mercredi 21 mars 2012


Touaregs du Mali : une rébellion inédite


Née après l’indépendance de maladresses politiques et policières, la rébellion touarègue s’est nourrie de frustrations économiques pour ressurgir régulièrement dans l’histoire récente du Mali. Jamais durablement écrasée, elle a à de multiples reprises été contenue par la négociation. Cette fois, pourtant, ses moyens militaires ont changé et ses ambitions se sont nettement rehaussées: désormais, l’indépendance.Entretien avec Pierre Boilley, directeur du Centre d’études des mondes africains (CEMAF).

Des moyens et des buts de guerre nouveaux

16.03.2012
Propos recueillis par Pascal Priestley
La rébellion touarègue semble être devenue récurrente. Quelles sont ses racines historiques?

Le colonisateur a administré cette région de façon indirecte et peu investi, comme plus au Sud, dans la scolarisation et le développement. Ces régions étaient considérées comme peu utile. À l’indépendance, une centaine de Touaregs de l’Adagh étaient passé par l’école, au niveau du certificat d’études. Très peu de gens avaient participé aux luttes anticoloniales et d’indépendance. Il y avait donc une situation d’isolat, de marginalisation qui était déjà réelle à l’époque coloniale. La méconnaissance entre le Nord et le Sud était assez forte. Lors de l’indépendance du Mali en 1960, les Touaregs sont quasi-absents de l’administration. La politique socialiste de Modibo Keita a été très mal comprise par les Touaregs qui n’ont pas non plus très bien réalisé pourquoi les Français partaient. Là-dessus, il y a eu des incidents liés à l’incompréhension de certaines réformes et aussi de la part des classes dominantes dont beaucoup comprenaient mal la volonté de « déféodalisation » de la région. Mais il n’y avait pas de destin ni d’idéologie rebelle.
Il y a donc eu des maladresses ?
Le Président Modibo Keita, père de l'indépendance malienne.
Vers 1962, se produit un incident tout bête : deux jeunes ont volé des armes et des chameaux à des goumiers de l’armée malienne. Cela a tout de suite été pris comme une étincelle de révolte. L’armée malienne a réprimé de façon disproportionnée cette « rébellion » qui ne concernait pourtant guère plus de deux ou trois cents personnes armée de vieux fusils.
Cet évènement a laissé des traces durables des deux côtés. Du côté malien parce qu’il y a eu par la suite une méfiance terrible vis-à-vis de ces gens « turbulents » qui pouvaient se révolter, d’où une chape de plomb et un contrôle militaire et policier assez fort jusqu’à l’éclatement de la seconde rébellion dans les années 90 et, du côté touareg, un grand ressentiment parce que beaucoup des leurs avaient été tués. On peut dire qu’a existé alors de part et d’autre certaines formes de racisme.
Sur fond de catastrophes climatiques…
Le nord du pays, de nouveau très isolé, où les gens n’avaient pas été vraiment intégrés à la vie politique ni aux différentes formes de l’État s’est ensuite trouvé confronté à deux séries de graves sècheresses dans les années 70 et 80. Beaucoup de jeunes sont partis là où l’on pouvait encore trouver du travail, en Algérie et surtout en Libye, qui à l’époque accueillait tout le monde à bras ouverts. Parmi ceux qui sont partis à pied à travers le désert pour trouver du travail, un certain nombre ont fini par se voir proposer des places dans l’armée libyenne pour former des soldats qui allaient être employés à l’extérieur, au Tchad ou même jusqu’à Beyrouth. En même temps, les camps militaires ont servi de lieux de discussion et d’organisation du mouvement politique touareg. Cela a été une époque assez curieuse car ce mouvement a fait se rencontrer des Touaregs venus de toutes les régions et c’est peut-être le seul moment où l’on peut parler de sentiment politique pan-touareg.
C’est ainsi que murit la seconde rébellion…
La "flamme de la paix", à Tombouctou
Dans les années 90 nait une nouvelle rébellion au Mali, suivie très vite par un soulèvement des Touaregs nigériens. Mais quand on regarde toutes les revendications de cette époque, il y avait une demande d’autonomie interne, mais il s’agissait sinon – surtout au Mali – de revendications « intégratrices », pour des routes, des écoles, une intégration à l’armée, aux douanes. .. On n’avait pas du tout à l’époque – même si, bien sûr, on certains y pensaient – de revendication d’indépendance. C’est une grande différence d’avec maintenant.Cette rébellion s’est conclue dans un premier temps en 1996 à Tombouctou, lors de la cérémonie de la « flamme de la paix ». Les mouvements se sont dissous et ont rendu leurs armes, brulées dans des grands feux de joie ; il en reste un monument. Plus de trois mille combattants ont été intégrés dans la police, dans diverses administrations et envoyés un peu partout au Mali, ce qu’ils ont accepté. J’ai senti à l’époque, que le Nord et le Sud se rapprochaient.Les Touaregs jouaient le jeu. On était assez optimiste, même si les choses n’avançaient pas vite, notamment le développement.
D’autre part, le fameux statut particulier espéré a été remplacé par une « décentralisation » étendue à tout le Mali. Malgré tout, les populations du Nord ont pu reprendre d’avantage en main leur destin et les choses semblaient s’améliorer. Malheureusement, les investissements ont été faibles et le Nord-Mali est resté un énorme bassin de chômage, sans routes etc… Il y a donc eu une période où les gens ont commencé à déchanter. Là-dessus est arrivée AQMI – en même temps que le trafic de drogue à grande échelle – et les gens du Nord se sont sentis floués parce que, d’une part, ils n’avaient pas tout ce qui avait été promis, le développement tardait et l’insécurité, avec AQMI, augmentait. Et, comme on sait, le Mali n’a pas été très brillant dans sa lutte contre AQMI. Après cette rébellion, il y a eu deux petites répliques qui n’ont pas été très importantes mais qui ont agacé le Sud. Il s’agissait souvent de gens qui avaient intégré l’armée et la désertaient. Cela a été d’autant plus mal perçu qu’une forme d’insécurité permanente en découlait.
Rencontre à Alger en 2006
Et pourtant, on parvient à un accord …
En 2006 sont conclus les accords d’Alger. Ils reprennent en grande partie le Pacte national qui n’avait pas été complètement appliqué. On avait aussi l’impression d’une sorte de modus vivendi entre l’Etat malien et AQMI sur fond de trafic de drogue, auquel ont participé, parmi d’autres, des jeunes Touaregs. On convoyait un 4 X 4 de drogue à travers le frontière algérienne et on gagnait beaucoup d’argent en peu de temps. Tout cela constituait un contexte assez trouble et un certain nombre de courants issus de rébellions des années 2000 se sont alors fondus dans le MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad) qui est aussi l’expression d’une jeune génération différente de celle de 90, peu sensible aux progrès accomplis.
Le dernier élément, c’est celui, bien sûr du retour de Touaregs de Libye, où ils étaient soit dans l’armée régulière, soit, moins nombreux, dans le CNT, qui ont gardé les armes qu’on leur avait données ou qui étaient à prendre dans les entrepôts ouverts pendant la révolution et qui sont revenus soit au Mali soit au Niger. Le Niger a réussi à bloquer tout le monde mais le président malien Amadou Toumani Touré, une fois encore, – par pacifisme ou incapacité ? – n’a pas réussi à les désarmer et a laissé ces combattants avec des armements considérables – y compris des armes lourdes de type orgues de Staline -. Le MNLA n’attendait que cela et s’est constitué une branche armée.
Combattants du MNLA, selon le site du mouvement
Qu’est-ce qui vous frappe, dans la rébellion actuelle ?
Il y a deux grandes nouveauté : la revendication nouvelle d’indépendance et le fait qu’on ne se trouve plus avec des gens qui se battent avec des kalachnikovs dans une tactique de guérilla mais avec une stratégie militaire complètement différente, où l’on attaque carrément des villes à l’arme lourde et l’on s’affronte de plein fouet à l’armée malienne. On n’est plus du tout dans les mêmes situations qu’en 90.
 Cela n’effraye-t-il pas la base touarègue traditionnelle ?
Je note que l’armée malienne ne retombe pas dans ses erreurs passées et n’est pas en train de massacrer la population. Les gens fuient les combats mais pas forcément l’armée malienne. Mais, en effet, je ne suis pas du tout sûr du soutien de la majorité des populations touarègues au MNLA. Je pense que beaucoup de gens en ont assez de ces combats, de l’AQMI et aimeraient simplement retrouver la paix. Il est vrai que le MNLA ne se lancerait pas comme cela sans base sociale mais je doute qu’elle soit ultra-majoritaire.
Finalement, est-on dans un conflit traditionnel ou de nature nouvelle ?
Les deux. On est toujours face à ce fort sentiment de marginalisation régional, partagé par la population et inversement un agacement récurrent des populations du Sud à l’égard des Touaregs prétendument favorisés, d’autant que nous nous trouvons dans un État démocratique, où prendre les armes dans un État de droit – ou presque – est quand même une solution extrême. En outre, dans les années 90, il y avait encore le « mythe touareg », un certain romantisme. Aucune association ne s’est cette fois créée, en France, notamment, pour soutenir les Touaregs ; il n’y a pas beaucoup de soutien dans la classe politique ou la presse européenne, hormis les mouvement berbéristes.
On est frappé par l’ampleur des exodes de populations civiles.
Mais en 1990, les réfugiés se comptaient aussi par centaines de milliers. Les gens fuient les combats et ce d’autant plus qu’il y a, cette fois de vrais combats à l’arme lourde avec interventions de l’aviation. Il y a aussi la peur de la répression. Les Touaregs fuient Bamako car ils ne savent pas très bien comment les choses peuvent tourner. Il faut ajouter que l’on se trouve dans une situation alimentaire mauvaise. Tout cela fait que certains essayent de se protéger.
Soldats maliens
Quelle issue ? On parle de conférence internationale…
On ne voit pas très bien ce qui peut se passer. Le MNLA, pour l’instant, rencontre des succès. Il reste ferme sur ses positions de départ qui est de négocier uniquement sur la base de l’auto-détermination ce qui est inacceptable pour le Mali. On ne voit donc pas vraiment ce qui peut déclencher des pourparlers. Si le MNLA subit des revers important, cela peut l’amener à la négociation. Il est aussi possible qu’il fasse monter les enchères pour obtenir une autonomie plus importante qu’avant à l’intérieur du Mali mais pour l’instant, le mouvement reste très radical.
Que recouvre l’ « Azawad » ?
Le terme n’est pas très géographique. C’est au départ une région au nord de Tombouctou. Aujourd’hui, le nom a été repris pour désigner l’ensemble du Nord-Mali, ce qui fait près de 800 000 km². C’est un espace très vaste, donc, mais au ressources très limitées : un peu d’agriculture, de l’élevage, du tourisme potentiel si la paix revient, du pétrole potentiel mais on ne l’a pas encore trouvé, de l’uranium potentiel mais on ne sait pas où il est. La question de la viabilité du « pays » se pose donc. « Eux » affirment qu’il l’est, ajoutant qu’ils ont l’habitude de la marginalité. Pour ma part, je pense que cela peut être aussi une posture pour avoir plus en demandant plus.
Quelle est la force de frappe du MNLA ?
Je dirai entre 1000 et 1500 combattants. La direction du mouvement est assez jeune. On a souvent évoqué la collusion du mouvement avec AQMI et le Mali, c’est de bonne guerre, cela entretient la confusion. Une forme d’association a apparemment existé à Aguelhoc [où a eu lieu en janvier dernier une attaque meurtrière pour les militaires maliens NDLR] mais reste, à mon avis assez ponctuelle : un des chefs de la rébellion de 1990, Iyad Ag Ghali est devenu ces dernières années un Salafiste – non violent – qui sans rejoindre AQMI a servi d’intermédiaire pour les otages. Il a monté récemment un petit groupe de militants qui se positionne non comme proche d’AQMI mais cependant suivant cependant un Islam rigoriste [dans un communiqué publié dimanche 18 mars 2012, il appelle à la lutte armée pour l'instauration d'une république islamique, ndlr]. Mais je suis formel: il n’y a pas de conjonction entre le MLNA et AQMI, plutôt gênée par cette rébellion touarègue qui occupe la place. Et il y a même de fortes chances pour qu’un jour ou l’autre, le MNLA tombe sur AQMI.
Source: tv5.org – 16/03/2012
    du   21 mars 2012

mardi 20 mars 2012


Rébellion touarègue : l’armée malienne dans la tourmente

JEUNE AFRIQUE
mardi 20 mars 2012
La perte du camp militaire d’Amachach, le 10 mars dernier dans la région de Kidal, a installé un climat de méfiance jusqu’au plus haut niveau de l’armée malienne. La distance qui sépare Bamako du théâtre des opérations et la corruption qui y règne n’arrangent rien.
Le général Gabriel Poudiougou, chef d’état-major général des armées du Mali ne décolère pas face au rapatriement par l’Algérie, le 16 mars dernier, de plus de 100 militaires maliens à l’aéroport de Bamako. « Vous allez retourner tout à l’heure à Gao pour rejoindre le poste de contrôle opérationnel de l’armée (QG), ou vous serez radiés », a-t-il dit aux soldats en question, qui ont abandonné sans combattre le camp d’Amachach, à 7 km au sud de Tessalit, pour franchir la frontière algérienne.
Il s’agit du deuxième rapatriement de militaires maliens auquel l’Algérie procède depuis le début de la rébellion du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le 17 janvier dernier. Et le général n’a pas tort de menacer de sévir, car un vaste murmure de mécontentement commence à se faire jour au sein des troupes.
« Nous n’avons plus le moral. J’ai l’impression que nos frères d’armes originaires du Sud ne se sentent pas chez eux au Nord : ils abandonnent facilement le terrain aux rebelles et nous laissent seuls. On dirait qu’ils viennent seulement pour se faire de l’argent ou pour avoir des galons. Cette situation ne peut pas perdurer », dit un militaire malien originaire Nord.
Réaction tardive
Un manque de motivation qui semble prendre de l’ampleur, d’autant plus facilement que l’information remonte assez mal au sommet de la hiérarchie, qui tarde à réagir. Par exemple, pour expliquer son repli du camp d’Amachach, au début de mars, le colonel major Elhadji Ag Gamou n’a pas évoqué le très mauvais moral des troupes. Il aurait dit que les alentours du camp étaient parsemés de mines. Or en se repliant, les militaires n’en ont rencontré aucune.
Et le climat de méfiance entre Koulouba et les officiers en poste sur le terrain des opérations ne semble pas près de s’améliorer. Comme le montre le cas de ces combattants touaregs venus de Libye et utilisés par Koulouba comme des miliciens contre la rébellion. Ceux-ci seront bientôt intégrés à l’armée. Une liste de ces hommes a été établie, sous le contrôle du colonel major Ag Gamou. Mais elle contient plusieurs noms de déserteurs de l’armée malienne. « Des anciens soldats et caporaux doivent être réintégrés. Mais sur la liste, ils doivent être enrôlés comme officiers », dit un militaire bien informé.
« D’autres officiers supérieurs font pire, ajoute-t-il. Ils détournent l’argent de l’entretien des matériels militaires, et celui des missions de prévention [patrouille, renseignement et contact avec les populations, NDLR]… Et ils monnaient aux militaires l’obtention de grades ». Conséquence, le matériel est en mauvais état et la capacité de prévention de l’armée fortement diminuée. Pourtant, l’argent a bel et bien été dépensé...

Par Baba Ahmed, à Bamako

UNION AFRICAINE / MALI - 
Article publié le : mardi 20 mars 2012 - Dernière modification le : mardi 20 mars 2012

L'Union africaine s'inquiète des récents événements dans le nord du Mali

Eric Gaba / Wikimedia

Par RFI
Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine est en réunion au Mali pour se pencher sur la situation dans le nord du pays et dans le Sahel en général, où sévit une rébellion touarègue et des groupes islamistes armés. Les ministres des Affaires étrangères d'une quinzaine de pays africains ou leurs représentants étaient à Bamako.

L'organisation panafricaine a réaffirmé le respect de l'intégrité territoriale du Mali
Concernant les propositions concrètes à adopter, deux thèses circulent : la patience, le dialogue et le discours plus musclé.
 
20/03/2012 par Serge Daniel
TAGS: MALI - UNION AFRICAINE
FICHE PAYS :

A LA UNE INTERNATIONAL
 



Mahamed Ag Najim. Chef d’état-major militaire du Mouvement national pour la libération de l’Azawad


«Nous détenons 150 militaires que Bamako ne cherche pas à récupérer»

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le 20.03.12 | 10h00 Réagissez



Très optimiste, le chef d’état-major militaire du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), Mahamed Ag Najim, affirme que la situation humanitaire tragique dans laquelle se trouvent les populations du nord du Mali est la conséquence de la politique de Bamako vis-à-vis du Nord. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il dresse le bilan de son mouvement et nie toute négociation avec le gouvernement malien.

 

- Depuis sa proclamation de la rébellion, le 17 janvier dernier, le MNLA semble contrôler une bonne partie du nord du Mali. Où en est la situation sur le terrain ?
Effectivement, le mouvement contrôle plus de 70% du territoire de l’Azawad. Nos victoires se succèdent grâce à la volonté de la population composée de Touareg, mais également de Peuls, de Songhai et d’Arabes. Dieu merci, nos pertes ne sont pas importantes.

- Qu’en est-il de la présence militaire malienne ?
Dans leur majorité, les soldats maliens refusent de se battre. Ils préfèrent se replier vers le Sud, mais également vers les frontières du Nord, en direction de l’Algérie, par exemple. Certains camps militaires, comme celui de Achamach, à Tessalit, ont été carrément abandonnés par les militaires. Nous n’avions pas eu de difficultés à les contrôler. Dieu merci, nous n’avons pas enregistré de pertes importantes. Ce qui n’est pas le cas pour l’armée malienne. D’ailleurs, nous détenons 150 militaires, dont de nombreux officiers et personne ne cherche à les récupérer. Les autorités ne veulent même pas en entendre parler. Elles ont préféré les abandonner, après les avoir envoyés pour servir de chair à canon.

- Ne pensez-vous pas que vous mettez la barre très haut en revendiquant la libération de l’Azawad, surtout quand on sait que certains pays riverains refusent toute idée de partition ?
C’est le peuple qui a décidé de revendiquer son autonomie. Il a vu qu’il n’avait rien à partager avec Bamako. Il veut l’indépendance de son territoire. Toutes les nations aspirent à vivre en toute liberté et toute souveraineté, pourquoi pas le peuple de l’Azawad ? Les pays riverains comprennent parfaitement nos revendications et savent qu’elles sont légitimes. S’opposer au destin d’un peuple ne sert à rien. Un jour ou l’autre, l’autodétermination sera une réalité.

- Comment comptez-vous y arriver, sachant qu’il y a eu d’autres rébellions qui n’ont finalement pas eu les résultats escomptés ?
D’abord, nous tenons à préciser qu’il ne s’agit pas de rébellion, mais de révolution menée par le peuple de l’Azawad. Tout est différent : le contexte, l’objectif et la détermination. Nous sommes convaincus que nos revendications seront concrétisées. C’est une question de temps. Nous avançons doucement, mais sûrement.

- Votre mouvement agit sur le terrain où sévit AQMI, cette organisation terroriste qui, selon Bamako, renforce vos rangs. Qu’avez-vous à répondre ?
Bamako a dit pire que cela. On nous accuse d’être carrément des membres d’AQMI. Mais tout le monde sait que les terroristes ont pu trouver refuge au nord du Mali grâce aux autorités.  Personne ne peut croire aujourd’hui que le Mali n’est pas l’allié des terroristes. Il ne cesse de quémander l’aide militaire et financière pour  lutter contre les Al Qaîda, mais sur le terrain, rien n’a été fait. Les groupes terroristes sont aussi nombreux qu’avant.

- Ils activent sur le même terrain que celui sur lequel agit le MNLA…
A ce jour, nous n’avons jamais rencontré sur notre route les éléments d’AQMI. Ces derniers connaissent notre position à leur égard. Ils savent que nous combattons pour débarrasser notre territoire des militaires maliens et d’AQMI, nos seuls ennemis. Dire que le MNLA renforce ses rangs avec les troupes d’AQMI est une aberration. Bamako utilise tous les moyens pour discréditer notre mouvement et détourner l’attention sur ses alliances avec les terroristes ainsi que ses échecs militaires sur le terrain.

- Selon certaines ONG internationales, la rébellion a engendré une situation humanitaire catastrophique, avec plus de 70 000 personnes déplacées. Est-ce le cas ?
Cette situation est la conséquence de la politique de Bamako vis-à-vis des populations du Nord. La misère dans laquelle vivait celle-ci n’a jamais été une préoccupation pour les dirigeants du Mali. D’ailleurs, la population ne croit plus aux promesses du gouvernement ni à ses actions. Elle a été longtemps abandonnée à la sécheresse, aux     maladies, au sous-développement et à la paupérisation. Cela étant, l’exode est une étape conjoncturelle. De plus, les ONG sont sur le terrain. Leurs représentants travaillent en toute liberté. Nos combattants ont été chargés de les aider pour une meilleure prise en charge des populations et pour leur assurer la sécurité.

- Est-il vrai que des contacts ont eu lieu entre le mouvement et le gouvernement malien autour de vos revendications ?
Ce ne sont que des rumeurs. Ce ne sont même pas des contacts. Mais quelques tentatives. Mais rien d’officiel ou de sérieux. Mieux, à ce jour, Bamako continue de parler de l’option militaire.
Salima Tlemçani

KEL ASSOUF LIVE AU STUDIO DE L' ERMITAGE . PARIS LE 09 MARS 2012.


 
MARDI 20 MARS 2012
A la Une : les revendications islamistes au Mali
« Après l’épisode de Tessalit, Iyad Ag Ghali se désolidarise du séparatisme au profit de la charia » : c’est ce que constate le quotidien malien L’Aurore. Changement de donne donc au Nord-Mali : certains combattants touaregs, au-delà des visées indépendantistes, afficheraient désormais le visage du salafisme et envisageraient l’instauration d’un état islamique dans le nord…
Pour L’Aurore, il est clair que « cette nouvelle orientation du chef historique des mouvements rebelles du Mali vient confirmer, pour le moins, les présomptions d’une connexion très poussée et manifeste entre l’actuelle rébellion et AQMI. (…) Pis encore, poursuit le quotidien malien, les motivations et connexions islamistes de Iyad Ag Ghali seraient même étendues à certains pays du Golfe où il a servi comme diplomate pendant de nombreuses années. La solidité de leurs rapports a atteint des proportions telles que certaines sources parlent d’atterrissages de plus en plus fréquents de petits avions d’origine Qatarienne dans la zone. » Et pour L’Aurore« c’est peut-être une réponse, tout au moins partielle, aux multiples questions que les Maliens se posent sur la provenance des sources de ravitaillement de la rébellion. »
Atmosphère surréaliste
En tout cas, « ça se complique pour ATT », relève le quotidien burkinabé Le Pays« Il y a de quoi perdre son sommeil à Koulouba (le palais présidentiel), où stratèges militaires et diplomates aguerris sont toujours à la recherche de l’arme fatale pour contrer cette rébellion aux multiples facettes. Dire que ce pays se prépare en avril prochain à une élection présidentielle et à un référendum constitutionnel ! », s’exclame le quotidien burkinabé.
« Une atmosphère surréaliste. Un pays divisé en deux. Une partie, en précampagne électorale comme si de rien n’était, et une autre, sous le contrôle d’un conglomérat d’intérêts divers en quasi-guerre ouverte avec l’armée nationale qui, jusque-là, n’arrive pas encore à restaurer l’intégrité du territoire national. (…) Entre AQMI qui fait dans le terrorisme pur et dur, spécialiste des rapts d’occidentaux monnayés à coups de millions d’euros, le MNLA, avec sa revendication identitaire et qui se cherche un territoire et aujourd’hui, Ançar Dine, qui fait dans l’islamisme politique, le cocktail devient de plus en plus explosif », s’exclame Le Pays.
Du coup, s’interroge-t-il, « la question aujourd’hui est de savoir avec qui Bamako va négocier la paix. Le MNLA qui a déclenché les hostilités ou Ançar Dine ? En tous les cas, l’intégrité du pays est plus que jamais menacée. La question est de savoir quelle sera la hauteur de la riposte du côté de Bamako, pour limiter la casse. Tout seul, Bamako n’arrive pas à être décisif sur le terrain militaire. La coalition des forces africaines et internationales qui pourrait pallier cette faiblesse de l’armée malienne tarde à se mettre en place. Alors que la menace, elle, conclut Le Pays, se fait de plus en plus pressante. »


  • Aghali Alambo mis aux arrêts aujourd'hui à Niamey :


    Cela s'est passé aux environs de 14 Heures à Niamey. Aghali Alambo, conseiller spécial du président de l'Assemblée Hama Amadou et ancien chef de front du Mouvement des Nigériens pour la Justice a été interpellé puis gardé à vue. Des sources proches de lui précisent que Alambo aurait à plusieurs reprises ignoré l'injonction de la police de vouloir l'entendre. Selon certaines sources, l'interpellation de Alambo serait liée à l'affaire dite " Abta Hamidine" du nom de cet autre ex-chef de front du Mouvement des jeunes arabes du Niger (MJAN) impliqué dans une sombre affaire de livraison d'armes et du TNTà AQMI qui a été déjouée par les forces de défense du Niger. il a été enregistré un (1) mort côté FDS et 1 mort, 1 véhicule de type Toyota double cabine Hilux contenant 640 kg d'explosif, 435 détonateurs pyrotechniques, une arme de guerre, plusieurs effets militaires et une somme de quatre vingt dix milles dollars US (9O. OOO $ US). La dépouille du bandit sera identifiée plus tard. Il s’agit d’un malien répondant au nom de Alhousseini Jaloud.
    Ayant été appréhendé depuis juin 2011, Abta aurait cité Aghali Alambo comme l'un des cerveaux de l'affaire. Nous y reviendrons.

Tinariwen at WOMADelaide 2012


Azawad Iyyan Ghass 

GÉNOCIDE COMMENT QUALIFIEZ VOUS CELA?

La population du Mali est passé de 7 million de 14 millions en 50 ans pendant que celle de l'Azawad stagne comme si aucun d’accroissement n'existe dans cette zone à cause d'une grande mortalité. seule l'immigration et l'occupation territoriale augmente la population. comment vous appellez ça?

Les reformes agraires successives ont dépossedé les azawadiens de leurs terres (toute la doumentation est disponible) au point que même l'élevage devient difficile à cause des conflits fonciers. Comment appelez vous cela?

Le taux de scolarisation brute dans l'azawad ne dépasse pas les 20% dans un monde qui évolue et qui se modernise, ce qui rend de facto les populations de l'azawad en retard et donc qui va mourir à petit feu pour être inadaptés aux nouvelles réalités du monde. Comment appelez vous cela?

Aqmi n'est pas nouveau dans la zone, la terre de l'azawad lui a été cédée par l'Etat malien pendant dix ans pour que la mayonnaise prenne et ainsi bien justifier des campagne de nettoyage de ces "terroristes barbares" que le Mali espérait pouvoir transformer les azawadiens avec l'aide de son allié AQMI et avec l'argent des occidentaux s'il vous plait. Comment appelez vous cela?

Tous les enlèvements et je dis bien tous les enlèvements d'occidentaux portent en eux la participation directe ou indirecte de l'appareil étatique malien qui complice des enlèvement joue à l'aide à leur libération. Le Mali pour ça c'est le machiavel de l'Afrique et tout cela se déroule dans l'azawad pour le besoin de l'amalgame et de la suspicion. Comment appelez vous cela?

Idem pour la drogue pour s'enrichir aussi au passage tout en détruisant et en pourrissant à petit feu la société azawadienne par l’appât de l'argent facile. Comment appelez vous ça?

Je ne parles pas encore du génocide de l'identité, des langues, des coutumes, du tissu social...

J'arrête là encore et je laisse beaucoup....vous pouvez compléter mais sachez que le plus grand crime n'est pas de tuer un peuple avec des armes mais de l'éliminer avec préméditation à petit feu. C'est le plus grand crime de génocide car les victimes ne se rendent même pas compte qu'elles meurent vivantes, c'est pire que les chambres à gaz.

Nouveau delire,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,Le mouvement islamiste armé touareg affirme contrôler le nord-est du Mali
Le Monde.fr avec AFP | 20.03.2012 à 11h44 • Mis à jour le 20.03.2012 à 13h57

Le mouvement islamiste armé touareg Ançar Dine ("défenseur de l'islam", en arabe) affirme qu'il contrôle le nord-est du Mali et qu'il veut libérer au moins cent dix prisonniers civils et militaires qu'il détient, dans un communiqué adressé mardi 20 mars, à l'AFP. "Grâce à Dieu, nous avons sous notre contrôle, l'Adrar des Iforas (nord-est). Nos soldats de Dieu occupent et contrôlent Tinzawaten, Tessalit, Aguelhok et nous aurons bientôt d'autres victoires", indique ce texte. "Quiconque n'est pas d'accord avec nous doit quitter nos terres", continue le texte, qui annonce également qu'Ançar Dine va "bientôt libérer au moins cent dix prisonniers civils et militaires arrêtés dans tout le nord du Mali". "Nous avons appelé nos frères du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM) pour venir chercher les prisonniers. Ils sont en route", selon Ançar Dine.

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a appelé mardi les rebelles à déposer les armes et averti qu'elle prendrait "toutes les mesures nécessaires" pour soutenir les autorités de Bamako. L'organisation qui compte 15 Etats membres propose aussi un processus de médiation pour mettre fin à la violence meurtrière qui a poussé près de 200 000 habitants à fuir.

LA CHARIA PAR LA LUTTE ARMÉE

Sans en préciser la teneur, un haut responsable du HCIM a confirmé à l'AFP avoir reçu un message d'Ançar Dine, qui veut imposer la charia (loi islamique) au Mali par "la lutte armée". Ce mouvement a été créé par une figure des rébellions touareg des années 1990 au Mali, Iyad Ag Ghaly, qui combat aujourd'hui l'armée malienne auprès d'une nouvelle rébellion touareg, le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA).

"Nous avons le même objectif qu'Ançar Dine, lutter contre le gouvernement de Bamako", a déclaré un responsable du MNLA dans le nord du Mali. Il a cependant ajouté que le MNLA veut "une république, mais aujourd'hui, les autres [Ançar Dine] veulent la charia. On n'est pas d'accord, et si c'est comme ça, chacun prendra sa route".

Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques du MNLA et d'autres rebelles, dont des hommes lourdement armés rentrés de Libye, où ils avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi. Le gouvernement malien a accusé Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui a des bases dans le nord du Mali, de combattre avec le MNLA.

Tinariwen - Alkher Meden



Citation du jour/On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années, on devient vieux parce qu'on a déserté son idéal. Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l'âme. 
[Douglas MacArthur] 

Déclaration d’Adhésion de deux Elus au M.N.L.A

Le Mouvement Nationale de Libération de l’Azawad, porte à la connaissance de l’opinion Nationale et Internationale, de l’adhésion à son sein de deux Hautes personnalités  politique en la personne  du Député du Cercle de Gourma Rharous l’Honorable Atta AG Houd et du président du Conseil de Cercle Monsieur Mohamed Issouf AG Ghallasse de la même circonscription.
Ils déclarent que toutes leurs expériences sont  acquise au profit de l’Azawad, et pour  l’intérêt du peuple de l’Azawad, dans l’atteinte de l’autodétermination et la restauration des droits spoliés. Le MNLA rappel que toutes les crises survenus jusque-là dans l’Azawad, sont révélatrices de la résurgence d’actions libératrices, longtemps différées par les citoyens. Elles  constituent, l’expression du sanglot d’un peuple meurtris, tyrannisé, bafoué, spolié et manipuler tout au long de sa péripétie historique. L’Azawad attend d’être élagué de ses branches superflues, des gouvernements maliens successifs, gouvernant par la famine, la paupérisation, l’intimidation et le vol. Les légitimités politiques, usurpées, ca et là, confèrent des démocraties à vie, accentuant la nécessité d’une rupture radicale avec la pratique en cours.
Ces lignes…pour les femmes, les hommes, du monde dominé, pour celles et ceux qui sur la route, sont restés debout…pour les ami(es) de cette résistance, qui ont décidé de n’accepter aucun silence complice, ni aucune dénonciation sélective.
Bakaye Ag Hamed Ahamed
Chargé de Communication, Informations et relais avec les Médias

Communique N°11-20/03/2012

Le Mouvement National de Libération de l'Azawad porte à la connaissance de l’Opinion  Nationale de l’Azawad et Internationale que les objectifs et la détermination  qui animent notre combat demeurent très clairement l’indépendance de l’Azawad.
Les Amalgames diffusés par la presse malienne et repris par la presse Internationale sont l’œuvre d’une vaste entreprise de désinformation et de manipulation de l’opinion publique, orchestré par le MALI et ses alliés, dans le but de salir notre noble combat qui est celui de la libération du territoire de l’Azawad.
Dans le but de lever tout équivoque quant aux  tentatives d'amalgames orchestrées par le pouvoir de Bamako et ses acolytes, nous dénonçons les manigances et les montages grossiers qui visent à brouiller les objectifs de notre combat libérateur. Le peuple de l’Azawad reste uni, solidaire et plus que jamais déterminé à aller jusqu’au bout des objectifs qu’il s’est assigné.
Le Mouvement Nationale de Libération de l’Azawad rappel le peuple de l’Azawad à la vigilance quant aux manipulations  prévisibles,  qui ne seront  certainement pas les dernières, dans le but de  décourager et de faire renoncer à ce qui nous reste de plus cher, la reconquête de notre dignité à travers l’indépendance de l’éternel Azawad.
Vive l’Azawad Libre
Président du Bureau Politique
Mahmoud Ag Ghaly

Awal N Twarikh ( The History )


Nord-Mali: des mutineries signalées dans certaines casernes

Photo d'illustration
De nombreuses mutineries ont touché des casernes du nord du Mali, et ont amené nombre de militaires a rejoindre la rébellion avec armes et bagages. C’est ce qu’affirme le quotidien El Watan.com, ce mardi 20 mars 2012.

 On apprend également sur le site du quotidien algérien que le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA)  progresse rapidement et que de plus en plus de citoyens doutent de la tenue prochaine de l’élection présidentielle, prévue pour le 26 avril 2012. Selon El Watan, la situation au nord du Mali s’enlise. «Alors que le gouvernement malien et les combattants du MNLA se renvoient la balle en s’accusant mutuellement d’être responsables de l’exode de plus de100 000 personnes, les combats font rage autour des derniers campements militaires encore entre les mains de l’armée officielle», peut-on lire dans les colonnes du journal.
Le chargé de la communication du MNLA, Bekaye Ag Ahmed Ahamed, assure que l’entrée en action de «milices» armées par le gouvernement risque de compliquer la situation et de fermer la porte à toute issue politique de la crise. Et d’ajouter que «de violents combats ont opposé nos combattants à la milice militaire malienne à Soudere, à 35 km à l’est de Tessit, dans le cercle d’Ansongo». Il a aussi précisé que cette milice a semé la terreur dans plusieurs campements et villages de l’Azawad, ces derniers jours, notamment dans le campement d’Ebang Imalane où «elle a dépouillé et terrorisé les populations civiles et dans un autre village non loin d’Ansongo, avant d’exécuter un homme et d’en enlever un autre». «Toute autre agression [ayant pour cible les populations civiles] ne restera pas impunie», a avertit M. Ahamed, sur El Watan.