lundi 5 mai 2014

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Le redéploiement des terroristes d’AQMI

 
Après des accrochages quasi-quotidiens avec les soldats français dans le nord du Mali, AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) aurait décidé de redéployer l’essentiel de ses opérations dans trois directions : l’Algérie, le Sahara occidental et différentes activités « commerciales », notamment l’acheminement de la cocaïne à partir des têtes de pont aéroportuaires des cartels latino-américains en Guinée-Bissau, Guinée Conakry et Gambie.
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Crédit photo: Tous droits réservés Google Image
« Depuis deux mois, la tactique qui caractérise l’engagement des groupes d’AQMI relève à la fois du harcèlement et de l’évitement, les bandes armées cherchant par-dessus tout à éviter des engagements significatifs dans la durée », explique un officier supérieur français, « l’essentiel des capacités d’AQMI se tient en réserve en attendant un retrait substantiel du dispositif français pour réinvestir ses anciennes places fortes septentrionales ».
Rivalités entre Alger et Rabat
Cette analyse militaire intervient dans un contexte marqué par plusieurs tractations menées entre Bamako et Alger, ainsi qu’entre le MNLA et Rabat, réactivant l’ancestrale rivalité algéro-marocaine. Dans tous les cas de figures, il s’agit – pour les acteurs en question -, de dessaisir le Burkina Faso et son président Blaise Compaoré du dossier du Nord-Mali. Ce dernier est régulièrement soupçonné d’instrumentaliser différentes factions jihadistes, notamment dans le cadre des prises d’otages. Quoiqu’il en soit, plusieurs diplomates confirment, eux aussi, un redéploiement des groupes armés entre l’Algérie et le Maroc.
L’attaque, menée deux jours après la présidentielle algérienne du 17 avril dernier contre des soldats chargés d’assurer la sécurité du scrutin, a provoqué un véritable choc dans le pays qui n’oublie pas la décennie sanglante (1988 – 1998). Cette attaque est la plus meurtrière depuis celle attribuée aux groupes islamistes armés en Kabylie en avril 2011, quand dix soldats avaient été tués à un poste militaire à Azazga. AQMI a revendiqué le coup de main sur des forums jihadistes : « Dans la nuit du 19 avril, des moujahidines ont tendu une embuscade à un convoi de l’armée dans la zone d’Iboudrarène » en Kabylie, à l’est d’Alger. « Le bilan a été d’une trentaine de soldats tués ou blessés, dont certains grièvement ». AQMI reconnaît un mort dans ses rangs en la personne du « martyr » Abou Anas, originaire, selon le texte de Mostaganem (nord-ouest). Les « lions » du groupe Al-Tawhid Wal Jihad ont « vengé » leurs « frères lâchement tués (…) « Que les apostats sachent que nous n’oublions pas nos martyrs et que nous les vengerons tous », prévient le texte.
Des « actes abjects »
Après l’attaque, le ministère algérien de la Défense a assuré que « ce genre d’actes criminels ne fait que renforcer la détermination des éléments de l’Armée nationale populaire à éliminer les résidus des groupes terroristes et à assainir le territoire national de leurs actes abjects ». En raison de son relief accidenté avec des montagnes boisées et truffées de grottes, la Kabylie demeure l’un des sanctuaires privilégié d’AQMI. Au premier trimestre 2014, 21 terroristes y ont été tués, selon un bilan officiel. Depuis 2010, l’émir d’AQMI, Abdelmalek Droukdel – Abdelwadoud, de son nom de guerre -, n’aurait pas quitté la Kabylie.
Le journal algérien « Al Bilad » vient d’annoncer, selon des sources sécuritaires algériennes, que Droukdel, se préparerait à s’emparer du Jebel Chaâmbi sur la frontière tuniso-algérienne en vue d’en faire sa base principale, à partir de laquelle il compte mener des opérations pour « conquérir » l’Algérie et les pays de l’Afrique du Nord. Cette installation de Droukdel dans le Chaâmbi s’inscrit dans une nouvelle stratégie de division des rôles et des territoires entre les différents chefs d’AQMI : son « collègue » Mokhtar Bel Mokhtar, resterait bien implanté dans la zone sahélienne. Pour conquérir le Chaâmbi, Droukdel compte sur l’appui logistique des « Jamâet Annosra » et « Ansar Achariâa » conduite par Abou Iyadh.
La bombe à retadement du Polisario
Dernièrement, le « Washington Post » lançait une mise en garde contre une probable jonction opérationnelle entre « des groupes terroristes sahéliens se revendiquant d’AQMI » et des membres du Front Polisario au sein même de plusieurs camps dans la périphérie de Tindouf (Sud-Est algérien). Citant le dernier rapport du Centre international des études sur le terrorisme (ICTS), officine du think tank américain « Potomac Institute for Policy Studies » très proche de milieux d’affaires marocains, le quotidien insiste sur une « menace grandissante de radicalisation » dans ces camps que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon avait lui-même qualifié en avril dernier, de véritable « bombe à retardement ».
Mais c’est sur la « branche financière et commerciale » d’AQMI que différents services de renseignement lancent l’alerte la plus préoccupante en décelant une intensification des filières de la cocaïne irrigant l’ensemble de la zone sahélo saharienne en direction du bassin méditerranéen. Une autre mise en garde concerne la possible relance d’actions visant à la capture d’otages occidentaux dans la région. Les mêmes sources constatent que les différentes activités des groupes d’AQMI « nécessiteraient « d’impérieux besoins de liquidités en constante augmentation ».
Richard Labévière
Consultant international, rédacteur en chef du magazine en ligne espritcors@ire et collaborateur du mensuel Afrique-Asie.
Grand reporter à la Télévision suisse romande (TSR) – 1981/1998, rédacteur en chef à Radio France Internationale 1999/2008 et de la revue “Défense” de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale 2003/2010.

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