M. Saadoune- Le Quotidien d’Oran
Avec l’appui de la France, l’armée malienne n’aura pas de difficultés majeures pour reprendre Kidal qui semble, aux dernières nouvelles, avoir été désertée par les combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Attaqué dans la localité d’Anefis, au sud de Kidal, le mouvement indépendantiste aurait essuyé de lourdes pertes. Une agence de presse sur la foi de témoignages sur place, à Kidal, indique que les éléments armés du MNLA qui patrouillaient à Kidal avaient disparu après la chute d’Anefis.
On ne sait pas encore si les hommes du MNLA ont décidé d’abandonner la ville où s’ils se sont déployés dans la perspective de l’arrivée de l’armée malienne. Mais il serait logique d’un point de vue militaire que le MNLA décide de retirer ses troupes pour ne pas engager une bataille disproportionnée avec une armée malienne en quête de «revanche» largement soutenue par les moyens de l’armée française. Il est même possible que dans les prochains jours ou heures l’armée malienne fasse une entrée «triomphale» à Kidal devenue l’objet de toutes les fixations à Bamako. Il y a même eu dans la capitale malienne des manifestations reprochant à la France d’être «partiale» dans l’affaire de Kidal.
Le discours des autorités françaises est devenu encore plus tranchant à travers un appui ouvert et franc à la reprise de Kidal par Bamako. Paris a repris mot à mot le discours des dirigeants maliens : le MNLA doit désarmer. Le mouvement targui qui a renoncé à l’indépendance a ouvertement collaboré avec l’armée française dans les opérations contre les djihadistes. Avec l’espoir de voir Paris amener Bamako à accepter de négocier sans l’exigence préalable d’un désarmement. Les dirigeants du MNLA semblent, une fois de plus, avoir fait une erreur d’analyse : l’apparente «ambiguïté» de Paris n’en était pas une. L’exigence du désarmement des «groupes armés» a déjà été formulée par les responsables français. Le chef de l’Etat français a déjà ouvertement pris fait et cause sur ce sujet pour les dirigeants de Bamako. Pour ces derniers, il n’y avait aucun problème politique au Nord, il n’y avait qu’une affaire de terroristes et de bandits
qui a été réglée par l’intervention de l’armée française.
BREF, CE QUE VEUT BAMAKO, C’EST UNE REDDITION DES ELEMENTS DU MNLA OU LEUR ELIMINATION PAR LES MOYENS DE LA GUERRE. OPTION SOUTENUE DE FAIT PAR LA FRANCE MEME SI ELLE A ESSAYE PLUS OU MOINS DE JOUER SUR LES MOTS. LA «NORMALISATION» DE KIDAL PAR LES ARMES EST DONC EN MARCHE. L’ARMEE MALIENNE QUI N’A BRILLE NI PAR SES COMPETENCES, NI PAR SA DISCIPLINE OU SA MORALITE S’APPRETE AINSI A PRENDRE SA «REVANCHE». ELLE A AUJOURD’HUI LES MOYENS DE LA FRANCE POUR REPRENDRE KIDAL. MAIS SUR LA DUREE, C’EST UNE FAUSSE VICTOIRE. TOUS LES ELEMENTS DE LA CRISE QUI ONT FAIT DU NORD DU MALI UNE ZONE DURABLEMENT TROUBLEE SONT ENCORE LA. LA FRANCE QUI, SELON LES DECLARATIONS DE SES DIRIGEANTS, N’A PAS «VOCATION A RESTER» AU MALI SERA PROBABLEMENT CONTRAINTE DE MAINTENIR UNE PRESENCE PENDANT LONGTEMPS POUR SOUTENIR BAMAKO DANS SON DENI DU PROBLEME POLITIQUE POSE AU NORD DU MALI. LES ACTUELS DIRIGEANTS DU MNLA NE SEMBLENT PAS PRETS A ENTRER EN CONFRONTATION FRONTALE AVEC LA FRANCE. MAIS LEUR ECHEC POURRAIT POUSSER, COMME CELA A ETE LE CAS DANS CES DERNIERES ANNEES, DE NOMBREUX ELEMENTS A SE RADICALISER ET A SE CHERCHER D’AUTRES DRAPEAUX.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire