TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
samedi 19 janvier 2013
«Au nord du Mali, il faudra s’attendre à une guérilla soutenue»
Salima Tlemçani-El Watan
Fondateur et directeur général de Risk Consulting, une société de consulting spécialisée dans le domaine politique et les risques pour la sécurité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le docteur Geoff D. Porter est l’un des
experts américains les plus sollicités dans de nombreux pays, notamment les Etats-Unis. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il revient sur l’intervention militaire française au nord du Mali et explique que l’Algérie «n’aurait jamais autorisé la France à traverser son territoire si elle n’était pas certaine de ses capacités à protéger ses frontières et sa population».
- Sommes-nous devant une intervention militaire limitée dans le temps ou va-t-on assister à l’installation de troupes françaises au Nord, sous l’habillage du «maintien de la paix» ?
L’intervention va durer dans le temps, mais je crois que les Français vont vouloir faire la transition avec les troupes africaines. Les militaires français qui resteront ne seront là qu’en tant que conseillers.
- Une fois la menace terroriste éliminée, selon vous, Bamako sera-t-elle en mesure de prendre en charge les lourds problèmes à l’origine de la crise malienne, notamment la question des Touareg ?
La question des Touareg est au centre même de la crise du Mali. Contrairement à l’Algérie où il y a eu un effort constant pour s’assurer que la population targuie algérienne participe à l’édification de l’Etat algérien. Un effort que Bamako n’a jamais consenti. Il est difficile de prévoir un changement important dans l’attitude de Bamako, même après que les groupes islamistes seront éradiqués.
- Pensez-vous que cette guerre soit utilisée pour rallier les djihadistes de toute la région à Ançar Eddine, au Mujao et AQMI, pour créer un front contre l’Occident ?
C’est la plus grande préoccupation. L’environnement est très difficile pour opérer. Par exemple, Mokhtar Belmokhtar a mis quinze ans pour s’établir au nord du Mali. Cependant, d’autres djihadistes sont venus et des environnements plus accessibles sont susceptibles d’attirer les futurs djihadistes, comme ceux du Yémen, de Syrie, de Libye, ainsi que des zones djihadistes établies comme l’Afghanistan. Les analyses ont été braquées, ces derniers temps, sur la façon dont les groupes d’AQMI allaient réagir à la suite de l’intervention militaire française au Mali. Mais il est utile, peut-être, d’aller en avant pour tenter de voir les implications de cette intervention sur les pays d’Afrique du Nord. Jusqu’en 2012, AQMI, dans le Sahara, a été une organisation relativement criminelle qui vivait d’enlèvements contre des rançons, de contrebande, de trafic de drogue, etc., mais elle n’était pas une organisation djihadiste salafiste très engagée dans le terrorisme. Entre 2008 et 2012, sa priorité était de gagner de l’argent. Elle était étroitement liée à la population locale dans la mesure où celle-ci lui fournissait une couverture et un soutien pour ses activités illicites. Durant cette période, elle n’a pas tenté d’imposer son idéologie djihadiste salafiste à la population avec laquelle il y avait une synergie. En général, ses quelque 500 combattants ont existé en marge d’une région déjà elle-même marginalisée. C’était gênant, mais ils ne constituaient pas une menace stratégique pour les gouvernements locaux, pour l’Europe ou pour les Etats-Unis. Tout cela a changé en 2012, avec l’arrivée des armes libyennes, la rébellion touareg, l’effondrement du gouvernement de Bamako et son incapacité à contrôler le nord du Mali. AQMI est passée d’une tendance criminelle à une filiale d’Al Qaïda pour contrôler un vaste territoire et en faire un refuge pour les terroristes dans un pays qui était un allié de la France et des Etats-Unis. De fait, AQMI et les autres organisations islamistes, le Mujao et Ançar Eddine, avec lesquelles elle partage le «pouvoir» sur la zone, se sont carrément mis dans le collimateur de la France.
- Pensez-vous que la France sortira victorieuse de cette guerre ?
Ceux qui critiquent cette intervention mettent justement en doute la finalité de cette action. Ils disent qu’étant donné l’étendue du territoire, la difficulté du relief géographique et la dispersion d’AQMI, du Mujao et d’Ançar Eddine, aucune action militaire ne sera en mesure de les éradiquer du Mali. Il s’agit d’une mission infructueuse et sans fin. L’histoire coloniale de Paris, dans la région, fait bien prendre conscience des limites des interventions militaires dans le Sahara et leurs objectifs sont probablement plus nuancés. En fait, la France ne peut pas transformer le nord du Mali en une zone d’interdiction pour AQMI, le Mujao et Ançar Eddine, mais elle peut simplement en faire une région où il sera beaucoup plus difficile pour ces organisations d’opérer.
Maintenant que la porte à l’action militaire a été ouverte, d’autres interventions militaires limitées à l’avenir sont ouvertes ; aussi la France n’a pas besoin d’une victoire totale. Elle se satisfait d’un simple statu quo. Légèrement plus perturbés et fragilisés, AQMI, le Mujao et Ançar Eddine reviendront à l’état dans lequel ils étaient avant 2010.
Il est également intéressant de préciser que l’action militaire française n’est pas une surprise. Nous avions périodiquement des allégations sur d’éventuelles fixations de la France et des Etats-Unis dans le Sahel pour l’exploitation de ses ressources naturelles par des entreprises françaises ou américaines. Le scénario – exagéré – qui prétend que les gouvernements occidentaux travaillent main dans la main avec les entreprises des industries extractives ne s’applique pas au Sahel. Parce que contrôlée par les islamistes, la zone ne recèle pas de dépôts significatifs de ressources naturelles. A juste titre, il y avait des explorations initiales à la recherche de réserves pétrolières dans le nord-ouest du Mali, mais elles n’ont pas abouti. Ce soupçon tient au fait que les recherches dans le nord-ouest de la Mauritanie, étendues jusqu’au Mali, effectuées puis explorées par Total et CNPC, n’ont pas abouti à des découvertes significatives. Sonatrach a acquis la superficie du Mali après cette théorie, mais l’actuel ministre algérien de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, n’a pas poursuivi les actifs de Sonatrach-Mali parce qu’en partie il n’y a pas grand-chose là-bas.
- Alors, à quoi allons-nous assister ?
Il faudra s’attendre à des bombardements périodiques, à une guérilla soutenue et à une insurrection pour le reste de l’année, avec une forte probabilité d’une menace djihadiste toujours présente à l’avenir. La situation est inacceptable pour les habitants du nord du Mali, mais aussi pour l’ensemble du Maghreb.
- Quelles vont être les conséquences sur les pays de la région ?
Je dis que ces conséquences vont être supportées par l’ensemble des pays de la région. D’abord la Mauritanie, qui est la plus vulnérable aux frappes militaires contre la coalition islamiste dans le nord du Mali. Neuvième pays le moins peuplé au monde, la Mauritanie a une longue frontière avec le Mali et AQMI a déjà démontré sa capacité à mener des attaques sur le territoire mauritanien. Elle a intensifié ses efforts de lutte antiterroriste ces dernières années, mais sa capacité à gérer l’élargissement de la menace terroriste ou d’insurgés, résultant de l’intervention militaire au Mali, est minée par des questions relatives aux allégeances dans les rangs inférieurs de l’armée, qui serait déployée pour sécuriser sa frontière est, et des questions ayant trait au président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a été grièvement blessé dans des circonstances obscures en octobre 2012 et a été en dehors de son pays durant une période prolongée pour se soigner à l’étranger. Les industries extractives en Mauritanie (or à Tasiast, minerai de fer à Zouerate et pétrole en offshore) sont cependant tout à l’ouest du pays et hors de portée de l’arc d’insécurité. Bien que la Mauritanie risque probablement de souffrir d’instabilité épisodique sur sa frontière orientale qui mettra au défi l’armée mauritanienne, il n’y a probablement pas de menace immédiate pour son industrie minière.
Le Maroc, en dépit de sa volonté d’exagérer la menace pour dépeindre le Sahara occidental comme étant peuplé de terroristes, est relativement éloigné du conflit du Mali. Il n’y a pas de menace immédiate à ses frontières. La probabilité d’attaques d’Al Qaïda contre des cibles françaises ou de l’Occident au royaume est très faible. Le Maroc maintient une sécurité intérieure et surveille de très près toute activité djihadiste potentielle sur son territoire, surtout depuis l’attaque d’avril 2011 à Marrakech. Sur le plan diplomatique, le Maroc et la France ont ce qu’ils appellent une «relation spéciale». En fait, le roi Mohammed VI a été le premier chef d’Etat étranger que le président Hollande a rencontré après sa prise de fonction. Les conséquences de l’intervention militaire au nord du Mali sur les affaires au Maroc sont donc négligeables.
L’Algérie, pour sa part, est dans une position difficile. La frontière qu’elle partage avec le Mali est à peu près équivalente à la distance entre New York et Chicago et ce n’est que récemment qu’elle a réussi à éradiquer la plupart des activités d’AQMI sur son propre territoire. L’intervention militaire française est susceptible d’exercer une pression sur son flanc sud. Néanmoins, il convient de rappeler que l’Algérie a été informée des intentions de la France avant que l’opération militaire ne commence. Il est peu probable qu’Alger ait pu fermer les yeux sur l’approche française si elle avait senti une quelconque menace pour l’intégrité de son territoire et si elle n’était pas confiante sur sa capacité à contrôler la frontière ou, au moins, à sécuriser ses principales installations au Sud. Il est vrai que AQMI est prétendument dirigé par un Algérien qui est toujours en fuite dans le nord de l’Algérie, mais lui et ses disciples immédiats, se trouvant dans les montagnes de Boumerdès, ont été inefficaces et incapables de mener des opérations significatives ces dernières années. Ce qui réduit la menace de la branche algérienne d’AQMI d’effectuer des représailles dans le nord de l’Algérie.
De tous les pays d’Afrique du Nord, c’est la Tunisie qui est la plus vulnérable à la violence djihadiste. Trois points expliquent ce risque. Premièrement, la police et les militaires n’ont pas une formation approfondie et luttent contre le terrorisme depuis peu. La révolution du Jasmin en 2011 a perturbé les réseaux de renseignement intérieurs de l’Etat. Deuxièmement, la Tunisie connaît une progression significative de l’islamisme depuis la révolution de 2011, ce qui était prévisible, mais aussi du salafisme avec un fort courant djihadiste. Des liens sont apparus entre djihadistes tunisiens, comme Ansar Echariâ et des djihadistes libyens, Ansar Echariâ de Benghazi. Enfin, en Tunisie, le courant antifrançais devient de plus en plus important. Les Tunisiens reprochent aux Français d’avoir soutenu le régime de Ben Ali depuis si longtemps et d’avoir été complices de la corruption à haut niveau ayant abouti à l’économie défaillante de leur pays. Ces trois tendances combinées suggèrent que la Tunisie est une cible potentielle pour des représailles en réponse à l’intervention française.
Mais ces risques sont plus importants en Libye, compte tenu des niveaux déjà élevés d’insécurité dans le pays, des nombreuses sources de violence politique et criminelle. L’intervention française au nord du Mali aura des conséquences négatives sur la sécurité et, depuis l’attaque de septembre 2012 contre la mission diplomatique américaine à Benghazi, la situation n’a fait qu’empirer que ce soit à Benghazi, à Tripoli ou ailleurs dans le pays. Il est évident qu’après cette attaque, Ansar Echariâ de Benghazi a eu des liens avec AQMI, bien qu’il n’y ait aucune preuve qu’il y a eu coordination ou collaboration entre les deux. Cela ouvre la possibilité que Ansar Echariâ ou un autre groupe islamiste dans l’est de la Libye peut essayer d’attaquer des cibles occidentales en représailles à l’intervention militaire au nord du Mali. Les cibles françaises seraient les plus nombreuses, mais il est possible que des groupes «djihadistes» ne fassent pas de distinction entre celles-ci et les autres nationalités occidentales. Cependant, les protocoles de sécurité rigoureux que de nombreuses entreprises étrangères ont déjà mis en place en Libye atténuent les risques potentiels.
Le plus grand défi de la gestion des conséquences de cette guerre sont les questions humanitaires. D’abord, comment faire en sorte que des civils ne soient pas tués par les avions de combat ? La région du Sahel est déjà vulnérable aux crises humanitaires en raison des pénuries d’eau, pénuries alimentaires, santé, manque d’activité économique… La guerre va exacerber tous ces aspects et entraîner des réfugiés dans les pays voisins, qui n’ont souvent pas de ressources suffisantes pour les accueillir. La communauté internationale sera contrainte de contribuer.
- Selon vous, qu’est-ce qui a poussé la France à intervenir aussi rapidement au nord du Mali ?
Je pense que plusieurs facteurs ont poussé la France à intervenir militairement au nord du Mali. D’abord les développements au Mali lui-même. Des groupes islamistes violents, AQMI, Mujao et Ançar Eddine, ont lancé une offensive pour étendre leur contrôle au sud du Mali. Cela a poussé le Quai d’Orsay à craindre que l’ensemble du Mali et non pas seulement le Nord puisse tomber sous le contrôle islamiste. Le deuxième facteur est une réponse régionale. Bien que le Conseil de sécurité ait approuvé l’action militaire, l’organisation des forces de la Cédéao prenait beaucoup trop de temps. Au cours de cet intervalle, les groupes islamistes ont renforcé leurs positions. La France veut une action efficace et, derrière celle-ci, il faut voir la situation intérieure en France. La cote de popularité du président de Hollande est très faible et l’hostilité française à l’égard des groupes islamistes trop élevée. Hollande tente d’utiliser l’action militaire en vue d’accroître sa popularité politique en France.
- Comment expliquer l’autorisation accordée par Alger pour que l’espace aérien algérien soit traversé par les avions français ?
L’Algérie est évidemment très préoccupée par l’action militaire française au nord du Mali. Elle a insisté sur la nécessité d’une solution politique à la crise, notamment en encourageant les négociations entre les responsables politiques et acteurs dans le nord du Mali et à Bamako. Toutefois, il est apparu clairement, au cours de la dernière semaine, que le nombre d’acteurs politiques s’est réduit et que la probabilité d’une solution politique diminuait. Il est possible que l’Algérie ait donné cette autorisation à la France parce qu’elle est convaincue qu’elle a la capacité d’assurer la sécurité à sa frontière avec le Mali. Alger est plutôt préoccupée par la situation humanitaire et les conséquences négatives de la guerre sur les populations locales. Alger n’aurait pas donné son autorisation si elle ne sentait pas qu’elle était en mesure de répondre à ses obligations fondamentales de protéger l’Algérie et les Algériens.
- Cette guerre ne cache-t-elle pas des intérêts économiques ?
Le but de la guerre est le contrôle par Bamako de l’ensemble de son territoire. Ce sera probablement impossible sans la France et, quel que soit le gouvernement qui émerge à Bamako, il ne pourra pas réduire les capacités des groupes islamistes et encore moins les rendre marginales et incapables de porter atteinte à l’existence et à la souveraineté du Mali ou à celles de ses voisins.
- Pourquoi, à votre avis, des pays occidentaux, dont les Etats-Unis, ne veulent pas s’impliquer directement dans cette guerre ?
Les Etats-Unis veulent jouer un rôle de soutien en fournissant la logistique et le renseignement, mais il est peu probable qu’il y ait accroissement de cette participation au-delà pour plusieurs raisons. Tout d’abord, en dépit de la situation actuelle en Libye, qui est en grande partie un échec, les Etats-Unis voient encore l’intervention de l’OTAN en tant qu’exemple réussi du président Obama, mais vont-ils pouvoir le faire fonctionner avec leurs alliés pour atteindre des objectifs stratégiques ? Enfin, ce qui est important, c’est que l’élection du président Obama pour un second mandat a montré que l’électorat américain ne soutient plus les guerres américaines.
- Nous savons que la France a des problèmes économiques énormes. Où va-t-elle trouver l’argent pour financer cette guerre?
Peut-être que les calculs du président Hollande sont d’utiliser la guerre pour accroître sa popularité et, après, de mettre en œuvre des réformes économiques qui lui permettront de générer plus de revenus.
Salima Tlemçani,http://www.elwatan.com/international/au-nord-du-mali-il-faudra-s-attendre-a-une-guerilla-soutenue-19-01-2013-200054_112.php
19 janvier 2013
Prise d'otages en Algérie: mise en garde des Etats-Unis, polémique au Japon
TERRORISME - Article publié le : samedi 19 janvier 2013 - Dernière modification le : samedi 19 janvier 2013
Hillary Clinton et son homologue japonais Fumio Kishida, le 18 janvier à Washington.
REUTERS/Gary Cameron
Par RFI
Alors que les détails sur l'opération menée par l'armée algérienne sur le site gazier d'In Amenas restent difficiles à obtenir, les Etats-Unis et le Japon mettent l’Algérie en garde : « Il faut préserver la vie des otages ». Une déclaration faite depuis Washington, où la secrétaire d’Etat Hillary Clinton recevait son homologue japonais.
VUE AÉRIENNE
Avec nos correspondants à Washington et à Tokyo, Raphaël Reynes, Frédéric Charles
La porte-parole du département d’Etat le dit et le répète ce vendredi pendant son point de presse quotidien : « Les Etats-Unis ne négocient pas avec les terroristes ». Pour autant, Washington s’agace de l’attitude du gouvernement algérien et Hillary Clinton s’inquiète des conséquences de l’opération menée sur le site gazier d'In Amenas en Algérie.
Ainsi, dit-elle, « lorsque j’ai à nouveau parlé avec le Premier ministre (algérien), je l’ai exhorté à faire preuve d’une extrême précaution pour sauver la vie des otages, algériens et expatriés. Il m’a clairement fait comprendre que l’opération se poursuivait, que les otages étaient encore en danger à plus d’un titre mais je n’en dirai pas plus afin de préserver leur sécurité ».
La secrétaire d’Etat américaine reste tout de même prudente : « N’oublions pas qu’il s’agit avant tout d’un acte terroriste » rappelle Mme Clinton. Un Américain a été tué lors de l’assaut. D’autres sont toujours retenus en otage sur le site gazier d'In Amenas.
La polémique au Japon
A Tokyo, Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a participé ce samedi matin à Tokyo à une réunion de crise sur la prise d'otages en Algérie. Une action qu'il a qualifiée « d'extrêmement ignoble ». « Nous ne pourrons jamais pardonner », a-t-il conclu.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a beau qualifié d’« ignoble » cette prise d’otages, le président de la société d’ingénierie japonaise JGC, qui a construit dans le Sahara algérien le site gazier attaqué par des militants islamistes, sait qu’il n’a rien à attendre du gouvernement de son pays. Koichi Kawana est parti pour Alger afin de confirmer la sécurité de près d’une centaine de ses employés de toute nationalité, pris en otage sur le site gazier.
Si Shinzo Abe ajoute que le Japon ne pardonnera jamais, c’est qu’il sait que son gouvernement est totalement dépassé par les événements, qu’il ne peut pas négocier éventuellement le paiement d’une rançon pour sauver la vie des otages travaillant pour la société japonaise, selon les médias japonais.
Le vice-Premier ministre, Taro Aso, déclare que le Japon n’est pas le seul pays concerné par cette affaire. Il ne peut pas prendre de décision seul : le Japon sous-traite toujours la prise de ses otages aux Etats-Unis.
Un ancien secrétaire général du gouvernement japonais, Nobuteru Ishihara, affirme que « rien n’a changé depuis la première guerre du Golfe ». Le Japon est toujours incapable d’obtenir des informations fiables sur le Moyen-Orient et démontre toujours la même incompétence à gérer des crises où la vie de ses ressortissants est en jeu.
Mali : les Maliens du nord stigmatisés et victimes d’exactions
Mali : les Maliens du nord stigmatisés et victimes d’exactions
RFI
En marge des opérations militaires, chez les populations, la crainte de représailles ciblées grandit. Crainte de représailles dans le nord contre des peuls accusés d’être pro-Mujao, car certains ont été vus dans les rangs des jihadistes. Crainte de représailles aussi contre les « teints clairs », comme on les appelle, c’est-à-dire les communautés arabes et tamacheks, accusées de collusion avec les terroristes. Ces derniers jours plusieurs Maliens au teint clair se sont sentis menacés dans la capitale.
Sidi Ali Ould Bagna
Président de la jeunesse arabe
Nous avons subi et nous subissons beaucoup de stigmatisations.
Écouter (00:54)
19/01/2013 par Marie-Pierre Olphand
Ce sont des cas isolés mais qui inquiètent ici à Bamako. A chaque fois les témoignages se ressemblent : les exactions se déroulent la nuit en général, des hommes en tenue et en armes à bord de pick-up font irruption dans une maison, ils sèment la terreur, insultent les occupants et parfois parviennent à repartir avec de l’or, des téléphones ou toute une partie des meubles. Sur la nature des assaillants, personne ne veut ou n’ose trancher, comme le dit cet entrepreneur arabe qui préfère garder l’anonymat :
« Il y a eu des exactions, il y a eu des perquisitions. C’est surtout la nuit et c’est ce qui fait peur car on ne sait pas qui est qui la nuit. Est-ce que c’est des voyous qui se déguisent ? Est-ce que c’est réellement les services d’ordre ? Il ne faut pas que des personnes soient traquées à cause de la couleur de leur peau ».
Les peuls, notamment, sont parfois accusés d’être pro-Mujao.
Ici un combattant du Mujao.
AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO
La semaine dernière, la Sonef, une société de transport qui appartient à une famille d’arabes de Gao a été directement visée. Accusés d’avoir transporté des jihadistes dans un de leurs bus, les dirigeants ont été interpellés plus d’une dizaine d’heures pendant que les magasins de la société étaient détruits là aussi par des hommes armés en tenue. Khalifa Ould, le directeur général, se dit fatigué de ce climat :
« On est complètement abattus parce qu’on est victimes des deux côtés. Au nord, on est menacé, on n’a pas mis un pied à Gao, chez nous, depuis le début des événements parce que tout simplement on est considéré comme des ennemis là-bas. Et ici, c’est à peu près la même chose ».
Ces arabes, mais aussi des tamacheks, disent craindre que l’état d’urgence en vigueur depuis la semaine dernière soit la porte ouverte à une recrudescence des perquisitions ciblées.
http://www.rfi.fr/afrique/20130119-mali-maliens-nord-stigmatisees-victimes-exactions-mujao-peul-arabes
19 janvier 2013
Prise d’otages : Le point sur la situation samedi matin
Par Ani Mauritanie
Cela fait plus de 72 heures que l'assaut des forces spéciales algériennes contre les preneurs d'otages du complexe gazier de In Amenas a été lancé. Il serait donc toujours en cours ce samedi matin. Le site se trouve à plus de 1000 km d'Alger. Les informations qui en parviennent sont confuses et parfois contradictoires.
Toutefois, on note ces éléments :
- Les preneurs d’otages d’In Aminas en Algérie étaient une quarantaine d’hommes armés infiltrés à partir du Niger, le groupe retranché avec 7 otages est dirigé par "Abderrahmane Al Nigeri"(le nigérien)
- Selon les ravisseurs, qui seraient désormais cernés par les forces spéciales algériennes, sept otages étrangers (trois Belges, deux Américains, un Japonais et un Britannique) seraient toujours retenus.
- La nuit dernière, de nouveaux otages (Roumains et Norvégiens) ont été libérés ou retrouvés, dans des conditions qui n'ont pas été précisées.
- Une source de la sécurité algérienne, citée par l'agence APS, a dressé vendredi soir un bilan provisoire de l'assaut : 12 otages (dont 1 Français) et 18 ravisseurs tués, et près d'une centaine d'otages - sur les 132 étrangers enlevés - libérés, ainsi que 573 employés algériens.
- Le Conseil de Sécurité de l'ONU a dénoncé vendredi l'attaque "haineuse" et la prise d'otages sur le site d'In Amenas. Le Conseil souligne que les mesures prises pour combattre le "terrorisme" doivent respecter "les lois internationales" relatives "aux droits de l'homme" et aux "réfugiés". Ce rappel survient alors que les gouvernements de plusieurs pays dont des nationaux figurant parmi les otages ont appelé l'Algérie à tout faire pour protéger la vie des otages. La France, à laquelle l'Algérie a ouvert son espace aérien pour son intervention au Mali, s'est abstenue de critiquer l'opération, invoquant une situation "particulièrement complexe".
Signes discrets à Alger d'un boomerang politique : Bouteflika est-il allé trop loin ? Par Le Matin.dz
Signes discrets à Alger d'un boomerang politique : Bouteflika est-il allé trop loin ?
Par Le Matin | 18/01/2013 12:49:00 | 9169 lecture(s) | Réactions (7)
Bouteflika paraissait avoir réussi à se racheter une « considération » auprès de la communauté internationale en s'alignant sur l'opération française au Mali, mais à quel prix ? Il semble bien, avec l'assaut militaire contre les islamistes premeurs d'otages dans le site gazier du sud algérien, qu'il serait en train de le payer par un affaiblissement politique.
Curieuse déclaration que celle de l'Élysée, ce vendredi matin, à la sortie d'un Conseil de défense présidée par François Hollande :
"Nous ne disposons pas de suffisamment d'informations pour faire des commentaires sur la situation qui prévaut dans le site gazier du sud algérien". Pourtant, la veille, le président français dans une conférence de presse conjointe avec le premier ministre portugais, laissait entendre qu'il était en relation constante avec le président Bouteflika. Alors ? Cela veut-il dire, de fil en aiguille, que le président Bouteflika lui-même n'est pas au courant de ce qui se passe à In Amenas ? Si on ajoute à cette interrogation, la soudaine colère des autorités japonaises, anglaise et même de la Maison-Blanche devant ce qui s'appelle un "Black Out total décidé par Alger", nous ne serions pas très loin de conclure que les chefs de l'armée avaient gardé l'initiative de l'opération militaire sans en référer à aucune autorité civile, y compris la présidence de la république. Tout s'est passé comme si les militaires avaient pris soin de ne divulguer aucune information qui pourrait être exploitée politiquement par le président algérien. Pire : selon des informations qui circulent au sein de la presse américaine, Bouteflika aurait accepté une proposition du Pentagone mettant à leur disposition des drones ainsi que des appareils ultramodernes adaptés à la traque des preneurs d'otages, mais les chefs de l'armée l'ont énergiquement repoussée. La mauvaise humeur de Tokyo, Londres et Washington semble à qui veut bien écouter, dirigée essentiellement contre l'armée depuis 24 heures.
Tout se passe donc comme si on assistait à un effet boomerang après la décision unilatérale du président Bouteflika de s'aligner sur la volonté française à propos d'intervention militaire au Mali, décision qui a provoqué un vif émoi au sein de la société et, à ce qui se dit, un terrible mécontentement dans les rangs de l'armée. Le tout bien exprimé par la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, qui a appelé "l'Algérie à rester attachée à ses positions de principe de non ingérence étrangère dans les affaires des pays" et surtout, à déjouer ce qu'elle appelle le «complot» «des impérialistes français qui manœuvrent pour déstabiliser l’Algérie». Cette dirigeante de l'opposition très écoutée ne doute pas de l’existence d’un «plan diabolique» dûment préparé par les «puissances impérialistes» lequel vise à la fois le Sahel et l’Afrique du Nord.
Pour rappel, il est établi que c'estle président Bouteflika qui, pour des raisons politiciennes personnelles, a engagé le pays dans cette voie aléatoire. Désireux de reconquérir un autre mandat en 2014, il était en butte à une perte de crédit sur le plan international : le printemps arabe l’avait isolé. De facto, il est considéré comme un des derniers autocrates encore en exercice. Difficile dans ces conditions de prétende reconquérir un autre mandat et a fortiori de prétendre rester au pouvoir à vie. Il lui fallait donc reconquérir la «sympathie» des grands dirigeants occidentaux. Peu importe le prix, il était prêt à tout pour obtenir l’onction occidentale. C’est dans ce cadre qu’il faut intégrer les incroyables concessions faites par Bouteflika à François Hollande. Comme prévu, Bouteflika a exploité politiquement la visite du président français qui constituait une opportunité rêvée pour lui de se «désenclaver» et de renouer avec une certaine légitimité perdue à la suite des révoltes arabes. Les Français, conscients de cette situation et de la personnalité de chef de l’État algérien sensible aux flatteries, ont exploité jusqu’à l’os cette formidable occasion. La complaisance française à ce propos a été édifiante. François Hollande a su faire plaisir au président algérien. En conférence de presse, il s’est même félicité que l’Algérie n’ait pas connu de printemps arabe. «Je n'ai pas à me mêler des affaires internes, mais les Algériens disent qu'ils l'ont vécu il y a longtemps.» Hollande n'a fait que répéter les thèses des Algériens : «vous avez vu ce pays ce qu'il a traversé comme épreuves, un terrorisme qui a fait nombre de victimes, après un processus de réconciliation, de reconstruction et de rénovation, je pense que le parlement algérien va bientôt être saisi de la dernière étape de la révision constitutionnelle.»
C’est exactement ce que cherchait à faire entendre au monde le président Bouteflika.
En contrepartie, il a payé sans compter : un beau projet pour Renault, payé au prix fort par les Algériens (le gouvernement algérien s’est engagé à ne pas autoriser d’autres constructeurs à s’installer en Algérie pendant une période de trois années ce qui contredit les règles élémentaires de l’Accord que l’Algérie a signé avec l’Europe et surtout des perspectives d’adhésion à l’organisation mondiale du commerce qui prohibent toute restriction au libre échange) ; des contrats en perspective pour d’autres sociétés françaises et même une étonnante autorisation de mener des expérimentations sur le gaz de schiste sur le sol algérien.
Mais la plus importante concession fut de donner caution à Paris pour l'intervention militaire au Mali, en total désaveu des déclarations antérieures d'officiels algériens sur le sujet. C'était peut-être la concession de trop. Bouteflika paraissait avoir réussi à se racheter une «considération» auprès de la communauté internationale en s'alignant sur l'opération française au Mali, mais à quel prix ? Il semble bien, avec l'assaut militaire contre les islamistes preneurs d'otages dans le site gazier du sud algérien, qu'il serait en train de le payer par un affaiblissement politique.
Lematin.dz - service politique
Prise d’otages à In Amenas : Alger accusé de double jeu
Créé le 17-01-2013 à 12h36 - Mis à jour le 18-01-2013 à 19h51
Par Challenges.fr
Alors que la confusion règne toujours autour du site gazier d'In Amenas, un expert britannique affirme que l’Etat algérien serait complice de l’opération terroriste.
(AFP)
SUR LE MÊME SUJET
» Pourquoi l’Algérie n’a jamais décollé
Quelques jours après la prise en otages des employés du site gazier d’In Amenas et l'intervention des forces algériennes, les informations précises sur la situation sur place arrivent toujours au compte-gouttes. Seule certitude, le groupe islamiste Aqmi est à l'origine de cette attaque qui s'est déroulée sur le site exploité par l’algérien Sonatrach, le britannique British Petroleum et le norvégien Statoil.
On sait aussi que cette attaque est intervenue "en réaction à l'ingérence flagrante de l'Algérie autorisant l'usage de son espace aérien par l'aviation française pour mener des raids contre le nord du Mali", selon les propos tenus par les propos de Mokhtar Belmoktar l'un des chefs historiques d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) que citent plusieurs sites algériens.
Mais l’agence d’information kabyle "Siwel" apportait mercredi soir un tout autre éclairage sur cette prise d’otage. Elle relaie sur son site les propos tenus par Jeremy Keenan, un spécialiste britannique de la région Sahel, sur la chaîne BBC news : "L’attaque en Algérie ressemble à un ‘inside job’ (une opération menée de l’intérieur, ndlr), a-t-il affirmé mercredi 16 janvier à la chaîne britannique. D’après cet anthropologue, c'est le pouvoir algérien qui tirerait les ficelles de cette opération. Au micro de la BBC, l’expert pointe "la complicité du gouvernement (algérien), alors que la sécurité (à In Amenas) rend le site hermétique".
Ce professeur à Université de Londres (School of Oriental and African Studies) soutient cette thèse depuis longtemps. Certains sites français ont d'ailleurs mis en ligne une interview vidéo réalisée à l’été 2012 par Al-Jazeera et dans laquelle il détaillait déjà sa théorie.
Un trafic de drogue à 10 milliards
Dans cette vidéo, Jeremy Keenan donne sans détour une toute autre vision géopolitique du conflit au Mali et au Sahel : "Les services secrets (algériens et américains) ont un intérêt à maintenir un certain degré d’instabilité pour garder la zone sous le contrôle de l’AFRICOM (The United States Africa Command)", affirme l’expert.
Alors que la journaliste dAl Jazeera lui demande d’apporter une preuve que ces groupes terroristes au Mali et au Sahel reçoivent l’appui du gouvernement algérien, Jeremy Keenan répond : "les leaders de ces groupes (dont l’AQMI) ont des liens directs avec les services secrets algériens (…) Ils sont tous impliqués dans l’immense trafic de la drogue qui transite dans la région, c’est l’épicentre du commerce de la cocaïne qui provient d’Amérique du Sud vers l’Europe, estimé à 10 milliards de dollars par an".
Dès cet été, Jeremy Keenan émettait cette mise en garde : "SI la CEDEAO (Communauté Economique des Etats d’Afrique Occidentale, qui a annoncé ce jeudi l’envoi de 2.000 soldats au Mali ndlr) opte pour une intervention militaire, elle conduirait à un chaos absolu dans la région qui se propagera selon toute probabilité vers le Niger et vers les autres étendues".
VIDEO : L'interview de Jeremy Keenan sur Al-Jazeera (été 2012)
Sahel : il faut tenir compte des Touaregs/Bernard Lugan
France/Monde
19/01/2013 05:24
La déstabilisation de la Libye a accéléré celle de toute la région, du Sahel. C'est l'analyse de Bernard Lugan (*) qui voit dans les événements maliens actuels une triste et inquiétante illustration.
« Après avoir été le terroriste et l'allié de tous les terroristes, explique Bernard Lugan, Kadhafi avait fini par comprendre que les djihadistes étaient ses vrais ennemis. Il a alors acheté sa tranquillité et calmé les revendications indépendantistes au Sahel. »
Kadhafi disparu, les revendications sont aussitôt ressorties mais, « cette fois-ci, les combattants avaient des armes, dérobées en Libye, ou livrées par les pays soutenant la lutte contre Kadhafi, dont la France ». D'où cette remarque terrible de Bernard Lugan : « On ne peut pas exclure que des armes françaises tirent aujourd'hui sur nos soldats au Mali. »
Comment peut-on évoluer la situation ? « D'abord, la guerre risque de durer ; ensuite, l'armée française ne suffira évidemment pas à occuper tout le nord Mali, même épaulée par l'armée malienne ; enfin, une solution politique doit être recherchée dès maintenant. » Le nord Mali étant la terre des Touaregs, Bernard Lugan ne voit pas « comment on réglera le conflit sans associer les Touaregs, y compris ceux qui ont pris les armes contre le Mali ».
Il dessine des pistes : « L'an passé, le colonel malien Ag Gamou a été abandonné par ses chefs de l'armée malienne. Avec ses 600 soldats, il s'est réfugié au Niger et n'attend qu'un signe pour reprendre les armes et accompagner les soldats français et des autres pays dans la reconquête du nord Mali parce que c'est chez eux : ils sont Touaregs. » Pour Bernard Lugan « faute de compter avec eux et les autres Touaregs, on n'arrivera à rien de durable ». Encore faut-il convaincre le pouvoir à Bamako.
(*) Spécialiste de l'Afrique, professeur à l'École de guerre et aux écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, expert pour l'ONU au tribunal international pour le Rwanda.
http://www.lanouvellerepublique.fr/France-Monde/Actualite/Faits-divers-justice/n/Contenus/Articles/2013/01/19/Sahel-il-faut-tenir-compte-des-Touaregs
Laurent LOUIS s'oppose à la guerre au Mali et dénonce la manipulation internationale
Laurent Louis· 105 vidéos
Publiée le 18 janv. 2013
Le député indépendant belge Laurent LOUIS s'oppose, seul contre tous les autres parlementaires, à la participation de la Belgique à la guerre au Mali. Il dénonce la manipulation internationale, le mensonge de la lutte anti-terrorisme, le soutien des Occidentaux aux djihadistes en Libye, Tunisie et Syrie et dévoile les véritables raisons de cette opération militaire néo-colonialiste.
Catégorie
Actualités et politique
Licence
Licence YouTube standard
Moins
vendredi 18 janvier 2013
URGENT / Algérie : un important incendie serait déclaré dans l’installation gazière d’In Amenas
vendredi 18 janvier 2013 - 22h09
La télévision « Al Arabiya » cite, à l’instant, des sources algériennes, selon lesquelles un important incendie s’est déclaré dans le site gazier de Tiguentourine, à In Amenas, où les derniers terroristes détiennent toujours quelques otages et où ils sont encerclés par les unités spéciales de l’armée algérienne. N’étant pas encore confirmée ou infirmée, il convient de prendre cette information avec la plus grande prudence.
MediArabe.info
Egypte, Algérie, Mali : l’alliance des islamistes qui peut sauver Bachar Al-Assad ! Mohammed Al-Zawahiri menace la France. AQMI réclame la libération de l’Egyptien Omar Abdelrahmane
Le point de vue de Dario S.
vendredi 18 janvier 2013 - 16h06, par Dario S. (Rome)
Alors que l’armée algérienne poursuit son opération pour tenter de libérer les otages, "morts ou vivants", dans le complexe gazier à In Amenas, le chef des ravisseurs propose l’échange des otages américains contre le cheikh égyptien Omar Abdelrahmane et la prédicatrice pakistanaise Aafia Seddiqui, détenus aux Etats-Unis. Les terroristes au Maghreb et au Sahel viennent de recevoir l’appui des islamistes égyptiens, qui se mobilisent contre l’opération française au Mali. Le régime syrien espère profiter de ce chaos.
Envoyer par email | Imprimer cet article
Selon les informations en provenance d’Algérie, l’armée promet d’achever ses opérations dans les prochaines heures, afin de déloger le commando retranché dans le complexe gazier de Tiguentourine, à In Amenas (wilaya d’Illizi) et de libérer les derniers otages détenus par les terroristes, parmi lesquels figureraient plusieurs ressortissants américains, britanniques et français. L’intervention musclée de l’armée algérienne, entamée hier jeudi et qui a tourné au carnage, fait craindre le pire. « Les otages seront libérés morts ou vifs », ironisent plusieurs experts occidentaux de la lutte antiterroriste.
Mais au-delà du sort des otages, les experts redoutent particulièrement l’alliance entre les islamistes de tous les pays voisins contre les intérêts occidentaux. Ils en veulent pour preuve la proposition du chef des ravisseurs d’In Amenas en direction des Etats-Unis et d’Alger. A Washington, il propose d’échanger les otages américains contre le cheikh radical égyptien Omar Abdelrahmane, et de la prédicatrice d’origine pakistanaise, Aafia Seddiqui (ou Seddiki), tous deux détenus aux Etats-Unis pour leur soutien au terrorisme. A Alger, les ravisseurs demandent la libération de militants et de combattants islamistes, ainsi que des proches de Mokhtar Bel Mokhtar. Les terroristes veulent aussi forcer l’Algérie à se désolidariser avec l’opération française au Mali, en vue d’isoler Paris.
Ces revendications correspondent aux intérêts des islamistes égyptiens, qui fournissent une part importante des effectifs de la « Holding Al-Qaïda », désormais dirigée par Ayman Al-Zawahiri. Le frère de ce dernier, Mohammed Al-Zawahiri, chef du « Mouvement de la Salafiya Djihadiya » (les salafistes djihadistes), a mobilisé, ce vendredi, plusieurs centaines de sympathisants en Egypte, et a dirigé une manifestation hostile à la France, devant l’ambassade de Paris au Caire. Il a menacé de recourir à tous les moyens pour faire cesser l’intervention française au Mali : « nous ne reculerons pas avant l’expulsion de l’ambassadeur de France d’Egypte et la rupture des relations diplomatiques », a-t-il martelé devant ses partisans, « appelés à rejoindre le djihad au Mali ». Il est important de souligner que d’autres Egyptiens ont organisé une contre-manifestation, non loin de l’ambassade de France, dénonçant le pouvoir des Frères musulmans et les islamistes en général, et brandissant des slogans hostiles au Guide des Frères Musulmans, Mohamed Badih.
Ainsi, les islamistes égyptiens s’allient à leurs cousins d’Afrique du Nord pour défendre ceux du Sahel, pour le plus grand bonheur du régime syrien qui en profite doublement : il profite des projecteurs braqués sur le Mali et l’Algérie pour accélérer l’éradication de ses opposants et de son peuple, utilisant les mêmes méthodes expéditives que l’armée algérienne, et cherche à se maintenir au pouvoir pour régner sur un peuple mort ou vivant ; il profite aussi de la poussé islamistes pour présenter ses opposants comme des terroristes qu’il convient de les combattre au même titre que les Français et les Algériens. Cette situation fait réagir les opposants syriens qui ironisent : « en intervenant au Mali, la France sauve Bachar Al-Assad ».
Le quotidien « Asharq Al Awsat » a regretté lundi que « la communauté internationale ait salué l’intervention française au Mali pour sauver les Maliens, au terme d’une crise de neuf mois, mais s’interdit toute action pour sauver les Syriens, massacrés par leur régime depuis 22 mois ». Sans dénoncer l’action française, et sans s’y opposer, le quotidien s’est interrogé : « qu’est ce qui empêche l’Iran de mener des raids en Syrie contre les rebelles, à la demande d’Assad, en s’inspirant de l’intervention française au Mali, décidée à la demande du président intérimaire de ce pays ? ».
Dario S.
http://mediarabe.info/spip.php?article2296
© Nos informations, analyses et articles sont à la disposition des lecteurs.
Pour toute utilisation, merci de toujours mentionner la source «MediArabe.info»
Intervention au Mali : "Ecoutez les revendications des Touaregs"
ven, 2013-01-18 21:59 -- Stéphane Arrami
inShare
Belkacem Lounes, responsable des relations internationales du Congrès mondial amazigh est invité sur le plateau du JT de TV5MONDE.
Tags : AzawadTouaregtouaregsMaliCongrès Mondial Amazigh (CMA)Belkacem LounèsTV5
Algérie: des islamistes manifestent contre la France et Bouteflika
18 janvier 2013 | AFP
ALGER - Environ 200 islamistes algériens ont manifesté vendredi à Alger contre l'intervention française au Mali et la décision du président Abdelaziz Bouteflika d'autoriser les chasseurs français à survoler l'Algérie, selon un journaliste de l'AFP.
"Bouteflika a trahi les martyrs 50 ans après l'indépendance de l'Algérie", proclamait une pancarte brandie par des manifestants, en majorité islamistes.
Le chef islamiste et ex-numéro deux du FIS, Ali Benhadj, a pris part à la manifestation qui a démarré à la sortie d'une mosquée à Kouba, dans la banlieue sud-est de la capitale après la grande prière du vendredi.
Des échauffourées ont opposé les forces de l'ordre aux manifestants qui voulaient se diriger vers l'ambassade de France, dans le quartier proche de Hydra, pour dénoncer son intervention au Mali.
Les manifestants brandissaient également une banderole sur laquelle était écrit: Front islamique du salut (FIS, dissous), un parti auquel il est reproché d'être à l'origine de la violence et la création de groupes armés qui ont plongé le pays dans la guerre civile au début des années 1990 qui a fait 200.000 morts, selon des sources officielles.
L'Algérie était initialement réticente à une intervention militaire au Mali. Elle est la cible depuis mercredi d'une prise d'otages en plein coeur d'un site gazier du Sahara et dont les auteurs réclament notamment à la France de "négocier" la fin de la guerre.
L'Algérie a célébré en 2012 le cinquantenaire de son indépendance de la
France, après 132 ans d'occupation et plus de sept ans de guerre.
Un bombardement aérien détruit une voiture près de Fassala
Sahara Médias - Nouakchott Vendredi 18 Janvier 2013
Des témoins oculaires ont déclaré que l’aviation militaire française a détruit des voitures appartenant aux combattants islamistes près de la frontière avec la Mauritanie, non loin de la ville de Fassala. Cette information a été confirmée à Sahara médias par une source sécuritaire qui a affirmé que l’opération s’est passée à 225 km du territoire mauritanien, sans donner de précision sur l’identité de la cible visée.
Le correspondant de Sahara médias dans la ville de Néma, citant des hommes fuyant les zones de combat, qu’ils ont vu quatre voitures incendiées qu’ils pensent appartenir à des éléments d’Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI).
Au même moment, 22 Mauritaniens bloqués dans la localité malienne de Niono ont lancé un appel aux autorités mauritaniennes pour leur assurer une protection pour rentrer au pays.
Exclusif : Les preneurs d’otages d’Ain Aminas étaient une quarantaine venus du Niger
ANI/Mauritanie
Selon une source informée, la prise d’otages d’Ain Aminas en Algérie étaient une quarantaine d’homme armée infiltrés à partir du Niger. Cette source a ajouté que les salafiste, membres de la Katiba des « Signataires par le sang » ont pu s’emparer du complexe gazier où ils ont séquestré des otages dans la zone vie et en d’autres endroits.
« Au moment où les ravisseurs tentaient de rassembler les deux groupes, les hélicoptères de l’armée algérienne avaient ouvert le feu sur la voiture tuant 16 salafistes armés et 35 otages, alors qu’un deuxième groupe a pu se retrancher en gardant 7otages occidentaux », a affirmé Abderrahmane Le nigérien, dans un contact téléphonique avec ANI
Attaque terroriste à Tiguentourine : 12 morts (bilan provisoire)
ANI/Mauritanie
ALGER- Douze personnes ont trouvé la mort depuis le lancement jeudi de l’opération terrestre des forces spéciales de l’ANP au site gazier de Tiguentourine (In Amenas, Illizi) pour la libération des otages et la neutralisation du groupe terroriste, a appris vendredi l’APS de source sécuritaire.
En plus des 18 terroristes mis hors d’état de nuire, 12 travailleurs algériens et étrangers ont péri, indique un bilan provisoire qui ne précise pas les nationalités des victimes étrangères.
Une source gouvernementale a estimé, rappelle-t-on, que l’assaut donné, dans des conditions "extrêmement complexes" par les troupes spéciales de l’ANP pour neutraliser un groupe terroriste multinational, doté de véritables armes de guerre (rampes de missiles, lance-roquettes, grenades, fusils-mitrailleurs et fusils d’assaut) et animé d’une farouche volonté de réussir "un quitte ou double", a évité un "véritable désastre" dans le site gazier d’In Amenas qui aurait provoqué des dégâts humains et matériels "incommensurables".
Plus de 600 personnes prises en otage, dont une centaine d’étrangers, ont été libérés par les forces spéciales de l’ANP.
573 Algériens et une centaine de ressortissants étrangers sur les 132 otages, ont été libérés, pendant que l’opération de délogement d’un groupe retranché dans l’installation gazière se poursuivait.
Les forces spéciales de l’Armée nationale populaire (ANP) tentent toujours de parvenir à un "dénouement pacifique" avant de neutraliser le groupe terroriste qui s est retranché dans la raffinerie et libérer un groupe d’otages encore détenu.
APS
http://www.ani.mr/?menuLink=9bf31c7ff062936a96d3c8bd1f8f2ff3&idNews=20546
Prise d'otages d'In Amenas: suivez le fil des événements
LGÉRIE - Article publié le : vendredi 18 janvier 2013 - Dernière modification le : vendredi 18 janvier 2013
In Amenas, vaste site gazier du sud-est algérien, à 100 km de la frontière libyenne.
REUTERS/Kjetil Alsvik / Statoil/Handout
Par RFI
Au lendemain de l'assaut donné par l'armée algérienne sur le site gazier d'In Amenas, où un commando islamiste a pris plusieurs centaines de personnes en otages, la situation est toujours très confuse ce vendredi. La question des 40 captifs occidentaux reste très floue, certains sont morts, d'autres ont fui. L'inquiétude domine les réactions internationales. Certaines chancelleries, plus véhémentes, demandent des explications à l'Algérie qui a lancé, très vite et sans concertation, une opération vraisemblablement très meurtrière et toujours en cours. Nos dernières informations.
Les horaires sont donnés en temps universel (TU). Suivez aussi les événements en Algérie sur le compte Twitter @RFIAfrique
VUE AÉRIENNE
20h45 : L'armée algérienne est toujours aux avant-postes sur le site gazier d'In Amenas, selon des sources sécuritaires algériennes. On sait qu'un Français, Yann Desjeux, a été tué au cours de l'opération, 3 Français ont été libérés et sont sains et saufs, une trentaine d’autres personnes de différentes nationalités seraient toujours portées disparues. Les ravisseurs affirment encore en détenir 7 seulement : trois Belges, deux Américains, un Japonais et un Britannique. Une information révélée par l'Agence mauritanienne Nouakchott Information (ANI). Le site publie également un enregistrement sonore de Abdel Rahman, le Nigérien présenté comme le chef des assaillants. Il serait toujours retranché sur le site et serait en compagnie d’une dizaine de preneurs d’otages. Les autorités algériennes affirment avoir capturé ce soir un terroriste vivant. Lors de son interrogatoire, il aurait déclaré que son groupe était composé, mercredi lors de l’attaque, de 32 individus. Alger poursuit son opération ce soir et semble rester fidèle à son principe de ne pas négocier avec les terroristes. Les assaillants tenteraient d’ouvrir un dialogue avec certains pays occidentaux dont ils retiennent les ressortissants.
20h30 : Le président français François Hollande recevra ce dimanche 20 janvier les familles des otages français détenus au Sahel par des groupes islamiques armés (Elysée).
20h15 : Dans un entretien téléphonique avec le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a exhorté Alger à faire preuve d'une « précaution extrême » pour sauver la vie des otages sur le site. Elle a présenté les condoléances des Etats-Unis aux familles des personnes tuées dans la prise d'otages.
20h00 : Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius annonce dans un communiqué la mort d’un Français, Yann Desjeux, tué lors de l'opération de libération des otages détenus sur le site gazier. Ce sont les autorités algériennes qui en ont informé Paris sans préciser les circonstances de son décès. Trois autres Français, également présent sur le site au moment de l’assaut, ont été libérés et ont la vie sauve.
18h45 : notre correspondante en Algérie Leila Beratto fait le point sur la situation. L’armée algérienne encercle encore ce soir l'usine du complexe gazier d'In Amenas, dans lequel seraient retranchés entre 7 et 10 preneurs d'otages. Des informations commencent à percer. Un premier bilan des sources sécuritaires fait état de 12 otages morts depuis le début de l’opération des forces spéciales jeudi matin. On ne sait pas s’il s’agit d’otages algériens ou étrangers. 7 à 10 ravisseurs sont donc encore retranchés sans la salle de contrôle, ils sont munis d'explosifs et menacent de tout faire exploser. 18 terroristes ont été tués pendant l’opération. Pour l’heure une centaine d’étrangers ont été libérés sur 132, on ne connait donc pas le sort de 20 à 30 étrangers. On sait que 572 otages algériens ont été libérés mais on ignore combien d’Algériens travaillaient au total sur le site. Les autorités algériennes pourraient arrêter l’assaut en cours pour la soirée. Il se peut que certains otages encore à l'intérieur du site soient des Américains et que les Etats-Unis souhaitent que les choses se fassent un peu plus en douceur. Le chef présumé des ravisseurs Mokhtar Belmokhtar a demandé par vidéo interposée à la France de négocier la fin de la guerre au Mali et a proposé d'échanger les otages américains contre deux islamistes emprisonnés aux Etats-Unis. L'un d'eux est le chef spirituel de l'organisation extrémiste Gama'a al Islamiya.
18h25 : Situation toujours incertaine sur le site gazier d'In Amenas et même sur place au cœur des événements. L'information est très difficile à obtenir, elle est visiblement totalement verrouillée. Un journaliste algérien Yahia Bounouar a pu se rendre dans le village d'In Amenas alors que les forces spéciales algériennes venaient de libérer quelques otages algériens.
Yahia Bounouar
Journaliste algérien
J’ai été arrêté au niveau du barrage de gendarmerie à 3-4 km du complexe. On nous interdit l’accès (…). A 12h30 ont a vu passer un petit convoi constitué de deux camions avec certains une trentaine d’hommes. C’était des otages algériens, il y a eu quelques cris de joie (…). On ne sait rien au-delà du barrage qui nous empêche d’accéder.
Écouter (01:03)
18/01/2013 par Boniface Vignon
17h42 : La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton s'est entretenue avec le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, pour essayer de coordonner leurs efforts dans le dossier des otages. Le département d'Etat américain affirme que Washington ne négociera pas avec des « terroristes »
17h19 : El Watan rapporte que le Groupement d’intervention spéciale (GIS) algérien a réussi à capturer un terroriste vivant à In Amenas. Selon le quotidien algérien, celui-ci a indiqué aux autorités algériennes que son groupe se composait de 32 individus.
Francis Perrin
Président de Stratégies et politiques énergétiques
18/01/2013
Écouter (00:48)
17h05 : Selon Francis Perrin, président de Stratégies et politiques énergétiques, « si il y a eu des dommages importants causés aux installations gazières (...) les perturbations pour certains pays européens, et notamment pour l'Italie et l'Espagne peuvent être non négligeables. »
16h52 : François Bayrou, président du Modem « ne donne pas de leçons aux autorités algériennes, qui font face à une prise d'otages massive, avec des troupes surarméees, dans des lieux très difficiles à contrôler. »
14h19 : Des témoignages des otages libérés ont été recueillis et diffusés par France Info. « Tout à coup, il y a eu les coups de feu, les explosions, on a rien compris, l'alarme s'est déclenchée, témoigne ainsi un ingénieur algérien. Juste après, ils nous ont plongés dans le noir, ils ont réussi à couper l'électricité (et) ont pris possession de la base. » Selon cette même source, les assaillants auraient crié : « on ne cherche que les expatriés, les Algériens, vous pouvez partir! »
13h42 : L'agence algérienne APS fait savoir que les ravisseurs proposent l'échange d'otages contre des prisonniers aux Etats-Unis.
18/01/2013 - ALGÉRIE
Réécoutez l’émission spéciale du 18 janvier sur la prise d’otages en Algérie
13h23 : Selon des chiffres de l'agence de presse algérienne, rapportés par la correspondante de RFI en Algérie (à suivre sur Twitter @LeilaBeratto), près de 570 otages algériens et plus de 65 prisonniers occidentaux sont libres. Les chiffres sont à relativiser étant donné la fiabilité limitée du nombre de travailleurs présents sur le site.
13h00 : L'agence de presse algérienne indique que le groupe islamiste à l'origine de la prise d'otages était composé d'une trentaine de « terroristes ». Pour Paris, la situation sur place est « particulièrement complexe » pour Alger.
11h45 : 18 terroristes ont été tués sur le site gazier, selon des sources sécuritaires algériennes. Comme l'a confirmé également David Cameron, Premier ministre britannique, « l'armée [algérienne] poursuit encore des terroristes et cherche des otages ». Par ailleurs, le gouvernement français n'a pas été prévenu à l'avance de l'assaut mené par les forces algériennes sur le site d'In Amenas, a-t-il laissé entendre. Enfin, cet avertissement du secrétaire américain à la Défense Léon Panetta : « ceux qui s'attaquent à notre peuple n'auront nulle part où se cacher ; les terroristes ne trouveront de sancutaire ni en Algérie, ni en Afrique du Nord ni ailleurs. »
Jean-Marc Ayrault
18/01/2013
par Valérie Gas
Écouter (00:36)
12h22 : « Le décès de plusieurs otages est à déplorer » à In Anemas, a brièvement annoncé le Premier ministre Jean-Marc Ayrault lors d'une conférence de presse à Paris. « Nous n'en connaissons pas le nombre ni la nationalité » mais « l'opération se poursuit », a-t-il ajouté après s'être entretenu avec son homologue algérien.
12h10 : L'opération militaire est toujours en cours dans l'usine d'In Amenas, où un groupe de preneurs d'otages était retranché.
11h05 : La Norvège indique qu'elle « aurait aimé être informée par avance » de l'opération, a déclaré le ministre des Affaires étrangères norvégien à la télévision, alors que huit ressortissants sont toujours portés disparus.
11h00 : Tous les employés de l'entreprise d'hôtellerie CIS Catering « sont sains et saufs » a déclaré le patron Régis Arnoux. Le seul français de la société présent sur place, et qui a témoigné à la radio française ce matin, « est traumatisé et n'a qu'une hâte, c'est de rentrer », a-t-il précisé.
10h59 : La British Petroleum, co-exploitante du site d'In Amenas, annonce que trois vols ont évacué plusieurs centaines de personnes. D'autres vont suivre.
10h31 : La justice française ouvre une enquête sur la prise d'otages. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « enlèvement suivi de mort ». Cette procédure judiciaire est habituelle dès lors que des Français peuvent être victimes de faits commis à l'étranger (AFP).
Ce que l'on sait à 10h00 :
Les otages. Norvège : 1 employé norvégien a pu être porté en lieu sûr, selon la compagnie pétrolière norvégienne Statoil (qui co-exploite le site). Aucune nouvelle de 8 autres travailleurs norvégiens. Japon : Tokyo annonce aussi que 3 ressortissants japonais sont en sûreté, mais s'inquiète du sort des 14 autres, toujours retenus. Hier, l'agence de presse officielle algérienne avait annoncé que 2 otages britanniques, et 1 kenyan avaient été libérés, ajoutant que 600 travailleurs algériens, avaient pu fuir. France : 2 Français sont revenus sains et saufs, d'autres y sont encore. Au total, on reste sans nouvelles d'au moins 22 Occidentaux.
Un nombre de victimes incertain. Selon les ravisseurs, 34 otages occidentaux et 15 combattants islamistes ont été tués au cours de l'assaut d’hier. Ce vendredi, une autre opération est en cours et aurait fait 18 morts dans les rangs des ravisseurs.
Sur le terrain. Les militaires algériens, maîtrisent désormais le site d'hébergement du gisement gazier. En revanche, des ravisseurs contrôleraient toujours l'usine de Tiguentourine à 4 km. Beaucoup de zones d'ombres demeurent quant au contexte de l'opération militaire déclenchée jeudi.
9h24 : Un avion américain s'est posé sur l'aéroport d'In Amenas. Les Etats-Unis envisagent une évacuation leurs ressortissants.
9h00 : Un rescapé français de la bataille de jeudi témoigne sur la radio Europe 1. Encore présent sur la base, il raconte avoir passé 40 heures sous son lit et avoir « entendu énormément de coups de feu ».
7h30 : Selon notre correspondante à Alger, Leila Berrato, il se passe quelque chose dans l'usine d'In Amenas. Des notables algériens sont revenus sur le site pour négocier avec les preneurs d'otages. Les autorités essaieraient donc de trouver une solution moins violente qu'un autre assaut.
7h29 : Les autorités japonaises convoquent l'ambassadeur d'Algérie à Tokyo. Deux otages japonais ont été tués dans l'assaut jeudi
7h28 : Pour Londres, « l'incident terroriste est toujours en cours », dans le sud-est algérien.
7h18 : Notre correspondant à Bamako (Mali), Serge Daniel, rappelle sur notre antenne que Mokhtar Belmokhtar se trouve bien, aux dernières informations, au Mali.
18/01/2013 - ALGÉRIE
Prise d'otages d'In Amenas en Algérie: la grande inquiétude des Occidentaux
7h00 : Le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls indique sur la radio RTL que « très peu de Français » se trouvaient sur le site gazier d'In Amenas, et que deux d'entre eux au moins en sont « revenus ».
La veille, durant la journée, jusqu'au soir, et ce vendredi matin, les diplomaties occidentales directement concernées par cette prise d'otages ont exprimé leur prudence (France, Etats-Unis), leur fort mécontentement (Royaume-Uni, Japon, Norvège), et tous ont au moins demandé des éclaircissements.
L'ambassadeur du Niger et sa femme retrouvés morts (18/01/2013)/Bruxelles
© Photonews
Le couple aurait été intoxiqué au monoxyde de carbone
UCCLE Le majordome a découvert les corps de l'ambassadeur du Niger, Djibo Issaka, de son épouse, dont le nom serait Fatouma Kimba, peu avant 10h, vendredi, au domicile du couple, avenue Houzeau, à Uccle. La police locale de la zone Uccle/Auderghem/Boitsfort s'est rendue sur place et, d'après les premières constatation et l'ambassadeur et sa femme sont effectivement morts pendant la nuit. Un chauffage d'appoint défectueux pourrait être à l'origine du drame.
Le couple aurait utilisé du charbon pour se chauffer dans la chambre à cause d'un problème de chauffage, sans ouvrir une porte ou fenêtre, d'où l'intoxication au CO.
Le couple avait trois enfants majeurs. Une de leurs filles, âgée d'une vingtaine d'années, était sur place la nuit de la mort de ses parents, mais elle n'a pas été intoxiquée par le "tueur silencieux".
A 14h, l'intervention des services de secours et des forces de l'ordre était toujours en cours.
Le parquet de Bruxelles est descendu sur place.
Raphaël Cayrol
© La Dernière Heure 2013
Mali: l’irealpolitik des Entités-bâtardes* africaines.
http://blogs.mediapart.fr/blog/seyive-ahouansou/180113/mali-l-irealpolitik-des-entites-batardes-africaines
THÉMATIQUES DU BLOG
18 janvier 2013 Par Séyivé Ahouansou
L’Afrique se retrouve aujourd’hui plongée en plein paradoxe temporel : une séquence surgissant du passé, bousculant le présent et hypothéquant son avenir vient de se clore avec l’intervention française dans le nord du Mali. Du sommet de la Francocacophonie, en passant par les visites, à Kinshasa et Alger de François Hollande, jusqu’à la nouvelle expédition "humanitaire" tricolore en terre malienne, ont de nouveau été posés les jalons balisant l’impasse que furent, sont et resteront les relations françafricaines : un cul-de-sac pour l’Afrique, un tombeau pour les africains.
Le paradoxe temporel africain se définit par la répétition mécanique : les mêmes causes entraînent les mêmes effets, les mêmes effets entraînent les mêmes constats.
Dans"Le Rire: essai sur la signification du comique", le philosophe Henri Bergson analysait le comique par la répétition mécanique et la superposition du mécanique sur le vivant.
L’histoire dramatique qui se répète de façon cyclique en Afrique Noire participe de cette mécanique et ressort d’un comique particulier. A la contempler et à l’évoquer, les rires fusent, mais bientôt mélangés à des soupirs, ils font place aux larmes et au dégoût, laissant un arrière-goût de sable dans la bouche.
Objectivement, nul ne devrait concevoir d’amertume à la vision surannée de troufions français apportant la "liberté" à un peuple malien abandonné par son appareil d’état, bradé par la CEDEAO, lâché par la dés-Union Africaine, cette clique d’incapables notoires et corrompus ne méritant même pas la corde pour les pendre.
Reconnaissons-le, l’Afrique est à sa place : dans le chaos. Ses peuples à la leur : la dernière.
Comment pourrait-il en être autrement ?
Endormis sur des lauriers fanés depuis des siècles, abrutis par une violence politico-économique structurante, les africains ont pris pour désagréable habitude de se réveiller lorsque leur cercueil, déjà scellé, est mis en terre.
Que viennent donc faire les imprécations et cris de désolation du pan-âne-fricain alors que l’affaire était pliée dès l’instant où les chefs des Entités-bâtardes siégeant à la CEDEAO, après avoir roulé leurs mécaniques rouillées, décidèrent de ramper en bon ordre aux pieds de François Hollande, afin d’implorer son secours ?
Demi-paradoxe que ces pseudo-gouvernants africains, suppliant qu’on vienne à nouveau leur mettre le talon sur la gorge, se resservir chez eux mieux qu’à la maison et leur mitonner une dette payable jusque dans l’au-delà.
Confortés par la lâcheté et la faiblesse de la CEDEAO, les fous barbus d’Allah, création et idiots utiles par excellence de l’Occident impérialiste, alliés fidèles de ce dernier en Libye et en Syrie, eurent l’excellente idée de se rapprocher dangereusement de la capitale malienne.
Ce faisant ils donnèrent à la France de l’insipide et a-charismatique Hollande, prétexte pour intervenir avec le droit, la morale, la justice, l’histoire, l’ONU, l'Oncle Sam, l’opinion publique mondiale, les africains et Jésus-Christ pour soi...
Beau comme l’antique, cette union sacrée des partis politiques français soutenant un gouvernement socialiste à la rue, occupé d’ordinaire à comptabiliser de pleins wagons de chômeurs affrétés par une économie atone.
A l’exception notable de Jean-Louis Mélenchon, Frédéric Poutou, Noël Mamère, du revenant Dominique de Villepin et du cacochyme Giscard d’Estaing, la classe politique (Front National y compris) s’est rangée derrière le chef de l’état.
La France se devait d’intervenir : l’avenir du Mali, de l’Afrique, du monde libre et civilisé, une nouvelle fois dépendait de son action.
Alain Juppé, délinquant notoire et accessoirement ministre de la Défense du précédent gouvernement le dit en substance : Nous n’avions pas d’autres choix, de plus le Mali, c’est un peu chez nous! (1)
François Hollande, lui, pourra s’époumoner tout son soûl, reprendre avec des trémolos dans la voix les berceuses chantées naguère par De Gaulle, Mitterrand, Chirac ou Sarkozy : sa parole revêt une importance quelconque.
Car si Transparent de la République il est en son pays, pour l’africain lucide les paroles d’un muet retentissent d’un écho plus puissant dans l’oreille d’un sourd que cent de ses discours.
Écartons-nous de son galimatias belliqueux, droit-de-l’hommiste, confus et mensonger, la vérité est ailleurs et ne sort que rarement de la bouche des responsables politiques.
Doit en conséquence être appréciée à sa juste valeur la déclaration du ministre de la Défense (des intérêts français non pas africains) Jean-Yves Le Drian, qui, dans un accès de franchise involontaire a énoncé tout haut une évidence dissimulée par ailleurs avec force hypocrisie.
Arborant les traditionnelles et très officielles larmes de crocodile, versées par ceux qui ne payent jamais le prix du sang, à la nouvelle de la première victime française de l’intervention au Mali, ce dernier, sans doute ravagé par le chagrin, s’est oublié : "Je partage la douleur de sa famille et de ses proches. Le lieutenant Boiteux est mort pour la France, pour défendre notre sécurité, nos libertés." (2)
Effectivement ce n’est pas pour le bien des Maliens, qui d’ailleurs la dérangent assez sur son sol, que la France s’est engagée.
La vérité, plus prosaïque se nomme géostratégie, recolonisation et fée électricité.
En clair et pour les plus obtus : AREVA et uranium.
Paris ne pouvait tolérer que le Mali, région hautement stratégique, bascule dans une insécurité chronique élevée.
Paris ne pouvait laisser, entre autres causes humanitaires, l’exploitation de la mine nigérienne d’Imouraren, potentiellement au second rang mondial et localisée dans cette zone de turbulences, ralentie ou entravée par les fous barbus.
Que ces derniers eurent été les amis de BHL en Libye, que ces derniers soient financés par les amis Qataris, et libèrent à l’aide du terrorisme islamique (le bon celui-là) la Syrie, ne saurait justifier que la France ne puisse s’approvisionner à vil prix en uranium auprès du Niger "un des pays les plus pauvres du monde".
Plus précisément, une Entité-bâtarde allègrement pillée de sa matière première par AREVA, qui ne se prive pas, dans cet atomique dessein, d’y corrompre tout ce qui respire, y compris son pseudo-chef d’état, Mahamadou Issoufou, par ailleurs ancien directeur d'exploitation de la mine d'Arlit (propriété d’AREVA) et ex-secrétaire-général de la Société des mines de l'Aïr, la SOMAIR (également une de ses filiales), en lui faisant don récemment de 26 millions d’euros, affectés à l’achat d’un avion. Faisant d’une pierre deux coups donc, la "Patrie des Droits de l’Homme" se réinstalle par la bande et durablement sur un continent qui après la plaisanterie ivoirienne devait être plus solidement garrotté. Au nom de ses intérêts supérieurs…
Les nègres de salon, maquereaux de l’Afrique, colporteurs de la vicieuse dialectique occidentale et porte-parole de la pensée dans ce qu’elle a de plus crapoteux, useront d’arguments ineptes pour masquer cette triste réalité.
Celui qui a du temps, de la salive et des neurones à perdre argumentera sur le non-choix entre une pseudo-générosité française, matérialisée par cet énième empiétement sur la souveraineté Africaine et le péril islamique.
Entre la peste et le choléra, il n’est point question de choix.
Les deux sont mortelles maladies, non pas à soigner, mais à éradiquer. L’interrogation essentielle, le véritable dilemme est évidemment autre et se résume entre une Afrique continuellement violée par l’Occident ou ses "amis" et alliés objectifs (ici les fous barbus), prostituée par ses responsables acceptant des cadres idéologique et dialectique qui ne sont pas les siens, et une Afrique refusant une réalité qui n’est en définitive qu’un cauchemar s’étirant à l’infini, se répétant tel le châtiment de Prométhée…
Que cette interrogation demeure en 2013 est l'évidence dramatique de notre absence de mémoire, un témoignage édifiant de notre absence totale de lucidité, une preuve irréfutable de notre faiblesse. Heureusement, on ne dispose que pour l’avenir et si hier est aujourd’hui, demain est à construire. La bonne gouvernance et la démocratie n’étant pas des garanties suffisantes pour l’ingérence "humanitaire" opportune, voilà l’islamisme radical brandi comme passeport et carte de séjour par la France et l’Occident pour justifier de leur présence en Afrique pour les décennies à venir. On peut comprendre que les enjeux géopolitiques ne soient pas maîtrisés par tous, que les subtilités du jeu de dupes qu’est la guerre contre le terrorisme échappent aux masses, mais il est confondant de voir les élites africaines, tels des moutons décérébrés, se féliciter de l’arrivée de leurs bourreaux multiséculaires, voleurs et menteurs impénitents, de les fêter tels des libérateurs. Il est sidérant de voir des responsables politiques, oubliant que le discrédit de leurs armées nationales est aussi le leur, applaudir et se réjouir à l’arrivée de troupes étrangères. Nul n’incrimine la population de Gao ou du Mali tout entier, que ces dernières remercient la France est preuve de la politesse et de la correction malienne. A ceux qui ont été en prise directe avec l’animalité djihadiste, il serait indécent de demander de réagir autrement. Mais que dire des propos de Yayi "Y’a bon" Boni, se déclarant aux anges, remerciant la France pour son "attachement au respect des libertés fondamentales et des droits de l'homme". (3) Tant de lâcheté, de servilité et de bêtise chez un seul homme, de surcroît président de la dés-Union Africaine, questionne et laisse perplexe.
La politique du plat valet, celle de la main tendue et de l’échine courbée, si bien menées par les élites gouvernantes africaines, en sus de maintenir le continent dans la fange et le déshonneur sont à l’origine d’une révolution dans la théorie géopolitique.
A la realpolitik, les Boni et consorts opposent l’irealpolitik : l’acceptation béate et volontaire de cadres idéologique et politique contraires aux intérêts africains.
L’Afrique noire, cornaquée par ces incapables, va au-devant de grosses et tragiques désillusions, prenons-en conscience.
L’intervention française au Mali, aujourd’hui devenue guerre, prémisse à la "guerre perpétuelle pour une paix perpétuelle" qu’est l’inepte guerre contre le terrorisme (le glissement sémantique est lourd de sens et de conséquences), est l’importation sur le continent de la dialectique du choc des civilisations utilisée dans le monde arabe pour y instaurer le "chaos constructif" cher aux stratèges néo-conservateurs américains.
Ce "chaos constructif", n’étant autre que l’exacerbation d'antagonismes locaux (le diviser pour mieux régner), fera invariablement florès dans une Afrique scindée en Entités-bâtardes faibles et déstructurées.
Les irresponsables politiques africains qui portent déjà une lourde responsabilité dans le marasme continental actuel, ont ouvert à nouveau les portes de l’enfer en autorisant cette importation de concepts politco-théologiques fumeux.
Car au nom de quoi l’Afrique, faisant face à d’innombrables plaies, devrait prendre part au combat que se livrent Occident et Orient ?
Paradoxe et mécanique que de voir se rejouer une histoire déjà vécue, celle des pénétrations violente et barbare de l’Islam et du Christianisme, à la différence cette fois-ci que l’Afrique Noire, pourrie de l’intérieur par l’ingestion de ces deux chancres, accueille ses ennemis à bras ouverts et se range à leurs côtés, pour mieux s’autodétruire.
Les projections du Plan Prospectif à 30 ans ou Horizons Stratégiques (PP30) du ministère français de la Défense avaient posé, à leur publication, les enjeux et défis auxquels l’Afrique serait confrontée au cours des trente années à venir.
Y figurent noir sur blanc l’affrontement théologique (ou guerre de religions) et la nécessité pour la France de repenser son déploiement militaire africain.
En filigrane apparaissait la thématique du "chaos constructif", celle qui s’impose aujourd’hui au Mali et qui guette le Nigéria, voire le Cameroun avec Boko Haram.
Abonnées au chômage de masse et à la misère, pourvues de populations jeunes, dynamiques mais acculturées au point de n’avoir pour seul rêve que le mirage de la vulgaire et sans âme société de consommation, traversées et minées par des spiritualités exogènes, les Entités-bâtardes sont un cadre idoine de déstabilisation et d’instrumentalisation venant de l’extérieur.
On peut l'observer au Mali, l'effet pernicieux de pareilles déstabilisation et instrumentalisation est diabolique et, paradoxe suprême, boucle la boucle: le colon arrivé naguère sans être invité pour voler, revient aujourd'hui attendu comme le sauveur, pour continuer à voler...
Ajoutons que la guerre contre le terrorisme, nouvelle marotte d'une France socialiste se découvrant soudainement bushiste et bafouillant son Samuel Huntington, est une guerre qui ne se gagne pas, car nul ne peut tuer une idée avec des bombes.
Guerre asymétrique par excellence ou opération de police internationale, elle est faite pour durer et s’éterniser, lorsqu’on la pense finie, elle renaît de ses cendres.
Les exemples des fiascos irakiens et afghans auraient dû pourtant faire réfléchir les méprisables mendiants qui président aux destinées africaines. Que nenni! Ils ont épousé les dialectiques du chaos et de la guerre Orient/Occident, pavant ainsi la voie à une recolonisation durable.
Car les mêmes causes entraînant les mêmes effets, on imagine mal les valets nègres aux gants blancs, adopter une position différente de celle du Ministre afghan de la Défense, Bismullah Khan Mohammadi, qui à la suite d’un attentat, ayant visé le 16 Janvier 2013 le quartier-général de ses services des renseignements, supplie à genoux les autorités américaines de ne pas abandonner le pays et d'y demeurer d’une manière ou d’une autre…
Les cris et manifestations de joie, les déclarations bravaches et martiales entendues ici où là, en Afrique et en France, sont trompeuses.
François Hollande, sans doute conseillé en politique internationale par celui qui l’habille, s’est fourvoyé.
La France, toute arrogante qu’elle est, n’a ni les moyens militaires, ni les moyens financiers de mener une telle guerre.
Son agent Denis Allex, exécuté par la milice Al Shaabab, à la suite d’une opération de sauvetage que n’aurait pas renié la nullissime armée malienne, pourra le certifier d’outre-tombe.
Certains semblent oublier que les États-Unis ont dépensé des milliards de dollars et n’ont emportés la victoire finale ni en Irak, ni en Afghanistan.
Les plans de l’intervention française qualifiés de foutaises par Susan Rice (4), sont un modèle de stupidité et de précipitation.
Sauf à vouloir bombarder les villes maliennes, la France ne débusquera de "terroristes" qu’à la marge. Ceux-ci en bon guérilleros se sont d’ores et déjà mélangés à la population.
Paniquée alors que la perspective de véritables combats au sol se profile, la France en appelle aux américains et à l'Union Européenne. Elle en vient également à souhaiter que la prise d’otage sur le site gazier algérien d’In Amenas, accule la Communauté Internationale à un suivisme moutonnier.
Les Algériens, jaloux d'une indépendance qu’ils ont, à la différence des Entités-bâtardes, conquise et fait chèrement payer à la France, ont réglé la prise d’otage à la russe : liquidation de tous les assaillants et accessoirement de quelques otages.
Quoi qu’il en soit et l'analyste sérieux le sait: la France de Hollande, ne gagnera pas la guerre contre le terrorisme, guerre qui a éreinté l'économie américaine et coûté la vie de millions de civils dans le monde arabe.
On ne triomphe pas d’une idéologie ou de ressentiments anti-occidentaux, éminemment légitimes, avec des armes.
La France ne réussira qu’à instaurer un autre pandémonium en Afrique Noire après celui qu'elle a savamment imposé en Libye.
Il n’y a pas à douter que les retorses autorités françaises s’en serviront:
1) comme prétexte pour pressurer des responsables africains, faibles, lâches et serviles,
2) pour imposer une présence militaire envahissante et permanente,
3) comme de juste, continuer à faire ce qu’elles perfectionnent depuis des siècles sur le sol africain : le vol humaniste.
En un mot comme en cent : pour l’Afrique, un jeu à somme nulle…
Ahouansou Séyivé
*Les Entités-bâtardes découlent du découpage colonial.
Présentant formellement les caractéristiques d'un état, elles n'en sont que de pâles reflets. N'ayant qu'une souveraineté limitée sur le plan monétaire (le CFA), inexistante sur le plan politique, militaire et économique en ce qu'elles restent inféodées à leur ex-puissance coloniale et aux organismes subsidiaires de l'ONU (Banque Mondiale ou FMI) qui les gèrent par pantins interposés (Alassane Ouattara, Blaise Compaoré, Yayi Boni etc)...
(1) http://www.liberation.fr/depeches/2013/01/14/juppe-sur-le-mali-c-est-le-terrorisme-qui-nous-fait-la-guerre_873856
(2) http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2013/01/14/des-forces-speciales-a-pau-depuis-vingt-ans,1113195.php
(3) http://www.malijet.com/actualte_dans_les_regions_du_mali/rebellion_au_nord_du_mali/61251-boni-yayi-salue-l-engagement-des-troupes-francaises-aux-cotes-de.html?print
(4) http://turtlebay.foreignpolicy.com/posts/2012/12/11/rice_french_mali_intervention_plan_is_crap
AL-QAÏDA AU MAGHREB ISLAMIQUE - ALGÉRIE En direct : près de 30 otages étrangers toujours aux mains des ravisseurs
DERNIÈRE MODIFICATION : 18/01/2013
© AFP
Selon l'agence officielle algérienne, quelque 100 otages étrangers sur 132 ont été libérés ce vendredi par les forces spéciales algériennes. On reste toutefois sans nouvelles des autres. Suivez les événements en direct sur notre liveblogging.
Par France 2 (vidéo)
FRANCE 24 (texte)
L’armée algérienne a donné l’assaut jeudi 17 janvier contre le site gazier d'In Amenas où des islamistes retenaient en otage 132 Occidentaux et plusieurs centaines d’Algériens. L’attaque a été revendiquée par le groupe Al-Mulathamin, dirigé par Mokhtar Bel Mokhtar, ancien chef charismatique d’Aqmi.
Ce vendredi, l’opération militaire se poursuit sur le site. Les autorités algériennes ont fait état de morts et de blessés, mais aucun bilan officiel n’a encore été communiqué. Les pays dont des ressortissants figuraient au nombre des otages redoutent une issue dramatique.
Suivez ce liveblog sur votre tablette ou smartphone en cliquant ici
Les récents événements à In Amenas ont déstabilisé la quiétude des habitants de Djanet. El Watan "Week-end" est allé à leur rencontre.
Choc et colère à Djanet
le 18.01.13 | 10h00 Réagissez
Attablés à une terrasse de café au centre-ville de Djanet, des Touareg échangent des propos concernant la crise au Mali. «Je suis contre Ançar Eddine et le Mujao», lance Mani Targui, la soixantaine, en tenue traditionnelle touareg. Les habitants de Djanet craignent que la situation au Mali ne s’étende au Sud algérien et expriment leur ras-le-bol contre les mouvements islamistes du Nord-Mali. «Il se pourrait que les mouvements terroristes trouvent des brèches pour franchir les frontières», lâche Ali, avant que Mani, plus confiant, ne conteste : «Impossible ! Les frontières avec le Mali sont très sécurisées. Les militaires algériens ne laisseront jamais les islamistes mettre les pieds sur le sol algérien.» Si les autorités algériennes ont déjà déployé les méharistes (militaires touareg) dans la région, les habitants du Sud croient savoir que les terroristes traversent en réalité souvent la frontière. «Voilà les méharistes.»
Sale jeu
Au cours de la discussion, un jeune homme désigne du doigt un camion chargé de militaires. Ce jeune, qui préfère garder l’anonymat, espère que la situation se règlera de l’autre côté des frontières. «Je n’ai pas envie que ce qu’on a connu avec les Libyens se reproduise. Il faut savoir que plusieurs rebelles libyens ont fait de Djanet leur refuge. Mais nous n’accepterons jamais la présence des islamistes ici», tranche-t-il, déterminé. Et d’enchaîner : «En tout cas, je pense qu’ils n’arriveront pas à s’en sortir dans le Sahara algérien. Ils ne tiendront pas le coup.» Mani Targui rassure ses amis en regardant sa tasse de thé : «Même si Ançar Eddine et le Mujao réussissent à pénétrer en Algérie, on y fera face. On ne laissera jamais ces criminels vivre ici. Ils veulent imposer un autre islam aux musulmans !» Et d’analyser : «Tout ce qui se passe au nord du Mali est voulu. Pour moi, le Mujao, qui enlève et exécute des innocents, est un produit marocain et le royaume chérifien est le loyal serviteur des Français. Ce chaos a déjà été planifié bien avant l’intervention militaire. Les Français demandaient aux Marocains de semer la pagaille au Sahel à travers ce groupe de terroristes, pour qu’ils puissent mettre les pieds au nord du Mali», accuse Mani fermement. Son ami s’interroge : «Pourquoi le gouvernement algérien n’intervient pas ?» Un autre Touareg s’invite au débat, très sûr de lui : «Ne t’inquiète surtout pas pour les autorités algériennes, elles savent très bien ce qu’elles font. Nous sommes conscients que les étrangers veulent semer la discorde entre les Touareg et le gouvernement algérien.»
Azawad
A ce propos, ils assurent qu’ils resteront loyaux à l’Etat algérien, à condition que les responsables ne les marginalisent plus. «Malgré notre loyauté envers le gouvernement algérien, nous restons marginalisés. On dirait qu’on n’est pas Algérien ! Tout cela, parce qu’on a demandé aux autorités de reconnaître notre langue et notre culture», peste Mani, avant de reprendre : «En ce qui concerne le Mali, on partagera toujours la position de l’Etat algérien, mais cela ne veut pas dire qu’on est contre la cause de l’Azawad. Cette région est la nôtre, c’est le colonialisme qui nous a séparés. Dans les années 1950, on était un seul peuple avec les Touareg maliens, nigériens, libyens… Et maintenant, on nous sépare comme si de rien n’était !» Les Touareg de Djanet se disent «cœur et âme» avec leurs «frères» du MNLA. «Dans le cas où la situation ferait fuir les nôtres du Mali, ils seront les bienvenus chez nous. Cependant, on les encourage à lutter jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause», espère Mani Targui.
Inquiétude
Les employés de la base Hayet sont abasourdis. Mercredi matin à Djanet, les habitants, installés au café pour suivre les événements dramatiques d’In Amenas sur les chaînes télévisées, étaient sous le choc. Le silence des habitant démontre leur inquiétude. Certains ont des proches qui y travaillent, d’autres sont eux-mêmes employés dans la base Hayet, où opérent conjointement les trois sociétés, Sonatrach, British Petrolium et Statoil. Rencontré à Djanet, un agent de sécurité travaillant à la base est sous le choc. «Heureusement que je suis en congé», lâche-t-il sous le couvert de l’anonymat. «J’essaye d’appeler quelques collègues pour le moment, je n’y suis pas arrivé, le réseau téléphonique est coupé», poursuit-il. Quelques minutes plus tard, son téléphone portable sonne, un collègue d’In Amenas lui annonce la mauvaise nouvelle, le visage blême, il lâche : «Ce sont des criminels ! Ils ont tué mon ami Lamine, un jeune trentenaire.»
Il poursuit : «L’un des barbus lui a tiré dessus au moment où il allait donner l’alerte. Tout a commencé quand des employés étrangers quittaient la base pour l’aéroport, pour partir en congé. Les terroristes les ont coincés sur l’itinéraire et les ont ramenés vers la base. Ce que je ne comprends pas, c’est que les employés étrangers étaient escortés par l’armée algérienne.» Certains affirment avoir assisté à un accrochage entre les militaires et les terroristes. Des Algériens ont été blessés lors de cette attaque. Peu après, l’arrivée des notables touareg avait pour but de négocier avec les preneurs d’otages. D’après les informations qu’a reçues notre interlocuteur, «c’est à peine croyable ! Je ne crois pas que la société qui m’engage me rappelle, vu la situation chaotique.» Son collègue poursuit : «Tout ce qui se passe aujourd’hui est une conséquence de la guerre au Mali. Notre gouvernement aurait pu renforcer la présence militaire et sécuriser la zone, maintenant tous le Sahara est menacé.»
Les deux employés estiment que cette attaque constitue un message pour le gouvernement algérien. «Les terroristes veulent prouver qu’ils sont capables de déstabiliser notre pays. Tant que le Mali est en guerre, on ne sera pas en sécurité», disent-ils. Certains Touareg confirment que les militaires algériens ne pourront pas sécuriser toutes les frontières. «Je ne pense pas que les militaires puissent contrer les islamistes djihadistes venus des pays voisins. Il faut être très vigilant», conclut notre interlocuteur.
Lotfi Sid
In Amenas: Le GIS capture un terroriste vivant
le 18.01.13 | 14h24
Des éléments du Groupement d’intervention spéciale (GIS) ont réussi à capturer un terroriste parmi les ravisseurs lors de l’assaut, apprend El Watan aujourd’hui de sources sécuritaires qui n’ont pas précisé sa nationalité.
Lors d’un interrogatoire poussé, il a déclaré que son groupe est composé de 32 individus. Il a confirmé qu’ils appartiennent aux « signataires par le sang » affiliés à Katibat El Moulathamine (Enturbannés) de Mokhtar Ben Mokhtar, dit Belawer (Le Borgne).
http://www.elwatan.com/une/in-amenas-le-gis-capture-un-terroriste-vivant-18-01-2013-200017_108.php
Atlantico/Ce que les militaires savent maintenant de ce qui attend vraiment la France au Mali Pour assurer la stabilité au Sahel, la France devra mettre en place une stratégie globale et combiner étroitement les manœuvres diplomatique, politique et militaire.
Feuille de routePublié le 18 janvier 2013
Pour assurer la stabilité au Sahel, la France devra mettre en place une stratégie globale. Crédit Reuters
Les certitudes
Grâce à nos bases et aux forces armées pré-positionnées en Afrique, la France était la seule puissance capable de porter sans délai un coup d’arrêt à l’offensive des rebelles et des terroristes vers Bamako.
Les armées françaises ont une grande expérience politique et militaire des combats au Sahel du fait de notre engagement continuel au Tchad de 1969 à nos jours.
Que peux-t-on tirer comme enseignement de cette expérience ?
Jamais les gouvernements d'Afrique Noire n’ont pu établir durablement leur contrôle sur les territoires et les populations qui vivent dans les zones désertiques. En conséquence, nous pourrons reprendre Tombouctou, Gao, mais nous ne pourrons jamais contrôler les déserts au nord du Niger jusqu’à la frontière algérienne sauf si nous favorisons l’installation à Bamako d’un gouvernement dirigé par un leader du Nord, ce qui est le cas au Tchad ou si le gouvernement malien se résigne à négocier avec les leaders Touaregs une large autonomie de Azewad.
Il n’y aura jamais une armée malienne capable d’assurer la sécurité de son territoire tant que les militaires putschistes ne seront retournés au pas dans leurs unités ou n’auront été mis en prison et qu’un pouvoir politique élu démocratiquement ne sera pas installé à Bamako.
Les gouvernements de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) n’ont ni les moyens ni la volonté d’aider de manière décisive le Mali et l’armée malienne.
Le risque d’exactions et de massacres contre les populations Touaregs par les forces armées et de sécurités maliennes lors d’une offensive vers le Nord ne doit pas être sous-estimé.
Les objectifs politiques et militaires qui en découlent pour le gouvernement français
Se limiter dans un premier temps à assurer la sécurité du Sud malien en s’opposant à toute attaque des forces rebelles au-delà d’une ligne Mopti –Sandare. Cet objectif doit permettre d’assurer la protection de nos ressortissants et de fournir les délais nécessaires à la mise en place d’un pouvoir politique légitimement élu à Bamako et à rebâtir une armée malienne capable de prendre à sa charge le combat terrestre.
Ne viser sur le plan militaire que l’affaiblissement des forces terroristes et en aucun cas afficher l’objectif de leur destruction, ce qui est irréalisable. La rébellion Touareg est endémique et ne pourra être réduite que par la négociation politique. Faire porter l’effort militaire sur les forces d’AQMI et le MUJAO tout en poursuivant les contacts et les négociations avec Ansar Dine avec lequel il ne faut pas fermer la porte de la réconciliation nationale.
N’appuyer la reconquête des villes importantes du Nord Tombouctou, Gao et Kidal que lorsque ces deux dernières conditions politiques et militaires seront remplies en affichant clairement que cet objectif doit être lié étroitement avec l’installation dans ces villes de responsables politiques issus du milieu Touaregs restés fidèles ou neutre depuis septembre 2012.
Mettre en place au niveau de chaque compagnie malienne une équipe de conseillers qui aura une mission officielle de conseil et officieuse de veiller à ce que les forces maliennes n’exercent aucune représailles contre la population de ces villes.
L’objectif de destruction des forces d’AQMI et de Mujao ne sera pas réalisable sans un engagement militaire des pays voisins du Mali et en particulier de l’Algérie et sans la mise en place d’une coalition comportant des forces des principaux pays européens et l’aide des Etats-Unis.
La stratégie à mettre en place doit donc être globale et combiner étroitement les manœuvres diplomatique, politique et militaire qui seule peut permettre d’éradiquer l’instabilité sahélienne dont il ne faut pas sous-estimer la force des racines et la capacité de nuisance.
atlantico
En savoir plus sur http://www.atlantico.fr/decryptage/que-militaires-savent-maintenant-qui-attend-vraiment-france-au-mali-jean-bernard-pinatel-610105.html#qBzORZtXUfWFrjWZ.99
Mali: Des milliers de Touaregs se réfugient à la frontière algérienne
Par Boris Thiolay, publié le 18/01/2013 à 08:20, mis à jour à 10:32
Craignant des bombardements et les exactions des soldats maliens en cas de reconquête du nord du pays, des milliers de Touaregs ont fui la ville de Kidal, le bastion du mouvement Ansar ed-Dine, pour se réfugier à la frontière algérienne.
MALI - L'inquiétude est grande de voir des soldats maliens -humiliés lors de la conquête du nord, au début de 2012, par des mouvements touaregs et des groupes islamistes armés- se venger sur les populations locales.
REUTERS/Zohra Bensemra
Plusieurs milliers de civils touaregs ont fui Kidal, à 200 kilomètres de la frontière algérienne, depuis le déclenchement de l'intervention militaire au nord du Mali. "Kidal est à moitié vide, les gens ont peur", raconte au téléphone l'ancien maire-adjoint de la commune de 25 000 habitants. Ils craignent des bombardements, mais aussi les risques de bavures des soldats maliens s'ils reprennent les territoires aux djihadistes."
>> Lire aussi: "On peut craindre une volonté de revanche de l'armée"
L'inquiétude est effectivement grande de voir des soldats maliens -humiliés lors de la conquête du nord, au début de 2012, par des mouvements touaregs et des groupes islamistes armés- se venger sur les populations locales. Ou ne pas "faire la différence" entre les islamistes et de simples civils touareg et arabes. Cela d'autant plus que Kidal est le bastion d'Iyad ag Ghali, ancien héros de la rébellion touareg de 1990, devenu depuis le leader d'Ansar ed-Dine -les "défenseurs de la religion"- mouvement allié à Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a déclenché l'attaque vers le sud du pays, le 10 janvier dernier.
Certains franchissent la frontière
Ces milliers de Touaregs, dont plusieurs clans nomades de la région, se sont entassés dans des véhicules pour trouver refuge dans les villages maliens adossés aux trois postes frontières algériens: Bordj Badji Mokhtar, Tin Zawatene et Timeaouine. Cette frontière, de plus de 1300 kilomètres, en plein Sahara, est officiellement fermée depuis le 14 janvier, pour empêcher les djihadistes du nord du Mali de pouvoir se replier sur le sol algérien. Mais certains réfugiés touareg parviennent à la franchir, espérant pouvoir se réfugier à Tamanrasset, la grande ville de l'extrême-sud de l'Algérie, à environ 500 kilomètres.
"Ces réfugiés sont partis dans la précipitation, sont certains n'ont quasiment rien, poursuit l'ex-maire adjoint de Kidal. Ceux qui resteront à la frontière se trouveront rapidement dans des conditions sanitaires et alimentaires très difficiles." Depuis le début de la crise au nord du Mali, l'année dernière, les ONG dénombrent 230 000 personnes déplacées et 150 réfugiés dans les pays voisins: Mauritanie (54 000), Niger (50 000), Burkina-Faso (38 000) et Algérie (1500).
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/mali-des-milliers-de-touaregs-se-refugient-a-la-frontiere-algerienne_1210911.html
Mali: l'armée malienne reprend sa progression, contrôle à nouveau Konna
LA LIBRE.BE> NOUVELLES DÉPÊCHES
Mis en ligne le 18/01/2013 à 13h48
BAMAKO (AFP)
L'armée malienne, appuyée par les troupes françaises, a repris vendredi sa progression vers le nord du Mali, reprenant le contrôle de la ville de Konna (centre) aux islamistes, dont un groupe était toujours retranché avec des otages en Algérie.
Les pays dont des ressortissants ont été pris en otage avec des centaines d'employés locaux sur un site gazier dans le Sahara (est de l'Algérie) redoutaient vendredi un bilan très lourd de l'assaut lancé par les forces de sécurité contre un commando islamiste venu de la Libye voisine.
L'agence de presse algérienne APS avait annoncé jeudi soir la fin de l'opération, mais d'après Londres, "l'incident terroriste en Algérie est toujours en cours" et l'armée algérienne "traque toujours les terroristes et probablement des otages", selon le Premier ministre David Cameron.
Les preneurs d'otage, qui seraient venus de Libye, avaient affirmé agir en représailles de l'intervention française au Mali et ils ont menacé de mener d'autres actions, dans un communiqué.
Cette opération avait éclipsé jeudi la situation sur le terrain au Mali, où la France poursuit ses frappes aériennes contre les groupes islamistes, accompagnées d'un engagement au sol toujours plus important.
Plus de 1.400 soldats français sont ainsi déjà présents au Mali, un chiffre qui devrait prochainement atteindre 2.500 hommes, selon Paris.
Vendredi, l'armée malienne a affirmé avoir repris la veille "le contrôle total" de Konna (centre), une localité sur la route de Bamako, tombée le 10 janvier aux mains des combattants islamistes, ce qui avait précipité l'intervention française.
"Nous avons repris le contrôle total de la localité de Konna, après avoir fait subir de lourdes pertes à l'ennemi", a assuré l'armée malienne dans un bref communiqué.
"Les combats les plus importants se sont déroulés à Ndégué, à 20 km de Konna. Nous avons écrasé l'ennemi", a assuré à l'AFP le colonel Didier Dakouo, qui dirige les forces maliennes dans le secteur.
L'information a été confirmée par une source de sécurité régionale et par des habitants de la zone joints par l'AFP, une zone qui reste inaccessible aux observateurs indépendants.
Des combats avaient opposé mercredi, puis dans la nuit, des soldats maliens, appuyés par des militaires français, à des islamistes armés près de Konna.
accélérer le déploiement de la Misma
Et il a fallu de nouvelles frappes aériennes françaises, jeudi, pour que les soldats maliens puissent entrer dans la ville, selon une source de sécurité.
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait reconnu le 15 janvier que Konna, à 700 km au nord-est de Bamako, n'avait pas encore été reprise par l'armée malienne.
La chute de Konna lors d'une offensive surprise des combattants islamistes le 10 janvier, alors que le front entre armée malienne et groupes jihadistes était gelé depuis des mois, avait déclenché l'intervention de la France, qui redoutait une percée vers Bamako (sud) des jihadistes, d'abord par des frappes aériennes, puis avec un engagement au sol.
A Bamako, les premiers éléments de la force d'intervention ouest-africaine (Misma), qui doit chasser les groupes armés qui occupent une grande partie du Mali depuis neuf mois, une centaine de Togolais et de Nigérians, sont arrivés jeudi soir à Bamako.
"La guerre qui nous est désormais imposée par le refus des mouvements criminels et terroristes de l'offre de paix suffisamment portée par les efforts de médiation de la Cédéao exige de nous l'accélération du déploiement de la Misma", a déclaré le président de la Commission de la Cédéao, Désiré Kadré Ouédraogo, selon son discours remis à la presse.
Le calendrier du déploiement des contingents sera au coeur du sommet extraordinaire de la Cédéao, consacré au Mali, samedi à Abidjan.
"Nous allons voir avec nos amis africains comment accélérer la mise en place de la Misma", a déclaré vendredi le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, qui participera au sommet.
"Déjà, le chef d'état-major est à pied d'oeuvre. Il y a des premiers contingents qui sont disponibles et la réunion de demain va permettre de préciser un certain nombre de choses et d'avancer", a-t-il ajouté.
Quelque 2.000 membres de cette force, dirigée par un général nigérian, Shehu Abdulkadir, doivent être déployés au Mali d'ici le 26 janvier.
Huit pays ouest-africains - Nigeria, Togo, Bénin, Sénégal, Niger, Guinée, Ghana et Burkina Faso - plus le Tchad ont annoncé leur contribution à la Misma. Au total, ce seront quelque 5.300 soldats du continent africain qui seront déployés au Mali, pour prendre à terme le relais de l'armée française.
Mali: la Belgique veut que l'action militaire devienne vite internationale
La Belgique souhaite que l'opération militaire de la France au Mali redevienne "le plus vite possible" "une opération internationale", a déclaré vendredi son chef de la diplomatie, Didier Reynders, mais en s'abstenant de proposer des combattants belges.
Et aussi
L'intervention au Mali
"Le souhait c'est que le plus vite possible l'opération redevienne une opération internationale", a déclaré M. Reynders sur la radio Europe 1, en se défendant d'une inaction de la Belgique.
"Nous avons immédiatement apporté notre soutien (à la France), il y a 75 militaires belges qui sont déjà partis, nous avons donné un support logistique avec des avions de transport", un hélicoptère et une aide médicale, "et donc nous avons des soldats sur place qui seront y compris au Mali mais qui ne seront pas des forces combattantes", a-t-il dit.
"Je reconnais, c'est évident, que l'opération qui est en cours au Mali démontre à nouveau les retards pris dans la construction d'une Europe de la Défense. On a vraiment un problème de mobilisation de moyens en Europe quand des évènements importants se produisent", a poursuivi le ministre belge.
L'Europe "progresse très lentement en politique étrangère et en défense, on doit accélérer", a conclu Didier Reynders en considérant qu'au Sahel, il s'agit d'un "combat international où l'Europe doit s'engager très fortement".
Depuis son entrée en guerre au Mali il y a une semaine contre des groupes islamistes, la France est le seul pays occidental à recourir à des avions-bombardiers et à des troupes dotées de blindés. Plusieurs pays lui apportent une aide logistique qui reste très limitée. Jeudi, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a souhaité à Bruxelles qu'un "maximum de soutien" soit apporté à la France dans son engagement militaire.
Belga
Inscription à :
Articles (Atom)