dimanche 14 avril 2013


Manifestation populaire géante au camp de réfugié de Mbéra en Mauritanie

Manifestation géante au camp de réfugiés de Mbéra en faveur de l'Azawad et du MNLA -- 13/4/2013









Dans la journée d'hier, 13 Avril 2013, l'histoire de l'Azawad a continué à s'écrire d'une manière encore plus belle. Après que le MNLA a solidement mis en place les institutions de l'Azawad dans les villes de libérées principalement dans les régions de Kidal et de Ménaka, les populations civiles ne souhaitent pas dormir sur leurs lauriers.
Suivant les précédentes manifestations populaires qui ont eu lieu dans tous les quatre coins de l'Azawad, une manifestation géante, la plus grande de l'histoire de l'Azawad s'est déroulée hier dans le camp de réfugié de Mbéra en Mauritanie.
Cette manifestation géante à réunie au moins 5.000 personnes selon l'administration sécuritaire. Les revendications étaient:
* l'appui à l'indépendance de l'Azawad,
* la nomination du MNLA comme seul représentant légitime des populations de l'Azawad,
* le rejet de toute autre personne ou organisation se faisant passer aux yeux de la communauté internationale comme représentant des réfugiés de l'Azawad.
* l'appel à de négociations sérieuses entre le Mali et le MNLA sous l'égide de l'ONU et de la communauté internationale.
Dans nos prochaines éditions, nous reviendrons en détails sur cette manifestation géante de Mbéra et ses implications.

La rédaction de Toumast Press


Deby, les djihadistes et Boko Haram

Deby a déclaré à la presse internationale que « la menace djihadiste existe au Tchad » et cette même presse de propager de manière complaisante les propos de Deby. Ce n’est qu’un secret de polichinelle, la lutte contre l’islamisme militant est devenue une activité qui permet à tout pouvoir indexé par les différentes organisations pour son manque de démocratie, des libertés individuelles et collectives, de détourner l’attention et d’être toléré sans contrepartie de sa part. Tel est l’un des plans de Deby en envoyant ses troupes au Mali. Et pourtant, Deby est l’un des principaux acteurs dans le développement de l’islamisme en Afrique centrale et de l’Ouest.
En avril 1989, quand il a quitté précipitamment le Tchad pour se réfugier au Soudan, la première personne à qui il fut présenté, était le tout puissant Hassan Al Tourabi, la matière grise du gouvernement islamiste de l’époque. Après l’avoir attentivement écouté et ayant obtenu toutes les garanties, Al Tourabi a présenté Deby à Oumar El Béchir, le chef de la junte. La junte a mis à la disposition de Deby un autre membre de la junte, un zaghawa du nom de Tidjani Adam Tahir. Celui-ci accompagna pour la première fois Deby à Tripoli et le présenta à Kadhafi, le reste est connu. Profitant de cette occasion en or, Al Tourabi, a fait infiltrer le MPS et à tous les niveaux, des islamistes agitateurs soudanais et tchadiens, professionnels de la propagande insidieuse. Parmi eux, le plus connu et le plus influent en ce moment est Hissene Hassane, appelé communément par les tchadiens «le Dr Colonel », l’actuel président du haut Conseil des Affaires Islamiques. Ainsi donc, le Tchad connu pour la pratique d’un islam tolérant, est-il en train de devenir le terrain de prédilection des islamistes d’un nouveau genre ? En effet, la présence massive des wahhabites, reconnaissables par leurs hirsutes barbes mal entretenues et leurs « djallabia » qui s’arrêtent aux tibia, forts violents et intolérants au cours de leurs prêches semble être un premier indice. Les va et vient incessants des agents prosélytistes pakistanais, indiens ou du golf, la multiplication des « halwa ou mabrouka », sorte d’école du parti qui ne dit pas son nom, l’endoctrinement à outrance, la multiplication des mosquées dans des lieux où quelque fois aucune âme ne vive en est certainement le second indice. Par complaisance ou mégarde, Deby a fait le lit de l’islamisme au Tchad et ses déclarations sur les menaces des djihadistes sur le Tchad sonnent le glas d’une situation de non-retour.
Les premiers effets de cet islam intolérant sont apparus au Nigeria voisin. S’il est considéré de manière générale que Boko Haram est une création des généraux nigérians nordistes ayant échoué dans leur tentative de reprise le pouvoir politique au Nigeria, pour enquiquiner les présidents sudistes successifs, l’origine et l’émergence de ce mouvement se trouve être le Tchad de Deby. Pour masquer leur rôle, les généraux nigérians ont sous-traité via Deby pour faire fonctionner Boko Haram. L’ex Gouverneur de l’Etat du Bornou fut l’homme de main des généraux de Lagos et en même temps l’intermédiaire privilégié entre eux et Deby. Ainsi ce sont le Gouverneur et Deby qui ont pratiquement tout fait pour rendre visible Boko Haram et ses activités. Mieux, Deby a joué un rôle important et fut un intermédiaire de choix dans les relations entre Boko Haram et les islamistes d’obédience wahhabite.
L’ex Gouverneur Ali Shérif de Maiduguri et Deby ont donc financé entièrement Boko Haram. A ses débuts, Boko Haram a élu domicile à N’Djamena, où l’ex Gouverneur était présent tous les weekends. Les réunions des membres de Boko se tenaient à N’Djamena, les financements de différentes provenances étaient concentrés à N’Djamena. Les armes, les moyens de communication sont aussi fournis par N’Djamena. Si Ali Shérif est l’œil des généraux de Lagos, du coté tchadien ce sont les Abdramane Moussa, Mahamat Ahmat Hadjara, Djibert Younous, etc., qui ont joué les intermédiaires, en espérant gagner une partie du flux financier important.
Boko Haram a acquis une notoriété internationale, elle est officiellement affiliée à Aqmi et dès lors elle a pris ses distances vis à vis de ses premiers géniteurs, mais il y a un domaine où Boko Haram, Deby et Ali Shérif ont continué à collaborer : le trafic de drogue. En effet, la drogue en provenance de l’Amérique du Sud est déchargée dans les différents ports de l’Afrique de l’Ouest ; de là, elle est transportée, escortée par les éléments de Boko Haram et de Aqmi jusqu’en Egypte en traversant plusieurs pays et particulièrement le Tchad, pour être réintroduite en Europe. Ces opérations sont personnellement suivies et supervisées par Ali Shérif qui avait élu entre temps domicile à N’Djamena et qui faisait des va et vient entre N’Djamena et le nord du Tchad, lieu de transit de la drogue. Depuis les évènements du mali, il se fait de moins en moins visible à N’Djamena.
Bien que Deby soit engagé contre AQMI au Mali, Boko Haram a toujours pignon sur rue à N’Djamena. Et dire que Boko Haram est une menace pour le Tchad, est une plaisanterie de mauvais goût, tant les relations sont étroites et anciennes. Au contraire, comme Boko Haram est vigoureusement traqué par le régime de Lagos, il utilise N’Djamena et la bienveillance de Deby pour ses nombreuses activités, particulièrement dans les pays voisins : Cameroun et Niger.
Même si le Tchad est en train de combattre les djihadistes, Deby conserve des relations privilégiées avec le régime soudanais, intermédiaire incontournable de toutes les activités djihadistes en Afrique, ce qui veut dire qu’il a la protection du centre névralgique d’islamisme. Boko Haram est dans nos murs et le jour où il y aura un évènement fâcheux au Tchad, sachez tout simplement qu’il s’agira d’un montage pour des coups fourrés à la Machiavel.

Incidents au sein des forces tchadiennes au Mali.

La situation de nos compatriotes au Mali est plus que calamiteuse. Les militaires leur manque tout : vivres et P.G.A, tenues inadaptées, des matériels roulants complètement hors d’usage, ajouter à cela l’accumulation des arriérés des salaires. Cette situation a provoqué la désertion d’une dizaine des véhicules vers le Tchad en passant par le Niger et le Lac-Tchad.
Plus grave est l’ordre de rapatriement des engins lourds vers le Tchad. Cette nouvelle a créé des incidents graves au sein de la troupe. Pour les militaires, il est impossible de continuer à ratisser la zone sans être soutenu par l’escadron, or en décidant de retirer l’escadron du contingent, Deby décide tout simplement sans le dire l’arrêt des opérations au Mali. Réagissant à cette situation incongrue, une grande partie des éléments décide de rentrer au Tchad avec les engins, tandis qu’une autre partie refuse tout bonnement que les engins bougent ; les deux groupes ont failli régler le différend à coup des Kalachnikovs n’eut été le doigté de leur hiérarchie sur place, mais la situation n’est pas pour autant terminée.
Par ailleurs les amis français ont aussi manifesté leur mauvaise humeur en faisant savoir à Mr Deby que le Tchad est membre de la MISMA et il ne revient pas au Président tchadien de donner des instructions séparées au dispositif mis en place.
Correspondance particulière
Kidal – Mali

Blaise Compaoré suggère d’approfondir le dialogue politique et intercommunautaire avant les élections de juillet

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 Blaise Compaoré suggère d’approfondir le dialogue politique et intercommunautaire avant les élections de juillet
Ouagadougou – Le président burkinabè Blaise Compaoré a estimé samedi à Ouagadougou qu’il faudra encore faire « avancer » le dialogue entre les communautés et les forces politiques maliennes également, pour créer des conditions propices aux prochaines élections maliennes.
« Aujourd’hui nous savons qu’il reste encore à avancer vers un dialogue entre les communautés, entre les forces politiques au Mali, afin de pouvoir créer les conditions pour des élections qui permettront de légitimer davantage les institutions », a déclaré le président Compaoré, médiateur de l’Afrique de l’ouest dans le conflit malien, après une rencontre avec le président en exercice de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) et président du Togo, Faure Gnassingbé.
« Je pense que la situation (au Mali) a beaucoup évolué dans le bon sens » a indiqué M. Compaoré, estimant par ailleurs que le vide qui sera laissé par le retrait des troupes françaises au Mali pourrait être comblé par les troupes ouest africaines.
« Les combats qui restent à mener sont des combats très résiduels pour lesquels les forces de la CEDEAO se préparent à assumer leur responsabilité, dans le cadre du mandat des Nations unies », a-t-il dit.
« Dès le départ, a-t-il poursuivi, il n’avait pas été question, du point de vue des autorités maliennes à l’époque, d’une intervention de la CEDEAO. C’est dire que la CEDEAO a mis beaucoup plus de temps à se préparer par rapport aux autres forces notamment françaises » (mais) aujourd’hui, il est certain que ces forces commencent à être plus prêtes pour ce genre de responsabilité », a-t-il soutenu.
Le Mali secoué par une rébellion suivie d’un coup d’Etat militaire en 2011, se prépare pour l’organisation d’élections présidentielle et législatives entre le 7 et le 21 juillet 2013.
ALS/AMKOuagadougou, 13 avril 2013 (AIB) – Le président burkinabè Blaise Compaoré a estimé samedi à Ouagadougou qu’il faudra encore faire « avancer » le dialogue entre les communautés et les forces politiques maliennes également, pour créer des conditions propices aux prochaines élections maliennes.
« Aujourd’hui nous savons qu’il reste encore à avancer vers un dialogue entre les communautés, entre les forces politiques au Mali, afin de pouvoir créer les conditions pour des élections qui permettront de légitimer davantage les institutions », a déclaré le président Compaoré, médiateur de l’Afrique de l’ouest dans le conflit malien, après une rencontre avec le président en exercice de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) et président du Togo, Faure Gnassingbé.
« Je pense que la situation (au Mali) a beaucoup évolué dans le bon sens » a indiqué M. Compaoré, estimant par ailleurs que le vide qui sera laissé par le retrait des troupes françaises au Mali pourrait être comblé par les troupes ouest africaines.
« Les combats qui restent à mener sont des combats très résiduels pour lesquels les forces de la CEDEAO se préparent à assumer leur responsabilité, dans le cadre du mandat des Nations unies », a-t-il dit.
« Dès le départ, a-t-il poursuivi, il n’avait pas été question, du point de vue des autorités maliennes à l’époque, d’une intervention de la CEDEAO. C’est dire que la CEDEAO a mis beaucoup plus de temps à se préparer par rapport aux autres forces notamment françaises » (mais) aujourd’hui, il est certain que ces forces commencent à être plus prêtes pour ce genre de responsabilité », a-t-il soutenu.
Le Mali secoué par une rébellion suivie d’un coup d’Etat militaire en 2011, se prépare pour l’organisation d’élections présidentielle et législatives entre le 7 et le 21 juillet 2013.
ALS/AMK
SourceAIB

Le Sahara occidental déstabilisé par le conflit malien

Alexandra Geneste et Isabelle Mandraud-LE MONDE | 
Une manifestation favorable au Front Polisario, au Forum social mondial, le 30 mars, à Tunis.
La crainte des retombées dans la région de l’intervention militaire au Mali jette une lumière nouvelle sur le Sahara occidental, un territoire que se disputent le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario soutenus par l’Algérie, théâtre de l’un des plus vieux conflits dans le monde. S’appuyant sur le rapport de son envoyé personnel, Christopher Ross, qui doit être présenté le 22 avril au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, tire la sonnette d’alarme :« La montée de l’instabilité et de l’insécurité au sein et autour du Sahel requiert une solution urgente de ce conflit qui dure depuis longtemps. »
Certes, souligne Ban Ki-moon dans un discours de 23 pages dont Le Monde a obtenu une copie, le Polisario s’oppose  »fermement » aux activités de groupes terroristes et a pris des mesures pour prévenir les tentatives de recrutement de jeunes dans les camps.
Le secrétaire général de l’ONU – qui rappelle que trois travailleurs humanitaires avaient été enlevés en octobre 2011 au sud des camps de Tindouf avant d’être relâchés et que le gouvernement espagnol a décidé, en juillet 2012, du retrait de 17 autres humanitaires de la région pour des raisons de sécurité – précise néanmoins que les responsables du Polisario n’ont « pas exclu des infiltrations terroristes ».
Cette situation, ajoute-t-il, expose la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), la force d’interposition onusienne installé…

Du «bon usage» des djihadistes

 M. Saadoune-Le Quotidien d’Oran
Le Front d’Al-Nosra, principale formation militaire en guerre contre le régime de Bachar Al-Assad, est une filiale d’Al-Qaïda. Ce n’est pas une information venue de Damas. C’est Al-Nosra lui-même qui le dit en proclamant son allégeance à Ayman Al-Zawahiri. Al-Nosra a fait cette allégeance pour contredire l’annonce du chef d’Al-Qaïda en Irak au sujet de la fusion des mouvements actifs en Irak et en Syrie sous la bannière de «l’Etat islamique en Irak et au Levant». Le Front d’Al-Nosra «restera fidèle à son image» mais reste «fier du drapeau de l’Etat islamique d’Irak, de ceux qui le portent et ceux qui se sacrifient et versent le sang sous son étendard».A l’évidence, Al-Nosra préfère l’allégeance au lointain Al-Zawahiri qu’aux activistes irakiens trop proches et surtout très présents. Mais au-delà de ces aspects – qui peuvent devenir importants avec l’évolution de la situation -, l’identité «politique» d’Al-Nosra que les dirigeants de l’opposition syrienne avaient tendance à masquer est établie. Le régime de Damas qui a constamment réduit l’opposition à des «groupes terroristes» va voir dans ces annonces la confirmation de ses affirmations. L’opposition qui l’accusait systématiquement de se livrer à de la propagande se retrouve dans un réel embarras devant l’allégeance affichée de la principale force armée en guerre contre le régime. Ses demandes pressantes pour l’envoi d’armes s’en trouvent discréditées. Les Américains qui ont déjà classé le Front d’Al-Nosra et qui ont créé une structure au sein de la CIA pour collecter des informations en vue de les combattre – dans le futur – étaient fortement réticents à l’idée de fournir des armes. Paris et Londres qui ont exercé des pressions sur l’Union européenne pour livrer des armes aux opposants ne l’ignoraient pas. Et des experts ont souligné qu’il est impossible de s’assurer que les armes vont arriver chez les «bons opposants» et non chez les djihadistes.
L’annonce du Front d’Al-Nosra ne change pas la donne, mais elle la clarifie. Toute l’action menée par les pays du Golfe et les Occidentaux pour obstruer totalement la possibilité d’une solution politique a permis aux djihadistes d’exercer leur emprise sur le terrain militaire. Les politiciens de l’opposition établis à l’extérieur se dispersent, eux, entre des allégeances diverses à l’égard des pays «donateurs» d’argent. Le discours «non conforme» des opposants de l’intérieur a été rendu inaudible par les médias du Golfe alors que tout en dénonçant le régime ils soulignaient le risque majeur posé par les «tekfiriyine».
DANS LES FAITS, LES MONSTRUEUSES DERIVES DU REGIME ET L’ABSENCE TOTALE D’AUTONOMIE DE L’OPPOSITION DE L’EXTERIEUR ET LE BLOCAGE SYSTEMATIQUE DE TOUTE APPROCHE POLITIQUE PAR LES OCCIDENTAUX, LE QATAR ET L’ARABIE SAOUDITE ONT CREE UNE VASTE AUTOROUTE POUR LES DJIHADISTES. ET CETTE AUTOROUTE FAIT DESORMAIS JONCTION AVEC UN IRAK TOUJOURS EN ETAT DE GUERRE LARVEE ET QUI CONNAIT DEPUIS DES MOIS UN REGAIN D’ACTIVISME. LA SOLUTION POLITIQUE RESTE TOUJOURS ENTRAVEE MALGRE L’IDENTITE PRESUMEE « DANGEREUSE» DU PRINCIPAL GROUPE ARME CONTRE LE REGIME. UNE LOGIQUE IMPLACABLE EST EN ŒUVRE ET ELLE N’EST PAS PRES DE S’ARRETER. LE FRONT AL-NOSRA APRES AVOIR APPORTE SA «CONTRIBUTION» A LA DESTRUCTION GENERALE DE LA SYRIE POURRA SERVIR, AUJOURD’HUI QU’IL EST OFFICIELLEMENT LABELISE AL-QAÏDA, DE PRETEXTE TOUT TROUVE POUR UNE INTERVENTION ETRANGERE DIRECTE. LA BOUCLE SERA AINSI BOUCLEE.

Illizi : L’amertume des réfugiés libyens

El Watan-le 12.04.13 | 
Environ 5000 personnes, favorables au régime d’El Gueddafi, seraient réfugiées dans la wilaya d’Illizi. Dans des camps ou dans la ville, ces gens tentent de survivre, dans un pays qu’ils considèrent comme responsable de leur malheur.
«L’Algérie a trahi le peuple libyen ! L’Algérie est avec l’OTAN, les Américains et les sionistes !» Le discours est souvent le même. Ceux qui le prononcent vivent à Illizi.  Des hommes, des femmes, jeunes et moins jeunes qui, à un moment donné de leur vie, habitaient ce qui s’appelait officiellement, entre 1969 et 2011, la Jamahiriya arabe libyennne dirigée d’une main de fer par Mouammar El Gueddafi. Aujourd’hui, ils sont environ 5000 à s’être établis à travers l’immensité saharienne de la wilaya d’Illizi, principalement à Debdeb, Bordj Omar Idriss et dans le chef-lieu de wilaya. Deux ans après leur arrivée en Algérie, leur situation est toujours aussi précaire. Mohamed, un jeune Touareg algérien, gère un cybercafé au centre-ville d’Illizi : «Les Libyens qui sont chez nous, qu’ils soient Touareg ou non, sont très réfractaires à tout ce qui vient d’Alger. Ils sont encore meurtris par rapport aux événements qui ont secoué leur pays qui, pourtant, paraissait l’un des plus stables de la région, si ce n’est du continent africain.» Dans leur majorité, ils sont Touareg. Rares sont ceux qui sont venus des grandes villes du nord du pays, comme Tripoli, Syrte ou même Benghazi.
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zoom | © Photo : AFP
Camps
Dans le centre-ville d’Illizi, à un rond-point surplombé d’une majestueuse statue d’un Touareg sorti tout droit du Tassili, une automobile, immatriculée en Libye, s’arrête non loin d’un café. Le chauffeur, un certain Ali, âgé d’une trentaine d’années, raconte : «J’habite Sebha, au sud de la Libye. Je viens régulièrement en Algérie, mais depuis que la frontière a été fermée, je suis obligé de transiter par la Tunisie. J’ai de la famille ici à Illizi. Certains membres sont établis en Algérie depuis plusieurs années et sont bien intégrés dans la population, mais d’autres… Ceux-là, c’est clair que ce sont des clandestins. Ils vont avoir des difficultés énormes à régulariser leur situation, surtout ici à Illizi-ville. Ceux de Debdeb, au moins, vivent dans des camps de réfugiés, mais pour combien de temps ? Ceux d’Illizi sont hébergés chez des familles, parfois se cachent à l’extérieur de la ville, mais ça ne peut pas durer.»
Direction In Amenas sur la RN3. La nuit va bientôt tomber et, dans cette partie du territoire algérien, elle tombe vite. Nous avons fait au moins 40 km sur la piste, puis la Toyota s’arrête net. Pour éviter des soupçons, il faut continuer à pied. La marche s’étend dans la nuit noire sur du sable et de la pierraille. Elle dure au moins trois quarts d’heure dans le noir le plus total. Au loin, un feu est allumé. Une quinzaine de personnes autour de ce réchaud improvisé. Beaucoup d’hommes, quelques femmes. Certains habillés à la mode terguie, d’autres non. Beaucoup sont bruns. Un homme, que nous appellerons Ahmed, paraît avoir 45 ans, une épaisse moustache sur le visage, des dents lui manquent. Un autre plus jeune intervient. Vêtu d’un chèche tergui, il a à peine la trentaine. «L’Algérie, l’Etat algérien nous a trahis. Au début il soutenait notre guide (Mouammar El Gueddafi, ndlr), puis il a fait volte-face, il a trahi. Pour moi, Alger ou Tel-Aviv c’est la même chose, maintenant, barra !» Le ton monte. Deux jeunes d’une vingtaine d’années profèrent des insultes. Les jeunes sont de plus en plus violents verbalement.
Prostitution
A la sortie d’Illizi,  c’est un couple avec trois enfants, originaire de Sebha, qui héberge trois parents, originaires de Syrte, le bastion d’El Gueddafi. Trois parents, trois hommes, âgés respectivement de 43, 38 et 27 ans. Ils ont fui Syrte au cours de l’été 2011, lors des bombardement des forces de l’OTAN. «Au lieu de prendre la direction de la Tunisie, comme la plupart de nos compatriotes, explique Omar, le plus âgé des trois, nous avons préféré nous rendre en Algérie. La Tunisie était promise à un avenir instable, alors que l’Algérie paraissait beaucoup plus solide sur le plan politique. Après quelques mois, au centre du Croissant-Rouge de Debdeb, certains de notre groupe ont voulu tenter leur chance à Hassi Messaoud. Mes deux compagnons et moi-même avons préféré nous établir à Illizi où j’avais quelques contacts sur place. D’ailleurs, je n’ai plus eu une seule nouvelle des autres qui nous accompagnaient. Nous étions un groupe de 10 initialement.» Idriss, le troisième homme, se redresse d’un coup. Il insiste sur les conditions de vie, de «survie» même : «De temps à autre, nous essayons de gagner notre vie, à travers de petits boulots au noir. Je fais un peu de mécanique, chez un garagiste du coin. Je lui rends service. Il me paye un peu, ça me permet de me nourrir et de ne pas mendier. El Hamdoulillah, je tiens le coup, mais pour combien de temps, encore. Quand je pense que des Libyennes sont livrées à elles-mêmes. Ça fait mal. Il paraît que certaines s’adonnent à la prostitution du côté d’In Aménas et de Djanet. Elles tentent elles aussi de survivre en vendant leur corps, ce qu’elles n’auraient jamais fait du temps de la grande Jamahiriya.»
Rancune
Quant aux relations avec la population locale, elles sont plutôt bonnes, selon nos interlocuteurs. «Tout se passe correctement. D’ailleurs, certains de nos compatriotes touareg qui vivent ici depuis des années nous ont beaucoup aidés moralement. Ceci dit, pour rien au monde, je ne partirai à Alger tenter quelque chose. Je me souviens que le guide n’était pas encore capturé que le drapeau fantoche du CNT flottait sur le toit de notre ambassade (au cours du mois d’août 2011, ndlr) et curieusement l’Etat algérien n’a rien fait. Comment ne pas leur en vouloir.» Les Libyens de la wilaya d’Illizi voient un sombre avenir pour leur pays. «Ils sont complètement déstabilisés, conclut Mohamed, le gérant du cybercafé. Beaucoup n’ont vécu que les 42 ans de règne d’El Gueddafi. Ils ont grandi avec lui, ils ont été en quelque sorte éduqués par lui, d’où cette agressivité qu’ils expriment. Mais ils doivent réapprendre à vivre, et ça prendra du temps, malheureusement.»

Le chiffre :

24 251 Libyens ont transité par nos postes frontaliers avec la Libye, entre le 24 février et la fin de l’année 2011, selon un bilan des services de sécurité. La plupart seraient ressortis du pays.

Mali : les éclaireurs touareg de l’armée française

AFP-12 avr 2013
mnla-mandat-arretComme des chiens de chasse, les deux pick-ups remplis de Touareg tournoient dans la savane, soulèvent le sable, virevoltent autour des blindés français.
Soldats touareg de l’armée malienne restés fidèles à Bamako, ce sont les éclaireurs de l’opération française Serval: assis à six sur le plateau autour de la mitrailleuse, trois de chaque côté les jambes pendantes, deux à l’avant, ils accompagnent partout, dans le nord du Mali, les forces françaises et leur servent d’interprètes, de guides, de combattants à l’occasion.
Derrière son chèche blanc et ses fausses Ray-Ban, l’adjudant Alo Mazzak Ag Namaka attend que ses hommes aient terminé de faire le thé vert, assis à l’ombre d’un acacia dans la vallée d’Inaïs, au nord-est de Gao.
« Avant le coup d’Etat à Bamako cela allait, ont tenait face aux terroristes », dit-il. « Mais ensuite nos ennemis étaient trop nombreux, les armes sont venues de Libye, on ne pouvait plus rien faire. Alors on est partis ».

Menés par leur chef, le colonel-major Alaji Ag Gamou, il étaient environ 400 à s’être repliés en mars 2012 au Niger voisin après avoir été défaits par les groupes armés, notamment les indépendantistes touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).

Ils étaient de retour moins d’un an plus tard, dans le sillage des victoires françaises. Depuis, Paris a compris ce qu’ils pouvaient apporter et chaque unité tricolore est accompagnée dans ses offensives par une vingtaine d’entre eux. Ils savent où il faut aller, se portent à l’avant, observent, reconnaissent, parlent à la population.
Pour le colonel Bruno Bert, qui commande depuis près d’une semaine le ratissage de la vallée d’Inaïs, fief du groupe islamiste Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), leur apport est précieux. « Ce sont nos éclaireurs », dit-il. « Ils ont une connaissance intime du terrain et de la population ».

« On connaît tout le nord du Mali »

« Ils nous aident par exemple à trouver les pistes secondaires, moins susceptibles d’être minées. Nous avons nos moyens topographiques, mais rien ne remplace la connaissance humaine. L’autre jour, un homme nous a semblé avoir un comportement suspect. Ils nous ont dit +non, c’est normal, c’est une activité agricole+ ».
En milieu d’après-midi les blindés français approchent du village d’Inaïs. Avant d’y pénétrer, ils installent sur trépieds un haut-parleur. Un officier tend à un Touareg une feuille de papier sur laquelle il a écrit: « Les terroristes font votre malheur. Ne les aidez pas ou vous serez complices. Ne gênez pas les opérations en cours. Montrez nous les caches d’armes ».
L’éclaireur prend la feuille, traduit dans le micro d’une voix impérieuse en tamashek, la langue des Touareg.
A la tombée du jour, deux autres pick-up arrivent en trombe près d’un poste de commandement français. L’adjudant-chef Aman Ag Nani et ses hommes vont s’installer pour la nuit. On leur apporte des rations de combat, des cartons d’eau minérale.
« On connaît tout le nord du Mali », dit-il en souriant sous sa grosse moustache. « Dans chaque équipe, il y a un ou deux des nôtres qui est du coin. Nous savons tout. Les gens peuvent mentir et cacher des choses aux Français. Pas à nous ».

« Nous servons surtout de guides, mais s’il faut se battre nous sommes là. Nous ne laissons pas notre place. Pourquoi on la laisserait? Quand quelqu’un est venu t’aider, pourquoi le laisser combattre seul? »

Il verse trois cuillères de sucre dans la théière de fer blanc. Derrière lui le plateau du Land Cruiser déborde: un fût de 500 litres pour le carburant, des bidons d’eau que l’on siphonne au besoin, caisses de munitions, nattes et couvertures pour la nuit, branches de bois mort pour le feu.
Il est originaire de Kidal, berceau des Touareg maliens, ville en principe contrôlée par les rebelles du MNLA et une centaine de soldats français.
« En fait, ce sont les mêmes terroristes. Ils ont échangé le drapeau d’Ansar Dine (groupe islamiste armé) ou d’Aqmi contre celui du MNLA », affirme-t-il. « Ils peuvent tromper les Français, mais pas nous. Nous les connaissons tous, un par un ».

Au Mali, l’ombre du Mujao plane sur la vallée d’Inaïs

Le petit homme s'accroche à son bâton, balbutie, tremble de peur. Dans cette vallée perdue au nord de Gao, il est interrogé en tamashek (langue des Touareg) par des soldats maliens, soupçonné de liens avec des jihadistes de la région conquise par l'armée française.(c) Afp
Le petit homme s’accroche à son bâton, balbutie, tremble de peur. Dans cette vallée perdue au nord de Gao, il est interrogé en tamashek (langue des Touareg) par des soldats maliens, soupçonné de liens avec des jihadistes de la région conquise par l’armée française. (c) Afp
FES EN FES (Mali) (AFP) – Le petit homme s’accroche à son bâton, balbutie, tremble de peur. Dans cette vallée perdue au nord de Gao, il est interrogé en tamashek (langue des Touareg) par des soldats maliens, soupçonné de liens avec des jihadistes de la région conquise par l’armée française.
Ibrahim Ould Hannoush, qui ne connaît pas son âge, se dit berger dans l’oued Inaïs, à cent kilomètres au nord-est de Gao, la plus grande ville du nord du Mali. Il vit avec les siens dans cette région semi-désertique, que l’état-major de l’opération française Serval considère comme une base logistique importante pour les jihadistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Pour les soldats et gendarmes maliens, aucun doute, c’est un jihadiste. « Il connaît quelque chose sur les terroristes ? », demande le gendarme à la peau très noire. Le soldat touareg des Forces spéciales maliennes, à la peau blanche, traduit la question, Ibrahim tremble davantage. « Il dit qu’il en a vu trois passer en moto hier, que même les Français les ont vus… »
Un peu à l’écart, l’adjudant-chef Alo Mazzak Agnamaka, des Forces spéciales maliennes, le regarde méchamment. « Même s’il n’a pas pris les armes, il est complice », dit-il. « Dans cette vallée, impossible de dire que l’on ne sait rien ».
« Selon lui, où sont-ils partis ? »
« Par là », dit-il en montrant l’Est. « Il y a trois jours, dans cinq véhicules, ils sont passés par ici… »
« Wallaou (je vous assure, ndlr) ! Il ne peut rien dire », marmonne l’adjudant dans son chèche. « Ce n’est pas la peine de se fatiguer, personne ne peut parler. Ils sont tous ensemble, dans le même bateau ».
Dans cette vallée de vingt kilomètres de long et deux à trois de large, où l’autorité de l’Etat malien ne s’est jamais vraiment exercée, le millier de soldats français engagés en force depuis dimanche dans l’opération « Gustav » a découvert de nombreuses caches de munitions, souvent de gros calibre, du matériel, mais très peu d’armes.
Les forces françaises comptent sur les témoignages de la population, des pasteurs semi-nomades touareg, pour détruire au maximum la logistique du Mujao dans la vallée, mais sans se faire trop d’illusions.
Dans une région peu peuplée, où tout le monde se connaît et s’épie, où tout se sait, où aucun mouvement ne passe inaperçu, il peut être mortel d’être vu parler aux « infidèles ».
« Le Mujao reviendra »
Je prends un risque à m’adresser à vous en plein jour », dit à l’AFP un jeune homme qui ne veut être identifié que par son prénom, Mohammed. « Les Français sont là, c’est bien, mais ils vont vite repartir. Le Mujao reviendra, et ils sont très méchants ».
« Quand ils étaient dans les bois, dans le fond de l’oued par là, ils arrêtaient tous les gens qu’ils voyaient passer près de leurs campements. Un jour, ils ont attaché mon petit frère une journée entière dans un arbre, sans rien à boire, pour lui faire avouer qu’il était venu les espionner. Ils savent tout ce qui se passe ici ».
Impressionné par les questions et les menaces des gendarmes, Ibrahim Ould Hannoush finit par dire d’une voix à peine audible qu’il connaît peut-être l’emplacement d’une cache d’essence.
Il est embarqué dans un blindé français, nourri, rassuré. Une patrouille d’une dizaine de véhicules fortement armée se rend dans un secteur aride de la vallée. Mais sur place, il n’est plus sûr, dit qu’il y avait des arbres, puis des pierres… Puis qu’il a « un peu oublié ».
« Un jeune homme nous a dit hier que quand ils venaient s’approvisionner, les gars du Mujao frappaient les gens », dit un officier français, le capitaine Cyril (il n’accepte de révéler que son prénom). « Il faut les comprendre, ils sont terrorisés ».
Un autre villageois, qui veut rester anonyme, assure que « les jihadistes passaient souvent la nuit, en colonnes de quatre ou cinq Toyota, phares éteints. Ils venaient remplir les bidons au puits, parfois acheter de l’huile, du sucre et du thé ».
« Acheter, tu parles… Dans cet oued, ils en sont tous », murmure en retournant à son pick-up l’officier touareg. « Sans les Français, dans deux semaines nous ne pourrons pas approcher d’ici à deux kilomètres… Ils seront à nouveau plus nombreux et mieux armés que nous ».
SYRIE - 
Article publié le : samedi 13 avril 2013 - Dernière modification le : samedi 13 avril 2013

Allégeance d'al-Nosra à al-Qaïda: une aubaine pour le régime syrien

Un combattant des troupes d’Al-Nosra, groupe de rebelles syriens salafistes, le 12 mars dernier dans la région de Raqqa.
Un combattant des troupes d’Al-Nosra, groupe de rebelles syriens salafistes, le 12 mars dernier dans la région de Raqqa.
Hamid Khatib / Files

Par Daniel Vallot
Le gouvernement français l'a confirmé ce vendredi 12 avril : des discussions informelles sont en cours en vue d'un classement du Front al-Nosra en tant qu'organisation terroriste. Hier jeudi, le gouvernement syrien a déclaré avoir officiellement déposé une requête auprès du Conseil de sécurité de l'ONU pour que le groupe soit inscrit sur liste noire des formations liées à al-Qaïda.

Les liens entre al-Nosra et al-Qaïda sont désormais officialisés, depuis qu'al-Qaïda en Irak a révélé les liens entre les deux groupes et même affirmé qu'ils avaient fusionné, mettant en quelque sorte al-Nosra devant le fait accompli.
Le chef d'al-Nosra, Abou Mohammad al Golani, a dû mettre les choses au point. Il a déclaré qu’il n'y avait pour le moment pas d'adhésion formelle de son groupe auprès d'al-Qaïda, mais qu'il reconnaissait, sinon l'autorité, en tous cas le parrainage d'al-Zawahiri, le successeur de ben Laden, à la tête de la nébuleuse terroriste.
La nuance est importante car elle signifie qu'al-Nosra veut garder son autonomie et rester concentré dans la lutte contre Bachar el-Assad. Mais en dépit de cette nuance, les propos d’Abou Mohammad al Golani font forme d'allégeance, et reconnaissent que le groupe profite du soutien militant et financier d'al-Qaïda en Irak.
Conséquences diplomatiques
Un aveu qui a déjà des conséquences sur le plan diplomatique. Ce jeudi 11 avril, le gouvernement syrien a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d'inscrire al-Nosra sur la liste noire des organisations liées à al-Qaïda. Et la demande pourrait bien aboutir. Ce vendredi après midi, la France a reconnu que des discussions étaient en cours et que le sujet sera sans doute abordé par le Conseil de sécurité. A la clé, plusieurs mesures pourraient être prises : gel des avoirs, interdiction de voyager et embargo sur les armes. L'intérêt politique que peut avoir cette démarche pour Damas est donc très clair, tandis que les Européens hésitent à livrer des armes à la rébellion syrienne.
De manière générale, Damas joue sur du velours dans cette affaire car, depuis le début du conflit, le régime de Bachar el-Assad accuse la rébellion d'être composée de groupe terroriste financés depuis l'étranger. Cette déclaration d'allégeance d'al-Nosra – qui est le groupe le plus exposé actuellement dans la guerre civile – ne fait donc que conforter ces accusations. Damas n'a d’ailleurs pas hésité ni tardé à capitaliser sur cette déclaration.
Reste maintenant à savoir si cette allégeance d'al-Nosra à al-Qaïda va effectivement avoir un impact sur les pays européens comme la France ou le Royaume Uni qui envisagent de lever l'embargo sur la Syrie. Plusieurs échéances importantes sont attendues dans les prochaines semaines. Le 22 avril prochain, tout d’abord, où est prévue une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Luxembourg consacré à cette question d’une levée d’embargo. Et à la fin du mois de mai, avec l'expiration de l'actuel embargo sur les armes.
Il y a encore quelques semaines, Paris et Londres semblaient décidées à lever cet embargo. Depuis, les choses sont beaucoup moins claires. La France sans y avoir totalement renoncé, se montre beaucoup plus hésitante. Ce qui la freine, c'est justement la crainte de voir les armes livrées aux rebelles syriens tomber dans les mains de groupes terroristes. Avec le lien qui désormais assumé par al-Nosra avec al-Qaïda, ces craintes ne peuvent qu'être confortées. Certains observateurs estiment même que cela pourrait au fond arranger les pays occidentaux, en leur fournissant un prétexte commode pour continuer à ne rien faire.
L'opposition au régime syrien dans l'embarras
Si cette allégeance a un impact au niveau international, elle en a également un sur l’opposition anti-Assad, visiblement très embarrassée par cette irruption de l'appellation « al-Qaïda en Syrie ». De nombreuses voix se sont élevées contre al-Qaïda en Irak, accusé de vouloir faire une sorte d'OPA sur al-Nosra et de se servir du conflit syrien pour imposer ses objectifs, et notamment l'instauration d’Etats islamistes.
L'opposition est d’autant plus embarrassée qu’al-Nosra est devenu depuis son apparition au début de l'année 2012, le fer de lance dans la rébellion anti-Assad. C'est en effet lui qui est le plus souvent en première ligne dans les combats et qui obtient les résultats les plus probants face à l'armée régulière.
Pour la rébellion syrienne, il est donc difficile de se démarquer trop franchement d'al-Nosra et en même temps le lien qui est tracé avec al-Qaïda est insupportable. D'abord parce qu’il conforte la propagande du régime syrien. Ensuite parce qu’il éloigne un peu plus la perspective d'un soutien direct de la part des pays occidentaux. Sur les deux tableaux, l'allégeance d'al-Nosra à al-Qaïda constitue donc une aubaine pour Bachar el-Assad.

samedi 13 avril 2013


Le MIA se plaint aux Français de mesures prises par les forces tchadiennes à Kidal


Sahara Médias - nord Mali Samedi 13 Avril 2013



Le MIA se plaint aux Français de mesures prises par les forces tchadiennes à Kidal
La ville de Kidal connait, depuis les premières heures de ce samedi, un mouvement accru des forces militaires françaises et tchadiennes, tout comme l’on a observé aussi, dans le ciel de cette ville, de fréquents passage de l’aviation militaire française. Les mesures de sécurité drastiques que les forces tchadiennes ont imposée dans le centre de la ville ont été  accueillies de vives protestations de la  part des habitants de la  ville. 
Dans ce cadre le mouvement, le mouvement islamiste de l’Azawad (MIA), dissidente du mouvement Ansar Eddine, a protesté auprès des forces françaises contre de telles mesures prises dans la  ville de Kidal, à l’extrême nord est du nord Mali. Il a aussi dénoncé le fait que des soldats tchadiens aient ouvert le feu sur des civils, hier jeudi, selon ses déclarations, et ce suite à l’attentat kamikaze dont elles ont été victime dans le marché de la ville. 
Des témoins oculaires ont indiqué que juste après cet attentat, qui a causé la mort de trois soldats tchadiens et la blessure de quatre autres, les forces tchadiennes ont cédé  à la  peur et ont braqué leurs armes sur les civils. Un civil a déclaré qu’ils leur ont tiré dessus directement, ce qui a poussé les citoyens à fuir et se protéger derrière les murs. 

Anana Ag Haroun - Talyat Imouhagh - Jardin de l'amitié, Ouagadougou




Kel Assouf - Tinariwen- répétition à Niamey




Les tentacules du MUJAO dans la sous région / Des djihadistes arrêtés à Abidjan

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Les tentacules du MUJAO dans la sous région / Des djihadistes arrêtés à Abidjan
Il y a quelques temps, des rumeurs faisaient état de ce que des djihadistes traqués dans le Nord du Mali auraient trouvé refuge sur les rives de la lagune Ebrié.  La nouvelle pouvait faire sourire  si le Ministre de l’Intérieur de la Cote d’Ivoire lui-même n’avait pas déclaré,  à l’occasion d’une séance de travail avec une délégation française de l’Institut des hautes études de défense en présence du Premier Ministre, « que des individus interpellés par la Force de recherche d’action de la police (FRAP) ont avoué que leur objectif est de s’attaquer aux intérêts des occidentaux en Afrique ». L’information très prise au sérieux par ici donne froid dans le dos dans la capitale économique Ivoirienne qui abrite plus de 30.000 Français et Européens. La nouvelle a-t-elle vraiment surpris ? Certainement pas, parce que la prudence été de mise depuis le début des frappes de l’Armée Française au nord du Mali,  dans les pays du champ, notamment en Côte d’Ivoire qui préside l’Organisation commune (la CEDEAO).
En effet, depuis l’intervention de l’armée française au nord du Mali, la rumeur se faisait persistante au sujet de la présence discrète d’éléments djihadistes à Abidjan, notamment dans certains  quartiers résidentiels. Selon certaines informations, ils arrivaient en petits groupes habillés décemment et rasés comme Monsieur tout le monde pour tromper la vigilance des militaires Ivoiriens. D’autres  sources font état de la récente arrivée d’autres combattants (mercenaires recrutés auparavant dans le pays pour grossir les rangs de la rébellion du Nord), qui se seraient repliés sur Abidjan. Si ces informations se confirment, il y a non seulement à craindre pour la sécurité des intérêts Européens (Français), Américains, mais aussi pour ceux du  Mali dans ce pays frère. Et l’annonce faite par le premier responsable de la sécurité de la  Côte d’Ivoire n’est pas pour démentir les rumeurs distillées ces temps ci en Côte d’Ivoire.
Selon le Ministre Hamed Bagayoko, « c’est grâce à une vigilance accrue des forces armées ivoiriennes que cette interpellation a été réalisée ».
Sans donner le nombre exact de ces individus interpellés par la FRAP ni leur nationalité, le Ministre Ivoirien  a sollicité de l’aide auprès des occidentaux pour la lutte contre le terrorisme. « Les pays de la sous région ont besoin du soutien dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, » a ajouté Ahmed Bakayoko. Convaincu que le nettoyage du Nord Mali par les Forces françaises ne pourra pas enrailler le phénomène du terrorisme en Afrique, il a demandé aux occidentaux d’avoir plus d’attention pour le continent.
Ces arrestations coïncident avec la visite éclair que le Chef de l’Exécutif Ivoirien Alassane Ouattara effectue en ce moment en France. Selon des indiscrétions, cette visite n’est pas du tout étrangère à la nouvelle donne sur le terrain, surtout que la Côte d’Ivoire s’apprête à déployer sur ses frontières avec le Libéria, plus de 600 hommes pour sécuriser l’Ouest du Pays contre les attaques des assaillants qui continuent d’endeuiller les familles.
De Gildas,
 Correspondant du Républicain à Abidjan.

SourceLerepublicainmali

Transport : La compagnie aérienne libyenne Afriqiya reviendra au Niger en fin avril

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Selon une dépêche de l’Agence Panapress, en date du 08 avril 2013, rapportant les propos du ministre libyen des Transports, Abdel Kader Mohamed, à l'issue d'une audience avec l'ambassadeur du Niger à Tripoli, Hassan Maloune, la compagnie aérienne libyenne Afriqiya va commencer à desservir à partir de la fin du mois d'avril la capitale nigérienne, Niamey, deux fois par semaine, a annoncé dimanche le
L'ouverture d'une ligne aérienne directe entre Tripoli et Niamey répond à un souhait formulé par le gouvernement nigérien dont les ressortissants ont exprimé le besoin de rallier l'Europe et les pays du Golfe via la Libye, a expliqué le ministre.
Le diplomate nigérien a salué les relations fraternelles qui existent entre les deux pays et souligné la volonté de son pays de renforcer la coopération avec la Libye dans différents domaines dont les transports aériens.
La compagnie aérienne Ifriqiya assurait des liaisons régulières à des prix concurrentiels vers 17 capitales de l'ouest et de l'est de l'Afrique. Ces liaisons ont été arrêtées à la suite de l'insurrection populaire qui a fait tomber le régime de Kadhafi en 2011.
Source : Panapress