mercredi 27 mars 2013


Mali : la tentation génocidaire

Communiqué de presse de l’ODTE,Organisation de la Diaspora Touarègue en Europe
Devant la multiplication des exécutions extrajudiciaires, des enlèvements et des pillages commis par l’armée malienne sur des populations de l’Azawad, notamment touarègues, maures et peules, l’ODTE exprime sa plus vive préoccupation et s’étonne du silence qu’adopte sur ce sujet très douloureux, la communauté internationale.
En effet, depuis le retour de l’armée malienne dans l’Azawad à la faveur de l’intervention française, des faits très graves ont été régulièrement dénoncés par les organisations internationales de défense des droits de l’homme.
Des éléments irréfutables existent et mettent en cause non seulement l’armée malienne, mais aussi la hiérarchie politique actuelle. En effet des témoignages existent sur les méthodes et le mode opératoire de ces exactions dont les victimes sont essentiellement des pauvres gens qui se croyaient à l’abri dans les brousses reculées de l’Azawad. Ces faits ne sauraient été mis au compte de quelques militaires zélés qui échapperaient au contrôle de leur hiérarchie.
L’Organisation de la Diaspora touarègue en Europe interpelle la France sur sa responsabilité à l’égard des populations civiles, notamment touarègues, maures et peules, qu’elle a, de fait, livrées à la vindicte de l’armée malienne. C’est, en effet, l’armée française qui a permis aux militaires maliens de revenir dans les régions de l’Azawad, où ils commettent violences et atrocités contre des populations civiles totalement désarmées.  
La timidité de la réprobation exprimée par la France tranche avec sa volonté affichée de pousser à une réconciliation entre l’Etat malien et les communautés de l’Azawad.
L’ODTE met en garde contre le risque accru de militarisation des communautés qui pourraient être tentées d’exercer leur légitime défense.
L’ODTE appelle les représentants de la communauté internationale à déterminer les responsabilités des exactions commises et à mettre un terme au plus vite à l’impunité dont jouit l’Etat malien depuis des décennies. Elle demande aux juridictions internationales compétentes, notamment la CPI, de se donner les moyens de rendre justice aux victimes des massacres perpétrés contre elles par des armées et milices ethniques animées par une tentation génocidaire de plus en plus flagrante.
ODTE (Organisation de la Diaspora Touarègue en Europe)
Lyon, le 25 mars 2013
L’ODTE A POUR OBJET LA PROMOTION DE LA CULTURE TOUARÈGUE, LA DÉFENSE DES DROITS ET INTÉRÊTS DU PEUPLE TOUAREG.
SON SIÈGE EST À LYON,  France.
  • cassé claude
    la « solution » ne serait-elle pas dans la remise en cause des frontières héritées de colonisateur et de limites territoriales floues ?

La MISMA s’installe à Ménaka

Mali-Cikan
Depuis le 22 mars au soir, le bataillon nigérien aux ordres du lieutenant-colonel GABRIEL a rejoint Ménaka dans le cadre du déploiement de la MISMA au Mali. Deux compagnies pour un volume de 280 hommes se sont vu transférer la responsabilité de la sécurité par les militaires français de la brigade Serval présents sur zone depuis le 9 février.
La mission des éléments français à Ménaka était de maintenir, dans la durée, un dispositif de sécurité en coordination avec les forces maliennes. De nombreuses patrouilles diurnes et nocturnes ont eu lieu dans la zone pour marquer la présence des forces armées, faire du renseignement sur la menace des groupes armés et neutraliser les terroristes localisés.
Avec l’arrivée du bataillon nigérien, une période de quelques jours de consignes a débuté. Des patrouilles mixtes (français, maliens et nigériens) ont permis de reconnaître les points stratégiques de la zone dans le centre de la ville et ses environs. L’installation logistique du bataillon nigérien est en cours et devrait s’étendre sur deux sites.
Prise de consigne entre un soldat français de la force Serval et un militaire nigérien de la MISMA.
 Le 24 mars, le colonel Mistral, adjoint du général Barrera commandant la brigade Serval, s’est rendu à Ménaka dans le cadre de la relève entre les éléments français et la MISMA. Une rencontre avec le lieutenant-colonel Gabriel, le préfet et le sous-préfet a eu lieu ainsi qu’une patrouille mixte sur les points clés identifiés par les forces françaises et maliennes quelques semaines plus tôt.
Ménaka, située à 300 km de Gao et à 1500 km de Bamako,  représente un nœud routier important entre Gao, Kidal, l’Algérie et le Niger, et donc un point de passage stratégique. De nombreux signes traduisent le retour « à la vie normale » : la réouverture du marché local, bien achalandé; la réouverture des écoles avec le retour des élèves plus nombreux chaque jour; la reprise d’activité de la mairie et le rétablissement des administrations locales. Même si l’électricité n’est pas revenue à 100% et que le réseau GSM ne fonctionne pas encore, la population reste résolument optimiste.
L’arrivée de la MISMA à Ménaka a été facilitée par l’action menée par la brigade Serval depuis le 11 janvier, en étroite coordination avec les FAMA et la MISMA. Cette première relève des troupes françaises est un symbole fort de la reconquête du territoire malien et, qui traduira, à terme une reprise de la vie économique dans cette ville du nord-est du pays.
Prise de consigne entre un soldat français de la force Serval et un militaire nigérien de la MISMA.
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense,http://www.mali-cikan.fr/?p=2456

CHINE / AFRIQUE - 
Article publié le : mardi 26 mars 2013 - Dernière modification le : mardi 26 mars 2013

Entre la Chine et l'Afrique, une relation à rééquilibrer

Des employés éthiopiens et chinois sur un site de construction du nouveau chemin de fer à Dire Dawa (Nord-est de l'Ethiopie), le 27 février 2013.
Des employés éthiopiens et chinois sur un site de construction du nouveau chemin de fer à Dire Dawa (Nord-est de l'Ethiopie), le 27 février 2013.
AFP PHOTO/JENNY VAUGHAN

Par Jean-Pierre Boris
Le nouveau président chinois Xi Jinging met à profit le sommet des Brics, qui s'ouvre ce mardi 26 mars en Afrique du Sud, pour effectuer sa première tournée sur le continent africain. Outre l’Afrique du Sud, il aura visité la Tanzanie et le Congo-Brazzaville. En 2012, les relations entre le continent et la Chine ont pesé 200 milliards de dollars.

Dar es Salaam, Durban, Brazzaville, l’itinéraire du premier voyage officiel de Xi Jinping n’est pas innocent. Les Chinois veulent dire à l'Afrique qu’elle compte pour eux. Cela a été dit dès l’étape tanzanienne au cours de laquelle le président Xi Jinping a assuré que les relations entre son pays et l'Afrique allaient s'intensifier dans les années à venir.
Ce qui intéresse beaucoup les Chinois, ce sont les matières premières africaines, que ce soient le pétrole, le charbon, le gaz, les métaux. C’est le cas en Tanzanie, par exemple. « La Tanzanie a beaucoup de ressources naturelles à offrir à la Chine et a aussi des terres agricoles sous-utilisées, comme le souligne l'économiste tanzanien Ibrahim Lipumba, par ailleurs président du Civic United Front, un parti politique d'orientation libéraleLes Chinois souhaitent évidemment avoir accès à ces richesses. Par exemple, nous avons découvert du gaz naturel dans nos eaux de l'Océan Indien. Mais nous avons aussi beaucoup de terres agricoles susceptibles d'être exploitées pour produire du soja, des oléagineux, du manioc qui pourraient servir d'aliments pour le bétail chinois. »

Les présidents chinois et tanzaniens, Xi Jinping (L) et Jakaya Kikwete (R), à Dar es Salaam le 24 mars 2013.
REUTERS/Thomas Mukoya
200 milliards de dollars d’échange
La Chine a besoin de tout ce que l’Afrique peut lui offrir. Pétrole, gaz, charbon, métaux, la production des pays africains part de plus en plus vers la Chine. A tel point que ces dernières années, les relations économiques entre la Chine et l’Afrique n’ont fait qu’augmenter alors que, crise oblige, celles de l’Afrique avec les zones développées, Etats-Unis et Europe de l’Ouest, ont chuté.
En 2012, les relations entre la Chine et l'Afrique ont atteint les 200 milliards de dollars, presque le double des relations entre le continent et les Etats-Unis, comme le souligne Simon Freemantle, un analyste économique de la Standard Bank, à Johannesbourg.
La crainte d’une nouvelle colonisation
Pourtant, cet intérêt de la Chine pour les richesses africaines commence à susciter des inquiétudes chez certains dirigeants africains. Très récemment, une des grandes voix du monde économique continental s'est émue des déséquilibres dans les relations entre la Chine et ses partenaires africains : le gouverneur de la banque centrale du Nigeria, Sanusi Lamido, a constaté, dans une tribune publiée par le Financial Times, que l'Afrique vendait à la Chine ses matières premières et que la Chine vendait des produits transformés à l'Afrique.
Pour Sanusi Lamido, il est clair que c'est là une relation coloniale. Et il n'est pas le seul à faire ce constat. Par exemple, Arnaud Dabancourt, un chef d'entreprise franco-sud-africain qui sillonne en permanence la région, constate à longueur de voyages que partout où des chantiers de travaux publics sont confiés à des entreprises chinoises, la main d’œuvre est chinoise.

Xi Jinping
Président chinois
En cherchant à se développer, la Chine œuvre depuis toujours à faire tout son possible pour fournir soutien et aide à l'Afrique...
 
25/03/2013 par Christophe Paget
Lors de ses déplacements professionnels en Angola, Arnaud Dabancourt, fondateur et directeur de l’entreprise Tristan Export, constate même que les immigrants chinois, fidèles à leur légende de grands commerçants, ouvrent échoppes et restaurants, allant même jusqu’à investir le secteur traditionnel du commerce ambulant dans les rues de Luanda, la capitale angolaise. Et pour Arnaud Dabancourt, c’est une forme de colonialisme.
Entreprises chinoises, main d’œuvre chinoise
Au Congo, troisième et dernier pays visité par le président Xi Jinping à l’occasion de cette première tournée africaine, les entreprises chinoises participent aux appels d'offre que lance l'Etat. Elles y sont autorisées en vertu d’un accord stratégique entre les deux pays. Les investisseurs chinois sont membres des chambres de commerce et d’industrie locales. C’est en particulier le cas à Pointe-Noire, la capitale de l’off-shore pétrolier du Congo-Brazzaville.
Sur les routes, sur les chantiers d’infrastructures dont la responsabilité a été confiée à des entreprises chinoises, il y a aussi des ouvriers chinois. Mais aux yeux de Sylvestre Didier Mavouenzela, le président de la chambre de commerce et d’industrie de Pointe-Noire, tout de prudence et de diplomatie, le mélange entre travailleurs chinois et congolais se fait de belle manière.
Et si Sylvestre Didier Mavouenzela reconnait qu’il serait bon d’accélérer les transferts de compétence entre Chinois et Congolais, s’il reconnait que les entreprises chinoises devraient recourir plus qu’elles ne le font à des sous-traitants congolais, il résiste à l’emploi du mot « colonisation » que d’autres prononcent sans problème.
C’est que, malgré le déséquilibre actuel des relations entre Chine et Afrique, le continent noir ne serait globalement pas en train de décoller sur le plan économique si son wagon n'était pas accroché à la locomotive chinoise.
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FICHE PAYS :

Par : Samir Amin
Publié le : 7/02/13
Faut-il soutenir l’intervention d’une puissance étrangère, de surcroît ex-tutelle coloniale, dans un pays souverain menacé par les islamistes ? Oui, car cette nébuleuse ultra réactionnaire, soutenue par la triade États-Unis/Europe/Japon, veut en faire une composante d’un territoire transnational doté de ressources importantes, dont la triade serait la principale destinataire. Mais il faut être lucide : la France reste partie prenante de ce projet impérialiste. Elle devra s’en désolidariser pour que les Maliens puissent reconstruire leur pays en toute indépendance.
Je suis de ceux qui condamnent par principe toute intervention militaire des puissances occidentales dans les pays du Sud, ces interventions étant par nature soumises aux exigences du déploiement du contrôle de la planète par le capital des monopoles dominant le système.
L’intervention française au Mali est-elle l’exception à la règle ? Oui et non. C’est la raison pour laquelle j’appelle à la soutenir, sans néanmoins penser le moins du monde qu’elle apportera la réponse qu’il faut à la dégradation continue des conditions politiques, sociales et économiques non seulement du Mali, mais de l’ensemble des pays de la région, laquelle est elle-même le produit des politiques de déploiement du capitalisme des monopoles de la triade impérialiste (États-Unis, Europe, Japon) toujours en œuvre, comme elle est à l’origine de l’implantation de l’islam politique dans la région.

L’islam politique réactionnaire, ennemi des peuples concernés et allié majeur des stratégies de la triade impérialiste (1)
L’islam politique – au-delà de la variété apparente de ses expressions – n’est pas un « mouvement de renaissance de la foi religieuse » (que celle-ci plaise ou non), mais une force politique archi-réactionnaire qui condamne les peuples. Ils sont les victimes éventuelles de l’exercice de son pouvoir à la régression sur tous les plans, les rendant par là même incapables de répondre positivement aux défis auxquels ils sont confrontés. Ce pouvoir ne constitue pas un frein à la poursuite du processus de dégradation et de paupérisation en cours depuis trois décennies. Au contraire, il en accentue le mouvement, dont il se nourrit.
Telle est la raison fondamentale pour laquelle les puissances de la triade – telles qu’elles sont et demeurent – y voient un allié stratégique. Le soutien systématique apporté par ces puissances à l’islam politique réactionnaire a été et demeure l’une des raisons majeures des « succès » qu’il a enregistrés : les taliban d’Afghanistan, le Front islamique du salut (Fis) en Algérie, les « islamistes » en Somalie et au Soudan, ceux de Turquie, d’Égypte, de Tunisie et d’ailleurs ont tous bénéficié de ce soutien à un moment décisif pour leur saisie du pouvoir local. Aucune des composantes dites modérées de l’islam politique ne s’est jamais dissociée véritablement des auteurs d’actes terroristes de leurs composantes dites « salafistes ». Ils ont tous bénéficié et continuent à bénéficier de l’exil dans les pays du Golfe, lorsque nécessaire. En Libye hier, en Syrie encore aujourd’hui, ils continuent à être soutenus par ces mêmes puissances de la triade. En même temps, les exactions et les crimes qu’ils commettent sont parfaitement intégrés dans le discours d’accompagnement de la stratégie fondée sur leur soutien : ils permettent de donner de la crédibilité à la thèse d’une « guerre des civilisations » qui facilite le ralliement « consensuel » des peuples de la triade au projet global du capital des monopoles. Les deux discours – la démocratie et la guerre au terrorisme – se complètent mutuellement dans cette stratégie.
Il faut une bonne dose de naïveté pour croire que l’islam politique de certains – qualifié à ce titre de « modéré » – serait soluble dans la démocratie. Il y a certes partage des tâches entre ceux-ci et les « salafistes » qui les déborderaient, dit-on, avec une fausse naïveté par leurs excès fanatiques, criminels, voire terroristes. Mais leur projet est commun – une théocratie archaïque par définition aux antipodes de la démocratie même minimale.

Le Sahélistan, un projet au service de quels intérêts ?
De Gaulle avait caressé le projet d’un « Grand Sahara français ». Mais la ténacité du FLN algérien et la radicalisation du Mali de l’Union soudanaise de Modibo Keita ont fait échouer le projet, définitivement à partir de 1962-1963. S’il y a peut-être quelques nostalgiques du projet à Paris, je ne crois pas qu’ils soient en mesure de convaincre des politiciens dotés d’une intelligence normale de la possibilité de le ressusciter.
En fait, le projet de Sahélistan n’est pas celui de la France – même si Sarkozy s’y était rallié. Il est celui de la nébuleuse constituée par l’islam politique en question et bénéficie du regard éventuellement favorable des États-Unis et dans leur sillage de leurs lieutenants dans l’Union européenne (qui n’existe pas) – la Grande-Bretagne et l’Allemagne.
Le Sahélistan « islamique » permettrait la création d’un grand État couvrant une bonne partie du Sahara malien, mauritanien, nigérien et algérien doté de ressources minérales importantes : uranium, pétrole et gaz. Ces ressources ne seraient pas ouvertes principalement à la France, mais en premier lieu aux puissances dominantes de la triade. Ce « royaume », à l’image de ce qu’est l’Arabie Saoudite et les émirats du Golfe, pourrait aisément « acheter » le soutien de sa population clairsemée, et ses émirs transformer en fortunes personnelles fabuleuses la fraction de la rente qui leur serait laissée. Le Golfe reste, pour les puissances de la triade, le modèle du meilleur allié/serviteur utile, en dépit du caractère farouchement archaïque et esclavagiste de sa gestion sociale – je dirais grâce à ce caractère. Les pouvoirs en place dans le Sahélistan s’abstiendraient de poursuivre des actions de terrorisme sur leur territoire, sans pour autant s’interdire de les soutenir éventuellement ailleurs.
La France, qui était parvenue à sauvegarder du projet du Grand Sahara le contrôle du Niger et de son uranium, n’occuperait plus qu’une place secondaire dans le Sahélistan (2).
Il revient à François Hollande – et c’est tout à son honneur – de l’avoir compris et refusé. On ne devrait pas s’étonner de voir que l’intervention qu’il a décidée ait été immédiatement soutenue par Alger et quelques autres pays pourtant non classés par Paris comme des « amis ». Le pouvoir algérien a démontré sa parfaite lucidité : il sait que l’objectif du Sahélistan vise également le Sud algérien et pas seulement le Nord du Mali (3). On ne devrait pas davantage s’étonner que les « alliés de la France » – les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, sans parler de l’Arabie Saoudite et du Qatar – sont en réalité hostiles à cette intervention, qu’ils n’ont acceptée du bout des lèvres que parce qu’ils ont été mis devant le fait accompli – la décision de François Hollande. Mais ils ne seraient pas mécontents de voire l’opération s’enliser et échouer. Cela redonnerait de la vigueur à la reprise du projet du Sahélistan.

Gagner la guerre du Sahara
Je suis donc de ceux qui souhaitent et espèrent que la guerre du Sahara sera gagnée, ces islamistes éradiqués dans la région (Mali et Algérie en particulier), le Mali restauré dans ses frontières. Cette victoire est la condition nécessaire incontournable, mais est loin d’être la condition suffisante, pour une reconstruction ultérieure de l’État et de la société du Mali.
Cette guerre sera longue, coûteuse et pénible et son issue reste incertaine. La victoire exige que soient réunies certaines conditions. Il faudrait en effet non seulement que les forces armées françaises n’abandonnent pas le terrain avant la victoire, mais encore qu’une armée malienne digne de ce nom soit reconstituée rapidement. Car il faut savoir que l’intervention militaire des autres pays africains ne pourra pas constituer l’élément décisif de la victoire.
La reconstruction de l’armée malienne relève du tout à fait faisable. Le Mali de Modibo était parvenu à construire une force armée compétente et dévouée à la nation, suffisante pour dissuader les agresseurs comme le sont les islamistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) aujourd’hui. Cette force armée a été systématiquement détruite par la dictature de Moussa Traoré et n’a pas été reconstruite par ses successeurs. Mais le peuple malien ayant pleine conscience que son pays a le devoir d’être armé, la reconstruction de son armée bénéficie d’un terrain favorable. L’obstacle est financier : recruter des milliers de soldats et les équiper n’est pas à la portée des moyens actuels du pays, et ni les États africains, ni l’Onu ne consentiront à pallier cette misère. La France doit comprendre que le seul moyen qui permettra la victoire l’oblige à le faire. L’enlisement et la défaite ne seraient pas seulement une catastrophe pour les peuples africains, ils le seraient tout autant pour la France. La victoire constituerait un moyen important de restauration de la place de la France dans le concert des nations, au-delà même de l’Europe.
Il n’y a pas grand-chose à attendre des pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao). Les gardes prétoriennes de la plupart de ces pays n’ont d’armée que le nom. Certes le Nigeria dispose de forces nombreuses et équipées, malheureusement peu disciplinées, c’est le moins qu’on puisse dire. Et beaucoup de ses officiers supérieurs ne poursuivent pas d’autre objectif que le pillage des régions où elles interviennent. Le Sénégal dispose également d’une force militaire compétente et de surcroît disciplinée, mais petite, à l’échelle du pays. Plus loin en Afrique, l’Angola (formellement membre de la Cedeao) et l’Afrique du Sud pourraient apporter des appuis efficaces. Mais leur éloignement géographique, et peut-être d’autres considérations, fait courir le risque qu’ils n’en voient pas l’intérêt.
Un engagement de la France ferme, déterminé et pour toute la durée nécessaire implique que la diplomatie de Paris comprenne qu’il lui faut prendre des distances à l’égard de ses coéquipiers de l’Otan et de l’Europe. Cette partie est loin d’être gagnée, et rien n’indique pour le moment que le gouvernement de François Hollande soit capable de l’oser.

Gagner la bataille diplomatique
Le conflit visible entre les objectifs honorables de l’intervention française au Mali et la poursuite de la ligne diplomatique actuelle de Paris deviendra rapidement intolérable. La France ne peut pas combattre les « islamistes » à Tombouctou et les soutenir à Alep !
La diplomatie française, accrochée à l’Otan et à l’Union européenne, partage la responsabilité de ses alliés dans les succès de l’islam politique réactionnaire. Elle en a fourni la preuve éclatant dans l’aventure libyenne, dont le seul résultat a été (et cela était prévisible et certainement voulu, au moins par Washington) non pas de libérer le peuple libyen de Kadhafi (un pitre plus qu’un dictateur), mais de détruire la Libye, devenue terre d’opération de seigneurs de guerre, directement à l’origine du renforcement d’Aqmi au Mali.
Car l’hydre de l’islam politique réactionnaire recrute autant dans les milieux du grand banditisme que chez les fous de Dieu. Au-delà du djihad, leurs émirs – qui s’autoproclament les défenseurs intransigeants de la foi – s’enrichissent du trafic de la drogue (les taliban, l’Aqmi), des armes (les seigneurs de guerre libyens), de la prostitution (les Kosovars).
Or la diplomatie française, jusqu’à ce jour, soutient les mêmes, en Syrie par exemple. Les médias français donnent crédit aux communiqués du prétendu Observatoire syrien des droits de l’homme, une officine connue pour être celle des Frères musulmans, fondée par Ryad el-Maleh, soutenue par la CIA et les services britanniques. Autant faire crédit aux communiqués d’Ansar Eddine ! La France tolère que la soi-disant Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution soit présidée par le Cheikh Ahmad el-Khatib choisi par Washington, Frère musulman et auteur de l’incendie du quartier de Douma à Damas.
Je serais surpris (mais la surprise serait agréable) que François Hollande ose renverser la table, comme de Gaulle l’avait fait (sortir de l’Otan, pratiquer en Europe la politique de la chaise vide). On ne lui demande pas d’en faire autant, mais seulement d’infléchir ses relations diplomatiques dans le sens exigé par la poursuite de l’action au Mali, de comprendre que la France compte plus d’adversaires dans le camp de ses « alliés » que dans celui de ses « ennemis » ! Cela ne serait pas la première fois qu’il en serait ainsi lorsque deux camps s’affrontent sur le terrain diplomatique.

Reconstruire le Mali
La reconstruction du Mali ne peut être que l’œuvre des Maliens. Encore serait-il souhaitable qu’on les y aide plutôt que d’ériger des barrières qui rendent impossible cette reconstruction.
Les ambitions « coloniales » françaises – faire du Mali un État client à l’image de quelques autres dans la région – ne sont peut-être pas absentes chez certains des responsables de la politique malienne de Paris. La Françafrique a toujours ses porte-parole. Mais elles ne constituent pas un danger réel, encore moins majeur. Un Mali reconstruit saura aussi affirmer – ou réaffirmer – rapidement son indépendance. Par contre un Mali saccagé par l’islam politique réactionnaire serait incapable avant longtemps de conquérir une place honorable sur l’échiquier régional et mondial. Comme la Somalie, il risquerait d’être effacé de la liste des États souverains dignes de ce nom.
Le Mali avait, à l’époque de Modibo, fait des avancées en direction du progrès économique et social comme de son affirmation indépendante et de l’unité de ses composantes ethniques.
L’Union soudanaise était parvenue à unifier dans une même nation les Bambara du Sud, les pêcheurs bozo, les paysans songhaï et les Bella de la vallée du Niger, de Mopti à Ansongo (on oublie aujourd’hui que la majorité des habitants du Nord du Mali n’est pas constituée par les Touaregs), et avait même fait accepter aux Touaregs l’affranchissement de leurs serfs bella. Il reste que, faute de moyens – et de volonté après la chute de Modibo –, les gouvernements de Bamako ont par la suite sacrifié les projets de développement du Nord. Certaines revendications des Touaregs sont de ce fait parfaitement légitimes. Alger, qui préconise de distinguer dans la rébellion les Touaregs (désormais marginalisés) avec lesquels il faut discuter des djihadistes venus d’ailleurs – souvent parfaitement racistes à l’égard des « Noirs » –, fait preuve de lucidité à cet endroit.
Les limites des réalisations du Mali de Modibo, mais aussi l’hostilité des puissances occidentales (et de la France en particulier), sont à l’origine de la dérive du projet et finalement du succès de l’odieux coup d’État de Moussa Traoré, soutenu jusqu’au bout par Paris. Cette dictature porte la responsabilité de la décomposition de la société malienne, de sa paupérisation et de son impuissance. Le puissant mouvement de révolte du peuple malien parvenu, au prix de dizaines de milliers de victimes, à renverser la dictature, avait nourri de grands espoirs de renaissance du pays. Ces espoirs ont été déçus. Pourquoi ?
Le peuple malien bénéficie depuis la chute de Moussa Traoré de libertés démocratiques sans pareilles. Néanmoins cela ne semble avoir servi à rien : règnent des centaines de partis fantômes sans programme, des parlementaires élus impotents, la corruption généralisée. Des analystes dont l’esprit n’est toujours pas libéré des préjugés racistes s’empressent de conclure que ce peuple (comme les Africains en général) n’est pas mûr pour la démocratie ! On feint d’ignorer que la victoire des luttes du peuple malien a coïncidé avec l’offensive « néolibérale » qui a imposé à ce pays fragilisé à l’extrême un modèle de lumpen-développement préconisé par la Banque mondiale et soutenu par l’Europe et la France, générateur de régression sociale et économique et de paupérisation sans limites.
Ce sont ces politiques qui portent la responsabilité majeure de l’échec de la démocratie, décrédibilisée. Cette involution a créé ici comme ailleurs un terrain favorable à la montée de l’influence de l’islam politique réactionnaire (financé par le Golfe) non seulement dans le Nord du Mali, capturé par la suite par Aqmi, mais également à Bamako.
La décrépitude de l’État malien qui en a résulté est à l’origine de la crise ayant conduit à la destitution du président Amani Toumani Touré – réfugié depuis au Sénégal –, au coup d’État irréfléchi de Sanogo, puis à la mise sous tutelle du Mali par la « nomination » d’un président « provisoire » – dit de transition – par la Cedeao, dont la présidence est exercée par le président ivoirien Alassane Ouattara qui n’a jamais été qu’un fonctionnaire du FMI et du ministère français de la Coopération. C’est ce président de transition, dont la légitimité est aux yeux des Maliens proche de zéro, qui a fait appel à l’intervention française. Ce fait affaiblit considérablement la force de l’argument de Paris, bien que diplomatiquement impeccable : la France a répondu à l’appel du chef d’État « légitime » d’un pays ami. Mais alors, en quoi l’appel du chef de l’État syrien – incontestablement non moins légitime – au soutien de l’Iran et de la Russie est-il « inacceptable » ? Il appartient à Paris de corriger le tir et de revoir son langage.
Surtout, la reconstruction du Mali passe désormais par le rejet pur et simple des « solutions » libérales qui sont à l’origine de tous ses problèmes. Or, sur ce point fondamental, les concepts de Paris demeurent ceux qui ont cours à Washington, Londres et Berlin. Les concepts « d’aide au développement » de Paris ne sortent pas des litanies libérales dominantes (4). Rien d’autre. La France, même si elle gagnait la bataille du Sahara – ce que je souhaite –, reste mal placée pour contribuer à la reconstruction du Mali. L’échec, certain, permettrait alors aux faux amis de la France de prendre leur revanche.

Notes
Dans le souci de conserver à cet article sa brièveté et sa centralité sur la seule question malienne, j’ai écarté des développements sur les questions majeures adjacentes, réduites à des indications en notes de bas de page, évitant ainsi de longues digressions.
L’article ne traite pas de l’agression d’In Amenas. Les Algériens savaient que s’ils ont gagné la guerre majeure contre le projet d’État dit islamiste du Fis (soutenu à l’époque par les puissances occidentales au nom de la « démocratie » !), le combat contre l’hydre reste permanent, à mener sur deux terrains : la sécurité, la poursuite du progrès social qui est le seul moyen de tarir le terrain de recrutement des mouvements dits islamistes. Sans doute l’assassinat d’otages américains et britanniques contraint-il Washington et Londres à mieux comprendre qu’Alger a opéré comme il le fallait : aucune négociation n’est possible avec des tueurs. Je ne crois malheureusement pas qu’à plus long terme cette « bavure » des terroristes infléchisse le soutien des États-Unis et de la Grande-Bretagne à ce qu’ils continuent de qualifier d’islam politique « modéré » !
(1) Ce rappel bref de ce qu’est réellement l’islam politique réactionnaire s’impose en introduction. L’utilisation stratégique des mouvements en question par les forces du capitalisme/impérialisme dominant n’exclut pas les couacs. La mobilisation d’aventuriers « djihadistes » (« terroristes ») est le moyen incontournable par lequel l’islam politique réactionnaire peut imposer son pouvoir. Ces aventuriers sont évidemment enclins à la criminalité (le pillage, la prise d’otages, etc.). De surcroît les « fous de Dieu » parmi lesquels ils recrutent leurs « armées » sont toujours, par nature, capables d’initiatives imprévisibles. Le leadership du mouvement (le Golfe wahhabite) et celui de l’establishment des États-Unis (et par ricochet les gouvernements des alliés subalternes européens) sont conscients des limites de leur capacité à « contrôler » les instruments de la mise en œuvre de leur projet commun. Mais ils acceptent ce chaos.
Il existe de sérieuses analyses de l’islam politique réactionnaire (voir entre autres Samir Amin, Le Monde arabe dans la longue durée, 2010).
Question adjacente majeure : l’islam politique réactionnaire constitue une bonne garantie que les pays qui sont ses victimes resteront incapables de rejoindre le groupe des nations émergentes. (Voir à ce sujet le chapitre consacré à cette question in, Samir Amin, L’implosion du capitaliste libéral, 2012).
(2) La France a maintenu son contrôle sur le Niger et son uranium par le moyen d’une politique « d’aide » à bon marché qui maintient le pays dans la pauvreté et l’impuissance. Voir note (4). Le projet du Sahélistan balaye les chances de la France de pouvoir maintenir son contrôle sur le Niger.
(3) Faisant contraste avec la lucidité d’Alger, on constatera le silence du Maroc, dont la monarchie avait toujours exprimé ses revendications sur Tombouctou et Gao (villes « marocaines » !) dans des discours tonitruants répétés. Une explication de ce repli de Rabat reste à être donnée.
(4) Yash Tandon (En finir avec la dépendance de l’aide, Cetim 2009) a démontré que « l’aide » associée à la conditionnalité commandée par le déploiement de la mondialisation libérale n’était pas un « remède », mais un poison. Dans l’introduction de cet ouvrage, j’en ai moi-même fourni un exemple, précisément celui du Niger.

 Après les réactions de nos lecteurs, Samir Amin a souhaité un droit de réponse, que vous trouverez dans nos pages "Actualité"
http://www.afrique-asie.fr/component/content/article/70-points-chauds/4910-mali-le-projet-francais-au-service-de-quels-interets.html

Par : Valentin Mbougueng
Publié le : 26/03/13
Partout dans le monde, des djihadistes se font exploser en même temps que leurs ennemis pour servir, selon eux, la cause d’Allah. Si le sort des mécréants tués est connu (l’enfer sans aucun doute), celui des combattants semble diverger en fonction du lieu. À voir le fort engouement des candidats au martyre pour la Syrie et leur timidité dans le sable malien, j’en suis arrivé à l’hypothèse qu’un djihad à Damas permettrait d’aller plus vite au paradis qu’un djihad dans l’un des pays les plus pauvres du monde, le Mali, situé qui plus est en Afrique noire.
Les appels à rejoindre le front malien pour lutter contre la « croisade française contre l’islam » lancés par la cellule yéménite d’Al-Qaïda n’ont pas déclenché les grandes vocations espérées. Pourtant, l’un des groupes acculés au nord du Mali s’appelle Ansar Eddine (défenseurs de la Religion). Pourquoi les salafistes djihadistes ne volent-ils pas au secours de leurs frères ? Les considéreraient-ils comme des musulmans de seconde zone ? Auraient-ils peur de ne pas être sûrs d’atteindre le paradis à partir d’un coin aussi pauvre, aux allures d’enfer ? Pourquoi les « mécréants » français choisissent-ils, de faire la guerre aux salafistes d’Ansar Eddine, du Mujao et d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, mais une fois au Moyen-Orient, d’aider les groupes salafistes qui luttent pour un État wahhabite appliquant à la lettre la charia ?
L’intervention du député belge Laurent Louis, le 17 janvier dernier, devant le Parlement belge, est édifiante. En armant les rebelles fanatiques, comme les Occidentaux ont auparavant armé Oussama ben Laden, « les pays occidentaux en profitent pour implanter dans “les nouveaux pays”, comme on dit, des bases militaires, tout en favorisant leurs entreprises nationales. Tout est donc stratégique », soutient l’intrépide trentenaire. Poursuivant son argumentaire, Laurent Louis rappelle quelques vérités tues.« En Irak, nos alliés américains ont mis la main sur les richesses pétrolières du pays. En Afghanistan, ce fut sur l’opium et la drogue, toujours très utiles pour se faire beaucoup d’argent assez rapidement. En Libye, en Tunisie, en Égypte ou encore en Syrie, le but fut – et est encore actuellement – de renverser des pouvoirs modérés pour les remplacer par des pouvoirs islamistes, qui très rapidement deviendront gênants et que nous attaquerons sans vergogne sous prétexte de lutter – à ce moment-là encore – contre le terrorisme ou de protéger Israël.»
Et les salafistes ? Pourquoi accourent-ils vers la Syrie davantage que dans le désert malien ? Des tentatives d’explication collectées, celle-ci m’a paru digne d’intérêt. Accrochez-vous, car l’histoire va chercher bien loin du turban, pour sombrer dans des considérations sexuelles. Vous le savez sans doute, au paradis, chaque djihadiste martyr se voit offrir de belles et plantureuses vierges. Eh bien, les djihadistes qui passent leur examen de passage vers le paradis à partir de Damas ou d’Alep ont quelques longueurs d’avance sur les autres, parce qu’ils peuvent expérimenter ici-bas, ce qui les attend là-haut.
Tout a été rendu possible par une fatwa révolutionnaire intitulée « de la porte du djihad par le mariage en Syrie », émise par dignitaire religieux saoudien, le cheikh Mohammed al-Arifi. Le décret de ce cheikh tend à rendre légaux, d’un point de vue religieux, les rapports sexuels avec des filles syriennes pour les mercenaires djihadistes non mariés ou loin de leurs épouses. Grâce à cette fatwa, ils pourront contracter mariage, pour une durée ne dépassant pas quelques heures, avec celles non mariées, répudiées ou divorcées. Selon Algérie 1 qui donne l’info, « après avoir assouvi ses plus bas instincts, le “Moudjahid Fi Sabil Illah” se doit de prononcer trois fois la fameuse répudiation et le tour est joué. Dès que la répudiation est prononcée, un autre mercenaire prend la même pour “épouse” et ainsi de suite ».
Pour les auteurs de ce décret singulier, cette autorisation sert la cause supérieure du djihad, puisqu’elle a pour objectif « de permettre aux combattants d’exercer leur droit aux rapports sexuels, ce qui renforce leur courage et augmente leur capacité et leur moral dans le combat ».
Aussitôt dit aussitôt fait, poursuit notre confrère algérien. « Dans les régions syriennes sous contrôle des combattants islamistes, la propagande a commencé par inciter au “djihad par le mariage” les filles âgées de 14 ans et plus et celles qui ont été répudiées à appliquer cette fatwa considérée comme “le djihad des femmes contre Bachar al-Assad”. Pour attirer plus de candidates au “djihad par le mariage” le dignitaire à l’origine de cette fatwa précise que c’est “un djihad dans la voie d’Allah, pratiqué selon les modalités islamiques, et qui assurera à la personne qui l’entreprend l’entrée au paradis”. » Qui a dit que celle-ci était étroite ?

http://www.afrique-asie.fr/component/content/article/64-societe/5227-le-djihad-par-la-bombe-et-le-djihad-par-le-mariage.html

Azawad/Chaque génération a fait de sorte que là ou elle s'est arrêtée dans sa mission de génération ne soit pas un échec mais juste sa limite.




À propos
Depuis 1958, la lutte, la résistance et la révolution pour le projet d'indépendance de l'Azawad est réalité. Les differentes rébellions (1963, 1990, 2006) ne furent que phase du processus de la révolution bien en cours en ce moment.
Description
Chaque génération a fait de sorte que là ou elle s'est arrêtée dans sa mission de génération ne soit pas un échec mais juste sa limite.
Jeunesse Volontaire pour l'Azawad (JVA) est un vaste réseau de jeunes originaires de l'Azawad. Il est constitué d'une trentaine d'organisations de jeunes présent dans diverses capitales, villes, tous les camps de réfugiés et aussi de l'essentiel des organisations... de jeunes qui ont formées le Mouvement National de l'Azawad (MNA). Le réseau JVA est sans affiliation ethnique, tribale ou communautaire. Il est née dans l'objectif de manifester la volonté de la jeunesse de l'Azawad à ne plus se laisser conduire vers ce qui est contraire à ll'aspiration de son peuple. Le réseau fait du temps, de l’unité, de la patience, ses alliés car il se bat pour construire et non compromettre.
Nous avions dépasser l'ère des accords bricolés, de la paix en morceaux alors gardons le cap et luttons pour un avenir de paix durable et véritable pour notre peuple de l'Azawad mais aussi pour celui du voisin malien.

Les obstacles doivent être pour nous jeunes des évidences et leurs tailles ne démontrent que la valeur et la qualité de ce que nous défendons. Les ennemis de l'Azawad sont multiples alors nous devions être armés de patience, de courage et d'audace.
"Le devoir de génération demeura jusqu'à ce que l'aspiration du peuple soit atteint".
Vive un Azawad multiethnique, uni et solidaire!!!
Portons haut la voix des sans voix!
Non à la discrimination, à la désinformation, à la haine, au racisme!!!
Azawad seulement Azawad et son peuple sans distinction aucune.

JVA, le devoir de génération demeure!!!!!!!!

mardi 26 mars 2013

Ansar Dine affirme résister aux soldats français dans le nord du Mali

Ansar Dine affirme résister aux soldats français dans le nord du Mali

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Les combattants du groupe ont trouvé refuge dans le massif des Ifoghas où les militaires français et de la force africaine les poursuivent.

L’un des trois groupes islamistes armés qui ont occupé le nord du Mali en 2012, Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), a affirmé mardi dans un communiqué qu’il continuait à y mener «les combats» contre les armées française et africaines avec à sa tête son chef, Iyad Ag Ghaly.


«Nous rassurons nos parents au Mali, particulièrement dans l’Azawad (nord du Mali). Leurs fils au sein d’Ansar Dine sont dans une bonne situation, résistent par la grâce d’Allah et continuent de mener les combats sous la direction d’Iyad Ag Ghaly qui se porte bien», affirme le mouvement dans un communiqué publié par le site mauritanien d’information en ligne Sahara Médias.

«Nos combattants ont fait subir à l’armée française et aux mercenaires tchadiens des moments difficiles», notamment dans des combats qui se sont déroulés «les 19 et 22 février» dans le massif des Ifoghas (nord-est du Mali) «en dépit de l’encerclement qui nous est imposé» par ces armées, affirme le groupe. Ansar Dine affirme que «les chiffres imaginaires avancés par les Français comme bilan des morts parmi nos combattants sont totalement faux et visent uniquement à rehausser le moral très bas de leurs troupes».

«La vérité - que la presse dissimule encore - est que les militaires français et, avec eux, les mercenaires tchadiens continuent de subir toutes sortes de châtiments de la part des jeunes (affiliés au mouvement) qui sont pourchassés sur terre et depuis les airs», soutient le groupe. Ansar Dine était avec Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des trois groupes islamistes armés qui ont occupé les principales villes du nord du Mali - Gao, Tombouctou et Kidal - d’avril 2012 à la mi-janvier 2013.

Ils y ont commis, au nom de leur interprétation rigoriste de la charia (loi islamique), de nombreuses exactions avant d’en être en grande partie chassés par l’intervention armée française entamée le 11 janvier avec d’autres armées africaines, dont celle du Tchad, en appui à l’armée malienne. Une grande partie des jihadistes se sont réfugiés avec leur armement dans les Ifoghas où ils sont traqués par les soldats français et tchadiens.

Des informations non confirmées ont fait état de la fuite à l’étranger d’Iyad Ag Ghaly, un ancien rebelle touareg des années 1990 au Mali, originaire des Ifoghas, qui, devenu islamiste après avoir servi le pouvoir à Bamako, a créé Ansar Dine début 2012.
Par AFP
Source: Liberation