Selon la résolution 2 100 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies le 25 avril 2013, la Minusma pourra comprendre jusqu'à 11 200 militaires et 1 440 policiers. L'ONU a appelé ses Etats membres à contribuer à cette nouvelle force, mais le Conseil de sécurité a aussi souhaité que les effectifs de la force africaine déployée au Mali, la Misma, « correspondant aux normes de l’ONU », puissent être intégrés dans la mission onusienne.
Or l'affaire est bien plus complexe qu'un simple changement de couleur de casque. La participation d'un contingent à une force de maintien de la paix suppose que celui-ci respecte un certain nombre de normes : chaque bataillon doit compter 850 hommes, disposer d’un nombre donné de véhicules, d’un certain type. Les équipes de l’ONU sont donc en train, actuellement, d'effectuer une tournée d'inspection au Mali des différents contingents de la Misma pour vérifier leur adéquation avec les « standards » onusiens.
« C'est une visite de pré-déploiement », explique depuis Bamako le colonel Yves Durieux, l’un des militaires chargés de la mise en place de la Minusma. « Elle se fait entre militaires, militaires du pays, logisticiens. Elle permet de faire une évaluation et de dire si l'unité est capable d'être opérationnelle, aux standards de l'ONU, à la fois en nombre de personnes, en matériel technique. Ce qui permet à l'unité, dans certains cas, de réajuster ses capacités ». Des échéances sont données à chaque contingent pour que la force onusienne puisse être mise sur pieds le plus rapidement possible.
Autre tâche en cours actuellement, cette fois-ci dans les bureaux des Nations unies : le passage, au peigne fin, des antécédents des troupes qui doivent rejoindre la Minusma. L'ONU vérifie que ces troupes n’ont pas été liées à des pratiques répréhensibles. « Ce que nous sommes en train de faire, confie Guillaume Ngefa, de la division des droits de l'homme de l'ONU, c'est que nous confrontons les informations que nous avons aux listes des commandants, des unités et des éléments que nous avons reçues des gouvernements respectifs, afin de voir si ceux qui sont sur le terrain ont commis ou pas des violations des droits de l'homme ». Quand des violations ont été recensées, les éléments pressentis sont mis à l'écart. Dans la mise en place de la Minusma, un volet formation est par ailleurs prévu : formations au droit humanitaire, aux droits de l’homme. Mais ces formations n'ont pas encore commencé.
Polémique tchadienne
Dans ce transfert des contingents de la force africaine à la Minusma, l’ONU doit également gérer la polémique qui entoure le passage des troupes tchadiennes sous casque bleu, alors que dans leurs rapports, les onusiens estiment que l’armée tchadienne a toujours recours aux enfants soldats. « Inacceptable » pour les organisations de défense des droits de l'homme : « De notre point de vue, indique Philippe Bolopion, chargé de l’ONU au sein de l’organisation Human Rights Watch, il faut s'assurer que le Tchad ait mis fin, de manière définitive, à ces pratiques de recrutement d'enfants soldats avant qu'il puisse se déployer sous casque bleu ».
A New York, on n'envisage cependant ni de perdre du temps, ni de se priver du précieux soutien de l'armée tchadienne. L'éradication du phénomène des enfants soldats ne peut pas être un préalable au déploiement du Tchad sous casque bleu. « Il faut que cela s'opère de concert, répond Hervé Ladsous, le directeur du département des opérations de maintien de la paix des Nations unies. Que les Tchadiens dont nous avons besoin puissent participer à la Minusma et que, ce faisant, la question des enfants soldats soit réglée une bonne foi pour toutes ».
« Nous y travaillons avec les Tchadiens, poursuit le diplomate, et je pense qu'on trouvera les bonnes solutions ensemble ». La représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, s'est d'ores et déjà rendue au Tchad, du 12 au 14 mai. Elle a rencontré le président Idriss Déby qui a réaffirmé son engagement à faire en sorte que l'armée ne compte plus d'enfants soldats. Le Tchad, selon l'ONU, a accepté de commencer un processus de vérification minutieux des effectifs de son armée.
Or l'affaire est bien plus complexe qu'un simple changement de couleur de casque. La participation d'un contingent à une force de maintien de la paix suppose que celui-ci respecte un certain nombre de normes : chaque bataillon doit compter 850 hommes, disposer d’un nombre donné de véhicules, d’un certain type. Les équipes de l’ONU sont donc en train, actuellement, d'effectuer une tournée d'inspection au Mali des différents contingents de la Misma pour vérifier leur adéquation avec les « standards » onusiens.
« C'est une visite de pré-déploiement », explique depuis Bamako le colonel Yves Durieux, l’un des militaires chargés de la mise en place de la Minusma. « Elle se fait entre militaires, militaires du pays, logisticiens. Elle permet de faire une évaluation et de dire si l'unité est capable d'être opérationnelle, aux standards de l'ONU, à la fois en nombre de personnes, en matériel technique. Ce qui permet à l'unité, dans certains cas, de réajuster ses capacités ». Des échéances sont données à chaque contingent pour que la force onusienne puisse être mise sur pieds le plus rapidement possible.
Autre tâche en cours actuellement, cette fois-ci dans les bureaux des Nations unies : le passage, au peigne fin, des antécédents des troupes qui doivent rejoindre la Minusma. L'ONU vérifie que ces troupes n’ont pas été liées à des pratiques répréhensibles. « Ce que nous sommes en train de faire, confie Guillaume Ngefa, de la division des droits de l'homme de l'ONU, c'est que nous confrontons les informations que nous avons aux listes des commandants, des unités et des éléments que nous avons reçues des gouvernements respectifs, afin de voir si ceux qui sont sur le terrain ont commis ou pas des violations des droits de l'homme ». Quand des violations ont été recensées, les éléments pressentis sont mis à l'écart. Dans la mise en place de la Minusma, un volet formation est par ailleurs prévu : formations au droit humanitaire, aux droits de l’homme. Mais ces formations n'ont pas encore commencé.
Polémique tchadienne
Dans ce transfert des contingents de la force africaine à la Minusma, l’ONU doit également gérer la polémique qui entoure le passage des troupes tchadiennes sous casque bleu, alors que dans leurs rapports, les onusiens estiment que l’armée tchadienne a toujours recours aux enfants soldats. « Inacceptable » pour les organisations de défense des droits de l'homme : « De notre point de vue, indique Philippe Bolopion, chargé de l’ONU au sein de l’organisation Human Rights Watch, il faut s'assurer que le Tchad ait mis fin, de manière définitive, à ces pratiques de recrutement d'enfants soldats avant qu'il puisse se déployer sous casque bleu ».
A New York, on n'envisage cependant ni de perdre du temps, ni de se priver du précieux soutien de l'armée tchadienne. L'éradication du phénomène des enfants soldats ne peut pas être un préalable au déploiement du Tchad sous casque bleu. « Il faut que cela s'opère de concert, répond Hervé Ladsous, le directeur du département des opérations de maintien de la paix des Nations unies. Que les Tchadiens dont nous avons besoin puissent participer à la Minusma et que, ce faisant, la question des enfants soldats soit réglée une bonne foi pour toutes ».
« Nous y travaillons avec les Tchadiens, poursuit le diplomate, et je pense qu'on trouvera les bonnes solutions ensemble ». La représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, s'est d'ores et déjà rendue au Tchad, du 12 au 14 mai. Elle a rencontré le président Idriss Déby qui a réaffirmé son engagement à faire en sorte que l'armée ne compte plus d'enfants soldats. Le Tchad, selon l'ONU, a accepté de commencer un processus de vérification minutieux des effectifs de son armée.
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