jeudi 16 avril 2009

Un grand saut dans l’inconnu : Le PNDS déterre la hache de guerre La Haute Cour sur le point de libérer Hama L’Assemblée peut être dissoute



Un grand saut dans l’inconnu : Le PNDS déterre la hache de guerre La Haute Cour sur le point de libérer Hama L’Assemblée peut être dissoute d’un moment à l’autre

Ecrit par I.S. Gaoh (LE TEMOIN du 13 avril 2009),

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IssoufouL’actualité ces derniers jours est incontestablement dominée par la déclaration du Comité Exécutif National du PNDS-Tarayya. Une déclaration qui rompt avec l’attitude, que certains qualifient de participative, adoptée depuis quelques années par le principal parti de l’opposition. Dans cette déclaration le PNDS déclare la guerre au président Tandja et à son entreprise Tazartché ; et cela en des termes qui annoncent une rupture nette entre le Président de la République et le leader de l’opposition qui pendant des années coulaient, au grand damne de Hama Amadou, une lune de miel. Si on ajoute à cette déclaration d’autres faits, on peut dire que des éléments suffisants sont réunis pour une prochaine explosion socio-politique au Niger.

Lors du dernier Conseil des ministres, le gouvernement a annoncé avoir envoyé à l’Assemblée Nationale une demande de remboursement de sommes ‘’indûment perçues’’. Joignant l’acte à la parole, une lettre a effectivement été envoyée par le Premier ministre au Président de l’Assemblée Nationale à cet effet. Ce qui fait remonter d’un cran le courroux des parlementaires contre le Président de la République accusé de tenter de jeter le discrédit sur les députés nationaux dans le seul but de trouver un prétexte pour dissoudre l’Assemblée Nationale et faciliter la réalisation du projet tazartché.

Parallèlement, la bataille entre les pro-Hama et les pro-Tandja se poursuit. Le 1er avril 2009, une réunion du Bureau politique nationale du MNDS-Nassara a tenté d’exclure du parti un certain nombre de députés dont deux (02) membres de la Haute Cour de Justice. C’est la même tentative qui a eu lieu ce lundi 13 avril. La procédure, dit-on, est engagée et il y a des fortes chances qu’elle aboutisse.

Cette volonté de contrôler la Haute Cour de Justice s’explique par le fait que cette instance doit incessamment rendre une décision relativement à une demande de liberté provisoire pour Hama Amadou introduite par les avocats de celui-ci. Déjà, cette Haute Cour s’est réunie ce vendredi 10 avril et a examiné la requête des avocats de Hama Amadou qui ont demandé à ce que leur client quitte Koutoukalé pour l’Hôpital National de Niamey.

Les membres de la haute Cour ont fait droit à cette requête par six (06) voix pour et une (01) contre. La Haute Cour de Justice est constituée de sept (07) membres tous députés nationaux ; trois (03) du MNSD-Nassara, deux (02) du PNDS-Tarayya, un (01) de CDS-Rahama et un (01) du Rassemblement des Démocrates constitué du RSD-Gaskiya, RDP-Jama’a et ANDP-Zaman Lahia. Parmi les trois (03) du MNSD, on compte un (01) qui est pro- Tandja et deux (02) qui sont inconditionnels de Hama Amadou.

Pas donc besoin de grandes investigations pour comprendre que le seul député qui a voté contre est le député pro-Tandja. La crise entre la Présidence de la République et l’Assemblée Nationale explique ce vote favorable à Hama qui en fait est un vote contre Tandja. Il suffisait de faire un tour à l’Assemblée Nationale pour comprendre l’état d’esprit des députés depuis l’annonce faite par le gouvernement de demande de remboursement par l’Assemblée des sommes ‘’indûment perçues’’.

Cet état d’esprit fait percevoir que les députés sont à la recherche de la moindre occasion pour faire payer à Tandja l’humiliation qu’il leur fait subir. Et ce mardi 14 avril, il faut s’attendre à ce que l’Assemblée Nationale, à travers la Haute Cour, porte un sévère coup au président Tandja. En effet, il sera normalement examinée ce mardi une demande liberté provisoire introduite par les avocats de Hama Amadou.

Et, au su de l’état d’esprit des députés et au sein des états majors des partis politiques, tout indique que le vote sera comme celui du vendredi : 6 voix pour et 1 contre. Et même si les pro-Hama sont éjectés se serait 4 voix pour et 3 contre. Il faut préciser que même si le CDS-Rahama de Mahamane Ousmane n’est pas aussi vat- en-guerre que le PNDS-Tarayya de Mahamadou Issoufou, il est tout aussi opposé au projet tazartché. Du côté de la Présidence de la République, on ne se contente pas de regarder les parlementaires et les états majors des partis politiques décider du sort du projet qu’on n’a élaboré.

Il se rapporte en effet que vue l’évolution des choses, la dissolution de l’Assemblée Nationale, qui était déjà dans l’agenda, interviendra plutôt que prévu. Cette dissolution peut intervenir tout juste après le vote de la liberté provisoire pour Hama Amadou. Une liberté provisoire que pouvait bien accepter le président Tandja (même si c’est à contrecoeur) ne serait-ce que pour montrer qu’il n’est pas inhumain et qu’il est sensible à l’état de santé de l’ancien Premier ministre.

Il se raconte même que si l’Assemblée est dissoute, le Gouvernement serait disposé à sortir Hama de prison et à le mettre en résidence surveillée. Après la dissolution de l’Assemblée Nationale, que fera le président Tandja ? Organisera-til directement un référendum pour modifier la Constitution ? Choisira-t-il d’organiser des élections législatives anticipées ? Au cas où il opte pour des législatives anticipées, ferat- il disqualifier tous les députés actuels pour violation de la Constitution ? Vu la précipitation des événements, on ne tardera pas à obtenir des réponses à toutes ces questions. Un grand saut dans l’inconnu : Le PNDS déterre la hache de guerre La Haute Cour sur le point de libérer Hama L’Assemblée peut être dissoute d’un moment à l’autre

Coups de buttoir contre le dessein tazartché Le peuple tourne le dos à l’appel de pied de Tandja


Ecrit par M. Zamanka. (Le Canard déchaîné N°373 du 14 Avril 2009),

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La résistance contre le tazartché s’organise. Il est temps puisque les tazartchistes, revigorés par les propos du Président Tandja tendant à laisser au peuple et à l’Assemblée Nationale l’initiative de la prolongation de son mandat de trois (3) ans, sont sur le point d’enclencher une vaste campagne d’embrigadement des populations. Il urge qu’une riposte appropriée vienne rassurer les Nigériens qui ne sont guère enchantés par la perspective de la mise entre parenthèse de la Constitution de 1999 à laquelle ils ont juré loyauté, fidélité et respect. Analyse d’une situation pour le moins paradoxale dans un Etat de droit moderne, résolument tourné vers l’affirmation de sa souveraineté et qui se veut émergeant. Longtemps susurré dans les salons cossus des ténors de la politique au Niger, le projet de prolonger par tous les moyens illégaux possibles- il n’y en a pas de réglementaires- de trois ans le mandat de l’actuel Président de la République qui a constitutionnellement épuisé ses cartouches a éclos à Zinder à l’occasion de la pose de la première pierre de la raffinerie du pétrole pompé depuis le bloc d’Agadem. Fièvre de reconnaissance ou jet d’un ballon d’essai ? Toujours est- il que bien des Nigériens, percevant le danger, ont vite fait de réagi contre les organisateurs de ce ‘’wassankara’’ (théâtre).

Pourtant, le phénomène allait évoluer puisqu’à la veille de la célébration du 9ème anniversaire d’accession à la magistrature suprême du Président Tandja, des manifestations ‘’populaires’’ ont été organisées dans les grandes villes du pays. Le leitmotiv est partout le même : les populations soutiennent les actions de développement initiées par le Président de la République et demandent à l’Assemblée Nationale de trouver le mécanisme pour permettre à ce dernier de poursuivre et de parachever l’oeuvre entamée.

La liesse était générale, les populations pouvaient être sincères mais pas les instigateurs de ce folklore dont le clou était prévu le 21 décembre 2008 à la place de Concertation de Niamey avec l’utilisation des délégations venues à la fête nationale tournante célébrée à Tillabéri (à quelques 113 km à l’ouest de Niamey) le 18 du même mois. Puis, rideau ! Selon certaines sources, ces manifestations ont été remisées sur ordre du Président de la République. Il a fallu en mars 2009 pour que la question resurgisse à la faveur des visites des Chefs d’Etat Libyen et Français.

Le premier va faire les éloges de la démocratie populaire qui ne s’embarrasse pas d’un ‘’ papier sur lequel on a écrit’’ (comprenez la Constitution) et le second, tirant les leçons des réactions des Nigériens sur le discours du guide libyen va user de diplomatie en parlant de stabilité, de démocratie et de développement. Mais lui aussi a été compris des Nigériens qui n’ont pas passé par quatre chemins pour décrypter son message protazartchiste et celui de son pair nigérien quand il a utilisé un ‘’mais’’ de trop. En effet, il avait clairement laissé entendre que si le peuple et l’Assemblée Nationale ont trouvé le mécanisme de son tazartché, il fera le sacrifice de rester à la tête du Niger quelques années encore.

Même si l’Assemblée n’a pas réagi à cet appel de pied du Président de la République, les députés, déjà empêtrés dans des problèmes avec la société civile, savent bien qu’il n’y a aucun mécanisme constitutionnel, légal et légitime pour violer la Constitution de 1999. Il ne reste donc plus qu’à se retourner vers le peuple. Mais qui est le peuple ? A priori, il est difficile de répondre à cette notion. Toutefois, indiquons sans entrer dans un débat savant qu’on peut cerner sa manifestation à travers les groupes organisés comme les partis politiques ou les organisations de la société civile (syndicats, organisation non gouvernementale, association de développement et les réseaux, collectif ou coalition qu’ils mettent en place).

Sur la base de ce qui précède, on peut comprendre pourquoi la Coalition de la Convergence Citoyenne, du FUSAD et du Mouvement Citoyen pour la Paix, la Démocratie et la République, après s’être clairement affichée contre le violation de la constitution par un coup d’état civil, a appelé les partis politiques à sortir de leur ‘’silence lâche et coupable ainsi que des faux- fuyant’’. Le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme, le PNDS- Tarayya, est donc sorti de son mutisme en appelant ‘’à la mobilisation de tous les patriotes, de tous les démocrates et de tous les Nigériens pour mettre en échec ce holdup annoncé, ce projet funeste du tazartché pour que vivent la démocratie et la République’’.

Si le PNDS – Tarayya qui n’a rien à ‘’vendre’’ à l’électorat que son inestimable contribution à la consolidation de la démocratie, à la construction de l’Etat de droit et à l’instauration d’une stabilité n’a pas appelé à des actions démocratiques, il reste que le collectif suscité a, lui, invité les Nigériens à sortir massivement le 21 avril prochain pour une marche suivie de meeting. Du côté des tazartchistes, on apprend que leur meneur connu sous le surnom de Dan- Dubaï est sur le point d’engager des vastes manifestations en faveur du tazartché. Lui, aussi, pourrait se targuer d’avoir mobilisé le peuple.

En un mot, l’on assistera, dans les jours à venir, à un jeu de ping-pong, une sorte de réponse du berger à la bergère. La victoire, elle, ira, à coup sûr, dans le camp des légalistes. Leurs arguments fondés sur la protection de la Constitution, de l’alternance et de la République résistent bien mieux que les fallacieux prétextes de poursuite des chantiers ouverts pour la simple raison qu’on élit pas un président pour qu’il aille dormir, mais pour qu’il tienne ses promesses de faire le bonheur du peuple. Si, par chance – et c’est, peut-être, le cas de Tandja- il a pu poser de solides bases de développement pour le pays, il s’en ira la tête haute avec les honneurs. Par contre, si rien de bien ne peut être cité à son actif, il aura trahi et la postérité le retiendra. Alors, vivement, les élections démocratiques, transparentes, libres et crédibles. Les Nigériens ne se porteront que mieux !

Gouvernance politique: HAMA AMADOU serait-il victime d’un mensonge d’Etat ?


Ecrit par AMADOU BOUNTY DIALLO (Le Canard déchaîné N°373 du 14 Avril 2009),

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Hama« L’Etat est un monstre froid. Il ment froidement », écrit un philosophe mort le siècle dernier. En effet, après le pitoyable point de presse du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, il y a lieu de se demander jusqu’où comptent aller ceux qui, par devers le simple bon sens, ont décidé de mettre prématurément fin à la carrière politique de Hama Amadou. Celui-ci, c’est un rappel, a été déposé, à la suite d’une motion de censure de l’opposition soutenue par « une majorité sans âme » (l’histoire en effet va prouver que cette majorité faite de bric et de broc n’a aucune âme). A partir de cet instant, n’eurent été les malencontreuses manigances du prince, Hama serait politiquement « enterré ». Mais, les coups tordus, les coups bas dont il va être victime vont lui redonner une certaine aura, de telle sorte que mêmes ceux qui, hier étaient ses farouches adversaires ont fini par comprendre que s’il y a un tel acharnement sur l’homme de Youri, c’est simplement pour l’empêcher de se présenter aux élections à venir.

Pour contrer ses ambitions, rien ne lui sera épargné par Tandja et un certain nombre de ses obligés. Il y a d’abord l’affaire Moussa Keita. Ancien Premier ministre ayant réussi, quoi que disent ses adversaires, à redresser la situation catastrophique issue du règne –rapine de Wanké, Hama est « débarqué par sa propre majorité » qui, hier encore le divinisait. Vint l’accusation de pyromanie sur un véhicule d’un particulier. L’enquête et le jugement le disculpèrent. Mais, aux dernières nouvelles, alors même que des faits nouveaux ne sont pas intervenus et que l’ancien Premier ministre est disculpé, le Ministère public ayant fait appel du verdict, le procès en appel aura lieu le 5 MAI 2009.

Au regard d’un tel acharnement, il y a lieu de s’inquiéter pour la vie de Hama Amadou. L’intervention du Ministre de la Justice pour expliquer à l’opinion publique les tenants et les aboutissants du feuilleton Hama n’est qu’un écran de fumée. On peut dire en effet que l’ancien Premier ministre n’est pas un prévenu aux mains de la justice mais une victime du fait du prince. Plusieurs zones d’ombres entourent en effet l’affaire Hama.

Arrêté pour une présomption de détournement des fonds d’aide à la presse, exercice 2001, il se retrouve, alors même que l’enquête préliminaire n’a pas encore prouvé sa culpabilité, envoyé, en vertu d’une ordonnance datant de la « période de plomb », c’est-à-dire cette impitoyable dictature militaire imposée par Kountché et ses sbires, dans la prison de haute sécurité de Koutoukalé. L’ordonnance en question criminalise les faits de détournements une fois que la somme atteint le montant de 100 millions.

Or, ce que le novice ne sait pas, une fois l’accusation de criminalisation est portée et que le présumé coupable est mis en détention, il ne peut, selon la loi, bénéficier de la liberté provisoire qu’un an au moins après sa mise en détention. Dans les cas des simples délits, il s’agit d’une période de détention de quatre mois renouvelable une fois. Or, dans les cas des crimes, la période est montée à six mois renouvelable une fois. Selon les calculs des accusateurs tapis à l’ombre et qui veulent que « la justice les aide à éliminer Hama », si celui-ci est détenu pendant la période sus indiquée, cela leur donnera le temps de lui arracher le parti, de présenter un candidat au nom du MNSD et lorsque l’homme de Youri sortira de prison, il sera mis devant le fait accompli.

Les personnages agissant de la sorte, lecteurs à coup sûr de romans de science fiction, n’ont pas tenu compte d’un certain nombre de facteurs dont entre autres, le poids de la société civile, le refus de la base du MNSD de « suivre des aventuriers sans assises populaires », le refus des bases des autres partis qui, même si les leaders, pour une raison ou pour une autre « se sont compromis avec le pouvoir » d’apporter leur caution à une opéra- tion qui va certainement contribuer à liquider tous les partis traditionnels. Une année de détention, au lieu d’affaiblir Hama, aura surtout contribué « à le remettre en selle ».

D’où, certainement la colère du prince qui, en dehors de tout bon sens, et alors même que nous sommes censés être dans un Etat de droit où la séparation des pouvoirs doit être de mise, d’intervenir pour évacuer Hama Amadou de l’hôpital de Niamey et le ramener dans la sinistre prison de Koutoukalé. Koutoukalé est une prison pour criminels. Si l’on tient compte du fait que l’accusation du départ, parce que portant sur 100 Millions criminalisait l’acte présumé, le fait que ladite somme soit ramenée à 39 millions permet de requalifier l’acte d’accusation en le dégageant du crime pour en faire un simple délit.

Constatant que le présent dossier n’est pas le bon, en « cours de route », on veut en créer d’autres. C’est ainsi que, sachant bien que la commission d’enquête est tenue, de par la loi, par l’unique dossier, le pouvoir politique cherche, par tous les moyens, à ficeler « un dossier pour enrichissement illicite ». Pour cela, des investigations sans résultats sont menées auprès de proches et autres relations pour débusquer la faute qui permettrait de maintenir Hama le plus longtemps possible, loin de l’arène politique. Pendant ce temps, on ment au peuple.

On lui dit que « le père fondateur », touché par les conditions de détention et surtout par la maladie de son ancien dauphin, a décidé de son évacuation sur un hôpital au Maroc. Informé la veille vers vingt deux heures, Hama a opposé une fin de non recevoir à une « proposition d’éloignement » dans laquelle il risque gros. Son dossier médical se trouvant en France, c’est là- bas que le conseil de santé a décidé de l’envoyer. Or, il y a problème. Le pouvoir, en décidant, de manière unilatérale de la destination d’un prisonnier devenu encombrant pour lui, s’est immédiatement rendu suspect On nous a longtemps menti sur la nature des relations entre Tandja et Hama.

Apparemment aucun d’eux ne veut dire à l’opinion ce qui les oppose réellement La démocratie, chacun doit s’en convaincre, est un régime dur à assumer. Il est plus facile de vivre sur un peuple en imposant la peur que de respecter les règles démocratiques. Ce type de régime n’a rien à voir les particularismes. Chaque membre de la communauté est un citoyen, c’està- dire « celui qui jouit du droit de cité ». A ce titre, il a des droits et doit accomplir des devoirs. La démocratie ne saurait être confondue avec le règne de l’arbitraire. Le respect des lois incombe aussi bien aux administrateurs de la cité qu’aux administrés. Cela exclut le fait du prince ou le règne de la force.

« Force doit toujours revenir à la Loi », sinon on tombe dans l’arbitraire ou la loi de la jungle. Aucun Nigérien ne souhaite cette dernière alternative. C’est pour cette raison que l’affaire Hama doit cesser d’être politi que pour rester dans la sphère stricte du droit. Sur ce plan, le dernier mot revient à Tandja qui a décidé de prendre son ancien Premier ministre en otage. S’acharner sur un homme sans défense n’a rien à voir avec la morale, encore moins avec les valeurs de soldat. Le respect de la dignité de chaque Nigérien est une règle d’or. Cela, Tandja doit y veiller pour le bien de tous et pour la quiétude de notre société. En d’autres termes, l’ancien colonel doit cesser de confondre terrain politique où on se bat arguments contre arguments et champ de bataille où là, il ne s’agit plus d’adversaires mais d’ennemis à abattre.

Assassinat du Président Ibrahim Baré Maïnassara: Une enquête bâclée bâclée, , deux plaintes et toujours rien 10 ans après


Ecrit par Lamine SOULEYMANE (Roue de l’Histoire n° 451 du 08 Avril 2009),

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IBM /Les années s’égrènent vraiment vite, ce 9 avril 2009 cela fait exactement 10 ans que le Président de la 4ème République Ibrahim Baré Maïnassara fut froidement assassiné par les éléments de sa propre garde. C’était le 09 avril 1999 sur le tarmac du Groupement Aérien National de Niamey. Outre le Président Baré qui est la cible principale, cet attentat a aussi coûté la vie à d’autres personnes qui l’accompagnaient à son déplacement, il s’agit de MM. Ali SAHAD un de ses meilleurs amis, Malam Soulèye et le Lieutenant Abdou Idé.

Comme durant les années précédentes, la procédure judiciaire engagée au plan national par la famille Baré n’a pas évolué d’un seul iota, du fait de la protection dont jouissent ses assassins sous le couvert d’une amnistie qu’ils ont arrachée aux forceps au lendemain de la prise de pouvoir par le MNSD-Nassara. Au gré de cette amnistie couchée sur écrit dans une loi de la République et promulguée par le président Mamadou Tandja le 24 janvier 2000, les présumés auteurs en même temps que leurs complices soufflaient depuis lors à leur guise le chaud et froid.

Même si au niveau national l’affaire Baré semble être classée dans le placard des oubliettes, il faut dire qu’au niveau international la famille du défunt président et des organisations de défense de droit de l’Homme continuent de réclamer justice. Si l’on en croit les déclarations du Commandant Wanké rapportées dans un mémorandum écrit par les proches du Président Baré : «l’assassinat du Président Baré serait le résultat d’un complot dans lequel sont impliquées la classe politique et la société civile nigérienne». Qui sont réellement ces personnes impliquées dans ce crime crapuleux ? A la date d’aujourd’hui aucune enquête officielle n’a permis d’identifier ces mystérieux hommes politiques avec l’aide des qui ce crime odieux est commis.

Timide mobilisation de la communauté Internationale L’assassinat du Président Ibrahim Baré Maïnassara a certes été unanimement condamné par la communauté internationale, mais les élans de mobilisation affichés de part et d’autre par des organisations comme la CEDEAO, l’Union Européenne, Amnesty International…, vont s’émousser très tôt. Les quelques sollicitations enregistrées ça et là qui demandaient l’ouverture d’une enquête internationale étaient restées lettres mortes. Du coup, l’espoir fondé par bon nombre des nigériens qui voulaient en savoir plus s’était volé en éclat.

Il est vrai qu’en juin 1999, sous la pression de cette même Communauté Internationale, la junte militaire au pouvoir avait accepté d’ouvrir une enquête indépendante nationale pour élucider les circonstances de la mort du Président Baré. En novembre 1999, ce rapport d’enquête de la Gendarmerie est diffusé dans un journal privé de la place, en l’occurrence le Canard Libéré N°019 du 23 novembre 1999. Seulement voilà, un tel chef d’oeuvre effectué à la va vite avait été battu en brèche par l’opinion nationale qui estimait, à tort ou à raison, que la commission en charge de cette enquête est loin de répondre à leur desiderata qui consiste à épingler les vrais auteurs et ce en raison de sa subordination au CRN de Daouda Malam Wanké.

En effet, dans un mémorandum présenté lors de la commémoration du 4ème anniversaire de cet assassinat, les proches du Président Baré avaient souligné que «Ce rapport d’enquête est manifestement bâclé, rédigé en deux jours pour des faits aussi graves que l’assassinat d’un Président de la République. Il est plein de carences et d’omissions» parmi lesquelles ils ont relevé «l’omission de saisir les bandes vidéo des événements filmés par la télévision nationale, qui était sur les lieux des faits ; absence d’auditions d’importants témoins oculaires des faits tels que le Chef d’Etat Major Particulier du Chef de l’Etat, le Pilote et le Copilote de l’hélicoptère, les reporters des médias, le valet de chambre du Président, le médecin qui a établi le certificat de décès du Président Baré etc.».

Comme on peut le constater, l’enquête de la Gendarmerie n’a ni convaincu la famille du Président Baré ni même l’opinion nationale. C’est pourquoi, elle a jugé utile de demander l’ouverture d’une enquête internationale. A l’appui de cette demande, ils ajoutent que «Cette enquête est devenue nécessaire, car il est inadmissible d’accorder une amnistie à des assassins qui n’ont pas été formellement identifiés». On se souvient, le 30 septembre 1999 soit 6 mois après ce crime odieux, la veuve du Président Baré Madame Clémence Aïssa Baré avait, dans une interview qu’elle a accordée à RFI, lancé un appel à toutes les institutions nigériennes et internationales «qui sont soucieuses des droits humains, ainsi qu’aux Chefs d’Etat africains et d’ailleurs», d’aider sa famille à obtenir cette enquête internationale sur la mort du Président Baré.

Des appels et quelques timides pressions de la communauté internationale s’en ont suivi c’est vrai, mais malheureusement n’ont pas porté leur fruit. Les volontés affichées par les organisations de défense des droits de l’Homme au niveau international ont fini même par se tasser. Des plaintes légitimes restées sans suite Il faut noter que la famille Baré a déposé deux plaintes pour assassinat du Président Ibrahim Baré Maïnassara. La première plainte contre X date de 24 mai 1999, la famille Baré constituée en partie civile l’avait déposée auprès du tribunal de première instance de Niamey.

A l’époque, aucun texte juridique n’accordait une amnistie quelconque pour ledit assassinat, mais plus de 3 mois s’écoulèrent avant que la justice ne réponde à cette plainte qui était pourtant parvenue au ministère de la justice dès le premier juin 1999. En effet, il a fallu attendre le 08 septembre 1999 pour que le procureur de la République près du tribunal régional de Niamey notifie à la famille Baré que sa plainte est classée sans suite en raison de l’amnistie accordée par la constitution promulguée le 25 août 1999, aux auteurs des coups d’Etat des 27 janvier 1996 et 09 avril 1999. Ici la contradiction qu’il faut relever c’est que le 09 avril 1999 il n’y a pas eu de coup d’Etat mais plutôt l’assassinat d’un président, le coup d’Etat n’est intervenu que le 11 avril 1999.

Le 19 mai, la veuve du Président Ibrahim Baré Maïnassara, agissant en son nom et en celui de ses enfants mineurs, déposait une plainte avec constitution de partie civile contre Daouda Malam Wanké et tous les autres complices, pour assassinat et versait la caution de 10 millions qui a par la suite été ramenée à 500.000 FCFA, apprend- t-on. Le 29 novembre 1999, la mère de Ibrahim Baré Maïnassara ainsi que tous les frères et soeurs de la victime se joignaient à ladite plainte. Malheureusement, déplore la famille Baré, le doyen des juges d’instruction, par ordonnance en date du 12 mai 2000, avait refusé d’informer pour raison d’amnistie accordée dans la constitution du 09 août 1999.

Toujours dans le but de lever le blocage de la voie judiciaire, et en vue de dénoncer l’inconstitutionnalité de la loi 2000-01 du 24 janvier 2000, la famille Baré a adressé d’autres correspondances toutes restées sans suite: d’abord au premier ministre en date du 27 mars 2001, ensuite au président de l’Assemblée Nationale le 18 avril 2001 et au président de la Cour Constitutionnelle le 16 mai 2001 pour qu’il se prononce sur l’inconstitutionnalité des articles 136 et 141 de la constitution et de la loi N°2000-001. Il a fallut en 2002 lorsqu’elle est saisie d’une autre requête en date du 24 juin 2002 par le canal du président de la Cour d’Appel de Niamey pour qu’elle déclare dans un arrêt N°2002-013/CC du 7 août 2002, conforme à la constitution du 09 août 1999, la loi N°2000-001 du 24 janvier 2000 portant amnistie relative aux coups d’Etat du 27 janvier 1996 et du 9 avril 1999.

Par cet arrêt de la Cour Constitutionnelle la famille Baré n’a plus aucune autre possibilité de poursuite judiciaire au niveau national. Aujourd’hui encore, tout indique que la famille Baré mettra encore du temps à attendre pour voir la lumière jaillir autour de ce dossier criminel. Est-ce pour autant que les familles de victimes de cet attentat de 9 avril 1999 doivent se résigner sans intenter une action en réparation des dommages causés à elles ? Etant donné que l’action pénale bute dangereusement à l’autoamnistie cautionnée par la classe politique nigérienne au profit des auteurs et complices de ces meurtres crapuleux, à l’exception de RDP-Jama’à, il n’y a pas de raison à ce que les ayants droits des victimes ne puissent pas introduire une requête collective pour demander des dommages intérêts en réparation des préjudices qu’ils subissent actuellement. Seulement la question qu’il faut se poser est de savoir contre qui cette action civile va-t-elle être menée si tant est que les auteurs et leurs complices ne sont pas encore identifiés?

Niger, 1974 : ce qui n’a pas été dit "Moussa est blessé !" L’assassinat de la Présidente : deuxième partie




Ecrit par Témoignage de Hado Ramatou DIORI HAMANI.,

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President Aissa DioriJe vis Moussa porté par deux militaires, il était pâle, très pâle, très affaibli. J’étais atterrée, consternée, mais j’ai demandé aux deux militaires où ils l’emmenaient ; ils daignèrent me répondre en précisant qu’ils le transportaient à l’hôpital. J’ai voulu les suivre, j’ai, bien entendu, reçu une réponse négative.

Dans le petit salon gisaient les corps de nos deux cousins morts. Les militaires nous firent descendre et le cauchemar continua. Au bas de l’escalier se trouvait le corps d’un des gardes de corps de papa, le sergent Badje. Plus loin le corps d’un oncle maternel, Moussa Kao, celui d’une tante de maman et d’autres… C’était vraiment une vision cauchemardesque et nous avions tous l’impression d’un cauchemar et que nous allions nous réveiller, mais hélas…

Nous avons été conduits dans la cour du Palais puis nous avons été escortés par des militaires devant le grand portail du Palais, là nous avons été alignés comme du bétail, et le lieutenant Ousseïni donna l’ordre de nous liquider, oui, ce fut son expression : « liquidez les enfants ». J’étais occupée à essayer de calmer ma sœur cadette qui venait d’apprendre, comme tous ceux qui ne le savaient pas encore, que maman n’était plus de ce monde. Et c’était la désolation, la consternation, la stupeur. Hadiza n’arrêtait pas de réclamer Maman, Moumouni ne disait pas un mot, il resta ainsi pendant plusieurs jours, et jusqu’à ce jour il a encore des séquelles de ces terribles moments.

Il y eut un contre-ordre donné par Cyril Gabriel : « Qui vous a dit de tuer les enfants ? Conduisez-les chez leur grand-mère. » Il s’agissait de notre grand-mère maternelle qui était avec nous au Palais. Nous sommes arrivées auprès de notre grand-mère maternelle qui ne savait pas que sa fille était morte, et ne l’a su que beaucoup plus tard. Les militaires s’attelaient à entasser les corps les uns sur les autres. Les militaires demandèrent à notre grand-mère et à son époux de les suivre. Ils les firent monter à bord d’une land-Rover pick-up.

Certains parmi nous avaient aperçu un corps couvert par un drap blanc qui fut mis à l’arrière d’une land-rover. Plus tard nous sûmes qu’il s’agissait de maman. La voiture transportant les grands-parents les conduisit à l’aéroport militaire de Niamey. Ma grand-mère nous relata ce qui suit : « Il y avait une forte odeur d’alcool et une certaine agitation. Sous le hangar elle aperçut un corps recouvert par un drap blanc ; on leur demanda d’embarquer à bord d’un avion. Le corps fut également embarqué et déposé dans l’allée centrale. » C’est au cours du vol que ma grand-mère sut que sa fille était morte et que c’était son corps qui gisait dans l’allée centrale de l’avion car au cours d’une secousse, le drap bougea et elle aperçut les cheveux puis le visage, les pieds de sa fille…Imaginez sa douleur à un moment précis, Allahou Akbar. Elle aurait pu, elle aussi, mourir d’une attaque cardiaque.

Une fois l’avion arrivé à Doutchi, les militaires refusèrent de laisser leur brancard et le corps de maman fut posé à même le sol, puis fut déposé sur le plancher d’une voiture venue les chercher pour les amener à Togone où maman fut préparée selon les rites de l’islam par ma grand-mère pour son dernier voyage, vers son seigneur tout–puissant. Ma grand-mère me remit les habits que maman portait. Ils sont toujours en ma possession avec leurs preuves, les impacts de balles (cinq), l’impact de l’arme blanche, le sang…

Pendant longtemps, je ne pouvais pas les regarder sans avoir les larmes aux yeux. Mon père apprit la nouvelle du décès de ma mère par la radio, ce fut un choc affreux et terrible pour lui, seul dans sa cellule ; il perdit quinze kilogrammes, pour preuve la couverture du magazine Jeune Afrique avec l’interview réalisée par Siradou Diallo.

Nous revenons au Palais ce lundi quinze avril 1974. Nous, les enfants, avons été escortés du Palais chez Abdoulaye, notre frère aîné, nous étions pour les filles en chemise de nuit et pieds nus, il n’était pas question de nous laisser prendre des chaussures et encore moins nous laisser nous habiller ; nous lui apprîmes la triste réalité, il était effondré. Moussa était à l’hôpital de Niamey ; le pauvre était dans une salle avec des brûlés ; quand je le vis je ne pus contenir ma douleur, mon indignation. Le chirurgien, un français, me fit savoir qu’il allait procéder à une laparotomie car Moussa se plaignait de l’abdomen. Je discutais avec lui de l’inutilité de cette intervention. Je compris que pour la junte militaire, Moussa était un témoin gênant, alors qu’il ignorait et la mort les circonstances de l’assassinat de maman. Les témoins étaient Moumouni et Maoudé. Nous avons vécu des moments horribles, à la limite du supportable. En ce qui me concerne, j’ai essayé d’être forte pour réconforter Adiza qui n’arrêtait pas de pleurer et de réclamer sa mère. Pour Moumouni qui était en état de choc. Pour Moussa qui luttait seul sur son lit d’hôpital. Pour Mounkaïla qui se trouvait seul en France où il poursuivait des études militaires. Pour Abdoulaye qui se trouvait confronté à un rôle de chef de famille, car tout le monde, les parents, les amis, la famille affluaient chez lui dès l’annonce de la nouvelle. Pour papa tout seul dans une cellule.

Quand je sentais que je faiblissais, alors je m’enfermais dans la salle de bains et je laissais libre cours à mes larmes, puis après avoir repris courage je m’en remettais à Dieu notre créateur et la foi en lui m’a énormément aidée. Des journées que nous avons vécues jusqu’à ce que je puisse repartir sur Abidjan avec Moussa, Moumouni et Adiza, de l’assignation à résidence d’Abdoulaye à son licenciement, de l’affectation de mon oncle Boubacar (douanier) à Agadez, de la restriction des visites des parents, des amis ; des humiliations jusqu’aux vexations ne sont pas l’objet de ce manuscrit. Je voulais comme je l’ai précisé au début, lever le voile sur l’assassinat de ma chère et regrettée mère Hadja Aïssa Diori (que Dieu l’ait en sa sainte miséricorde).

S’il n’y avait pas intention d’assassiner, pourquoi une fois toutes les barrières franchies et être arrivés aux appartements privés :
- utiliser des grenades,
- pourquoi tirer sur ma mère jusqu’à ce qu’elle s’affaisse,
- pourquoi utiliser la baïonnette,
- pourquoi l’avoir laissée se vider de son sang pendant quarante-cinq minutes ?

Je ne réclame pas justice mais j’accuse et mes doigts sont pointés en direction de ceux qui ont commandité, prémédité ce lâche assassinat. Qui pourrait être le cerveau malfaisant, auteur principal de ce crime des plus odieux ?

Pourrait-il s’agir d’un homme, d’un groupe d’hommes ou d’une personne étrangère ? J’espère que, maintenant, au Niger comme ailleurs, la vérité - puisque c’est de cela qu’il s’agit - puisse éclater au grand jour.

Niger, 1974 : ce qui n’a pas été dit: L’assassinat de la Présidente : première partie



Ecrit par Témoignage de Hado Ramatou DIORI HAMANI. Le 21/09/2007.,

Presidente Aissa Diori Quinze avril 1974, quinze avril 2007 : trente-trois ans déjà ! La douleur est toujours aussi forte. J’éprouve la même peine à revenir sur les atroces évènements qui nous ont marqués à jamais, mes frères, ma sœur, et le reste de notre grande famille.

D’aucuns diront pourquoi maintenant ? Je répondrai simplement que le temps atténue les blessures, mais ne change rien au terrible souvenir qui m’assaille périodiquement : comme une très grave blessure, cicatrisée en surface et qui continue à faire souffrir à chaque occasion : anniversaire, évocation de maman dans une discussion en famille, photos dans un album de famille…
Je tiens à préciser que ce témoignage est personnel et n’engage que moi. Les faits sont relatés tels que je les ai vécus en 1974.

Retrouvailles

Avril 1974 : j’étais étudiante en quatrième année de médecine à la faculté de médecine et de pharmacie d’Abidjan. A la veille des congés universitaires de Pâques, comme il le faisait souvent les week-ends, le Président Félix Houphouët Boigny me fait venir à sa résidence de Cocody pour un déjeuner en famille. Il faut préciser que le président me vouait une affection particulière du fait des relations notamment chaleureuses qu’il avait toujours entretenues avec mon père. Ces relations avaient débuté en politique, à la naissance du RDA et s’étaient transformées en amitié sincère.

Au cours du déjeuner, il me demanda si je souhaitais passer les vacances de Pâques à Niamey. Ma réponse à celui que j’appelais respectueusement "Tonton" fut positive. Comment pouvait-elle en être autrement quand s’offrait la belle perspective d’aller passer quelques jours auprès de mes parents ?

Toutes les dispositions ont donc été prises afin que je puisse partir dans l’après-midi du quatorze avril 1974. Voyageant seule à bord de l’avion privé, j’arrive à Niamey sans encombre, ce quatorze avril. Maman m’accueille personnellement, signe de sa joie de me revoir. Nous regagnons le palais à bord de la Mercedes 600 personnelle que venait de lui offrir le Président Kadhafi.

Il va sans dire que le bonheur des retrouvailles était immense. Nos discussions s’engagent aussitôt dans la voiture. Arrivée au palais, j’ai fait un petit coucou à papa qu’absorbaient quelques exercices de golf. Ce voyage était aussi motivé par un décès : une amie proche, étudiante en France, ayant perdu son frère à Niamey, maman la faisait venir de Paris le lendemain pour les cérémonies de deuil en famille. Maman était donc contente que je sois aux côtés de cette amie pour la soutenir dans l’épreuve. Au nom de notre amitié, elle n’a cessé de rendre visite quotidiennement à sa famille et m’y a amenée le soir de mon arrivée.

Au palais, j’ai dit à maman ma surprise de ne pas voir les armes qui habituellement garnissaient les grandes ouvertures donnant sur l’entrée principale. Au moment de leur mise en place, je me souviens que j’avais contesté d’une certaine manière leur installation au niveau des appartements privés. L’affaire ne relevant naturellement pas de ma compétence, nous en étions restés là. Puis, j’ai pris l’habitude de les voir en place sans jamais les apprécier. Sans plus rien à en dire non plus. Maman a tout de même objecté à ma remarque en disant que, de toute façon, je n’appréciais guère le Commandant Sani Souna Sido (alors chef d’état major adjoint) et qu’il n’y avait rien de surprenant à ce que je n’approuve pas davantage ses décisions. Je dois préciser que pour maman, Sani était plus qu’un homme de confiance. C’était pour ainsi dire un fils pour elle. Pensez donc : il détenait ses chéquiers, avait procuration pour effectuer en son nom diverses opérations bancaires, etc.

Je passe une bonne partie de la nuit à discuter de choses et d’autres avec maman, jusqu’aux environs de deux heures du matin, dans une ambiance d’heureuses retrouvailles. Dans leur chambre, mes frères et sœur devaient dormir depuis longtemps. Seul notre frère aîné, déjà père de famille, vivait hors du palais.

Vers vingt-deux heures, le commandant Sani arrive au palais. Il s’entretient un instant avec maman. Mon grand frère Abdoulaye nous rejoint vers vingt-trois heures et s’en retourne chez lui quelque temps après. Se justifiant d’une importante réunion pour le seize avril, papa se met au lit et demande à maman de poursuivre notre discussion dans ma chambre. Nous y sommes encore vers deux heures du matin. Constatant l’heure avancée, maman me propose d’aller me coucher. Je devais en effet aller à l’aéroport accueillir mon amie, le matin à l’arrivée de son vol en provenance de Paris.
Par surprise

J’ai juste eu le temps de me mettre en chemise de nuit lorsque les premiers crépitements se font entendre. Ma chambre donnant sur l’entrée principale, j’ai jeté un coup d’œil par la fenêtre. Et là, stupéfaite ! J’aperçois des blindés marchant sur le palais. Ils avaient vraisemblablement forcé le portail. Je sus plus tard que, le commandant Sani Souna préparant son coup depuis longtemps, avait pris la précaution de placer ses hommes pour faciliter l’ouverture du portail.

Les évènements s’accélèrent bien vite. Une certaine confusion s’installe. Réveillés par ces bruits insolites, mes frères et quelques cousins qui habitaient avec nous se précipitent au salon que nous avions quitté quelque temps plus tôt ; papa et maman aussi. Maman n’avait pas eu le temps de se changer et portait encore sa tenue de ville. Papa prend le téléphone et constate que la ligne est coupée. Il tente de se rendre sur le balcon pour voir se qui se passe. Et là, maman et moi, nous l’en empêchons en lui disant ce qui est désormais une évidence :

les militaires ont décidé de s’en prendre à lui et qu’un coup d’état était manifestement en cours. Dans la confusion, j’observe que ma petite sœur manquait. Je décide alors d’aller la chercher dans sa chambre, contiguë au salon. Je n’étais pas encore revenue au salon lorsque le bruit assourdissant d’une grenade qui explosait tout à côté s’est fait entendre. Il m’oblige alors à retourner sur mes pas pour mettre à l’abri, dans leur salle de bain, ma petite sœur et la cousine qui partageait sa chambre. Deux de nos cousins, Sani et Koireyga, surnommée "Visse", touchés par une rafale ou par les éclats de la grenade, succombent sur le champ.

Mon petit frère Moussa est grièvement blessé au flanc gauche. Mon frère Moumouni et mon cousin Maoudé tentent de le relever. Moumouni crie : "Maman, maman, Moussa est blessé !" Elle sort précipitamment de sa chambre sans aucune arme, quand elle a entendu l’appel de Moumouni. C’est alors que, avant qu’elle n’ait pu rejoindre ses enfants, que le sergent Niandou la fauche d’une rafale de mitraillette et la transperce d’un coup de baïonnette.

Moumouni et Maoudé, seuls témoins du drame, couchent Moussa sur le lit de la chambre des parents. Il continuait à saigner énormément. Puis Moumouni revient vers maman qui, allongée sur la moquette, se vide de son sang et rend l’âme quarante-cinq minutes environ, plus tard. Elle est restée consciente jusqu’à la fin puisqu’elle a pu demander à mon frère Moumouni de lui donner des nouvelles de Sadjo, sa mère, de Toumba, sa sœur, d’Abdoulaye et de Hado. Moumouni lui répondit qu’ils étaient tous là car elle nous croyait tous morts.

Ensuite, elle demanda à Moumouni de prendre une bouteille d’eau dans le petit réfrigérateur de leur salle à manger. Enfin, elle lui demanda de lui laver les mains, de lui rincer la bouche, de lui passer de l’eau sur le visage et les bras, et de réciter quelques versets du Coran. Avec le recul, Moumouni comprit qu’elle voulait qu’il lui fasse ses ablutions. Elle rendit l’âme dans le bras de Moumouni.

Il est très important de mentionner qu’à aucun moment de cette tragique nuit, maman n’a porté une arme ; contrairement aux rumeurs diffusées par ceux qui se sentent obligés par leur conscience de justifier l’injustifiable en se prévalant d’une soi-disant légitime défense. Il s’agit bel et bien d’un assassinat prémédité et minutieusement préparé.

À l’irruption des militaires, papa qui n’a pas été autorisé à se changer, leur dit : "je suis le seul responsable politique. Ne faites pas de mal à ma famille." C’est le Lt Cyril Gabriel, ami intime de mon frère Abdoulaye qui dirigeait le commando venu attaquer les appartements privés. Il fit descendre papa. Il connaissait très bien les lieux pour s’y être souvent fourré avec mon frère. Triste ironie du sort, ce garçon qui avait été d’abord refusé à l’Ecole Militaire de Coëtquidan doit son acceptation finale grâce à l’intervention de papa, sous insistance d’Abdoulaye.

Le sergent Niandou, exécuteur de la sinistre besogne, tenaillé sans doute par les remords, nous a rapporté devant témoins, chez Abdoulaye, que Sani Souna Sido lui a donné l’ordre de tuer maman et de me tuer également. Toujours d’après ses dires, les militaires devant attaquer l’appartement privé "étaient drogués par leurs supérieurs." Il a dû contempler son œuvre pendant moins de deux ans, car il n’a pu survivre plus longtemps.

Si nous revenons aux alentours de vingt-deux heures, heure à laquelle Sani Souna Sido est venu voir maman, il avait déjà donné l’ordre de la tuer et venait voir si son satanique plan était bien en place. Mon arrivée d’Abidjan par vol spécial n’était pas prévu et pouvait avoir une incidence capable de gêner l’exécution de son programme. Comment a-t-il pu discuter paisiblement avec maman, sachant qu’il avait déjà commandité sa mort ? Lui seul détenait le secret de cette recette. Privé de liberté quinze mois après son coup, il disparaîtra dans des conditions énigmatiques trois ans plus tard.

Au petit jour, les militaires nous firent descendre, armes en main. En arrivant à la hauteur de la porte de la salle à manger des parents, j’aperçois un corps recouvert d’un drap blanc. Je m’y précipite et je vois Moussa.

- Festival Touareg - exposition


- Festival Touareg - exposition - www.viafrance.com

Jean-Pierre Godineau


Rendez-vous en France à Le Pecq dans 8 jours

Du vendredi 24 avril 2009 au lundi 18 mai 2009

Exposition - Peinture et art graphique - Culture


Sortir a Le Pecq - France


Vision d'Afrique.

La bibliothèque des Deux Rives accueillera du 24 avril au 18 mai une belle exposition consacrée aux Touaregs.
Jean-Pierre Godineau, artiste peintre alpicois et grand voyageur, y exposera une vingtaine de photographies et quatorze croquis qu’il a rapportés de son séjour à Anderamboukane, commune située à l’extrême nord-est du Mali. Il s’y est rendu lors du dernier festival Tamadacht, évènement culturel des populations nomades transfrontalières du Mali, du Niger, d’Algérie et du Burkina. Une belle échappée exotique et l’occasion de vous faire découvrir l’histoire des Touaregs, leur présent, mais aussi les menaces qui pèsent sur l’avenir de leur culture.



Du vendredi 24 avril au lundi 18 mai 2009 :
Voir l horaire
- Du mardi au vendredi de 14:30 à 18:30
- Mercredi et samedi de 10:00 à 12:00
- Samedi de 15:00 à 18:00

Tarifs d'entrée :
- Gratuit


PLAN DE Bibliothèque municipale des deux rives, France

Acces au 2 avenue des Vignes-Benettes 78230 Le Pecq, France

AGENDA DE Bibliothèque municipale des deux rives, France
Exposition
Sortie pour :
Adulte
Adresse de cet événement
Bibliothèque municipale des deux rives

2 avenue des Vignes-Benettes
78230 Le Pecq, France
Tel: 01 39 58 16 92

Plus d’information

Mairie
13, quai Maurice Berteaux
78230 LE PECQ, France
01 30 61 21 21

Escalade Touareg


Escalade Touareg
Jeudi 16 Avril 2009 13:20



"Amer comme la vie, Fort comme l'amour, suave comme le dernier souffle"
Voici à quoi correspond le rituel des 3 thés Touaregs.

Cela symbolise la difficulté à vivre dans le désert.
Mais comme le disait Mohamed, notre guide, il faut trois éléments indispensables pour faire du thé:
des braises, du temps et des amis.

L'amitié... voici un mot qui prend tout son sens lorsqu'il sort de la bouche d'un touareg.

De fin Février à mi-Mars, Anais, Evrar, Tino, Mat, Pierre, Benoît et Michaël Fuselier (je sais, hormis certains, ça ne vous dit pas grand chose, mais dans l'ensemble on retrouve une équipe de tournage, des grimpeurs, et surtout une bonne bande de figure de pain sucé...)
Le but de ce trip était de découvrir le Tassili Najjer et la Tadrart à travers la grimpe et en présence des Touaregs.
Il faut reconnaitre que ça les a bien fait rire de les voir grimper sur tous les bouts de cailloux qu'on trouvait.
Et des bouts de cailloux, y'en avait!!!
A découvrir avec les images de Evrard Wendenbaum

Rencontre entre le ministre des affaires et le corps diplomatique : Promouvoir la paix, la sécurité et le développement durable au nord


Samba TRAORE- L’Indépendant, 15/04/2009


Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Moctar Ouane, a tenu hier lundi 14 avril, dans son département, la réunion d’information du corps diplomatique sur la situation sécuritaire et les perspectives de développement des régions nord du Mali. Il avait à ses côtés son homologue de l’administration territoriale et des collectivités locales Kafougouna Koné.

Appelant la situation sécuritaire dans le septentrion de notre chère nation, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Moctar Ouane, face a une pléthore d’ambassadeurs, a cité les 13, 15, 17 février dernier comme dates auxquelles se sont déroulées les cérémonies solennelles consacrant la cessation des hostilités qui avaient perturbé la paix et la sécurité dans le nord.

Moctar Ouane a jugé que le forum de Kidal des 23 et 24 mars 2007 a ouvert des perspectives prometteuses pour le développement des régions du nord avec l’adoption, à cette occasion, d’un programme décennal de développement desdites régions, assorti d’un plan d’actions prioritaires pour les périodes 2007-2011 et 2012-2016.

Il a déclaré que ce résultat constitue une grande victoire du peuple malien obtenue grâce à la volonté personnelle du chef de l’Etat, son Excellence Amadou Toumani Touré et aux efforts persévérants du gouvernement, à l’implication constructive de bonnes volontés nationales et à l’engagement positif des pays frères et amis du Mali. Singulièrement de la République démocratique populaire algérienne et de la grande Jamahiriya arabe populaire et socialiste libyenne.

Il a rappelé que la vision du gouvernement malien de promouvoir la paix, la sécurité et le développement durable dans cette partie du territoire national, est de créer les conditions de la mise en œuvre de l’accord d’Alger du 4 juillet 2006, des recommandations du forum de Kidal des 23 et 24 mars 2007 et des projets et programmes de développement spécifiques dont le programme de développement de la région de Kidal (PDRK) et le programme d’appui au développement des régions du Nord (ADERE Nord). Toute chose qui constitue les fondements d’une paix définitive et durable dans les régions du nord de notre pays.

Relevant ainsi que le gouvernement du Mali demeure convaincu que ces conditions permettent d’envisager la déclassification de la région de Kidal dans l’échelle des risques de sécurité établie par les Nations Unies.

Le ministre a souligné la détermination du gouvernement malien d’utiliser les ressources actuelles du fonds spécial d’investissement, de développement et de réinsertion socio-économique, soit 1 135 000 000 de FCFA, pour le financement du plan d’action pour la réinsertion socio-économique des jeunes démobilisés.

En effet, il a indiqué que le groupe technique chargé du montage des dossiers de réinsertion est déjà à pied d’œuvre à Kidal. De même que l’agence de développement du nord (ADN), chargée de veiller à cette réinsertion a organisé, les 12 et 13 mars, un atelier de validation du manuel de procédure de la mise en œuvre de la réinsertion.

Moctar Ouane n’a pas manqué de relever que le gouvernement du Mali considère comme une ardente nécessité la mise en place d’un mécanisme de consultation efficace avec les partenaires techniques et financiers en vue de réaliser le consensus voulu sur la mise en œuvre d’un programme considéré comme un puissant facteur de développement des régions de Tombouctou, Gao et Kidal.

En effet, « il nous faut redoubler d’efforts en vue de l’approfondissement du processus de décentralisation dans lesdites régions à travers le renforcement des capacités des acteurs, la mise en œuvre des processus de transfert de compétences et des ressources de l’Etat aux collectivités locales ».

Pour finir, le ministre Ouane a mis l’accent sur les actions communautaires qui doivent être les porteuses de développement fondées sur une approche participative, visant le renforcement de la cohésion sociale, la lutte contre la pauvreté, en un mot le développement humain durable (santé, éducation et eau) ainsi que le développement des infrastructures.

Samba TRAORE

Régions du nord Mali : Le développement doit accompagner la paix


M. Keita - l’Essor n°16423 du - 2009-04-15 08:00:00

Le ministre Ouane a annoncé une réévaluation de la situation sécuritaire et préconisé une reprise et une intensification des grands projets

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Moctar Ouane, a présidé hier une réunion d’information sur la mise en oeuvre du Programme décennal de développement des régions du nord (PDDRN) et du programme de réinsertion socio-économique. La rencontre a regroupé des membres du gouvernement au premier rang desquels le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, le général Kafougouna Koné, des ambassadeurs et des représentants des organisations internationales accrédités dans notre pays.

Le ministre Ouane a d’abord évoqué la situation sécuritaire dans le Septentrion et souligné la volonté du gouvernement de promouvoir la paix, la sécurité et le développement durables dans cette partie de notre territoire. À ce propos, il a rappelé qu’en février dernier, se sont déroulées à Tessalit et à Kidal, des cérémonies solennelles consacrant la cessation des hostilités qui avaient perturbé la paix et la sécurité dans le nord-est de notre pays entravant ainsi considérablement le processus de développement dans cette partie du territoire national. "Ce résultat qui constitue une grande victoire du peuple malien, a été obtenu grâce à la volonté personnelle du président de la République, aux efforts persévérants du gouvernement, à l’implication constructive des bonnes volontés nationales et à l’engagement positif de pays frères et amis du Mali, en particulier de la République algérienne démocratique et populaire et de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste", a-t-il indiqué.

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale indiquera que le calme retrouvé permettra la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, des recommandations du Forum de Kidal et des projets et programmes de développement spécifiques, dont le Programme de développement de la région de Kidal (PDRK) et le Programme d’appui au développement des régions du Nord (ADERE Nord). Autant d’efforts qui permettront l’enracinement d’une paix définitive et durable dans les régions du nord du Mali. "Notre gouvernement demeure convaincu que ces conditions permettent d’envisager la déclassification de la région de Kidal dans l’échelle des risques de sécurité établie par les Nations-Unies", a jugé Moctar Ouane avant d’annoncer une réévaluation de la situation sécuritaire dans la région de Kidal par le coordonnateur résident du système des Nations-Unies en vue de permettre la relance des actions de développement.
PLUS DE 1,135 MILLIARDS FCFA.

Pour consolider l’important acquis ainsi réalisé, le ministre des AE a annoncé que le gouvernement s’emploie activement, d’une part, à la mise en place rapide des unités spéciales après le cantonnement des éléments de l’Alliance, et, d’autre part, à la mise en œuvre diligente des actions directement financées sur ressources propres ou sur des programmes existants déjà financés par les partenaires techniques et financiers et visant le renforcement de la cohésion sociale, des capacités en gouvernance de la paix et de la sécurité, de sécurisation des personnes, des biens et des investissements dans les régions du nord du pays. Il a, en outre, souligné la détermination du gouvernement à utiliser les ressources actuelles du Fonds spécial d’investissement, de développement et de réinsertion socio-économique, soit 1,135 milliard Fcfa. Ce fonds est destiné au financement du plan d’action pour la réinsertion socio-économique des jeunes démobilisés. A cet égard, Moctar Ouane indiquera que le groupe technique chargé du montage des dossiers de réinsertion est déjà à pied d’œuvre à Kidal. De même, l’Agence de développement du Nord, chargée de veiller à cette réinsertion a organisé, les 12 et 13 mars passés, un atelier de validation du manuel de procédure de la mise en œuvre de la réinsertion.

Moctar Ouane a estimé que la réalisation de dix projets jugés prioritaires par le gouvernement, y compris les routes et les aéroports de Gao et Kidal, méritait des partenaires techniques et financiers sollicités, un ordre de priorité élevé.

"Le Forum de Kidal a ouvert des perspectives prometteuses pour le développement des régions du Nord avec l’adoption, à cette occasion, d’un Programme décennal de développement desdites régions assorti d’un plan d’actions prioritaires pour les périodes 2007-2011 et 2012-2016", a ajouté le ministre en confirmant que le gouvernement travaille à un mécanisme de consultation efficace avec les partenaires techniques et financiers afin de réaliser le consensus voulu sur l’exécution d’un programme considéré comme un puissant facteur de développement des régions de Tombouctou, Gao et Kidal.

"Je sais compter sur l’appui et l’accompagnement de vos pays et organisations respectifs ainsi que sur l’engagement des ambassadeurs et représentants d’organisations internationales en vue de l’atteinte de l’objectif", a conclu Moctar Ouane .

M. KÉITA

Niger : Incarcéré à Koutoukalé l'ex Premier ministre Hama Amadou sollicite la liberté provisoire

Niger 16 avril 2009, 17:00

L’ex Premier ministre Hama Amadou, incarcéré à la prison de haute sécurité de Koutoukalé, depuis le 26 juin 2008, n’en finit pas avec des ennuis de santé. Selon certaines sources, la Haute Cour de Justice aurait ordonné qu’il soit de nouveau transféré à l’hôpital national de Niamey, certainement pour des examens médicaux. La semaine dernière, nous rapportions que le président de la République a instruit les ministres de la Justice et de la Santé publique pour prendre des dispositions en vue d’assurer l’évacuation de Hama Amadou sur l’hôpital militaire royal de Rabat (Maroc).

Cette proposition a essuyé le niet catégorique du patient Hama, qui préfère l’hôpital américain de Neuilly, en France. Aussi, avant toute évacuation, il lui faut une ordonnance de mise en liberté provisoire. La requête a été adressée à la Haute Cour, le mardi 14 avril dernier. Cette juridiction dispose d’une semaine, au plus, pour statuer. Le lendemain, mercredi 15 avril, on annonce que l’audience allait se tenir à 15h. Il n’en fut rien. Les avocats de l’ex Premier ministre ont, eux, projeté un point de presse, à 18h. L’activité ne s’est finalement pas tenue. C’est ainsi qu’on apprend que leur client serait de nouveau ramené à l’hôpital de Niamey.

Acceptera t-il finalement de se faire évacuer au Maroc ?

Dans les rangs de ses partisans, on fonde l’espoir que cette fois pourrait être la bonne. A l’origine de cet espoir, la compassion du vice président du parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS Tarayya) sur RFI, mardi 14 avril.
En effet, Bazoum Mohamed a prétendu que lorsqu’ils ont mis Hama en accusation, à l’Assemblée nationale, ils ne pensaient pas qu’il ira en prison. Pourtant, après leur mise en accusation par l’Assemblée nationale, les ex ministres de l’Education de base et de l’alphabétisation, Ary Ibra-him et Hamani Harouna, ont été jetés en prison en 2006.

En attendant que la Haute Cour rende sa décision, certains partisans de Hama Amadou connaissent une grosse infortune. Une manifestation spontanée qu’ils ont organisée, alors que le bureau politique du MNSD Nassara, le parti que dirigeait Hama Amadou jusqu’au 21 février dernier, tenait une réunion à l’Onarem, a été dispersée par les forces de l’ordre, au moyen des bombes lacrymogènes. On annonce que certains manifestants ont été blessés. Devant la Haute Cour de Justice, le mardi 14 avril, des militantes du MNSD, favorables à Hama, qui scandaient des slogans contre le régime en place, ont été dispersées par les forces de sécurité.

Outre ses ennuis actuels, Hama Amadou doit aussi faire face à la misère que vivent certains de ses partisans. On annonce que huit d’entre eux risquent l’exclusion des rangs du MNSD, le parti au pouvoir. On cite les noms des députés Soumana Sanda, Soumana Amadou, Djégoulé Issaka Hassane, Hadizatou Gros, Seydou Tahirou et d’autres comme Oumarou Dogari, Ladan Tchiana et Mounkaila Seyni.

Oumarou Keïta
Le Republicain Niger

Agadez : LA PROBLÉMATIQUE DE LA RADIOACTIVITÉ À ARLIT ET AKOKAN Bruno Chareyron explique


Agadez : 16 avril 2009, 17:30

Le groupe nucléaire français Areva s’apprête à exploiter le gisement uranifère d’Imouaren d’une capacité de production de 5000 tonnes par an pendant 35 ans. Ce nouveau projet positionnera le Niger au deuxième rang mondial des pays producteurs d’uranium, indique-t-on. Dans cette zone nord du Niger où le groupe Areva exploite l’uranium depuis quatre décennies, d’autres nouvelles compagnies se sont aussi implantées aujourd’hui, à la faveur de la nouvelle politique de diversification des partenaires engagée par les autorités politiques. Parmi ceux-ci figurent les Chinois qui interviennent à Azelik. L’uranium étant un minerai très dangereux pour la santé du fait de ses effets radioactifs, les autorités communales d’Agadez ont décidé de se renforcer pour mieux gérer les problèmes environnementaux et sanitaires qui découleront inévitablement de l’exploitation des nouveaux gisements. Lesquels problèmes se posent déjà avec acuité à Arlit et Akokan.

C’est poursuivant cet objectif que des membres de l’Association des municipalités du nord Niger, de passage l’année dernière à Paris, ont sollicité le concours de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (CRIIRAD) pour une formation sur ces problèmes liés à l’extraction de l’uranium. Cette formation, qui s’est déroulée du 6 au 7 avril derniers à Agadez, a été conjointement assurée par Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire, directeur du laboratoire de la CRIIRAD, et l’ONG Aghir’ Iman de Almoustapha Alhacen basée à Arlit.

Rendue possible grâce au soutien financier du Conseil gé-néral des Côtes d’Armor, du Cogérat et de la CRIIRAD, la formation a regroupé des maires, des secrétaires généraux et des acteurs de la société civile de la région. Sur le chemin de retour à Paris, Bruno Chareyron a fait une escale à Niamey pour rencontrer les acteurs de la société civile en vue de tisser un partenariat. Sur place, il a animé une conférence de presse le 9 avril au Centre de documentation de l’Association nigérienne de défense des droits de l’Homme (ANDDH), à l’initiative du ROTAB (le Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire). En marge de cette activité, Le Ré-publicain s’est entretenu avec lui sur les problèmes environnementaux et sanitaires liés à l’extraction de l’uranium qui se posent à Arlit et Akokan, notamment la pollution des eaux souterraines et de surface, la pollution du cadre de vie des populations et la pollution de l’air.

Pour Chareyron, la contamination radioactive dénoncée régulièrement par les acteurs de la société civile basée dans la région n’est pas une vue de l’esprit. Et elle est d’une grande ampleur contrairement aux assurances que donne Areva. Selon lui, la première mission conjointe CRIIRAD/ SERPA pour effectuer des mesures sur la radioactivité à Arlit et Akokan, sur sollicitation de Aghir’ Iman, remonte en 2003. «Cette mission nous a permis de découvrir la pré-sence de ferrailles contaminées dans les rues d’Arlit et d’Akokan, la pollution radioactive des eaux souterraines dans certains puits, des eaux qui sont consommées par les populations ou les travailleurs. Avec des concentrations en uranium qui dépassent dans certains puits d’un facteur 10 les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)», affirme le directeur du laboratoire de la CRIIRAD.

Et d’ajouter : «En 2007 encore, on avait montré qu’il y avait de tels stériles devant l’hôpital de la Cominak, à Akokan, avec un niveau de radioactivité 100 fois su-périeur à la normale sur la piste. Un autre problème, c’est la pollution de l’air due aux poussières radioactives liées aux mines et aux usines et les tas de minerais d’uranium déversés à l’air libre que le vent disperse dans la nature. Il y a également le gaz radioactif (le radon) qui est sorti en permanence à partir des bouches d’aérage qui permettent de ventiler les galeries souterraines de la Cominak». Selon lui, ces différents facteurs combinés font que certains groupes de populations à Arlit et Akokan dépas-sent les limites de la dose annuelle admissible qui est de un milli Sievert.

«Cette contamination de l’eau, de l’air, des sols, etc., peut et va très probablement induire sur le long terme des effets sanitaires en terme de cancers, de malformations génétiques, mais aussi des problèmes sur le sys-tème cardiovasculaire, le cerveau, sur l’ensemble de l’être humain», explique Chareyron. Car, poursuit-il, «les radiations Alpha, Bêta et Gamma émises par l’uranium et les 13 autres substances radioactives qui lui sont associées (le radium, le polonium, le radon…) ont une énergie extrêmement importante. En traversant le corps, ces radiations peuvent créer des lé-sions dans les cellules, rendre ces cellules «folles» ; et petit à petit, si ces cellules ne sont pas détruites par notre système immunitaire, elles peuvent aboutir à des problèmes de type cancers et autres».

Devant cette menace sanitaire, le directeur du laboratoire de la CRIIRAD pense qu’il ne faut pas attendre que des étu-des épidémiologiques précises quantifient les effets sanitaires pour prendre les mesures de protection. Et ces mesures consistent tout simplement à enlever les ferrailles et les plastiques contaminés qui sont chez les habitants, enlever les stériles radioactifs qui sont dans les rues, fermer les puits qui sont les plus contaminés, etc.

O. Issa
Le Republicain Niger

mardi 14 avril 2009

MNJ : "Le gouvernement de Niamey veut il vraiment la paix ?"


http://m-n-j.blogspot.com/-13-04-09
MNJ : "Le gouvernement de Niamey veut il vraiment la paix ?"

mardi 14 avril 2009

Le 6 Avril 2009 a eu lieu une rencontre en Libye entre le gouvernement du Niger et le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ). Il s’agissait des contacts préliminaires pour engager un processus de négociation sincère en vue d’une Paix durable au Niger.

Au cours de cette rencontre le MNJ a souligné les conditions d’une solution définitive au conflit et a réaffirmé son engagement à aller vers des vrais pourparlers

La "Synthèse des Revendications du MNJ" a été transmise officiellement à la délégation venue à Tripoli représenter le gouvernement de Niamey. Mais le compte rendu fait par les représentants du gouvernement au retour de la délégation au Niger, a totalement occultéle contenu réel des échanges eus en Libye

Aussi, le MNJ exhorte le gouvernement de Niamey à la sincérité pour créer un climat favorable aux négociations.

En rapport avec les contacts qu’il a eus avec la délégation de Niamey, le MNJ entend rétablir un certain nombre de vérité, notamment sa prédisposition à poursuivre le processus engagé en Libye avec la délégation dépêchée à Tripoli. Mais, ceci suppose que cette dernière prenne d’abord connaissance du document remis au médiateur libyen et transmis au Ministre de l’intérieur et sa délégation, représentant l’État du Niger : "Synthèse des Revendications du MNJ".

Il n’a jamais été question pour le MNJ de renoncer à aucune de ses revendications, ni de déposer les armes sans au préalable engager des discutions fermes et sincères et encore moins d’accepter des conditions unilatérales de paix, de Niamey.

La dimension politique de ces revendications demeure indépendante des questions de sentiments ou des personnes. Les revendications formulées par le MNJ sont l’expression de la réalité que vit au quotidien un Peuple qui aspire à la prise en compte des contraintes politiques dont il est victime. Le MNJ entend saisir l’opportunité offerte par la Libye à savoir le règlement du conflit au travers d’une dimension internationale qui engagerait l’État du Niger et le Mouvement des Nigériens pour la Justice sous l’arbitrage des pays médiateurs.

Le MNJ est surpris par l’attitude mensongère ressortie dans la communication du pouvoir de Niamey ; communication à travers laquelle il a présenté, fidèle à ses anciennes habitudes, en partie magasine du journal de la télévision d’État du samedi 11 avril 2009, ce qu’il dit être le contenu des rencontres eues en Libye avec le MNJ.

Ce reportage plein de contradictions et des contre vérités est digne de la propagande et des pratiques entretenues par Niamey depuis le début du conflit. Il exprime le comportement pernicieux et l’hypocrisie avec lesquels le pouvoir veut traiter ce conflit. En effet, il refuse de faire preuve des dispositions nécessaires à un règlement sérieux et durable.

Le MNJ rappel qu’il demeure vigilant et reste disposé à retrouver une Paix Juste et Durable dans des conditions de respect mutuel des parties concernées.

A cet effet, nous appelons le médiateur libyen, que le gouvernement nigérien semble ignoré dans ses déclarations, à jouer pleinement son rôle conformément aux engagements pris de part et d’autre à Tripoli.

Le Mouvement.

lundi 13 avril 2009

Sakolonisation

Immigrés et étrangers : le deuxième dossier de l’Observatoire est paru


http://www.inegalites.fr
lundi 13 avril 2009

L’Observatoire des inégalités publie le deuxième numéro de ses dossiers. Consacré aux immigrés et étrangers, il fournit un panorama des inégalités et des discriminations subies par ces populations dans tous les domaines.

Comment vivent les immigrés et étrangers en France ? Sont-ils vraiment à égalité avec les autres citoyens ? Quelle est la part des discriminations auxquelles ils sont confrontés et la part des inégalités sociales ? Ce document tente de répondre aux questions clés sur le sujet. Il propose une synthèse des derniers éléments et chiffres connus.

Introduction : Immigrés et étrangers, entre discriminations et inégalités sociales.

La France est un bien étrange pays. Tout en durcissant les conditions d’entrée et de séjour dans l’Hexagone, notre pays met de plus en plus en avant les discriminations dont sont victimes certaines minorités d’origine étrangère. Non sans hypocrisie, la France souhaite trier les « bons » immigrés, ceux qui sont diplômés et qui viennent travailler sans leur famille, des « mauvais », ceux qui rejoignent leur conjoint en France ou qui entrent de façon irrégulière. De même, notre pays se targue d’être la patrie des droits de l’Homme, et en même temps le ministre de l’Immigration se félicite de la diminution du nombre de demandeurs d’asile.

La distinction Français-étrangers, que nous utilisons par souci de simplification est très imparfaite. Elle ne colle pas toujours avec la réalité. Parmi les étrangers, tous ne subissent pas le même degré de discrimination, selon l’origine, le patronyme ou la couleur de la peau. A l’inverse, une partie de la population vivant en France, originaire d’Afrique (ayant acquis parfois de longue date la nationalité française) ou des Antilles, par exemple, n’a rien d’étrangère mais connaît le même type de situation. Par étranger, il faut entendre l’« Autre », car il s’agit plus de perception que d’une réalité.

Il n’est pas facile de démêler l’écheveau des inégalités dont sont victimes les étrangers ou les minorités visibles. Deux facteurs se cumulent. Tout d’abord des discriminations strictes, au faciès ou au patronyme, dans l’emploi, le logement, la vie de tous les jours... Le développement des enquêtes de testing et quelques travaux statistiques ponctuels montrent désormais clairement l’existence de discriminations. Toutefois, l’état des discriminations reste difficile à quantifier et il est très difficile d’en connaître l’évolution ou de comparer la France à d’autres pays faute d’indicateurs homogènes dans le temps et entre les pays.

Mais ces populations doivent surmonter un handicap encore plus lourd qui frappe l’ensemble des couches défavorisées : leur situation sociale. La lutte contre les discriminations et la promotion de la diversité sont des bonnes choses, sauf si elles servent à éviter de réfléchir davantage et de remettre en cause des privilèges plus profonds dont disposent les milieux favorisés. La position sociale, le niveau de vie des étrangers qui vivent en France sont en premier lieu déterminés par des niveaux de qualification moindre. A l’école par exemple, les enfants d’origine immigrée réussissent aussi bien que les autres, à origine sociale équivalente. Ce sont d’abord leurs revenus inférieurs et des statuts plus précaires qui les empêchent d’accéder à un logement convenable.

Sans vouloir minimiser les discriminations, qui existent bel et bien, leur suppression totale ne rétablirait pas l’égalité entre un fils d’ouvrier et un fils de cadre supérieur. En outre, comme rappelait le président de la Halde, Louis Schweitzer, « diversité n’est pas toujours synonyme d’égalité » parce qu’il ne suffit pas d’avoir des Africains dans son personnel pour qu’ils soient traités à égalité.

Noam Leandri, secrétaire genéral de l’Observatoire des inégalités.

- Lire les premières pages du document : PDF - 619.3 ko

- Pour commander : Dossier de l’Observatoire, n°2, avril 2009, 36 p., 3,5 €

Au pays du tout nucléaire…


http://www.greenpeace.org -10-04-09
Au pays du tout nucléaire…


lundi 13 avril 2009

France — Paris, le 10 avril 2009. Petit à petit, le voile se lève sur les pratiques scandaleuses de l’opérateur public d’électricité. Acculée, EDF ne nie plus. La face cachée d’une industrie qui se croit tout permis apparaît au grand jour… Barbouzeries et culture du secret, espionnage et musellement de ses détracteurs, coups bas et mensonges au plus haut niveau… Nucléaire et transparence sont décidemment antinomiques. Le nucléaire est un danger pour la démocratie comme pour l’avenir de notre planète.

La suspension en fin d’après-midi vendredi 10 avril des deux « responsables » chez EDF de ces pratiques inadmissibles ne doit pas exonérer la direction générale de l’entreprise publique et son PDG, M.Gadonneix, de rendre publiquement des comptes. Elle ne doit surtout pas exonérer le gouvernement français d’une remise à plat d’un système énergétique qui appelle naturellement à de telles dérives.

« Si les choses étaient vraies, dans quel pays vivrait-on ? » se demandait lors de l’explosion de cette affaire, M.Borloo, ministre de l’environnement et ministre de tutelle d’EDF. La réponse tombe sous le sens : on vit au pays du tout nucléaire, au pays où EDF et Areva sont rois, au pays ou le Président de la République, M.Sarkozy, peut décider sur un simple coup de tête, sans la moindre consultation ni expertise économique, de la création d’un 2e réacteur EPR, au pays ou les intérêts d’EDF et d’Areva guident ceux du gouvernement.

Il est temps d’avoir enfin un vrai débat démocratique sur la place du nucléaire en France. Le pays a besoin d’une énergie citoyenne, décentralisée et transparente, une énergie qui se mette au service des citoyens et de la planète et non contre eux, une énergie qui relève enfin le défi des changements climatiques.

/Niger/Niamey/Issyad ag Kato/tout beau le futur abattoir...


Dimanche 12 avril 2009
/Niger/Niamey/Issyad ag Kato/tout beau le futur abattoir...
issyad ag kato


Signature de convention au Ministère de l'Elevage et des Industries Animales :
16 milliards de Fcfa pour la construction du nouvel abattoir frigorifique de Niamey Écrit par Siradji Sanda Le Sahel 10 Avril 2009
(16) milliards de francs CFA. C'est le montant de la convention de partenariat signée, hier après midi à Niamey, par le ministre de l'Elevage et des Industries Animales, M. Issiad Ag Kato, et M. Bryan Rowe, président d'un groupe australien dénommé ''Agriculture Africa'', pour la construction et l'exploitation du nouvel abattoir frigorifique de Niamey.
La cérémonie s'est déroulée dans la salle de réunion dudit ministère en présence du ministre du Commerce, de l'Industrie et de la Normalisation, celle de l'Urbanisme, de l'Habitat et du Cadastre, du Secrétaire général du Ministère de l'Economie et des Finances et des cadres du Ministère de l'Elevage.

Les deux (2) parties se sont réjouies de l'aboutissement de ce projet, qui selon le ministre Issiad Ag Kato, est l'exemple d'un partenariat gagnant-gagnant entre public et privé. Il s'inscrit par ailleurs dans la politique nationale de développement de l'élevage en vue de répondre à la demande toujours croissante en produits de grande consommation par l'accroissement de la production en lait et en viande et dans des conditions de qualité suffisante.

Le groupe australien GDHI (Global Development Holding International) porteur de ce projet, capitalise, selon le ministre une expertise et une renommée mondiale en matière d'abattoir et de viande. Aussi, les propositions techniques et financières faites au Niger répondent aux normes internationales et aux attentes de nos populations. Ces sont, en effet, les principales raisons avancées par le ministre Issiad Ag Kato et qui ont convaincu le Niger à signer ce partenariat.

Prenant la parole à son tour, le président du groupe australien ''Agriculture Africa'', M. Bryan Rowe, s'est réjoui de voir son institution prendre une part active à la concrétisation de ce projet. M. Bryan Rowe a ensuite annoncé que ce nouvel abattoir de Niamey sera le plus moderne de l'Afrique. ''Nous sommes convaincus qu'ensemble, nous allons révolutionner l'agriculture et l'élevage au Niger'', a-t-il déclaré.

En effet, des techniciens australiens travaillent déjà dans le cadre de ce projet pour l'amélioration de la production du pâturage et de l'élevage. Selon les termes de la convention, la durée des travaux de construction est de 19 mois et la production annuelle de ce nouvel abattoir sera 40.000 tonnes de viande.

Niger: l'opposition accuse M. Tandja de vouloir "suspendre" la Constitution


Niger: l'opposition accuse M. Tandja de vouloir "suspendre" la Constitution
par JA08, le 12 Avril 2009 à 19:44

NIAMEY (AFP) — L'opposition au Niger a accusé dimanche les partisans du président Mamadou Tandja de fomenter, "avec sa bénédiction manifeste", un plan visant à "suspendre la Constitution" pour permettre une prolongation de son mandat qui expire officiellement fin 2009.

"Les éléments en notre possession indiquent clairement que le projet +tazarché+ (continuité) est plus que jamais en marche et consiste en une mise entre parenthèses de la légalité républicaine au moyen de la suspension de la Constitution", a déclaré le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), chef de file de l'opposition.

C'est la toute première fois que le PNDS réagit à la volonté manifeste des proches de M. Tandja de prolonger de trois ans son mandat.

Des milliers de personnes, dont le Premier ministre Seïni Oumarou et des membres du gouvernement, ont "spontanément" demandé le 21 décembre au Parlement d'accorder au président une prolongation de trois ans à la tête du pays.

"Il n'existe aucun moyen légal et constitutionnel de mise en oeuvre d'un tel dessein", souligne le PNDS.

La Constitution ne prévoit pas de modalités pour suspendre la Loi fondamentale et précise expressément que son article 36, limitant le mandat présidentiel à deux quinquennats consécutifs, "ne peut faire l'objet d'aucune révision" ni par voie de référendum ni par voie parlementaire.

Le PNDS appelle "à la mobilisation de tous les Nigériens pour mettre en échec ce +hold-up+ annoncé".

Le président Tandja a plusieurs fois promis de se retirer à la fin de son mandat. Pourtant, lors d'une visite fin mars du président français Nicolas Sarkozy à Niamey, il n'a pas écarté la possibilité pour lui de rester plus longtemps que prévu à la tête du Niger pour "boucler" les projets en cours.

D'importantes organisations non gouvernementales ont appelé à une grande manifestation le 21 avril pour protester contre toute éventuelle prolongation du mandat présidentiel .
source:http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jqhmjaPWn9GFXv9tePwi195yi5iw

samedi 11 avril 2009

Ségolène Royal demande pardon aux Africains : tempête en France, calme plat en Afrique



Echos du discours prononcé à Dakar par la socialiste française

Le pardon de Ségolène Royal aux Africains, un an et demi après le très controversé discours de Dakar tenu par Nicolas Sarkozy, a déclenché une série de réactions, parfois virulentes, au sein de la majorité au pouvoir en France. La presse hexagonale en a largement fait écho ce mercredi. En Afrique, le sujet est passé presque inaperçu. Les « préoccupations africaines, en ce moment, sont ailleurs », expliquent certains journalistes du continent.


mercredi 8 avril 2009, par Stéphane Ballong


Une nouvelle fois, Ségolène Royal a réussi à déclencher la polémique et provoquer l’ire de ses adversaires politiques. Près d’un an et demi après le discours très controversé de Nicolas Sarkozy à Dakar, l’ex-candidate à la présidentielle française de 2007, a pris le contre-pied des propos du président français et demandé pardon aux Africains. Le discours de Nicolas Sarkozy avait suscité colère et indignation sur le continent. « Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire (…) jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin », avait-t-il à l’Université Cheick Anta Diop, à Dakar, la capitale sénégalaise.

Lundi après-midi, au siège du Parti socialiste sénégalais, la réplique de Ségolène Royal, en visite dans ce pays jusqu’à jeudi, s’est voulue cinglante. « Quelqu’un est venu ici vous dire que "l’homme africain n’est pas entré dans l’Histoire". Pardon pour ces paroles humiliantes, qui n’auraient jamais dû être prononcées et qui n’engagent pas la France », a-t-elle lancé à quelques centaines de Sénégalais venus l’écouter. Dans le texte qu’elle a préparé, selon Libération, avec le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, l’historien congolais Elikia M’Bokolo et le politologue Jean-François Bayart, l’ex-candidate socialiste a ajouté : « Il y a des mots que le peuple français doit au peuple sénégalais et à tous les peuples africains […] Pardon. Merci pour le passé. Et s’il vous plaît, pour l’avenir, bâtissons ensemble ».

« Une affaire franco-française »

En Afrique, notamment au Sénégal, le discours de madame Royal, bien qu’apprécié par les intellectuels, « n’a soulevé aucune vague », indique Madior Fall, joint à Dakar par Afrik.com. Le rédacteur en chef de Sud Quotidien, qui n’a « même pas traité le sujet », explique : « les préoccupations africaines sont ailleurs en ce moment ». Au Sénégal, par exemple, au lendemain des élections locales de fin mars qui se sont soldées par l’échec du parti du président, Abdoulaye Wade, les gens sont plus intéressés par la nouvelle orientation que celui-ci va donner à sa politique. Le président sénégalais est soupçonné de vouloir faire succéder à la tête du pays son fils Karim Wade. Les Sénégalais s’inquiètent, par ailleurs, de la crise internationale et de ses conséquences, affirme M. Fall, et aussi de la dette publique de leur pays qui s’est alourdie ces dernières années. Au Sénégal, à l’instar de Walf Fadjri, quelques titres ont tout de même commenté le discours de Mme Royal, mais n’en ont pas fait leur Une.

« Les Africains ne sont pas dupes », estime, pour sa part, Joachim Vokouma, le directeur de publication de LeFaso.net, un quotidien en ligne du Burkina Faso. « Que Ségolène Royal, opposante de Nicolas Sarkozy, vienne demander pardon pour des propos que ce dernier a tenu, les Africains ont compris que cela avait une dimension de politique interne en France. C’est une affaire franco- française », indique-t-il. D’après lui, le pardon qu’attendent les Africains est celui de Nicolas Sarkozy lui-même.

Rama Yade doute de la sincérité de Ségolène Royal

« Je n’ai pas le temps pour la polémique », a déclaré Nicolas Sarkozy en réaction à cette attaque de la présidente du Poitou-Charentes. Ses acolytes l’ont alimentée à sa place. Dégainant le premier, Frédéric Lefebvre, le porte-parole de l’UMP, a dénoncé les « attaques infantiles » de madame Royal qui, affirme-t-il, « de la Chine à Dakar, en passant par Washington, ridiculise notre pays [la France, Ndlr] par son attitude et ses sorties iconoclastes ». Comme lui, Jean-François Copé, le chef de fil des députés UMP parle aussi d’humiliation et qualifie les propos de Ségolène Royal d’« écœurant, indigne et scandaleux ». Même le très réservé Premier ministre, François Fillon, est monté au front mardi soir. Il a déclaré devant les parlementaires UMP que Mme Royal devrait faire de « retenue et de dignité lorsqu’elle évoque la France et ses autorités dans le monde. »

Si Bernard Kouchner, ancien socialiste devenu ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, reconnaît que la phrase prononcée pas le président français en 2007 a été « sans doute maladroite », il affirme que « cela ne signifiait ni racisme, ni jugement péjoratif. » Déplorant, elle aussi, les attaques de Ségolène Royale, Rama Yade, la secrétaire d’Etat au Droit de l’homme, a indiqué sur France 2 qu’elle doute de la sincérité de l’ex-candidate du parti socialiste. « Les Africains, affirme-t-elle, méritent autre chose que d’être transformés en terrain de jeu de la politique intérieure française. »

Une voix discordante s’est, cependant, élevée au sein de la droite française, celle du villepeniste François Goulard qui estime qu’il est « difficile de donner tort » à Ségolène Royal. « Le discours du président, dit-il, était une erreur. Elle a exprimé ce que beaucoup pensent, y compris dans la majorité. » A quand donc le pardon de Nicolas Sarkozy ?

Attentats terroristes à Tébessa et skikda

El Watan/Algerie
Un gendarme tué et un militaire blessé

Un gendarme a été tué et deux civils grièvement blessés dans la nuit de jeudi à hier, suite à l’explosion d’une bombe artisanale au lieudit Ras Skour, situé à 72 km à l’ouest du chef-lieu, a-t-on appris de source sécuritaire.


L’engin de fabrication artisanale était dissimulé aux abords de la route et a explosé au passage du convoi escorté par la gendarmerie, qui était de retour après avoir transporté les urnes des centres de vote de la commune de Stah Guentis à la daïra de Oglat. Les deux blessés ont été évacués à l’hôpital. Rappelons que, ces derniers temps, la région de Tébessa est devenue le théâtre de plusieurs attentats à la bombe. Le dernier, perpétré au mois de mars, a fait deux morts. Par ailleurs, un militaire a été blessé, dans l’après-midi de jeudi dernier, dans la commune de Ouled Attia, située à l’extrême ouest de la wilaya de Skikda, suite à l’explosion d’une bombe artisanale.

Le blessé faisait partie d’un groupe de militaires qui effectuaient un ratissage dans les maquis surplombant l’agglomération de Siouène. On avance que l’engin dissimulé date des années 1990, période durant laquelle les groupes terroristes avaient miné de vastes superficies du massif de Collo dans le but de retarder l’avancée des forces de sécurité. On apprend, par ailleurs, que les blessures du jeune militaire sont sans gravité et seraient de simples lésions occasionnées par des éclats de l’engin.


Par K. Ouahab , Lakehal samir