CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ POUR LE MOIS DE JUIN, M. LI BAODONG, DE LA CHINE
Le Président du Conseil de sécurité pour le mois de juin et Représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies, M. Li Baodong, a présenté à la presse, cet après-midi, le programme de travail mensuel du Conseil, lequel sera notamment marqué par un débat public sur la protection des civils en période de conflit armé.
« Le calendrier du Conseil de sécurité sera très chargé ce mois-ci », a déclaré M. Li, lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU, à New York, en précisant que la Syrie en constituait « une des questions les plus pressantes ».
Il est essentiel pour le Conseil de sécurité, a souligné son Président, de manifester un « soutien indéfectible » aux efforts de médiation internationaux en Syrie face aux récentes atrocités. « Nous devons être unis et adresser un message fort », a-t-il affirmé, en insistant sur l’importance d’appuyer le plan en six points de l’Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes pour la Syrie, M. Kofi Annan.
L’Ambassadeur Li a souligné que son pays condamnait « fermement » le massacre récent dans la localité de Houla. « Quels qu’en soient les responsables, ils devraient être jugés », a-t-il estimé.
Le Conseil doit chercher à « préserver les principes de la Charte des Nations Unies », a rappelé son Président. Il a insisté sur la nécessité de procéder à une « enquête indépendante », qui réunisse à la fois des informations provenant du Gouvernement syrien, de l’opposition et des observateurs de l’ONU sur place afin de se « faire son propre jugement ».
Le représentant a dit attendre des informations sur cette tragédie et sur la situation dans son ensemble lors des exposés bimensuels sur la crise que fera M. Annan, les 7 et 26 juin, comme l’exige la résolution
2043 (2012) du Conseil de sécurité.
Outre la Syrie, la situation au Soudan et au Soudan du Sud sera examinée avec attention par le Conseil, qui se verra présenter des exposés à l’occasion de consultations privées, les 14 et 28 juin, et entendra, le 5 juin, le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) sur la question plus spécifique du Darfour. Des consultations sur la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) sont également prévues le 18 juin.
L’examen des progrès dans le rétablissement de l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau sera l’objet de consultations le 5 juin et prendront probablement la forme innovante d’un dialogue interactif avec les principales parties prenantes qui avait été réclamé par le représentant du pays.
Une réunion sur la situation en République démocratique du Congo (RDC) se déroulera, le 12 juin, au cours de laquelle sera présenté le rapport du Secrétaire général sur la Mission de l’ONU pour la stabilisation du pays (MONUSCO). Le Conseil devrait se prononcer sur le renouvellement de son mandat, le 27 juin.
Le 29 juin, le Conseil tiendra des consultations sur la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL).
L’exposé mensuel du Secrétariat sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne aura lieu le 19 juin dans la matinée, et sera suivi de consultations. Dans l’après-midi, le Conseil examinera, toujours à huis clos, les questions en suspens entre le Koweït et l’Iraq.
Le Conseil de sécurité devrait adopter un projet de résolution prorogeant le mandat de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD), le 27 juin. Le rapport de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) sera, quant à lui, discuté lors d’un débat public, le 27 juin.
L’un des temps forts du programme de travail du Conseil de sécurité sera, le 25 juin, son débat semestriel sur la protection des civils en période de conflit armé, auquel participeront le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, et la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay.
Auparavant, le 20 juin, le Conseil tiendra une réunion d’information sur les opérations de maintien de la paix à laquelle auront été conviés les commandants des forces de toutes les missions des Nations Unies.
Le Conseil débattra également, comme il le fait tous les six mois, de l’avenir des Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et pour le Rwanda (TPIR), en examinant notamment les rapports et les évaluations sur la mise en œuvre des stratégies de fin de mandat présentés par leurs Présidents et Procureurs.
Des consultations entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine ont été programmées le 20 juin et devraient porter non seulement sur le renforcement de la coopération et la coordination entre les deux organes, mais aussi sur une large série de dossiers, notamment le coup d’État et la rébellion au Mali.
Sur cette question précise, l’Ambassadeur Li a ainsi réitéré la position de son pays appelant au rétablissement de l’ordre constitutionnel et au règlement des causes profondes de la crise, y compris de la prolifération des armes dans la région.
Enfin, le Président du Conseil de sécurité a indiqué que la Chine œuvrait à faciliter la reprise des pourparlers à six pays sur le programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), en reconnaissant toutefois que la situation dans la péninsule coréenne était « très compliquée, très sensible » et nécessitait une perspective à long terme afin d’y préserver la paix et la sécurité.