Libye : Moustapha Abdel Jalil dans les tourments
mercredi 21 décembre 2011
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Ils estiment que Benghazi est marginalisée et oubliée. Ils relèvent le manque de liquidité dans les distributeurs bancaires, le ralentissement des activités dans le secteur des services et la paralysie dans tous les établissements de l’Etat. Plus grave, ils rouspètent que le Conseil est un organe aux contours opaques dont la gestion laisse à désirer. Conséquences, des manifestants ne se sont pas fait prier pour brûler des posters de M. Abdel Jalil. Ce sont des scènes qui rappellent les folles périodes de l’irréversible marche des ex-insurgés qui, chaque fois qu’ils s’emparaient d’une cité, incendiaient tous les souvenirs du supposé dictateur défait, le 20 octobre dernier. Même si les évènements actuels n’ont pas atteint une telle ampleur, on peut affirmer que la lune de miel avec les habitants de Benghazi a fait long feu, à telle enseigne que l’on se demande si c’est le début du divorce.
Le président de l’appareil politique de transition n’a même pas eu le temps de digérer complètement l’euphorie de la prise du pouvoir qu’il doit faire face à la réalité, dure et amère. Qu’il entreprenne une action, on lui reproche d’agir en faveur d’un tel, qu’il réagisse en tenant compte des appréhensions, on l’accuse à nouveau d’ignorer tel autre. A l’heure qu’il est, il est pris en tenailles entre plusieurs entités qui, selon toute vraisemblance, luttent pour l’amélioration de leur quotidien. Avec des arguments qui font mouche, elles manœuvrent comme si Moustapha Abdel Jalil avait sollicité leur soutien en vue d’organiser leur exploitation de concert avec l’extérieur et d’anciens bonzes du régime défunt.
On croirait qu’elles l’attendaient de pied ferme. Ou bien c’est parce qu’elles tiennent à le maintenir sous pression pour éviter de désenchanter comme c’est le cas chez le voisin des bords de la mer rouge ? ? C’est de bonne guerre, mais si rien n’est fait pour stopper l’hémorragie qui n’est qu’à ses débuts, des manifestants d’autres villes pourraient débouler dans les rues. Et des groupes fantoches pourraient tenter de récupérer le mouvement. ?Les risques sont bien réels dans un pays en lambeau où les hommes en armes sont encore maîtres du jeu.
C’est pourquoi le président du Conseil national de transition, Moustapha Abdel Jalil, qui risque gros, ne devrait pas feindre l’indifférence. Il n’aura pas d’excuse, avisé que quiconque, il n’est pas sans savoir que l’ennemi commun vaincu, chacun de ses faits est suivi à la loupe et interprété. Il a donc intérêt à revoir la structure de commandement du Conseil national de transition, l’organiser en faisant sien l’avertissement selon lequel ? : ?« ?lorsque les pâtres qui doivent faire rentrer le petit bouc dans l’enclos sont nombreux, il passe la nuit dehors ? ». C’est comme ça qu’il pourra reprendre la main, contrer le scepticisme ambiant d’une partie de la population embarquée dans une logique de contestation qui fait florès parmi des citoyens qui estiment qu’on veut voler leur révolution.
Ce n’est qu’après avoir réglé cette question qui s’apparente à un détail qu’il pourra, au dessus de tout soupçon, s’attaquer véritablement aux différents axes qui ont été définis dans la feuille de route du CNT. Autrement dit, il s’en tirerait avec une image totalement écornée avec un pays qui perdrait inutilement le temps sur le chemin de sa lente, mais irréversible marche vers la démocratie et le progrès.
Adama BAYALA (badam1021@yahoo.fr)
Sidwaya
Le président de l’appareil politique de transition n’a même pas eu le temps de digérer complètement l’euphorie de la prise du pouvoir qu’il doit faire face à la réalité, dure et amère. Qu’il entreprenne une action, on lui reproche d’agir en faveur d’un tel, qu’il réagisse en tenant compte des appréhensions, on l’accuse à nouveau d’ignorer tel autre. A l’heure qu’il est, il est pris en tenailles entre plusieurs entités qui, selon toute vraisemblance, luttent pour l’amélioration de leur quotidien. Avec des arguments qui font mouche, elles manœuvrent comme si Moustapha Abdel Jalil avait sollicité leur soutien en vue d’organiser leur exploitation de concert avec l’extérieur et d’anciens bonzes du régime défunt.
On croirait qu’elles l’attendaient de pied ferme. Ou bien c’est parce qu’elles tiennent à le maintenir sous pression pour éviter de désenchanter comme c’est le cas chez le voisin des bords de la mer rouge ? ? C’est de bonne guerre, mais si rien n’est fait pour stopper l’hémorragie qui n’est qu’à ses débuts, des manifestants d’autres villes pourraient débouler dans les rues. Et des groupes fantoches pourraient tenter de récupérer le mouvement. ?Les risques sont bien réels dans un pays en lambeau où les hommes en armes sont encore maîtres du jeu.
C’est pourquoi le président du Conseil national de transition, Moustapha Abdel Jalil, qui risque gros, ne devrait pas feindre l’indifférence. Il n’aura pas d’excuse, avisé que quiconque, il n’est pas sans savoir que l’ennemi commun vaincu, chacun de ses faits est suivi à la loupe et interprété. Il a donc intérêt à revoir la structure de commandement du Conseil national de transition, l’organiser en faisant sien l’avertissement selon lequel ? : ?« ?lorsque les pâtres qui doivent faire rentrer le petit bouc dans l’enclos sont nombreux, il passe la nuit dehors ? ». C’est comme ça qu’il pourra reprendre la main, contrer le scepticisme ambiant d’une partie de la population embarquée dans une logique de contestation qui fait florès parmi des citoyens qui estiment qu’on veut voler leur révolution.
Ce n’est qu’après avoir réglé cette question qui s’apparente à un détail qu’il pourra, au dessus de tout soupçon, s’attaquer véritablement aux différents axes qui ont été définis dans la feuille de route du CNT. Autrement dit, il s’en tirerait avec une image totalement écornée avec un pays qui perdrait inutilement le temps sur le chemin de sa lente, mais irréversible marche vers la démocratie et le progrès.
Adama BAYALA (badam1021@yahoo.fr)
Sidwaya
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