lundi 12 mai 2014


: 12 mai 2014

Gao : Les jeunes à l’école de la culture de la paix

arabes-touaregs-noirs-kidal-gao-tombouctou-desert-sahara-300x224Contribuer à la promotion d’un journalisme professionnel, sensible aux conflits et à la paix, tel était l’objectif fondamental de l’atelier de formation organisé du 06 au 09 mai 2014, par l’Association des journalistes pour la Paix et la Non-Violence (AJPV) en partenariat avec l’UNESCO à l’intention des animateurs et jeunes journalistes de Gao. L’atelier qui s’est déroulé dans les locaux de la Direction Régionale des Jeunes de Gao a regroupé une vingtaine de jeunes autour du thème central : « les questions de paix, des droits de l’Homme, la diversité culturelle, la prévention et la résolution des conflits ».
Le Mali tente de se relever d’un conflit armé qui a, durement, éprouvé ses populations. Les questions de sécurité, de paix et de réconciliation deviennent, alors, des sujets d’actualité. Dans le processus de résolution de la crise et de réconciliation nationale, engagé par les autorités du pays, les jeunes ont un rôle capital à jouer. Conscients de cette réalité, les partenaires du Mali, ont décidé de soutenir la jeunesse malienne. C’est dans ce cadre que le gouvernement Bulgare, à travers l’UNESCO, finance des activités visant à « responsabiliser les jeunes en situation de post-conflit au Mali pour la réconciliation, la paix et le développement par une amélioration de l’accès et l’utilisation de technologies nouvelles de l’information et de la communication (TIC) », à travers des associations et regroupements évoluant sur le territoire national (voir le site web :www.paix-jeunesse.org).


L’Association des Journalistes pour la Paix et la Non-Violence (AJPV), partie prenante du projet, a initié une série d’activités visant à former, sensibiliser et surtout à établir des discutions directes et indirectes sur  la paix, la gestion non-violente des conflits, les droits de l’Homme, la diversité culturelle et les valeurs universelles. Les débats organisés à ces occasions, sont relayés en direct sur certaines radios locales et relatés par la presse écrite, pour ensuite se retrouver sur le site web www.paix-jeunesse.org créé à cet effet.

La semaine dernière, l’AJPV était à Gao pour former et sensibiliser les jeunes sur les questions de paix, de gestion non-violente des conflits, des droits de l’Homme, de diversité culturelle et de réconciliation nationale. L’atelier qu’elle a organisé, a regroupé une vingtaine de jeunes animateurs de radio, en manque de formation qui, durant quatre jours, s’est familiarisée avec les outils d’analyse des conflits ; a approfondi ses connaissances du code d’éthique et de déontologie qui régit le métier de journaliste ; découvert ce que c’est que média de paix, média de haine ; pu déterminer le rôle des médias dans la protection des droits humains, surtout en période de crise. Pendant les discussions, les animateurs et journalistes de radio, ont pris conscience de leur rôle dans l’apaisement du climat social dans le processus actuel de sortie de crise. Il s’agira désormais, pour eux, d’adopter, non seulement, une communication non-violente mais, également, d’initier des programmes de sensibilisation sur la paix et la réconciliation nationale.

Un rôle prépondérant que le coordinateur des Radios, Boubacar Touré, n’a pas manqué de souligner dans son discours lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier. « Votre mission n’est pas de faire la paix ou mettre fin au conflit. Cependant, vos organes de presse ont un impact sur la cohésion sociale. Ils peuvent ratisser les tensions et aider à la compréhension entre les parties et contribuer ainsi à la création d’un environnement de dialogue » a-t-il lancé à l’endroit des jeunes animateurs et journalistes avant d’expliquer : « Après la libération des régions du nord, il nous revient en tant que journalistes et animateurs de prendre le relais pour inviter les uns et les autres au pardon et à la réconciliation. Cette mission, nous devrons, impérativement, la réussir enfin que notre pays, le Mali, puisse amorcer son développement ».

A sa suite, le président de l’Association des Journalistes pour la Paix et la Non-Violence (AJPV), Alhassane Maïga, prendra la parole pour expliquer les objectifs de l’atelier. Il s’agit, selon lui, de «responsabiliser les jeunes animateurs et journalistes en situation de post-conflit au Mali pour la réconciliation, la paix et le développement par une amélioration de la qualité de leur travail ». A cet effet, dira-t-il, l’atelier se propose de : Donner des outils d’analyse des conflits aux jeunes animateurs et journalistes ; Vulgariser le concept de culture de la paix et de la non- violence à travers les TIC ; Contribuer au renforcement des capacités des jeunes en prévention, gestion et résolution des conflits ; Réfléchir sur le rôle et la place des jeunes dans la réconciliation nationale, la paix et le développement du pays.

Le Représentant du Gouverneur de la région de Gao, Bani Ould M. Cissé, Conseiller aux Affaires administratives et juridiques, dira, dans son discours d’ouverture de l’atelier que « pour sortir durablement de la nuit noire dans laquelle la région de Gao et autres régions ont été plongées, une stratégie de communication sur la réconciliation, s’impose ». Il reste que cette stratégie, dit-il, « doit s’inspirer de nos valeurs traditionnelles comme la paix, la tolérance et l’harmonie sociale ». Il s’agit, selon Monsieur Cissé « d’une démarche qui s’inscrit en droite ligne dans la politique de réconciliation nationale que le gouvernement est en train de mettre en œuvre ».

Pour finir, le représentant du gouverneur de la Région de Gao, dira : « J’ai bien espoir qu’au sortir de cet atelier, vos différents medias contribueront à la cohésion sociale durement éprouvée, en diffusant des informations saines et utiles. Pour ce faire, vous conviendrez avec moi que la paix qui conditionne tout, n’est pas seulement la fin des crépitements des armes ; la paix suppose des hommes de medias responsables, une presse sérieuse et capable de faire la différence entre l’information et l’intoxication.»

L’atelier s’est déroulé en deux phases : une phase théorique et une phase pratique qui a permis aux jeunes de mener des discussions autour d’un thème central : paix et réconciliation nationale. Pour eux, l’Etat doit prendre ses responsabilités en faisant un retour effectif de l’administration sur tout le territoire national afin de rassurer les populations. Car, pour eux, l’absence de l’autorité de l’Etat sur les zones de conflit, n’encourage pas les populations déplacées à rentrer chez elles.

Jean Goïta 
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