INTERVENTION MILITAIRE EN LIBYE
Publié le 29 mai 2011 à 19h02http://www.francesoir.fr/actualite/internationa
La rébellion libyenne, qui célèbre le 29 mai ses 100 jours, répète que le départ de Mouammar Kadhafi est la condition préalable à toute sortie de crise. Retour sur les grandes étapes de l'insurrection.
15 février : Des manifestations ont lieu en Libye dans le cadre du "printemps arabe" qui a touché la Tunisie, l'Égypte, mais aussi le Yémen ou la Syrie. A Benghazi, au sud de la Libye, les mouvements sont durement réprimés par la police qui utilise des armes à feu.
17 février : Le « jour de la colère », Almadi Ziou jette sa voiture bourée d'explosifs contre la caserne de Benghazi, symbole du pouvoir de Kadhafi à l'est du pays. Les manifestations s'intensifient.
18-19 février : Ces deux journées signent le début véritable de l'insurrection. Benghazi et El Beïda tombent aux mains des insurgés. Tandis que des membres des forces de l'ordre rejoignent les rangs des rebelles, de nombreux témoignages alertent de la présence de mercenaires, en particulier du Tchad, qui répriment très durement les manifestants. Alors qu'Internet est coupé par les autorités libyennes, le collectif de hackers Anonymous vient en aide aux insurgés pour contourner la censure et diffuser dans le monde entier les premières images de la révolution libyenne. Le bilan compte déjà 50 morts dans les deux camps.
20-26 février : Les manifestations s'étendent au reste du pays. Deux tribus touaregs rejoignent l'insurrection, tandis qu'un diplomate et un ambassadeur font défection au profit des rebelles. De nombreuses villes, dont Tobrouk et Misrata sont aux mains de ces derniers.
Le 21 février, Human Rights Watch fait état d'au moins 233 morts dans le pays. La veille, Saïf al-Islam, fl'un des fils de Kadhafi, a fait un discours à la télévision dans lequel il exige la fin des manifestations et menace de recourir à l'armée.
27 février : Création du Comité national de Transition, l'instance représentative de l'opposition au Guide, à Benghazi qui est devenue la «capitale » de l'insurrection.
7-12 mars : Kadhafi lance sa contre-offensive et reprend, l'une après l'autre, les villes qui étaient tombées aux mains de la rébellion. Les insurgés, désorganisés et inexpérimentés, sont forcés de prendre la fuite vers l'est devant l'armée loyaliste.
10 mars : La France, première nation à avoir reconnu le Conseil national de transition (l'opposition au colonel Kadhafi), reçoit trois chargés de mission de l'opposition libyenne à l'Élysée.
17 mars : Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 1973 afin de protéger la population libyenne, contre les forces de Mouammar Kadhafi.
19 mars : L'opération « Odyssey Dawn » (Aube de l'odyssée) est lancée par une coalition formée de la France, du Royaume-Uni, des États-Unis, de l'Allemagne, de l'Italie, de l'Espagne, du Canada et de l'Allemagne.
24 mars : L'Otan prend le relais de la coalition internationale. A ce stade des affrontements, 350 avions ont été impliqués dans les opérations aériennes.
S'en suit une situation militaire confuse : jusqu'au 28 mars les insurgés reconquièrent le terrain perdu, appuyé par les bombardements des insurgés. Mais dès le 29 mars, l'insurrection rencontre une très forte résistance des troupes de Kadhafi. Après s'être repliés à Ras Lanouf, grand port pétrolier de l'est, la ville est reprise par les pro-Kadhafi et les insurgés doivent fuir encore plus loin.
30 mars : Le ministre des Affaires étrangères libyen démissionne et fuit le pays pour Londres.
12 avril : La ville d'Ajdabiya, dernier bastion avant Benghazi, le quartier général du CNT, est pilloné par l'armée libyenne. L'engagement de l'Otan est critiqué par les insurgés qui ont le sentiment d'être abandonnés. Ils réussissent pourtant à tenir leurs positions, facilitant les frappes de l'Otan.
15 avril : Mouammar Kadhafi est accusé d'utiliser des bombes à sous-munitions, interdites depuis 2008.
30 avril : Le plus jeune fils du colonel Kadhafi Saïf al-Arab, ainsi que trois de ses petits-enfants, sont tués lors d'une frappe aérienne de l'Otan.
8 mai : L'Otan lance des missiles sur plusieurs objectifs clés à Tripoli, en particulier la résidence de Kadhafi.
11 mai : Les insurgés reprennent le contrôle de l'aéroport de Misrata. Les bombardements de l'Otan s'intensifient encore davantage.
16 mai : Un mandat d'arrêt international est requis par le procureur de la Cour pénal international (CPI) contre le colonel Kadhafi, pour crimes contre l'humanité. Sont aussi visés son fils Saïf al-Islam ainsi que le chef des renseignements libyens, Abdoullah al Senoussi.
27 mai : Dmitri Medvedev, en signant la déclaration finale du G8, reconnaît que le colonel libyen a « perdu toute légitimité. »