mercredi 23 janvier 2013

Des modérés d’Ansar Dine tentent de constituer un nouveau groupe


22 January 2013
Malgré l’offensive française, des chances de dialogue subsistent au Nord‑Mali. Selon nos informations, des membres du groupe islamiste touareg Ansar Dine, en désaccord avec la ligne de l’actuelle direction, tentent actuellement de constituer un groupe autonome. Discrètement, Alger encourage l’initiative. Mais pour l’heure, les Algériens restent prudents, surtout après avoir échoué à convaincre Ansar Dine de se démarquer clairement d’Aqmi et du Mujao. « On observe. On n’est pas encore parvenu au stade des discussions », explique une source gouvernementale algérienne. Alger attend de voir si ces éléments parviendront à s’entendre sur une plate‑forme claire : combattre les groupes terroristes, notamment Aqmi et le Mujao, et respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali. Dans ce cas, « ils seront qualifiés pour parler au nom des Ifoghas et nous les aiderons », ajoute notre source. Le 18 janvier, une source diplomatique algérienne expliquait au quotidien El Watan les raisons de la rupture avec Ansar Dine. « Pour nous, en tombant sous l’emprise de son aile djihadiste, Ansar Dine s’est totalement disqualifié. En s’associant avec les groupes terroristes qui ont attaqué la ville de Konna, il a franchi le Rubicon en choisissant clairement le camp des terroristes. Nous le considérons désormais comme tel, au même titre qu’Aqmi et le Mujao ». Des sources proches du dossier, citées par le même journal, ont affirmé que « l’Algérie pèsera de tout son poids pour que les chefs d’Ansar Dine soient, à l’avenir, tenus à l’écart des tractations qui auront lieu entre le gouvernement malien et les représentants des populations du Nord‑Mali sur l’avenir de l’Azawad ». Des modérés d’Ansar Dine tentent de constituer un nouveau groupe http://bamada.net/des-moderes-dansar-dine-tentent-de-constituer-un-nouveau-groupe/

L’Algérie paye sa «frontière la plus inégalitaire du monde» avec le Mali et le Niger 23 January 2013


Le concept de «frontière la plus inégalitaire de la planète» est de l’Espagnol Ivan Martin. Il l’utilise pour le détroit de Gibraltar et les enclaves espagnoles au Maroc. Pour lui, l’écart entre PIB par tête d’habitant est à cet endroit précis le plus grand au monde entre deux pays qui partagent une frontière. L’idée suggérée est plus vaste. Ivan Martin pointe l’Europe et le Maghreb. La première ne peut plus, selon lui, penser sa prospérité future en laissant le second exclu du mouvement. L’Europe doit concourir plus au développement de ses voisins du sud qui le lui rendront en offrant un relais de croissance à une économie continentale trop mature. Ce concept «agitatoire» et efficace de frontière la plus inégalitaire peut aujourd’hui être retourné sur sa tête. Chiffres à la rescousse. L’écart moyen de PIB par habitant est plus fort entre le Maghreb et les quatre pays du Sahel que sont la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Tchad qu’il ne l’est entre les pays du Maghreb et ceux de l’Union européenne. 32 000 dollars environ en 2011 pour l’UE contre 7600 dollars par habitant pour le trio Tunisie-Algérie-Maroc. La moyenne du revenu par habitant en Europe communautaire est donc 4,2 fois supérieure à ce qu’elle est au Maghreb. L’écart est supérieur à 6 entre les pays du Maghreb et les pays du Sahel qui gravitent autour de 1100 dollars par habitant. La frontière la plus inégalitaire se trouve même précisément entre l’Algérie, 8500 dollars par habitant en 2011, et le Niger, 690 dollars par habitant la même année. Pire encore, si l’on devait comparer le niveau de vie moyen de Adrar et Tamanrasset avec celui de Kidal Gao et Tombouctou, qui constituent les agglomérations du Nord Mali, l’écart en devient astronomique. Car la région nord du Mali, une sorte de second pays, greffé sur celui de Bamako et de la basse vallée du fleuve Niger, est encore plus pauvre. L’une des pires au monde. Le goudron n’y existe quasiment pas. L’électricité y est un luxe rationné. Les fonctionnaires ne touchent pas toujours leurs salaires, et la mortalité infantile y avoisine les 200 sur 1000 naissances vivantes en 2010. Le Maghreb a laissé se développer un Hinterland misérable sur son flanc sud. Le Mali occupe la 175e place sur 185 dans le classement mondial de l’indice de développement humain (IDH). Le taux d’analphabétisme y est de 75%. Un Malien sur deux se «débrouille» avec moins de 1,25 dollar US par jour. Des indicateurs toujours plus affligeants pour le Nord Mali. L’Algérie, qui en valeur Pib est le pays le plus riche du quatuor qui inclut la Libye, a une responsabilité écrasante dans cet oubli stratégique du Sahel durant trois décennies. Et va le payer durant la prochaine décennie. Il est possible d’affirmer que depuis le lancement de la Transsaharienne au début des années 1970, aucun projet structurant d’ouverture vers le Sahel n’est venu montrer que l’Algérie allait jouer un rôle de locomotive économique pour les régions frontalières du Nord Niger et du Nord Mali. En 2013, la Transsaharienne n’existe que sur le sol algérien. Et sur le seul axe vers In Gezzam (Niger). Le Tanezrouft (Reggane- Bordj Badji Mokhtar) a été laissé à la poussière. Les tronçons au Niger et surtout au Mali n’ont jamais bouclé leur financement. L’enclavement persiste. Les populations du Sahel ont le sentiment d’être doublement abandonnées. Par des pouvoirs centraux qui, à Niamey et à Bamako, n’ont pas les moyens de gérer un si vaste territoire. Et par le grand voisin du nord qui ne concède que les produits subventionnés de la contrebande, qui arrivent hors de prix chez eux. Alger a manqué de générosité avec le Mali et le Niger. En fait de vision stratégique. La route, la distribution des carburants, un plus grand commerce licite, des petits investissements directs, de l’assistance technique, de l’aide au développement local, des bourses d’études en Algérie, de la formation sur site, du cofinancement pour le développement des télécommunications. Les moyens de réduire la fracture patrimoniale entre les deux aires géographiques sont nombreux. Pas toujours coûteux. Bien sûr, l’Algérie n’a pas toujours eu les moyens de jouer ce rôle. En crise économique après 1986, puis en guerre civile après 1992, elle a cessé d’être un acteur de référence sous ces latitudes. Mais pas pour si longtemps. A l’ère de Bouteflika, le seul projet qui a intégré le Sahel dans le calcul géoéconomique est celui du projet de gazoduc transsaharien Nigeria-Algérie. Chakib Khelil sensible à la détresse du Sahel ? Surtout intéressé par le passage de 20 à 30 milliards de m3 par an de gaz naturel supplémentaire par le hub déclinant de Hassi R’mel. Projet asphyxié dans l’œuf par la montée des périls au Nord Nigeria et dans le Sahel. L’Algérie n’a pas voulu regarder la souffrance de ses voisins pauvres. Elle a n’a pas pris le temps de réfléchir à son intérêt à long terme et aux incidences d’une cohabitation aussi inégalitaire. Le temps de la prévision visionnaire est passé. Reste celui des forces spéciales. L’Algérie paye sa «frontière la plus inégalitaire du monde» avec le Mali et le Niger. http://bamada.net/lalgerie-paye-sa-frontiere-la-plus-inegalitaire-du-monde-avec-le-mali-et-le-niger/

Mali : "Une complicité en haut lieu avec les trafiquants de drogue et Aqmi" | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Mali : "Une complicité en haut lieu avec les trafiquants de drogue et Aqmi" | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Cannabis infos et actualités: Narco trafic au Sahara : Des preuves contre ATT

Cannabis infos et actualités: Narco trafic au Sahara : Des preuves contre ATT: Ils sont généraux de l’armée malienne, hommes politiques, élus locaux, tous trempés dans le pernicieux réseau de trafic de la drogue. Un r...

Mali: la FIDH accuse l'armée


BBC Afrique Dernière mise à jour: 23 janvier, 2013 - 15:15 GMT
Des réfugiés du nord du Mali dans un camp pour déplacés à Sévaré, le 23 janvier 2013. La Fédération internationale des droits de l'homme accuse des soldats de l'armée malienne d'avoir perpétré "une série d'exécutions sommaires" dans l'ouest et le centre du Mali. L’ONG appelle à la mise en place d’une commission d’enquête indépendante afin d’établir l’ampleur des faits et sanctionner les auteurs. "La FIDH a pu établir qu'une série d'exécutions sommaires a été perpétrée par des éléments des forces armées maliennes, à partir du 10 janvier, particulièrement à Sévaré, Mopti, Nioro et d'autres localités situées dans les zones d'affrontements", a indiqué l'organisation de défense des droits de l'homme, dans un communiqué. A Sévaré, au moins 11 personnes ont été exécutées dans le camp militaire, à proximité de la gare routière, et près de l’hôpital, indique la FIDH, qui parle aussi “d’informations crédibles sur une vingtaine d’autres cas d’exécutions dans la même localité où les corps auraient été enterrés en toute hâte notamment dans des puits”. Les victimes de ces exactions seraient des personnes accusées d’être complices des djihadistes ou des infiltrés, des personnes en possession d’armes, des individus ne pouvant justifier de leur identité lors de contrôles de l’armée, ou ciblés simplement en raison de leur appartenance ethnique et communément appelés les “peaux claires”. A Bamako, la FIDH dénonce des "actes de pillages et d'intimidations" lors de perquisitions par l'armée malienne dans une dizaine d'habitations de Touareg dans la semaine du 14 janvier. "Ces exactions entachent la légitimité de l'opération de restauration de l'intégrité du territoire et doivent faire l'objet de poursuites par la justice nationale et, le cas échéant, par la Cour pénale internationale qui a ouvert une enquête le 16 janvier sur la situation au Mali", a déclaré Sidiki Kaba, président d'honneur de la FIDH. http://www.bbc.co.uk/afrique/region/2013/01/130123_mali_fidh_exactions.shtml

Accusations d'exactions: Le Drian appelle l'armée malienne à la "vigilance"


Crimes commis à l'encontre des populations Touareg Mossa AG PARIS, 23 jan 2013 (AFP) - Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, interrogé mercredi sur les accusations d'exactions visant des soldats maliens, a appelé les gradés de l'armée malienne, partenaire de la France dans l'action engagée au Mali, à être "extrêmement vigilants". "Il faut être extrêmement vigilant, et (...) le président de la République compte sur le sens des responsabilités des cadres de l'armée malienne pour éviter toute exaction. C'est leur honneur qui est en cause", a déclaré le ministre à l'émission "Politiques" (France 24/RFI/L'Express). A votre connaissance, il y a eu des exactions? "Il y a des risques", a répondu M. Le Drian. "Je le dis pour aujourd'hui (...) et aussi pour demain. Les Touaregs, sauf ceux qui se sont laissés embrigader par des groupes terroristes que nous condamnons totalement... Mais les Touaregs sont nos amis", a-t-il poursuivi. "Quand ils sont dans leurs territoires au nord du Mali, ils sont chez eux et il importe de les respecter, de les considérer aussi comme des Maliens comme les autres", a encore dit le ministre. La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) a accusé mercredi des soldats de l'armée malienne d'avoir perpétré "une série d'exécutions sommaires" dans l'ouest et le centre du Mali, et réclamé la création "immédiate" d'une commission d'enquête indépendante. L'organisation de défense des droits de l'homme cite notamment l'exemple d'un camp militaire de l'armée malienne situé à Sévaré (centre) où, selon elle, au moins 11 personnes ont été exécutées. Dans la région de Nioro (ouest), deux Maliens d'origine touareg auraient par ailleurs été exécutés par des soldats maliens. mad/sl/df AFP 231708

Intervention militaire au Nord du Mali : Pourquoi certains pays arabes s’agitent-ils ?


Par Le Reporter - Date: il ya 5 heures 52 minutes 96 réactions Taille de la police: L’offensive lancée par l’armée française contre les islamistes, fait agiter certains pays arabes qui montrent désormais leurs vrais visages. De l’Egypte au Qatar, en passant par la Tunisie, certaines prises de position frôlent l’indignation, à tel point que d’aucuns commencent à se poser des questions. C’est d’abord la déclaration de l’organisation de la coopération islamique (OCI) qui a fait déborder le vase. Cette organisation jadis très respectée a osé demander un cessez-le-feu au moment où notre armée a été attaquée par des jihadistes. Pourtant, de mémoire de Maliens, c’est la première que l’organisation s’est prononcée sur la crise malienne. Alors qu’au nord du Mali, il y a plusieurs mois, ces «fous» de Dieu coupent des mains, privent de liberté les populations. De son côté, la Tunisie s’est montrée hostile à l’intervention militaire française. Elle se dit opposée par principe à toute opération militaire non-africaine sur le continent, à travers la voix de son ministre tunisien des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem. «Nous considérons que les problèmes qui se posent en Afrique doivent être résolus dans un cadre africain», a-t-il déclaré. Auparavant, c’est le président tunisien Moncef Marzouki qui s’était déjà gardé d’apporter son soutien à l’intervention française, indiquant qu’il aurait «préféré une solution politique négociée». À la limite, on se demande, si ce pays n’a oublié pas le contexte dans lequel l’offensive française a été lancée. Quant au Qatar, il estime que le recours à la force ne résoudra pas le problème. Avant d’émettre des doutes, sur l’efficience de l’intervention militaire française contres les groupes islamistes maliens. «Bien sûr que nous espérons que ce problème puisse être réglé par le dialogue. Je pense que le dialogue politique est important et nécessaire. Je ne pense pas que la force règlera le problème», a déclaré à Doha le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani. La sortie de ce haut responsable, ne surprend guerre au Mali, car depuis le début du conflit, nombre d’observateurs y voient la main du Qatar, à travers notamment son soutien obscur aux islamistes à Gao. Même la visite du président Dioncounda Traoré dans ce pays, n’y aura changé quelque chose. Idem pour l’Algérie. Si elle a accepté que l’on survole son territoire pour le besoin de l’opération, c’est grâce surtout au respect qu’elle accorde à la France. Sinon, elle n’aurait jamais voulu que le Mali engage la guerre contre les islamistes, alors qu’elle-même utilise la force pour les neutraliser. Au même moment, en Egypte, des manifestations ont eu lieu devant l’Ambassade de France au Caire. Dans la même lancée, c’est le silence de l’Arabie Saoudite qui trouble plus d’un. L’idée que certains groupes armés défendent est pourtant camée sur son modèle. Que dire de la Mauritanie qui n’a jamais voulu coopérer avec notre pays. Tout comme ces pays cités, les talibans critiquent la France. Les talibans afghans ont condamné l’intervention « désastreuse » de l’armée française au Mali. «Quand la France a commencé à se retirer récemment d’Afghanistan, il semblait que le gouvernement français étendrait sa position anti-guerre à d’autres régions du monde. Mais il a brisé son engagement de paix en envahissant illégalement le territoire malien avec son armée», a affirmé dans un communiqué le porte-parole des rebelles afghans, Zabiullah Mudjahid. Les talibans «condamnent cette attaque française sur une nation musulmane» et demandent à «tous les pays du monde, gouvernements et organisations», de « remplir leur rôle » et d’ »arrêter de telles transgressions », « afin que les musulmans du Mali puissent résoudre eux-mêmes leurs problèmes ». Pas étonnant, quand on sait que nombre d’éléments de ces islamistes ont été formés dans ce pays. Au demeurant, la position de ces pays arabes suscite beaucoup d’incompréhension. D’autant qu’elle se fait au moment où, à Tombouctou, Gao et autres zones sous occupation, les habitants commencent à respirer et n’attendent que le départ des islamistes et surtout l’arrivée des soldats sur le terrain, pour recouvrer leur entière liberté. Il est alors clair que ces pays arabes ont choisi leur camp, celui des terroristes qui sèment la désolation au nord. Qu’ont-ils fait pour arrêter ces barbares dans leur projet machiavélique ? Pour ainsi dire, rien. Peu importe donc leur opinion. Paul Mahamane Source: Le Reporter

Alakhbar | Bamako: L’état d’urgence prolongé et les arrestations multipliées

Alakhbar | Bamako: L’état d’urgence prolongé et les arrestations multipliées

Comment ne pas mettre les pieds dans le plat en parlant de la guerre au Mali Zineb Dryef |Rue 89


Comment parler de l’opération française ? Est-ce une guerre, une intervention ? Et contre qui ? Terroristes ou narco-islamistes ? Rue89 vous aide à trouver les mots. Petit préambule : qui est qui ? Pour comprendre ce qui se passe au Mali, il faut identifier les différentes forces en présence. D’un côté, les Français et les Maliens. Bien. De l’autre, eh bien de l’autre, c’est plus complexe. Les combattants descendus vers le Sud sont essentiellement des salafistes radicaux mais ils sont issus de groupes différents. Pierre Boilley, directeur du Centre d’études des mondes africains au CNRS, explique à Rue89 : « L’Aqmi, Al Qaeda au Maghreb islamiste, est composé principalement d’Algériens. Ils ont été rejoints par quelques Maliens. Ils sont répartis en plusieurs katibas [groupes de combattants, ndlr]. Celle d’Abou Zaïd, est assez “pure” – dans le sens de leur combat – alors que celle de Mokhtar Belmokhtar est plutôt composée de trafiquants en tout genre. Ça va du jihadisme radical au narco-jihadisme. Le MUJAO, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, est composé de jihadistes violents, essentiellement des Arabes de la région de Tombouctou. Ce n’est pas une katiba d’Aqmi mais un mouvement né d’une scission avec Aqmi. Ils ont occupé Gao. Enfin, Ansar Dine ou “compagnons du chemin” sont des salafistes touaregs, dont des autonomistes, dirigés par lyad ag Ghali, leur chef très renommé. Il se compose d’un noyau à l’idéologie radicale – ils souhaitent instaurer la charia – mais ils sont rejoints par des gens aux motivations diverses. » A tout ce petit monde, il faut ajouter des combattants aux motivations peu claires (argent ? idéologie ?). Au total, la France affronterait environ 5 000 hommes. Le MNLA, le Mouvement national de libération de l’Azawad, les Touaregs, qui revendique l’indépendance de l’Awzad, au nord du Mali, n’est pas la cible de la France. Contrairement aux groupes présentés plus haut, ils ne sont pas islamistes/jihadistes/salafistes/terroristes (au choix) mais l’an dernier, lorsque le nord du Mali a fait sécession, on a vu s’allier plusieurs groupes radicaux islamistes et le MNLA. Une alliance qui a renforcé plusieurs des groupes salafistes que la France combat actuellement. Aujourd’hui, le MNLA assure soutenir les Français contre leur ennemi commun. Comment désigner l’opération en cours ? « Opération Serval » A l’état-major des forces armées, on ne veut pas entendre parler de « guerre » et encore moins de « guerre contre le terrorisme » : « On parle d’“opération Serval”. » Les militaires français, moins exaltés que les Américains (« infinite justice »), ont l’habitude de choisir des noms de bêtes ou d’éléments naturels pour leurs opérations. De préférence, des références locales. Ici, nous avons donc le serval, un petit félin d’Afrique de l’Ouest. Il ronronne pas mal et fait pipi trente fois par jour mais ce sont évidemment ses qualités de prédateur rapide et malin qui ont décidé les militaires à l’adopter pour leur incursion malienne. « Intervention en soutien de l’armée malienne » Vous ferez rougir de satisfaction le porte-parole de l’état-major des forces armées en employant cette expression qui « désigne parfaitement », selon lui, l’opération en cours – de rappeler que la France a répondu à l’appel à l’aide lancé par le Mali début janvier. « Guerre contre le terrorisme » Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a parlé le 13 janvier dernier de « guerre contre le terrorisme » pour qualifier l’opération française au Mali. Au micro d’Europe 1, il a même précisé que la France luttait contre le terrorisme partout et tout le temps : « La France est en guerre contre le terroriste, où qu’il se trouve, pour préserver sa sécurité, et celui du Mali, un pays ami. Le terrorisme est l’objectif unique, essentiel. » François Hollande ne se préoccupe pas non plus de ménager l’opinion. S’il va en guerre, c’est pour buter les terroristes. Littéralement : « Que faire des terroristes ? Les détruire. » Magnanime, il ajoute : « Les faire prisonniers, si possible. » Peu habitués à ce langage martial totalement décomplexé, jusque-là plutôt propre aux néoconservateurs américains et au gouvernement russe, les Français semblent s’y faire. Pas de cris d’orfraie comme à l’époque où Poutine disait vouloir « buter les terroristes jusque dans les chiottes ». Pas de polémique au sein de la classe politique, à l’exception de Jean-Luc Mélenchon et Dominique de Villepin. Ce dernier reconnaît que l’intervention française est légitime mais ne comprend pas la communication qui l’entoure : « C’est un risque majeur que de vouloir s’engager dans “une guerre contre le terrorisme”, sachant qu’on ne se bat pas militairement contre les terroristes. On les renforce, on les légitime, on leur donne un statut… Il faut au contraire user de la force comme une des composantes de l’action. De ce point de vue là François Hollande a tout à fait raison. » Depuis, l’Elysée semble faire attention à ne pas prononcer le mot « guerre » mais revendique une « lutte », un « combat », voire une « éradication » des « terroristes » (voir plus bas). François-Bernard Huyghe, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), note que « derrière l’unanimité nationale, on glorifie la virilité de monsieur Hollande » (fini Flanby) en le voyant comme « un vrai chef de guerre » mais que, si cela est anecdotique, ce qui l’est moins, c’est le durcissement de la politique française : « On dit franchement que la guerre, c’est fait pour tuer des gens. On fait fi du politiquement correct. » « Guerre néocoloniale » Deux voix se sont fait entendre pour dénoncer l’entrée en guerre de la France au Mali : le Parti occitan et VGE, l’ancien président de la République. Pas pour les mêmes raisons. Du côté des Occitans, on s’inquiète « des exactions des groupes jihadistes » mais on met en garde car cela « ne saurait cautionner une guerre néocoloniale, même parée de prétextes humanitaires. L’intervention française vise à restaurer le Mali dessiné par la colonisation ». Et de fait, à ne pas prendre en compte les revendications autonomistes des Touaregs du MNLA (voir plus bas). Giscard souligne d’abord son expertise en tant que « seul président de la République à avoir visité Tombouctou [...] accueilli par des centaines ou peut-être des milliers de Touaregs qui bordaient la route sur leurs chameaux » et prédit que si la France ne s’en tient pas « strictement à son soutien logistique aux forces africaines », elle se retrouvera face aux mêmes « destructions inutiles de la guerre en Afghanistan ». Comment nommer l’ennemi ? « Islamistes » ou « terroristes islamistes » Au grand soulagement du Conseil français du culte musulman (CFCM), le gouvernement a choisi de ne pas employer le terme « islamisme ». L’Elysée estimant qu’« un islamiste n’est pas forcément un criminel », les membres du gouvernement et de la majorité ont été invités à ne pas désigner ainsi les groupes contre lesquels se bat la France au Mali. Pour le chercheur François-Bernard Huyghe, cette stratégie d’euphémisation vise à s’éviter l’accusation d’islamophobie et à en finir avec l’amalgame entre islam et terrorisme. Pierre Boilley n’est pas convaincu, d’autant que le gouvernement utilise le mot « jihadisme » : « Le langage utilisé par la gouvernement français n’est pas pertinent. Le jihadisme et l’islamisme sont au même niveau. Ça revient à peu près au même. » La présidente du Front national a aussi reproché à François Hollande le vocabulaire employé. Elle souhaiterait plutôt qu’on dise « islamiste ». Marine Le Pen : « Je condamne fermement le refus par le président de la République, avec ordre donné au gouvernement, de ne pas parler d’islamistes. Il se contente de parler de terroristes. Or je crois que quand on refuse de mettre des mots sur les maux, c’est extrêmement révélateur de l’incapacité du gouvernement à prendre la mesure des risques qui sont ceux de la France, risques que nous dénonçons depuis de nombreuses années. Nous sommes en guerre contre le terrorisme islamique et si on ne veut pas voir ça, on ne saura pas contre qui on se bat. » « Terroristes » Officiellement, la France est en guerre/en lutte contre le terrorisme et les terroristes. Est dit terroriste, le « membre d’une organisation politique qui exécute des actes de terrorisme pour imposer ses conceptions idéologiques ». De fait, les groupes que la France veut détruire semblent s’apparenter à des terroristes. Oui mais non, répond Pierre Boilley : « Si l’Aqmi et le Mujao sont terroristes, ce n’est pas le cas de l’Ansar Dine. Ce groupe est pour l’instauration de la charia au Mali, c’est vrai mais ils ne prennent pas d’otages et ne font pas non plus sauter de bombes. » François-Bernard Huyghe est également circonspect, considérant que l’utilisation du mot « terroriste » vise à simplifier la situation et surtout à éviter tout débat. En effet, qui ne soutiendrait pas l’éradication du terrorisme ? « Dire terroriste est très utile en ce moment où on joue l’unité nationale et le sentiment patriotique. Ça permet de ne pas désigner l’ennemi. » « Terroristes jihadistes » J’aime beaucoup les communicants de la Défense. Ils sont clairs et précis. « Quelle est votre cible ? Qui est l’ennemi de la France au Mali ? – La réponse est simple, madame : les terroristes jihadistes. » Voilà. La France est en guerre non pas contre le terrorisme mais contre le « terrorisme jihadiste ». Une double contrariété pour le chercheur Jean-Pierre Filiu, interrogé sur France Inter : « Les terroristes veulent “devenir” des jihadistes mais c’est une façon d’anoblir leur combat, alors qu’ils sont impliqués dans des trafics divers. Et il faut bien le dire, des combats fort peu halal [...]. L’actuel chef d’Aqmi s’était spécialisé dans le trafic d’alcool entre l’Algérie et la Libye et aujourd’hui il veut nous faire croire qu’il trafiquait du thé et du matériel électronique. » Quant à la « guerre contre le terrorisme où qu’il se trouve », Filiu trouve ce langage « inquiétant » car « ce n’est pas le type de langage qu’il faut diffuser lorsqu’on est en conflit ponctuel contre des ennemis ponctuels ». Il ajoute : « On n’est pas en guerre contre un mythe. » « Criminels » ou « délinquants » « Criminel » doit être le mot le plus employé par Laurent Fabius en ce mois de janvier. Le ministre des Affaires étrangères n’a de cesse de rappeler que la France se bat contre des « criminels » qui tuent, terrorisent et trafiquent. Bref, des gens pas fréquentables que personne ne regrettera. Pour Jean-Pierre Filiu, « criminels » « délinquants », « trafiquants » et « preneurs d’otages » sont des qualificatifs adéquats. Pour François-Bernard Huyghe, c’est un peu une simplification. Sur son blog, il écrit – en avertissant qu’il ne faut pas légitimer ces groupes : « A partir du moment où vous descendez conquérir un pays avec des colonnes lourdement armées, où vous entrez dans des villes pour y imposer votre loi et votre autorité, etc., vous vous conduisez comme une rébellion, une armée de guerre civile ou de guérilla, et plus comme des terroristes qui lancent des bombes et des communiqués avant de se cacher. » « Narco-islamistes » ou « islamo-gangsterisme » Le Monde, en octobre 2012, trouvait l’une des expressions les plus adaptées à la situation dans le Sahel : l’islamo-gangsterisme. L’éditorial le définissait ainsi : « Ces groupes qui, au nom de l’islam politique, vivent du trafic de drogue, de la contrebande, du proxénétisme et des enlèvements contre rançon (de Français notamment). On est dans le grand banditisme mâtiné d’islamisme – cocktail détonnant. » « Rebelles » ou « guérilleros » Surtout pas, pourraient s’écrier en chœur les spécialistes de la région. Qualifier ces groupes armés islamistes/jihadistes/terroristes/narco-islamistes (au choix) de « rebelles » reviendrait à légitimer leur combat ou à les assimiler au MNLA. (Si ces propositions ne vous conviennent pas, il vous reste toujours ces mots utilisés par différents médias : attaquants ; assaillants ; activistes ; militants ; ennemis ; combattants ; etc.) http://www.rue89.com/2013/01/22/petit-glossaire-de-la-guerre-contre-le-terrorisme-au-mali-238840 22 janvier 2013

http://www.tamoudre.org/geostrategie/mali-a-kidal-la-population-retient-son-souffle.html


Mali: poursuite des frappes aériennes, engagement d'avions de transport occidentaux


http://www.ani.mr/?menuLink=9bf31c7ff062936a96d3c8bd1f8f2ff3&idNews=20603

Les vidéos mises en ligne (playlist)

Les vidéos mises en ligne (playlist)

http://www.franceinfo.fr/monde/mali-des-exactions-commises-contre-des-islamistes-868693-2013-01-22#xtor=SEC-32280589


Les soldats maliens se déplacent appuyés par l'armée française © Reuters - Joe Penney
Le puits de Sévaré où des cadavres d'islamistes ont été jetés © Radio France Omar Ouahmane

Oumou Sall Seck sur RFI: «Le Mali a besoin d’autre chose que d’une guerre civile»


MALI / FRANCE - Article publié le : mercredi 23 janvier 2013 - Dernière modification le : mercredi 23 janvier 2013 sur RFI
Oumou Sall Seck, maire de la commune de Gounda (capture d'écran). arte.tv/fr Actes de vengeance, règlements de compte, exactions : d'après plusieurs témoignages, le conflit au Mali a ouvert la porte à des représailles ciblées et sanglantes, contre des populations touaregs et arabes, accusées de collusion avec les terroristes, mais également contre la communauté peule, car certains sont considérés comme favorables au Mujao. Des élus du Nord mettent donc en garde contre les amalgames, pour que toutes les communautés puissent vivre ensemble. Oumou Sall Seck est maire de la commune de Goundam, près de Tombouctou. Fille d'un Peul et d'une mère Touareg Ifogha, elle parle le Songhaï. Propos recueillis par Charlotte Idrac. RFI : Etes-vous inquiète du risque accru de représailles ou de bavures, dans le nord du Mali ? Oumou Sall Seck : Cela m'inquiète. J’ai toujours adressé le message - particulièrement au gouvernement malien - qui consiste à ne pas faire l’amalgame entre les terroristes et les bandits qui ont commis des erreurs très graves, qui ne représentent pas la majorité de la population. J’écoute les différentes tendances, les différentes ethnies, et je sais que les gens se sont beaucoup inquiétés. C’est une réalité, mais je pense qu’aujourd’hui le Mali a besoin d’autre chose que d’une guerre civile. Il est temps de se ressaisir, de se regarder, de se dire la vérité et d’essayer de sauver ce qu’il y a à sauver.
23/01/2013 - MALI / REPORTAGE Mali: à Kidal, la population retient son souffle 23/01/2013 - MALI Mali: le Haut conseil islamique accorde son soutien sans faille à l'opération armée 23/01/2013 - MALI / FRANCE Mali: le coût de l'opération Serval 23/01/2013 - MALI / ONU Ban Ki-moon réservé sur un soutien de l'ONU à l'opération militaire au Mali Nous avons un ennemi commun au Mali. Ce sont les terroristes, qui ont coupé des mains, qui ont coupé des pieds, qui violent des femmes, qui nous imposent l’impossible. Donc, nous devons nous unir, pour aider nos amis à nous sortir des mains des terroristes. Et qu’on laisse la justice faire le travail ! Ce n’est pas à nous de nous défendre ! Est-ce que nous avons le droit de prendre les armes ? Notre rôle aujourd’hui, surtout à nous, au nord, les métis, c’est justement de jouer sur notre métissage pour essayer vraiment de calmer les esprits, être le trait d’union entre nos parents, pour éviter une guerre civile au Mali. Quel doit être le rôle de l’Etat ? Est-il en capacité de favoriser ce dialogue ? L’Etat le peut, s'il accepte de composer avec les Maliens. Parce qu'à un moment donné il y a des gens qui ont voulu ici, organiser une conférence nationale. Mais en réalité, cette conférence nationale n’implique pas tout le monde. Il n'a pas été fait appel aux élus, aux personnes ressources. Le Mali a toujours été un pays de dialogue. Et le gouvernement malien va fournir beaucoup de choix. C’est lui qui doit piloter cela. Parce que, quand vous choisissez un petit groupe qui vous est favorable, pour essayer de le mettre devant, de le faire parler au nom de toute une majorité, ça ne règle pas les choses. La dimension politique est effacée par rapport à la dimension purement militaire ? Oui. Oui, malheureusement. Y a-t-il des discussions aujourd’hui, entre les communautés, pour préparer le « vivre ensemble », après la guerre ? J’avoue que non. Chacun parle de son pays selon ce qui l’arrange. Les Touaregs se retrouvent, ils parlent au nom de la communauté touarègue, et les gens du sud font pareil. Donc, chacun parle de son côté. En réalité il n’y a pas de coordination, il n’y a pas de dialogue au niveau de la société civile. Et c’est ce qui est inquiétant. La méfiance est déjà installée dans l’esprit et dans le cœur des Maliens. Alors qui peut initier ce dialogue ? Je pense que c’est la société civile. Quand je dis la société civile, je pense au peuple malien. Nous devons accepter de nous asseoir autour d’une table. Je ne dis pas qu'il faut dialoguer avec les terroristes, il n'en est pas question. Mais il y a les autres. Leurs parents. Les innocents. Que tous les Maliens, du nord et du sud, se retrouvent et que l'on essaie ensemble de préparer vraiment la réconciliation. Que ceux qui doivent être jugés soient interpellés et jugés. Le gouvernement malien, et plus précisément l’armée malienne, doit éviter l’amalgame sur le terrain. Ce n’est pas normal que vous preniez et égorgiez un Peul, uniquement parce qu'il vous a été signalé comme faisant partie du Mujao.
Des éleveurs peuls du Gourma, au sud de Gao, Mali. Accusés d'être favorables au Mujao, les Peuls font parfois l'objet d'amalgames. wikipédia Les milices Ganda Koy et Ganda Izo, sont également pointées du doigt. J’ai été personnellement contactée pour soutenir et aider financièrement une de ces milices. J’ai immédiatement saisi mon gouverneur au téléphone, à qui j'ai demandé : « Etes au courant de cette milice qui me dit qu'elle travaille dans l’intérêt du Mali et qu'elle se prépare à aider l’armée malienne à reconquérir le nord ?» Il m'a répondu que ce n'était pas vrai, que ce n’était pas officiel. Ce jour-là j’ai donc mis une croix dessus. Je pense par ailleurs que le gouvernement malien ne doit pas intégrer n’importe qui dans l’armée. Quand quelqu'un entre dans l’armée, ce ne doit pas être pour chercher de l’emploi, mais pour être un vrai soldat, républicain, au service de tous les citoyens du pays. Il ne faut pas entrer dans l’armée par esprit de vengeance ou pour gagner de l’argent. Ce n’est pas comme cela que l'on construit une armée républicaine. Donc pour vous, il faut réfléchir à long terme ? Certainement. Il faut continuer la décentralisation, la renforcer. Il faut absolument transférer les compétences et les ressources aux élus locaux, parce que le développement se passe à la base. Cette zone doit être militarisée, et nos frontières sécurisées. Si déjà nos gouvernants et nos décideurs acceptent de jouer leur rôle, les Maliens, ensemble, vont tenter de revivre ensemble. Le « revivre ensemble » sera très difficile. Mais ce n’est pas impossible

http://www.tamoudre.org/geostrategie/resistance/les-elus-du-nord-du-mali-craignent-leclatement-de-la-societe-malienne.html


http://www.tamoudre.org/geostrategie/terrorisme-geostrategie/a-la-une-les-islamistes-reculent-au-nord-mali.html


http://www.courrierinternational.com/article/2013/01/22/une-intervention-indecente

Dessin de Haddad, Liban

Mali. Une nouvelle facette du néocolonialisme ?: La Voix de la Russie

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http://www.leaders.com.tn/article/la-guerre-au-mali-une-question-de-securite-nationale-tunisienne?id=10564