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Vendredi, 14 Juin 2013 12:12 | |||||||||
Monsieur Le Président,
Au nom de ma citoyenneté, Au nom de ma Nigérienneté et Jouissant de tous mes droits civils et politiques.
Je me permets de vous écrire, pour vous faire cas de ma consternation.
Nous sommes en 2013 mais notre pays vit encore sous une autre ère. Pourtant, nos ressources naturelles conditionnent encore l’avenir de notre pays, puisque notre politique de développement est basée jusque-là exclusivement sur la mise en valeur de nos richesses.
C’est presque un demi-siècle de gestion par la France, au détriment du peuple nigérien, de cette ressource sans égale. Et c’est aussi presque un demi siècle de patinage et de marasme économique que nous vivions, puisqu’aujourd’hui encore, on parle ici et là ‘’d’économie désarticulée’’, ‘ « d’anarchie’’, « d’insécurité alimentaire » etc.
Beaucoup de responsables Nigériens doivent faire leur mea-culpa et se remettre en question. Ils doivent avant tout garder les pieds sur terre en se considérant comme des citoyens ordinaires faisant partie du peuple, et non des mégalomanes d’une toute autre dimension ‘’les élites intouchables’’. Ils s’efforceront surtout à être des modèles pour les générations futures. Pour ce faire, ils n’y a pas trente solutions ; il va falloir tout simplement s’impliquer honnêtement, s’appliquer et s’imprégner d’éthique professionnelle. Monsieur Le Président,Vous avez-vous-même, annoncé publiquement lors de votre investiture le 07 Avril 2011, devant le peuple tout entier que vos devoirs sont entre autres, cette mission de faire changer les mentalités et les choses dans notre beau pays. N’est ce pas que des actes réellement répréhensibles se perpétuent en ce moment même sous votre leadership, notamment dans ce secteur névralgique qu’est le public? Et c’est pourquoi je me permets de vous écrire. J’ai souvent entendu dire que ‘’Quand les gros profits frappent à la porte, l’éthique et la morale s’enfuient par la fenêtre tandis que la corruption et la magouille s’installent’’. Je n’avais pas cru alors ; mais la réalité a fini par me rattraper, puisque c’est exactement ce que nous vivons, ce que nous voyons et ce que nous lisons chaque jour dans notre pays. Monsieur Le Président, avec tous mes respects, Notre pays est envahi par des ‘’délinquants de tous genres’’. N’est ce pas, pour beaucoup de Nigériens, l’affaire du virement éventuel d’une somme exorbitante d’un milliard de nos francs sur le compte de la fille de votre chef de la diplomatie (Ministre des affaires étrangères) est une autre affaire de plus ? Oui, elle est «la goutte de trop », dans un pays étranglé par une impunité sans précédent, un chômage à plus de 50 %, la fuite de ces meilleurs cadres vers l’étranger et j’en passe. En rapport avec ce scandale, je vous fais savoir que les citoyens nigériens attendent de votre part toute la lumière. Nous croyons à notre presse et nous prenons au sérieux toutes les informations qui nous seront fournies jusqu’à preuve de contraire. Alors Monsieur le président, vous devez en faire de même, considérer er respecter ce corps de métier, et prendre au sérieux les informations qu’il fournit, la presse est « le chien de garde de la démocratie ». Demandez des comptes à votre ministre, laisser la justice faire la lumière sur cette affaire, c’est la seule façon, de respecter le peuple Nigérien. Monsieur Le Président,Les Nigériens sont soumis, et ce depuis longtemps, à un parcours du combattant avec une succession d’interminables obstacles. Doivent-ils rester « coi et farouche » ou encore comme de mauvais « gobeurs », et demeurer des spectateurs de leur pays qui s’effrite petit à petit, jusqu’à disparaître totalement ? Doivent-ils applaudir ces ‘’supermen’’ du vol, de la triche et du détournement des deniers publics ? Ceux là même qui sont l’une des plus grandes raisons, pour ne pas dire la raison principale de tous les maux et malheurs du pays ? Ils sont nombreux ces gens sans scrupules à qui on a confié de grandes responsabilités dans des secteurs importants et sensibles en même temps. La liste est certainement longue. Si non, comment expliquer alors que des milliards de nos francs, appartenant au peuple nigérien, disparaissent dans la clandestinité chaque année ? L’éthique, la déontologie, l’intégrité et le patriotisme sont remplacés par, l’argent, le matériel et l’immobilier de luxe, aujourd’hui dans notre pays. La politique du ‘’laisser faire et laisser aller’’, sans demander des comptes, sans juger, sans sévir… équivaut tout simplement à cautionner l’enlisement du pays et l’anarchie qui y règne et surtout à préparer tranquillement une bonne partie de la relève, à devenir des employés serviles, des meneurs d’hommes impitoyables, des escrocs et des voleurs. Monsieur Le Président,C’est pour toutes ces raisons que beaucoup d’enfants de bonnes familles, beaucoup d’intellectuels, beaucoup de jeunes diplômés, ayant le Niger à cœur, quittent le pays pour l’Occident. Non ! Ce n’est pas par choix volontaire, c’est parce qu’ils sont mieux considérés et plus respectés ailleurs que chez eux. Ils refusent d’admirer et vivre chaque jour l’injustice, les passe-droits, le deux poids deux mesures etc. Je cautionne et partage totalement leur point de vue ; parce qu’en autres, ils attendent de voir notre pays appliquer la ‘’loi au dessus de tous’’. Ils attendent de voir notre pays mettre tout les nigériens sur la même ligne de départ pour plus d’égalité de chance. Ils attendent aussi un vrai partage des richesses du pays sur l’ensemble de ses citoyens. Ne Croyez pas que la carapace que vous avez enveloppé sur ces pratiques odieuses et sur tant d’autres scandales dont nous ne savons encore rien, n’ait rien laissé transparaître.
Tout finit par se savoir, depuis votre permissivité à l’endroit de l’ancien président Tandja Mahamadou Coupable de crime haute trahison (devenu aujourd’hui votre conseiller officieux), du député Zakou Djibo coupable de crime de détournements de deniers publics (auteur principal des faits) alors même que ces complices croupissent en prison, jusqu’à la haute trahison qui permettra aux Américains et aux Français d’installer des base dans notre pays.
Il est vrai que la complaisance d’une certaine presse à votre endroit, en échange de miettes que laissent tomber ses maîtres, contribue grandement à taire les vraies turpitudes du régime, il est vrai que dans la presse nigérienne, qu’il y a plus de Maître chanteur que de journalistes intègres, mais le peu que nous parvenons à savoir, ajouté à la corruption débridée qui règne dans notre pays, à l’injustice institutionnalisée qui y règne, aux tourments dans lesquels se débattent les plus faibles d’entre nous, à l’état déplorable de nos cités, à l’anarchie qui y sévit à la NIGELEC, à l’exaspération généralisée de notre jeunesse dont le rêve ultime est de pouvoir travailler, tout cela et bien plus encore de malheurs, nous a ouvert les yeux sur la réalité du régime que vous avez le piètre honneur de diriger. Excusez du peu !
Monsieur Le Président.Ne laissez pas les flagorneurs, et surtout les profiteurs voraces qui vous entourent, vous mentir sur ce point, vous faire croire que vous êtes adulé, que vous êtes le père bien aimé de la Nation! Monsieur le président, si tant est qu’il subsiste en vous une étincelle d’humanité, si réellement vous croyez en ce Dieu devant lequel vous vous prosternez publiquement, si vous gardez à l’esprit le moment inéluctable, ou si tout simplement vous avez la plus petite pitié pour ce peuple, si vous ne voulez pas provoquer l’irréparable dans notre jeune nation, il est dans vos possibilités de vous amender, et de rendre justice à ce peuple, et à cette nation, dont le destin est si injustement dévié.
Il est vrai que tout a été fait pour vous rassurer. Mais votre entourage vous doit la vérité. L’ensemble des nigériens vit dans une peur inouïe, ce, depuis les terribles événements survenus à Agadez, Arlit et à la prison civile de Niamey. C’est sans oublier la tentative d’attaque manquée à au Centre d’instruction de la Gendarmerie de Koirategui. Ces événements que votre politique belliciste à contribuer à créer.
Monsieur Le Président,
Trop de mal a été fait à ce peuple. Aujourd’hui que les jeux sont faits, et que les principes démocratiques ont aidé à asseoir votre suprématie sur le régime, il est dans vos moyens, si tant est que vous vous armiez de courage, de forcer le carcan dans lequel vous avez été enfermé.
Le mal est fait ! Mais vous pouvez faire en sorte de le réparer :
- En rendant au peuple ce que votre régime lui a volé. Sa liberté, sa paix, sa souveraineté.
- En chassant de sa vie les monstres odieux qui ont pris son pays et son destin en otage.
- En mettant fin au pillage honteux de ses richesses.
- En ordonnant une enquête objective et approfondie sur l’affaire présumée de virement sur le compte de la fille de Bazoum Mohamed.
- En interdisant à l’armée de s’immiscer dans les affaires politiques du pays, et à ne se consacrer qu’à son rôle de défense du pays contre toute menace extérieure.
- En rendant réel et effectif le principe qui consiste à ce que la loi soit au dessus de tous, donc en traduisant Tandja Mamadou devant la Haute Cour de Justice, Zakou Djibo devant la justice…
- En investissant dans l’agriculture et l’agroalimentaire, plutôt que dans l’acquisition de produits de consommation aussi inutiles que nuisibles, comme ce projet sordide d’échangeur.
- En mettant en place un système de scolarité fondé sur la modernité et l’universalité.
- En encourageant la recherche scientifique, la production artistique et intellectuelle.
- En ouvrant le champ médiatique aux professionnels de l’information, ceux là qui se feront un devoir de ne pas se laisser embrigader par des groupes politique.
“Je pourrais ainsi citer une infinité de mesures de salubrité publique qui seraient susceptibles de parer au plus pressé, et de remettre le pays sur le chemin du droit, de la démocratie, et de la justice. “
Mais ce n’est là qu’un rêve éveillé, un “exutoire du ras-le-bol que je ressens“, car cette lettre que je vous adresse, n’est que l’opinion d’un simple citoyen nigérien, qui ne s’exprime qu’en son nom personnel, jouissant de ces droits civils et politiques, et qui ne pourrait que se substituer à la volonté populaire.
Mais il est de votre devoir de faire du bien à ce pays.
Monsieur le Président,Antoine de Saint-Exupéry disait que l’avenir n’est pas à prévoir, mais qu’il est à bâtir. C’est là, très exactement notre vision des choses, et nous voulons des responsables bâtisseurs de l’avenir – l’avenir pour tous.
Je vous souhaite bonne chance !
M.AMADOU ADAMOU Bachir Citoyen Nigérien qui a toujours voté pour le Changement de mentalités de nos dirigeants.
Mail : fatbach125@yahoo.fr
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