mercredi 22 janvier 2014

À la découverte de l’art Touareg

Huffington Post – Jerome Stern

Si les feux de l’actualité au Mali permettent à beaucoup d’entre nous de découvrir les Touaregs, le feu des enchères parisiennes permet à beaucoup (plus) d’entre nous de découvrir leur art, essentiellement composé de bijoux, boucliers, boîtes, sacs et épées, objets légers car, se déplaçant au gré du temps, ce peuple du désert ne peut s’embarrasser de pièces encombrantes.

Répartis dans six pays du Sahara, d’origine berbère, ils sont entre 1,5 et 2 millions à être parfois surnommés les « hommes bleus », car leurs vétements, notamment leurs chèches qui les protègent du vent et du soleil sont colorés à l’indigo, une couleur qui déteint sur la peau.
Divisés en castes hierarchisées, ayant adopté tardivement l’islam au XVIème siècle qu’ils pratiquent en mélangeant quelques rites plus anciens, les Touaregs donnent aux femmes un rôle essentiel puisqu’ils sont monogames et que l’héritage y est matrilinéaire, les enfants (comme la tente familiale) appartenant aux mères. Ce sont elles qui détiennent les savoirs traditionnels de la culture touarègue, et c’est par elles que se fait la transmission.
Un art galvaudé dans les bazars
Si les hommes sont des artisans forgerons, fabricant armes et outils, travaillant le bois pour en faire des sièges, des plats et des selles de chameau, et perfectionnant l’alliage d’argent et de cuivre pour confectionner les bijoux, les femmes travaillent le cuir pour en faire des sacs ou des coussins et tressent des feuilles de palmier pour réaliser nattes et paniers.
Ces objets, authentiques, sont d’une grande beauté aux détails raffinés, mais trop souvent ils sont mal imités, faits d’un matériau de second choix et vendus à prix fort dans les innombrables bazars qui parsèment le Maghreb. On peut voir quelques objets authentiques et anciens au musée du Quai Branly à Parisau musée d’Angoulème, aupetit musée de l’association Malinia à Coaraze près de Nice ou au Saharien à Montpellier. On peut aussi suivre la vente qu’organise le Ier mars à Drouot la SVV Binoche-Giquello ou visiter son exposition la veille (salle 4).
Des prix abordables
La centaine de lots de grande qualité ainsi mise en vente provient de la collection de deux frères méharistes de l’armée française qui ont recueilli, une quarantaine d’années durant, nombre d’objets artisanaux touaregs, des pièces aujourd’hui quasiment introuvables, dignes d’être exposées dans les musées. On trouve des bijoux, colliers, pendentifs ou bracelets en parfait état (de 200 à 600 euros), quatre rarissimes boucliers en peau d’antilope des années 1940, tous décorés d’oryx et d’argent (autour de 5.000 euros), des boîtes en peau destinées à conserver poudres, onguents, tabacs (250 euros), des sacs en cuir de chameau, soit de femme, soit de selle de chameau (de 500 à 1.000 euros), des tapis de selle (200 euros), des épées et des dagues anciennes (de 200 à 800 euros), des selles en bois recouvert de cuir (de 400 à 600 euros), des tambours, plats et autres ustentiles du quotidien. Les estimations sont raisonnables, notamment quand on les compare aux pièces africaines ou océaniennes dont les cotes ne cessent de grimper. Logique, l’art touareg n’est pas (encore?) entré dans la spirale spéculative que subit l’art tribal en ce moment.
http://www.huffingtonpost.fr/jerome-stern/vente-aux-encheres-art-touareg_b_2686896.html

Le Sahel tente d’imposer la transparence des industries extractives

Cécile Barbière - Euractiv.fr
Les pays du Sahel tentent d’exploiter au mieux leur potentiel minier en améliorant la transparence des industries extractives et la bonne gouvernance. Mais les avantages fiscaux obtenus par les grandes entreprises sont parfois difficiles à faire évoluer.
Le secteur minier se développe au Sahel, mais pour les retombées économiques sont parfois difficiles à gérer pour les États. Le constat s’est à l’occasion d’une table ronde organisée par l’Institut français des relations internationales sur le Burkina Faso et les enjeux de la transparence dans le secteur minier,
« Le secteur minier l’activité minière a fortement augmenté au Sahel ces dix dernières années » explique Alain Antil, responsable du programme Afrique subsaharienne à l’IFRI.
L’équilibre est difficile à trouver pour les pays africains entre les nombreuses retombées positives pour l’économie (flux d’investissements directs étrangers, création d’emploi, hausse du PIB, transfert de technologies, construction d’infrastructure, etc.), et la capacité des États à gérer et développer ces avantages.
Difficultés du transfert de bénéfices
Pour transférer les bénéfices miniers à la lutte contre la pauvreté et le développement, l’équation n’est pas toujours simple pour les pays africains. « L’extraction minière, principalement artisanale provoque des dommages pour l’environnement, favorise le grand banditisme la prostitution et le travail des enfants » détaille Lamoussa Salif Kaboré, ministre des Mines et de l’Énergie du Burkina Faso.
« Mais cette exploitation artisanale ou informelle des ressources minières au Burkina Faso fait vivre directement et indirectement environ 1,3 million de personnes » explique-t-il.
Autres difficultés rencontrer par le pays, le manque de cadres qualifiés pour travailler dans l’industrie minière ou encore les conflits territoriaux qu’entraine l’exploitation minière avec les populations locales.
Pour améliorer la transparence, le pays s’est mis en conformité depuis le 27 février 2013 avec l’Initiative pour la transparence des industries extractives.  « Au Burkina Faso nous avons pris l’engagement de publier l’ensemble des contrats miniers sur le site du ministère » souligne le ministre.
Inégalité dans la négociation des contrats
« Les multinationales présentes dans le secteur de l’industrie extractive en Afrique ont parfois des chiffres d’affaires trois, quatre ou même cinq fois supérieurs au PIB des pays avec lesquels elles négocient » détaille Alain Antil.
Au Burkina Faso, les recettes de l’État proviennent à 20 % du secteur minier, mais le chemin reste long pour que le pays se constitue une véritable expertise fiscale. « Ce qu’il manque au Burkina Faso, c’est des capacités au niveau comptable », précise le ministre. « Mais à notre décharge, les entreprises minières viennent négocier les contrats avec des cabinets d’expert qui sont bien plus aguerris que nous » explique-t-il.
Ce rapport de force inégal rend parfois difficile l’évolution des pratiques et des règles de fiscalité. « Beaucoup des grandes entreprises profitent d’exemptions fiscales et de régimes dérogatoires » reconnait Alain Antil.
C’est par exemple le cas du géant du nucléaire Areva, qui renégocie actuellement son contrat d’extraction avec le Niger, un des pays les plus pauvres du monde. L’entreprise française profite d’exonérations fiscales, et échappe pour l’heure aux nouvelles dispositions du code minier mis en place au Niger depuis 2006.
« Les grandes entreprises qui investissent en Afrique sont souvent presque les seules à payer des impôts. Elles peuvent être en ce sens soumises à une pression fiscale très forte » explique Marc Trouyet, sous-directeur de la gouvernance démocratique au ministère des Affaires étrangères. « Une solution consiste à élargir la base fiscale » poursuit-il.
« La réponse n’est pas simple pour ces groupes à qui on dit du jour au lendemain qu’ils vont perdent les exonérations fiscales dont ils profitent » concède le sous-directeur
Avancées au niveau international
Les initiatives sur la transparence au niveau mondial vont toutefois dans le bon sens. Entré en vigueur aux États-Unis en 2010, le Dodd-Frank Wall Street Reform and Consumer Protection Act impose des normes de divulgation aux entreprises américaines ayant des opérations minières et pétrolières à l’étranger. Une législation qui a donné le coup d’envoi de l’inscription de la transparence à l’agenda international.
En 2013, L’UE a emboité le pas aux États-Unis en révisant sa directive sur la transparence et imposer aux entreprises européennes extractives et forestières la divulgation plus détaillée des paiements aux gouvernements, à l’échelle nationale.
Cécile Barbière,http://www.euractiv.fr/development-policy/le-sahel-tente-imposer-la-transp-news-532903

Lire sur l’islam

Blogs.mediapart.fr/Patrick Coulon
Un certain nombre d’ouvrages portant sur l’islam et sa pratique viennent de paraître . Caricaturaux, équilibrés ou solidement argumentés, ils  illustrent la place prise par cette religion dans le débat politique français. Nous chroniquerons en gardant le meilleur pour la fin !
Élisabeth Schemla n’y va pas de main morte : « Dans les rues, les hidjabs prolifèrent, dans les cités et les quartiers le niqab fleurit, et parfois la burka. Le halal devient une obligation religieuse, des cantines d’écoles ou des hôpitaux prescrivent le porc pour tous, des médecins acceptent de passer la main à une collègue pour ne pas offenser une patiente qui ne saurait être soignée par un homme. Des caricatures de Mahomet déchaînent l’hystérie et les menaces. Un nouveau concept, l’islamophobie, fait trembler les pleutres descendants de Voltaire. Des violences jusqu’aux plus graves sont perpétrées au nom de l’islam. Bref, inutile de fuir devant le constat : notre socle culturel et notre modèle laïc en prennent un très sérieux coup […]. Une confrontation inédite en son sein agite la France : religion importée contre laïcité […]. Mais, au fond : ont-ils raison, les Français, d’avoir peur de l’islam ? Eh bien oui. »
Ces quelques extraits illustrent le propos d’Élisabeth Schemla : il existe une pénétration progressive de la France par l’islamisme et son prodigieux écho dans la « génération islam ». Une conquête progressive et patiente de la France par l’islam radical et ses multiples organisations dont les meurtres commis par Mohamed Merah sont le symptôme extrême. « Le scénario à l’œuvre est le même qu’en terre musulmane. De Lille à Marseille, la mécanique est adaptée aux forces et aux faiblesses de notre État laïc et républicain : port du niqab pour les femmes, infiltration de l’enseignement, prêches dans les mosquées, formation d’imams et de djihadistes pour façonner des martyrs et des héros (comme Merah), associatif à outrance pour pallier les défaillances étatiques et conversions sur fond de déshérence sociale et de délitement identitaire. Le tout avec l’aide puissante et méconnue de média arabes et d’États comme le Qatar, qui joue désormais un rôle majeur en France avec Al-Jazeera, le PSG, le financement des banlieues… ». Pour l’auteur, la République étant en panne rien d’étonnant à ce que l’islam – refuge – prenne le relais. Il est dommage que les propos de l’ancienne directrice du site « Proche-Orient info », s’appuyant sur quelques faits réels et préoccupants, laissent apparaître des amalgames et des démonstrations hasardeuses, et laissent finalement une impression
désagréable.
Un désir de certitude
Si le réquisitoire de Philippe D’Iribarne est moins virulent que celui d’Elisabeth Schemla il n’en est pas moins à charge. Il s’appuie sur une enquête d’opinion de juin 2012 testant le mot islam et dont le résultat indiquait qu’il recueillait 81 % d’opinions négatives contre 63 % en 2007 (année de l’élection de Sarkozy, par ailleurs). L’opinion serait particulièrement sensible à ce qui tourne autour de la démocratie et de droits de l’homme. Le sociologue cherche alors à savoir si des caractéristiques intrinsèques de l’islam jouent un rôle dans ce résultat. Il résume ainsi sa démarche : « mieux comprendre la fascination pour l’unité dans le monde musulman, en cherchant ce qu’elle peut devoir à l’islam, et saisir ce qui en résulte dans l’accueil que ce monde réserve au projet démocratique et regarder si les objections a priori à toute recherche d’aspects structurels de l’islam sont vraiment fondées. » Car pour lui « il s’agit de se concentrer sur la compréhension de l’univers mental au sein duquel la pluralité des points de vue prend sens ». Au terme de ses investigations, il conclut : « une figure s’est effectivement dessinée avec insistance et est bien apparue comme liée au cœur de l’islam. Elle met en relation ce qui touche à la crainte de la division avec un ensemble de traits centré sur le désir de certitude. » La cohérence entre ce sentiment de certitude et le rejet du pluralisme est à la fois logique, psychologique et sociale. Selon l’auteur, le Coran évoque à tout moment les preuves incontestables face auxquelles il n’est de choix qu’entre la soumission des croyants unanimes et le refus haineux d’infidèles honnis de Dieu. La philosophie islamique célèbre une certitude reçue d’en haut et le règne d’un bon pouvoir, loin des débats obscurs de l’agora. Le droit islamique est en quête de sources inspirées dont Dieu serait le garant. Dans un tel univers, comment les doutes, les divisions, les tâtonnements d’une démocratie pluraliste pourraient-ils prendre sens ?
Une inquiétude
En contrepoint, Malek Chebel réputé pour avoir publié le Manifeste pour un islam des lumières et l’Islam et la Raison – entre autres – nous livrent un ouvrage permettant d’aller à la rencontre des « Grandes figures de l’islam ». C’est l’occasion pour le lecteur de découvrir les portraits de politiques, de philosophes, de poètes, de médecins, de bâtisseurs ou de mystiques. Paladin, Soliman le Magnifique, Averroès, Umar Khayyam, Léon l’Africain et même Oum Kalsoum, sont évoqués. Parce que la première décennie du XXIe siècle s’annonce déjà comme la plus féconde dans le domaine du brassage des populations (ce qui ne va pas sans créer des frictions, notamment en temps de crise) le spécialiste de l’islam, parce qu’il sait que l’islam apparaît soudainement comme la religion la plus dynamique et partant la plus inquiétante, veut à travers l’histoire des grandes figures faire comprendre l’esprit de cette religion qui est aussi culture. Pour lui, le danger n’est pas intrinsèque à sa doctrine même, mais à son application, son ressenti. Il regrette d’ailleurs son repliement actuel dans un conservatisme contre-productif. C’est sous la forme d’un dictionnaire que dans un second ouvrage Malek Chebel évoque la diversité de ceux qui incarnent (ou ont incarné) le mouvement de réforme à l’intérieur de l’islam. Pour lui la réforme en Islam s’est trouvée en butte aux mêmes questions que la réforme au sein du christianisme : rapport à la science, au progrès, aux mutations politiques. Est évoquée également la lutte contre certains aspects de la vie religieuse traditionnelle perçus comme obscurantistes, à l’instar de ce qu’a pu être, dans le catholicisme, la volonté de se dégager de la mainmise sociale et financière de telle ou telle institution conservatrice.
Le Qatar
Signalons la parution de deux ouvrages sur le Qatar. Quelques chapitres sont consacrés à l’islam d’un point de vue géopolitique et dans la volonté attribuée à cette monarchie d’interférer dans les affaires de la seconde religion de France. Dans celui de Nicolas Beau et Jean-Marie Bourget, le pays (aux 210 milliards de puissance d’investissement) est présenté comme voulant s’engouffrer dans l’espace géographique agité post-printemps arabe pour y soutenir ceux qui voudraient instaurer une nouvelle chape de plomb du pouvoir religieux. Ils accusent le Qatar d’être à la manœuvre derrière les Frères musulmans, de travailler à la propagation du Coran dans sa version wahhabite liberticide (y compris en France) et de soutenir le messianisme jihadiste de groupuscules semblables à ceux que la France combattait au Nord Mali.
L’ouvrage de Chesnot et Malbruno est moins expéditif et relativise le poids réel des investissements du Qatar. Mais il pointe un certain nombre de dangers liés au comportement du Qatar comme le soutien aux islamistes liés aux Frères musulmans. Ce qui n’est pas pour déplaire aux États-Unis qui, dans leur nouvelle approche du Moyen-Orient, voient dans le Qatar un relais très utile avec les pouvoirs islamistes nés des révolutions.
Quelle radicalisation ?
Un ouvrage en cours de parution aux éditions de l’Institut national d’études démographiques (INED) vient à point nommé. Il reprend les résultats d’une enquête de l’INED et de l’INSEE, réalisée entre septembre 2008 et février 2009, qui décrit et analyse les conditions de vie et les trajectoires sociales des individus en fonction de leurs origines sociales et de leur lien à la migration. L’enquête, qui concerne 21 000 personnes, s’interroge sur l’importance et l’effet des expériences de discrimination sur les parcours des individus. Les auteurs, le démographe Patrick Simon – controversé pour son implication dans le cadre du débat sur les statistiques ethniques – et le jeune politiste Vincent Tiberj, concluent ainsi : « Les résultats de l’enquête confirment la forte sécularisation de la population en France. La population majoritaire se distingue de ce point de vue assez nettement des immigrés et de leurs descendants. Non seulement la proportion d’athées et d’agnostiques y est beaucoup plus élevée, mais la religiosité des catholiques, qui forment l’essentiel des personnes religieusement affiliées de la population majoritaire, est plus faible que celle observée pour les musulmans ou les juifs. À l’inverse, la religion joue un rôle plus important dans la vie des musulmans aussi bien en tant que référence spirituelle, culturelle ou sociale, ainsi que comme trait identitaire. Fait remarquable, les descendants d’immigrés issus de familles musulmanes gardent un plus grand engagement dans la religion, contrastant avec ceux venant de familles catholiques qui suivent plus ou moins l’évolution vers la sécularisation qui prévaut en France.
La transmission intergénérationnelle est ainsi plus directe dans les familles musulmanes ou juives, soulignant le rôle spécifique joué par la religion dans l’immigration. Dépassant la seule dimension spirituelle, l’attachement à la religion comme marqueur culturel et identitaire est plus actif parmi les descendants d’immigrés de culture musulmane. L’émergence d’un islam de France se dessine dans ces transmissions et réappropriations.
Le regain religieux, ou re-traditionnalisation, voire la radicalisation autour de l’islam trouvent-ils confirmation dans l’enquête ? Nos données ne permettent pas de traiter directement de la radicalisation, mais les éléments obtenus sur l’évolution de la religiosité et les frontières sociales construites autour de la religion tendent à relativiser les thèses de repli identitaire. S’il est vrai que l’expression de la religiosité est plus manifeste parmi les musulmans de moins de 26 ans, comme pour les juifs mais contrairement à ce qui est observé pour les catholiques, ce phénomène relève d’abord d’une évolution qui concerne toutes les familles musulmanes.
Autrement dit, il n’y a pas une rupture générationnelle qui signalerait un rapport plus intense à la religion chez les jeunes nés en France, mais plutôt une affirmation plus grande de la religion parmi les populations immigrées depuis les années 1980 qui s’inscrit dans un mouvement plus global d’évolution de la fonction de la religion dans les pays musulmans. De même, on ne relève pas de « communautarisme » qui serait spécifique aux musulmans, mais des tendances aux affinités électives entre groupes religieux ou athées qui recoupent les formes d’homogamie sociale qui structurent la société française. Dans le contexte de ces préférences pour le semblable, les musulmans se montrent même plus hétérophiles dans leurs cercles amicaux. En clair ce sont eux qui ont le plus d’amis n’ayant pas la même religion qu’eux.
Les préjugés tenaces sur le « communautarisme musulman » régulièrement brandi par quelques responsables politiques pour appuyer une peur de l’islam, sont balayés par les statistiques.
  • Élisabeth Schemla, Islam, l’épreuve française, Plon.
  • Philippe D’Iribarne, L’islam devant la démocratie, Gallimard.
  • Malek Chebel, Les grandes figures de l’islam, Perrin.
  • Malek Chebel, Changer l’islam, Albin Michel.
  • Patrick Simon, Vincent Tiberj, Sécularisation ou regain religieux : la religiosité des immigrés et de leurs descendants, INED (à paraître).
  • Georges Malbrunot, Christian Chesnot, Qatar : les secrets du coffre-fort, Michel Lafon.
  • Nicolas Beau, Jacques-Marie Bourget, Le vilain petit Qatar, Fayard.
http://blogs.mediapart.fr/edition/la-revue-du-projet/article/210114/lire-sur-l-islam-patrick-coulon

Mécanique du Dey : se faire élire par le peuple, contre le Peuple

Le Quotidien d’Oran-Kamel Daoud
Déjà 40 formulaires retirés par 40 candidats à la candidature. C’est l’inflation : tout le monde veut être président, personne ne veut être (ou finir comme) le peuple. Sauf que pour être candidat, il faut, selon la règle, être déjà élu par le fameux Consensus. Le consensus est le vote des réseaux, des associations para politiques, des grands officiers décideurs (en fonction ou en retraite), des «Services», des partis uniques et des rentiers en général en plus de quelques milieux d’affaires, en plus de la France et des USA. Le Deylicat. C’est ce que dit le manuel du candidat qui n’a jamais été écrit mais que tout le monde connaît. En gros, il faut être élu par le peuple numéro 1. Quelques milliers de gens, quelques millions de milliards, quelques répertoires, clans, cercles, gisements et réseaux maffieux.
Le peuple numéro 2, on le connaît, votera par la suite, le 17 avril. Vote inutile ? Non, un peu pour le fond, un peu pour la forme. En gros, le peuple numéro 1, minoritaire, a une énorme influence alimentaire et mentale sur le peuple numéro 2 : il le manipule, le nourrit ou l’appauvrit, le parasite, pense à sa place, le surveille, le tient loin des commandes, s’en méfie, mais en a besoin. Le peuple numéro 2 est un grand corps presque débile, amorphe, lent et attardé face à l’histoire de sa terre : il pèse par son poids, pas par son pouvoir, il n’a pas de mains, ni de bras. On a besoin de son vote mais on vote à sa place d’abord, on lui indique le chemin, le choix, l’élu et il vient ensuite apposer sa signature tremblante et analphabète sous forme de croix au bas du document. Et quand il le fait «mal», on peut le punir ou falsifier sa signature.
En gros, c’est un équilibre perfide et discret : le peuple 1 élit, le peuple 2 vote. Le premier est une grosse tête sans corps, le second un corps sans tête. Les candidats à la candidature qui comptent uniquement sur le vote du peuple numéro 2 se fourvoient, finissent mal, se trompent ridiculement et font sourire les initiés. Mais ceux qui sont élus par le peuple 1 savent aussi que l’exercice consiste à convaincre le peuple 2, à jouer le jeu de la fiction et à faire semblant tout en convainquant la masse de croire qu’elle vote. Les deux modes s’appellent le Consensus et les Elections. Un bon candidat est celui qui réussit à se faire élire par le consensus ou une partie, puis à se faire adopter par le second peuple, contre l’avis du peuple et contre l’intérêt du peuple. Se faire élire «par le peuple et contre le peuple» selon le bon slogan. C’est à dire à être élu puis à vendre «les élections démocratiques» comme démocratiques et propres.
Il ne s’agit pas de fraude exactement mais d’une distribution précise de la «Légitimité» et de son coefficient : il y a les grand électeurs et les électeurs. Un homme qui va se présenter sans garanties est un idiot et un homme qui pense que ce peuple va se soulever pour lui est un idiot. D’ailleurs, c’est une mécanique universelle, parfois discrète et régulée, parfois criarde et scandaleuse. Le tout est dans l’équilibre entre les deux peuples 1 et 2. Bien huilée, cette mécanique peut être une démocratie, mal régulée et abusive, c’est une véritable colonisation par de grands colons et leurs milices et serfs. Et en Algérie, on le sait, c’est une colonisation.
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5193151
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Eau Vive Internationale: nomination d’un Burkinabè à la direction générale

JEAN BOSCO BAZIÉ (PH. LEFASO.NET)
Depuis le 1er janvier dernier, c’est un Burkinabè, Jean Bosco Bazié, qui est à la tête de l’ONG Eau Vive. Une consécration pour ce diplômé de l’Ecole des mines de l’Aïr (Niger) et de l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne (France), qui doit maintenant s’atteler à réussir le colloque sur  la «Diversité culturelle et gouvernance associative» organisé en fin février à Ouagadougou.
Jean Bosco Bazié, qui a intégré l’ONG en 2007, a progressivement monté les échelons et mené plusieurs missions et études pour le compte de l’association non seulement en Afrique, mais aussi en Europe, en Amérique, en Amérique du Sud. Avant sa récente nomination, il occupait le poste de directeur général adjoint.
Son premier défi de taille: réussir le colloque sur  la «Diversité culturelle et gouvernance associative» organisé les 27 et 28 février à Ouagadougou. Cette rencontre entre éminentes personnalités, hommes de culture et praticiens de la solidarité internationale doit déboucher sur la création de la Fédération Eau Vive Internationale, qui va rassembler les moyens et les énergies pour participer, avec plus de force, à la construction d’un monde de bien-être solidaire et partagé.
Fondée en 1978, l’association Eau Vive, de droit français, s’investit dans des projets d’accès à l’eau, à l’assainissement et à la sécurité alimentaire. A compter du 1er mars 2014, Eau Vive Internationale fédèrera officiellement cinq associations: Eau Vive Burkina Faso, Eau Vive France, Eau Vive Mali, Eau Vive Niger et Eau Vive Sénégal.
Faso.net

Libye: démission des islamistes

Dernière mise à jour: 21 janvier, 2014 - 15:30 GMT
BBC
Le PJC, parti islamiste issu des Frères musulmans, a tenté à plusieurs reprises et sans succès de faire tomber le gouvernement du Premier ministre Ali Zeidan, critiqué notamment sur le dossier de la sécurité.
Le Parti de la justice et de la construction (PJC), deuxième formation politique au parlement libyen, a annoncé mardi la démission de ses cinq ministres.
Le PJC, parti islamiste issu des Frères musulmans, a tenté à plusieurs reprises et sans succès de faire tomber le gouvernement du Premier ministre Ali Zeidan, critiqué notamment sur le dossier de la sécurité.
Le parti détenait cinq des 32 portefeuilles du gouvernement, ceux du Pétrole, de l'Electricité, de l'Habitat, de l'Economie et des Sports.
Le PJC estime que le gouvernement n'est "pas capable d'amener le pays à bon port", ajoutant qu'il avait échoué dans les principaux dossiers de la période de transition.
Ces démissions compliquent les efforts visant à stabiliser la Libye, deux ans après la chute de Mouammar Kadhafi.
Le ministre du Pétrole Abdelbari al-Arusi fait partie des ministres démissionnaires.
"Zeidan a manqué à son devoir d'assurer la sécurité, notamment dans les secteurs de l'électricité et du pétrole", a déclaré Nizar Kawan, l'un des responsables du PJC, dans un communiqué.
"Nous avions demandé à ce qu'on lui retire notre confiance, mais certains ne comprennent pas le danger face auquel nous nous trouvons actuellement", a-t-il ajouté.
Plus de deux ans après la chute de Mouammar Kadhafi, la Libye ne parvient pas à se stabiliser et le Congrès général national qui fait office de parlement semble être paralysé.
Dans une déclaration à la chaîne privée Libya al-Ahrar, M. Zeidan a accusé à nouveau les Frères musulmans d'être derrière les initiatives visant à déstabiliser le gouvernement.

mardi 21 janvier 2014

DIGITA MUSICALuca Castelli
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21/01/2014
Il Prince del deserto, in lavorazione un remake tuareg di Purple Rain
Minneapolis, 1984.                  Agadez, 2014. 
Finanziato da una campagna crowdfunding, diretto dall'etnomusicologo-blogger Christopher Kirkley e interpretato dal chitarrista Mdou Moctar, “Akounak Tedalat Taha Tazoughai” ripercorrerà le orme del cult movie del 1984, celebrando la ricchezza della scena musicale del Sahel.
E' uno di quei progetti che sprigionano scintille di esotica meraviglia fin dalla descrizione: un remake diPurple Rain, il film con Prince del 1984, girato in Niger e interpretato e suonato da artisti tuareg . Ma non si tratta di un miraggio: a giudicare dai risultati della sua campagna di finanziamento in corso su Kickstarter e dalla credibilità del suo artefice principale, il film diventerà davvero realtà nei prossimi mesi.  

Dietro al progetto c'è Christopher Kirkley, nome anglosassone che non richiama forse alla mente immediati paesaggi africani ma dietro a cui si nasconde un curriculum interessante e fortemente speziato di Sahel. Puntando il suo telescopio dal versante nord-occidentale degli Stati Uniti (Portland) a quello del continente africano, dal 2009 Kirkley svolge un prezioso e minuzioso lavoro di ricerca, con particolare attenzione ai suoni subsahariani e alla cultura tuareg.  

Lo fa attraverso un blog diventato etichetta discografica, Sahel Sounds , la cui produzione-simbolo èMusic from Saharan Cellphones , compilation di “brani recuperati dalle schede di telefoni cellulari nel deserto del Sahara”, di cui si può ascoltare la versione integrale su Bandcamp (compreso ilsecondo episodio ). Una caldissima dimostrazione lo-fi di come le nuove tecnologie e le reti digitali possano essere un mezzo straordinario per la tutela, l'archiviazione e la diffusione delle culture del mondo.  

Autodefinitosi “guerrilla ethnomusicologist”, Kirkley ha progettato il remake di Purple Rain assieme al videomaker marsigliese Jerome Fino. Finanziato grazie a una campagna di crowdfunding su Kickstarter(l'obiettivo iniziale di 12mila dollari è già stato raggiunto, ma la raccolta proseguirà fino al 12 febbraio), il film sarà girato a febbraio ad Agadez, in Niger, utilizzando “tecniche del neorealismo italiano”, e si intitolerà Akounak Tedalat Taha Tazoughai . In lingua tuareg significa “pioggia dal color blu con una traccia di rosso”: cioè, “purple rain” (l'ironia nella scelta dei nomi evidentemente è un marchio di fabbrica degli artisti coinvolti: uno dei siti curati da Fino è l'impronunciabile e tantomeno memorizzabileazertyuiopqsdfghjklmwxcvbn.org ).  

Secondo Kirkley, più che un vero e proprio remake si tratterà di un omaggio, che mescolerà forti elementi derivati dal film con Prince a riferimenti a The Harder They Come , altro film-culto a forti tinte musicali (giamaicane, con protagonista il cantante reggae Jimmy Cliff). La storia seguirà le vicende di un chitarrista interpretato da Mdou Moctar (uno degli artisti presenti in  Music from Saharan Cellphones) e la sua lotta per riuscire a farsi notare nella scena musicale tuareg. In ciò, ricalcherà a grandi righe ma a diverse latitudini la trama di  Purple Rain, un'opera che esattamente trent'anni fa rappresentò l'esordio cinematografico di Prince e fu trampolino di lancio per un album/colonna sonora che portò a casa un Oscardue Grammy e proiettò nel firmamento brani come la title-track, Let's Go Crazy e When Doves Cry .  

In Akounak Tedalat Taha Tazoughai, la musica sarà però quella del Sahara. Kirkley spiega che saranno incluse numerose performance live e il film promette di diventare un interessante documento (in forma fiction) di una scena molto vivace, nata oltre trent'anni fa come espressione folk di un movimento politico e diventata di recente popolare anche in Europa e negli USA (spesso con l'etichetta di “blues del deserto”) grazie al successo di artisti come Tinariwen e Bombino. “Sarà il primo film girato interamente in lingua tuareg, per la precisione un misto di dialetti delle zone Aïr e Azawagh”, dice Kirkley. E lascerà in sottofondo il discorso politico, spesso dominante nei documentari sui tuareg, insistendo invece sugli aspetti sociali e sulle trasformazioni a cui la cultura di questa popolazione nomadica del Sahara è oggi sottoposta, anche con la complicità della tecnologia. “Non sarà un film di kalashnikov, ma di telefonini, motociclette e chitarre”.  

 
Il trailer del film distribuito su Kickstarter   

 http://www.lastampa.it/2014/01/21/blogs/digita-musica/il-prince-del-deserto-in-lavorazione-un-remake-tuareg-di-purple-rain-i1Uv9SrRbVkTttTsMDs66N/pagina.html

Sahel : Démarrage en février des exercices « Flintlock »

Sahel Intelligence - 
Sahel : Démarrage  en février des  exercices « Flintlock »
Prévus pendant deux semaines, le mois prochain, les exercices baptisés « Flintlock » rassembleront au Niger des membres des forces armées d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du Nord. Ces exercices bénéficient même de l’approbation des militants touaregs présents dans le nord du Mali.
Ces manœuvres sont planifiées par les forces américaines d’opérations spéciales et comporteront des opérations aériennes et terrestres. Leur objectif principal vise au renforcement des capacités et de la collaboration entre les forces africaines dans la lutte contre le terrorisme et les différents trafics.
Sur ce plan, la réduction des bastions ainsi que les soutiens apportés aux organisations extrémistes violentes est primordiale. Mais Flintlock n’en néglige pas pour autant le volet humanitaire. Ces exercices comprennent tout un pan consacré aux besoins humanitaires des communautés locales, notamment une assistance médicale pour les habitants des régions où elles auront lieu. En cas de bonnes relations avec l’armée, les populations locales peuvent se révéler pour celle-ci une véritable « mine d’or d’informations ». La conférence de planification intermédiaire avait eu lieu à Niamey dans trois sites retenus comme camps d’exercices pratiques, à savoir Diffa, Agadez et Tahoua.
Exécutées pour la première fois en 2006, les exercices Flintlock se déroulent chaque année sous l’impulsion des Etats-Unis. La dernière édition en 2013 s’était tenue en Mauritanie parallèlement à l’opération Serval menée par les forces armées françaises contre les groupes dijhadistes qui occupaient alors le nord du Mali.
L’édition de cette année intervient dans un contexte marqué par l’escalade de la violence en Libye, où des groupes extrémistes liés à Al-Qaïda, tels que ceux d’Ansar al-Sharia, se sont implantés dans plusieurs villes de l’est. La zone est d’ailleurs régulièrement survolée par des drones dont la mission se charge de la collecte d’informations.
http://sahel-intelligence.com/4518-sahel-demarrage-en-fevrier-des-exercices-flintlock.html

Le Niger ne veut pas « concéder le moindre centime » dans les négociations actuelles avec Areva

     Agence Ecofin
Le Niger ne veut pas « concéder le moindre centime » dans les négociations actuelles avec Areva
 Intervenant sur les ondes de RFI, Omar Hamidou Tchiana le chef de la délégation de l’Etat nigérien qui s’est rendue à Paris pour des négociations avec le groupe français Areva, a indiqué qu’il n’était pas question de « concéder le moindre centime revenant au peuple du Niger  (…)  Nous poursuivrons les négociations jusqu’en fin février » a fait savoir M. Tchiana, indiquant que les négociations avec le groupe français concernant l’exploitation de l’uranium dans son pays, achoppaient sur l’application de la loi fiscale de 2006.
Début janvier 2013, le groupe Areva  a suspendu les activités dans ses deux usines d’extraction d’uranium, la Cominac et la Somaïr, officiellement pour des travaux de maintenance. De nombreux commentaires cependant de sources proches du dossier font savoir que le groupe français qui pèse près de 9 milliards d’euros veut mettre la pression sur le gouvernement du Niger (2 milliards d’euros de budget) dans les difficiles discussions en cours à propos des contrats d’exploitation. L’issue des négociations est fortement attendue car d’une part le Niger quatrième fournisseur d’uranium au monde a fortement besoin de recettes. Mais d’un autre côté, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer le niveau de pauvreté ambiante dans un pays doté de telles richesses.
Au-delà de la négociation entre le Niger et le groupe français, c’est l’enjeu même des négociations minières en Afrique subsaharienne qui est sur la sellette. Avec la mise en application des obligations de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), de nombreux chiffres se sont retrouvés sur la place publique. Il ressort que, bien que le Niger soit quatrième producteur mondial et deuxième fournisseur du groupe Areva, la vente d’uranium, principal produit d’exportation du pays, ne contribue qu’à hauteur de 4% à 6% au budget de l’Etat du Niger qui, paradoxalement, compte essentiellement sur l’aide publique au développement.
Avec la nouvelle loi minière de 2006, la contribution de cette matière première au budget du pays pourrait atteindre 40%. Areva première entreprise minière française avec 80% de participation publique, refuse de se soumettre à ce régime général et souhaite conserver les exonérations fiscales prévues par l’ancien contrat d’extraction. Des exonérations qui font l’objet de réserves de la plupart des partenaires au développement. Pour le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), « l’ampleur excessive des exonérations conduit à une véritable atrophie de la matière imposable ». Selon le FMI, ces exonérations fiscales représentaient 216 milliards de FCFA en 2013.
L’Union européenne, nouveau champion de la transparence dans le secteur minier, est également très critique de ces exemptions. « Elle a ainsi décidé de conditionner le versement par l’Europe au Niger d’une prime de 2 millions d’euros à la suppression d’une exonération d’impôt sur les bénéfices des sociétés et la suppression de la disposition portant déductibilité des provisions pour diversification de l’impôt sur les sociétés minières », peut-on lire dans un rapport de l’ONG Oxfam. Le gouvernement nigérien est désormais entre le marteau et l’enclume. Il doit répondre d’une part à la pression populaire qui attend désormais davantage de son uranium, et de l’autre côté, il doit observer les lois qui ont été votées.
Dans un contexte de baisse de cours de l’uranium à la faveur des critique sur ce mode d’énergie depuis la catastrophe de la centrale japonaise de Fukishiyama, Areva ne souhaite en plus pas perdre les avantages de la clause de stabilité qui la protège contre toute loi nouvelle désavantageuse. Une question centrale sera de savoir si cette disposition est encore valide dés lors que le contrat entre le groupe et le Niger est arrivé à échéance (depuis décembre 2013). Il y a 40 ans, alors que les premières conventions étaient signées entre les deux partenaires, l’environnement international de l’exploitation minière était très différent.
Le pouvoir nigérien est donc de plus en plus sous la pression de l’opposition et de la société civile. Des centaines de fonctionnaires, étudiants, journalistes, hommes politiques et responsables d’ONG avaient manifesté le 21 décembre dernier à Niamey pour dénoncer « un partenariat déséquilibré » entre le Niger et Areva.
http://www.agenceecofin.com/uranium/1901-16804-le-niger-ne-veut-pas-conceder-le-moindre-centime-dans-les-negociations-actuelles-avec-areva

2014, le retour d’Al-Qaïda

Affaires stratégiques-Philippe Thureau-Dangin, chercheur associé à l’IRIS

Le 22 janvier à Montreux, en Suisse, on parlera bien sûr de l’avenir de la Syrie. Mais les diplomates autour de la table n’auront qu’une chose en tête : le retour d’Al-Qaïda sur le devant de la scène. Non seulement sur le sol syrien et en Afrique mais aussi en Irak.
Pourtant, voici trois ans, les Occidentaux croyaient ce mouvement sunnite radical définitivement sur le déclin. Oussama Ben Laden était liquidé en mai 2011 par un commando américain dans son repaire d’Abbottabad. Ses principaux lieutenants ou affiliés – Ilias Kashmiri ou Anwar al-Awlaqi – étaient mis hors d’état de nuire. Et on pouvait penser qu’à la faveur des “printemps arabes”, l’islamisme radical allait perdre, sinon de son attrait, du moins de sa raison d’être. Il n’en a rien été. Car les révoltes arabes, sauf en Tunisie, ont tourné court.
En Egypte, les Frères musulmans ont tout d’abord bénéficié du tournant politique. Mais, une fois au pouvoir, ils ont fait la preuve de leur incompétence ou de leur naïveté politique. Désormais réprimés, les Frères laissent donc le champ libre à leurs rivaux idéologiques, des groupes qui se réclament soit du wahhabisme saoudien, soit de la nébuleuse Al-Qaïda. C’est ainsi qu’on a comptabilisé ces six derniers mois plus d’une centaine d’attaques terroristes dans le Sinaï. De même, on a vu en 2013 l’Afrique subsaharienne bouleversée par des groupes affiliés à Al-Qaïda. Chassés par l’armée française du Mali, on retrouve ces mercenaires islamistes – souvent plus mercenaires qu’islamistes – au Niger, en Libye ou même en Somalie.
Mais les bases les plus solides d’Al-Qaïda sont désormais au cœur du Moyen-Orient, depuis le Liban jusqu’en Irak. En Syrie, l’opposition armée laïque doit livrer bataille aux groupes radicaux islamiques, ce qui était sans doute le souhait le plus cher de Bachar al-Assad. Au Liban, les brigades Abdallah Azzam, qui ont perdu leur chef récemment, redoublent leurs attentats, notamment contre le Hezbollah chiite. Quant à l’Irak, gouverné par le chiite Nouri al-Maliki, c’est devenu un terreau fertile pour les jeunes sunnnites en mal de destin. Rien de surprenant donc de voir une ville de 300 000 habitants comme Falloujah, à 60 kilomètres de Bagdad, passer le 4 janvier sous contrôle de “l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) !
Cette résurgence d’Al-Qaïda est d’autant plus inquiétante qu’elle est polymorphe. La “Base” est désormais un réseau sans centre, sans chef. Elle se nourrit à la fois de la lutte contre les régimes locaux impies et corrompus, de la haine contre un chiisme en passe de dominer de plus en plus de territoires, et bien sûr de la détestation des Américains, Européens et Israéliens. Et ce n’est pas le rapprochement entre l’Iran chiite et les Occidentaux qui va calmer l’ardeur des groupes. Plus que jamais, Al-Qaïda est comme l’Hydre de Lerne, monstre aux multiples têtes, dont l’une était immortelle.
http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article9141

Mali : un véhicule de l’ONU saute sur une mine

Le Monde.fr avec AFP |  
Un véhicule de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a sauté lundi 20 janvier sur une mine dans une localité de la région de Kidal, dans l’extrême nord-est du pays. Cinq casques bleus ont été « légèrement blessés », a annoncé la Minusma sur son compte Twitter.
Ce matin un véhicule MINUSMA a sauté sur une mine sur la route d’Aguelhok à une 30aine de km de Kidal. 5 Casques bleus légèrmt blessés.
La Minusma a pris le relais de la Misma, force panafricaine qui a été déployée à la suite de l’opération militaire « Serval » déclenchée en janvier 2013 par la France au Mali. Cette intervention franco-africaine, toujours en cours, a été décidée pour aider Bamako à reprendre le contrôle du vaste nord du Mali – comprenant les régions de Tombouctou, Gao et Kidal –, occupé pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes islamistes armés qui y ont commis de nombreuses exactions.
Les djihadistes dans le nord du Mali ont été affaiblis par les interventions internationales, mais ils y demeurent actifs, commettant à intervalles réguliers des attaques meurtrières.
Selon un rapport du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon publié au début de janvier, le service de la lutte antimines des Nations unies coordonne « les activités de neuf équipes de neutralisation d’engins explosifs déployées par des opérateurs internationaux de la lutte antimines » pour identifier les zones dangereuses, « les marquer et les déminer » dans les régions de Tombouctou et Gao, mais aussi Mopti et Ségou. « Depuis le 1er octobre [2013], 356 engins non explosés ont été éliminés », indique le document.
http://abonnes.lemonde.fr/afrique/article/2014/01/21/mali-un-vehicule-de-l-onu-saute-sur-une-mine_4351392_3212.html

Libye: sonnerie d'alerte face à al-Qaida



Par Le Figaro.fr
Mis à jour le 20/01/2014 à 10:59
Publié le 20/01/2014 à 07:52


Issa Abdelmajid Mansour, fondateur et chef du "Front libyen de Salut des Toubous", a averti la communauté internationale, lors d'un passage à Paris. Au sud de la Libye, depuis plusieurs semaines, des combats meurtriers font rage entre milices et tribus locales.

Selon Issa Abdelmajid Mansour, chef de la tribu des Toubous, qui se bat contre les djihadistes, la région est un bastion d'al-Qaida. Sur Europe 1, il confie que les terroristes ont installé de véritables camps d'entrainement dans le sud du pays et s'y comportent "comme chez eux". "Al Qaida est là. Les camps d'entraînement sont connus", raconte le chef libyen. "Ils sont vingt, trente, cent ou peut-être même mille (…), on ne peut pas s'en approcher. Mais tout le monde sait où ils se trouvent", précise-t-il. Selon lui, les hommes de l'organisation terroriste "se baladent dans la rue librement et vont même voir des députés".

La situation serait bien plus dangereuse que dans d'autres pays où al-Qaida est installée, compte tenu du chaos qui règne dans le pays. "La Libye est au cœur du Maghreb et aux portes de l'Europe", et c'est donc «bien plus dangereux qu'au Mali», selon le chef.

Le ministère des Affaires étrangères français a connaissance de ces camps. Il reconnait même que des éléments, chassés du Mali, peu fréquentables dans cette zone.






























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Le Figaro.fr