jeudi 11 avril 2013

MALI - CONFLIT - GUERRE - POLITIQUE - PORTRAITS - FEMMES
Nina Walet Intallou, rebelle du MNLA

Libre. Indépendante. La Touareg Nina Walet Intallou est la première femme à avoir intégré le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui revendique l’autonomie de la région. Portrait.

Dans sa résidence à Nouakchott, où elle s’est exilée suite à l’éclatement du conflit malien, elle propose systématiquement à ses hôtes du thé, quelque chose à boire, à manger. « Elle a 50 ans mais en parait 30. Elle reste encore une très belle femme », dit en souriant l’un de ses amis Anara, un touareg originaire du Niger et du Mali.
Toujours vêtue d’un Malafa, généralement coloré, enroulé tout autour de son corps, Nina Walet Intallou est coquette, porte des bijoux, des chaussures à talons lorsqu’elle se déplace. Elle marche avec beaucoup d’allure. Ses pas sont lents. Ses gestes gracieux. Sa voix, posée, fluette, est souvent entrecoupée par des petits rires aigus, lors de ses conversations.
A première vue, contrairement à ce qu’on pourrait penser, elle n’est pas du genre à être cloîtrée chez elle pour peaufiner son foyer. Divorcée deux fois, il n’est pas rare de voir, celle qui se définit comme une femme libre et indépendante, en train de fumer une cigarette.
Liberté et indépendance
La Touareg, issue de la puissante tribu des Idnane, fille d’un infirmier-major de la gendarmerie, a toujours su s’imposer dans les milieux habituellement réservés aux hommes. Les postes de responsabilités, elle y a accédé très vite. Comme si c’était une seconde nature chez elle. Même en Côte d’Ivoire, pays où elle s’est mariée à un riche homme d’affaires avec qui elle a eu trois enfants, elle n’est pas passée inaperçue. Après son arrivée en 1984, elle y a créé, à 26 ans, une société de construction, qui employait 250 salariés. Son entreprise s’est rapidement fait un nom, à Abidjan, la capitale ivoirienne.
Ce n’est donc pas un hasard si elle est la première femme à avoir intégré en 2011, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui réclame l’autonomie de la région. « Je suis membre du directeur exécutif du MNLA pour défendre les droits de mon peuple qui souffre depuis trop longtemps ! », explique-t-elle. « Beaucoup de personnes pensent que parce que c’est un groupe armé, les femmes n’y ont pas leur place. C’est faux ! Nous avons autant d’importance que les hommes ! », clame-t-elle. D’autant que, elle, est très utile auprès des déplacés du Nord-Mali, auxquels elle rend régulièrement visite, pour répertorier ce dont ils ont besoin.
Ce Touareg du Niger reconnait bien Nina dans ses propos. « Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle est admirable pour son courage, sa détermination et son franc-parler en toute circonstance. Elle n’a peur de rien et ose dire les vérités qui dérangent, contrairement à beaucoup d’autres femmes. » La révolte. Un sentiment qui la ronge depuis qu’elle a huit ans. Age où elle a vu de ses propres yeux les brimades que subissaient quotidiennement les siens dans toute son horreur : « J’ai vu des soldats maliens humilier des Touaregs. Ils les ont déshabillés et forcés à travailler ! C’est depuis ce jour-là, que j’ai su que je consacrerai ma vie à défendre nos droits ». Une expérience qui l’a marque profondément. La blessure est toujours saillante.
Révolte
Celle qui est née à Kidal, après avoir été élevée entre Gao et Mopti, assure pourtant qu’il n’y a jamais eu de problèmes entre les diverses populations du Mali qui vivent en harmonie depuis des siècles. Elle en sait quelque chose. Elle, qui a été élevée par le second mari de sa mère, un Peul, après le divorce de ses parents lorsqu’elle était encore enfant. « Les différentes ethnies se sont toujours bien entendues. J’ai des sœurs Peules, Bambaras, Soninkés. » Le problème du « Mali n’est pas ethnique mais politique, soutient-t-elle. Ce sont les autorités qui sont à l’origine de la crise que traverse le pays ».
« La preuve », lance-t-elle, « les soldats maliens continuent de perpétrer dans l’impunité totale des massacres contre les Touaregs et tous ceux qui ont la peau clair, y compris les Peuls. Ils ont aussi empoisonné des puits ! Après tout cela, le gouvernement malien ose dire que toutes les populations sont au même pied d’égalité au Mali ? On ne peut pas dire quelque chose et faire son contraire tout de même ! » Une chose est sûre, selon elle : « Il n’y pas d’autres voies : Bamako doit impérativement négocier avec le MNLA ! »
Seulement, Bamako refuse de s’asseoir à la table des négociations tant que la rébellion touareg ne dépose pas les armes : « Si on dépose les armes qui nous garantit qu’on aura gain de cause ? Si le gouvernement refuse de nous recevoir, nous continuerons à mener notre combat pour assurer l’avenir des populations du nord », rétorque- t-elle en colère.
« Le MNLA pas responsable »
Sa réponse est tout aussi cinglante contre ceux qui accusent le MNLA d’être responsable de la crise malienne et d’avoir ouvert la voie aux islamistes qui se sont emparés du nord du pays. « Nous ne sommes pas responsables de ce qui se passe au Mali. Nous n’avons commis aucune exaction. Le massacre d’Aghelhoc, ce n’était pas nous ! »
D’ailleurs, tient-elle à rappeler, nous sommes sur le champ de battaille aux côtés des soldats français pour chasser les islamistes de nos terres ! » Et ce sont ces « mêmes islamistes qui ont perpétré des amputations au sein de la société civile ! Ce sont eux les ennemis de Bamako pas nous ! Nous, nous avons mis en garde l’Etat malien depuis plusieurs années contre le danger que représente les groupes armés terroristes dans le pays. Il ne nous a jamais écouté ! »
Pour l’heure, Nina Walet Intallou ne dit pas qu’elle a perdu tout espoir de voir son pays d’origine sortir du gouffre dans lequel il se trouve. Mais il ne lui en reste plus beaucoup, admet-t-elle. « Le problème doit être réglé en profondeur. Sinon cela ne servira à rien. Pour que la situation change une bonne fois pour toute, il faut que les autorités du Mali prennent en considération les revendications des populations de l’Azawad ».

MALI / FRANCE - 
Article publié le : jeudi 11 avril 2013 - Dernière modification le : jeudi 11 avril 2013

Mali: l'opération Serval entre dans son quatrième mois

Désengagement du 2e REP aprés la libération de Tombouctou.
Désengagement du 2e REP aprés la libération de Tombouctou.
RFI/Olivier Fourt

Par RFI
L’intervention militaire française au Mali, l'opération Serval, a été entamée il y a trois mois, le 11 janvier. Cette semaine, la France a retiré ses premières troupes du Mali – une centaine d’hommes sur les 4 000 soldats français engagés – mais les opérations militaires françaises se poursuivent, comme l'a confirmé mercredi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.


Les habitants de Bamako saluent l'intervention française
Ils ont fait du très bon travail, ils sont intervenus au moment où il fallait intervenir.
 
11/04/2013 par David Baché
Trois mois après le début de la guerre au Mali, et conformément à la promesse du président français, François Hollande, qui avait annoncé un début de retrait des troupes françaises avant la fin avril, une première centaine de parachutistes français a quitté le nord du pays.
De son côté, le ministre français de la Défense a précisé que le désengagement – qui se poursuivra dans les semaines et les mois qui viennent – sera « progressif, sécurisé et pragmatique ». S'exprimant  devant les députés, lors de la séance des questions au gouvernement, Jean-Yves Le Drian a par ailleurs ajouté qu’il subsistera au Mali une force de mille militaires – une force permanente – pour lutter contre le terrorisme.
Opération Serval : bilan humain et matériel
Au total, ce sont 400 jihadistes qui ont été tués, soit un quart des effectifs, selon des informations recueillies par RFI. L’élimination d’un seul chef - Abou Zeïd – a été confirmée. L’armée française assure avoir fait 26 prisonniers, dont 8 mineurs qui ont été remis à l’Unicef. Depuis le début de l’opération Serval, on compte, au total – en incluant les jihadistes capturés par les Maliens – une centaine de prisonniers.
Côté matériel, l’ennemi a perdu une centaine de véhicules. Par ailleurs, dans l’Adrar des Ifoghas, des dizaines d’ateliers de fabrication de bombes artisanales ont été découverts, ainsi que des ceintures d’explosifs assemblées en série. 158 caches ont également été retrouvées ainsi que 90 tonnes de munitions ; 140 mitrailleuses ; 3 missiles portables Sol-air Sam 7 qui ne fonctionnaient plus ; des téléphones portables, des moyens radio, des ordinateurs, une imprimerie et des cartes SIM.
Beaucoup de ce matériel de guerre avait été récupéré dans les casernes de l’armée malienne ; assez peu d’armement provenait de Libye.
La plus grosse opération depuis 50 ans
La saison chaude va rendre les opérations françaises très difficiles. Cet engagement au Mali a été la plus grosse opération militaire nationale menée par l'armée française depuis 50 ans. Pour mener cette guerre contre le terrorisme, l'armée française doit s'adapter.
« Serval pourrait nous obliger à revoir notre manière d’opérer contre les jihadistes », laisse-t-on entendre au sein de l’armée française. « Serval fut une course contre la montre avant la saison chaude. Il a fallu être très mobile, ne pas dormir trois nuits au même endroit et prendre des risques », a ajouté la même source.
« Quand votre ennemi sait se camoufler et est équipé de puissants 4X4 V6 - flambant neufs - cela peut bousculer vos repères. Au final, pour les battre, il faudra peut-être leur ressembler », a confié à RFI une source militaire de haut rang avant d’ajouter : « Nous, nous avions besoin de 20 tonnes d’eau par jour, deux avions cargo (C-130) rien que pour ravitailler nos troupes… Ce n’est pas l’ennemi, mais la logistique qui a dicté notre manœuvre ».
Et cette même source d’assurer que «  la force de frappe ne suffit pas ; c’est la capacité à cibler qui est primordiale », avant de conclure : « Au bilan, les drones français sont dépassés ; l’aide de l’armée américaine, après la prise d’otages d’In Amenas, en Algérie, a été déterminante ».
Ce qu’il reste à faire...
Lorsque les soldats français sont partis vers le grand nord du Mali, les objectifs étaient clairs, à savoir, frapper al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans son fief et trouver les otages. Mais au bout de trois mois d’opérations, les otages sont toujours introuvables. Après avoir passé au peigne fin la vallée d’Ametetaï, la vallée de Terz, le cirque du Tigharghar, la région d’Abeïbara ou encore la région du Timétrine – zones sanctuaires des jihadistes – l’armé française n’a pas trouvé de traces des otages français.
« Dans l’Ametetaï, nous avons pris beaucoup de précautions avant d’intervenir, car nous pensions que les otages étaient retenus là bas. Soit ils n’y étaient pas, soit nous sommes arrivés trop tard », a confié une source militaire française à RFI.
«  Il ne faut pas penser "Mali" mais il faut penser "Sahel" et  au-delà », a poursuivi un général français avant d’ajouter : « À présent, les groupes armés vont opérer à partir des autres pays de la région. Rien qu’en Libye, on compte près de 300 katibas. Nous avons fait parler les boitiers GPS des jihadistes. Résultat : des aller-retour, très fréquents, entre l’Adrar des Ifoghas et le Sud-Ouest de la Libye, en transitant par la passe de Salvador, au nord du Niger. Par ailleurs, les écoutes réalisées au début de l’opération, prouvent que les Chebab de Somalie avaient proposé leur aide à Aqmi », a confié le général français.

CLIQUER POUR CONSULTER LE DIAPORAMA :
Forces spéciales maliennes et françaises à Gao, juste avant la prise de Kidal.
RFI/Olivier Fourt


OÙ EN EST AUJOURD’HUI LA MISMA ?
La Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma), est aujourd’hui composée de 6 300 soldats, à savoir des militaires de la Cédéao mais aussi des Tchadiens, passés sous la bannière Misma début mars.
La plupart de ces troupes se trouvent au sud du fleuve Niger. Un bataillon togolais est ainsi positionné à Sévaré, un bataillon nigérian à Banamba, au nord de la capitale. Trois compagnies, composées de Guinéens, Sénégalais et Béninois sont, quant à elles, déployées à San.

Des Sénégalais - qui se trouvaient à Sévaré - ont été envoyés ces derniers jours à Gao. Les Burkinabés, eux, sont en route pour Tombouctou. Depuis peu, les Nigériens ont aussi pris le relais des Français, à Ménaka où seul un détachement de liaison, tricolore, a été maintenu.

Les Nigériens à Gao et les Tchadiens dans l'Adrar des Ifoghas ont été - il faut le souligner - les seuls à avoir affronté, ces derniers mois, les jihadistes, au nord du pays, aux côtés des Français.

Les soldats africains n'ont dans tous les cas pas vocation à continuer la chasse aux terroristes. Leur présence a pour objet, avant tout, de sécuriser les villes et interdire les infiltrations vers le sud. La Misma est déjà, en quelque sorte, inscrite dans une opération de maintien de la paix qui sera formalisée quand elle passera sous chapeau onusien.
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FICHE PAYS :

mercredi 10 avril 2013


DERNIÈRE MODIFICATION : 10/04/2013 

CÉDÉAO - MALI - PENTAGONE


Les troupes de la Cédéao "totalement incapables", estime le Pentagone

Les troupes de la Cédéao "totalement incapables", estime le Pentagone
© AFP

Alors que les troupes françaises entament leur retrait du Mali, Michael Sheehan, conseiller du secrétaire américain à la Défense, a déclaré que les soldats de la Cédéao qui doivent prendre le relais ne constituent pas une force compétente.

Par FRANCE 24  (texte)
 
Au cours d’une audition au Sénat américain, mardi 9 avril, un haut responsable du Pentagone, Michael Sheehan, s’est montré très critique à l’égard des soldats de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) présents au Mali : "C'est une force totalement incapable, ça doit changer", a expliqué le conseiller du secrétaire à la Défense pour les opérations spéciales et conflits de basse intensité.
La force africaine est constituée d'environ 4 300 soldats de pays membres de la Cédéao, notamment du Togo, du Sénégal, du Bénin, du Ghana, du Niger, de la Sierra Leone, de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso, auxquels s'ajoutent 2 000 militaires tchadiens (non membres de la Cédéao).
Le responsable du Pentagone a en revanche salué l'opération française, qui a été selon lui "absolument excellente". "Les Français ont réagi très vite et ont très rapidement repoussé Aqmi au-delà du fleuve Niger, repris le contrôle des villes du Nord", a salué Michael Sheehan. "Maintenant la France est en train de se concentrer sur la traque des membres d'Aqmi et leur élimination du champ de bataille", a-t-il observé.
Début du retrait français
Une première centaine de parachutistes français a quitté le nord du Mali et transitait mardi par Chypre avant de regagner la France. Trois mois après le début de son intervention militaire, le 11 janvier, la France retire donc, cette semaine, ses premières troupes du pays. Mais contrairement à ce qu’espérait Paris, son armée semble engagée pour longtemps sur le terrain.
L’armée française, qui a déployé près de 4 000 soldats sur le territoire malien, devrait progressivement laisser la place aux contingents des pays de la Cédéao en attendant le déploiement d’une opération de maintien de la paix de l’ONU. Une des options évoquées par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est de déployer 11 200 casques bleus aux côtés d'une "force parallèle" chargée de combattre les extrémistes islamistes.
Vers un retour d’Aqmi au Mali ?
"Débusquer Aqmi des montagnes et attaquer leur leadership est un boulot pour une force bien plus capable. L'ONU ne peut faire cela et nous ne devons pas attendre d'elle qu'elle le fasse. Ce sera aux Français, peut-être avec notre soutien" de s'en occuper, a estimé Michael Sheehan.
Le responsable américain a en outre déclaré que l’administration Obama a interdit au département américain de la Défense d’apporter un quelconque soutien direct à l’armée malienne, selon The Hill, un blog américain sur l’activité du Congrès.
Durant son audition, Michael Sheehan a déclaré qu’Aqmi tenterait sans doute de se reconstituer au Mali. “Nous allons voir s’[ils] vont être en mesure d’établir une capacité stratégique d’ici les prochaines années”, a-t-il ajouté, précisant que les principaux dirigeants d’Aqmi précédemment basés au Mali avaient pris la fuite lors de l’avancée des troupes françaises vers le Nord.
Les troupes françaises et africaines ont infligé des pertes sévères aux combattants islamistes. Elles font toutefois encore face à des poches de résistance, notamment dans la région de Gao et à la menace d’attentats-suicides, comme ceux perpétrés les 21 et 31 mars à Tombouctou.

Mali : Bamako et le MNLA se préparent à négocier


Mali : Bamako et le MNLA se préparent à négocier

MNLA(316) - guerre au Mali(180) - gouvernement malien(40) - Diango Cissoko(17)


10/04/2013 à 10h:53 Par Benjamin Roger


Une délégation du MNLA lors d’une réunion au Burkina Faso, le 16 novembre 2012. © AFP

Les préparatifs pour de futures négociations entre le gouvernement central de Bamako et le MNLA sont en cours. Le Premier ministre malien par intérim, Diango Cissoko, doit bientôt se rendre à Kidal.

En partie débarrassé des groupes islamistes armés qui contrôlaient le nord du pays, le gouvernement malien doit désormais faire face à un autre problème, de taille : le contrôle de Kidal et sa région par les Touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).

À la fin du mois de janvier, trois semaines après le début de l’intervention militaire franco-africaine contre les jihadistes, le MNLA annonçait avoir repris Kidal et Tessalit, deux des principales villes de l’extrême-nord du Mali. Rapidement rejoint sur zone par les forces françaises et tchadiennes, le mouvement touareg affirme depuis qu’il ne laissera pas les soldats maliens fouler « son » territoire. Ses membres refusent de déposer les armes, invoquant d’éventuelles représailles de l’armée régulière contre les populations civiles – majoritairement arabe et touarègue – de la région.

Cette situation est un véritable casse-tête pour le gouvernement de transition malien, qui espère pouvoir organiser des élections présidentielle et législative sur tout le territoire malien au mois de juillet prochain. « Tant qu’il n’y aura pas d’accord-cadre entre Bamako et le MNLA, il n’y aura pas d’élections chez nous », rétorque fermement un responsable du mouvement touareg contacté par Jeune Afrique.

Les intermédiaires au travail

En coulisse, les deux camps s’activent donc pour faire avancer les négociations. Pour le moment, les intermédiaires sont au travail. Début mars, l’émissaire de l’Union africaine pour le Mali, le burundais Pierre Buyoya, a rencontré des membres du MNLA à Ouagadougou. À la fin du mois, le 31 mars, c’était au tour du représentant de l’ONU au Mali, David Gressly, de dialoguer avec les chefs du MNLA à Kidal pour évoquer ces futures discussions avec le pouvoir central.

Ces différentes prises de contact semblent porter leurs fruits. Diango Cissoko, le Premier ministre malien par intérim, doit se rendre prochainement à Kidal pour rencontrer les responsables touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). À Paris, on se félicite de cette volonté de dialogue. « On sent une volonté des uns et des autres de se parler, on avance dans le bon sens », estime une source diplomatique.

Pour le moment, l'entourage de Cissoko se montre discret et affirme qu'aucune date n'a encore été fixée. Des questions liées à la sécurité de la délégation malienne expliqueraient en partie ces incertitudes. Quels seront les interlocuteurs du Premier ministre ? « Des Maliens, comme lui », répond, de manière évasive, l'un de ses collaborateurs. Difficile quand même d'imaginer qu'il ne croisera pas l'aménokal Intalla Ag Attaher, chef traditionnel des Ifoghas, ou encore Bilal Ag Achérif, le leader du MNLA, installé à Kidal.

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Benjamin Roger



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Célébrations de l'Indépendance: Journée forte en émotions dans l'Azawad

Alakhbar | Mali: Début du retrait partiel des troupes françaises

Alakhbar | Mali: Début du retrait partiel des troupes françaises

DROITS HUMAINS

La torture et le rapt en Libye seront condamnés

Mis à jour le 09.04.2013 
L'Assemblée nationale libyenne a adopté mardi une loi criminalisant la torture, l'enlèvement et la discrimination. Ce vote représente un pas en faveur du respect des droits de l'homme.
Patrouille de défense libyenne à l'extérieur d'une installation pétrolière.
Patrouille de défense libyenne à l'extérieur d'une installation pétrolière.
La Libye vient d'adopter une loi criminalisant la torture et le rapt alors qu'elle est régulièrement critiquée sur ce point.
«Le Congrès général national (CGN-assemblée) a adopté à la majorité la loi criminalisant la torture, le rapt et la discrimination», a indiqué Ibrahim al-Faryani, un député de l'Alliance des forces nationales, parti de tendance libérale.
«Il s'agit d'un pas important vers l'instauration des droits de l'Homme et le respect des libertés», a-t-il indiqué, affirmant que cette loi «renforcera les libertés individuelles dans le pays».
Donnant lecture de la loi lors d'une conférence de presse, le porte-parole du CGN, Omar Hmeidan, a souligné que toutes les peines sont applicables à tout «responsable politique, administratif ou commandant militaire».
Le défi de la mise en oeuvre
Le porte-parole du CGN a reconnu que «la mise en oeuvre de cette loi est une tâche ardue, appelant la société civile à s'investir pour promouvoir son application et son respect par les différentes parties concernées».
En février, la commission des droits de l'homme de la CGN avait critiqué la situation des droits de l'homme, faisant état d'enlèvements, d'assassinats et d'un recours «quasi-systématique» à la torture par des milices.
Human Rights Watch (HRW) avait estimé que la Libye était «toujours en proie à de graves violations des droits de l'Homme, y compris les arrestations arbitraires, la torture et les décès en détention, près d'un an et demi» après la chute et la mort de Mouammar Kadhafi en 2011.
La plupart des détenus sont des membres des forces de sécurité de l'ancien régime, d'anciens responsables gouvernementaux, des présumés mercenaires étrangers ou des migrants subsahariens, selon HRW.
L'armée et la police n'étant toujours pas entièrement opérationnelles, des milices, souvent composées d'anciens révolutionnaires ayant combattu le régime de Kadhafi, en profitent pour faire la loi dans le pays.
(ats/afp/Newsnet)
Créé: 09.04.2013, 23h52