mercredi 4 juillet 2012


MALI - 
Article publié le : mercredi 04 juillet 2012 - Dernière modification le : mercredi 04 juillet 2012

Mali : colère à Bamako et concertation à Ouagadougou

Des habitants de Gao qui ont fui leur ville arrivent à Bamako après un périple de deux jours en autocar, le 6 avril 2012.
Des habitants de Gao qui ont fui leur ville arrivent à Bamako après un périple de deux jours en autocar, le 6 avril 2012.
AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO

Par Ursula Soares
Plusieurs centaines de Maliens, originaires du nord du Mali, ont manifesté mercredi 4 juillet à Bamako. Ils se sont regroupés autour du Collectif des ressortissants du nord (Coren) pour demander au gouvernement malien et à la communauté internationale d’agir afin de libérer le nord du Mali de ses groupes islamistes armés. Un sommet régional sur le Mali se tiendra, samedi 7 juin, à Ouagadougou, avec notamment la présence du président malien, par intérim, Dioncounda Traoré.

C’est autour du monument de l’Indépendance, dans le centre-ville de la capitale malienne, que le Collectif des ressortissants du nord a organisé un sit-in qui a regroupé environ 2 000 personnes - des Maliens en colère contre les exactions commises par des groupes armés comme Ansar Dine, dans le nord du pays. Ce week-end, ces groupes islamistes ont choqué au Mali mais aussi dans le monde, en démolissant plusieurs mausolées de Tombouctou ainsi qu’une porte considérée comme sacrée d’une des trois mosquées historiques de la ville. Depuis le 28 juin, Tombouctou est classée comme Patrimoine mondial en péril par l’Unesco.
L’appel à libérer le nord
« L’Etat au nord » ; « Libérez le nord » ; « La guerre au nord », scandaient les manifestants à Bamako. Cet appel des ressortissants du nord du Mali est clair. Ils réclament des actes du gouvernement malien et appellent aussi à la communauté internationale.
Joint par RFI, Arbonkana Boubeye Maïga, secrétaire général du Coren, dénonce l’immobilisme et estime que la situation est dans une impasse : « Nos proches sont dans l’angoisse ; ils vivent dans la terreur. Nous sommes dans ce cauchemar depuis bientôt cent jours. Nous ne voyons rien se décider ; nous n’avons pas de visibilité par rapport à la conduite du gouvernement. Il ne se décide pas d’aller au front ; il ne se décide pas à négocier. Nous sommes dans l’impasse », a-t-il déclaré.

Depuis plusieurs semaines, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) prépare l’envoi d’une force militaire au Mali, pour lutter contre les groupes islamistes qui contrôlent le nord du pays, mais elle attend le feu vert du Conseil de sécurité des Nations unies. Ce dernier estime qu’il faut d’abord résoudre la crise politique à Bamako, avec notamment l’instauration d’un gouvernement d’union nationale dans la capitale malienne.

Joint par RFI, Assarid Imbarcaouane, deuxième vice-président de l’Assemblée nationale malienne, lui-même Touareg du nord du Mali, était présent au sit-in de Bamako, ce mercredi 4 juillet. Il estime que l’intervention militaire dans la région est souhaitable car il n’y a pas de négociation possible avec les groupes armés qui contrôlent aujourd’hui le nord du Mali.
Assarid Imbarcaouane, deuxième vice-président de l’Assemblée nationale malienne
J’ai la conviction profonde que le Conseil de sécurité va prendre une résolution allant dans le sens d’une intervention militaire dans le nord du Mali.
 
04/07/2012 par Sarah Tisseyre

Mobilisation autour de la crise malienne

Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, sera présent au sommet de la Cédéao sur la transition au Mali qui se tiendra à Ouagadougou, samedi 7 juin. L’information est venue du ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibril Bassolé. Depuis le 23 mai, soit deux jours après avoir été violemment agressé et blessé au palais présidentiel de Bamako, Dioncounda Traoré n’a pas quitté Paris où il reçoit des soins. Il est d’ailleurs prévu qu’il retourne en France dès que le sommet sera terminé. Néanmoins, sa présence à Ougadougou est en soi un symbole, comme l’explique sur RFI Djibril Bassolé.
Djibril Bassolé, ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso.
Le président Dioncounda Traoré donnera ses avis, ses points de vue sur comment nous pouvons gérer au mieux cette transition.
 
04/07/2012 par Guillaume Thibault
Lors du sommet de samedi à Ouagadougou, le président burkinabè, Blaise Compaoré, et plusieurs chefs d’Etat de la région doivent retrouver des représentants de la classe politique et de la société civile du Mali, en vue de mettre en place un gouvernement d’union nationale qui soit, selon la Cédéao, « plus inclusif » que le cabinet actuel dirigé par le Premier ministre Cheick Modibo Diarra ; un gouvernement de transition qui sera plus à même de répondre à la crise dans le nord du Mali.
TAGS: DIONCOUNDA TRAORÉ - MALI


Lettre ouverte du CTEA à S.E. Monsieur Alpha Condé, Président de la République de Guinée

Mossa-Ag-Assarid-and-Alpha-Conde-

Excellence Monsieur le Président de la République de Guinée,
Permettez-nous de vous transmettre nos distinguées salutations et nos plus sincères remerciements pour votre déclaration à Radio France Internationale du 3 juillet 2012, concernant une intervention militaire de la CEDEAO dans l'Azawad.
Nous adhérons à votre déclaration: le MNLA souhaite un Etat laïc; et n'a cessé de mettre en garde les autorités maliennes et la communauté internationale contre leur passivité, pendant plus d'une décennie, vis-à-vis de la nébuleuse des intégristes et des narcotrafiquants... Ceux-ci considèrent le MNLA comme l'ennemi à discréditer et à abattre, comme le montrent clairement les événements survenus récemment (27 juin 2012) à Gao.
Il est vrai que le MNLA, de par ses convictions politiques et sa connaissance du terrain, les gênerait davantage s'il en avait les moyens matériels. Il est regrettable de constater que le Mali semble plus à l'aise avec les porteurs de cet énorme péril qu'avec les revendications légitimes des populations autochtones de l'Azawad sans cesse exprimées par le MNLA.
Ceci dit, Excellence Monsieur Le Président de la République de Guinée, le MNLA ne peut qu'attirer votre attention, d'une part sur la difficulté d'une intervention militaire efficace aux confins du Sahel et du Sahara et, d'autre part sur les dangers d'une telle intervention pour les populations civiles, qui n'ont que déjà trop souffert.
Enfin, Excellence Monsieur Le Président de la République de Guinée, nous voudrions réitérer ici la disponibilité du MNLA pour tout dialogue constructif porteur d'une paix durable et définitive dans l'Azawad, au Mali et dans la sous-région.
Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l'assurance de notre très haute considération.

Fait à Gao, le 4 juillet 2012
Moussa Ag Assarid
Membre du Conseil Transitoire de l'État de l'Azawad
Chargé de l'information et de la Communication

Que se cache-t-il sous la poudrière malienne ? - Temoust.org

Que se cache-t-il sous la poudrière malienne ? - Temoust.org

Rapport des Nations Unis sur les réfugiés Azawadiens en Mauritanie : M’bera est devenu en 5 mois la 4ème plus grande ‘ville’ de Mauritanie avec 80.000 réfugiés


Rapport des Nations Unis sur les réfugiés Azawadiens en Mauritanie : M’bera est devenu en 5 mois la 4ème plus grande ‘ville’ de Mauritanie avec 80.000 réfugiés. Bassikounon, la ville la plus proche à 18km, compte moins de 8.000 habitants, créant une compétition environnementale pour le bois, l’eau et le pâturage. Une menace sécuritaire pour les travailleurs humanitaires n’est pas exclus. L’UNHCR a reçu que 13% des fonds nécessaire pour assister les réfugiés.

Qui se cache derrière le MUJAO ? - Temoust.org

Qui se cache derrière le MUJAO ? - Temoust.org

Mali du Nord: l'Afghanisation du desert?


Mali du Nord: l'Afghanisation du desert?


LA ROUTE TAHOUA AGADEZ
ROUTE DE L'URANUIM JUGEZ DE VOUS MEME

Urgent:Grande partie du personnel CICR de GAO composée de touaregs a été evacuer sur Niamey et le Croissant Rouge Quatari est resté sur place........WHY ????


Grande partie du personnel CICR de GAO composée de touaregs a été evacuer sur Niamey et le Croissant Rouge Quatari est resté sur place........WHY ????


Insécurité au Sahel/Et si le Niger sollicite l’aide militaire de la Chine…


Le Chef de l’Etat nigérien se rendra dans les prochains jours en République Populaire de Chine (RPC) dans le cadre d’une visite d’amitié et de travail. Une telle visite est hautement stratégique pour le Président nigérien Issoufou Mahamadou, en quête d’un partenaire de taille qui puisse doter son armée des moyens militaires colossaux, afin de se protéger contre une véritable machination impérialiste au Sahel.
Logé au cœur du Sahel, le Niger vit à l’instar de son voisin le Mali où le Nigeria, des moments très difficiles. Du sud au Nord, d’Est à l’Ouest, des signes qui concourent à la déstabilisation de ce pays, dont le sous-sol est immensément riche, sont visibles et inquiétants. On peut entre autres citer, les menaces de Boko Haram au Nigeria, un pays qui partage avec le Niger plus de 1150 KMS de frontière, les graves conflits armés en Libye et au Nord Mali.

Des vraies menaces qui nuisent aux intérêts du Niger

Cette situation telle qu’elle se présente aujourd’hui, n’est pas de nature à favoriser la poursuite des efforts des investissements au Niger, notamment dans les zones réputées riches en termes de ressources minières mais, malheureusement exposées à des réelles menaces.
En effet, le sous-sol regorge de substances énergétiques telles que l’uranium, charbon, pétrole et des métaux tels que l’or, l’étain, le cuivre, le plomb, le zinc, le platine, le lithium, le titane, le fer, le vanadium, le chrome et le cobalt mais aussi des minéraux industriels tels le gypse, le calcaire, les phosphates, la bentonite, le sel, des pierres précieuse etc. A la date du 6 mai 2010, le Niger a octroyée plus de 150 permis de recherche à divers sociétés Françaises, Canadiennes, Australiennes, Chinoises, Sud Africaines, Indiennes, Américaines et Anglaises les investissements prévus sur 3 ans sont estimés à environ 164 millions de dollars, indique un document du ministère nigérien des mines. L’Etat chinois, à travers ses entreprises a pris une large avance sur les autres grandes puissances en matière de recherche et ambitionne de multiplier ses prospections minières et ses investissements dans d’autres domaines.
Le Chef de l’Etat nigérien, est sans nul doute conscient de toutes les convoitises que les richesses minières de son pays peuvent susciter et des implications géopolitiques liées à ces convoitises. S’adressant aux éléments du 18ème contingent nigérien en Côte d’Ivoire, auxquels il rendait un hommage dans le cadre de leur mission de l’Onuci qui a coûté la vie à 7 soldats nigériens, Issoufou Mahamadou a indiqué que «L’Afrique, cette Afrique si divisée, cette Afrique tourmentée par les conflits, cette Afrique convoitée, cette Afrique sur les immenses richesses de laquelle on veut continuer à faire mains basses, a besoin de vous (ndlr : les forces de défense et de sécurité), de votre courage, de votre sens du sacrifice». Voilà qui en dit tout !

La position ambigüe de la France et des USA

Le Président nigérien a appelé de vive voix les grandes puissances militaires, telles que les Etats-Unis et la France à aider les Etats de la Cedeao à faire face aux menaces d’Alqaïda et ses supplétifs au Sahel. Tout indique que ces appels sans cesse répétés du Président Issoufou sont tombés dans les oreilles d’un sourd. La France, tout comme les Etats-Unis préfèrent que le conflit malien soit réglé à travers des négociations, avec des gens qui posent des revendications irréalistes et d’envergure religieuse. Les Etats-Unis vont jusqu’à mettre en garde les Etats de la Cedeao contre toute intervention militaire au Nord Mali alors même que le mal est en train de se répandre partout ailleurs sur le territoire nigérien.
Pourtant toutes ces grandes puissances sont conscientes du danger que représente Alqaïda au Maghreb Islamique et au Sahel. D’Afghanistan au Pakistan, en passant par le proche orient, ces Etats ont passé le clair de leur temps à combattre Alqaïda, à tort où à raison. Alors pourquoi, pas au Sahel ? En tout ce n’est pas parce que le Sahel ne constitue pas un enjeu géopolitique pour ces puissances impérialistes. On sait qu’à un moment où à un autre, ces puissances ont vainement cherché à implanter des bases militaires au cœur du Sahara, que les combattants islamistes et rebelles touaregs se disputent. Ont-elles renoncé à leurs velléités au profit des islamistes d’Alqaïda ?

Oui la Chine peut apporter une aide militaire le Niger…

A l’allure où évoluent les choses, le Niger n’a pas intérêt à rester les bras croisés. La défense de la souveraineté nationale impose au Président de la République de scruter vers d’autres horizons, là où ses appels auront un écho retentissant. Convaincu que derrière cette situation se cachent d’autres intentions non encore dévoilées, l’Etat du Niger a décidé en juin dernier d’affecter une enveloppe de plus de 40 milliards de francs CFA à l’achat d’armes pour renforcer les capacités d’intervention des forces de défense et de sécurité. Aussi, le Chef de l’Etat nigérien peut mettre à profit sa visite de travail en Chine pour solliciter des autorités de ce pays une aide militaire, pour renforcer les capacités d’intervention des forces armées. La Chine a des atouts militaires qu’elle n’hésitera pas à partager avec le Niger, si tant est que cette aide peut le mettre à l’abri des menaces islamistes et des visées impérialistes. Dans un tel contexte géopolitique, la Chine a tout à gagner, en appuyant militairement le Niger, car les menaces auxquelles le Chef de l’Etat fait allusion, sont tellement claires qu’elles peuvent compromettre les investissements actuels et futurs de la Chine et ceux de tout autre partenaire sensible à la cause du Niger.

Cet article est une propriété de nigerdepeches.com

Touaregs qui se rendent au Niger en fuiant la répression des terroristes dans l'Azawad sont bloqués à la frontière du Niger au Poste de YASSANE(Ayerou) par la police Nigérienne.



  • ALERTE!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    A toutes et à tous

    Je viens d'apprendre par quelqu'un qui vient de Gao que les Touaregs qui se rendent au Niger en fuiant la répression des terroristes dans l'Azawad sont bloqués à la frontière du Niger au Poste de YASSANE(Ayerou) par la police Nigérienne.
    Ils disent aux touaregs pourquoi quitter l'Azawad si vous ne vous reprocher rien??

DERNIÈRE MODIFICATION : 03/07/2012 

AL-QAÏDA AU MAGHREB ISLAMIQUE - CHARIA - ISLAMISME - MALI - SAHEL - TOUAREG


Vanessa Burggraf vous donne rendez-vous à 19h10, du lundi au jeudi, pour débattre de l'actualité du jour avec ses invités. 

Crise au mali: une afghanisation du Sahel ?

France 24

Des lieux saints datant du XIe et XIIe siècles sont en cours de destruction à Tombouctou, au Mali, cette cité classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Ce sont les islamistes, qui se sont emparés du nord du Mali, qui ordonnent ces démolitions. Ces destruction rappellent celle des bouddhas de Bamiyans détruits par les talibans en 2001. Le nord du Mali est-il devenu l'Afghanistan d'Afrique? Qui sont ces islamistes qui prônent l'instauration de la charia?

Nos invités:
  • Jean-Michel DJIAN, rédacteur en chef, France Culture et professeur à Paris 8
  • Pierre BOILLEY, directeur du Centre d'Études des Mondes Africains
  • Mathieu GUIDÈRE, professeur d'Islamologie à l'Université de Toulouse-Le Mirail, spécialiste du Maghreb et des mouvements islamistes au Sahel
  • Moussa AG ASSARID, président de la Cellule Europe du MNLA, secrétaire d'État à la Communication du Conseil Transitoire de l'Azawad
Regardez la deuxième partie.
Émission préparée par Wassim Nasr, Cécile Charlotte Bernet et Maud Roubeaud


Crise au mali: une afghanisation du Sahel ? (partie 2)

Des lieux saints datant du XIe et XIIe siècles sont en cours de destruction à Tombouctou, au Mali, cette cité classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Ce sont les islamistes, qui se sont emparés du nord du Mali, qui ordonnent ces démolitions. Ces destruction rappellent celle des bouddhas de Bamiyans détruits par les talibans en 2001. Le nord du Mali est-il devenu l'Afghanistan d'Afrique? Qui sont ces islamistes qui prônent l'instauration de la charia?

Nos invités:
  • Jean-Michel DJIAN, rédacteur en chef, France Culture et professeur à Paris 8
  • Pierre BOILLEY, directeur du Centre d'Études des Mondes Africains
  • Mathieu GUIDÈRE, professeur d'Islamologie à l'Université de Toulouse-Le Mirail, spécialiste du Maghreb et des mouvements islamistes au Sahel
  • Moussa AG ASSARID, président de la Cellule Europe du MNLA, secrétaire d'État à la Communication du Conseil Transitoire de l'Azawad
Regardez la première partie.
Émission préparée par Wassim Nasr, Cécile Charlotte Bernet et Maud Roubeaud

DERNIÈRE MODIFICATION : 04/07/2012 

ALPHA CONDÉ - GUINÉE


Alpha Condé appelle à une intervention régionale au Nord-Mali

Dans le cadre d'une visite officielle en France, le président guinéen Alpha Condé a accordé une interview à RFI. Il y plaide notamment pour une intervention rapide dans le nord du Mali contre les groupes islamistes.

Par Christophe BOISBOUVIER - RFI (vidéo)
FRANCE 24  (texte)
 
Le président guinéen Alpha Condé, élu il y a un peu plus d'un an, a effectué une visite de travail de cinq jours en France et rencontré lundi soir son homologue français, François Hollande.
Interrogé par Christophe Boisbouvier sur la situation au Mali, le chef de l'État guinéen a notamment plaidé pour une résolution rapide de la crise qui passe, selon lui, par une intervention régionale dans le nord du pays après la mise en place d'un gouvernement d'union nationale.

LE PRÉSIDENT ALPHA CONDÉ S'EXPRIME SUR LES PROCHAINES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES EN GUINÉE

Pour Alpha Condé, la destruction des mausolées de Tombouctou par les combattants islamistes d'Ansar Dine est "un crime de guerre".
Concernant la situation politiques en Guinée, le dirigeant déclare qu'il espère que les prochaines élections législatives, de nombreuses fois reportées, pourront avoir lieu prochainement. Il attend que la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et les représentants de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) fixent un calendrier.

Retrouvez l’intégralité de l’entretien avec le président guinéen Alpha Condé en cliquant ici.

Is Mali's conflict a threat to the region? - Inside Story - Al Jazeera English

Is Mali's conflict a threat to the region? - Inside Story - Al Jazeera English

Mali: pourquoi l'Algérie parie sur les islamistes d'Ansar Eddine

Propos recueillis par , publié le 04/07/2012 à 15:48
Mali: pourquoi l'Algérie parie sur les islamistes d'Ansar Eddine
ANSAR EDDINE - Le dirigeant touareg d'Ansar Eddine, Iyad Ag Ghali, est considéré comme l'homme des Algériens, notamment par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).
AFP

L'Algérie a toujours été impliquée dans le règlement des tensions avec les Touaregs du Mali. Quel est l'attitude d'Alger face aux derniers développements de la crise dans le nord du Mali? L'analyse de Mathieu Guidère, spécialiste de l'islam radical au Maghreb. 

Quel est le regard de l'Algérie face à la crise malienne?
Le gouvernement algérien est d'une prudence extrême. Il veut tout faire pour éviter l'extension de la crise à la population touarègue algérienne (environ 1%, dans la région de Tindouf et du Hoggar). Contrairement à la minorité berbère, les Touaregs d'Algérie ont de bonnes relations avec le gouvernement central. Les autorités algériennes ont bâti une mythologie qui insiste sur la participation des Touaregs à la guerre d'indépendance.  
Et avec les Touaregs du Mali?
Depuis 1990, l'Algérie a eu un rôle d'intermédiaire incontournable dans toutes les crises entre rebelles touaregs et gouvernement malien. Cela a été notamment le cas en 1990, 1994, 2007 et 2008. Les derniers accords entre les Touaregs et les autorités de Bamako, qui étaient en vigueur jusqu'à la reprise des affrontements l'hiver dernier, ont d'ailleurs été signés à Alger en 2006.  
Par ailleurs, le dirigeant touareg d'Ansar Eddine, Iyad Ag Ghali est considéré comme "l'homme des Algériens", en particulier par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Les Algériens le soutiendraient financièrement et militairement. Le MNLA le dit piloté par le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), qui fait la pluie et le beau temps en Algérie.  
Que représente Ansar Eddine face aux autres groupes dans le nord du Mali?
On estime les effectifs d'Ansar Eddine entre 5000 et 10.000 hommes. Le MNLA comptait 2 à 3000 militants au printemps, mais le groupe a probablement perdu une partie d'entre eux depuis qu'il a été défait à Gao. Certains d'entre eux ont d'ailleurs rejoint Ansar Eddine. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et ses trois brigades regroupent un peu moins de 300 djihadistes ; quant au Mujao, qui a fait sécession d'Aqmi, il ne regroupe pas plus de 100 combattants. 
La politique algérienne au Sahel trouve aussi son origine dans la situation intérieure en Algérie.
En effet. Alger, confronté à la présence de groupes djihadistes depuis de nombreuses années a tout fait pour les éloigner le plus possible de la capitale. Aqmi, héritier du Groupe salafiste pour la prédication et le combat -GSPC, est principalement composé d'Algériens, et les chefs des trois brigades sont Algériens. Le groupe terroriste a progressivement été repoussé vers le sud, dans le désert. La présence de la branche maghrébine d'Al Qaïda dans le nord du Mali est le résultat de cette politique d'endiguement. C'était d'ailleurs le principal reproche que faisait à l'Algérie l'ancien président malien Amadou Toumani Touré, renversé en mars par un coup d'Etat. Il estimait que la menace d'Aqmi, qui a fait de l'Adrar des Ifoghas dans le nord du Mali sa base de repli, était l'exportation du terrorisme algérien vers son pays parle voisin du nord. 
Comment se positionne Alger face aux derniers développements au Mali ?
La priorité pour l'Algérie est d'éviter une intervention militaire étrangère occidentale (ou pilotée par les Occidentaux) dans ce qu'elle considère comme son arrière-cour. Pour l'empêcher, Alger s'est posé la question du choix de ses interlocuteurs. Il était pour eux hors de question de soutenir le MNLA qui revendique l'indépendance de l'Azawad, la région peuplée par les Touaregs au Mali par crainte donc, de contagion. Il est bien évidemment exclu pour Alger de soutenir Aqmi et le Mujao, filiales d'Al Qaïda que les généraux ont tout fait pour bouter hors de leurs frontières. La seule figure fréquentable est donc Ansar Eddine, dont le dirigeant, Iyad Ag Ghali, est un chef historique du mouvement touareg, qui désormais ne revendique plus l'indépendance de la région touareg.  
Mais ce sont aussi des islamistes...
Les Algériens ont en tête l'exemple libyen. Ils ont été traumatisés par la chute de Kadhafi qu'ils n'avaient pas anticipée. Ils constatent que les islamistes libyens actuels, qui sont pour une bonne part, eux aussi, d'anciens djihadistes, sont apparus comme des libérateurs aux yeux de la population et même de la communauté internationale. Une fois intégrés au jeu politique, et confrontés aux réalités de la gestion du pays, ils ont commencé à se normaliser. Si Ansar Eddine prend le contrôle du Nord du Mali, le même phénomène pourrait se produire. Et le mouvement islamiste pourrait même affaiblir le recrutement d'Aqmi et du MNLA puisque l'Adrar des Ifoghas est la terre d'origine d'Iyad ag Ghali et qu'Ansar Eddine partage avec ces deux mouvements certaines revendications, comme le djihad et l'application de la charia. 
En parallèle, la prise de contrôle de cette région par Ansar Eddine, pourrait aboutir à la création d'un havre pour Aqmi, un peu comme les Talibans entre 1996 et 2001 ont offert une terre d'asile à Al Qaïda en Afghanistan, moyennant quelques exigences formulées aux héritiers deBen Laden. Ansar Eddine pourrait imposer sa loi et faire régner un ordre relatif. Il l'a déjà en partie fait en demandant à Aqmi d'arrêter les enlèvements sur le territoire qu'il contrôle, et en obtenant du Mujao qu'il libère des touristes occidentaux. Pour les Algériens, Ansar Eddine deviendrait donc un partenaire "gérable", avec qui l'on peut négocier. Une intervention étrangère en revanche, risquerait, du point de vue algérien, de nuire à l'installation progressive de cet équilibre des forces et d'aboutir à une évolution "à la somalienne" de la région.

Alger convoque les ambassadeurs des USA, de la Russie et de la Chine:course contre la montre pour sauver le Mali

Le Conseil de sécurité aura sans doute, dans les prochaines heures, à se prononcer sur une intervention au MaliLe Conseil de sécurité aura sans doute, dans les prochaines heures, à se prononcer sur une intervention au Mali.
Une intervention armée de la Cédéao, sous mandat de l’ONU, pour chasser les groupes armés du Nord Mali serait imminente.
La machine diplomatique s’emballe. Si Alger est devenu une destination prisée par les diplomates africains et occidentaux, c’est parce que l’heure est grave. Les terroristes ne cessent de menacer la stabilité du Sahel tout entier en ciblant particulièrement depuis quelques mois le Mali. Chassé-croisé diplomatique et consultations politiques s’emballent.
Hier, les ambassadeurs russe, chinois et américain ont été reçus à Alger par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Les entretiens ont porté sur la situation qui prévaut au Mali, appelée à être examinée par le Conseil de sécurité de l’ONU puis par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.
Toujours dans le cadre des consultations que mène l’Algérie avec les pays membres du Conseil de sécurité, une délégation française conduite par Mme Hélène Legal, conseillère Afrique à l’Elysée, arrivera aujourd’hui à Alger. La conseillère française sera accompagnée par le représentant spécial pour le Sahel du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Félix Paganon. Ces rencontres interviennent au moment où la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) prépare l’envoi éventuel d’une force au Mali, dont l’effectif est actuellement fixé à quelque 3300 hommes. Dès vendredi dernier, des dirigeants ouest-africains avaient appelé le Conseil de sécurité à accélérer le vote d’une résolution autorisant l’envoi d’une force régionale au Mali contre les groupes armés qui contrôlent le Nord. C’est ce qui pourrait arriver dans les prochaines heures. Quant à elle, l’Algérie a toujours refusé l’option de l’intervention étrangère sans passer par l’accord du Conseil de sécurité de l’ONU. La France, qui a eu des consultations avec la Grande-Bretagne sur ce sujet, espère voir adoptée une telle résolution permettant le déploiement d’une force africaine au Mali. C’est ce qu’a déclaré hier le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.
Une première mouture de résolution avait été jugée pas assez précise, a relevé Laurent Fabius. On constate que lors d’un entretien, lundi, entre le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci et le ministre malien des Affaires étrangères, Sadio Lamine Sow, c’était plutôt une solution politique qui était privilégiée pour préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale du Mali. Les deux ministres ont néanmoins passé en revue les efforts entrepris au sein de l’Union africaine, de la Cédéao et des pays du champ (Algérie, Mali, Niger et Mauritanie). Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a reçu également le ministre pour évoquer le même sujet. Cette série de rencontres entreprises par les responsables algériens avec leurs partenaires n’est pas la seule à témoigner de l’intérêt porté par l’Algérie à la situation au Mali et au Sahel.
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a abordé le dossier dans un message au président américain, Barack Obama, à l’occasion de la célébration du 236e anniversaire de l’indépendance de son pays. Il a mis l’accent sur «une volonté commune d’établir un partenariat approfondi en faveur de la consolidation de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le monde». D’ailleurs, le rôle-clé de l’Algérie pour résoudre la crise au Mali a été relevé par le secrétaire d’Etat adjoint pour les Affaires africaines, Johnnie Carson, lors d’une audition consacrée à cette question par la Chambre des représentants.
«Bien qu’Aqmi n’a pas démontré la capacité de menacer les intérêts américains en dehors de l’ouest ou du nord de l’Afrique et n’a pas menacé d’attaquer le territoire américain, nous oeuvrons, néanmoins, pour contrer son influence», a noté le même responsable. Il encourage une collaboration régionale plus poussée avec Alger pour demander sa participation aux efforts régionaux pour résoudre la crise au Mali. Des responsables américains affirment que grâce aux rançons versées contre la libération d’otages occidentaux, cette organisation disposerait entre 70 à 150 millions d’euros au total. La donne financière se pose aussi pour les partenaires soutenant ou non une intervention au Mali. Car il faudrait bien désigner le ou les pays qui mettront la main à la poche. L’Algérie sera-t-elle sollicitée dans ce contexte? On sait qu’elle a déjà pris en charge le coût du transport aérien de la Mission de l’UA en Somalie et qu’elle contribue depuis 2005 au financement du budget de l’UA à hauteur de 15%. Autre inquiétude: certains ont mis en garde contre toute intervention directe des Etats occidentaux, qui ne fera que renforcer la raison d’être des extrémistes et exacerber la crise.

Mali: la France se dit déterminée à «empêcher» Aqmi de constituer des bastions terroristes

La France est déterminée à « empêcher » des groupes comme al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) de constituer, au nord du Mali, des bastions du terrorisme international, a déclaré ce mardi 3 juillet le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault. De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a « bon espoir » de voir adoptée, prochainement, une résolution à l’ONU permettant l’envoi d’une force africaine au Mali.
« Notre détermination sera totale pour empêcher des groupes comme Aqmi de constituer, au nord du Mali, des bastions du terrorisme international qui menacent la paix et la prospérité de l’ensemble de la région, comme notre propre sécurité », a déclaré le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, devant les députés.
Jean-Marc Ayrault, Premier ministre français.
La destruction des mausolées à Tombouctou rappelle que nous sommes confrontés aux forces les plus obscurantistes.
03/07/2012
Depuis plusieurs semaines, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) prépare l’envoi de 3 300 soldats au Mali pour lutter contre les groupes islamistes armés qui contrôlent le nord du pays depuis maintenant trois mois. Parmi ces groupes, figurent Ansar Dine (Défenseur de l’islam) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui contrôlent, avec Aqmi, les trois grandes agglomérations et régions administratives, à savoir Tombouctou, Gao et Kidal.

La ministre de la Culture malienne Fadima Touré Diallo entourée des ambassadeurs de l'Unesco, le 3 juillet 2012 à Saint-Pétersbourg.
04/07/2012 - MALI / UNESCO
Pour l’instant, cette force d’intervention n’existe que sur le papier. Plusieurs réunions des chefs d’états-majors de la sous-région ont permis d’en dessiner les contours. Mais la communauté internationale – et donc le Conseil de sécurité des Nations unies – attend d’abord la résolution de la crise politique à Bamako. Une étape décisive sera peut-être franchie samedi prochain : plusieurs chefs d’Etat de la Cédéao et des représentants de partis politiques maliens se retrouvent en effet à Ouagadougou. Au menu de cette rencontre, l’instauration, dans la capitale malienne, d’un gouvernement d’union nationale. Condition indispensable, au regard des Nations unies, pour l’obtention d’un feu vert afin de constituer la force d’intervention ouest-africaine et de mener à bien des opérations dans le nord du Mali.
Pour sa part, la France a « bon espoir » de voir adoptée, prochainement, au Conseil de sécurité de l’ONU, la résolution permettant le déploiement de la force africaine au Mali. C’est ce qu’a déclaré, ce mardi 3 juillet, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.
Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères.
Une nouvelle résolution est en train d’être discutée aux Nations unies et nous avons bon espoir qu’elle sera adoptée.
03/07/2012 par Béatrice Leveillé

Destruction des mausolées : un « crime contre l’humanité »
La destruction, ce week-end, par les groupes armés islamistes qui contrôlent Tombouctou, des seize mausolées de saints musulmans et de la porte sacrée d’une moquée du XVe siècle, a choqué nombre d’habitants au Mali et ailleurs dans le monde. Consternée, l’Unesco, qui a classé Tombouctou au patrimoine mondial, a « vigoureusement » condamné la destruction de ces sites historiques musulmans, appelant à mettre fin à ces « actes répugnants »
En visite à Paris, le président guinéen Alpha Condé a plaidé notamment pour une intervention rapide dans le nord du Mali, après la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Alpha Condé – invité de Christophe Boisbouvier, mercredi 4 juin, sur RFI – s’est également prononcé sur la destruction des mausolées de Tombouctou qu’il qualifie de «crime contre l’humanité».
Alpha Condé, président de la République de Guinée.
C’est un crime contre l’humanité car c’est un crime contre la civilisation africaine.
03/07/2012 par Christophe Boisbouvier

Des militants islamistes en train de détruire une mosquée ancienne classée par l'Unesco patrimoine de l'humanité, à Tombouctou, dimanche 1er juillet 2012.
Des militants islamistes en train de détruire une mosquée ancienne classée par l’Unesco patrimoine de l’humanité, à Tombouctou, dimanche 1er juillet 2012.
AFP




Toute la région pourrait s'embraser
Créé le 04/07/2012 à 08h23 -- Mis à jour le 04/07/2012 à 08h23






Un touareg de l'Azawad. AP / SIPA


Les mausolées de Tombouctou s'effondrent les uns derrière les autres. Et c'est tout le Mali qui tremble. La France s'est dite, mardi, « consternée » par les destructions de tombeaux de saints musulmans de Tombouctou. Profitant du coup d'Etat militaire du 22 mars, les touaregs du Mouvement de libération de l'Azawad ont pris le nord du pays avec l'aide du groupe islamiste Ansar Dine.

Une intervention risquée
Face à cette situation proche de la guerre civile, le Conseil de sécurité de l'ONU réfléchit toujours au déploiement d'une force militaire africaine sur place. « Ce n'est pas si simple, nuance Pierre Boilley, chercheur au Centre d'études des mondes africains. Les groupes sur place risquent d'arrêter de se battre, de se rassembler et de se liguer contre cette intervention extérieure. Il est très difficile d'avoir des informations justes sur ce qu'il se passe réellement. »
Militairement, une intervention extérieure semble également difficile. Désertique, le nord du Mali est une région que les Touaregs maîtrisent parfaitement. « Il faudrait un appui logistique de l'Occident. Et au moins dix fois plus de troupes que les 3 300 hommes prévus par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). » Il n'empêche, cette dernière a commencé à déployer ses premiers hommes dans le secteur. « Toute la région pourrait s'embraser », conclut Pierre Boilley.Vincent Vantighem