Mali: un kamikaze se fait exploser dans la maison d'un chef du MNLA à Kidal
BAMAKO - Un attentat suicide a visé mardi la maison d'un chef militaire de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) qui occupe Kidal, dans le nord du Mali, a appris l'AFP auprès de témoins et de l'armée malienne.
Ca s'est passé dans une maison, a déclaré un habitant de Kidal, le porte-parole de l'armée malienne, Souleymane Maïga, précisant qu'il s'agissait de celle d'un colonel du MNLA qui se prénomme Malick.
Le kamikaze attendait quelqu'un dans la maison du colonel quand il a été surpris par des jeunes et a déclenché sa charge. Lui-même est mort et il y a un blessé, a ajouté M. Maïga.
Il a ajouté que l'armée malienne pensait que ce chef militaire du MNLA pouvait être un informateur de l'armée française présente à Kidal.
Située à 1.500 km au nord-est de Bamako, Kidal abrite des bases des armées française et tchadienne qui en assurent la sécurité, la ville étant gérée par le MNLA qui s'oppose à la présence de l'armée malienne dans cette zone.
Le 12 avril, quatre soldats tchadiens avaient été tués dans un attentat suicide commis au grand marché de Kidal, dans le centre-ville.
Avant cela, la ville avait déjà été le théâtre de deux attentats suicides, les 21 et 26 février. Le premier avait visé des militaires français, tuant le kamikaze au volant de sa voiture piégée, le second avait pris pour cible un point de contrôle tenu par le MNLA dont sept membres avaient été tués, selon ce mouvement.
Le nouvel attentat suicide de mardi intervient après l'expulsion de Kidal ce week-end de dizaines membres des communautés noires de la ville par le MNLA.
Le gouvernement malien a dénoncé une épuration raciale contre les populations noires à Kidal, et réaffirmé que la présence de l'armée malienne dans cette ville n'était pas négociable et interviendrait le plus vite possible avant le premier tour de la présidentielle prévu le 28 juillet.
Le MNLA a démenti toute chasse aux Noirs, assurant rechercher des éléments infiltrés envoyés par les autorités maliennes. Selon le MNLA, plusieurs dizaines de personnes, dont un officier malien, ont été arrêtées par ses hommes à Kidal.
Des discussions ont actuellement lieu à Ouagadougou entre les groupes touareg et les autorités du Burkina Faso, pays médiateur dans la crise malienne, sur l'organisation de la présidentielle fin juillet sur toute l'étendue du territoire malien, en particulier à Kidal.
(©AFP / 04 juin 2013 15h07)
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