mercredi 6 janvier 2010

Le MNJ, principale faction rebelle touarègue du Niger, restitue son arsenal de guerre


APA - 06/01/2010
Le MNJ, principale faction rebelle touarègue du Niger, restitue son arsenal de guerre
mercredi 6 janvier 2010

APA-Niamey (Niger) La principale faction de la rébellion touarègue au Niger, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), a remis officiellement ses armes au cours d’une cérémonie près de la cité minière d’Arlit (1300 km au nord du Niger), en présence du ministre de l’Intérieur et du chef d’Etat major particulier du Président Mamadou Tandja, selon des images diffusées mercredi par Télé Sahel, la télévision nationale.

Cette remise d’armes fait suite à la reddition du mouvement rebelle qui a symboliquement déposé les armes en octobre dernier, au cours d’une première cérémonie organisée à Sebbha, en terre libyenne, en présence de Mouammar Kadhafi, le médiateur dans le conflit nigérien.

« Nous parachevons ainsi le désarmement intégral (…) et nous invitons les uns et les autres à s’inscrire dans une dynamique de paix qui pourra faire développer le nord du Niger » a dit Albadé Abouba, le ministre d’Etat en charge de l’Intérieur et de la Sécurité publique.

Albadé Abouba a promis l’engagement du gouvernement nigérien à accompagner les efforts en vue d’un retour définitif de la paix dans la partie septentrional du pays, en proie à une insécurité quasi résiduelle.

De son côté, le Président du MNJ, Aghali Ag Alambo, a fait part de sa « disposition » à travailler pour le retour total de la paix dans le nord du Niger, secoué ces deux dernières années par une rébellion, éclatée en trois fronts, lesquels ont tous déposé les armes.

Arrivé dans la cité minière d’Arlit en compagnie d’une soixantaine de véhicules 4X4 à bord desquels se trouvaient des éléments de son mouvement, il a restitué un important arsenal de guerre constitué d’armes lourdes, de mines antichar et diverses munitions.

Crée en 2007, le MNJ revendique quelque 3000 combattants qui renoncent ainsi à la lutte armée, en acceptant l’offre libyenne d’aider à leur réinsertion sociale et économique, dans le cadre d’un programme de désarmement intervenu après leur reddition consacrée par une amnistie accordée aux ex combattants par le Président Mamadou Tandja.

Le Front patriotique nigérien (FPN) et le Front des forces pour le redressement (FFR) de la figure historique de la première rébellion touarègue des années 1990, Rhissa Ag Boula, ont également accepté l’offre du médiateur libyen de remettre les armes.

La région d’Agadez où opèrent plusieurs compagnies étrangères est riche en uranium. Depuis février 2007, cette région fait face à une rébellion armée conduite par des groupes touaregs qui revendiquent davantage de meilleures conditions pour les populations du nord du Niger.

Les affrontements entre l’armée et les éléments de la rébellion touarègue exacerbés par de nombreux cas d’explosion de mines attribués aux insurgés, ont fait à ce jour officieusement plus de 80 soldats et environ 200 rebelles tués ainsi que plusieurs morts et blessés parmi les civils.

Ces richesses minières, exploitées depuis 40 ans dans le nord du Niger ont habituellement servi de détonateur à la rébellion touarègue au début des années 1990 ainsi que le soulèvement en février 2007 de l’insurrection menée par le MNJ.

Niamey a officiellement entamé des rencontres avec les factions rebelles en avril dernier lorsque le ministre de l’Intérieur, Albadé Abouba, qui conduisait une forte délégation en Libye avait affirmé que les rebelles touaregs, constitués en trois factions, ont accepté de rendre les armes et de participer à des négociations de paix.

DS/od/APA 06-01-2010

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