeframe for dialogue and disarmament, according to a statement from the president's office.

It will also look into support for victims of the violence.

The Boko Haram insurgency in Nigeria has left thousands of people dead since it began in 2009.
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Committee on Boko Haram
To develop a framework for granting amnesty
Set up a 60-day framework for disarmament
Develop a victims' support programme
Investigate the underlying causes of insurgencies
Who are Nigeria's Boko Haram Islamists?

The presidential committee, whose 25 members include military figures, academics and politicians, will try to address the underlying causes of insurgencies to prevent them recurring, says the statement.

In addition, President Jonathan has approved the establishment of another government committee on the proliferation of small arms in an attempt to increase security and reduce instability.

Both committees will be inaugurated on 24 April.'Significant move'

Religious and political leaders in northern-eastern Nigeria, the epicentre of the insurgency, recently called for an amnesty.
On the president's recent tour of the north-east, religious and political leaders called for an amnesty

The president responded at the beginning of April by asking a team of security advisers to look into the possibility of granting the militants a pardon.

That team reported to the National Security Council, the presidential statement said, leading to the establishment of the committee which will try to "constructively engage key members of Boko Haram and define a comprehensive and workable framework for resolving the crisis of insecurity in the country".

The editor of the BBC's Hausa service, Mansur Liman, says the amnesty move is significant - initially President Jonathan had dismissed the idea.

It is a sign of acknowledgement from the president that the military crackdown is not working, he says.

However, it is unclear how seriously the president's move will be taken by the insurgents, who are thought to comprise many different factions.

Last week, Boko Haram, which wants to carve out an Islamic state across a swathe of Nigeria, rejected the idea of an amnesty.

An audio statement believed to be from the group's leader, Abubakar Shekau, said the group had done no wrong so an amnesty could not apply to its members.

He accused the government of committing atrocities against Muslims.

Boko Haram's campaign of violence and the accompanying military response across northern and parts of central Nigeria is estimated to have killed at least 2,000 people.
BBC

TCHAD - 
Article publié le : lundi 15 avril 2013 à 08:33 - Dernière modification le : lundi 15 avril 2013 à 08:35

Tchad: les parlementaires s'inquiètent des nombreux morts militaires tchadiens au Mali

Le président tchadien Idriss Déby Itno, à Paris, en décembre 2012.
Le président tchadien Idriss Déby Itno, à Paris, en décembre 2012.
Photo AFP / Martin Bureau

Par RFI
Ce lundi 15 avril, le Premier ministre tchadien devrait être interpellé par le Parlement sur la situation au Mali. On pourrait finalement aboutir à une résolution demandant l'élaboration d'un calendrier en vue du retour des troupes tchadiennes engagées sur ce terrain d'opération ; et notamment à Kidal, où elles ont été la cible en fin de semaine dernière d'un attentat-suicide. Dimanche 14 avril 2013, le président tchadien Idriss Déby était l'invité de l'émission Internationales sur RFI. Il a notamment été interrogé sur le sens de la participation du Tchad à l'intervention contre les jihadistes au Mali.

Idriss Déby
Président de la République tchadienne
S'il n'y avait pas eu l'intervention des troupes françaises, Dieu seul sait dans quelle situation nous serions. La France a sauvé le Mali. La France est restée seule sur le terrain pendant pratiquement un mois. Nous avons été sollicités par la communauté internationale, par la France, par le président Dioncounda Traoré, par la Cédéao, par l'Union africaine... J'ai consulté, comme la Constitution m'oblige, l'Assemblée nationale, et j'ai aussi informé toute la classe politique. Les partis politiques ont unanimement donné leur accord pour l'envoi des troupes tchadiennes au Mali.
 
15/04/2013 par Bruno Daroux
Par ailleurs, on connaît désormais l'identité d'un complice du kamikaze qui a causé la mort de quatre soldats tchadiens et blessé plusieurs militaires et civils vendredi dernier dans la ville de Kidal. Sidi Amar Ould Algor a été arrêté le jour même par l'armée tchadienne et le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA). Il aurait avoué qu'il était le propriétaire de la voiture qui a conduit le kamikaze au milieu du marché de Kidal, là où il s'est fait exploser. Selon les informations de RFI, cet Arabe kounta est actuellement entre les mains de l'armée tchadienne.
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Intervention au Mali:«dix impératifs pour gagner la paix », selon les sénateurs

Defense.blogs.lavoixdunord
chevenement.jpglarcher-pib.jpgEn amont des débats et votes au Parlement, lundi 22 avril, sur la prolongation de l’intervention des forces françaises au Mali, les deux sénateurs coprésidents du groupe Sahel (photos La Voix du Nord, PIB et Guy Drollet), Jean-Pierre Chevènement (RDSE*, à gauche) et Gérard Larcher (UMP, à droite), avancent des arguments. Au-delà du maintien des forces armées françaises, ils formulent  » dix impératifs pour gagner la paix « .
Ce rapport a été adopté à l’unanimité (une abstention) par la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, présidée par Jean-Louis Carrère.

Les coprésidents saluent l’intervention militaire française (photo AFP ci-dessous) mais voient plus loin.  » Nos soldats ont fait un travail exceptionnel, sur un terrain particulièrement exigeant. Qu’aurait-on fait sans nos forces prépositionnées en Afrique ? « , constate Gérard Larcher.  » L’armée française doit être en capacité à l’avenir de conduire une opération comme Serval. Consacrer 1,5 % du PIB à la défense est un plancher « , concluent les deux sénateurs.
sahel,réconcilition malienne,ensemble pour le maliAu-delà des considérations budgétaires, Chevènement et Larcher décrivent une approche globale à l’échelle du Sahel, à considérer lors de la conférence du développement, Ensemble pour le Mali, qui se déroulera le 15 mai à Bruxelles. Voici leur plan en dix points :
1. Eviter l’enlisement du processus politique démocratique : organisation des élections,  » au moins présidentielles  » d’ici fin juillet,  » quitte à découpler avec les législatives « . Impératif : consolider d’urgence le processus de réconciliation malien.
2. Soutenir la commission dialogue et réconciliation :  » La lutte contre l’impunité et  pour le dialogue avec le Nord sont deux piliers pour refonder le pacte national malien.  » Ils précisent que «  la question de Kidal et celle du massacre d’Aguelhoc doivent recevoir un traitement particulier « .
sahel,réconcilition malienne,ensemble pour le mali3. Reconstruction de l’Etat malien :armée, forces de sécurité, justice et au Nord, administration. Sujets de la conférence du 15 mai… Ici une photo(AFP) du Premier ministre Diango Cissoko, visitant l’hôpital de Gao le 11 avril.
4. Englober l’ensemble du Sahel :  »Les facteurs de fragilité sont partagés par plusieurs Etats de la région « . L’Union européenne doit s’engager pour lutter contre les causes structurelles de déstabilisation (sous-développement, démographie, trafics, gouvernance…).
5. Solidarité européenne :  » Le conseil européen de décembre 2013, consacré à la défense, devra poser la question de la volonté politique.  » Il faut aller au-delà de la formation de l’armée malienne et se poser la question du financement.
6. Aide au développement : au programme de la conférence à Bruxelles, coordination des bailleurs, capacité d’absorption des Maliens, équilibre territorial du développement (en clair, éviter que le Sud ne prenne tout…).
7. Limites de l’appareil de défense français. Ils insistent sur le maintien du budget à 31,4 milliard d’euros.
8. Points d’appui en Afrique : le rétrécissement des capacités et des implantations, programmé par le Livre blanc de 2008, n’a pas été totalement mis en œuvre. L’opération Serval a montré l’utilité des forces françaises prépositionnées. Uns piste intéressante est ébauchée sous la forme d’une question. Dans le Livre blanc 2013,  »faut-il rééquilibrer vers l’ouest le centre de gravité de nos points d’appui ?  » Avec moins de moyens, faut-il recentrer nos intérêts stratégiques ?
sahel,réconcilition malienne,ensemble pour le mali9. Sécurité régionale : renforcement de la  » force africaine en attente  » et association de l’Algérie,  » Etat central pour la résolution de toute crise sécuritaire dans la région sahélienne « . Le réchauffement, lors de la visite en décembre du président François Hollande, est un point de départ, confirmé par le déploiement militaire algérien à sa frontière sud pour fermer la porte aux islamistes radicaux en fuite. Ci-contre, une photo (AFP) du président algérien, Aziz Bouteflika, recevant à Alger le 15 avril, pour une réunion sur le Mali, son homologue sud-africain, Jacob Zuma.
10. Analyser en profondeur les changements politiques dans le monde arabo-musulman. Faire face à la contagion du terrorisme et du radicalisme religieux entre Maghreb, Machrek, Moyen-Orient et Afrique subsaharienne.
* RDSE : Rassemblement démocratique et social européen.
http://defense.blogs.lavoixdunord.fr/archive/2013/04/17/intervention-au-mali-dix-imperatifs-pour-gagner-la-paix-selo.html

Terrorisme : Mokhtar Belmokhtar, mort ou vivant ?



terrorisme(1146) - jihadiste(124) - Mokhtar Belmokhtar(72) - In Amenas(24)


16/04/2013 à 06h:58 Par Benjamin Roger


Mokhtar Belmokhtar, responsable de la sanglante prise d'otages d'In Amenas. © Capture d'écran/AFP

Début mars, l'armée tchadienne annonçait avoir tué Mokhtar Belmokhtar dans des combats à l'extrême-nord du Mali. Mort pour les uns, vivant pour les autres : plus d'un mois après son décès supposé, le sort du chef jihadiste est encore très flou.

Dans la soirée du samedi 2 mars, le général Zacharia Gobongue, porte-parole de l'état-major de l'armée tchadienne, prend la parole sur le plateau de la télévision nationale. « Les forces tchadiennes au Mali ont détruit totalement la principale base des jihadistes dans le massif de l'Adrar des Ifoghas, plus précisément dans la vallée d'Ametetai. Plusieurs terroristes ont été tués, dont le chef Mokhtar Belmokhtar, dit "Le Borgne" ».

Quelques jours plus tard, c'est au tour d'Idriss Déby Itno en personne d'affirmer que Mokhtar Belmokhtar et Abou Zeid - autre chef terroriste sahélien annoncé mort par plusieurs médias - ont bien été tués par ses forces au Mali. Le président tchadien ajoute que leurs dépouilles n'ont pas été exposées « par respect pour les principes de l'islam ». À Paris, Alger, et Bamako, c'est le silence radio. Personne n'infirme ou confirme l'information. Il faudra attendre le 23 mars pour que la présidence françaiseannonce à son tour la mort d'Abou Zeid, à travers un court communiqué. Concernant Mokhtar Belmokhtar, toujours rien.

Dimanche 15 avril, lors de l'émission Internationales (TV5 Monde/RFI/Le Monde), Idriss Déby réaffirme que « Mister Marlboro » est bel et bien mort, précisant qu'il s'était suicidé lors des combats. « Nous avons les preuves qu'il est mort, mais nous n'avons pas pu filmer car il s'est fait exploser. Nous n'avons pas voulu diffuser de telles images. Mais nous savons que les prisonniers faits sur place l'ont identifié. »

Réfugié en Libye ?

Pourtant, plusieurs autres sources continuent de démentir le décès de Mokhtar Belmokhtar. Pour les autorités algériennes, l'auteur de la sanglante attaque lancée fin janvier contre le complexe gazier d'In Amenas, dans le sud-est de l'Algérie, est toujours vivant. « Nous avons la certitude qu'il n'a pas été abattu et qu'il se trouve quelque part en Libye », confie ainsi à Jeune Afrique un haut responsable algérien.

Dès le début du mois de mars, un jihadiste anonyme d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) déclarait au site mauritanien Sahara media, généralement bien renseigné sur les questions de terrorisme, que le chef jihadiste n'était pas mort « pour la simple raison qu'il se trouve dans la région de Gao où il mène les combats contre l'ennemi ». Un mois plus tard, début avril, un autre combattant islamiste indiquait à son tour que Belmokhtar était en vie.

D'après plusieurs spécialistes, le célèbre terroriste aurait pu trouver refuge en Libye, où il dispose de solides réseaux de soutien. Fin 2011, Mokhtar Belmokhtar s'est rendu dans la province du Fezzan, où il a acheté de nombreuses armes sorties des arsenaux de Mouammar Kaddafi. Pendant plusieurs semaines, il résidera discrètement dans le domaine agricole d'un ami, près d'Oubari, dans le sud-ouest du pays. En 2012, « Le Borgne » aurait par ailleurs été photographié en territoire libyen par un satellite américain. C'est d'ailleurs depuis la Libye que le commando jihadiste ayant mené l'attaque d'In Amenas s'était infiltré en Algérie.

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Benjamin Roger

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Mali : Mohamed Salia Sokona, le pacificateur


17/04/2013 à 15h:04 Par Malika Groga-Bada


Mohamed Salia Sokona. © DR

Nommé à la tête de la Commission Dialogue et Réconciliation au Mali, Mohamed Salia Sokona, énarque de 65 ans, devra faire preuve de tact et de flegme dans un pays où les tensions communautaires sont à vif.

« Le président voulait un homme neuf, éloigné des chapelles politiques », explique un proche conseiller de Dioncounda Traoré. Cet homme « neuf », c'est Mohamed Salia Sokona, 65 ans, administrateur civil à la retraite. Le 29 mars, il a été nommé à la tête de la toute nouvelle Commission Dialogue et Réconciliation. Exit donc Tiébilé Dramé, le président du Parti pour la renaissance nationale (Parena), et Ousmane Issoufi Maïga, un ex-Premier ministre, qui avaient été pressentis, et dont les partisans manoeuvraient dans l'ombre.

Affable, courtois, sachant arrondir les angles... Les qualificatifs les plus flatteurs se succèdent lorsque l'on évoque à Bamako le nom de Sokona. Est-il pour autant l'homme de la situation ? Ancien ministre de la Défense d'Ibrahim Boubacar Keïta (1997 à 2000), il a aussi été ambassadeur du Mali au Burkina (2000 à 2003), puis en France (2003 à 2010). Mais ce que l'on préfère mettre en avant, dans l'entourage du chef de l'État, c'est son expérience de fonctionnaire : de 1975 à 1994, Sokona a été sous-préfet et préfet dans la région de Koulikoro, puis secrétaire général du ministère de l'Administration territoriale, après une incursion au ministère des Affaires étrangères en tant que délégué aux Maliens de l'extérieur. « Il a sillonné tout le pays, poursuit un conseiller de Traoré. S'il y a quelqu'un qui connaît les problèmes de chaque région, c'est bien lui. »

Loin de calmer l'opinion, la création d'une Commission Dialogue et Réconciliation et la nomination de l'énarque Sokona ont suscité une nouvelle polémique dans un pays où partis politiques et organisations de la société civile ont souvent nié les tensions communautaires. « Réconcilier qui et comment ? » s'interroge-t-on à la Coalition des organisations patriotiques du Mali [Copam]. « Cette commission est là pour tranquilliser la communauté internationale et remettre en selle ceux qui ont sabordé le pays. Et que fait-on de la justice, renchérit Malick Alhousseini, président du Collectif des ressortissants du Nord (Coren). Il est impossible de se réconcilier si les criminels, quels qu'ils soient, ne sont pas contraints de rendre des comptes. Le gouvernement veut décréter le pardon. Mais la paix et la réconciliation, cela se conquiert. »

"Racisme"

« Ma mission est délicate, reconnaît Sokona. Mais je n'ai pas l'intention d'échouer. » Première étape : le 10 avril, il a choisi les trente commissaires qui composeront la commission. Mais déjà l'un de ses vice-présidents, Méty Ag Mohamed Rissa, a fait parler de lui. Ce Touareg originaire de la région de Kidal, retraité des douanes, est accusé - à tort - d'être proche des indépendantistes du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Il est en revanche bel et bien un proche du leader d'Ansar Eddine,Iyad Ag Ghali, aux côtés duquel il a combattu lors de la rébellion de 1990. Pour ne rien arranger, il a fustigé en février, dans une interview accordée au site d'information français Rue89, le « racisme terrible » des Noirs envers les « peaux claires ». Des déclarations qui ont resurgi ces derniers jours, le mettant en porte-à-faux avec ses nouvelles fonctions. Contacté par Jeune Afrique, il a refusé de se justifier. « J'ai déjà dit à ce journaliste ma façon de penser, explique-t-il, manifestement embarrassé. Mais je ne veux pas en reparler. Cela ne ferait qu'accroître la polémique. »

La mission de la commission s'annonce difficile. Outre les associations, ONG et partis politiques qui veulent être représentés, il faudra faire le tri dans les centaines de dossiers de plaignants qui affluent au palais de Koulouba.

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SYRIE - 
Article publié le : jeudi 18 avril 2013 à 00:02 - Dernière modification le : jeudi 18 avril 2013 à 00:04

Bachar el-Assad: «L'Occident paiera un prix élevé pour son soutien à al-Qaïda»

Bachar el-Assad (d;), lors de l’interview à la chaîne officielle syrienne, diffusée mercredi 17 avril.
Bachar el-Assad (d;), lors de l’interview à la chaîne officielle syrienne, diffusée mercredi 17 avril.
REUTERS/SANA/Handout

Par RFI
Le président syrien est intervenu sur al-Ikhbariya, la chaine syrienne officielle, ce mercredi 17 avril. Il a fortement critiqué les Occidentaux, les accusant de soutenir al-Qaïda. Il a mis en garde contre une propagation du conflit à la Jordanie voisine et a affirmé qu’il n’avait désormais «pas d’autre choix que la victoire».

Le ton est ferme et les propos menaçants. Dans l’interview qu’il a donnée à la chaîne syrienne officielle, ce mercredi 17 avril, le président syrien s'est fait tour à tour accusateur de l’Occident, il a promis un embrasement de la Jordanie et il a affiché une position de fermeté extrême quant à sa volonté de se maintenir au pouvoir, deux ans après le début de la guerre civile dans son pays.

Bachar el-Assad ne veut pas lâcher le pouvoir. « Le poste [de président] n'a pas de valeur sans le soutien du peuple. Que le président reste ou parte relève de la décision du peuple », a-t-il déclaré. Une manière de laisser entendre qu’il a l’intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle syrienne, théoriquement prévue en 2014.
Le président syrien a également jugé qu’il n’avait désormais « pas d’autre choix que la victoire », affirmant que si les forces loyalistes ne remportent pas la guerre en cours, « c'en sera fini de la Syrie, et je ne pense pas que ce soit le choix d'un seul citoyen syrien. »
Menace de propagation du conflit en Jordanie
Le président syrien s’est également fait menaçant, pointant un risque d’embrasement du conflit syrien à la région, déjà fragilisée. « L'incendie ne s'arrêtera pas à nos frontières, tout le monde sait que la Jordanie est aussi exposée que la Syrie », a-t-il affirmé. La Jordanie, que le président syrien a directement pointé comme étant, selon lui, sous le coup d’une possible déstabilisation prochaine, fait actuellement face avec difficulté à l’afflux de réfugiés syriens.
« La vérité, ce qui est en train de se produire, c'est que nous sommes confrontés pour l'essentiel à des forces extrémistes », a-t-il encore déclaré.
L’Occident accusé de jouer avec le feu
Une manière pour le président syrien de renvoyer les puissances occidentales à leurs propres contradictions. Les propos de Bachar el-Assad interviennent en effet quelques jours seulement après la déclaration d’allégeance à al-Qaïda du groupe al-Nosra, un des nombreux groupes de combattants composant la nébuleuse de la rébellion, qui se définissent comme des salafistes jihadistes.
« L'Occident a payé lourdement son financement d'al-Qaïda au tout début, en Afghanistan. Aujourd'hui, il la soutient en Syrie, en Libye et ailleurs, et il en paiera un prix élevé plus tard en plein cœur de l'Europe et des Etats-Unis », a-t-il martelé.
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Niger : La musique touarègue au service de la paix


Le 16.04.201344 vues

Niger : La musique touarègue au service de la paix


Al Qarra - Le concert a réuni les plus grands de la musique touarègue. Organisé par Temet Evènement et parrainé par les autorités nigérienne, le Chant des Dunes s’est tenu à Niamey début avril.

Une soirée unique qui a permis de rallier toutes les communautés nigériennes, des touaregs aux peuls en passant par les haussas et les jermas, grâce à la musique.

Anana Harouna, Chanteur du groupe Kel Assouf

« C’est un concert qu’on soutient beaucoup, surtout c’est un concert pour la paix. C’est quelque chose dont on a besoin sur ce continent, la paix. C’est un continent qui est moins développé et sans la paix il n’y a plus de développement ».

Omara Al Moctar, Chanteur du groupe Bombino

« Comme vous le savez, la musique n’a pas de frontière. Grâce à la musique, on peut se réunir, se rapprocher, tout simplement ».

Kel Assouf et Bombino sont deux des plus grands groupes touaregs du Niger, et ils ont vite été rejoints par des musiciens d’autres pays, comme le Malien de Tinariwen, et des Musiciens nigériens de tous horizons, dont Abdoulaye Mali Yaro de Gombé Star.

Abdoulaye Mali Yaro, chanteur de Gombé Star

« Nous sommes cousins, moi je suis jerma et ce sont des touaregs. Il m’ont contacté pour venir soutenir cet évènement. Je chante en touareg, déjà, j’ai des morceaux en touareg, donc c’est pour ça qu’on a la paix ici au Niger… »

Abdallah Alhousseini ag Abdoulahi est venu de Kidal pour représenter le légendaire groupe Tinariwen, grand militant de la cause touarègue malienne.

Abdallah Alhousseini ag Abdoulahi, chanteur du groupe Tinariwen

« C’est une très belle occasion pour nous les artistes parce que ça fait longtemps, depuis 2005, 6, 7, 8, 9, il y a eu des problèmes au Niger. Tu peux même pas passer pour donner des concerts ou voir des amis. Donc tout cela vient d’être libéré, il y a pas longtemps. En dehors de ça, il y d’autres problèmes qui se passe au Mali aujourd’hui, plus graves encore, donc comme c’est un évènement qui parle de la paix, qui veut la défendre et mettre la paix sur place, nous franchement on s’est donné pour qu’il y ait le retour de la paix, c’est intéressant pour nous, surtout en tant qu’artiste, donc c’est pour cela ».

Très attendu, il a été accueilli par un public conquis et plus qu’enthousiasmé…

Touaregs, et non touaregs, musiciens maliens, algériens, nigériens et même français étaient ainsi réunis sur une même scène, évènement rare à Niamey, pour montrer que plus que jamais dans le Sahel la musique peut rapprocher les peuples.



Par Mélissa Chemam et Christophe Obert.



TRIBUNE
Publié le 15 Février 2013

Les fantômes touaregs de Tombouctou

Conseil Représentatif des Institutions juives de France

La majeure partie des Touaregs ont quitté la ville pour les villages voisins, ou bien en Mauritanie ou en Algérie. Ceux qui sont restés se terrent dans leur maison.

Le silence règne à Abarajou. Dans les rues de sable de ce grand quartier du nord de Tombouctou, entre les murs de briques sèches, on ne croise que des ombres qui hâtent le pas au moindre bruit de moteur. Ici, dans la partie arabe et touareg de la ville aux 333 saints, les demeures sont souvent vides. Mohammed Ag Imma est l'un des rares «Peaux-Rouges», les Touaregs blancs, à ne pas avoir fui. «J'ai peur, mais il faut que je reste», dit-il simplement. Il ne sort presque jamais de chez lui, reste terré dans son patio devant une théière. Les siens sont partis, comme ses voisins, dans les villages environnants, ou bien, pour les plus riches, en Mauritanie ou en Algérie. «Les gens du Sud font un amalgame entre les terroristes d'Ansar Dine et d'Aqmi et tous les Arabes et les Touaregs de Tombouctou. Alors, ces gens ont préféré partir, car ils redoutaient la répression. Pourtant, tous n'ont pas collaboré, loin de là.»

Pour ce jeune homme de 28 ans, la défiance entre les communautés ne remonte pas à l'arrivée des djihadistes ces derniers mois. «C'est ancien. À Tombouctou, on parle encore de la rébellion touareg de 1991 et des massacres d'alors.» L'irruption des islamistes en 2012 n'a fait qu'aviver ces plaies. Aujourd'hui, Mohammed espère qu'elles cicatriseront. «Si les autorités reviennent, cela calmera un peu les choses. Dans trois ou quatre mois, les Touaregs et les Arabes natifs de Tombouctou pourront retourner chez eux.»

En attendant cette réconciliation, les autorités maliennes traquent les suspects. En ce matin du 4 février, sortis d'un gros pick-up, une dizaine de soldats de l'armée malienne fouillent nerveusement une maison censée avoir abrité Abou Dardar, l'un des chefs locaux des islamistes chassés par l'offensive de la coalition. Les militaires finissent par repartir bredouilles, laissant une porte béante de plus.

Mohammed redoute qu'un jour ils passent sa porte. «Les soldats ont une liste de suspects. Je ne sais pas si je suis dessus, mais c'est possible.» La faute, selon lui, en revient aux islamistes, qui, pour éviter les bombardements français, avaient choisi de se cacher à Abarajou au milieu des civils. «Abou Zeid est resté là une journée entière dans sa voiture, assure-t-il en désignant un arbre planté devant sa cour. Mais il n'est pas venu chez moi. Mes voisins noirs le savent, et, si j'ai des ennuis, ils témoigneront pour moi.»

L'heure des Arabes est passée

Un optimisme que ne partage pas un vieil Arabe. L'homme, terrorisé, refuse de dire son nom. Il vit seul dans la pénombre d'une villa sans même mettre son nez à la fenêtre. «Je suis resté parce que je suis malade. Le voyage m'aurait tué. Sinon, je serai loin comme les autres.» À ses yeux, l'heure des Arabes dans la ville est passée. «Il y a trop de colère, de haine. On ne pourra jamais plus vivre ensemble», affirme-t-il, se campant déjà dans la peau du dernier Arabe de Tombouctou. Il agite ses craintes pour le futur: la «guerre civile», les «massacres de masse» le «génocide». Son discours, dicté par la peur et l'isolement, est catastrophiste. Mais il traduit une fracture réelle entre le nord et le sud du Mali.

Hassène Boussana, directeur d'une petite école de Tombouctou, ne connaît pas plus la mesure. Des neuf mois d'occupation islamiste, il parle comme d'un «retour à l'esclavage». «C'est ce que voulaient faire les teints clairs avec les Noirs. Comme autrefois, ils voulaient nous remettre à leur service.»

Ces positions antagonistes, le journaliste Mahi Touré les connaît bien. Dans son petit patio, il a passé des jours à écouter les doléances et les cauchemars des uns et des autres. «Il y a une peur réciproque, mais elle passera. Les communautés ont besoin les unes des autres, qu'elles le veuillent ou non.» La meilleure preuve se trouve, selon lui, au marché. Les prix y ont flambé. La boîte de thé est passée de 250 francs CFA à 450 (de 40 à 70 centimes d'euros). Le lait en poudre a triplé. «Les Arabes tiennent le commerce et la contrebande venus d'Algérie. Sans eux, les produits viennent de Bamako, où ils sont beaucoup trop chers pour nous. Donc les Arabes reviendront, car les habitants le souhaiteront.»

Avec d'autres arguments, Baba Seydou Cissé veut croire, lui aussi, à la renaissance d'un Tombouctou multiculturel. L'iman de la grande mosquée assure que l'islam tolérant de sa ville est un rempart efficace contre les haines. «Les intégristes ont voulu nous apprendre un islam de rejet. Mais, ici, cela fait mille ans qu'on enseigne un islam de paix, et leur message n'est pas passé. L'islamisme ne fut ici qu'un épisode, maintenant terminé.»

mercredi 17 avril 2013

Alhassane Fongounou et Hasso Akotey



Alhassane Fongounou 10/30/10 Los Angeles







Tidawt, Tuareg Band from Niger with Tim Ries






Hasso - Mano Dayak.mp4



Un influent membre d’Anssar dine annonce sa prochaine reddition à l’Algérie

17/04/2013 18:44 0 COMMENTS
 Un influent membre dAnssar dine annonce sa prochaine reddition à l’Algérie
Un groupe d’islamistes armés à Gao, la plus grande ville au nord du Mali, le 21 septembre 2012 (AFP)
NOUAKCHOTT – Un porte-parole du groupe islamiste armé malien Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), a annoncé mercredi à l’agence mauritanienne en ligne Nouakchott informations (ANI), qu’il se trouvait près de la frontière entre le Mali et l’Algérie et allait se rendre à l’armée algérienne.

« J’ai marché à pied sur plus de 80 km pour arriver à la frontière algérienne afin de me rendre à l’armée algérienne », a déclaré ce porte-parole, Senda Ould Boumama, dans une communication teléphonique avec l’ANI.

« Je me trouve actuellement près de la ville algérienne de Bordj Mokhtar (sud) où j’entends me rendre à l’armée algérienne », a-t-il ajouté, en affirmant avoir fait l’objet mardi « d’une tentative d’assassinat de la part d’un inconnu »,

Il a « supplié » le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz de demander son « extradition le plus rapidement possible » une fois qu’il aura été arrêté en Algérie, préférant être jugé en Mauritanie, dont il dit avoir la nationalité.

Senda Ould Boumana a régulièrement fait des déclarations au nom d’Ansar Dine dans la région de Tombouctou (nord-ouest du Mali).


Ansar Dine, dirigé par Iyad Ag Ghali, un ancien rebelle touareg malien, fait partie des groupes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui ont occupé en 2012 le nord du Mali où ils ont commis de nombreuses exactions, avant d’en être en partie chassés par une intervention armée franco-africaine entamée en janvier.

hos/stb/hba

L’Algérie interrompt un trafic d’armes de la Libye vers le nord du Mali


L’Algérie interrompt un trafic d’armes de la Libye vers le nord du Mali
Les forces de sécurité algériennes ont intercepté samedi 13 avril un envoi d’armes en provenance de Libye et destinées aux terroristes dans le Nord-Mali. L’Algérie interrompt un trafic d’armes de la Libye vers le nord du Mali
Lors de cette opération, les forces spéciales ont abattu cinq terroristes qui appartenaient au Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), affilié à al-Qaida, et qui étaient chargés de protéger ce convoi d’armes.
Wakt El Djazair a cité une source de sécurité expliquant qu’une unité antiterroriste de l’armée appuyée par deux hélicoptères avait pu détruire deux SUV transportant cinq hommes armés. Cette difficile poursuite de ces deux véhicules a été effectuée par les forces de sécurité conjointes dans la région agricole de la vallée de Guineen, située à environ 190 kilomètres du district de Bordj Badji Mokhtar, dans la wilaya de l’Adrar.
Le journal a ajouté que trois lance-grenades avaient été saisis, ainsi que cinq pistolets automatiques et une importante quantité de munitions qui se trouvaient en possession de ce groupe terroriste. Ce groupe armé assurait la protection d’un important envoi d’armes provenant de la ville libyenne de Sabha et à destination de la ville malienne d’In Khalil, en empruntant une route désertique difficile commençant au poste-frontière de Tin El Koum, dans le district de Djanet, et passant par la cité historique malienne d’Ameghzi.
Deux jours avant cette opération, les forces armées avaient lancé une importante opération de ratissage dans la région située non loin d’In Khalil, au Mali, après avoir reçu des informations sur les activités d’un groupe terroriste présent dans la région composé de cinq personnes à bord d’un SUV.
L’armée avait imposé un cordon de protection en utilisant des hélicoptères pour découvrir la trace de ce groupe.
Avant cette opération, une unité de l’armée avait découvert des armes et des munitions cachées dans les dunes alors qu’elle effectuait une mission de surveillance dans le désert de Tanezrouft dans l’Adrar.
Ces armes saisies comprenaient 137 magasins vides pour des armes automatiques et des ceintures de munitions pour des mitraillettes, ainsi que 16 mitraillettes et leurs munitions.« L’enquête menée par les forces de sécurité autour de ces réseaux de trafic d’armes a montré qu’AQMI dépend des trafiquants pour changer ses sites de stockage d’armes et transporter ses équipements militaires lourds de ses bastions dans le Nord-Mali vers des destinations inconnues en territoire algérien », a expliqué Kamel Hadif, journaliste spécialisé dans les questions de sécurité.
Un trafiquant d’armes arrêté mi-mars par les forces de sécurité algériennes avait fourni des informations selon lesquelles des convois d’armes étaient transportés par des contrebandiers à travers le désert malien jusqu’au sud de l’Algérie.
« Les groupes terroristes assurent la protection des itinéraires de franchissement de la frontière, permettant le passage de convois de trafiquants de drogue dont les activités ont été grandement affectées depuis le début de la guerre au Sahel et au Sahara », aurait expliqué ce trafiquant.
Ces renseignements ont incité les responsables algériens de la sécurité à envoyer des unités supplémentaires de l’armée dans les régions utilisées par les groupes terroristes et les trafiquants pour s’enfoncer dans le désert.
L’armée a également renforcé sa présence aérienne pour la surveillance des routes désertiques dans le Sud en implantant plusieurs bases à In Amenas, El Ménia, Ouargla et Tamanrasset.
Ces opérations ont permis de mettre à jour une cache d’armes dans un endroit du désert situé non loin de la région de Jafar, au nord d’El Ménia, dans la wilaya de Ghardaïa.
Des hélicoptères ont également détruit deux véhicules chargés de munitions appartenant aux trafiquants dans la province de Tamanrasset.
Les forces de sécurité ont arrêté plusieurs personnes impliquées dans ces opérations de contrebande et membres d’une cellule de soutien au terrorisme.